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Le printemps, cette année, accouche à contre coeur;
Le ciel, privé d'éclat, trop souvent, est en pleurs.
Attristée pas le gris, j’oublie qu’il faut de l’eau
Pour que reprennent vie gazon et arbrisseaux.
Isolée, sans entrain, je ne sais pas quoi faire.
Perché sur une branche, arrive à me distraire
Un petit oiseau noir, criant allègrement.
Je me mets à chanter, il se tait un moment,
Et puis, soudainement, crée une ritournelle.
Sans doute trouve-t-il que ma chanson est belle.
Chacun sa partition, un étrange duo.
Au hasard de ce jour, je tire mon chapeau.
19/5/1993
Des hommes dont la pensée ou l'action ont réellement changé le monde, ayant profondément influencé la condition humaine - la plus grande, la plus décisive, la plus durable influence sur le sort de l'Humanité dans son ensemble, "la renommée n'étant pas une preuve d'importance, l'adulation des foules n'étant certainement pas un critère de valeur que retiendrait le philosophe" -, hommes pour lesquels la compréhension (savants, philosophes,...) ou la transformation du réel (ingénieurs, industriels, grands hommes d'Etats,...) étaient leurs passions, des êtres au destin d'exception, Jean C. Baudet, philosophe spécialisé dans l'étude critique et historique des systèmes de pensée, en a répertorié une pléiade, sélectionnant en fin de compte 30 "têtes" sur lesquelles il s'est penché, méditant sur le sens de l'Histoire et la valeur des Hommes, nous offrant un remarquable ouvrage truffé de récits tour à tour étonnants ou captivants, son but: nous présenter des vies "sans lesquelles l'Humanité ne serait pas ce qu'elle est", faire prendre conscience que la célébrité ne correspond pas toujours à l'importance, à l'influence exercée sur l'évolution, la science et la technologie comptant parmi les puissants moteurs du changement des conditions de vie.
Ces génies? Thalès de Milet - la philosophie -, Aristote - la logique-, J. César - l'Empire Romain -, Paul de Tarse - le Christianisme -, Diophante- l'algèbre -, C. Colomb - l'Amérique-, N. Copernic - l'héliocentrisme -, Galilée - l'expérimentation -, Newton - la gravitation universelle -, C. von Linné - la classification des êtres vivants -, E. Kant - la critique -, J. Watt - la machine à vapeur -, A.-L. de Lavoisier - la chimie quantitative -, Napoléon - le Premier Empire Français -, C. Darwin - l'évolution des espèces vivantes -, S. Colt - le revolver -, K. Marx - le matérialisme dialectique -, L. Pasteur - le traitement des maladies infectieuses -, Z. Gramme - la dynamo électrique -, J. C. Maxwell - l'électromagnétisme -, T. A. Edison - la lampe électrique -, H. Ford - le travail à la chaîne -, L. Lumière - le cinématographe -, E. Rutherford - le noyau des atomes -, A. Einstein - la théorie de la relativité -, W.E. Boeing - l'avion gros porteur -, A. Hitler - le nazisme -, E. Fermi - l'énergie nucléaire -, J. D. Watson - la génétique moléculaire -, B. Gates - l'informatique pour tous.
Pourquoi avoir choisi un tel ou un tel, pas un autre qui a sans doute eu autant de mérite que ce philosophe, ce biologiste, ce chimiste ou ce physicien? Réponse dans l'ouvrage de J. C. Baudet qui nous avoue au détour d'une biographie: "au fond, on peut se dire qu'à force d'étudier la vie des grands hommes, qu'à force d'admirer leurs exploits, on pourrait venir à admirer l'Humanité dans son ensemble. Or les grands hommes sont l'exception. C'est sans doute la plus implacable leçon de ce livre, décevante pour les humanistes. La plupart des humains sont d'une décevante médiocrité, d'une qualité plus que quelconque..." Mais revenons-en à nos géniaux moutons: quelle convergence, ou quels points communs pourrait-on éventuellement leur trouver, qui les ont menés "on the right side in the right time" d'une certaine manière? Une santé acceptable, l'énergie, l'intelligence, la mémoire, l'imagination, des circonstances favorables telles que provenir d'un milieu relativement aisé, avoir certains moyens, des loisirs, les ont certes guidés sur les chemins de la compréhension et de la découverte mais n'y aurait-il que cela? Le génie et le talent sont en fait indispensables, cela transparaît dans l'oeuvre de J. C. Baudet, oeuvre bien écrite, aux narrations solides, abordable, ce livre nous révélant bien des choses sur nos 30 génies. En dévoiler davantage? Laissons le mot de la fin à Paul Valéry: "Le talent sans génie est peu de choses, le génie sans talent n'est rien."
Jean C. Baudet, "les grands destins qui ont changé le monde", Editions Jourdan, Bruxelles, 2012, 331 pages.
Aquarelle d'Adyne Gohy
" Les Créoles "
Sous les cieux d'Afrique, les filles étaient belles,
Les cheveux dans le vent, le regard caressant,
Et les rayons ardents d'un soleil étonnant
Tissaient en ombre d'or leurs silhouettes frêles.
Leurs yeux simples et purs, prunelles mordorées,
Dessous les cils soyeux lançaient mille lueurs,
Les joues couleur miel ressemblaient à des fleurs,
Toutes auréolées de soie sombre ou nacrée.
Libres étaient les corps, libres étaient les âmes,
Un printemps éternel les rendait moins cruelles
Et charmeur promettait des amours immortelles,
Quand ricanait la mort sous un soleil en flammes.
Ici le ciel est triste et tristes les visages,
Pas un seul rayon d'or pour éclairer nos nuits,
Et la trame des vies s'étire dans l'ennui,
En rêvant de trésors, en rêvant de voyages.
Poème de Rolande Quivron
Élégie juive
Au son des violons, un message de vie.
- Si la mélancolie t’incite à la paresse,
Lève les bras, balance les épaules et danse.
Avec ton âme danse, sous la voûte céleste.
Léger, en liberté dans la pleine lumière,
Les bras levés, les épaules mouvantes, danse.
Laisse monter en toi la vibrante énergie.
Puis, restant en éveil, accueille le silence,
Pour les choses du coeur et de l’intelligence.
19/8/91
Vitrines surnaturelles,
Lumières artificielles,
Culottes en dentelles,
Bas tendus et jarretelles.
Visions immatérielles
D’amants irréels
Payant avec zèle
Quelques moments vermeils.
Victimes éternelles
Mises sous tutelle
Ou fausses pucelles
Pour qui l’amour excelle.
Femmes sensuelles,
Nécessaires infidèles,
Petites demoiselles,
En leurs souvenirs, resterez toujours belles.
Je suis dans la clarté qui s'avance
Mes mains sont toutes pleines de désir
Le monde est beau
Mes yeux ne se lassent pas de regarder les arbres
Les arbres si verts, les arbres si pleins d'espoir
Un sentier s'en va à travers les mûriers
Je suis à la fenêtre de l'infirmerie
Je ne sens pas l'odeur des médicaments
Les oeillets ont dû s'ouvrir quelque part
Être captif, là n'est pas la question
Il s'agit de ne pas se rendre Voilà.
Le matin, vous êtes chagrin,
Le sommeil a pâli votre teint.
Quelques soins, un petit-déjeuner
Suffit à vous transformer.
A midi, vous êtes souvent agréable,
Parfois, malheureusement affable.
La journée semble à peine commencée
Qu’arrive l’inévitable soirée.
Là, vous pouvez être émerveillée,
Par un film, une sortie, une assemblée.
Voici que déjà revient la nuit
Avec ces innombrables envies.
Au lit, vous rêver peut-être d’amour,
De voyages, de… Mais, voilà déjà le jour !
Ce poème de Lucrèce (Titus Lucretius Carus, 98-55 av. JC., dates indirectement confirmées par Suétone, écrit ans l'intention d'exposer les fondements de la physique et de la morale d' Epicure, est le chef-d'oeuvre de la poésie scientifique. Ne serait-ce que par son titre, il s'insère dans la tradition de la poésie philosophique grecque, de Parménide à Empédocle. L'oeuvre parut après la mort de l'auteur et, selon une tradition remontant à saint Jérôme, Cicéron en aurait assuré la publication. On a même longtemps prétendu que le célèbre orateur aurait "émondé" l'oeuvre avant de la livrer au public: c'est là une affirmation nullement prouvée. En fait, il semble bien que les six chants composants le poème soient demeurés dans l'ordre et dans la forme où l'auteur les a laissés.
Loin de vouloir faire une oeuvre à proprement parler didactique, Lucrèce entendit donner une interprétation poétique de l' Univers, compte tenu du fait que l'individu en est une des parties essentielles, certes destinée à périr, mais non cependant à disparaître dans tous ses éléments. Tel est le caractère dominant de la poésie de Lucrèce, toute imprégnée qu'elle est d'une émotion fervente devant la profondeur des mystères que le savoir d' Epicure, la maître vénéré entre tous, dévoile aux yeux stupéfaits des mortels: les murailles de ténèbres qui entouraient le monde s'écroulent et le regard du poète atteint ces lieux paisibles où règnent les dieux, car l'espace s'est entrouvert devant celui qui a surmonté les mystères également redoutables de la vie et de la mort, et désormais le voici baignant dans une atmosphère sans nuage et sans ombre, faite de larges espaces et de lumière diffuse.
La matière du poème se répartit comme suit: après une invocation à Vénus, principe de toute vie et de toute fécondité, Lucrèce consacre les deux premiers livres de son oeuvre à exposer les grandes lois concernant l' univers: rien ne se crée, rien ne se perd; à l' origine de toutes choses existent certains éléments indivisibles et indestructibles: les atomes, dont l'agencement a formé le monde. Et ces atomes se meuvent éternellement dans le vide (I, 430). Le tableau que Lucrèce nous donne ici du cosmos, va aussi bien à l'encontre des théories des philosophes ioniens (Héraclite, Anaxagore) que de celle d' Empédocle sur les quatre éléments. Le livre II commence par décrire quel est le processus de formation et de dissolution des corps: grâce à la pesanteur et à une certaine "inclinaison" (clinamen) de la verticale, les atomes sont amenés à se grouper; leurs combinaisons sont nombreuses et les similitudes infinies. Voici les atomes lisses, qui sont comme une caresse pour les sens; les atomes rugueux, qui leur sont comme une offense et qui composent les matières dures (II, 422). Tout ce qui est nécessaire pour conserver la diversité des choses et des apparences telles que nous les connaissons, dépend d'eux seuls et plus précisément de leur agencement. La variété de leurs formes introduit de nouvelles différenciations et Lucrèce de nous montrer la naissance des êtres animés à partir des êtres inanimés. A cette fin, le poète apporte un faisceau de preuves dont il n'y a pas si longtemps encore on faisait argument dans la difficile querelle de la "génération spontanée": apparitions de vers, lorsqu'un corps animé quelconque se putréfie; transmutation de certaines matières, et. Ce chant, qui se termine par une allusion à la pluralité infinie des mondes et à leur perpétuelle formation, fait alterner les spéculations métaphysiques et les plus charmants tableaux de la nature. Les livres III et IV traitent de l'homme, corps et âme, cependant que sa place dans le monde et ses rapports avec l'univers feront l'objet des livres V et VI. Puisque tout est matière, l'homme lui-même n'est donc qu'un agrégat d'atomes; et son esprit ("animus") comme son âme ("anima") ne sont que le fruit d'une combinaison plus subtile d'atomes. Mais ce qui est matière est périssable, et toute combinaison d'atomes finit par se résoudre en ses éléments. L' âme est donc mortelle et point n'est besoin de craindre la mort, qui n'est que le retour au néant. Le livre IV se rapporte à l'homme physique: sensations, réflexions, sentiments et désirs y sont analysés dans leur essence et leur mécanisme. L'auteur y traite des phénomènes de la vue et de l'Ouïe, du goût et de l' odorat, des songes et du sommeil, de la vie sexuelle enfin, consacrant aux illusions de l'amour, ainsi qu'aux joies et aux tourments qu'il engendre, quelques-uns des plus beaux vers qu'il ait jamais écrits (IV, 1145-1162). Ce chant, le plus célèbre de tous, fit l'admiration de Voltaire, qui se proposa à plusieurs reprises de le traduire. Le livre V décrit les premiers âges de la terre, l'enfantement des arbres et des fleurs, l'apparition des animaux; puis l'auteur nous donne un tableau grandiose de la civilisation humaine et des différentes étapes que l'homme doit parcourir, depuis la création d'un langage commun et la naissance de l'industrie, jusqu'à ce moment où, accédant à la vie morale, il se propose la sagesse comme but suprême de son existence. Les dieux ne sont donc point à l'origine du monde, telle est la conclusion que l'on peut tirer de ce livre. Le dernier chant est une étude des phénomènes naturels: pluie, vents, arc-en-ciel, volcans et tremblements de terre. Aucun de ces phénomènes qui épouvantent le plus souvent les hommes, qui n'ait une cause naturelle. L'oeuvre se termine brusquement, sur la description de la peste d' Athènes (VI, 1088-1284). Chaque livre comporte un poème, louant Epicure, le maître incomparable et vénéré de cette admirable philosophie dont le poète nous a transmis les préceptes d'or.
Si Lucrèce avoue lui-même sans détours qu'en écrivant son poème, il a visé à acquérir la gloire, il l'a composé, avant tout, pour rendre service à l'humanité. Il entend l'affranchie des vaines superstitions et croyances qui l'effrayent. La crainte du surnaturel attente à la simple beauté de la vie et corrompt les âtres: la doctrine d' Epicure, qui fournit des choses une explication exclusivement naturelle, en délivrera les hommes et rétablira le calme dans leur âme. Su Lucrèce ne prétend qu'à un exposé poétique de la doctrine de son maître, son oeuvre est cependant fort originale. En fait, il renouvelle la pensés d'Epicure et lui donne un pouvoir d'évocation qu'elle n'avait pas. De plus, il transforme l'esprit même de ses théories; alors qu'Epicure visait à la parfaite sérénité du sage, Lucrèce, plus sensible au caractère d'inébranlable fixité des lois de la nature, éprouve pour l'homme en général une profonde et douloureuse pitié. C'est elle, et le souci d'éclairer son semblable, qui le conduit à un prosélytisme assez éloigné de l'esprit même de la secte pythagoricienne.
Mais surtout Lucrèce est un très grand artiste. Doué d'un sens poétique incomparable et d'un enthousiasme profond, il sait animer les passages les plus abstraits de son oeuvre, leur conférant une grandeur dont on reste encore aujourd'hui confondu. Peu goûtée de ses contemporains, très lue et très imitée dès le siècle d' Auguste et jusqu'au IVe siècle de notre ère, l'oeuvre de Lucrèce subit une longue éclipse. La Renaissance, qui l'apprécia, ne put cependant lui conquérir une vaste audience; ce n'est qu'au début du XVIIe siècle, avec Gassendi qui se proclame son disciple, Molière qui traduit son poème (voir "Le misanthrope") et La Fontaine qui le loue comme le maître de la poésie philosophique, que Lucrèce connut un regain de popularité. Le XVIIIe siècle applaudit à son matérialisme et André Chénier tenta de rivaliser avec lui dans son "Hermès". On est unanime, de nos jours, à rendre justice à son puissant génie scientifique et à sa poésie majestueuse et passionnée.
Les créoles
Sous les cieux d'Afrique, les filles étaient belles,
Les cheveux dans le vent, le regard caressant,
Et les rayons ardents d'un soleil étonnant
Tissaient en ombre d'or leurs silhouettes frêles.
Leurs yeux simples et purs, prunelles mordorées,
Dessous les cils soyeux lançaient mille lueurs,
Les joues couleur miel ressemblaient à des fleurs,
Toutes auréolées de soie sombre ou nacrée.
Libres étaient les corps, libres étaient les âmes,
Un printemps éternel les rendait moins cruelles
Et charmeur promettait des amours immortelles,
Quand ricanait la mort sous un soleil en flammes.
Ici le ciel est triste et tristes les visages,
Pas un seul rayon d'or pour éclairer nos nuits,
Et la trame des vies s'étire dans l'ennui,
En rêvant de trésors, en rêvant de voyages.
« La Revanche de Gaby Montbreuse »
S’il n’y avait qu’un spectacle à aller voir cet été au Château du Karreveld lors de légendaire Festival Bruxellons, nous choisirions sans conteste le sublime spectacle de Laure Godisiabois et de son complice Victor Scheffer. Nous les avons applaudis à tout rompre récemment lors de leurs représentations à la Comédie Claude Volter.
Premier Prix de déclamation et d'art dramatique au Conservatoire de Bruxelles, Laure n'a cessé d'arpenter les planches des Galeries au Théâtre royal du Parc, à la Comédie Claude Volter, et bien sûr à la Samaritaine et en tournée en France. Exemple de virtuosité et de sensibilité verbale, elle a un style et une personalité inimitables. Elle a travaillé sous la direction de Daniel Hanssens, Martine Willequet, Alexis Goslain, Michel de Warzée, Adrian Brine …
Mais sachez qu’il n’y a pas de Karreveld sans elle : « Roméo et Juliette » (2003), « Musée Haut, Musée Bas » (2008), « Une vie de Chantier » (2009), « Pièce Montée » (2009), « Le Béret de la Tortue » (2011).
Daniel Hanssens lui a donc donné carte blanche pour monter son dernier spectacle : « La Revanche de Gaby Montbreuse » Débordante de jactance de Paname, Laure Godisiabois s’approprie le personnage attachant d’une chanteuse de l’entre-deux guerres, GABY MONTBREUSE, grâce à laquelle elle s’est fait un spectacle sur mesures, créé en duo avec Victor Scheffer co-auteur et metteur en scène.
En ouvrant malles et placards, Holy, la petite nièce, jeune femme actuelle armée de lunettes bloc-notes et téléphone portable, fait revivre les mystères d’un vieux grenier, non, d’un appartement parisien dont elle vient d’hériter. Et la magie d’un bout de ruban, d’un vieux cahier, d’une poupée parle et recrée un passé tumultueux. Avec sa voix faubourienne, l’aïeule défunte redevient la titi de Paris qu’elle était du temps de Mistinguett. « Ca c’est d’larchive ! » Elle monte en scène, captive et s’éclate entraînant le spectateur dans le monde du Music Hall et du Caf Conc’ parisien d’un siècle révolu. Tour à tour actrice et chanteuse elle séduit par sa vivacité, son à-propos, et disons-le, son charme détonnant. Mais c’est qui, elle? Holly ou Gaby ? Les voilà qui dialoguent dans un miroir! Laure est une fée de l’imaginaire qui fait surgir l’émotion à chaque détour de bons mots ou de chansons. Quelle cuvée pétillante! Que de chansons évocatrices: « C’est ton imagination qui te fait te souvenir de tout ce qui ne t’est jamais arrivé! » Un phrase clé du mystère. On est en plein délire fantastique. Elle a la fibre comique et joue dans le vif de la tendresse. On oscille entre le rire et le mouchoir. La voilà drapée dans un châle de lumière noire et elle parle avec amour de Jules… une histoire d’amour qui n'a pas duré plus qu’une belle ivresse. Une carrière qui est morte dans l’œuf. « Nous les gueuses, on n’est pas des femmes, on sait pas la différence entre le Bien et le Mal. » Mais qu’est-ce qu’elle est attachante ! Et de poursuivre sans relâche ses sauts de mouton fulgurants entre deux siècles et entre des dizaines de costumes...Elle garde juste les mêmes chaussures!
- Gaby ? - Oui ? - C’est nous ! Elle chante « mes bleus sont mes seuls bijoux, on m’a tellement rouée de coups, me vl’à millionnaire de partout ! » du bois de Boulogne à Hollywood… elle rêve, elle chante, elle danse et elle enchante. Et quand Bébert, le délicieux pianiste qui lui donne parfois la réplique, envoie le final, …on entonnerait bien avec elle « Chantez, chantez partout la gaieté ! » Et que les fourmis aillent donc toutes se rhabiller!
Un mélange d’une vingtaine délectable de chansons signées Gaby et autres artistes surlignent cette histoire passionnante que l’on se plairait à croire vraie…"Le Zouave du Pont de l'Alma","Le gardien de phare", "Le petit cochon en pain d'épices", "Dans un taxi" ,"Le Hamana","Tu m'as possédée par surprise" "La Femme est faite pour l'homme" "Je suis décadente" ,"Les Bleus" de …Serge Gainsbourg ! Et bien d'autres encore!
Le Festival Bruxellons 2013 propose cette année 18 spectacles et 6 spectacles pour enfants. Toutes les infos sur www.bruxellons.net
De Gérald Aubert/ Mise en scène Michel Wright / Décors Serge Daems / Assistante à la mise en scène Caroline Chisogne / Avec Stéphanie Moriau, Jean-Claude Frison et Michel de Warzée https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/les-sentiments-provisoires-de-g-rald-aubert-la-com-die-claude
De Pierre Desproges/ Mise en scène de Fabrice Gardin / Avec Dominique Rongvaux / Décor Pierre Martens / Lumières Félicien Van Kriekinge / Une co-production des Riches-Claires et de La Fabuleuse Troupe
De et avec Jack Cooper
Mise en scène Xavier Elsen / Musique Fahd Moumen / Avec Michel Carcan et Othmane Moumen / Création mondiale par les Zinneke Kabuki
De et avec Nathalie de Pierpont
Textes: Bob Carty et Luc Apers / Aide à la mise en scène Eric De Staercke / Musique Jorrit Collyns / Lumières Nicolas Masset / Voix Off Olivier Prestant / Tours Luc Apers
De William Douglas Home/ Mise en scène Danielle Fire / Décors Christian Guilmin / Eclairage Sébastien Couchard / Avec Catherine Conet, Michel de Warzée, Laura Savenberg, Laurent Renard et Françoise Oriane https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/le-canard-l-orange-la-com-die-claude-volter-jusqu-au-31-d-cembre
De et avec Nathalie de Pierpont
De et avec Jack Cooper
De Agnès et Daniel Besse / Mise en scène Daniel Hanssens / Décor Francesco Deleo / Avec Laurence d'Amélio, Daniel Hanssens et Pierre Pigeolet https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/toutou-une-pi-ce-d-agn-s-et-daniel-besse-par-la-com-die-de
D'Oscar Wilde / Mise en scène Fabrice Gardin / Costumes Laure De Prins / Décor sonore Laurent Beumier / Avec Pierre Pigeolet, Michel Poncelet, Nicolas D'Oultremont, Céline Peret, Claire Beugnies, Noha Choukrallah/ Production Théâtre des Galeries
De Katarina Mazetti / Mise en scène Michelangelo Marchese / Assistante à la mise en scène Claire Beugnies / Scénographie et costumes Céline Rappez / Lumière Maximilien Westerlinckx / Avec Florence Crick et Guy Theunissen https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/le-mec-de-la-tombe-da-cote
De et avec Pierre Wayburn / Mise en scène Philippe Laurent / Lumières Fred Nicaise / Une production de la Charge du Rhinocéros
De Perrine Ledent / Mise en scène Muriel Clairembourg / Avec Perrine Ledent et Sandrine Bastin
De Violette Léonard, Luc Fonteyn et Valérie Joyeux / Avec Violette Léonard et Luc Fonteyn
De et avec Eric De Staercke & Caroline Lambert / Musique Serge Bodart / Eclairages Luc Jouniaux / Décor et costumes Thu-Van Nguyen / Théâtre Loyal du Trac
De Benoît de Leu de Cecil / Marionnetistes Marc Weiss, Chloé Struvay, Marie-Odile Dupuis / une production Théâtre des 4 mains
De, avec et malgré Bruno Coppens
De David Hare, adaptation de Dominique Hollier / Mise en scène Michelangelo Marchese / Assistanat à la mise en scène Sofia Betz / Scénographie et Costumes Céline Rappez / Lumière Laurent Kaye / Avec Michel Kacenelenbogen, Erika Sainte, Toussaint Colombani. / Production Théâtre Le Public https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/skylight-com-die-saisissante-de-david-hare-au-th-tre-le-public
De et avec Nathalie de Pierpont
De Anaïs Petry, Jérôme Poncin et Véronique Decroes / Mise en scène Marie-odile Dupuis / Avec Jérôme Poncin, Anaïs Petry, Véronique Decroes et François De Myttenaere
Texte français Yves Lebeau / Mise en scène Jasmina Douieb / Assistante à la mise en scène Lara Hubinont / Scénographie Renata Gorka / Son et image Sébastien Fernandez / Dramaturgie Ana Rodriguez / Avec Jean-Marc Delhausse, Michelangelo Marchese, Luc Van Grunderbeeck https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/himmelweg-juan-mayorga
De et avec Zidani / Mise en scène Patrick Chaboud / Accompagnement musical Bernard Vancrayenest/ Décor Thierry Locus et Yves Goedseel
Des photos issues de différents participants de cette 1 ère journée de tournage d' " OVERCAST " d'Emmanuel SAEZ, au Restaurant " L'ESCAPADE " à PERTUIS ...
Michel SIDOBRE
Figurant & Acteur:
Cinéma du Sud de la France:
Et d'abord, le cliché de fin de journée!
Florent HUGON avec lequel j'ai beaucoup joué et appris...Il aime plaisanter...
Sonia PEREZ, charme et interprétation :
Le moment du réconfort vers 14 heures...
Le réalisateur Sylvain PELISSIER a accepté d'être acteur et caméraman sur ce film d'Emmanuel SAEZ:
" En vrac " ,d'autres photos car je n'ai pas encore bien individualisé chaque acteur et technicien que je connais pour avoir vu quelques films et souvent par pseudo sur un réseau social:
Celui-ci, je le connais, enfin je le découvre au fil des jours et des expériences :
N'oublions pas la maquilleuse !
Maintenant, quelques captures d'écran afin de connaître quelques personnages...du film " OVERCAST " d'Emmanuel SAEZ.
Michel SIDOBRE : Le Capitaine
Laurent CERULLI : Ander
Sonia PEREZ : Radya
Florent HUGON : Blaise
Cyrille RODRIGUEZ : Hector
Manuel GONCALVES : Guilhem
Patrick VALETTE : Gontran
Sylvain PELISSIER : Sabri
A bientôt !
Roland VROMANT (Be) photographies
« Transcriptions chamarrées »
Né le 18 juillet à Lanaken, il étudie au RITCS de Bruxelles. Il collabore à 1000 spectacles comme éclairagiste avant de créer sa propre société de communication qu'il gère pendant 20 années. Depuis 2008 il se consacre exclusivement à la photographie.
Fort influencé par les maîtres américains de la peinture (dont Pollock, Rothko et Hopper), il développe sa propre optique expressionniste tout en incorporant dans son travail les tendances et techniques modernes de l’art photographique. Il s'intéresse tout particulièrement à la symbolique de l'image, au sens du signifiant et du signifié. Mais le plus important dans ses photos est le dialogue entre l’homme et son environnement, entre les espaces urbains et les grands espaces désertiques ou désertés, entre la réalité et celui qui la perçoit, entre le sujet et le perçu, entre l'auteur et ses émotions…
Un pinceau à 36.000.000 poils.
"Le trait est depuis Lascaux l’élément essentiel de la création. Que le travail soit exécuté avec du charbon, le pinceau, le corps humain, le jet, ou tout autre intermédiaire astucieux, c’est le geste qui transmet l’âme du peintre sur le support et donne la vie à l’œuvre d’art.
Tels les peintres, j'explore aussi le trait dans mes créations. A l’opposé des magiciens de la boîte noire avec leurs caisses de bois posées sur trépied criant : "regardez l’oiseau, ne bougez pas", je recherche plutôt l’animation dans l’image.
Pour Transcriptions Chamarrées, j'ai peint avec mon appareil photo. Objectif, capteur et écran se sont transformés pour moi en pinceau, palette et toile. Le pinceau toutefois n’a point eu besoin d’être trempé dans la peinture. La couleur et l’image sont créées à partir de la scène qui se trouve devant l’objectif.
Tout comme le peintre, j'ai traduit une réalité. J'ai recherché le mouvement. J'ai exploré les déplacements qui se produisaient devant l’objectif aussi bien que le geste avec l’appareil, exécuté le temps de l’ouverture de l’obturateur. L’abstraction de ces deux mouvements, pondérée par d’autres réglages, a déterminé l’image enregistrée sur le capteur".
Les photos sont imprimées sur le support final, sans modification, manipulation ou rajout d’effets ultérieurs.
Vous voir, vous rencontrer,
m’insuffle le désir d’écrire,
cette impatience chaude et bleue,
de l’audace.
Injection de poésie renouvelée,
lunaison dans mon ventre,
féminité exacerbée ;
ciel en moi, ouvert.
Tous les possibles dans mes yeux
voient le jour.
Votre souffle et le mien,
le mien et le vôtre,
font naître, puis croître
un nouveau monde.
J’écris.
Désert de roches roses,
mer, à peine bleue,
écumeuse, chantante,
au loin les sept îles,
embrumées, silencieuses,
visitées par les marins,
les oiseaux insulaires,
quelques peintres d’ici,
ou d’infiniment loin,
se devinent.
Les sept îles,
pareilles à des navires,
par les flots sont chahutées,
par les blanches déferlantes
léchées, d’algues brunes coiffées.
Mes yeux assemblés à la mer,
contemplent à l’infini les îles claires,
inabordées par la plupart des hommes.
Mon cœur ému, se déboutonne,
c’est tellement fort, si vaste !
Le soir s’inanime peu-à-peu,
sur l’immensité rose,
mon regard, de la bleue de mai, se détache,
jusqu’à demain.
Je reprends mon vélo vert,
caché sous les genêts flambants,
pour rejoindre la ville désertée,
élégante et précieuse,
embaumant Les pinèdes
et la glycine blanche.
.
Féminité (suite)
A l’instar d’un lasso, vous m’enlacez,
ressuscité mon corps se délace, se dépasse,
se fluidifie.
Ce désir, tel un brasier se fond,
en vous, se confond,
ma tête se fait volcanique,
dans l’obscurité,
mes mains déjantées se font flammes
sur votre peau rougie, incandescente,
impatiente, mais oh combien délicieuse,
désabritée, moins seule.
Le pourpre,
l’un à l’autre nous mêle,
nous indifférencie, nous boit,
dans la coupe de l’aube
effervescente et rose.
L’enrichissement,
du bonheur de l’autre se réjouir,
s’ouvrir encore, plus fort,
s’emplir de couleurs, d’or ;
l’enrichissement,
d’un ru, rivière devenir, puis mer,
ne plus vouloir partir,
ne plus en ressentir l’urgence, ni l’envie,
s’en souvenir, puis rire,
en soi, un grand jardin s’éclaircit.
L’enrichissement,
c’est recevoir les mots de l’autre,
les entendre, les toucher,
pareils à des vivants,
des nôtres en faire don.
Jeu d'échecs avec la Mort de Claude HARDENNE - huile sur toile.
Echec et Mat.
Raccourci ou rabiot, tout un chacun son tour,
Spécule sur sa mort et son échéance,
Dans un baroud d’aléas, billet aller-retour,
Echec et Mat et puis, sincèr’s condoléances.
Du fond de sa gorge, râle la vieillesse,
Pour le joueur en cours, perdu par ses poumons,
La bouche béante déplace ses pièces,
Dans la fumée blanche de ses chers vieux démons.
La file s’allonge, et n’en finit jamais,
Les faces se creusent, les visages se masquent,
Pour s’en aller danser au banquet des gourmets,
Qui leur avait donné joues roses et flasques.
La ride du lion se plisse de douleurs,
D’une agonie sans fin que la partie prolonge,
Jusqu’au passe-temps, d’un destin de malheurs,
Remporté au hasard d’un script lu en songe.
On ne gagne jamais ce en quoi on ne croit,
Dépossédé d’un corps pour en gagner un autre,
Et puis recommencer un lourd chemin de croix.
Faites donc la file pauvre Fou qui se vautre,
Dans le sang des plaies, des courses de l’effroi,
Qu’abrégera la Mort, parfois bonne apôtre.
Raccourci ou rabiot, tout un chacun son tour,
Spécule sur sa mort et son échéance,
Dans un baroud d’aléas, billet aller-retour,
Echec et Mat et puis, sincèr’s condoléances.
Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.