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administrateur théâtres

L’affluence est grande ce soir de 9 octobre 2012 à l’église Notre-Dame de la Chapelle qui élève ses ogives gracieuses pardessus les toits du quartier de la rue Haute à Bruxelles. Dès le début du concert, ce lieu saint sera plongé dans le noir, à l’exception de la lumière tamisée du chœur où se sont massés les musiciens et leurs instruments d’époque. Goutte à goutte le chœur de solistes, la fine fleur des « Arts florissants » sous la direction de William Christie s’est infiltrée autour des musiciens assis.

Les relations avec la cour de Mademoiselle de Guise - petite fille d'Henri de Guise qui mourut assassiné -  ont-elles tenu Marc-Antoine Charpentier à l'écart des grands postes si convoités de la musique à Versailles? « Les arts florissans» est à l’origine le nom d’un opéra que le compositeur écrivit pour Marie de Lorraine, Duchesse de Guise, cousine de Louis XIV, et qui célèbre la figure symbolique de la Paix opposée à la Discorde, entourée de l’allégorie de la musique, de la peinture, de la poésie et de l’architecture. Une idylle musicale qui s’élève contre le quasi-monopole de Jean-Baptiste Lully à la cour du roi-Soleil.12272835466?profile=original

Revanche? Ce vocable des Arts florissants a été choisi par William Christie  pour dénommer ce fleuron des ensembles français de musique baroque. Les œuvres présentées sont deux oratorios poignants de Marc-Antoine Charpentier : « Cécile, Vierge et martyre, H413 » et « L’enfant prodigue H399 ». Ces deux œuvres d’une musicalité sidérante seront séparées par une méditation très émouvante des âmes au purgatoire dans le « motet des trépassés H311» dont la supplique monte vers les cieux comme d'inextinguibles faisceaux d’encens musical.

Les voix lumineuses de l'oratorio de Cécile ont empli l’espace ecclésial avec finesse et pureté tandis que la texture polyphonique est d’une limpidité étonnante. Le texte latin très perceptible est croqué dans une ampleur élastique et vivante par les différents solistes. On peut relever la qualité extraordinairement fervente des voix de barytons et de sopranes juvéniles. Et une douceur extatique, presque murmurante se meut sous les voûtes lorsque Cécile au bord de la mort, en proie à la vindicte du tyran Almachus lui offre son cou pour le sacrifice : « Quid moraris, quid cunctaris, crudelis impie tyranne ? Qu’attendez-vous, Pourquoi hésitez-vous, tyran cruel et impie ? ». Une voix plaintive et humble, inoubliable. La houle puissante du chœur chevauche le franc-parler des tragédies d'Euripide, dans son empathie profonde pour la détresse et dans son exultation fracassante pour la victoire de Cécile. Une cohésion et une dynamique parfaite d’où se dégagent avec souplesse et harmonie les solistes qui se glissent tour à tour dans leurs rôles avec une justesse d’émotion troublante.

Le pendant masculin de l'oratorio de Cécile, celui de L'enfant prodigue, est aussi une musique de coeur. Elle  communique autant de joie de plénitude et d'émotion chez le spectateur. Il peut en effet méditer longuement sur la force salvatrice du pardon qui devient lumière musicale. L’esthétique musicale parfaite, les nobles postures et l'humanité de solistes ont profondément touché le public. Le  langage foisonnant et la richesse des phrasés ont totalement séduit ainsi qu'une apparente spontanéité.  A l'issue du concert, plusieurs bis vibrants ont couronné cette soirée dans cette église qui jouit d'une très bonne acoustique et qui est sans doute très rarement aussi remplie.

http://www.arts-florissants.com/site/accueil.php4

http://www.artsflomedia.com/

Rachel Redmond sainte Cécile (soprano) - Elodie Fonnard l'Ange (soprano) - Violaine Lucas Historicus (mezzo-soprano) - Virginie Thomas dessus - Reinoud Van Mechelen le Fils prodigue (haute-contre) - Pierre Bessière Pater (basse) - Marcio Soares Holanda haute-contre - Thibaut Lenaerts taille - Benjamin Alunni taille - Geoffroy Buffière basse -  Les Arts Florissants

http://www.bozar.be/activity.php?id=12102&selectiondate=2012-10-09

 

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Un petit éclairage sur Georges Rouault (cf. vidéo Albert Roussel illustré par Rouault que vous êtes nombreux a avoir appréciée, ce qui m'a beaucoup touché). N'étant point expert c'est surtout l'occasion d'ajouter quelques illustrations.

Rouault (1871-1958) fut d'abord verrier-restaurateur de vitraux anciens, d'où certainement sa propension à bien cerner ses personnages, leur donnant toute leur forte expressivité. Très religieux,

12272834499?profile=originalSainte Véronique (Notre-Dame-de-Toute-Grâce, Passy, Haute Savoie)

12272835260?profile=originalFlagellation (Passy)

il eut néanmoins pour sujet de prédilection des créatures marginalisées, prostituées notamment sur lesquelles il porte un regard plein de compassion, sans jugement.

12272835497?profile=originalEt il n'a pas ouvert la bouche (Passy)

En cela il assure la liaison entre le fauvisme, les maîtres de la couleur pure (Matisse, Vlaminck, Derain...) et l'expressionnisme allemand, chargé de symbolisme (Kirchner, Nolde, Berckmann...), fortement teinté de pessimisme.

   Si l'on dit de Kees van Dongen (Cornelis Théodorus Marie van Dongen, 1877-1968, dit), qu'il fut un fauve aux griffes rognées (Emil Nolde avait prévenu : "Les oeuvres inoffensives ont rarement une grande valeur", 1907), un mondain (son comportement pendant la seconde guerre mondiale fut également douteux), il reste néanmoins un grand orchestrateur de couleurs, jouant de lumière comme un projectionniste.

12272835888?profile=originalKees van Dongen : Femme au chapeau vert (1907)

C'est certainement pour cela qu'il fut si prisé des célébrités de son temps.

12272836276?profile=originalKees van Dongen : Lucie et son danseur (1911, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg)

   Inutile de présenter Henri Matisse (1869-1954), sans controverse le maître absolu de la couleur sauvage, le précurseur au parcours exemplaire. Et sa palette reste sa meilleure carte de visite.

12272836880?profile=originalHenri Matisse : Nu (noir et or), 1908 (musée de L'Ermitage, Saint-Pétersbourg)

Pour terminer :

12272837074?profile=originalBouquet (Georges Rouault)

A vous tous,

Amitiés.

Michel Lansardière

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Concours de fin d’année Espace NLB

Huit catégories :

- Peinture - Sculpture - Céramique - Photographie

- Bijoux - Calligraphie - Textile - Reliure d'art

12272832291?profile=original

Chers artistes, chers créateurs,

Espace NLB vous propose de participer à son concours de fin d’année, aucune thématique imposée.

Adressez-nous une photo de l’(des) œuvre(s) choisie(s) par vos soins (maxi 3) en indiquant en légende titre, technique, dimensions sans omettre de nous communiquer vos nom et adresse, e-mail, n° de téléphone.

Les œuvres seront présentées sur le site espace NLB jusqu’au 31 décembre 2012 et courant janvier le palmarès sera rendu publique.

Chaque lauréat de chaque catégorie sera présenté dans Espace NLB La Revue des Arts Pluriels et sur le site Espace NLB, il recevra également un chèque de 100 euros.

Les décisions du jury sont définitives et sans appel.

Droit de participation de 10 euros par catégorie à régler par chèque à l’ordre de : Nathalie Lescop-Boeswillwald, pour l’étranger uniquement par mandat international.

Date limite de réception des dossiers : 31 octobre 2012.

Adresse mail où nous adresser vos oeuvres :

espacenlb@hotmail.fr

Coordonnées postales pour l'envoi du droit de participation :

Nathalie Lescop-Boeswillwald

Espace NLB Concours

La Valade

87520 Veyrac

Un concours est une manière de promouvoir l’art et les créateurs, soyez nombreux à y participer et à vous en faire l’écho.

Merci d’avance et bonne chance à tous !

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Afin d'être sereine

J'ai certes le besoin, pour vivre comme avant,

De ne pas me priver d'une habitude ancienne.

Quand je me sens troublée, tes pensées me reviennent,

Je t'écris un poème et le confie au vent.

De ne pas me priver d'une habitude ancienne.

Tu accueillais, ému, mes gestes innocents.

Je t'écris un poème et le confie au vent.

Erre non loin de moi, la muse musicienne.

Tu accueillais, ému, mes gestes innocents,

Toujours tendre, indulgent, serein quoiqu'il advienne.

Erre non loin de moi la muse musicienne

Elle a, selon les jours de surprenants accents.

Toujours, tendre, indulgent, serein quoiqu'il advienne.

Tu donnais à ma vie un espoir enlevant.

Elle a selon les jours de surprenants accents,

La vie qui fait, soudain, que des grâces surviennent.

Tu donnais à ma vie un espoir enlevant.

Par ta voix conservée, tes rêves me parviennent.

La vie qui fait, soudain, que des grâces surviennent

Permet à mon esprit de te sentir vivant.

6 octobre 2012

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administrateur théâtres

12272833660?profile=originalAmandine Beyer

Amandine Beyer violon
Johann Sebastian Bach Partita pour violon n° 3, BWV 1006, Sonate pour violon n° 2, BWV 1003, Partita pour violon n° 2, BWV 1004
BOZAR MUSIC accueille l’une des violonistes baroques les plus douées de sa génération, dans un programme en solo. Amandine Beyer sera sur la scène du Conservatoire dans un programme de sonates et partitas de Bach, sans conteste l’un des sommets de la musique virtuose pour violon seul. L’occasion de découvrir ou de réentendre cette musicienne d’exception, dont la technique et la musicalité transcendent l’écoute.

Un électron libre investit le parquet et les  boiseries craquantes du plateau du Conservatoire de Bruxelles, immensément vide. Vêtue de noir, sourire aux lèvres, une fleur  de soie piquée dans les cheveux courts, et dans les mains,  le violon  blond et minuscule qu’elle va faire chanter dans un instant, voici Amandine Beyer.  Elle  sourit furtivement  à l’espace et au temps avant de glisser sa première mesure. Elle est au centre de l’épure extrême du décor : le vide. Ecrin austère pour la musique complexe de Bach dont rien ne doit distraire. Approche bouddhiste ? Il faut vider la tasse de thé  avant de la remplir? Pour interpréter, il faut d'abord se mettre à la disposition du maître en mettant de côté ses propres perceptions pour accueillir la spiritualité musicale de Jean-Sébastien.

Courage et finesse d’entrée de jeu dans le prélude aigrelet de la Partita n°3. La  magie  de l’archet opère. C’est vif et printanier, puis cela glisse dans la flânerie musicale et les débordements maîtrisés dans le second mouvement. Quelques sourires aigus et l’on verse dans la gavotte sautillante bien connue. La construction est délicate, le bonheur plisse les joues de l’artiste, l’oreille dans la confidence du galbe de l’instrument. La musicienne fait réellement prolongement avec lui. Les sonorités se font plus graves dans les courts menuets mais sont  d’une extrême légèreté. La  souplesse de jeu  parcourt les octaves comme de grands frissons. La bourrée se gave d’échos joyeux, tel un vol de papillon qui butine de fleur en fleur. Gigue finale: écho accéléré de la gavotte. On peut enfin applaudir.

 La sonate N° 2 change la posture de la joueuse. Le soliloque est grave et habité. D’où vient le souffle ? Tout coule et s’enchaîne sans la moindre respiration. Cela donne l’illusion d’un temps en boucle. La fugue démarre après un sourire épanoui, l’œuvre de la musique sans doute. Envols gracieux et descentes élégantes malgré une tension soutenue. L’andante déballe avec patience des papiers de soie car la sonorité a perdu un peu de sa vigueur. L’allegro revient avec des sonorités claires et vives. La virtuosité et le rythme soutenu donnent l’impression d’une conversation à plusieurs voix dans la magistrale solitude.

12272833494?profile=originalC’est évidemment le dernier mouvement,  la chaconne de la partita N°2 qui fascinera pendant plus de 15 minutes. C’est majestueux. Les sons sont pleins, la musicienne joue les yeux fermés. On dirait qu’elle attendait ce moment précis pour consommer ce mouvement avec gourmandise. Les arpèges vibrants montent, descendent le long de la gamme chromatique. Puis il y a cette rupture de rythme, comme pour pénétrer dans le saint des saints d’un lieu accessible à quelques élus seulement. Mais elle nous a ouvert la porte et avec elle on pénètre dans le mystère. La dernière note soutenue est  longue et chaleureuse. Un dernier moment de partage advient avec trois bis programmés. D’abord Matteis. Un mouvement coulé avec une basse continue invisible, où Amandine Beyer se laisse bercer par la mélodie. Puis le 3e mouvement de la sonate en do majeur de Bach : un soliloque ailé, riche d’accents,  d’enchaînements presque  flûtés. Le troisième bis n’aura pas lieu. On ne pouvait sans doute pas faire mieux…

  

http://www.bozar.be/activity.php?id=12128&selectiondate=2012-10-05

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administrateur théâtres

12272775893?profile=originalLa nouvelle saison du théâtre Royal du Parc démarre avec fracas et modernité. Question de déranger les conventions. Voici "Les Misérables" de Victor Hugo. 150 ans, un anniversaire qui se fête au son des canons.

Lumière versus ombre : les nantis à la maison et les pauvres, les exclus, à la prison, sans rachat possible. Ils valent moins que rien. Non, s’indigne Victor Hugo. « J’ai la faiblesse de penser que les choses peuvent être un peu plus compliquées.»

Le décor des Misérables, d'une totale inventivité, est une Zonzon au design cinématographique 9 mm. Estampe de fer et d’ombre plus glaçante qu’une page d’Edgard Poe. Le chant des esclaves s’élève des 9 cellules-cages lugubres disposées en rangs de trois sur trois étages. La construction verticale de la société. Au centre, quatre volées d’escaliers de fer qui ne mènent qu’en enfer. Les corps des prisonniers sont suspendus dans le cube parfait. L'échelle sociale est effroyable. C’est la présence inéluctable de cette prison (Fresnes, La Santé, Guentanamo, et autre Forêts …de grilles) qui sert de cadre à toute la pièce. Aucune échappatoire possible. Et l’enfer, on l’a trouvé: c’est celui qui est calé dans ses mortelles certitudes, le funeste inspecteur Jabert (Benoît VERHAERT).

« C’est votre âme que je viens vous acheter, vous n’appartenez plus au mal, mais au bien profère son bienfaiteur…. » au grand dam de sa servante. Ainsi, chevillé une fois pour toutes au Bien, Jean Valjean (Olivier MASSART), galérien à vie de son état selon Jabert, va s’arcbouter contre les préjugés, combattre l’exclusion de tout genre briser les contraintes de la logique, faire naître l’humanité. « Le bonheur est une idée neuve. »

Jabert ne supporte pas de se tromper. Il vient donner sa démission au maire pour l’avoir dénoncé à tort. « Un maire ne tend pas la main à un mouchard.» Il refuse toute aide du prochain. Comment le pourrait-il d’ailleurs ? Le prochain n’existe pas. Jabert suit comme une machine sa logique implacable. Elle ne laisse aucune place à une autre voie. Mais Jean Valjean ne peut souffrir qu’un autre se retrouve au bagne à cause de lui. Il est prêt à se rendre à la justice, par dignité retrouvée. Qu’importe le bagne, maintenant qu' il a trouvé la liberté, celle de la conversion.

Les scènes sont déchirantes, les clairs obscurs de véritables tableaux du Caravage. Le personnage d'Eponime (Violette PALLARO) du graphisme percutant et acéré. Le tableau des travailleuses à la chaîne lorsque Fantine (Tessa DUJARDIN) est renvoyée, nous suggère de la peinture expressionniste vivante.. De même, pour la maison de passe aux néons rouges qui expose ses 9 cellules-cages. On a aussi parfois l’impression de bande dessinée accélérée qui fait circuler les ravages de la misère et du déni. Soudain le close up sur la famille Thénardier déchire. Stéphane FENOCCHI et Perrine DELERS sont d’incomparables comédiens. Promiscuité, violence, mauvaise foi, brigandage : ces personnages sont de véritables ordures, il est vrai. Mais madame Thénardier ose dire que « les riches ne savent qu’il fait froid, qu’en ouvrant leur journal ». « Prendre la société par les quatre coins de la nappe et tout jeter en l’air ! » Le cri de Thénardier ne sonne pas vraiment faux.12272832494?profile=original

Les barricades faites de carapaces trouvées dans une déchetterie moderne achève de convaincre que la pièce est d’une actualité brûlante. Que l’impensable rédemption existe quoiqu’on en pense. Qu’une révolte est toujours commencée par des naïfs, poursuivie par des intrigants, achevée… par la mort de Gavroche. Délicieux enfant!

"Je suis tombé par terre, c'est d'la faute à Voltaire, le nez dans le ruisseau, c'est d'la faute à..."

http://www.theatreduparc.be/spectacle/spectacle_2012_2013_001                                                

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administrateur théâtres

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On juge les pièces de Frank Wedekind indésirables à l’époque de  l’Allemagne de Bismarck. Et pour cause : elles sont crues, sauvages, sensuelles et vilipendent la morale hypocrite  de la bourgeoisie bien-pensante.  L’Eveil du Printemps fait scandale en 1891 et est censuré. Cette époque-là apparemment  si opposée à la nôtre, est-elle révolue? Pas si sûr. Si le sexe, depuis mai 68,  est devenu obsessionnel et formaté, pour mieux le contrôler, l’utiliser et le  proposer à la consommation, les peurs sont toujours présentes. Des tabous ont disparu, le vocabulaire a changé, la position sociale de la femme a évolué, mais certainement pas partout.  La montée des intégrismes en témoigne. A quoi il faut ajouter la nouvelle  crainte, justifiée, du sida.

Mélange de lieux et  d’époques: Wendla regarde  le film « Le  ballon rouge (1956) » à la télé. Sur scène il y a  une cabine de téléphone désaffectée, des tonnes de livres croulent devant un lit suspendu, un banc public tagué trône sur le toit, échappées de musique techno, des vieux postes télé, épars. C’est  la société  des parents aveugles et des maîtres souverains qui  porte la responsabilité du drame...Quel drame attend donc notre société mortifère? 

12272839287?profile=originalDès la deuxième scène, on plonge dans un monde à part, obscur, lumineux et ludique, celui d’une bande d’adolescents qui déferle à tous les étages du décor  vivant avec stupeur l’éclosion de sa sexualité… jusqu’au bord de scène. On pourrait croire que c’est «Rebel with a cause » (1955) ou l’Amérique de James Dean qui déferle.  Ou celle de « The  Virgin suicides » (1999).  L’époque  imprécise  replonge certes les  babyboomers dans leurs premiers émois. Ils avaient aussi des parents engoncés dans leur vertu, muets sur « la chose », hypocrites,  inquiets de grossesses non voulues, soupçonneux et accusateurs et à l’extrême, despotiques au possible. Espérons que les enfants des babyboomers, les  générations X ou Y,  se sentiront peut-être  moins concernés par la pièce. Quoique … leur éducation sexuelle a peut-être été aussi malhabile et inquiète. Quant aux générations futures…, les Z, nul ne sait. On ne peut leur souhaiter que le bonheur d’Être : bien dans sa peau et dans son être. Le repli sur soi menace  toujours, les intégrismes montent,  la jeunesse qui se veut toujours  secrète et rebelle désespère parfois. Sur  Facebook, les très jeunes déferlent : besoin de rassemblement, de recul vis-à-vis des parents ? Leurs pulsions de vie et de mort restent identiques.

 Pulsion de mort : Moritz, un  jeune garçon guindé,  fasciné par la réussite scolaire et soumis à ses parents se suicide par peur de ne pas être à la hauteur de leur attentes. Le rythme est incessant entre Eros et Thanatos, entre le  léger et le tragique.  Pulsion de vie : Wendla, 14 ans  épanouie et débordante de vie entreprend sa mère sur les questions de la naissance et de la reproduction. Ingénument voluptueuse et richement dotée par la nature, Wendla est sans complexes – une fille de maintenant ?  Elle se donne naïvement au fougueux Melchior, symbole de la force vitale du corps.  Joue-t-elle un jeu ambigu avec sa mère hors-jeu ? L’innocence et la pureté n’existent pas.  Elle désespère néanmoins  de se faire expliquer les choses de la vie et succombera à un avortement non annoncé. Scène glaçante où quelqu’un plante une croix au pied de son divan après ses dernières paroles : « Vous m’apporterez des primevères ? ». Prémonition lugubre d’un printemps coupé et volé?

12272838676?profile=originalCette « Kindertragödie » mouvante et débordante est d’une grande richesse théâtrale. La bande de jeunes se cherche et cherche sa place dans le monde. Melchior s’en veut. Il a deux morts sur la conscience.  On fait de lui le responsable de la mort de son ami Moritz.  Les parents de Melchior s’affrontent. Des morceaux satiriques de la plus belle espèce génèrent le rire. Entre-deux : infusions habile de chorégraphies suggestives et poétiques. Texte iconoclaste, qui par la voix de Melchior tourne en dérision la Vertu et la Compassion, arguant à la manière de Nietzsche ...et de Saint-Paul que la détresse des uns ne doit pas être le faire valoir des autres.

 http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=314&type=5

de FRANK WEDEKIND.  Adaptation: Jacques Dedecker et Jasmina Douieb Mise en scène: Jasmina Douieb.  Avec : Guy Pion(Mr Gabor), Béatrix Ferauge(Me Bergman), Delphine Bibet(Me Gabor), Réhab Benhsaïne(Ilse), Claire Beugnies(Professeur), Julien De Broeyer(Ernst), Agathe Détrieux(Martha), Vincent Doms(Moritz), Alexis Julemont(Melchior), Agnieszka Ladomirska (Théa), Nicolas Legrain (Jeannot), et Sherine Seyad(Wendla)

"L’Eveil du Printemps"                 DU 04/09/12 AU 20/10/12                         au théâtre le Public

 

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administrateur théâtres

 12272836281?profile=originalLe décor blanc crème est lumineux. Habit vert, maquillage d’oiseau, pied léger et aile d’Icare dans la rondeur du bras, un perroquet subversif entre par un pli du rideau et danse, en transe. Transcendance ?   Il rencontre un philosophe en costume blanc, Momo (ah les mots !) et son adversaire immédiate,  Lola, une femme africaine brûlante d’amour, fagotée dans des robes de couleur vive.12272836882?profile=original Le divan (vert perroquet),  lieu de parole, a un ennemi derrière le rideau: la vie charnelle qui vagabonde en jeux d’ombres sur un lit défait, blanc, lui aussi. Devant le rideau se balance  un trapèze pour les acrobaties verbales. La nuit, la cage se ferme, Loulou dort et Lola se dispute l’amour du philosophe. Conflit dans le triangle  à cause du monstre à l’œil vert, qui sème la pire des graines de jalousie. Toute la pièce est bâtie sur l’éclatement imminent du conflit. Il faudra que le philosophe choisisse. Choix douloureux. Ou la logique exclusive  du « ou… ou »  ou la logique  inclusive du « et.. et ». Devinez cependant qui  gagnera… Rêve d’Icare, l’envol ne peut se faire qu’à l’aide du verbe. Elémentaire, mais triste pour la partenaire  terre à terre du philosophe. Le vert vire au rouge.

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Il est si beau en scène, cet homme perroquet danseur, caqueteur, drôle et spirituel. On s’amuse à ce spectacle comme à un vaudeville. Elle, si charnelle et présente, cette compagne que le philosophe dit avoir dans la peau.

Être libre pour être enfin...

Le spectacle est étonnant, ce qui est bien pour la philosophie. Le jeu est miroitant, le verbe et les bruits d’oiseaux fusent, la forêt équatoriale même présente tous ses envoûtements.  Une heure pleine comme la lune : de la  poésie, du quotidien, du rire (Bergson es-tu là ?), de l’amour et des gestes gracieux.12272837481?profile=original

Le Philosophe et le perroquet

de Jacques Sojcher, Création

 

Avec Consolate Sipérius, Franck Dacquin, Francis Pedros

Scénographie : Dominiq Fournal

Chorégraphie : Francis Pedros

Lumière : Christian Halkin

Assistante : Fabienne Crommelynck

Mise en scène : Dolorès Oscari

Réservations au 02/538.63.58 ou à reservation@theatrepoeme.be  

Le Théâtre-Poème et les Jeunesses Poétiques A.S.B.L.
30, rue d'Ecosse - 1060 Bruxelles (Saint-Gilles)
http://www.theatrepoeme.be

 

du 27 au 30 septembre 2012

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Le joli buisson de jeunesse

« Le joli buisson de jeunesse » est un dit à insertions lyriques de Jean Froissart (vers 1337-vers 1410), composé en 1373 et conservé par deux manuscrits de la fin du XIVe siècle.

 

Le Joli Buisson de Jeunesse, qui se développe sur 5 442 vers, est le troisième et dernier des grands dits à insertions lyriques de Froissart. Répondant à l'Épinette amoureuse, qui retraçait l'entrée du poète dans la carrière amoureuse, il en donne le dénouement: l'écrivain fait maintenant ses adieux à l'amour et se tourne vers Dieu en implorant la médiation de la Vierge.

12272824290?profile=originalHommage à la vierge Marie (XIVe siècle) 

Poussé par le souvenir, par Nature grâce à qui il est à même de faire «biaus dittiers», par ses pensées qui lui rappellent la dignité de l'homme de lettres et les devoirs qu'il a à l'égard de ses mécènes, le poète entreprend de raconter le songe qu'il fit la trentième nuit de novembre 1373 (v. 1-871). Vénus lui apparaît et il lui reproche de ne pas avoir tenu les promesses faites autrefois (l'Épinette amoureuse, v. 534-618): elle l'incite à se lever et lui propose de le conduire au Joli Buisson de Jeunesse. Avant de partir, le poète chante un virelai, puis, chemin faisant, en interprète un autre. Enfin ils arrivent au Buisson: c'est un espace sphérique, dont on ne peut évaluer la circonférence car chaque endroit paraît en être le centre. Un jeune homme vient à leur rencontre, c'est Jeunesse, qui conduit le poète vers un lieu charmant, enclos dans le Buisson, où se divertissent jeunes dames et jeunes filles, parmi lesquelles la dame aimée du narrateur, aussi jeune et aussi jolie qu'elle l'était dix ans plus tôt. En recourant à deux fables mythologiques, Jeunesse explique ce défi aux lois de Nature: le véritable amour rend les êtres immuables l'un pour l'autre. Le poète hésite à rejoindre sa dame et s'informe sur l'identité des jeunes filles qui l'entourent; Jeunesse lui révèle leurs noms: Manière, Atemprance, Franchise, Pitié, Plaisance, Connaissance et Humilité (on aura reconnu, à deux variantes près - Plaisance et Connaissance remplaçant Courtoisie et Charité - les vertus de la dame du Temple d'honneur). Sollicité par Doux Semblant et par Désir, le poète rejoint la courtoise assemblée. Danses, chants, jeux se succèdent. Le poète essaie de gagner la bienveillance de sa dame, mais il se heurte souvent à l'hostilité de Refus, d'Escondit et de Dangier. Au milieu d'un jeu, alors que le poète se réjouit à l'idée de rencontrer le dieu Amour, on le pousse et il se réveille (v. 872-5 081). Ramené au présent, le poète quitte le printemps ensoleillé du rêve et retrouve la réalité; il se détourne des valeurs futiles et décide de se consacrer au salut de son âme. Pour l'aider dans sa démarche vers Dieu, il adresse un lai à «la Mere du Roi celestre», sur lequel l'oeuvre s'achève.

 

Bien que l'on retrouve dans ce poème bon nombre d'éléments présents dans d'autres dits de Froissart - omniprésence du Roman de la Rose (songe, allégories, art d'aimer), foisonnement d'allusions mythologiques, insertion de virelais, rondeaux, ballades, lais -, le Joli Buisson de Jeunesse occupe une place bien particulière dans l'oeuvre de l'écrivain, puisqu'elle consomme la rupture entre le poète et la thématique amoureuse. Le facteur primordial de cette rupture est le temps, partout présent dans ce dit, et figuré en abyme dans le Buisson dont les sept branches maîtresses représentent les sept planètes qui scandent la vie humaine (v. 1 596-1 704). Déjà l'Épinette amoureuse soulignait qu'il est un âge pour aimer, la jeunesse; toutefois, la réflexion n'allait pas au-delà, puisque l'histoire du héros se situait au sortir de son enfance. Tel n'est plus le cas pour le poète du Joli Buisson de Jeunesse: n'est-il pas lors de cette seconde rencontre avec Vénus (la première ayant eu lieu dans l'Épinette) «un peu...chenus» (v. 881)? A Philosophie (sa conscience poétique) qui l'invite à user de ses dons, il oppose la fuite du temps, et quand il récapitule son oeuvre passée, tout entière centrée autour d'Amour, il mentionne qu'alors il «estoi[t]... toutes nouveletés sentans», que ce type d'inspiration poétique n'est plus de saison, qu'il lui faut penser au salut de son âme. Ce n'est que par le biais du souvenir - très habilement éveillé par le portrait que le poète sort d'une malle où il était enfoui depuis plus de dix ans (v. 480) - et par la médiation du rêve que l'amour peut encore être à l'origine du poème. Mais le réveil ramène à la réalité, à l'hiver déjà installé en cette dernière nuit du mois de novembre, bien loin du printemps idyllique du rêve, à l'âge du poète: alors les subtilités du désir ne sont plus que «wiseuses» [futilités], véritable danger pour l'âme et pour son salut. Après le temps de l'amour vient celui de la sagesse, où il n'est plus d'autre dame que la Mère du Roi céleste.

 

Guillaume de Machaut tentait dans ses dits de concilier amour et sagesse; pour Froissart, dans le Joli Buisson de Jeunesse, ils ne sont pas complémentaires, ils se succèdent; encore une affaire de temps, ici de chronologie.

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Galant séduisant une fileuse (XIVe siècle)

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Ascension


Écrire, c’est conquérir des horizons nouveaux,

C’est s’ouvrir à la vie, et se fier à l’amour ;

Qu’il habite une niche ou la plus haute des tours,

Écrire, c’est le chanter et le crier tout haut.

 

Écrire, c’est proclamer sa flamme à l’univers,

Se pencher sur son âme, lui avouer son mal ;

Et si le dire ne peut en éteindre le râle,

Écrire ouvre les voies des échos de la Terre.

 

Écrire et n’en finir jusqu’à l’orée du ciel,

Là où la mort se lie aux lacis de la vie

Pour faire de nos rêveries d’éternelles envies

Et élever de nos mots de titanesques échelles.

 

Écrire afin d’atteindre l’inaccessible lumière,

Prodiguer et céder à tout enchantement

Par le verbe et l’amour des mots à tout moment,

Oublier les temps durs et toutes les heures amères.

 

Écrire, c’est bien ouvrir les voies de l’impossible,

Créer sa propre sphère, une île aux perles rares

Où le zéphyr attire des trésors de toutes parts

Dans sa course aérienne aux aubaines infaillibles.

 

Khadija, Agadir, Vendredi 28/9/2012.

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administrateur théâtres

Pylade (Le Rideau de Bruxelles)

"Chaque victoire est aussi une défaite." Après Affabulazione et Bête de style, le Rideau poursuit l'exploration du théâtre de Pasolini. Tout est à découvrir dans ce spectacle. "Incandescence poétique".(Musiq3-RTBF) / "Du théâtre à mains nues." (Le soir) Pylade (13 > 29.09)

 

Pylade
12272832455?profile=originalRéalisation dramatique magistrale, trois heures de spectacle, trois ans de travail assidu, une grosse vingtaine d’acteurs, composition électro-acoustique, voix divinisées, dans un lieu tout nouveau, un an à peine, découvrez cette perle à deux pas de la gare de L’Ouest.
Mais la gare de l’Ouest, où est- ce ?
 
Une pièce de politique, un jour d’élections, le 13 juin 2010. De quoi faire encore plus réfléchir. Le texte est tour à tour savant et obscur, comme les Euménides et les Erinyes. Raison et passion s’affrontent. Oreste veut bien faire. Electre est extrême: « Et dans ma haine il y a plus d’amour que dans toute ta fraternité ! » Elle est d’une fidélité statique à sa loyauté pour Agamemnon et court garder le feu aveuglant qui illumine la grandeur du passé.
 
Oreste bâtit la démocratie et ses institutions, vainc la dépendance de la religion, donne la richesse à ses concitoyens. Pression du sénat, rupture d’Oreste et de son ami Pylade. A la façon du roi Henry II et Thomas Becket. Pylade est autre, doté d’une grâce mystérieuse, il transpire la loyauté, la générosité, un homme idéal, sans racines dans l’orgueil royal. Il rassemblera tous les affamés, les démunis, les désespérés. Oreste : « Si nous avons fait de la raison une divinité, alors j’adore Athéna. » Pylade est incrédule.
 
 12272832473?profile=originalElectre et Oreste doivent se réconcilier « Rien de réel ne nous sépare » Paroles prophétiques ? « Car rien n’est pire que la guerre ! » Partout on entend grondements d’orage ou de guerre. Des poules bien vivantes picorent la scène entre les chaises dispersées des spectateurs, dans le décor démesuré de cet entrepôt surréaliste. Elles sont innocentes.
 
Sous les jeux de lumières totalement parlants, les acteurs sont magnifiques dans leur grandeur et leur petitesse. Oreste clame encore : « On est prêt pour votre victoire, sauf le Destin, c'est-à-dire le Réel ». Dix ans de guerre contre une nuit révélatrice où la seule révolution réelle est celle qui nait de la profondeur des êtres: en une nuit la haine peut soudain disparaître à tout jamais cependant que résonnent les pas réguliers d’une femme en marche.
avec votre carte de Quelle Passion deux entrées pour le prix d’une.
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administrateur théâtres

12272837680?profile=originalLe théâtre est vibration. L’illusion théâtrale: illusions d’optiques ?  

Et si… le théâtre était avant tout une " cérémonie ", une  création multiple résultant  de la volonté du dramaturge, de la mise en valeur du metteur en scène, du jeu des comédiens, de l'appareillage technique des lumières et des sons et de la complicité d'un public ? Une illusion où le jeu est le centre vital ? Et  non plus le « je ». Un lieu où l’imagination éclaire le monde. Un chef d’œuvre  a-temporel.

 Et si… dramaturge et metteur en scène ne faisaient qu’un(e)? Puisqu’il s’agit ici  de Christine Delmotte, fascinée par des méthodes de spiritualité qui imprègnent la nature de l’homme depuis la nuit des temps?

12272837869?profile=originalEt si… Christine avait rencontré deux comédiens  de ravissement : Stephanie Va Vyve  et de Patrick Brüll, capables d’inviter le spectateur à mettre en doute ce qu'il voit, et, plus encore, à voir autrement ? Cette mise en jeu irait  jusqu'à la magie. Magie théâtrale  au centre du jeu. Miroitements infinis, Œuvre d’art surprenante.

 

Christine Delmotte rompt avec toutes les traditions et nous fait sur scène une proposition pour chatouiller notre imaginaire et nous entraîner dans les dédales de l’illusion.

12272838265?profile=originalEt si… : est-ce le ton de la fiction ou de la réalité ?  Illusion théâtrale, illusions d’optiques, illusion du temps qui régit tout mais que Christine Delmotte fait éclater magistralement. Christine Delmotte explore.  Le spectateur est soufflé par l’intensité du jeu, on pénètre dans une sorte de transe qui voyage d’un personnage à l’autre. L’amant et la femme, le disciple et le maître, le patient et son psy…, le… la ,  Stephanie Va Vyve  et de Patrick Brüll. Jusqu’à l’évocation de doubles, de triples de multiples personnalités.  Ou d’événements alternatifs? «Le temps est ce qui permet aux choses de ne pas arriver simultanément?

Puisque cette recherche théâtrale est dans le sillon peu fréquenté  du Temps quantique. Le temps ne s'écoule pas de comme à notre échelle. Il semble même, tout simplement, qu'il ne s'écoule pas. Les frontières bien établies se sont effacées. Il n’existe plus. Les facettes de la réalité se révèlent, autres. Comme dans les romans de Kundera. Des tiroirs mystérieux que l’on ouvre. Des plongeons osés dans l’inconnu.  Et si….on pouvait choisir un passé différent et donc un futur différent ? Et si… le temps n’existait pas ?     

 

12272838474?profile=original« …On continue ? » Les images et les scènes infusent l’une dans l’autre. Les miroirs réfléchissent d’improbables reflets, tous troublants. «  A rose is a rose is a rose…» Et l’on revient à la source première du théâtre : le jeu, Et si…. Le jeu brûlant  et habité  de l’exquise Stephanie Va Vyve  et de Patrick Brüll  est presque palpable. La salle est petite et les comédiens sont proches. Les vibrations sont intenses, inoubliables,  on ressort envoûté. Du jamais éprouvé, une découverte magique des contours de l’illusion. Et comment savoir ce qui est illusion et ce qui ne l’est pas.  

 

http://www.theatredesmartyrs.be/pages%20-%20saison/atelier/piece1.html

écriture, mise en scène et scénographie de Christine Delmotte

compagnie Biloxi 48

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administrateur théâtres

12272834452?profile=originalCe nouveau spectacle des Baladins du miroir est un divertissement théâtral doublé de satire, ourlé de bribes poétiques, bourré de truculence  et combiné avec des numéros d’acrobatie faisant partie du drame, au sens propre. C’est une façon très appropriée de donner vie à la galerie de personnages du  chef d’œuvre  de Vladimir Minac, auteur slovaque: «  Le producteur de bonheur» (1964). Une façon de débusquer le désir de bonheur qui se cache dans les interstices de la réalité.

Il y a cette séquence inoubliable de l’homme virevoltant dans son cerceau géant, hésitant comme une pièce de monnaie qui roule sur une table. Pile ou face ? Deux côtés de la réalité. La créativité et la liberté s’invitent de toutes parts : depuis l’excellente  dramaturgie et  mise en scène de Nele Paxinou jusqu’à l’extraordinaire « conception et mise en espace des rêves » de Marco Taillebuis. Oui, vous avez bien lu. Dans cette histoire imaginaire et cocasse il y a un double fond : trois terrifiantes incursions  dans le rêve ou dans le cauchemar kafkaïen.  La création musicale trouve également sa place puisqu’une « musical band » de personnages tous habillés de noir à la Charlie Chaplin s’empresse d’effectuer les changements de décors, sous forme de jongleries, tout en  jouant trompettes, violons et accordéon. Un peu intempestifs parfois.12272834484?profile=original  Les décors dynamiques dont l’imaginatif concepteur est Lionel Lesire convoquent le surréalisme et  la dimension onirique. Eclairage et costumes  de saltimbanques donnent une touche finale d’illusion  bienvenue sous un chapiteau qui ouvre sur d’autres réalités.

12272834864?profile=originalEn attendant Tobago ou la promesse d’une île.  L’histoire est celle d’un escroc bouffon et de son valet, tous deux paumés.  Frantichek Oïbaba a le verbe haut  et le gosier en pente. Il promet une île à son valet et il en fera le roi! Avide du rêve de bâtir des entreprises florissantes, cet original fait miroiter à ses  proies le rêve, le voyage, la liberté, la fantaisie dont l’auteur, écrasé par le régime communiste, semble avoir rêvé lui-même. L’escroc de troisième classe choisit l’oisiveté pour lui, l’exploitation pour ses « associé(e)s ».  Oïbaba, sorte de Don Quichotte de l’Est, part à l'assaut de la dictature, de la bureaucratie et de la pensée unique. Il se dit être un homme libre qui a le courage d’être différent et de s’extraire de la fourmilière.  « Saisir son couteau à rêves et ciseler l’avenir.» « Tenter sa chance ! Ça veut dire sortir du rang. Rêver à un destin unique. Tout qui marche dans un régiment, veut en sortir. » On est bien d’accord et c’est la phrase qui fait tomber toutes les défenses de ses collaborateurs forcés.12272834686?profile=original

Et ce gueux abusif,  porte-parole du droit à la liberté sera gagné par la chaleur de la fraternité. Il se définira à la fin comme escroc honnête, le fils prodigue d’un autre temps. Le propos est chaleureux, parfois grave,  la mise en vie des personnages burlesques est bouillonnante et baroque, à mi-chemin entre le théâtre et le cirque.

 

Le texte a été traduit par Maja Polackova et Paul Emond.

Sur scène: Robert Guilmard (Ojbaba), Alexandre Dewez (Lapidus), Jimena Saez (la
veuve), Sophie Lajoie (Kataerina), Diego Lopez Saez, Geneviève Knoops (l’épouse
du peintre), David Matarasso, Simon Hommé, Aime Morales Zuvia et aux instruments
Grégory Houben ou Johan Dupont, Aurélie Goudaer,  Wout De Ridder)…

http://www.lesbaladins.be/b_fr.html

 

Du 20 septembre au 6 octobre 2012
Sous chapiteau non numéroté – Parking Baudouin Ier  http://www.ateliertheatrejeanvilar.be/fr/saison/detail/index.php?spectacleID=482

 

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administrateur théâtres

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Le Deutsches Requiem de Brahms le Dimanche 23 septembre  2012 à la salle Henri Le Boeuf par le Koninklijk Concert-gebouworkest

Orchestra in Residence

Mariss Jansons direction - Genia Kühmeier soprano - Gerald Finley baryton - Koninklijk Concertgebouworkest , Groot Omroepkoor

Johannes Brahms, Ein deutsches Requiem, op. 45

Pleins feux sur le Requiem allemand, par l’incontournable Concertgebouworkest, l’un des orchestres en résidence aux beaux-Arts. Le Concertgebouworkest célèbre l’union de l’humain et du sacré sous la baguette de Mariss Jansons et nous invite au plus profond de la pensée de Brahms, avec une œuvre qui lui valut célébrité et reconnaissance.

Maîtrise du détail et vagues de bonheur

Ein deutsches Requiem: une création toute  personnelle  du compositeur. Il est extraordinaire de penser que ce « Requiem » où jamais le mot « requiem » n’est prononcé, fut la  première composition majeure de Brahms, écrite en 1868, quand il avait à peine trente ans. Probablement à la  suite  de la mort de son ami  Schumann et en souvenir du décès  de sa mère. Il  ne s’agit donc  pas d’une messe des morts, mais  d’une vibrante  méditation à propos du destin inéluctable de l’homme. Et l’humaniste agnostique  frôle le divin. En effet Brahms se laissant faire par la méditation, choisit quelques  extraits pertinents de l’ancien et du nouveau testament pour les mettre en musique. Il lisait la Bible allemande de Luther quotidiennement.

  N’empêche la grâce biblique opère, et cette composition en 7 mouvements  frappe par sa charge émotionnelle et sa profondeur. A l’appel angoissé de l’humaniste face à son destin la musique et les textes offrent consolation et espoir. L’œuvre écrite pour soprano, baryton, chœur et orchestre donne un rôle prépondérant au  chœur. Et c’est le   Groot Omroepkoor néerlandais chœur de premier plan sur les scènes internationales qui en assume la tâche.

 

Sous la direction méticuleuse  de Mariss Jansons à la tête du Koninklijk Concertgebouworkest  le concert commence en beauté. Après trois ou quatre mesures, les violoncelles donnent le « la »  au chœur qui fait une entrée majestueuse pleine de feu. Chaleur et  clarté. C’est bien énoncé, et tout de suite d'une intensité saisissante. « Seilig sind, die da Leid tragen ». Heureux les affligés car ils seront consolés:  ce sont des paroles empruntées au sermon sur la montagne, qui promettent fermement le bonheur à venir. Les mots « Getröstet worden » sont  soulignés avec grâce  par le  duo de harpes. L’autre mot éclatant et  brandi en étendard par la musique est le mot Beethovien de « Freude ! » L’espoir est  définitivement planté.

 Le deuxième mouvement, plus sombre «  Denn alles Fleisch », prend des rythmes d’horloge funeste et d’éclosions florales condamnées. Les chœurs masculins et féminins dialoguent  distinctement. Les timbales scandent la marche funèbre tandis que l’orchestre s’attaque à une mélodie chantée qui rappelle le choral allemand. Une prière sans mots sur la fragilité humaine.  Mais, comme par évidence, ce mouvement se termine par l’exultation du chant d’allégresse «  Ewige Freude wird über ihrem Haupte sein.» Et une joie éternelle couronnera leur tête; L'allégresse et la joie s'approcheront; La douleur et les gémissements s'enfuiront. Le battement régulier des timbales est maintenant celui d’un cœur humain vivant.

Le troisième mouvement accueille enfin le solo de baryton, comme dans la 9e symphonie de Beethoven très admirée par Brahms. Gerald Finley, le rayonnant chanteur canadien se saisit de son rôle avec une très belle tessiture et un sens très fin de la tension dramatique. Pleine puissance et solidité du son. Humanité émouvante dans le « Ach, wie gar nichts sind alle Menschen ». Mais une fois de plus, le chœur fugué reprend l’initiative et répète la phrase d’espoir : « Ich hoffe auf Dich ! » Brahms, pas religieux ?  

Le quatrième mouvement  apporte caresses, lumière et bonheur. On pourrait croire que la harpe est revenue. Mais non, ce sont les pizzicati des violoncelles. Voici la remarquable soprano lyrique Genia Kühmeier. Elle émerge lentement de sa méditation fervente et se lève. Elle a tremblé longtemps de bonheur avant de commencer à chanter. D’une dévotion extrême, ses vocalises sont millimétrées et souples. Elle a la voix ronde, les timbres sont fruités. Elle symbolise à elle seule la musique sacrée au sens large.  La confiance absolue en Dieu efface toute tristesse.

Les épisodes orageux du 6e mouvement sont effroyablement dramatiques. Ils  ramènent les somptueuses sonorités du baryton qui ont englouti la mort. La force du chœur est bouleversante. Elle devient écoulement de joie pure.  Les sonorités riches et articulées sont léchées et  enveloppantes. Le 7e mouvement enfin renoue avec le premier mot du concert, Selig : Heureux.  « Selig sind die Toten die in dem Herren sterben ». Une phrase de l’Apocalypse qui assure la vie éternelle. 

Et les  harpes retrouvées de conclure avec des sonorités transparentes. Le silence s’établit, respectueux, avant le tonnerre d’applaudissements et de vivats passionnés.  12272831695?profile=original

http://www.bozar.be/activity.php?id=12065&selectiondate=2012-09-23

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ADMINISTRATEUR GENERAL

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Bernadette Reginster (peintures et sculptures)

 

Née au Congo, ayant une formation d'architecte d'intérieur diplômée du CAD Bruxelles, Bernadette Reginster a fréquenté des ateliers d'artistes et les Ateliers Malou à Bruxelles.

 

Elle a passé ses quinze premières années en Afrique et ses premiers sujets étaient rehaussés de crayons, de gouache ou d'encre. Elle a ensuite peint à l'aquarelle, des sujets figuratifs toujours inspirés par ses voyages et les paysages traversés. Depuis une dizaine d'années déjà, elle s'est orientée vers l'abstraction et utilise la matière et la technique du glacis qui donne de la profondeur à ses œuvres. Plus récemment, elle intègre des collages dans ses travaux et notamment des monuments historiques new-yorkais et bruxellois.

 

Elle se décrit comme une artiste aux multiples facettes inspirée par l’émotion procurée par ses photos de voyage.

 

L’artiste déstructure littéralement l’image de base avec pour intention de recomposer une œuvre dans laquelle le sujet prend une nouvelle dimension. Quelques peintures se trouvent déjà dans des collections privées à l’étranger.

 

Et

 

"Ma démarche artistique est généralement issue de mes nombreuses photographies.

 

L’émotion première, photographiée, est l’élément de base.

 

Le choix du sujet, la prise de vue, l’éclairage sont autant de matières permettant une destruction systématique en vue d’une recomposition picturale ou photographique où le sujet prend une nouvelle dimension.

 

Il s’agit donc d’oublier l’instant premier pour revenir à l’essentiel de l’image par un travail d’épuration. Ensuite au travers de la reconstruction, du choix des couleurs et de la matière, j’aboutis à un tableau nouveau où la photographie laisse place à une création originale."

 

« De même que le rôle du poète depuis la célèbre lettre du voyant consiste à écrire sous la dictée de ce qui se pense, ce qui s'articule en lui, le rôle du peintre est de cerner et de projeter ce qui se voit en lui » (1)

 

(1) Phrase de Max Ernst citée par Maurice Merleau-Ponty (L'œil et l'esprit ; Gallimard 1964, Folio Essais p. 30)

 

 

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Françoise Van Hauwaert (sculptures).

 

 « J’ai toujours beaucoup dessiné, et j’ai étudié l’archéologie et l’histoire de l’art à Leuven en terminant par un mémoire sur Bruegel le Jeune en 1977.

 

Après des expertises de tableaux chez mon ancien professeur de mémoire, je commence la restauration de tableaux, à Louvain-la Neuve puis à l’Institut Royal du Patrimoine artistique (19 ans), où je me spécialise en restauration de sculptures après 3 ans en peintures.

 

Entretemps: académie de peinture à Ixelles, puis engagée comme restauratrice de sculptures au Musée Royal de l’Afrique centrale depuis 1997 ; à l’académie de sculptures W-St-Pierre depuis 2007 je fais surtout du figuratif, assez classique avec les nus d’après nature en terre cuite, un peu moins classique dans le bois et la pierre… »

 

 

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Le prestigieux magazine L'événément annonce l'exposition de Bernadette Reginster:

 

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Et à titre d’information voici les cinq prochaines expositions:

 

-Titre : « La collection permanente à l’espace Yen »

Artistes : collectif d’artistes de la galerie.

Vernissage le 05/09/2012 de 18h 30 à 21h 30 en la galerie même.

Exposition du 05/09 au 28/10/2012 à l’Espace Art Gallery II.

 

-Titre : « Espace-Temps »

Artistes : Marylise GRAND’RY (Fr) peintures

Vernissage le 17/10 de 18h 30 à 21h 30.

Exposition du 17/10 au 04/11/2012.

&

-Titre : « Gouttes en série »

Artistes : Jean – François MOTTE (Fr) peintures

Vernissage le 17/10 de 18h 30 à 21h 30.

Exposition du 17/10 au 04/11/2012.

&

-Titre : « Eléments de vie »

Artistes : Marcus BOISDENGHEIN (Be) peintures

Vernissage le 17/10 de 18h 30 à 21h 30.

Exposition du 17/10 au 04/11/2012.

&

-Titre : « Bois et entrelacs »

Artistes : Xavi PUENTE (Esp) sculptures

Vernissage le 17/10 de 18h 30 à 21h 30.

Exposition du 17/10 au 04/11/2012.

 

Au plaisir de vous revoir à l’un ou l’autre de ces événements.

 

Bien à vous,

 

                                                                  Jerry Delfosse

                                                                  Espace Art Gallery

                                                                  GSM: 00.32.497. 577.120

                                                                 Voir:  http://espaceartgallery.be

 

Le site de l'Espace Art Gallery se prolonge dorénavant sur le Réseau Arts et Lettres à l'adresse: http://ning.it/KUKe1x

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administrateur théâtres

12272831099?profile=originalUne « tragédie de Quat’sous ».

Si l’on pensait connaître tous les chefs-d’œuvre sortis de la plume hugolienne, on se trompait. Mille francs de récompense… une pièce signée Victor Hugo, qui a attendu près d’un siècle avant d’avoir été révélée au public et témoigne d’une extraordinaire inventivité.

  Mille francs de récompense est un chef-d’œuvre du genre. Le drame social, rajeuni par la fantaisie, revivra ainsi les beaux soirs du Boulevard du Crime.
  Une époustouflante histoire où l’innocente persécutée triomphe au dénouement.

Glapieu, le vagabond redresseur de torts, cette eau-forte de bagnard traîne-savate au cœur tendre, c’est Jean Valjean qui sauve l’orpheline au lieu de voler les chandeliers de Mgr Myriel. Une bombe astucieuse dans l’histoire dramatique. Un bel engin a retardement qui pète 150 ans après sa fabrication, une machine à faire rire et à s’attendrir. C’est fin, gros, généreux, naïf, habile, truculent, tout ensemble. Un mélodrame comique nourri aux mamelles de Shakespeare.

au Théâtre des Martyrs, jusqu'au 27 octobre 2012

«Etant les ignorants, ils sont les incléments » Rencontre avec Gavroche adulte:

Héroïsme et verve fantaisiste tiennent le premier rôle de cette pièce de Victor Hugo qui a attendu plus d’un siècle pour être publiée. Un mélodrame pétillant d’humour qui met en scène Glapieu, un vagabond inventif qui veut changer de carrière pour vivre dans l’honnêteté et choisir le trottoir au soleil. Le Théâtre en Liberté fête cette année ses 20 ans et nous fait le cadeau d’une distribution de comédiens brillants qui mouillent leur chemise. Le jeu n’est-il pas la plus belle chose au théâtre?

Bas les masques imposés par la société: on est à Paris pendant le Carnaval à la fin de l’hiver 1862. Vivent les masques éphémères de la fantaisie qui vont dévoiler la vraie nature des gens. Le bagnard repenti que joue Jean-Henri Compère avec un brio exceptionnel - s’est mis en tête de sauver la veuve (Dolores Delahaut), l’orpheline (Isabelle De Beir) et le grand-père grabataire et ruiné (Christophe Destexhe). Tous les ingrédients d’un mélodrame réussi. Glapieu va surtout régler son compte à un odieux  homme d’affaire, Rousseline campé par un Jaoued Deggouj aux mieux de son talent comique. Au service d’un riche banquier (Bernard Marbaix), il va procéder à la saisie des maigres biens de la triste famille. Un personnage invisible et omniprésent rôde, c'est l’Argent. Un dieu tyrannique et excessif, juge et partie dans cette société âpre où les banquiers sont rois. Le capitalisme financier est devenu un système sans scrupules, une norme économique qui n’épargne aucun petit. Rousseline, l’immonde prédateur va tendre un piège: il renoncera à la saisie en échange de la main de Cyprienne.

Théâtre engagé, la pièce est donc une sorte de manifeste tour à tour drôle et glaçant. Le tendre amoureux (Gauthier de Fauconval) est prêt à prendre par amour les risques les plus fous et Gladieu, tantôt redresseur de torts, tantôt bouc émissaire, va tenter de faire triompher la justice, n’hésitant pas à prendre les spectateurs à témoin, du haut de sa lucarne. Quant à lui, le démoniaque Rousseline épris de la belle orpheline est prêt à toutes les infamies pour arriver à ses fins.

Daniel Scahaise a su fédérer autour de lui une équipe pétulante et cohérente qui partage des idéaux communs. Les comédiens du Théâtre en Liberté  montent en scène sans artifices, ils sont vrais, vivants et authentiques. On sent circuler entre eux une solidarité communicative, une connivence qui capte le cœur du spectateur. Le choix de monter cette «tragédie de Quat’sous» où chantent des musiciens comme bateleurs d’un autre siècle, n’est sans doute pas un hasard. Il ressort de ce spectacle de l’émotion, de la contestation et de la générosité dont notre siècle, à bien des égards fort semblable à celui d’Hugo, a peut-être besoin.

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Joë Bousquet, le voyageur immobile de Carcassonne

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Hommage à celui qui ne pouvait plus voyager que dans sa tête, Joë Bousquet, le « voyageur immobile » de Carcassonne.

 

« Tout semble perdu, mais il nous reste l’issue de sauver le mal. » (Joë Bousquet)

 

La mort ne voulait pas de toi qui la bravais en bottes rouges, à sept lieues à la ronde. La balle qui traversa ta poitrine avait tracé un sillon fatal au-dessus des blés avant de te clouer pour toujours à ce lit de souffrance où tu n’as fait que changer de champ de bataille.

 

Tu n’étais jamais seul dans cette chambre aux volets clos avec ton ange contre ta tempe et le sourire de tes amoureuses… « Elles m’ont donné ce qu’elles ne donnent à personne, et j’ai compris qu’il y avait un ciel dans leurs yeux dont leur regard n’était que le crépuscule. »

 

La pluie moirée de la tenture était lourde du poids des mondes. Pour consoler ton corps immobile, fauché dans la fleur de l’âme, les ailes des fées du pays d’oc bleuissaient le silence peuplé de livres. Alors du rechaussais tes bottes rouges et tu marchais à l’intérieur de toi-même, dans la forêt endormie de Max Ernst, ton rempart contre le malheur.

 

Parlerais-je de tes songes de morphine et d’opium, de tes « tisanes de sarments », viatiques de l’explorateur que tu songeais parfois à retourner contre toi-même quand la douleur était trop forte ?

 

Scaphandrier des profondeurs, tu buvais à la source noire, au seuil de la nuit sacrée de Novalis où nage un poisson d’or et que tout homme aspire à connaître…

 

Allégeance au souverain de la douleur ! Mais tu étais comme tous les hommes, Joë Bousquet, car tout homme est blessé.

 

Voyageur immobile mais rapide comme l’éclair, ta plume en guise de bourdon, pèlerin de la Vierge noire à qui tu rendis ses diamants, l’amour lointain des troubadours ciselait ton profil d’alchimiste. Le plomb de ton malheur pour lequel tu n’avais pas de larmes s’était changé en or et ton front où bleuissaient les myosotis de Montségur abritait l’harmonie des contraires.

 

La balle qui traversa ta poitrine avait tracé un sillon fatal au-dessus des blés avant de te clouer à la souffrance. Mais ce ne fut que pour triompher du désastre et pour courir, à corps perdu, pieds nus comme un enfant, vers la Beauté.

 

 

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Dylan Thomas ou la nostalgie du paradis perdu

dylan thomas

Dylan Thomas naît à Swansea, ville côtière du Pays de Galles.

 

Son père David, diplômé en anglais et écrivain, pousse son fils à parler l'anglais plutôt que le gallois, la langue de sa mère, mais sa poésie gardera la trace de l'influence du gallois.

 

 Il fréquente la Swansea Grammar School, école pour garçons où son père enseignait la littérature anglaise. C’est dans un magazine scolaire que le jeune Thomas publie son premier poème. Il quitte l'école à 16 ans pour devenir reporter durant un an et demi.

 

Il passe la majeure partie de son enfance à Swansea, hormis des séjours réguliers à la ferme de Carmathen que possédait la famille de sa mère. Ces séjours influencèrent son travail ; on le remarque dans de nombreuses histoires courtes, dans des œuvres radiophoniques ou encore dans le poème "Fern hill" ("La colline des fougères")

 

Il écrit la moitié de son œuvre alors qu’il vit dans la maison familiale du 5 Cwmdonkin Drive (le poème le plus connu étant : "And death shall have no dominion"). En novembre 1934, il publie son premier recueil de poésie : "18 Poems".

 

En 1937, il se marie avec Caitlin Macnamara (1913-1994) et aura trois enfants avec elle, malgré une relation houleuse, entachée par des écarts conjugaux.

 

Dylan Thomas avait des problèmes avec l'alcool dans lequel il noyait sa difficulté de vivre.  Le 3 novembre 1953, au Chelsea Hotel de New York il déclare: "I've had 18 straight whiskies, I think this is a record". Six jours plus tard, pendant sa tournée promotionnelle new-yorkaise, à la White Horse Tavern, de Greenwitch Village (Manhattan), il s’évanouit après avoir trop bu .

 

Il mourut au St Vincent Hospital (New York) à l’âge de 39 ans.

 

Je voulais depuis longtemps rendre hommage à ce poète, l'un de mes préférés, en essayant de traduire l'un de ses poèmes, que j'aime entre tous , "Fernhill", avec "Do not go gentle into that good night" ("N'entre pas sans violence dans cette douce nuit", 1951), adressé à son père.

 

"Fernhill" est le dernier poème du recueil "Death and Entrances", paru en 1946. "Fernhill",  comme tous les poèmes de Dylan Thomas est fait pour être parlé ou chanté (il a d'ailleurs été mis en musique par le compositeur américain John Corigliano pour choeur et orchestre). Dylan Thomas a toujours minimisé l'influence de la prosodie galloise sur son oeuvre, mais le caractère essentiellement oral de sa poésie, la multiplication des assonances et des allitérations, font partie des prescriptions de la versification galloise (Cynghanedd). L'influence de Gérard Manley Hopkins est également perceptible.

 

"Dylan Thomas, en naissant, remplace un premier enfant mort, écrit Alain Suied dans la préface de "Vision et Prière" et autres poèmes (NRF Poésie/Gallimard). Cet autre habitera toute son œuvre, tour-à-tour "bébé en flammes" ou "héros" ou "animal"... jusqu'à le dévorer, bébé de trente-neuf ans gonflé d'alcool (...)

 

Mais est-ce là pour autant le seul "secret" de sa poésie ? Cet "autre" monde n'est pas celui de la mort. C'est celui de la naissance : partition, parturition première. Le monde que Dylan Thomas reconstruit pour nous, c'est celui que nous avons déserté peu après notre entrée dans l'humaine condition. C'est notre autre soi, le vrai - celui auquel nous avons renoncé - trop tôt, trop vite.

 

Le poète, "artisan sacré", nous rappelle le "Paradis perdu", celui que nous avons tenu dans nos mains - mais que nous n'avons su ni accepter, ni aimer.

 

Cet autre soi : au carrefour de l'illusion et de la réalité, ce monde où nous faisions corps avec le mystère originel, avec la magie de la Création.

 

La Poésie, n'est-ce pas d'abord cela : parole des origines, parole perdue, genèse, Genèse ?

 

Dylan Thomas, "poète du siècle", en Angleterre, barde gallois, alchimiste du Verbe et de l'Inconscient, nous parle - sans les détours et les masques de la parole - de ce vertige fondamental que nous portons tous au fond de nous : c'est le manque même de l'Autre qui "nous" constitue."

 

"And once below a time I was a child" : seul un poète de génie pouvait avoir cette intuition fulgurante de ce qu'est l'enfance et le dire de cette manière-là, parfaitement étrange, mais la seule possible, et pas autrement.

Traduite littéralement, la phrase donne en français : "Une fois, en-deçà d'un temps j'étais (ou je fus) un enfant.". Dans "Once below a time", on entend la formule consacrée des contes de fées : "Once upon a time" ("Il était une fois"), mais "upon" n'est pas "below" ("sous", "en-deçà de").

Dylan Thomas a réussi le tour de force de dire à la fois le conte de fées (le merveilleux) et l'en-deçà de la temporalité. L'enfant n'a pas la conscience du temps. Cette prise de conscience est admirablement  indiquée dans la dernière strophe par l'image du grenier bondé d'hirondelles ("the swallow throunged loft") : le coeur de l'enfant empli du sentiment de l'éternité est fissuré, au moment de l'adolescence, par  la conscience du temps ;  le cadran lunaire de l'intelligence conceptuelle ("the shadow of my hand") remplace le cadran solaire du coeur et égrène désormais les heures et le vol des hirondelles dans "la lune toujours montante" n'indique plus seulement une plénitude joyeuse, mais aussi le déclin du jour et la "décomposition" de l'éternité.

 "Nothing I cared, in the lamb white days, that time would take me
Up to the swallow throunged loft by the shadow of my hand,
In the moon that is always rising.
Nor that riding to sleep
I should hear him fly with the high fields
And wake to the farm forever fled from the childless land (...) "

" J'ignorais en ces jours candides comme des agneaux
Que le temps m'emporterait bientôt vers ce grenier
Bondé d'hirondelles à l'ombre de ma main,
Dans la lune toujours montante
Ni que, galopant vers le sommeil
Je l'entendrais voler par les moissons
Et m'éveillerais dans la ferme
Chassé à jamais du paradis de l'enfance (...)"

Pour un enfant, tout ce qui semble banal pour un adulte, est nimbé de merveilleux.


Il me fallait donc exprimer dans ma traduction la perte du sentiment du merveilleux et l'irruption de la temporalité :

"Jadis, avant la commencement du temps, je fus un enfant."

Le passé simple, en français étant le temps de l'accompli, de "l'hapax" (ce qui n'a lieu qu'une seule fois), de l'irrévocable, m'a paru préférable à l'imparfait qui indique une durée indéterminée, que l'on envisage dans son déroulement ; l'adverbe "jadis" renforce cet aspect et renvoie à la formule consacrée "il était une fois."... "avant le commencement du temps" essaye  d'exprimer ce "paradis perdu" de l'enfance où le temps n'existe pas encore.

Seul un adulte qui a été pris dans la "marée montante du temps" peut dire à la fois la nostalgie (l'enfant n'a pas la nostalgie de ce qu'il possède) et le paradis, et seul un grand poète peut exprimer cette nostalgie avec des mots que n'entachent pas la banalité du regard adulte, tout en traduisant, à  travers les épiphanies de son histoire personnelle, une expérience universelle.

On sait à quel point la nostalgie du "paradis perdu" était aiguë chez Dylan Thomas et à quel prix le poète en a payé la conscience.

Il y aurait encore bien des choses à dire, par exemple sur la polysémie du  mot "wake" qui signifie en anglais à la fois l'éveil, la veillée funèbre et le sillage d'un bateau. Fervent lecteur de James Joyce, Dylan Thomas s'est certainement souvenu de "Finnigans Wake", ce roman du temps, de l'éveil et de la mort.


Je donne le poème dans la langue originelle, puis ma modeste et imparfaite tentative de traduction :

Fern Hill

Now as I was young and easy under the apple boughs
About the lilting house as the grass was green,
The night above the dingle starry,
Time let me hail and climb
Golden in the heydays of his eyes,
And honoured amoung wagons I was prince of the apple towns
And once below a time I lordly had the trees and leaves
Trail with the daisies and barley
Down the rivers of the windfall light.

And as I was green and carefree, famous amoung the barns
About the happy yard ans singing as the farm was home,
Il the sun that is young once only,
Time let me play and be
Golden in the mercy of his means,
And green and golden I was huntsman and herdsman, the calves
Sang to my horn, the foxes on the hills barked clear and cold,
And the sabbath rang slowly
In the pebbles of the holy streams.

All the sun long it was running, it was lovely, the hay
Fields high as the house, the tunes from the chimneys, it was air
And playing, lovely and watery
And fire green as grass.
And nightly under the simple stars
As I rode to sleep the owls were bearing the farm away,
All the moon long I heard, blessed amoung stables, the nightjars
Flying with the ricks, and the horses
Flashing into the dark.

And then to awake, and the farm, like a wanderer white
With the dew, come back, the cock on his shoulder : it was all
Shining, it was Adam and maiden,
The sky gathered again
And the sun grew round that very day.
So it must have been after the birth of the simple light
In the first, spinning place, the spellbound horses walking warm
Out of the whinnying green stable
On to the fields of praise.

And honoured among foxes and pheasants by the gay house
Under the new made clouds and happy as the heart was long,
In the sun born over et over,
I ran my heedless ways,
My wishes raced through the house high hay
And nothing I cared, at my sky blue trades, that time allows
In all his tuneful turning so few and such morning songs
Before the children green and golden
Follow him out of grace.

Nothing I cared, in the lamb white days, that time would take me
Up to the swallow thronged loft by the shadow of my hand,
In the moon that is always rising,
Nor that riding to sleep
I should hear him fly with the high fields
And wake to the farm forever fled from the childless land.
Oh as I was young and easy in the mercy of his means,
Time held me green and dying
Though I sang in my chains like the sea.

              

       Fernhill (la colline des fougères)

Insouciant sous les pommiers en fleurs
Jadis, Je fus un enfant

Heureux car l'herbe était verte
Auprès de la maison joyeuse

Et la nuit recouvrait le vallon étoilé...

Ô temps, laisse-moi regrimper pour saluer toutes choses
Et recouvrer, glorieux, l'âge d'or de mon regard

Quand les chariots étaient carrosses
Et les pommeraies villes dont j'étais prince
Et que jadis, avant le commencement du temps,
Je gouvernais les arbres et les  feuilles

Et suivais, dans les rivières de la clarté,
Le sillage des épis et des marguerites.

Jeune pousse verdoyante, célèbre dans les granges,
M'approchant de ma ferme et de ma cour joyeuse,
je chantais.
j'allais dans le soleil qui n'est jeune qu'une fois.
Ô temps, que je rayonne sur le chemin de grâce,
Chasseur et puis berger, vêtu d'or et de vert.
Les veaux me répondaient quand je sonnais du cor,
Les clairs aboiements frais des renards des collines
Et tintaient lentement comme les cloches du dimanche
Tous les galets des saints ruisseaux.

Merveilleuse mélodie des jours,
les foins hauts comme la maison,
Le chant des cheminées,
le vent adorable dansant avec le pluie
Le feu, vert comme l'herbe
Et la nuit sous les simples étoiles,
Comme je glissais dans le sommeil
Les chouettes transportaient  la ferme au loin
Et j'entendais voler sous la lune
Bénies par les bêtes des étables
Les engoulevents avec les meules de foin
Et devinais l'éclair des chevaux dans la nuit.

Et puis me réveiller et retrouver la ferme
Comme un errant dans la blancheur de l'aube
Qui regagne enfin son pays,
Un coq perché sur son épaule.
Le monde était alors comme le jardin d'Eden,
le ciel venait d'éclore,
Le soleil de jaillir, tout comme au premier jour,
La pure lumière d'être tissée.
Les chevaux ensorcelés
Quittaient la chaleur hénnissante des étables
Pour la gloire des prairies.

Et honoré parmi les renards et les faisans,
Près de la maison joyeuse,
Sous les nuages nouveaux nés,
Et heureux tant que le coeur était fort,
Dans le soleil renouvelé,
je courais parmi les chemins insouciants,
Mes voeux lancés dans le foin
Aussi hauts que la maison,
Et je me moquais bien dans mon commerce avec le bleu du ciel
Que le temps n'accorde, dans son cycle mélodieux,
Que si peu de ces chants matinaux
Avant que les enfants verdoyants et dorés
Ne le suivent hors de la grâce.

J'ignorais en ces jours candides comme des agneaux
Que le temps m'emporterait bientôt dans ce grenier
Rempli d'hirondelles à l'ombre de ma main,
Dans la lune toujours montante
Et que, galopant vers le sommeil
Je l'entendrais voler par les moissons
Et m'éveillerais dans la ferme
Chassé à jamais du paradis de l'enfance
Oh ! Je fus un enfant rayonnant sur le chemin de grâce
Et le temps me retenait verdoyant loin de la mort
Tandis que je chantais dans mes chaînes
Comme la mer.



N'entre pas sans violence dans cette bonne nuit

N'entre pas sans violence dans cette bonne nuit,
Le vieil âge devrait brûler et s'emporter à la chute du jour ;
Rager, s'enrager contre la mort de la lumière.

Bien que les hommes sages à leur fin sachent que l'obscur
est mérité,
Parce que leurs paroles n'ont fourché nul éclair ils
N'entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.

Les hommes bons, passés la dernière vague, criant combien
clairs
Leurs actes frêles auraient pu danser en une verte baie
ragent, s'enragent contre la mort de la lumière.

Les hommes violents qui prirent et chantèrent le soleil
en plein vol,
Et apprennent, trop tard, qu'ils l'ont affligé dans sa
course,
N'entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.

Les hommes graves, près de mourir, qui voient de vue
aveuglante
Que leurs yeux aveugles pouraient briller comme
météores et s'égayer,
Ragent, s'enragent contre la mort de la lumière.

Et toi, mon père, ici sur la triste élévation
Maudis, bénis-moi à présent avec tes larmes violentes,
Je t'en prie.
N'entre pas sans violence dans cette bonne nuit.
Rage, enrage contre la mort de la lumière.

(Dylan Thomas, "Vision et Prière" et autres poèmes, traduction et présentation d'Alain Suied, NRF, Poésie/Gallimard)







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La bande annonce de l'émission:

 

 

 

Anne-Sophie Malice aux commandes...
Ce mois-ci c'est Anne qui anime l'émission depuis le musée Verhaeren de Roisin. Pourquoi Anne ? Parce que Christine étant l'auteur du mois, pouvait difficilement se présenter elle-même ! Pourquoi depuis Roisin ? Parce qu'on y organise un grand salon des auteurs et éditeurs de la région montoise le 21 octobre prochain !
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Anne-Sophie Malice
Art et Saveurs à l'abbaye Saint- Denis
Les festivités artisanales et littéraires organisées à l'abbaye Saint-Denis fin août, ont rencontré un très gros succès. Beaucoup d'auteurs de CDL étaient présents et une découverte d' ACTU-tv à ne pas manquer, la petite Cali Colomba qui chante "de l'air pur". Un reportage de Marcelle Pâques.
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Cali Colomba
Salon des auteurs et éditeurs de la région de Charleroi, à la bibliothèque Yourcenar (les 12 et 13 octobre)
Beaucoup d'inscrits pour cet évènement culturel d'importance que la biblio organise à Marchienne-au-Pont. Carine-Laure signe ce reportatge filmé au château de Cartier, au bord de la Sambre, là ou Marguerite de Crayencourt (anagramme de Yourcenar) à vécu une partie de son enfance.
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Carine-Laure desguin
La Maison du livre de Saint-Gilles reçoit Chloe des Lys le mardi 16 octobre
Cette Maison du livre fonctionne un peu comme un centre culturel, sans l'être vraiment. Une maison art-déco de toute beauté dans laquelle se trouve également la biblio communale et où nous irons expliquer le phénomène CDL... Un reportage de Silvana Minchella.
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Silvana Minchella et Joëlle Baumerder
L'Art de Livre, un salon pour les auteurs et éditeurs de la région de Verviers
Il s'appelle Henri Collignon, est artisan garnisseur et écrit des polars. Il a décidé de réveiller sa région sur le plan littéraire et organise les 13 et 14 octobre un salon sur le site du charbonnage de Blegny-Mine. Un reportage d' Edmée De Xhavée.
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Edmée De Xhavée au fond de la mine
Dédé et Maurice, les Dechiens bruxellois
Ben... vous les connaissez maintenant. Ils parlent de tout, sur tout... avec une incompétence sidérante. On les a-do-re !
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Dédé et Maurice
Liliane Magotte est l'artiste du mois choisi par Art et Lettres
Elle est prof, artiste peintre et vit sur les hauteurs de Verviers. C'est elle que Robert Paul a choisi pour inaugurer notre premier reportage de partenariat. Un pesonnage volubile et haut en couleurs...
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Liliane Magotte
Elle a 16 ans, habite près de Namur et chante "three words", une découverte d' ACTU-tv...à suivre de très près.
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Aline "three words"
L' A.E.B association des écrivains belges
Cette association qui occupe avec le musée Camille Lemonnier un prestigieux bâtiment de la chaussée de Wavre date du début des années 1900. Elle vient de se choisir un nouveau président, un écrivain renommé du théâtre, Jean-Pierre Dopagne. Un reportage de Barbara Flamand.
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Barbara Flamand et Jean-Pierre Dopagne
Christine Brunet, auteur de polars et thrillers est l'écrivaine du mois
Bob Boutique est allé à sa rencontre dans son repaire d'Auvergne et a évidemment demandé de tourner sa séquence tout en haut d'un volcan !
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Christine Brunet
Une voix étrange, un ton impossible, un personnage très curieux, poète et écrivain... il s'appelle Yves Oliver, chante "faisons comme si c'était Noël" et est une découverte d' ACTU-tv
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Yves Oliver
Benjamin Marechal, il anime tous les matins de 8 à 11h00 l'antenne de Vivacité
Son émissikon vedette s'appellle "C'est vous qui le dites" et donne la parole aux gens sur tous les sujets, sans tabous... le voile islamique, les syndicats, les écoles poubelles, tout y passe sur un ton facebook qui ravit certains et en inquiète d'autres.
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RECIFS & SABLIER

 

L’horizon de tempêtes lourd de nuages en pleurs,

Crève  les   meurtrissures  nées  avec  le  drakkar,

D’une enfance blessée rompue dans les malheurs,

De barbaries portées sur le corps au moindre écart.

 

Fraîcheur  de  la  puberté humiliée par les coups,

Décochés  par  le  hasard  des  haines  parentales,

Sur la gosse symptôme, témoin gênante pour beaucoup,

De leurs profondes rancoeurs  et désunion fatale.

 

Magie  noire  des  chagrins  conduit  au  mariage,

D’un lourd roman reproduit dans le choix de l’inconnu,

Doux et pur d’apparence qui détruit dans ses rages,

                                                   Femme et enfants malmenés sur le terrain bien connu                                                                             ………..des violences psychologiques

 

Combats des passés sombres, de l’au-delà du futur,

Morne, le temps s’égrène en chapelets indigents,

D’un  amour  chimérique,  triste  caricature,

De  rêves  romantiques  à  l’idéal   exigeant.

 

Et  coule  le  sablier  des  instants  inexorables,

Accompagnant le  déclin de veilles sans avenir,

Pour l’histoire qui s’éteint sur des rives de sables,

Jaunis par  l’existence  de  pénibles  souvenirs.

 

Les  vagues  d’amertume  s’éclatent  douloureuses,

En pleurant sur les récifs de désespoirs clandestins,

Dissimulés  dans  le  cœur  de  fièvres  dévoreuses,

De  sagace  conscience  vide  du  feu  des  instincts

……. Morts !

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

 

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