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Le chat de Giacometti

 

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Alberto Giacometti, né à Borgonovo dans le Val Bregaglia le 10 octobre 1901 et mort à Coire le 11 janvier 1966, est un sculpteur et un peintre suisse.

 

 

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Giacometti, Le chat

 

"Les clébards, les clébards, y'en a qu'pour les clébards ! (prononcer avec l'accent d'Arletti dans Hôtel du Nord)... Et moi ? C'tun comble, tu dis pas un mot de moi, s'pèce de sale traître !

 

- Trop de choses à dire, mon vieux (ou moins , car le mystère est plus simple ou plus profond, ce qui revient au même)... Et puis quand même, je ne sais plus combien de poèmes Baudelaire t'a consacrés dans Les Fleurs du Mal... C'est déjà  pas mal, non ? Ça devrait suffire à satisfaire ton narcissisme... Je compense une injustice : Baudelaire est très injuste envers les chiens.

 

- Pfffffff...."

 

........

 

Afin de préserver la paix de ma maison et l'intégrité du canapé, je cède aux injonctions de "mon" chat qui me reproche mon article sur "le chien de Giacometti".

 

Il se trouve que Giacometti, par gentillesse ou par calcul, a eu la bonne idée de ne pas oublier le deuxième "animal domestique" du foyer humain, avant que l'on n'y introduise toutes sortes de bestioles inapprivoisables comme les cobras, les serpents à lunettes ou les crocodiles.

 

Je vais donc parler du chat...

 

... Et d'abord de "mon" chat.

 

Que penser d'abord de cet adjectif possessif ? On ne voit pas très bien comment un animal qui passe les trois quarts de son temps dehors, qui mange à deux ou trois écuelles différentes et qui me trompe peut-être avec un autre maître (ou une autre maîtresse) peut être précédé d'un adjectif (on dit maintenant un "déterminant") possessif.

 

Je commencerais donc par dire que le chat, contrairement au chien n'appartient à personne.


Ce qui fait le charme du chat est qu'il reste toujours au trois quarts sauvage. Contrairement, au chien, il est pratiquement impossible de dresser un chat et on ne peut jamais savoir si et quand il va sortir ses griffes.

 

Parlons maintenant du chat de Giacometti...

 

Il a les quatre pattes posées par terre, comme le chien et, comme le chien, il semble marcher (je ne reviens pas sur l'explication de ce paradoxe, développée dans l'article sur le chien de Giacometti) ...

 

Il est lui, aussi "horizontal", comme le chien, mais remarquez la position de sa tête : elle est dans le prolongement du corps, alors que la tête du chien de Giacometti est inclinée vers le sol, comme s'il cherchait une trace invisible. Le chat n'a pas l'odorat aussi développé que le chien, mais il a une excellente vue. Il regarde, il attend, il guette et il bondit.

 

Le chat de Giacometti ne manque pas, lui non plus, d'humour. Son corps semble fait de deux morceaux indépendants, comme si le chat était fait de deux chats : un chat immobile au niveau des pattes avant et un chat qui marche au niveau des pattes arrière, seules la disposition de ses pattes arrière donnent l'illusion du mouvement (faites l'expérience de cacher les pattes arrière)... Quant à sa queue, elle est exactement dans le prolongement de son arrière train et légèrement relevée.

 

Que dire encore de ce chat ? Il est impossible, contrairement au chien de Giacometti de  déterminer sa race (siamois ? égyptien ? européen ?) ; le chat de Giacometti se rapprocherait davantage de ce que Platon appelle une "Idée" (eidos) que de ce qu'Aristote appelle une "forme (hylé).

 

Le chat de Giacometti est une "idée de chat", un "chat en général". Il en résulte que la statue du chat ne produit absolument pas le même effet affectif (éventuellement un peu bébête) d'attendrissement, d'affection, de nostalgie, etc., que celle du chien.

 

Le chat de Giacometti n'a absolument rien de "sentimental" ; comme dit Rudyard Kipling : "il s'en va tout seul" ; il va son chemin, sans se préoccuper de moi, alors que j'ai l'impression que si appelais le chien de Giacometti.... il ne manquerait pas "d'obéir".

 

Alors pourquoi les chats ?

 

Si les chats laissent peu de prise à l'affectivité, ils parlent, en revanche, beaucoup à l'imagination. Le chat est ce qui nous relie au mystère de la nature comme "autre de l'esprit". L'homme ne peut pas vraiment "apprivoiser" le chat au point de lui faire adopter, comme il le fait avec le chien, un comportement quasi humain (on ne dit pas d'un chat "qu'il ne lui manque que la parole").

 

Nous avons "crée" le chien pour être un peu moins seuls dans la nature indifférente ou hostile au sein de laquelle nous nous sentons "de trop", mais nous avons fait entrer le chat dans nos maisons pour avoir "sous la main" le mystère de l' indifférence.

 

Je laisse la parole à Baudelaire :

 

Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres ;
L’Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin ;

Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques
Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,
Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

Charles Baudelaire.. (Les Fleurs du Mal)

 

 

 

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J’ai commencé à peindre "sérieusement" en 1973. Depuis lors, pendant une quarantaine d’années, j’ai eu la chance de rencontrer et de travailler 6 fois avec des escrocs et des voleurs. Grâce à eux, j’ai bien sûr perdu beaucoup d’argent et une trentaine de tableaux dont j’ignore toujours ce qu’ils sont devenus. Le dernier de ces escrocs ayant fait ses études dans le même collège que moi, il n’a eu aucune difficulté à me convaincre de sa bonne foi. C’était pour la parution prochaine du dictionnaire Piron. De tout cela, il ressort pour moi que la seule attitude responsable est la vigilance: l’art de l’escroquerie s’améliorant avec notre bêtise et nos techniques, il faut sans cesse réexaminer ce qu’on nous propose, éventuellement balayer devant notre porte, réexaminer et balayer à nouveau. Plus les artistes seront informés et plus ils seront prudents devant les nombreuses propositions mirobolantes qui leur sont avancées par le biais d'Internet ou par toute autre voie. C’est dans cet esprit de vigilance que je vous invite à lire ci-dessous le courrier et le communiqué de presse que je viens de recevoir.

Daniel Moline

 

Courrier envoyé aux six cents artistes répertoriés dans le défunt Nobel.be

 

Chers Collègues,

Comme la plupart d’entre vous le savent mais que certains ignorent encore, la SPRL ARTEDIS  a déposé son bilan (négatif de 169.357 €) et la faillite a été déclarée le 1er octobre. Son curateur est Maître de la Vallée Poussin, avenue Louise, 349/17, 1050 Ixelles.

Un collectif d’artistes engagés a déposé plainte auprès des tribunaux et l’affaire est actuellement à l’instruction sous la direction du juge Van Espen.

Un communiqué de presse a été envoyé aux principaux médias du pays et certains journaux et radios en ont déjà fait état dans leurs colonnes et sur les ondes: L’Avenir, la DH, la Gazet van Antwerpen, la Nieuwe Gazet, la RTBF « La Première », radio Vivacité dans l’émission « On n’est pas des pigeons ». D’autres médias se préparent à y donner suite.

Vous trouverez ci-dessous le contenu de ce communiqué de presse.

Celles et ceux parmi vous qui le jugent utile peuvent faire passer l’information dans les presses locales ou auprès de connaissances qui travaillent dans le monde des  médias, car beaucoup d’artistes ne sont pas encore au courant du développement des événements et certains persistent à espérer la parution prochaine du dictionnaire Piron.

D’autre part, celles et ceux qui accepteraient de se solidariser financièrement, peuvent encore le faire en prenant contact avec notre avocat, Maître Pintiaux du barreau de Bruxelles. Voir ses références ci-dessous.

Le but premier de cette démarche est de faire enfin cesser une succession d’escroqueries que des faillites frauduleuses répétées ne sont pas encore parvenues à éradiquer et peut-être aussi, rêvons un instant, de faire prendre conscience aux escrocs que pour vivre heureux, il n’y a pas que les voies balisées par le vol et le mépris, mais qu’il en existe d’autres inspirées par l’estime et le respect de ses semblables.

Bien cordialement et esthétiquement.

 

Communiqué de presse

Dictionnaire Piron, des centaines d’artistes escroqués.

Rédigé par un collectif d’artistes victimes de l’escroquerie.

Le dictionnaire PIRON, du nom de son premier rédacteur Paul Piron, est un ouvrage bien connu des artistes plasticiens, des galeries et des amateurs d’art. Il recense les noms, biographies et illustrations de milliers d’artistes belges résidant en Belgique et à l’étranger, d’incontournables célébrités y côtoient des talents moins connus mais dont beaucoup méritent le détour. Sa première parution en néerlandais remonte à 1999, une version en français avait suivi en 2003. Elle avait été éditée par ART IN BELGIUM, une société qui a fait faillite en septembre 2009.

Le projet de publier une version actualisée de cet ouvrage avait été annoncé pour le printemps 2010. L’édition devait être assumée par la SPRL ARTEDIS, créée deux mois après la faillite d’ART IN BELGIUM. Parmi les responsables de cette société, on retrouvait étrangement l’ex-directeur d’ART IN BELGIUM, mais cette fois dans un rôle plus discret, celui de « conseiller bénévole ».

En 2009 et 2010, des centaines d’artistes ont reçu la visite de représentants d’ARTEDIS. Il leur était proposé d’acheter une page dans le Piron pour la somme de 756,00 EUR. En bonus, ils figureraient sur le site Nobel.be, l’équivalent virtuel du dictionnaire.

Des centaines d’artistes se sont inscrits, achetant une page du dictionnaire, d’autres ont plus modestement opté pour une simple parution dans le site Internet pour la somme de 95 ou 125 €. Mais hélas le temps passait et aucune publication ne se profilait. Seul le site Internet NOBEL.BE avait été mis en ligne en ligne.

Pour justifier ce retard, de nombreux messages rassurants étaient envoyés aux artistes par les responsables, mettant en cause le nombre inattendu d’inscriptions, la négligence de certains artistes tardant à fournir une reproduction de leur œuvre, etc. Progressivement il est apparu que les excuses invoquées s’avéraient contradictoires et nettement mensongères, ce qui a soulevé des craintes parmi les artistes.

Ces doutes ont été confirmés lorsqu’il est apparu que les comptes de la société n’avaient pas été publiés conformément à la loi. Les responsables ne répondaient plus au téléphone ni aux courriels des artistes inquiets, ils s’étaient fait domicilier aux Emirats Arabes-Unis, les bureaux où siégeait la société avaient été désertés…

Il est également apparu que des sociétés non-européennes ont envoyé des factures à certains artistes sans avoir de lien contractuel avec eux, laissant supposer des détournements de fonds. D’autres informations ont filtré jusqu’à ce qu’il apparaisse de façon évidente que le dictionnaire ne paraîtrait jamais et que les centaines de milliers d’euros investis par les artistes s’étaient évaporés. Ceci est d’autant plus évident que la société ARTEDIS vient d’être déclarée en faillite, l’avis au Moniteur belge vient d’être publié ce 1er octobre 2012.

L’intervention inexpliquée de ces sociétés étrangères et la domiciliation des dirigeants hors de l’Europe ont poussé les artistes à déposer plainte et à se constituer parties civiles auprès d’un juge d’instruction. Affaire à suivre donc. Et vigilance en cas de propositions mirobolantes, mais sans références sérieuses et complètes clairement mentionnées !

Un collectif d’artistes du nord et du sud de la Belgique, représentés par Me Alexandre PINTIAUX.

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Le chien de Giacometti

 

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 L'imaginaire est beaucoup plus près et beaucoup plus loin de l'actuel : plus près puisqu'il est le diagramme de sa vie dans mon corps, sa pulpe ou son envers charnel pour la première fois exposés aux regards, et qu'en ce sens-là, comme le dit énergiquement Giacometti (G. Charbonnier, Le Monologue du peintre, Paris, 1959, p. 172), "Ce qui m'intéresse, c'est la ressemblance, c'est-à-dire ce qui pour moi est la ressemblance : ce qui me fait découvrir un peu le monde extérieur." (M. Merleau-Ponty, L’œil et l'Esprit, Gallimard, Folio essais, p. 24) 

 

Je n'ai jamais cherché à comprendre pourquoi cette sculpture d'Alberto Giacometti me touchait aux larmes. Sans doute à cause de cette bonne tête aux oreilles pendantes qui penche vers la terre, de cette échine qui s'échine, de cette maigreur, de ce grand cœur qu'il forme avec ses pattes, de cette silhouette nonchalante et dégingandée (un lévrier afghan ou un braque ?) qui semble témoigner du fait que l'humour, avant d'être une caractéristique de l'esprit humain, se trouve déjà dans la nature, de ce regard que l'on devine, qui voit des choses que je ne vois pas, qui sent ce que je ne sens pas, qui entend ce que je n'entends pas, qui voit le simple que j'ai oublié à force de "réfléchir" et que je ne retrouve qu'en lui, de cette absence de mots, de cet amour silencieux, du compagnonnage à la vie à la mort, de la complicité sans paroles, du destin de tous les hommes et de tous les chiens du monde, contingents et mortels, jetés, tout comme les hommes, dans le monde, sans l'avoir voulu, et qui ne se demandent pas si c'est le Bon Dieu ou le hasard, et qui souffrent comme les hommes, de toute leur chair et de toute leur âme de chien, sans jamais se plaindre de leur vie de chien et qui nous réconfortent sans conditions, car nos semblables, c'est le moins qu'on puisse dire,  ne débordent pas de bienveillance et, comme disait Paul Cézanne : "c'est effrayant la vie".

 

Des chiens que j'ai eus, que j'ai aimés, que j'ai perdus...

 

Un chien, LE chien. La forme, l'eidos, la matière qui la constitue et le vide qui la délimite. Le visible apparaît dans le retrait, le vide, l'absence d'un "quelque chose". Reprenant les thématiques de La phénoménologie de la perception, Maurice Merleau-Ponty évoque le mystère de la perception de la profondeur qui traverse toute l'histoire de l'art - que les choses du monde soient à la fois "en nous" et "hors de nous", que nous soyons "auprès des choses", sans pour autant nous confondre avec elles, qu'elles soient d'une certaine manière "en nous", sans que notre conscience les "contienne", que les choses du monde "signifient" pour nous, sans pour autant se réduire à des signes, mais soient aussi la "chair" de la lumière, des couleurs et des formes.

 

Le chien d'Alberto Giacometti fait ressurgir l'exclamation de l'enfance, l'ivresse de nommer : "un chien !"

 

Mystérieux et familier, il surgit du fin fond du monde visible.

 

Giacometti fait voir dans ce chien, une essence, certes, mais actualisée dans une forme particulière, celle d'un chien particulier... sans doute un lévrier ou un braque, suivant avec ferveur une trace invisible,  au ras de l'horizontalité du monde sensible, entièrement présent à l'instant, quand l'homme qui marche, lui, dans son humanité verticale, fixe l'horizon, la jointure (ce qu'il a à être), hanté par le souci, l'angoisse, la pré-occupation, le regret ou le remords, entre passé et futur, mémoire ou anticipation, "rétention" et "protention" dit Husserl, ou la trace d'un appel venu de loin qu'il peine à déchiffrer.

 

Car il  marche lui aussi sur la terre, le chien horizontal, il marche aux côtés de l'homme vertical, il semble plus en mouvement  dans son immobilité paradoxale que si on l'avait photographié (comme le montre M. Merleau-Ponty avec l'exemple des chevaux du derby d'Epsom de Géricault), ses quatre pattes posées sur le sol, comme les deux pieds de l'homme qui marche... Mystère de la marche, du mouvement...

 

Le chien qui marche marche aux côtés de l'homme qui marche. Ils marchent sans relâche, dans la lumière de l'aube, sous le soleil de midi, sous le dais du ciel étoilé, jusqu'à la fin du temps, vers le mystère de la mort.

 

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Du 13-06 au 30-06-12, se tient à l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles), une exposition consacrée à Monsieur PATRICK MARIN, peintre français dont la peinture ne cessera pas de vous subjuguer une fois que votre regard l’aura croisée.

Ce qui saute immédiatement aux yeux lorsque l’on s’entretient avec l’artiste autodidacte Patrick Marin, c’est cette interpénétration faite de rationnel et d’irrationnel qui constitue sa personnalité intéressante. Ce qui en ressort, c’est une œuvre aux contours définis et carrés, à l’intérieur de laquelle un monde bouillonnant apparaît.

Lorsqu’on l’interroge sur la genèse des œuvres exposées, l’artiste nous parle de « flashs visuels », d’images imparfaites à l’origine qu’il retravaille pour les matérialiser en un seul jet sur la toile. Patrick Marin avoue sa hantise d’être influencé picturalement. Hantise à laquelle l’on répond que même si son travail reste éminemment personnel, il est impensable qu’il ne soit pas, de près ou de loin, consciemment ou inconsciemment, influencé. Surtout si l’on songe qu’en tant qu’autodidacte, son amour pour la peinture s’est manifesté dès son enfance, en fréquentant les musées. Il y a donc entre la peinture et lui une histoire d’amour de très longue date.

MAGNETIQUE 2 (100 x 100 cm), 009-7 ON OFF (81 x 100 cm), DRAKKARS 9 (81 x 100 cm). Ces titres procèdent également de « flashs visuels ». Et il faut, en ce qui les concerne, saluer le hasard heureux qui s’établit entre la nature des compositions et leurs intitulés.

A la rencontre de MAGNETIQUE 2, le visiteur peut, en toute légitimité, se demander si l’artiste entretient un rapport intime avec la science. Croyez-le ou non, il n’en est rien ! Cette œuvre, laquelle se révèle être un dialogue polychrome à l’intérieur d’un nid d’entrelacs enchevêtrés l’un dans l’autre, esquissés au pinceau tel des fils en apesanteur, rappelle, sans que le cerveau ne fournisse un effort considérable, l’univers des électrons évoluant sur un arrière-plan à dominante bleue et blanche.

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009-7 ON OFF nous montre, si besoin en est, la bipolarité « rationnel – irrationnel » de Patrick Marin. Comme nous l’avons dit plus haut, les contours définis et carrés qui caractérisent son œuvre, structurent également sa personnalité. Des chiffres, des sphères, des carrés se rencontrent sur la toile. Comme pour MAGNETIQUE 2, laissant supposer un rapport inexistant entre l’artiste et la science, les chiffres présents sur 009-7 ON OFF, ne cachent aucune symbolique. Ils ne font que mettre en exergue le jeu mathématique qui sous-tend l’ensemble de son œuvre, réfléchissant les arcanes de sa personnalité fort intéressante.

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DRAKKARS 9 propose une vue sur la technique de l’artiste. Celui-ci utilise très rarement le pinceau. Pour réaliser cette composition, il a utilisé une tige en plastic découpée pour lui donner la forme d’une spatule courbée. Après avoir appliqué la matière sur son bout, il a commencé à l’étaler sur la toile. Pour créer un contraste sur le noir, il a utilisé un chiffon qu’il a étalé sur la couleur pour l’atténuer en l’effaçant partiellement. La main en plâtre qui émerge sur la droite du tableau doit, selon l’artiste, être considérée comme le point final à l’œuvre. Le point de convergence entre la pensée créatrice et l’acte créateur se matérialisant dans l’œuvre.

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Patrick Marin, qui compose essentiellement avec deux ou trois couleurs qu’il applique par projection (technique qui consiste à projeter la peinture à distance sur la surface de la toile, adoptant ou non la forme recherchée, dont le précurseur fut Jackson Pollock), affectionne la peinture à l’huile.

Le définir c’est avant tout le chercher dans son œuvre.


François L. Speranza.

Attaché Critique d'Art au Réseau Arts et Lettres

Note de Robert Paul: la page de Patrick Marin sur le réseau Arts et Lettres

 

 

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PIERRE-EMMANUEL MEURIS: HOMO LUDENS

Du 13-06 au 30-06-12, se tient à l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050, Bruxelles), une exposition consacrée aux œuvres de Monsieur PIERRE-EMMANUEL MEURIS, un artiste belge au style délicat qui nous offre un madrigal sur l’image du cube et ses variations possibles.


Le dénominateur commun qui gouverne l’œuvre de Meuris présentée à l’ESPACE ART GALLERY demeure, sans conteste, la forme géométrique représentée essentiellement par le cube. Mais il s’agit ici d’un cube issu d’un « cubisme » qui s’écarte de la définition usuelle que nous donne l’Histoire de l’Art pour rejoindre la géométrie dans toute la force de ses proportions.

Le carré n’existe que comme carré. Le reste est affaire de couleurs, cinétisme et plein-vide savamment dosé.

Issu d’une famille d’artistes (son grand-père était un paysagiste confirmé), Meuris a mis dix ans pour aboutir à l’œuvre dont il nous offre la plénitude du discours.

Grand admirateur de Jo Delahaut, il a voulu le « corriger » comme il le dit lui-même, en miniaturisant ses formes au maximum sans pour cela dériver vers un minimalisme géométrique.

En fait, les œuvres exposées où le trait s’avère être la dominante, dérivent tout droit de sa première période, la « période Folon », principalement dominée par un ciel parsemé de traits, en référence au firmament de Folon scintillant d’étoiles.

Aujourd’hui, le ciel a disparu mais les traits sont restés. Et ce sont essentiellement eux qui confèrent à l’œuvre de Meuris son style. De quelle manière ce style se définit-il ?  Il se définit avant tout par une réflexion chromatique à l’intérieur d’un cube faisant office de cadre, à l’intérieur du cadre total. Conçu en tailles différentes, le cube existe par lui-même en se multipliant à l’intérieur du cadre monochrome. L’œuvre de Meuris exposée est une œuvre tranquille qui, contrairement à l’atmosphère ludique qu’elle dégage de prime abord, ne se limite pas à former un jeu de cubes. Chaque élément interpelle le regard au fur et à mesure que l’on s’y attarde. Les cubes, de petite taille, s’inscrivent dans un cadre d’identiques dimensions (103 x 103 cm).

 

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Pour ne pas céder au style de son grand-père paysagiste qu’il admirait, l’artiste a toujours voulu échapper au paysagisme. Mais y a-t-il réussi totalement ? Force est de constater que depuis l’avènement de l’abstraction, en tant qu’écriture picturale au début du 20ème siècle, la nature même du « paysage » a subi d’immenses métamorphoses. Elle a surtout changé d’identité.

D’élément de la nature, le paysage est devenu l’alter ego psychanalytique du « peignant » face à la toile. Il n’est plus l’expression du peintre romantique allemand du milieu du 19ème siècle créant des paysages volontairement torturés, réfléchissant sa psyché.

Meuris, peintre de notre siècle, accorde la symbolique intime de la couleur comme expression ludique du volume insufflant la vie au cube, vers un questionnement inconscient sur sa propre « capacité »  à exister. Il se défend de vouloir être complexe. Il veut demeurer simple d’approche.

Bien sûr, son œuvre est « simple » mais jamais simpliste ! Car à l’intérieur d’une approche cognitive ludique, une simplicité complexe se dévoile, au fur et à mesure du trajet qu’emprunte le regard.

Pierre-Emmanuel Meuris a fréquenté le Beaux Arts à Liège. Il s’exprime surtout par l’acrylique.

 

François L. Speranza

Attaché critique d'art au Réseau Arts et Lettres


Note de Robert Paul: la page de Pierre-Emmanuel Meuris sur le réseau Arts et Lettres

 

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administrateur théâtres

Krystian Zimerman

Krystian Zimerman piano

Claude Debussy Estampes, Préludes no. 1, 12, 6, 8, 10, 7 (1er livre)
Karol Szymanowski, 3 Préludes (extraits des 9 Préludes, op. 1)
Johannes Brahms, Sonate n° 2, op. 2

Rencontre au sommet : Krystian Zimerman rend hommage à Claude Debussy dans un programme substantiel. Il est l’un des pianistes légendaires de notre époque, connu pour son exigence et son perfectionnisme tant sur le plan musical que purement pianistique. C’est dire si l’on peut attendre des sommets de son récital entièrement consacré à Debussy, dont il va interpréter notamment une sélection des 12 Préludes du Premier Livre, qui est, avec le Second Livre, le fruit de sa haute maturité.

Un étalon nommé piano

Une  lumière ambrée jaillit des tuyaux de l’orgue brillant comme un coucher de soleil et un spot unique semble baigner la silhouette du  chevalier aux cheveux blancs courbé sur son instrument de laque noire. La salle est muette, en attente de bonheur.     

Prestige et perfection sont au rendez-vous ce soir au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles : c’est que Krystian Zimerman, globetrotter de la musique romantique nous a fait l’honneur d’arrêter sa course à Bruxelles pour nous inviter dans une  atmosphère  automnale particulièrement envoûtante. A travers l’interprétation des estampes de Debussy et  de ses préludes, d’un choix de préludes de Szymanowski et du concerto N°2 de Brahms, il nous transportera dans le  monde des correspondances  de Baudelaire. Au cœur intime des choses, bêtes et gens. Un lieu hors du temps,  dépouillé de tout, hors l’émotion intense dans tous ses états: de la plus ténue et délicate, aux orages ravageurs et stupéfiants. Tout cela se joue comme si le musicien se transformait en peintre impressionniste, et que son piano se transformait en chevalet immense. Chaque touche étant une découverte, un attrape-lumière, un piège à parfums, une teinte unique d’une palette généreuse.   On peut alors observer et entendre des nuances inouïes, voir des couleurs mordorées, palper des pans de couleurs moirées, froisser mille et un tissu d’émotion. C’est cela, le génie de l’homme qui convoque l' attention presque religieuse de son auditoire. Le pianiste diffuse l’amour de la musique comme l’encensoir ses parfums capiteux.

Tout de suite les bruissements de Pagodes (Debussy) se définissent : voici le gong, voici les gamelans, voici l’Extrême-Orient. Des cymbales chinoises même,  en lourds accords, qu'agrémentent  de longs roucoulements de flûte aiguë. Une musique laquée et dorée à la fois, qui sent les épices rares. En un saut, on est au cœur de l’Andalousie. La habanera joue avec les accents jazzy et hop ! on est aux portes de Paris avec  les jardins sous la pluie. Cela saute joyeusement dans les flaques, cela chante à tue-tête toutes les variations de « Nous n'irons plus au bois». La débandade de bonheur s’achève d’un coup de pinceau spectaculaire du pianiste-peintre: la troisième estampe est achevée et les applaudissements difficilement contenus flambent de toutes parts !

La poésie continue : syncopée avec les Ménestrels, scintillante et paisible en suivant  les pas sur la neige, amoureuse avec la fille aux cheveux de lin dont la dernière note est haute et fragile comme une alouette. Voici l’atmosphère mystérieuse de la cathédrale, gothique flamboyant sans doute. Les grondements de la main gauche vont en crescendo, les accords impressionnants prennent le rythme des tableaux d’une exposition tout en contrastant avec la voix d’un ange. Un souffle, à peine. L’homme sage se cantonne au milieu,  - in medio virtus - tandis que Lucifer en personne anime sauvagement la main gauche, tente la séduction fatale. Mais les anges veillent et Lucifer disparaît pour les uns ou engloutit pour les autres. Après la passion fulgurante du Vent d’Ouest, à la puissance maximale des sonorités, on assiste à un délire d’applaudissements, côté spectateurs.

12272841886?profile=originalAprès l’entracte, les 3 Préludes de Szymanowski choisis par Z. seront  brillants et romantiques. Le deuxième joué suavement et  qui a célébré la beauté ne peut se clore qu’avec quatre larmes de joie. Le troisième développe de mélancoliques souvenirs, un bouillonnement de sentiments –ah, la Pologne ! - puis une détente apaisante.  

Brahms couronne le concert  avec virtuosité et grandeur. D’abord un chant d’entrée laisse échapper des sonorités chaleureuses, toutes prises au filet de l’art de la nuance. Deux accords assourdis, comme par taquinerie, tournent la page vers l’Andante, que l’homme va muser confusément presque tout au long. Le scherzo est chantant, hésitant comme une valse et se transforme en festons chatoyants de musique saoule des échos de l’Andante. Construction libre de l’œuvre : on semble percevoir un chant lyrique  dont les notes maîtresses sont emplies de délicatesse et de pureté. Une déclinaison d’amour ? Un appel secret ? Puis cela se met à caracoler comme un étalon sauvage nommé piano. Le reste est dialogue d’amour entre la noble bête et l’homme. Une union sacrée entre l’émotion profonde et animale et l’homme qui exulte puis verse dans la sérénité.

Avec cette générosité,  ce toucher de magicien, les spectateurs, dont les oreilles ont frémi,  repartent le sourire aux lèvres.


La Nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens. (Correspondances, Baudelaire)

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♦ L'accroche à la raison

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Par cent fois la bêtise sans limites et sans nom,  

L’espoir anéanti pour la volonté de comprendre

Je me trouve trahi comme l’obligé de tout rendre    

Oui, mais … J’en suis encore à m’accrocher à la raison

 

Dans le grand repoussoir de toute chose qui rassemble

Je ne vois que misère et déchéance de l’esprit

Quand les différences font leur vil commerce à tout prix

C’est à l’évidence l’escroquerie du vivre ensemble

 

Je n’ai ni l’aisance d’un présent à le consommer

Ni l’envie de vivre la mal donne des décadences

Fervent de l’argent-roi au point d’en vomir l’indécence

Ou fervent de croyance à nous maudire d’exister

 

J’ai pour identité tout ce qui m’accorde une place

Dans l’histoire véritable au fait des chemins incertains   

Cette fleur de chérir à jamais écarlate par lien

Ainsi dit chair et sang, et par amour qui tout surpasse

 

Etre et puis ne plus être, résume mon propos sérieux

Le voulant utile, juste, à colporter cent prodiges

Tant qu’il est temps des yeux qu’un cœur d’innocence dirige

Avant qu’ils ne se taisent entre l’au-revoir et l’adieu

 

Personne ne gagne quand toute raison s’abandonne

Quand bien même le face à face avec de grandes peurs

Quand bien même cent fois hélas ce qui fait nos douleurs

Ainsi soit décuplée la force de ceux qui pardonnent

 

La vie est une lutte où il vaut mieux entretenir 

Un esprit tenace et patient, et tout autant flexible

Pour définir et entreprendre un nouveau tout possible

Hors des appréhensions de tout ce qu’on ne peut tenir

 

Il n’est rien de la vie à soumettre à ce qui enchaîne

Je me la fais libre par devoir de mémoire et par choix

Par raison imparable au dire de ce que je dois

A mon peuple d’amour chaque fois que la vie m’emmène

 

Je ne suis pas du monde où se déglinguent les cerveaux

Je ne peux aller bien que parmi des gens qui inclinent

Au pouvoir de tout dire et à connaître tous les signes   

Des sentiments immanquables du berceau au tombeau

 

Je ne suis pas le seul pour qui la vie est tant précieuse

Cet art innombrable du sens et du sacré en nous

Avec tant de correspondances tout autour de nous

C’est toujours vers demain la voie de l’action généreuse 

 

Par cent fois la bêtise sans limites et sans nom, 

Certains nous font guerre par arrogance identitaire

Mais au nom des enfants, je vous prie en des heures claires

Par force de l’esprit à l’accrocher à la raison

 

© Gil DEF - 17.10.2012

- Manifestement cherche-monde -

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               ETATS  D’AME…AME  D’ETATS : EMOTIONS CHROMATIQUES

 

Du 17 - 10 au 04 – 11- 12, se tient à l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles), une exposition intitulée ELEMENTS DE VIE, laquelle nous offre une vision chromatique sur les états d’être d’un artiste fort intéressant.

Il y a dans la démarche créatrice de Monsieur MARCUS BOISDENGHIENla trace d’un passage par l’Académie suivie par le besoin irrépressible de la dépasser pour trouver son propre langage.

Lorsqu’on l’interroge sur sa formation, l’artiste indique qu’il a fréquenté les Académies d’Ixelles et de Boitsfort, tout en précisant qu’il ne croit pas dans les écoles. L’Académie lui a été utile dans la mesure où elle lui a permis de se familiariser avec certaines techniques et de se lier d’amitié avec d’autres artistes. 

Les œuvres exposées sont le reflet de ce que MARCUS BOISDENGHIEN qualifie de « périodes ». Ces œuvres répondent à une phase de la vie de l’artiste que nous ne connaissons pas, mais que nous pouvons facilement deviner, qu’il nomme BLACK AND WHITE, recouvrant une période de sa vie dominée par le sceau de la maladie. Liée à un contexte négatif, cette période trouve ici l’écho qui se dessine dans la phase résiliente, intitulée ELEMENTS DE VIE.

L’Art assume ici les traits d’une assise lui permettant de se reconstruire. Bien des œuvres exposées conservent encore la trace d’une souffrance passée, matérialisée par un fond sombre, voire noir.

Mais que l’on ne s’y trompe pas. Loin d’être une « thérapie » au sens clinique du terme, les œuvres de MARCUS BOISDENGHIEN  interpellent l’Art dans ce qui lui permet d’assurer un équilibre, tant dans sa personne que dans sa technique. Car l’Art, dérivant de l’ « Ars » latine, n’est en définitive, qu’une reprise intellectuelle de la « Technè » grècque, alliant discours – pathos - et technique.

A titre d’exemple, LUNE D’OR(74 x 93 cm), l’une des œuvres-clé de l’artiste,

 

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porte en son sein les stigmates de la phase sombre correspondant à la période où l’artiste se battait encore contre la maladie, tout en mettant en exergue la couleur jaune vif,  au centre de la composition, signe d’une renaissance physique et spirituelle annoncée.

Mais que dire alors de SWEDISH FLAG(60 x 60 cm),

 

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cette œuvre où la couleur jaune, parabole du soleil et du bonheur, irradie littéralement la surface de la toile ? Ce titre trouve son origine dans la conception du drapeau suédois, dominé principalement par le jaune, mais aussi par le fait que l’artiste se partage principalement entre Bruxelles et Stockholm. 

L’œuvre présentée à l’ESPACE ART GALLERY est, d’un point de vue graphique, régie par un équilibre entre les formes, les matières et les couleurs dans le but d’atteindre une harmonie. Cette réflexion sur l’harmonie n’est pas sans rappeler les recherches des proportions architecturales apportées à la construction d’un édifice.

Pour y parvenir, MARCUS BOISDENGHIEN exécute des croquis en traçant des lignes sur la toile. Mais là où le procédé diffère de celui de l’architecte, c’est lorsqu’il s’abandonne, en quelque sorte, à l’évolution engendrée par le parcours des couleurs sur la toile. Couleurs vagabondes qui le conduisent au terme d’un chemin, « par accident », selon ses propres termes.

La Suède, comme nous l’avons spécifié plus haut, a beaucoup inspiré l’artiste. ARCHIPELAGO(80 x 40 cm)

 

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est une composition singulière servant, si l’on peut dire, d’indicatif à l’ensemble de son œuvre. Il y a dans celle-ci un rapport de filiation entre la forme et le chromatisme qui n’est pas sans évoquer le jeu vivant de la mosaïque. ARCHIPELAGO est une abstraction symbolisant le chapelet d’iles à proximité de la ville de Stockholm, à laquelle l’artiste est très attaché. Ce chapelet d’iles prend ici la consistance abstraite d’une mosaïque, en ce sens où chaque « tesselle » qui la constitue se marie avec l’autre, créant une composition à la fois fragmentée et géométrique sur fond blanc. Cette œuvre est primordiale à l’équilibre ainsi qu’à l’harmonie constitutive à l’ensemble de son opus.

« Apprendre son métier, c’est avant tout apprendre le métier des autres ». Cette phrase prononcée en 1889 par le compositeur Jules Massenet à ses élèves parmi lesquels figurait Charles Koechlin (c’est par lui que nous la connaissons) illustre, même si l’artiste n’est désormais plus un débutant, le besoin de se référer à un artiste autre que soi pour se situer soi-même par rapport à son œuvre. 

MARCUS BOISDENGHIEN prend comme référant SERGE POLIAKOFF(1900 -1969) pour situer esthétiquement les œuvres exposées. Il est vrai qu’il y a manifestement un rapport spirituel avec le peintre suisse, néanmoins, par ricochet à ce dernier, la personnalité de l’artiste s’affirme trop pour investiguer trop longuement de ce côté-là. L’univers de Poliakoff se retrouve assurément dans la composition des formes mais en ce qui concerne le chromatisme, l’univers multicolore du peintre suisse est définitivement absent et pour cause…puisque la nécessité qui l’a dicté n’était en rien la même !

Le sable, la pâte à modeler, l’acrylique, le pinceau et la spatule constituent le matériau dont se sert MARCUS BOISDENGHIENpour appeler le visiteur à s’arrêter sur chaque toile. Pour que ce dernier s’intéresse aux contrastes perçus  par une vision à l’origine lointaine laquelle, en se rapprochant le plus de l’œuvre exposée, se laisse apprivoiser par celle-ci jusqu’ à l’assouvissement du regard. Ajoutons que ce peintre exprime son âme par des couleurs tendres.    

Les projets de l’artiste sont à la fois simples et considérables : peindre !

C’est tout ce qu’on lui souhaite en attendant, non sans impatience, de nouvelles créations qui nous en diront plus sur ses futurs états d’âme.

 

François L. Speranza.

 

Une publication

Arts 
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N.-B.: 

Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

 

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FORMES ET COULEURS POUR LE TEMPS ET L’ESPACE

 

Du 17-10 au 04-11-12, l’ESPACE ART GALLERY (35, Rue Lesbroussart, 1050, Bruxelles), expose les œuvres de Madame MARYLISE GRAND’RY.

L’idée qui régit l’univers pictural de cette artiste est celui de l’espace-temps, c’est d’ailleurs le titre qui englobe la philosophie de son exposition. L’espace-temps, considéré comme une dimension à la fois externe et interne à l’Homme, laquelle le constitue mais dont il éprouve souvent le besoin d’échapper. C’est précisément au sein de cette tension millénaire et formatrice de la condition humaine que se centre l’œuvre exposée.

Ce que cherche l’artiste c’est trouver le juste milieu à cette tension. C’est précisément à ce stade que se noue la dialectique entre les couleurs et les formes devant concrétiser le tout. La représentation picturale de cette dialectique traduit par des jeux géométriques et des couleurs globalement vives la réalité sensible de cette condition humaine.

La série que nous propose l’artiste se structure en deux parties concernant le rapport espace-temps : l’espace-temps « ouvert » et l’espace-temps « fermé ».

Pour illustrer ce rapport, considérons ESPACE-TEMPS(60 x 60 cm – x 3).

 

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Il s’agit d’un triptyque dont la partie centrale exprime « l’espace ouvert ». De quelle façon le regard du visiteur personnifiant sa propre condition arrive-t-il à trouver une sortie à ce labyrinthe géométrique ? L’artiste lui offre des indices tels qu‘une série de baguettes fines au centre d’un carré compris à l’intérieur d’un cercle tournées vers le haut. Nous avons ici une symbolique extrêmement ancienne, à savoir l’opposition du haut face au bas que les historiens de l’Art nomment pompeusement « le supra monde » et « l’infra monde », et que l’on retrouve dans toutes les civilisations. Bien des bas-reliefs, notamment dans l’Orient ancien révèlent des scènes de guerre où les soldats vaincus et morts « flottent » pour ainsi dire dans le bas de la composition, tandis que les vainqueurs sont campés dans le haut du cadre scénique. Il en va de même pour MARYLISE GRAND’RY pour qui le bas symbolise le passé (par conséquent la mort) et le haut le futur, c’est-à-dire la possibilité de l’évasion du cadre par le regard du visiteur.

A contrario, ESPACE FERME(40 x 200 – x 3),

 

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un autre triptyque, représente trois parties d’une même œuvre cloisonnée dont deux petites formes rectangulaires de couleur rouge, placées chacune entre deux panneaux, « bloquent » pour ainsi dire toute sortie. Le visiteur est « capturé », son regard ne trouve plus aucune issue. Cette œuvre symbolise notre société laquelle, à de nombreux égards, cloisonne l’individu et le conduit vers l’aliénation.

Le temps, lui, est représenté par LA PENDULE(80 x 100 cm).

 

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Il s’agit d’une pendule cassée car le temps s’est arrêté. L’arrêt est volontaire. Nous retrouvons les baguettes, placées vers le bas pour indiquer le temps qui « coule » selon l’expression de l’artiste. La chaîne de la pendule, elle aussi, coule à la dérive et comme cette œuvre tend vers le « bas », tout porte à croire que cet arrêt « temporel » est, en réalité, définitif.

Sans nul doute, l’unique œuvre enjouée de la série est LE SABLIER(70 x 100 cm)

 

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parce que celle-ci offre au visiteur la possibilité de s’investir dans le temps, en ce sens que les pierrailles qui scintillent, une fois que le regard se rapproche de l’œuvre, symbolisent « ce que l’on met dans le sable ». Toutes nos actions sont saisies par le temps et leur brillance les définit car elles se mêlent au sable.

MARYLISE GRAND’RYest une artiste autodidacte qui aime éperdument les couleurs et les marie avec les formes. Ce qu’elle recherche c’est l’harmonie presque charnelle entre ses œuvres et les intérieurs auxquels elles se destinent. Un mariage entre ses œuvres et l’espace enveloppant. Cela peut aisément se comprendre car ses toiles offrent des structures à reliefs. L’artiste n’utilise jamais des couleurs nettes. Tout se passe dans les variations chromatiques pour obtenir un rouge aussi authentique que sanguin. L’alchimie s’accomplit au fur et à mesure que progresse l’œuvre. A un point tel que, présentant ses toiles face à un jury pour un concours d’art contemporain, certains membres lui firent remarquer que sa peinture relevait plus de l’art-déco que du langage « contemporain ».

Néanmoins, son œuvre demeure « contemporaine » en ce qu’elle traduit les tensions de notre siècle.

 

François L. Speranza.

 

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Arts
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Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

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administrateur théâtres

Die Deutsche Kammerphilharmonie Bremen

12272832700?profile=originalPierre-Laurent Aimard direction, piano - Tamara Stefanovich piano - Die Deutsche Kammerphilharmonie Bremen

Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto pour 2 pianos et orchestre, KV 365
György Ligeti, Concerto pour piano et orchestre
Ludwig van Beethoven, Concerto pour piano et orchestre n° 2, op. 19

Pierre-Laurent Aimard, au piano et à la baguette avec Die Deutsche Kammerphilharmonie Bremen. La partition de Ligeti est la plus complexe qu’il ait écrite, cherchant constamment à éviter tonalité et atonalité radicale. Alors que le Deuxième Concerto de Beethoven est au contraire d’une grande limpidité et demeure encore influencée par Mozart. Mozart, dont nous entendrons le Concerto pour deux pianos pour lequel le Français retrouvera sa complice Tamara Stefanovich.

Un nom qui rime avec Guy Béart : Pierre-Laurent Aimard, et le même sourire généreux. Ce soir il a l’intention de nous faire découvrir de la musique contemporaine, celle de  György Ligeti. Cela commence par un changement scénique. Le pianiste est assis dos au public, face aux musiciens de Brême. Musica ricercata: Cantabile, molto legato de Ligeti se joue à la main gauche, avec  une évocation de l’indicatif lancinant de Radio Londres à la TSF d’alors, et à la main droite, avec  des presqu’arpèges simples et clairs et vibrants. Soudain le pianiste est debout, changé en chef d’orchestre. Cordes et vents en poupe, c’est le Concerto pour piano n°2, opus 19 de  Beethoven qui s’échappe et emplit la salle par  surprise et par jeu. Phrasés joyeux, trilles effusions de gammes courantes. Plaisir évident de la vélocité et dialogue humoristique avec une deuxième violon particulièrement fougueuse.  Pierre-Laurent Aimard dirige avec passion, reprend un instant le clavier en solo pour y faire errer sa rêverie fantaisiste et ses exercices musicaux taquins. Quelques accords orchestraux et voilà l’Allegro con brio de Beethoven achevé et  enchaîné à Ligeti. Pause : le temps que l’on se remette du choc des deux compositeurs. L’Adagio de Beethoven reprend les commandes, en livrant de sombres accents, des hautbois d’une élégance parfaite tandis que des échos du thème principal résonnent, solitaires, au piano. Les derniers accords respectueux des cordes soulignent  la mélodie avec ferveur, presque sur la pointe de l’archet. Quant au Rondo sautillant autour des puissants pizzicati des violoncelles, il virevolte sans hésitation avec des accents bien marqués, avant une ultime reprise délicate, tous les musiciens dansant,  comme sur des œufs!

Maintenant à force de grands déménagements, on reconstruit la scène : apport de batteries étincelantes et  dégagement athlétique  des podiums. On rapporte le couvercle du piano qui reprend son orientation  traditionnelle mais  plus à droite de la scène, à l’avant-plan des contrebasses et des cuivres.  Ajoutons 5 gongs en bois dignes des temples tibétains, gamelan, un triangle impressionnant et une invasion de percussions de tout poil qui occupent toute la gauche de la scène.   C’est alors que Pierre-Laurent Aimard se transforme en Jean-François Zygel pour nous expliquer mouvement par mouvement la facture du Concerto pour piano et orchestre  de Ligeti.  Il explique instrument par instrument la polyrythmie très complexe de l’œuvre, montre comment les petites séquences – sortes d’objets très simples  – s’articulent et s’agglomèrent les unes aux autres pour fournir une musique riche, contrastée et pourtant fluide. Les rythmes et les modes mineurs et majeurs se confrontent. Des couches de lignes musicales hyper actives s’enlacent, sans se toucher.  A l’entendre dans son intégralité ensuite (22 minutes), on se croira au centre d’une tour de Babel bruissante, chaotique et (divinement) organisée. Enlevez le sifflet à coulisse et la blonde  Tamara Stefanovich au clavier et cette architecture contemporaine s’effondre! Un pendant musical à l’œuvre de Joan Miro?

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 Hélas certains mélomanes ont disparu pour la deuxième partie du concert et n’ont pas pu écouter la très fine interprétation du Concerto pour deux pianos n°10 de Mozart. Deux pianos sans couvercle, décentrés sur la droite  se chevauchent tout sourires, grâce au  duo de pianistes très éloquent qui fait face à l’orchestre. Ils débordent à la fois de rigueur et d’humour, surtout en ce qui concerne l’incandescente  pianiste, Tamara Stefanovich. Elle est vive et décidée, oscille avec la mélodie, penche son visage de côté  vers son partenaire pour l’entraîner et  lui communiquer une émotion contagieuse. La deuxième violon dynamique s’amuse toujours autant, les cuivres explosent. Les contrebasses qui surplombent l’orchestre jouent aux rois mages et tout se terminera par des bravos sonnants du public et le partage des gerbéras rouges par les pianistes couronnés à chaque musicien. L’ardente deuxième violon en premier.  

http://www.kammerphilharmonie.com/en/The_Musicians.html

http://www.pierrelaurentaimard.com/schedule/Past

http://www.brusselslife.be/fr/article/pierre-laurent-aimard-bozar

http://www.bozar.be/activity.php?id=12059&selectiondate=2012-10-17

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Louis Savary: Un poème nous sépare

Louis Savary vient de publier son dernier opus aux éditions "Les presses littéraires".

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Un dernier ouvrage de ce poète aphoriste wallon dont je suis le parcours avec grande admiration depuis de nombreuses années. 

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Depuis 1960, cet auteur, actif comme poète, cinéaste, comédien, chansonnier, nous a séduit avec constance par son esprit frondeur et sa poétique impeccable.

Je tiens à lui rendre hommage pour cette prodigieuse production en en évoquant quelques jalons dont j'ai déjà souligné la qualité dans un cd-rom que j'ai consacré à son oeuvre il y a quelques années déjà ("Louis Savary, aphoriste wallon" - extrait du Testament des poètes de Robert Paul).

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J'évoquerai tout d'abord ses quelques ouvrages consacrés au théâtre:

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C’est un vaste univers

maîtrisable d’autant

qu’on peut s’y observer

sans se sentir dedans.

 
C’est une voie royale

où convergent les hommes

qu’ils soient bêtes de scène

ou bien bêtes de somme.

 
C’est un billet fripé

au fond d’un portefeuille

relique d’un acteur

dont on porte le deuil.

 

C’est un but ambitieux

qu’on n'atteint pas toujours

tant pour y parvenir

sont modestes les jours.

 

 

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Le théologien et homme de théâtre Paul Tellier présente le livre :
Difficile de dire d’un poète.

Pour moi, poète et prophète sont de même famille.

Des femmes et des hommes : ils vivent dans le même monde que nous, sont soumis aux mêmes impératifs, aux mêmes grandeurs et aux mêmes turpitudes, et leur destin est le nôtre.
Mais depuis quelques millénaires, nous savons, qu’ils ne sont pas tout à fait les mêmes.

Une simple marmite, quotidiennement manipulée, est, dans sa fonction première, un outil, rien qu’un outil. Elle n’éveille en nous que satisfactions olfactive, visuelle parfois, et celle toute proche, du ventre repu. Pour le poète-prophète, la même marmite devient subitement révélatrice d’un autre monde, d’un homme autre, d’un projet, d’un avenir, d’une menace, d’une promesse…

Il y a donc ce regard, cette perception particulière et mystérieuse, que nous n’avons pas. Et puis, il y a cette faculté, aussi mystérieuse et magique du poète-prophète : celle de ne pouvoir traduire en mots sa perception du monde, et de nous la livrer, et de nous enivrer.

Louis Savary nous a donné une illustration flamboyante du poète-prophète dans ses volumes précédents. La terre, l’eau, l’air, la flamme, tous ces éléments qui nous sont familiers, tellement familiers qu’on ne les perçoit même plus, l’auteur leur a rendu une vie nouvelle, une fraîcheur, une pétulance qui nous éloignent de toute banalité.

Et puis voilà que Louis Savary entame un périple nouveau, tout autour du théâtre.
La marmite, nous connaissons.

L’air, la flamme, la terre, l’eau, nous connaissons.
Je vous le dit tout net : ici, dans ses nouvelles œuvres, si vous ne connaissez pas –au moins un peu- le théâtre, vous serez égarés.

Vous serez un peu comme des sédentaires regardant passer une carriole de nomades.

A moins que ce diable d’homme, poète-prophète Louis Savary, ne vous invite à monter pour le voyage. Rien n’est impossible.

Pour moi, c'est délices.

La vie m’a permis d’être un homme de théâtre pendant quarante ans.

C’est la vie. C’était (c’est encore quelquefois) l’une de mes passions. Celui qui a goûté du théâtre comprendra.

Dans les volumes de Louis Savary « sur » le théâtre, je rencontre trois hommes :

l’homme-de-théâtre-nomade, celui pour lequel l’expression artistique théâtrale a été –et est toujours- un chemin royal d’approche de l’homme.

l’homme de la terre –me permettrait-il de dire l’homme du terroir ? –qui se lève avant l’aube pour voir le soleil surgir, et qui regarde avec respect ses salades autant que son figuier.

et puis, là quelque part, fidèle, tenace, l’homme poète-prophète, celui qui, par cette acuité du regard et de la plume, nous entraîne de la scène à la terre, de l’homme à l’homme, celui d’hier d’aujourd’hui de toujours, de l’excès salvateur à la sagesse sereine.

Ah oui, délices !

Délices, parce que Louis Savary n’écrit pas un ou des livres « sur » le théâtre, où je serais obligé d’aller de a à z pour comprendre.

Il me permet. Il m’invite au nomadisme. Je me sens libre.

Je vais là où je veux. Je m’arrête quand je veux.

Et là, au détour d’une page, je découvre une flamme, virulente ou tendre, piquante ou caressante, nouvelle presque toujours, qui m’en apprend encore sur ce « vieux » théâtre qui fut mien tant d’années.

Délices !

 

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Louis Savary frappe les trois coups et nous convie à assister à des saynètes théâtrales en dix actes délicieux truffés de vers malicieux :

Serait-ce une ingénue

au strabisme ambigu

qui nous incite au vice

en lorgnant la vertu ?

Les répliques fusent au travers des " personnages pathétiques ", des " tragiques emplois ", des " figures sublimes "

Serait-ce une Andromaque

en butte à son destin

de reine rabaissée

au rang d'une catin ?

L'auteur nous promène avec ses cent haïkus de théâtre de loges en coulisses, de balcons à la scène, côté cour et côté jardin. Nous sommes acteurs, public, metteurs en scène. Nous endossons avec bonheur les costumes proposés :

Serait-ce d'homme à homme

une intense rencontre

à se jouer à deux

d'étranges zones d'ombre ?

Serait-ce un feu follet

jailli de nulle part

qui nous livre ô magie

mille mondes épars ?

 

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Non ce n'est pas croyez

une foi sans raison

en un verbe éternel

avide d'oraisons.

 

Non ce n'est pas de grâce

un acte illégitime

abaissant son public

au rang de victime.

 

Non ce n'est pas un jeu

dont se perd la pratique

Ni un sérieux travail

de bouffon pathétique.

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Et si c'était à vous ici de nous livrer vos propositions ici?!

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De passage à Paris ? Musées, expositions ne manquent pas. Oui, la foule... Envie de voir des pièces exceptionnelles dans un cadre somptueux, une ambiance feutrée ? alors précipitez-vous au 25, quai Anatole-France, un splendide hôtel particulier vous attend.

Situé entre l'Assemblée nationale et le musée d'Orsay, ce quai fut commencé en 1708 par le prévôt des marchands Boucher d'Orsay, et terminé sous Napoléon 1er.

Cette exposition est axée sur la production de Johann Christian Neuber, orfèvre minéralogiste qui travailla à Dresde dans la deuxième moitié du 18e siècle. Elle est organisée par Nicolas et Alexis Kugel en collaboration avec la Grünes Gewölbe de Dresde (la fameuse Voûte Verte) et la Frick Collection de New York, à Paris jusqu'au 10 novembre 2012 (ouvert tous les jours, sauf dimanche, de 10h30 à 19h00, entrée gratuite).

12272835452?profile=originalExposition Neuber, orfèvre minéralogiste à la cour de Saxe : vue d'ensemble (au premier plan le surtout de Repnine).

Des pièces rares et prestigieuses qui constituent un témoignage unique de la longue tradition du savoir-faire de la haute joaillerie saxonne. Elles appartiennent aux créations les plus abouties du classicisme allemand. Qui verrez-vous : des tabatières et autres galanteries (bonbonnières, pommeaux de cannes, étuis...). C'est tout ? Non, mais patientons.

Neuber travailla moins les pierres précieuses que les pierres fines et autres pierres dures de sa Saxe. Et pourtant par leur choix, leur savant assemblage et la virtuosité de ce maître elles rivalisaient avec les meilleures productions de Paris, capitale du luxe et de la mode, comme en atteste un petit livret manuscrit sur la "Spécification d'une TABATTIERE composée d'un CABINET des PIERRES dans la qu'elle on trouve LXXVII pièces des tres belles Pierres precieuses qui se trouvent au l'ELECTORAT de SAXE faite par Jean Chretien Neuber à Dresde" et qui comporte notamment de l'"Agate de Chemnitz, Bois pétrifié... Ametiste... Caillou de Moriztbourg, Agate de Leisnig...Jaspe... Calcedoine..." Finalement des pierres humbles pour des objets de prestige. oui, mais enchâssées avec minutie et virtuosité, selon la technique de la marqueterie de pierres dures, sur un fond d'or. Chaque boite constituant un véritable cabinet miniature de minéraux combinant luxe, goût et science.

12272835496?profile=originalNeuber utilisait essentiellement des pierres fines de sa Saxe.

Elles se trouvent plus particulièrement aux environs de Freiberg, berceau de la minéralogie avec la première Ecole des Mines dirigée par Abraham Gottlob Werner (1750-1817). Photo L.M.

12272823890?profile=originalAgate de Saxe (Sankt-Egidien ; photo L.M.)

Deux meubles plus imposants attirent d'entrée tous les regards : la "table de Breteuil", pierres semi-précieuses montées sur un fond en porcelaine de Saxe, offerte par l'Electeur de Saxe au baron de Breteuil.

12272836096?profile=originalTable de Breteuil (photo Thomas Hennocque)

12272836456?profile=originalTable de Breteuil (détail) en pierres semi-précieuses de Saxe, plaque de porcelaine de Meissen, bronze doré de trois couleurs, fausses perles, sur âme de bois. Médaillons de porcelaine peints en grisaille par Johann Eleazar Zeissig, dit Schenau (1780). Collection du marquis de Breteuil. Château de Breteuil (Yvelines).

Et un surtout en porcelaine de Meissen de Reptine sur un socle en bronze doré et pierres dures de Saxe dû à Neuber.

Vous n'êtes pas rassasiés ? Et bien cet éblouissant palais vous offre sur trois niveaux bien d'autres découvertes !

Au rez-de-chaussée ne manquez pas entre autres l'étonnant tableau "L'alchimiste" de Joseph Heintz le jeune (1600-1678) et n'oubliez pas que la porcelaine dure, une invention chinoise dont le secret était jalousement gardé, fut réinventée par un alchimiste, Johann F. Böttger en résidence forcée à l'Albrechtburg de Meissen en mars 1709.

Puis vous montez d'étonnements en éblouissements : cabinets d'ébène incrustés de jaspe et d'agate, deux grands cabinets recouverts d'écaille livrant en leur centre un surprenant autel-chambre d'optique, un hanap en ivoire d'une rare maestria, une navette en lapis-lazuli, un gobelet tourné en corne de rhinocéros du XVIIe siècle, des plaques de paesine, albâtre, agate ou lapis peintes, des toiles (une émouvante Artémise, un Saint-Michel terrassant de monstrueux dragons...), des panneaux de stuc recouvert de quartz et coquillages à la manière des grotesques, un Arcimboldo en trois dimensions !, des tableaux de mosaïque de pierres dures (dont un Saint Antoine dans une grotte, une lumière, un rendu, une perspective...) dont certains en micro-mosaïque d'une telle finesse qu'il faut une loupe pour en déceler l'admirable assemblage ! Etc...

Notons que si généralement on confond marqueterie et mosaïque de pierres dures, il existe une subtile nuance entre marqueterie (où l'on utilise des fette, des tranches de pierres dures découpées à la scie selon la forme souhaitée, selon un patron, pour la réalisation du commesso, que les Latins appelaient opus sectile) et la mosaïque (où l'on utilise des tesselles, petits fragments réguliers que l'on assemble à partir d'un carton comme modèle).

Vous l'aurez compris on se trouve là dans un cabinet de curiosités comme il s'en trouve peu, et là face à la Seine !

En plus d'aimables hôtes et hôtesses peuvent vous renseigner.

La galerie J. Kugel  et Floriane Bardy-Ouanaïm ont eu l'obligeance  de me communiquer des photos officielles de l'exposition. Je les en remercie chaleureusement.

Michel Lansardière

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Aquarelle - canoë autour du lac Brome

Je ne pouvais quitter les Cantons de l’Est sans vous emmener en canoë sur le
lac Brome, le marécage qui en filtre les eaux et la rivière qui l’alimente.


C’est un nouveau rendez-vous pictural avec l’automne du Québec, dans lequel je continue de partager avec vous cette forme d’aquarelle rapide, simple, ludique
avant tout, qui nous donne le plus de plaisir sur le terrain, cette fois au milieu d'une nature paisible et grandiose
, un vrai bonheur, une valeur
ajoutée à la vie.

Aussi, c'est en pensant d'abord à celles et ceux d'entrevous qui ne peuvent vivre
de tels moments (quelle qu'en soit la raison), que je m'applique à rendre mes montages les plus fidèles possibles aux instants que je vis ici.

À présent c’est de la façon la moins complexe que nous abordons l’eau et ses reflets : assez facile avec les eaux calmes, puisque ce n’est que l’image à
l’envers du paysage qu’il suffit de traduire en respectant bien les valeurs (en plus sombre ou en plus clair des objets).

Enfin, c’est presque cela car il faut aussi penser à certains glacis, mais c’est toujours assez vite fait, surtout quand on applique le « principe des
trois couleurs » (un procédé personnel dont je vous reparlerai peut-être un jour, …à ne pas confondre avec l’emploi des trois primaires dont l’usage est également intéressant mais
moins en connivence avec certains sujets, par exemple celui-ci, à cause de son harmonie chromatique globale).

Au moment où vous lisez ces lignes j’ai pris la route vers Québec, cap plus au nord en remontant le Saint-Laurent, à très bientôt pour la suite…
Voyage Canada 2012 - Rivière du las Brome pour blog

Le souvenir d’une rivière calme qui alimente un lac : une autre façon de pratiquer une aquarelle de voyage rapide et ludique entre technique sèche et humide avec seulement trois couleurs.

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administrateur théâtres

Alaska au théâtre Varia

12272839856?profile=originalIl est malaisé d’exposer les thèmes du spectacle Alaska orchestré par Patrick Masset. S’agit-il du 49e état des états Unis d’Amérique  incorporé définitivement en 1959 ? Certes non… Ni non plus de  la fonte des glaces du Pôle et de la détresse des ours polaires, quoique…? Ou  est-ce une allusion à la baleine biblique de Jonas, quoique… ?  Ou à la mort, toujours blanche, façon Permeke ? …  Là on approche, sans brûler d’ailleurs,  car c’est du grand  genre expressionniste!  Voici sans doute une  peinture complexe d’états d’âmes, une superposition de réalités rendues au travers de plusieurs biais artistiques qui se chevauchent.

 

A chacun d’y projeter ses propres obsessions, chimères ou  phantasmes. Les modes d’expression confluent : du chant, à la danse, à l’acrobatie dans un cube gigantesque qui joue au rouleau compresseur, aux marionettes grandeur nature,  à la chorégraphie de costumes surréalistes et à la pop music. Ainsi l'auteur esquisse et exorcise sans doute  des bribes de souvenirs - sanglants - pour la plupart, des bribes de paradis perdu  et des lambeaux d’angoisses. Cela ne se raconte pas, ce sont des installations vivantes qui s’évanouissent les unes dans les autres. A la recherche des cadavres perdus dans les placards… ou d’une ritournelle de grand père qui émerge de la glaciation comme dans le film Rainman,  où Dustin Hoffman interprète Raymond Babbitt.

Un travail artistique intéressant - la salle était comble - ce qui indique l’intérêt du public pour des expressions avant-gardistes originales de l’émotion primale. Ce que l’on peut retenir en tous cas, c’est une résultante totalement  polysémique, à la façon de la poésie, le tout sans paroles compréhensibles ou presque. Du cirque poétique qui table sur  le visuel, le musical et le mouvant. Emouvant si on se laisse prendre, hermétique si on reste de ce côté–ci du miroir.

Et la baleine de se tenir les côtes: de blanche, elle  est passée au jaune fluo et au strass et  paillettes, allez savoir pourquoi!

On n' a pas compris non  plus, pourquoi ce spectacle s'est joué à rideau fermé: une sorte de moustiquaire qui filtre la vue sur le spectacle... et gêne la vision. Et ce n'était pourtant pas un filet de pêche! 

Intervenants:

Véronique Dumont (jeu, chant), Sébastien Jacobs (jeu, chant, mouvement), Sandra Nazé
(jeu, chant lyrique et répétitrice), Laura Trefiletti (voltige), Julien
Pierrot, Valentin Pythoud (portés acrobatiques)
, écriture et mise en scène: Patrick Masset

 

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ADMINISTRATEUR GENERAL

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Manolo Yanes

"Mythochromie"

Peintures

Exposition du 05/09 au 23/09/2012

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 05/09/2012

De 18h 30 à 21h 30

 

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Angela Magnatta

"Femmes-combats et rêves"

Affiches

 Exposition du 05/09 au 23/09/2012

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 05/09/2012

De 18h 30 à 21h 30

 

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Jean-Pierre Mazubert

"De pierre et de mer inconnue"

Sculptures

Exposition du 05/09 au 23/09/2012

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 05/09/2012

De 18h 30 à 21h 30

 

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Olivier Filleul alias Ofil

"De pierre et de mer inconnue"

Peintures

 Exposition du 05/09 au 23/09/2012

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 05/09/2012

De 18h 30 à 21h 30

 

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Bernadette Reginster

"Artiste plurielle"

Peintures et sculptures

 Exposition du 26/09 au 14/10/2012

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 26/09/2012

De 18h 30 à 21h 30

 

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Bernadette Reginster

"Artiste plurielle"

Sculptures et peintures

Exposition du 26/09 au 14/10/2012

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 26/09/2012

De 18h 30 à 21h 30

 

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Françoise Van Hauwaert

"Buladudi"

Sculptures

 Exposition du 26/09 au 14/10/2012

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 26/09/2012

De 18h 30 à 21h 30

Et qui sera agrémenté d'extraits de musique celtique

interprétée par la harpiste Françoise Marquet

 

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Marylise Grand’ry

"Espace-Temps"

Peintures

 Exposition du 17/10 au 04/11/2012

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 17/10/2012

De 18h 30 à 21h 30

 

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 Jean-François Motte

"Gouttes en série"

Peintures

 Exposition du 17/10 au 04/11/2012

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 17/10/2012

De 18h 30 à 21h 30

 

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Marcus Boisdenghein

"Eléments de vie"

Peintures

Exposition du 17/10 au 04/11/2012

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 17/10/2012

De 18h 30 à 21h 30

 

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Xavi Puente

"Bois et entrelacs"

Sculptures

 Exposition du 17/10 au 04/11/2012

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 17/10/2012

De 18h 30 à 21h 30

 

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Bettina Massa

"Oeuvres sur papier"

Peintures

Exposition du 07/11 au 25/11/2012

De 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 07/11/2012

De 18h 30 à 21h 30

Et qui sera agrémenté d'extraits de musique celtique

interprétée par la harpiste Françoise Marquet

 

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Estrie, le croquis des oies bernaches

Oui, c’est au Québec que je suis !
Ma vidéo d'aujourd'hui est ce premier rendez-vous pictural avec un automne somptueux où les arbres croulent d’or et de pourpre dans l’un des sanctuaires de la faune sauvage entre fleuve Saint-Laurent et montagnes du Mégantic.
Je vous fais partager ce que j’appellerai « l’aquarelle d’affut », où entre les roseaux en bordure d’un lac, j’attends que se posent les oies bernaches
(dites aussi « sauvagines »), pendant leur long périple migrateur.

C’est mon objectif le plus immédiat car leur halte pour reprendre des forces est très courte : elles vont bientôt s’envoler à nouveau en fuyant le froid qui
descend du grand nord .

Avec leur départ, les arbres encore somptueux pour l’instant vont perdre toutes leurs feuilles : leurs couleurs, flamboyantes surtout dans les érables, sont aussi
très fugaces, très fragiles.


Le temps presse : je découvre avec une indescriptible émotion l'étrangeté de ce moment suspendu dans le temps où une saison est en train de basculer dans la
magnificence de ses forces naturelles.


Maintenant il y a urgence, mes croquis exigent un travail rapide, sans retouche ni repentir…


Oies bernaches


Elles partent aussi vite qu’elles sont arrivées : juste le temps d’ébaucher quelques esquisses, mais le moment est inoubliable et magique
!

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ADMINISTRATEUR GENERAL

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Marylise Grand'ry

"Espace-temps"

peintures

Exposition du 17/10 au 04/11/2012

de 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 17/10/2012

de 18h 30 à 21h 30

 

Le chemin de Marylise Grand’ry (peintures)  « Espace – temps »

 

A l’école gardienne, j’adorais mes gouaches.

J’en mettais partout au point de me revêtir d’une bâche.

En primaire, je faisais mes premières expositions sur les murs de ma classe

Je n’en ai malheureusement gardé aucune trace.

En secondaire, mes histoires étaient retranscrites dans le « livre d’or »

C’était comme recevoir une médaille d’or.

Au supérieur, je concoctais les publicités

Pour récolter de l’argent et promouvoir nos soirées.

Ces belles années terminées

C’est dans le monde du travail que je suis rentrée.

En parallèle, je décorais les intérieurs de mes demandeurs

Et les complétais avec des tableaux qui mettaient en valeur

Les objets et couleurs de leur intérieur.

De fil en aiguille, des expositions m’ont été proposées,

Tant dans les communes, galeries ou privées.

Sur les réseaux, mes toiles se sont propagées

Et les critiques d’art ont commencé à me contacter.

Quant à l’écriture, elle déborde de ma tête bien remplie.

Les objets prennent rapidement vie

Sous ma main qui court sur le papier.

Certaines de mes histoires telles « La Praline » servent de publicité

Sur des sites connus de chocolatier.

Aujourd’hui, je veux être ce que j’ai toujours été :

Une artiste qui, sur cette terre, ne pose qu’un pied.

 

Grand’ry Marylise : Artiste peintre et écrivain, habitant la jolie région de Liège. Cette poétesse joue avec les mots et les couleurs tout en douceur et délicatesse. Venez la découvrir à travers ses petites histoires innovantes qui sortent des chemins battus. Il en va de même pour ses toiles aux couleurs chaudes qui mettront en valeur votre intérieur.

 

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Jean-François Motte

"Gouttes en série"

peintures

Exposition du 17/10 au 04/11/2012

de 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 17/10/2012

de 18h 30 à 21h 30

 

Jean-François MOTTE (peintures) « Gouttes en série »

 

Jean-François MOTTE expose les dernières toiles de sa série des gouttes à l'Espace Art Gallery 35 rue Lesbroussart à 1050 BRUXELLES du 17 octobre au 4 novembre 2012.

 Né en 1955, il entame dès 1985, après une pratique assidue de la photographie, des études en arts plastiques et fréquente différents ateliers parisiens.

 Artiste professionnel depuis 2002, il ne va cesser d'explorer un univers abstrait qui le conduit à exposer régulièrement à VALENCIENNES, ANZIN, LILLE, PARIS, MONS (Belgique), BERK-SUR-MER différentes séries inspirées des carrés magiques, des pavages et, plus récemment, des gouttes.

 Diversifié dans son vocabulaire plastique, il demeure constant dans ses équilibres harmoniques, soucieux d'ouvrir et de libérer l'approche de ses œuvres, de maintenir un rapport métaphorique à la Nature, comme aujourd'hui à la gravité, ou, en souriant, à l'anti-Gravité.

 

Attaché aux orientations multiples de ses toiles, Jean-François MOTTE y inscrit sa marque à leur revers.

 

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Marcus Boisdenghien

"Eléments de vie"

peintures

Exposition du 17/10 au 04/11/2012

de 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 17/10/2012

de 18h 30 à 21h 30

 

Marcus Boisdenghien (peintures) « Eléments de vie »

 

Né à Bruxelles en 1968. Habite à Stockholm. Lors de ses études, il séjourne en 1990 à New York. Un stage au Moma le plonge dans le monde de l´art qui ne l´a plus quitté depuis.

 

Il a fréquenté les académies d´Ixelles - section peinture - en 1996, et – section dessin - en 1997, de Boitsfort - section peinture - en 1998 et d´Uccle – section peinture - en 2001. Son travail dégage un nombre d´œuvres déjà conséquent et très diversifié. Peinture, dessins, installations, photos et vidéos composent son univers artistique.

 Les thèmes principaux qui sont abordés dans son œuvre sont la communication, l´amour, le physique et la superficialité, la dépression et l´espoir.

 

Il travaille à Stockholm et Bruxelles. Son récent départ pour la Suède l'a convaincu dans son style de peinture actuel “ Les éléments sages” ainsi que dans un travail plus conceptuel d´installations dont “ Archipelago” est le dernier exemple.

 Les peintures les plus récentes sont un hommage à Paul Evans et à Serge Poliakoff. Peinture acrylique sur toile, les «éléments sages» sont un hymne à l'équilibre des forces, des matières et des couleurs. En organisant l'espace et créant une harmonie, ces toiles démontrent une volonté de se ressourcer, entre bien et mal, rêve et réalité.

 

“Archipelago” est une mosaïque de carrelages belges représentant l´archipel d´îles autour de Stockholm.

 

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Xavi Puente

"Bois et entrelacs"

sculptures

Exposition du 17/10 au 04/11/2012

de 11h 30 à 18h 30

Vernissage le 17/10/2012

de 18h 30 à 21h 30

 

Xavi Puente (sculptures sur bois) « Bois et entrelacs »

 

"Travailler avec le bois exige un profond respect pour l’être vivant qui est, il faut comprendre sa nature interne et qualités qui lui donnent leur personnalité. J’aime bien, comme un écrivain crée un personnage, créer des sculptures avec la vie elle-même, avec ses défauts et ses vertus, expériences, nuances et particularités. Chaque couche d'information se superpose sur la précédente pour former un substrat intellectuel à travers lequel tisser l'essence de chaque pièce, qui prend, enfin, de la cohérence et qui est structurée comme une seule entité avec une énergie, qualités et propre texture".

 

 

Et à titre d’information voici les six prochaines expositions:

 

-Titre : « La collection permanente à l’espace Yen »

Artistes : collectif d’artistes de la galerie.

Vernissage le 07/11/2012 de 18h 30 à 21h 30 en la galerie même.

Exposition du 07/11 au 30/12 2012 à l’Espace Art Gallery II.

 

-Titre : « Œuvres sur papier »

Artistes : Bettina Massa (peintures) + installation vidéo

Vernissage le 07/11 de 18h 30 à 21h 30 en présence de Françoise Marquet (harpiste)

Exposition du 07/11 au 25/11/2012.

 

-Titre : « Lumière et mouvement »

Artistes : Juliane  SCHACK (All) peintures

Vernissage le 28/11 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 28/11 au 16/12/2012.

&

-Titre : « Les couleurs vives »

Artistes : Anita FLEERACKERS (Be) peintures et sculptures

Vernissage le 28/11 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 28/11 au 16/12/2012.

&

-Titre : « Les acidulés »

Artistes : Roselyne DELORT (Fr) peintures

Vernissage le 28/11 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 28/11 au 16/12/2012.

&

-Titre : « Quand l’œuf se fait dentelle »

Artistes : Patricia BAILLY (Be) sculptures

Vernissage le 28/11 de 18h 30 à 21h 30

Exposition du 28/11 au 16/12/2012.

 

Au plaisir de vous revoir à l’un ou l’autre de ces événements.

 

Bien à vous,

 

                                                        Jerry Delfosse

                                                        Espace Art Gallery

                                                        GSM: 00.32.497. 577.120

                                                               Voir:    http://espaceartgallery.be

 

Le site de l'Espace Art Gallery se prolonge dorénavant sur le Réseau Arts et Lettres à l'adresse: http://ning.it/KUKe1x

 

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administrateur théâtres

12272835689?profile=originalVous avez jusqu’au 20 octobre pour COURIR  voir « LES SENTIMENTS PROVISOIRES »  de Gérald Aubert à la Comédie Claude Volter. Jeu de cache-cache sentimental et spirituel entre trois comédiens de  carrière éblouissante : la sémillante Stéphanie Moriau,  Jean-Claude Frison, – qui ne se souvient pas de son éblouissant Mazarin au théâtre Royal du Parc l’an dernier ? – et l’incontournable bon vivant,  Michel de Warzee, le pilier de la  Comédie Claude Volter en personne. C’est ardent, bien mené, incisif, désopilant en diable, admirablement bien  joué et serti dans un décor bucolique sur scène à en faire pâlir bois,  lacs et jardins de la Woluwe.  Le propos semble éculé : une rupture, …une de plus. Mais ô combien intelligemment  actualisée dans son hystérique cuvée 2012. Hystérique et lâche ? Oui et totalement égocentrique comme c’est si souvent le cas. Cynique, même dans sa jolie critique du siècle qui voit un mariage sur deux s’évanouir sans l’ombre d’un regard en arrière et rivalise de créativité pour recomposer des familles en l’air.

Ici, heureusement pas d’enfant en jeu. Quoique…

La rupture qui vient du fond de l’horizon  arrive à Marc, un homme charmant (Jean-Claude Frison), séducteur impénitent, écrivain bien installé dans son  décor champêtre. Félix, son  meilleur ami d’adolescence, qui déteste les petits week-ends à la campagne, les feux de bois, les parasols, les promenades en shorts, est l’affreux coupable.  Le courageux Félix attend que ce soit Hélène qui  annonce la rupture. Michel de Warzee excelle dans son rôle d’amant bougon. 12272836662?profile=originalMais ce qui est particulièrement intéressant c’est que les 10 ans d’amour sont contés à travers une série de duos qui se jouent à trois. L’originalité est que  celui ou celle qui se raconte est absent des dialogues qui se jouent deux par deux,  les trois personnages ne quittant jamais la scène.  A la Tchékov ? Tour de force théâtral qui invite dans la psychologie profonde de chaque personnage et fait constater, de auditu, qu’il y a en permanence un double langage et  un fossé immense  entre ce que les personnages pensent, rêvent et ressentent … et les actes et paroles qu’ils posent  « in real life » comme on dit à l’heure actuelle.  Il faudra  d’ailleurs toute une bouteille de champagne à Hélène pour oser se lancer dans la scène sublime  d’enfant gâtée où elle se sépare. Dès cet instant le personnage de Marc effondré devient bouleversant de vérité et d’autodérision. Marivaudage moderne, l’aguicheuse  Hélène a joué  avec les sentiments  pour s’élancer dans une liberté toute  illusoire. On ne saura pas si l’issue est la solitude moderne ou un bonheur simple et compliqué à la fois, à la Jules et Jim. En définitive seul le rire est salvateur et le verbe aimer est très fragile, sauf en amitié.

12272836678?profile=original

 http://www.comedievolter.be/    

 

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