Un petit éclairage sur Georges Rouault (cf. vidéo Albert Roussel illustré par Rouault que vous êtes nombreux a avoir appréciée, ce qui m'a beaucoup touché). N'étant point expert c'est surtout l'occasion d'ajouter quelques illustrations.
Rouault (1871-1958) fut d'abord verrier-restaurateur de vitraux anciens, d'où certainement sa propension à bien cerner ses personnages, leur donnant toute leur forte expressivité. Très religieux,
Sainte Véronique (Notre-Dame-de-Toute-Grâce, Passy, Haute Savoie)
il eut néanmoins pour sujet de prédilection des créatures marginalisées, prostituées notamment sur lesquelles il porte un regard plein de compassion, sans jugement.
Et il n'a pas ouvert la bouche (Passy)
En cela il assure la liaison entre le fauvisme, les maîtres de la couleur pure (Matisse, Vlaminck, Derain...) et l'expressionnisme allemand, chargé de symbolisme (Kirchner, Nolde, Berckmann...), fortement teinté de pessimisme.
Si l'on dit de Kees van Dongen (Cornelis Théodorus Marie van Dongen, 1877-1968, dit), qu'il fut un fauve aux griffes rognées (Emil Nolde avait prévenu : "Les oeuvres inoffensives ont rarement une grande valeur", 1907), un mondain (son comportement pendant la seconde guerre mondiale fut également douteux), il reste néanmoins un grand orchestrateur de couleurs, jouant de lumière comme un projectionniste.
Kees van Dongen : Femme au chapeau vert (1907)
C'est certainement pour cela qu'il fut si prisé des célébrités de son temps.
Kees van Dongen : Lucie et son danseur (1911, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg)
Inutile de présenter Henri Matisse (1869-1954), sans controverse le maître absolu de la couleur sauvage, le précurseur au parcours exemplaire. Et sa palette reste sa meilleure carte de visite.
Henri Matisse : Nu (noir et or), 1908 (musée de L'Ermitage, Saint-Pétersbourg)
Pour terminer :
A vous tous,
Amitiés.
Michel Lansardière