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L'emprise de ma locataire

Soliloque

Alors que la faiblesse cause
Le besoin de se reposer,
La paresse peut imposer
De prendre d'inutiles pauses.

Elle n'a pas accès partout,
Ou se voit poussée vers la porte.
Là où le temps d'agir importe,
Se prélasser semblerait fou.

Accueillent parfois la paresse
Ceux qui n'ont plus à travailler,
Ne sont nullement surveillés.
C'est un choix que certains délaissent.

Pour ma part, j'aime paresser.
En éveil, demeure passive.
Bien des fois mon esprit s'active
Et je médite, intéressée.

Se fait présente, le matin,
Ma locataire, la paresse.
Dans le silence, elle me berce,
Me tient captive c'est certain.

Je perds mon temps à ne rien faire.
Cela a-t-il de l'importance?
Je conserve mon indulgence

Et demeure velléitaire.

29 septembre 2017

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Le héron de Sainte-Anne


Il s'est avancé prudemment,
Marchant majestueusement,
Puis s'est arrêté solitaire,
Les pattes dans l'eau douce et claire.

Marchant majestueusement,
À petits pas, très lentement,
Les pattes dans l'eau douce et claire,

Il s'est figé dans la prière.

À petits pas, très lentement,
Ayant choisi l'emplacement,
Il s'est figé dans la prière,

Immobile comme une pierre.

Ayant choisi l'emplacement,
Le reflétant parfaitement,
Immobile comme une pierre,
Ce pêcheur parait en prière.

14 septembre 2005

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Retour de stage aquarelle de voyage au Portugal

Chères et chers amis (es) des Arts et des Lettres, il y a longtemps que je n'étais venu parmi vous : trop de voyages, une vie trépidante qui ne m'a pas laissé une minute depuis des mois ! Mais aujourd'hui, je reviens avec plaisir vous retrouver pour vous faire partager une belle aventure de groupe qui vient tout juste de se terminer, et dont je vous copie intégralement l'un des articles de mes blogs personnels (n'hésitez pas à cliquer sur les liens pour voir une autre vidéo et d'autres billets liés) !

Avant tout, je vous rappelle les nombreux voyages de préparation sur le terrain, tout le travail réalisé sur place s’étalant sur des mois et des milliers de kilomètres au total (commencé en fait par bribes, dès les années 80). Je voulais un stage d’exception, d’autant plus rare que je décidais dès le départ de ne pas le renouveler, ou très rarement.

Je vous disais : «là où je vous emmènerai, d’autres ne vous y emmèneront pas», puis je vous invitais à me suivre ...

Vous demanderez à celles et ceux qui sont venus s’ils ne sont pas comblés par tant de découvertes, de telles émotions, et pas seulement par un ciel sans nuages et un soleil d’été, loin du dépaysement d’un instant que n’importe quel guide de voyage bien fait aurait pu conseiller…

À coup sûr, il y avait « autre chose », et cela récompense la différence que je lui ai donnée par rapport à ce qui se fait habituellement pour ce genre de stage : outre les lieux d’intérêt culturel et pictural remarquables (et généralement hors sentiers battus) qui attendaient les participants, un correspondant local qui accompagne le bus pendant tout le circuit avec son véhicule personnel pour une assistance personnalisée dont je ne vous détaillerai pas ici l’efficacité, cela ne se rencontre pas dans tous les voyages, je dirai même que je n’en ai jamais entendu parler.

Une coordination programmée de longue date à la minute près entre les temps de peinture, de trajet et de découverte où l’imprévu a également sa place avec des rencontres plongeant le groupe dans un « esprit des lieux » hors du commun, cela aussi est rare.

Des étapes d’accueil et des restaurants je ne vous parlerai pas, mais ils ont été plus qu’appréciés (quelques photos quand même dans le diaporama)...

Et puis, il y a l’alchimie du groupe, le partage qui fait d’individualités une équipe, et de l’enthousiasme un élan, qui fait aussi de la dynamique générale un facteur de progression considérable venu s’ajouter à mes conseils, et à mon suivi d’animateur et de formateur.

Est maintenant venu le moment de partager avec vous (si vous n’étiez pas là, ou revivre pour celle et ceux qui avaient la chance d’être dans l’aventure), ces moments de liberté créative, de découverte, de pur bonheur, dont le diaporama ci-dessous ne traduit pas toute l’intensité, mais qui en donne déjà une petite idée .

Vous y découvrirez quelques-uns des sites où nous avons travaillé et des motifs qui y ont été peints ou dessinés (tous les endroits où nous avons été ne sont pas là - comme la crypte aux fresques médiévales de Montsarraz -, ni tous les motifs réalisés bien que j’ai essayé de représenter les travaux de tous, car le diaporama aurait été trop long).

Sachez enfin, que textes, collages éventuels et motifs annexes qu’on ne voit pas sur mes photos ont été ajoutés par chacun après mes prises de vue, mais dans le prochain (et dernier) billet que je consacrerai à ce voyage vous verrez l’un des carnets terminés, dont je compléterai certainement l’exemple par un autre carnet réalisé pendant un stage précédent au Portugal, prouvant s’il en était, ce qui peut être fait pendant ce type de stage lorsque les participants maîtrisent déjà les bases de cette activité.

Cela n’enlève nullement de l’intérêt aux autres carnets ou aux carnets débutants à l’expression si spontanée, où la gaîté et l’enthousiasme prennent le pas sur une technique qui se perfectionnera nécessairement plus tard.

Un vrai bonheur de toute façon, parce que ces instants sont précieux comme des rayons de soleil et de vie !

 

P. S. : Découvrez une autre version de cet article, en cliquant ici !

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12273241061?profile=originalSabine Dormond nous confie une habitude, celle de nous faire découvrir chaque année un nouvel ouvrage pour le plaisir de nos mirettes.  L’écrivain, sacré bonne femme guidée par une énergie hors du commun, toujours prête à détourner son chemin s’il faut manifester pour une juste cause.  Pour la petite histoire, Sabine fut longtemps à la tête de l’association Vaudoise des écrivains (A.V.E).  Vous l’aurez traduit sans peine, Sabine nous vient de Suisse.   J’adore ce pays, j’adore les plumes qui fleurissent sous l’ombre des sommets vertigineux.  Ah ces montagnes !  Incontournables témoins de ce que la nature peut accomplir quand lui vient l’envie de décorer la terre de quelques ridules qui nous rappelle à l’humilité.

Bien que Sabine publie chaque année un nouvel ouvrage, je ne me souviens pas de l’avoir invitée à partager cette chronique.  J’entends d’ici des propos qui parlent d’injustice et je ne puis que leur donner raison, car l’écriture de Sabine mérite d’être mise en exergue.

Par ce titre, « Les Parricides » on est en droit de s’attendre à un drame ou s’entremêleraient le sordide et le policier fiction.   Il n’en est rien, au contraire, attendez-vous à de l’inattendu.  En quelques lignes à peine, nous voici portés à croire que le monde qui nous entoure s’est échappé pour laisser l’imagination de l’écrivain nous prendre par la main…  Je pourrais vous décrire l’histoire, mais je n’ai pas envie de commettre l’erreur de vous subtiliser ne fut ce qu’une infime partie du plaisir de sa découverte.  Sans réserve, je le conseille.  Une histoire rondement menée.  Une fiction dans laquelle le destin se fait surprendre par une auteure de qualité.  Le livre n’est pas volumineux, il se lit facilement, pardon, il se dévore avec avidité.  Inutile de préciser que l’auteure semble apprécier les jeux d’échecs, c’est peut-être de ce détail qu’elle tire son talent.  C’est qu’elle en déborde de ce sacré talent.  Elle tisse une trame destinée à nous manipuler, nous mener à aimer les protagonistes de son imagination y compris les pas beaux, les lâches à qui l’amour fut confié et qui n’ont pas compris que le plus grand plaisir est celui qui se partage.  Un livre condensé dans lequel quelques leçons de vie se découvrent « l’air de rien » et tant pis si quelquefois on se retrouve parmi les méchants, après tout, c’est surtout ça la vie, la vraie, celle ou rien n’est blanc comme on aimerait le croire.  Soulevons nos masques savamment maquillés, nous en aurons la preuve.  Non, je ne dévoilerai pas les propos de ce livre.  Inutile d’insister, je ne vous dirai rien ni sous l’agacement des supplications ni sous la torture (bien que pour cette dernière je retire mes propos).  Sabine Dormond pour vos écrits je ne regrette pas les années qui passent, au contraire, je m’impatiente de vous lire très bientôt et tant pis si pour ce plaisir le prix à payer se compte en saisons élaguées.

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administrateur théâtres

On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans.

- Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,

Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !

- On va sous les tilleuls verts de la promenade…

 

21751896_10155090351358721_7634388470200270819_n.jpg?oh=71e8f33c370d060533f51ea36b88999b&oe=5A487E9C&width=180Antoine Guillaume, lui, part avec sa classe et traverse la Manche pour connaître son premier éblouissement. Antoine Guillaume?  Antoine, comme saint-Ex et Guillaume, comme le Conquérant car il a conquis son public l’autre soir, dans la petite salle bondée du Public, pleine à craquer. Ecoutez-la craquer ! Il  racontait, il se travestissait,  il causait, dansait, il chantait, il poétisait, il confiait en chuchotant de bouche à oreille, sa passion  - honteuse pour certains esprits grincheux -  pour la Comédie Musicale.  Ecoutez-le deviser, en long, en large, en général, en particulier, jamais de travers tant sa documentation  est précise et rigoureuse.    Une foule de détails vécus rend l’encyclopédie vivante. Mais c’est surtout  une histoire d’amour :  la Comédie Musicale porte sur ses épaules ses 17 ans sans cesse renouvelés et lui la porte à bout de bras, à bras le cœur,  sillonnant les tourbillons de l’histoire.

A tout le moins, ce  que semble entretenir soigneusement l'amateur de musicals, c’est un spleen particulier,  sorte d' élixir de jeunesse, alors que,  le cœur battant à tout rompre, il franchissait le 14 mars 1996, les portes du London Palladium pour découvrir Oliver Twist. Dans un noble enthousiasme romantique, il semble avoir passé sa vie à la recherche du grand frisson éprouvé ce jour-là!  

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La meilleure façon pour Antoine Guillaume  de réhabiliter un genre  dit « mineur », surtout dans l’esprit francophone  historiquement  réfractaire, c'est de reprendre tranquillement la ligne du temps, sans élever la voix, (de fait, il chuchote pendant tout le spectacle, comme on le fait la nuit, pour dire des mot d’amour) et de dresser un tableau  musical du phénomène, depuis son éclosion en Angleterre en 1716 avec l’Opéra du gueux (The Beggar's Opera) de John Gay qui fut si fécond par la suite en adaptations littéraires et musicales.    Il rappelle  que le mariage populaire  du théâtre et de la musique classique s’était exprimé dans des formes telles que le ballet, l'opéra, l'opéra-bouffe et  l'opérette, mais qu’il s'était  particulièrement développé aux États-Unis, intégrant des musiques « nouvelles et populaires » comme le jazz et les chansons.  Donc  nous voici à  Broadway. Il  suit les racines intercontinentales du genre nouveau  – ah ! Les mauvaises herbes! -  plus  résistantes et  plus économiquement rentables que jamais! La popularité de ces œuvres et leur fréquentation ne bat-elle pas tous les records? La fameuse foule sentimentale, assoiffée d’idéal, entretenue dans  l’illusion de la  jouvence éternelle, ne rêve-telle pas perpétuellement comme Antoine Guillaume  que la vie réelle soit plus musicale ? Et si la musique était un viatique ?

 

play_505_broadway_-_l3_-_(c)_gael_maleux.jpg?width=350Heureux qui communique ! L’artiste souriant ravit, ce soir en tous cas, son audience tous âges confondus, amoureux et connaisseurs du genre, ou non. Avec  LUI, c’est la rencontre du charme, un rendez-vous avec une voix qui vous serre le cœur, la découverte d’un timbre harmonieux, d’une prononciation anglophone parfaite, d’un sens de l’humour chaleureux, d’une mobilité  stupéfiante sous les lumières de  Laurent Kaye.  Avec ELLE, sa compagne musicienne hautement qualifiée (la pianiste Julie Delbart) c’est la connivence avérée des deux artistes, la rencontre d’une grammaire musicale complexe et inventive et d'une palette d'émotions très variées, un  toucher de clavier captivant, la découverte  de basculements inédits d’une mélodie à l’autre, la surprise d’un changement de costume, de quoi inviter l’imaginaire à se laisser prendre par le mystère… Mais oui, on connait cet air, on l’a savouré comme une  madeleine mais les titres se sont parfois effacés,  seul reste donc  le plaisir! Ah l’émouvant Ol’man River de Showboat ( 1927 )! Et tous les autres souvenirs: The Sound of Music (1959), My Fair Lady (1956), Mary Poppins( 1964), Cabaret (1966) Porgy and Bess (1925 ), West Side Story( 1957), The King and I (1951 ), Cats (1981), The Phantom of the Opera ( 1986), Evita (1978 )  …tout y passe et rien ne lasse car la Comédie Musicale, c’est vraiment  ce qu’il a trouvé encore de plus proche du Bonheur! Il pourrait vous parler de Broadway pendant  des heures et pour cause, … la cause qui est la sienne, lui colle au coeur!

 

 Le saviez-vous?  “Next To Normal” sera en Belgique à la rentrée 2018… Peut-être l’y croiserez-vous? Accompagné de Michel Kacenelenbogen, le metteur en scène?  

 Du 06/09 au 21/10/2017

https://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=505&type=8

 

Vu le succès, 5 Supplémentaires les 14, 20 et 21.10.17 à 18h30, le 22.10.17 à 18h00 et 20h30

 

 

 

 

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~ L'été indien ~

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L'été indien

Nous emmène aux confins

D'un été s'achevant et prenant fin...

 

Il nous bouscule en chemin

Main dans la main

Profitons encore de ses moindres recoins

 

Comme il est bon d'apprécier, à foison

De la douceur d'une arrière-saison

Se profilant à l'horizon

 

Au ton sur ton

Se marque un large sourire

Que rien ne semble faire pâlir

 

Ni l'ombrage des feuillages

ayant déjà revêtu leur adage

Ne paraît être troublé dans ce paysage

 

Les oiseaux chantonnent

A l'aube d'un automne

Pas encore trop monotone

 

D'habitude, aux allures si frivoles

La nature semble stagner et ne caracole

Quand, mêlée à la douceur et aux effluves d'un été indien

 

L'été que rien ne retient

Se poursuit serein

Sous les reflets réminiscents du soleil au lointain...

 

Marianne Leitao ©

Ecrit le 29 septembre 2017

...

 

 

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MAGIE...

Ces parties de moi, taches de couleur

Variées et subtiles comme les douleurs,

S'affichent sur les murs de la maison

Fier témoignage de ma déraison!

Et si j'ignore qu'elles aient quelque valeurs

Elles m'ont aidée à combattre mes peurs...

C'est au-delà des mots qu'elles expliquent

De la vie les curieuses répliques!

Ce sont des résumés sans verbiage

Des fleurs de passion, hors de tout âge!

Elles agissent comme des enfants rebelles

Etalent l'arc en ciel et font la vie belle...

J.G.

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Une attristante certitude

À la mémoire de Raymond Martin


L'ami est parti sans adieux.
Il aimait offrir ses poèmes
S'entendre dire qu'on les aime.
La beauté le rendait heureux.


Il célébrait la providence,
Ses mots étaient hymne à la joie
Il nous confia ses émois
Le connaître fut une chance.


Savoir qu'il ne reviendra pas
Est une triste certitude.
Je médite en ma solitude.
Sur le vide on croise les bras.


 28 septembre 2017

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Une innocence rafraîchissante

Propos à Jacqueline Nanson


Dans la nature enchanteresse,
Un espace empli de beauté.
De vieux arbres géants s'y dressent.
Rien n'entrave la liberté.

Me réjouit ce que je vois;
Écureuils, canards et mouettes,
Qui à tout instant se côtoient,
Mutuellement se respectent.

Je pense à ce grand moraliste
Qui dépeignit les animaux.
En feignant d'être réaliste,
Ne leur prêta que des défauts.

L'innocence rafraîchissante
Me comble d'aise, je souris.
La morale est certes évidente:
Vivre en paix maintient à l'abri.

28 septembre 2017

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administrateur théâtres

file6vkn46dkzjlg38dq38i.jpg?itok=Lq2B5eKe« Le clair est noir le noir est clair » (acte I scène I, v.11)

Sublime Crescendo de douleurs

 L’anima, c’est une noire sirène, sombre égérie qui incarne un mal si persuasif que  l’héroïque Macbeth, malgré un fond naturel porté sur  la vertu et la pureté, ne peut lui échapper et se laisse glisser dans le Mal comme on glisse dans un cauchemar. On assistera tout au long de la représentation aux hallucinations et  à l’effondrement progressif d’un homme en chute libre, écorché par l’atrocité de ses crimes, tourmenté par la peur grandissante, avalé par la démence du pouvoir. En scène, le metteur en scène genevois, Valentin Rossier. Troublé par le poids de ses actes, ses genoux ploient de plus en plus bas, il se tord de douleurs et de coliques, le visage défait. Le verbe prend les chemins arides de la lamentation, l’intonation se fait torture grinçante, incarnant les effets d’un empoisonnement lent …issu de la géhenne des prédictions fatales. « Ah les pensées ne sont rien à côté des terreurs que l’on imagine ! »  Comment se purger du mal et de l’indifférenciation des valeurs? (« Fair is foul, and foul is fair ») La folie ne l’épargne pas, comme dans  la  scène où  Macbeth est seul à  voir le spectre de son ami Branquo surgir parmi les invités du soir.

 

Mais revenons à celle qui l’inspire si maléfiquement!  Lady Macbeth aussi est splendidement seule que lui,  un homme dont elle ne cesse de mépriser la faiblesse.  La comédienne fait preuve d’une expressivité affirmée de la voix, du geste, des postures, des regards et même des silences. A travers ses étreintes elle  exprime à la fois une sensualité glaçante et un désir  glacial de pouvoir. Voyez comme elle embrasse faussement Branquo, le cœur honnête habillé du charme discret de l’exquis François Nandin!  Voyez comme elle minaude avec les convives! « Pourquoi aurions –nous peur ? Nul ne peut contredire notre pouvoir ! » dit-elle, juste avant de sombrer elle-même dans la folie ! La comédienne  sulfureuse qui l’incarne se nomme Laurence d’Amelio... 

La lecture  sensorielle de cette œuvre de Shakespeare par Valentin Rossier en donne une adaptation audacieuse et esthétique. La plus humaine des tragédies du grand William devient une mosaïque de visions et de rêves abominables exprimés à haute voix et un faisceau de solitudes adressé au silence de l’espace. Les répliques s’écrasent dans les tentures vert d’eau et sur la moquette comme autant de verres de whisky brisés. A l’envers du foisonnement romantique shakespearien, nous voici dans une unité de lieu très classique. Nous sommes dans le hall luxueux et vide d’un grand hôtel, devant l’omniprésence d’un ascenseur de métal lisse, transporteur de carnages, lieu de  tous les fantasmes et  de tous les imaginaires. Portes du Mal que caressent les sorcières.  Là, Shakespeare serait sûrement ravi de la trouvaille ! La moquette saumon est partout pour amortir le choc des émotions et un vaste sofa de cuir noir à gauche accueille les rêves infernaux. Sur le mur d’en face, un bar transparent, façon étagères de laboratoire, est  couvert de flacons identiques, contenant les mythiques élixirs écossais.  Un miel irrésistible  où viennent butiner tous les personnages comme les mouches - de Sartre?  Héroïsme, violence, sexualité, addiction s’y rencontre. Le seau à glace devrait en principe éteindre la  lave les péchés. Sauf que sur les mains de Lady Macbeth, les taches originales du Mal persisteront jusqu’à la mort, et au-delà, sans doute ! Il est dit que   « Ce qui commence dans le mal s'affermit par le mal… » Sans espoir de retour.

 L’image contient peut-être : une personne ou plus et texte

Ce spectacle complexe et de très haute tenue intéressera le spectateur moderne qui  redoute l’avènement du pire des mondes. C’est une constante :  Le sang n’appelle-t-il pas toujours le sang ? L’équipe entière des comédiens belgo-suisse,  dont on admire  la belle tension théâtrale,  reste vaillante  à travers les  carnages en série et joue sans fausses notes.   La modernité de la mise en scène attire par sa justesse, son inventivité et son efficacité.

La question du recours à  la sollicitation surnaturelle interpelle. « Elle peut être le mal, ni le bien. Si c’est un mal, pourquoi me donna-t-elle le gage du succès …Commençant par la vérité?» s’exclame Macbeth, irrésistiblement tenté par la tentation et bientôt asservi par elle! Lui qui croit régner, devient non seulement la proie du pouvoir mais aussi du tout-savoir,  comme le  lui rappelle ironiquement  Hécate dans un bruissement visuel anthracite! Les trois sorcières, absolument graphiques et réelles ont une présence  cinématographique. Ambiguïté, puisqu’elles disparaissent chaque fois  brutalement, comme par magie. Elles jouent donc  ardemment tant sur le plan physique que   sur le plan  spirituel, à double-sens et sur les double-sens. Depuis l’antiquité, l’ambiguïté du langage n'est -elle pas  le propre  des prédictions? Trio peu banal: Barbara Baker, Maxime Anselin et Edwige Bailly sont  trois opératrices de  grand art scénique et  ne cessent de fasciner par leurs  soigneuses chorégraphies,  le tout, dans un contexte qui semble si inconfortablement familier!

 

La distribution:
Valentin Rossier (CH):
Macbeth
Laurence d'Amelio (B):
Lady Macbeth
Gilles Tschudi (CH):
Le Roi; Macduff; invité au banquet; Hécate
François Nadin (CH):
Banquo; le Docteur
Edwige Baily (B):
Sorcière; Malcolm; meurtrière; invitée au banquet
Maxime Anselin (B):
Sorcière; Donalbain; meurtrier
Barbara Baker (CH):
Sorcière; meurtrière; invitée au banquet; dame de compagnie 
 
Jusqu'au 14 octobre 2017
Au Théâtre Le Public
Rue Braemt, 64-70, 1210 Région de Bruxelles-Capitale

https://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=503&type=8

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Le 8 octobre prochain Buzet-sur Baïse (47) ouvre les pages de son histoire sur un avenir littéraire qui semble déjà éclatant.

 C’est en effet le 8 octobre prochain que grâce à la synergie de « la Bibliothèque et Culture pour tous », du cinéma « Confluent » de la ville d’Aiguillon et de la maison d’édition « Les Sentiers du Livre (distribué par Hachette Livre et adhérents de la SOFIA Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit) » que s’ouvriront les portes sur un évènement qui semble incontournable par la qualité de son organisation 

Salon Littéraire ou beaucoup plus?

S’il est exact que la littérature sera mise à l’honneur grâce à la présence d’auteurs de qualité (une soixantaine est  le nombre annoncé) et de réputation internationale telle que Chantal Figueira LEVY, Mathieu Bertrand, Jean-Luc Dousset, on peut affirmer que pour « Des auteurs et des livres » les trois coups retentiront officiellement le 7 octobre par la projection du film « Un sac de billes ».  Rendez-vous est pris au cinéma « Confluent » (situé dans la ville d’Aiguillon), en soulignant que la projection sera suivie d’un débat qui s’avère des plus intéressants. https://youtu.be/zkUh0ixZkx4

Rappelons pour les plus jeunes ou les plus distraits d’entre nous que ce film est une adaptation du roman de l’incontournable « Joseph JOFFO ».  C’est une attention qui vaut la peine d’être applaudie, un geste marquant, destiné à rendre hommage au parrain de l’évènement, homme géant par l’écriture, qui a bouleversé la France et le monde grâce à son premier roman autobiographique.

« Superbe roman, film émouvant, interprété avec énormément de sensibilité par des acteurs parmi lesquels nous retrouverons Patrick Bruel dans le rôle du père du petit Joseph. »

Salon du livre certes, mais, salon dans lequel tout a été mis en œuvre pour faciliter le plaisir des visiteurs.  Relevons à titre d’exemple qu’un espace enfant a été prévu, permettant à chacun d’y trouver son bonheur en toute quiétude.  Excellente idée qui offre un intérêt supplémentaire à un rendez-vous qu’il ne faut en aucun cas manquer.

Enfin, évènement marquant, le prix « Chrysalide » sera remis au lauréat. Ce prix, destiné à encourager une plume encore inconnue, l’aidera peut-être à suivre le chemin tracé par Joseph JOFFO.

Sans réserve, nous nous réjouissons d’assister à la lecture de la première page écrite par les organisateurs et qui prend son envol parmi les évènements incontournables de la région.

Salon livre, et déjà salon international puisque plusieurs pays seront représentés don la Belgique, cocorico !

Pour être complet il faut ajouter que cet évènement n’aurait pas vu le jour sans l’énergie inépuisable de Marika Daures, femme qui porte les auteurs à bout de bras en n’épargnant ni son temps ni son enthousiasme et ajoutant parfois, pourquoi pas ? Un petit brin de folie.  Ne vous y trompez pas, cette originalité positive permet d’ouvrir quantité de portes, une à la fois, et beaucoup devraient la remercier pour le rôle qu’elle aborde avec énormément de modestie.

C’est en découvrant ce genre d’initiative que je me permets d’affirmer que la littérature a encore de beaux jours à fréquenter.

Bonne chance Buzet-sur Baïse, vous le méritez bien.

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Les Calanques de Marseille

Une aquarelle 

d'Adyne Gohy

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a inspiré

Les Calanques Marseillaises

Haïkus 

de Raymond Martin

 

Calanques ohé

Marins  Phocéens  amis

Thalatta mistral

 

Souquez  matelots

Lacydon  havre de paix

Allauch Gyptis  Ligure

 

Sormiou à l’eau claire

Genévriers  odorants

Kermès  épineux.

 

Oule inconnue

Falaises  crayeuses

Puffins voletants

 

Côtes élancées

Clapotis  d’éboulis

Vagues  frisantes

 

Chahut du vent

Débris d’écume remous

Houle fougueuse

 

Calanques  ohé

Mystérieuses  côtières

Grecques  latines.

 

 

Raymond  Martin

Décembre 2016

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Tant pis...

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Tant pis
Si tout est fini
Et que je ne te verrais plus aujourd'hui

Tant pis
Si ce chemin n'était pas écrit
Avec toi, j'ai avancé sur celui-ci

Tant pis
Avec saveur, je me suis abreuvée de ta mélodie
Avec Amour, dansé sur cette parodie

Tant pis
Sous ces mots, des montagnes j'ai franchies              
Sous tes pas, jamais je n'ai fléchi          

                  

Tant pis
Même si tu m'as tout appris
Et, que le destin m'a tout repris

Tant pis
Je garderais le meilleur de toi aussi               
Sans l'ombre d'un souci

Tant pis
Tu as choisi
Qu'il devait en être ainsi

Tant pis
Déjà, la vie me sourit
Alors que tu manques tellement à celle-ci

Tant pis
et peut-être tant mieux
Car un Coeur bat toujours pour deux
et en harmonie...

Marianne Leitao ©
Ecrit le 27 septembre 2017

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12273253673?profile=originalDu 24 au 28 octobre 2017, l’Université de Liège accueillera pour la deuxième fois le festival littéraire international Mixed Zone, organisé  par les départements de Langues et lettres modernes, romanes et anciennes, qui réunit écrivains de renommée internationale, traducteurs, éditeurs, libraires, enseignants, étudiants/élèves et public amateur.

Le festival littéraire international Mixed Zone : Passages se veut porteur des valeurs pluralistes de l’Université de Liège. Il est ainsi un lieu privilégié d’ouverture vers le monde et de croisements des regards. Le choix de l’écrivain français Mathias Énard comme clef de voûte unissant imaginaires et réflexions déployés au fil du festival découle naturellement de la volonté de créer ces espaces d’échanges et de “croisements”.

12273254475?profile=original“Passages”: thématique du festival

Boussole de Mathias Énard suit l’itinéraire imaginaire du narrateur Franz Ritter, musicologue viennois, qui renvoie celui-ci vers les villes de son passé, Istanbul, Alep, Téhéran ou Palmyre, témoins du “passage” sans cesse arpenté entre l’Orient et l’Occident. Les auteurs et traducteurs invités au festival Mixed Zone 2017 incarnent aussi ce “passage” incessant entre zones géographiques mouvantes et espaces culturels qui s’interpénètrent. Tous arpentent des territoires imaginaires où altérité et identité se confondent, laissant ainsi émerger une pensée nomade qui se construit et se déconstruit au gré des influences et remises en question.

Photo : Mathias Énard (c) Marc Melki / Gallimard

Venez rencontrer et échanger avec des écrivains, traducteurs ou encore éditeurs et libraires, professeurs, étudiants et élèves dans des lieux liégeois directement liés à la culture et à la citoyenneté. Venez faire rayonner la littérature sous toutes ses formes dans la Cité.

Avec Mathias Énard, Professeur en résidence dans le cadre du Bicentenaire de l'Université de Liège,
Claudio Magris, Yoko Tawada, Hakan Günday et bien d’autres

Informations et programme complet : http://www.mixedzone.ulg.ac.be

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Dans un parc

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 Haïkus

Pureté du ciel
fleuve et parc illimités.
silence berceur

Des outardes glissent
en convoi discipliné
le courant les pousse.

Des feuilles brunes
détachées de hautes branches
en l'air papillonnent.

Le fleuve est souillé
s'y animent les débris
devenus vivants.

27 septembre 2017

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Si peu de bruit

J'aimetout ce qui se murmures'entend à peinela nuit arrosée de pluieun froissement de l'airla respiration de la merles chuchotementsles silences limpidestout ce que me ditde fragile d'incertainle regard de mon chatmes sonates intimesles acouphènes des souvenirs(Martine Rouhart)
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administrateur littératures

Claire, Françoise, Annie, rencontres...

Mardi 26 septembre, 19h, une galerie bruxelloise, pas la moindre, animée, vibrante, quelque chose s'y prépare, une rencontre, en fait elle est triple. Trois auteurs s'y présentent, trois sensibilités, émotion contenue:

Claire Deville, "Les Citrons", Murmure des soirs, un phrasé calme, clair, inspiré, habité même;

Françoise Steurs, "Déséquilibres ordinaires", Cactus Inébranlable, distinction et convivialité;

Annie Préaux, "Bird et le mage chô" (comprendre chômage), M.E.O., assurance tranquille et belle transmission.

Un animateur-éditeur, Gérard Adam, chaleureux, attentif, véritable passeur, guide nos trois auteurs au travers d'un dialogue autour du thème "Le roman de la fracture". Physique, psychologique, émotionnelle, un panel non négligeable et tour à tour, Claire, Françoise et Annie répondent aux attentes, sourires et attitudes de réelle écoute, qu'espérer de mieux? Le public était au rendez-vous, quelques personnalités du monde littéraire glissées dans le public, à l'écoute de nos écrivains, les extraits accrocheurs, signatures et verres s'entrechoquant en clôture.

Les rencontres littéraires de Bruxelles de l'Espace Art Gallery, rue Lesbroussart 35, 1050 Bruxelles, une attrayante vitrine de l'édition littéraire belge aux trois temps fort successifs: la rencontre-dialogue en elle-même, une lecture libre de leurs propres oeuvres par quatre participants à la soirée, des signatures et discussions informelles autour du verre de la complicité. De beaux textes, du beau monde, une atmosphère particulière où les mots sont rois et les pensées reines.

Ces rencontres? Mensuelles, toujours le dernier mardi du mois, qu'on se le dise et se le transmette!12273254488?profile=original

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administrateur théâtres

Opéra en 4 actes
Livret de Ruggero Leoncavallo, Marco Praga, Domenico Oliva, Giulio Ricordi, Luigi Illica et Giuseppe Giacosa
Créé à Turin en février 1893

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Le célèbre roman  de l’Abbé Prévost : Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut (1731),    se trouve incarné  en opéra  par  Daniel-François-Esprit Auber en 1856 et  par Jules Massenet , le « maestro colossale » selon les dires de Puccini, en 1884. Puccini quant à lui,   « all'italiana, con passione disperata » en 1893, abandonne  la jeune fille innocente et frivole  du XVIIIe siècle pour  ressusciter le destin d’une  femme sensuelle de son temps habitée par une folle énergie. Elle recherche passionnément les plaisirs de la vie, écartelée entre les attraits inconciliables du luxe et la vérité du désir amoureux. Devant la mort inéluctable, elle refuse de mourir: « No, non voglio morire ! »

Clair de lune au crépuscule. Les couleurs du premier acte sont celles du  Bal du Moulin de la Galette à Montmartre, peint en 1876 par Auguste Renoir. Une palette de bleus lumineux, de verts acides mêlés de glauques et de  violets intenses, les couleurs du spleen.   L’atmosphère est  bruissante, on joue aux  tables de bistrot au pied  de l’auberge d’Amiens. L’arrière-plan du plateau diffus tient de l’impressionnisme.  Une  foule animée, les femmes en robes à crinoline constitue des chœurs exubérants dans leur ode retentissante à la jeunesse et à l’espoir.   Tragédie ou comédie ? Quelle blague! La puissante soprano Anna Pirozzi  & le ténor sicilien Marcello Giordani, forment un  couple central intense et passionné, très bien accordé dans la voix et le jeu. Le timbre noble et chaleureux de l’un répond au diapason des émotions  à vif de l’autre.  

Le chevalier Des Grieux (Marcello Giordani) tombé amoureux de  l’ardente Manon (Anna Pirozzi) à sa descente de calèche,  revit  son rêve caressant  et son coup de foudre passionné :        Donna non vidi mai simile a questa!

        A dirle: io t'amo,

        tutta si desta -- l'anima.                                                    

        Manon Lescaut mi chiamo!

        Come queste parole                                            

        mi vagan nello spirto

        e ascose fibre vanno a carezzare.

        O susurro gentil, deh! non cessare!...  

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 Mais dès cet instant,  Des Grieux signe sa perte.  De son côté, Géronte, - au nom plus qu’évocateur - Fermier-Général de la Province de son état, séducteur caduc, conspire avec Lescaut (Ionut Pascu), le frère très vénal de la belle-promise-au-couvent. Le vieux barbon  se délecte à l’idée d’enlever sa proie et de l’installer à Paris dans un cadre princier. Impeccable prestation de Marcel Vanaud.

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 Grande ellipse narrative. Si Manon s’est enfuie avec Des Grieux à Paris, elle l’a très vite trahi  pour se retrouver dans l’écrin de  la richesse. Les décors somptuaires sont  de Jean-Louis Lecat. Au centre du plateau, trône un superbe escalier d’honneur. Manon  a franchi d’un coup toute l’échelle sociale.   La voilà à sa toilette,  face au miroir de la foule, adulée et caracolant effrontément sur  l’orchestration ferme, gracieuse et brillante de Speranza Scapucci. Laquais, femmes de chambre et perruquier, sont empressés. Son frère, Lescaut  se vante «  c’est grâce à moi que tu as échappé à l’étudiant ! ». Mais au milieu de ses dentelles, Manon livre son cœur déchiré : in quelle trine morbide...                              

       nell' alcova dorata v'è un silenzio..                           

        un freddo che m'agghiaccia!..

        Ed io che m'ero avvezza

        a una carezza

        voluttuosa                                                      

        di labbra ardenti e d'infuocate braccia...

        or ho... tutt' altra cosa!                   

                O mia dimora umile,

                tu mi ritorni innanzi

                gaia, isolata, bianca                                   

                come un sogno gentile

                e di pace e d'amor! 

Manon  s’étiole devant les madrigaux commandés par Géronte. Le chant de pastoureaux libres et heureux la rend nostalgique!   Les secrets du menuet la font enrager au bras du vieux barbon qui l’a couverte d’or ! On attend avec impatience  le magnifique duo avec son amant très en colère  qui débarquera miraculeusement. Dunque non m'ami più?

            Mi amavi tanto!

            Oh, i lunghi baci!  Oh, il lungo incanto!

            La dolce amica d'un tempo aspetta

            la tua vendetta...                                         

            Oh, non guardarmi così: non era

            la tua pupilla

            tanto severa! 

 Manon implore son pardon, l’amour fait le reste.  La chef d’orchestre divine,Speranza Scapucci, dont c’est la première apparition  comme chef principal attitrée de l'ORW-Liège, pour la saison 2017-2018 est une  fabuleuse créatrice d'atmosphères. Elle enlace son orchestre  dans  d'intrépides  étreintes musicales qui deviennent ivresses  de sentiment. Sa baguette passionnée tresse les émotions, prenant  le ciel et les astres à témoin. Les amants tragiques se sont rejoints au pied des fauteuils de l’élégant salon. Point culminant intense de la rencontre amoureuse… balayée par l’arrivée du vieillard en colère : « C’est là vote remerciement ? » L’orchestre traduit les battements de cœur de la femme prise au piège. Des Grieux la  conjure  de fuir avec lui… Mais Manon est décidément incorrigible. Elle est  éblouie par les mirages du luxe largement amplifiés par  les  cuivres brûlants de l’orchestre. Elle perd du temps, caresse langoureusement les meubles précieux, part à la recherche des bijoux qu’elle veut emporter ! Des Grieux est sombre : «  quel avenir obscur feras-tu de moi ? »  « N’emporte que ton cœur!» supplie-t-il !

Après l’arrestation des amants  à la fin du deuxième acte, place  à un splendide intermezzo pendant lequel on lit dans les pensées de Des Grieux : « C’est que le l’aime avec une passion si violente qu’elle me rend le plus infortuné des homes J’ai tout employé, à Paris pour obtenir sa liberté : sollicitations adresse, force m’ont été inutiles. J’ai pris le parti de la suivre, dût-elle aller jusqu’au bout du monde ! » Une citation du texte de l’Abbé Prévost.   Les cordes font vibrer le désespoir. Le violoncelle soliste  dialogue avec l’alto soliste, puis le violon solo avant l’entrée de tout l’orchestre qui répand des vagues successives d’angoisse. Crescendo puissant et inéluctable…pour annoncer le mélodrame final. Speranza Scapucci reçoit des applaudissements très largement mérités.  Au troisième acte, nous sommes au Havre.  Le jour se lève sur le quai où seront amenées les femmes de mauvaise vie en partance pour L’Amérique, terre de bannissement. Le mélange insolite de paquebot à vapeur et de bateau à roues à aubes… suscite l’admiration du public. Le traitement des malheureuses femmes que l’on fait monter à bord remplit d’effroi! C’est l’appel : Rosetta! Manon! Ninetta! Regina! Violetta! Toutes malmenées et méprisées. La foule de badauds  est contenue par la police. Magnifique réglage scénique.  L’orchestre polit les affres de douleur de Manon, prisonnière derrière une grille ; l’amour est son crime ! La passion  des amants  et les envolées lyriques sont à leur comble.

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Des Grieux  bouleverse la foule assemblée et le public par sa décision de suivre Manon en exil. Le quatrième acte est une vallée de larmes partagée par le couple maudit, dévoré par la soif au milieu du désert qu’ils doivent traverser pour rejoindre la colonie anglaise. Ils sont exténués et impuissants. Manon, malgré la fièvre et l’épuisement, reste forte, comme en témoigne sa voix ! Sola... perduta... abbandonata!.. Sola!..                       

        Tutto dunque è finito. E nel profondo

        deserto io cado, io la deserta donna!

        Terra di pace mi sembrava questa...

        Ahi! mia beltà funesta,                                          

        ire novelle accende...

        Da lui strappar mi si voleva; or tutto

        il mio passato orribile risorge

        e vivo innanzi al guardo mio si posa.

        Di sangue ei s'è macchiato...                                    

        A nova fuga spinta

        e d'amarezze e di paura cinta

        asil di pace ora la tomba invoco...

        No... non voglio morire... amore... aita! 

 Mais le désert brûlant engloutira une à une, ses  fiévreuses paroles  d’adieu à la vie... « Sur mes fautes l’oubli s’étendra, mais l’amour vivra ! » sont  les  dernières paroles de Manon, sur lesquelles Des Grieux finit par rendre l’âme.   

 

La direction habile des chœurs très mobiles  est confiée à Pierre Iodice.   Les superbes éclairages de  Franco Mari font vibrer les émotions, les costumes  de Fernand Ruiz déploient richesse et imagination tandis que la  soigneuse mise en scène de Stefano Mazzoni Di Pralfera est loin de décevoir. Au deuxième acte, comme dans une maison de poupée, les différents plans offrent l’illusion de caméras qui pénètre dans plusieurs décors à la fois. Mais par-dessus tout, on gardera en mémoire  ces deux mains qui se cherchent, l’une à bord du navire, l’autre sur le quai…. 

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Speranza Scappucci dirige l'Orchestre et les Choeurs de l'Opéra Royal de Wallonie-Liège. 

MISE EN SCÈNE : Stefano Mazzonis di Pralafera

CHEF DES CHŒURS : Pierre Iodice

ARTISTES : Anna PirozziMarcello GiordaniIonut PascuMarcel VanaudMarco CiaponiAlexise YernaPatrick DelcourPietro Picone

NOMBRE DE REPRÉSENTATIONS : 5 DATES : Du mardi, 19/09/2017 au samedi, 30/09/2017

Infos & Réservations http://bit.ly/2xUkMY3    

Jeudi, 28/09/2017

L'Opéra Royal de Wallonie, en association avec la société de production Jim et Jules, la RTBF et France Télévisions, propose une diffusion en direct sur Culturebox, l'offre numérique dédiée à la culture de France Télévisions, sur medici.tv et sur le site de la RTBF de l'opéra de Puccini. http://culturebox.francetvinfo.fr/

           

 

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