Les créoles
Sous les cieux d'Afrique, les filles étaient belles,
Les cheveux dans le vent, le regard caressant,
Et les rayons ardents d'un soleil étonnant
Tissaient en ombre d'or leurs silhouettes frêles.
Leurs yeux simples et purs, prunelles mordorées,
Dessous les cils soyeux lançaient mille lueurs,
Les joues couleur miel ressemblaient à des fleurs,
Toutes auréolées de soie sombre ou nacrée.
Libres étaient les corps, libres étaient les âmes,
Un printemps éternel les rendait moins cruelles
Et charmeur promettait des amours immortelles,
Quand ricanait la mort sous un soleil en flammes.
Ici le ciel est triste et tristes les visages,
Pas un seul rayon d'or pour éclairer nos nuits,
Et la trame des vies s'étire dans l'ennui,
En rêvant de trésors, en rêvant de voyages.