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Krystian Zimerman

Krystian Zimerman piano

Claude Debussy Estampes, Préludes no. 1, 12, 6, 8, 10, 7 (1er livre)
Karol Szymanowski, 3 Préludes (extraits des 9 Préludes, op. 1)
Johannes Brahms, Sonate n° 2, op. 2

Rencontre au sommet : Krystian Zimerman rend hommage à Claude Debussy dans un programme substantiel. Il est l’un des pianistes légendaires de notre époque, connu pour son exigence et son perfectionnisme tant sur le plan musical que purement pianistique. C’est dire si l’on peut attendre des sommets de son récital entièrement consacré à Debussy, dont il va interpréter notamment une sélection des 12 Préludes du Premier Livre, qui est, avec le Second Livre, le fruit de sa haute maturité.

Un étalon nommé piano

Une  lumière ambrée jaillit des tuyaux de l’orgue brillant comme un coucher de soleil et un spot unique semble baigner la silhouette du  chevalier aux cheveux blancs courbé sur son instrument de laque noire. La salle est muette, en attente de bonheur.     

Prestige et perfection sont au rendez-vous ce soir au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles : c’est que Krystian Zimerman, globetrotter de la musique romantique nous a fait l’honneur d’arrêter sa course à Bruxelles pour nous inviter dans une  atmosphère  automnale particulièrement envoûtante. A travers l’interprétation des estampes de Debussy et  de ses préludes, d’un choix de préludes de Szymanowski et du concerto N°2 de Brahms, il nous transportera dans le  monde des correspondances  de Baudelaire. Au cœur intime des choses, bêtes et gens. Un lieu hors du temps,  dépouillé de tout, hors l’émotion intense dans tous ses états: de la plus ténue et délicate, aux orages ravageurs et stupéfiants. Tout cela se joue comme si le musicien se transformait en peintre impressionniste, et que son piano se transformait en chevalet immense. Chaque touche étant une découverte, un attrape-lumière, un piège à parfums, une teinte unique d’une palette généreuse.   On peut alors observer et entendre des nuances inouïes, voir des couleurs mordorées, palper des pans de couleurs moirées, froisser mille et un tissu d’émotion. C’est cela, le génie de l’homme qui convoque l' attention presque religieuse de son auditoire. Le pianiste diffuse l’amour de la musique comme l’encensoir ses parfums capiteux.

Tout de suite les bruissements de Pagodes (Debussy) se définissent : voici le gong, voici les gamelans, voici l’Extrême-Orient. Des cymbales chinoises même,  en lourds accords, qu'agrémentent  de longs roucoulements de flûte aiguë. Une musique laquée et dorée à la fois, qui sent les épices rares. En un saut, on est au cœur de l’Andalousie. La habanera joue avec les accents jazzy et hop ! on est aux portes de Paris avec  les jardins sous la pluie. Cela saute joyeusement dans les flaques, cela chante à tue-tête toutes les variations de « Nous n'irons plus au bois». La débandade de bonheur s’achève d’un coup de pinceau spectaculaire du pianiste-peintre: la troisième estampe est achevée et les applaudissements difficilement contenus flambent de toutes parts !

La poésie continue : syncopée avec les Ménestrels, scintillante et paisible en suivant  les pas sur la neige, amoureuse avec la fille aux cheveux de lin dont la dernière note est haute et fragile comme une alouette. Voici l’atmosphère mystérieuse de la cathédrale, gothique flamboyant sans doute. Les grondements de la main gauche vont en crescendo, les accords impressionnants prennent le rythme des tableaux d’une exposition tout en contrastant avec la voix d’un ange. Un souffle, à peine. L’homme sage se cantonne au milieu,  - in medio virtus - tandis que Lucifer en personne anime sauvagement la main gauche, tente la séduction fatale. Mais les anges veillent et Lucifer disparaît pour les uns ou engloutit pour les autres. Après la passion fulgurante du Vent d’Ouest, à la puissance maximale des sonorités, on assiste à un délire d’applaudissements, côté spectateurs.

12272841886?profile=originalAprès l’entracte, les 3 Préludes de Szymanowski choisis par Z. seront  brillants et romantiques. Le deuxième joué suavement et  qui a célébré la beauté ne peut se clore qu’avec quatre larmes de joie. Le troisième développe de mélancoliques souvenirs, un bouillonnement de sentiments –ah, la Pologne ! - puis une détente apaisante.  

Brahms couronne le concert  avec virtuosité et grandeur. D’abord un chant d’entrée laisse échapper des sonorités chaleureuses, toutes prises au filet de l’art de la nuance. Deux accords assourdis, comme par taquinerie, tournent la page vers l’Andante, que l’homme va muser confusément presque tout au long. Le scherzo est chantant, hésitant comme une valse et se transforme en festons chatoyants de musique saoule des échos de l’Andante. Construction libre de l’œuvre : on semble percevoir un chant lyrique  dont les notes maîtresses sont emplies de délicatesse et de pureté. Une déclinaison d’amour ? Un appel secret ? Puis cela se met à caracoler comme un étalon sauvage nommé piano. Le reste est dialogue d’amour entre la noble bête et l’homme. Une union sacrée entre l’émotion profonde et animale et l’homme qui exulte puis verse dans la sérénité.

Avec cette générosité,  ce toucher de magicien, les spectateurs, dont les oreilles ont frémi,  repartent le sourire aux lèvres.


La Nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens. (Correspondances, Baudelaire)

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♦ L'accroche à la raison

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Par cent fois la bêtise sans limites et sans nom,  

L’espoir anéanti pour la volonté de comprendre

Je me trouve trahi comme l’obligé de tout rendre    

Oui, mais … J’en suis encore à m’accrocher à la raison

 

Dans le grand repoussoir de toute chose qui rassemble

Je ne vois que misère et déchéance de l’esprit

Quand les différences font leur vil commerce à tout prix

C’est à l’évidence l’escroquerie du vivre ensemble

 

Je n’ai ni l’aisance d’un présent à le consommer

Ni l’envie de vivre la mal donne des décadences

Fervent de l’argent-roi au point d’en vomir l’indécence

Ou fervent de croyance à nous maudire d’exister

 

J’ai pour identité tout ce qui m’accorde une place

Dans l’histoire véritable au fait des chemins incertains   

Cette fleur de chérir à jamais écarlate par lien

Ainsi dit chair et sang, et par amour qui tout surpasse

 

Etre et puis ne plus être, résume mon propos sérieux

Le voulant utile, juste, à colporter cent prodiges

Tant qu’il est temps des yeux qu’un cœur d’innocence dirige

Avant qu’ils ne se taisent entre l’au-revoir et l’adieu

 

Personne ne gagne quand toute raison s’abandonne

Quand bien même le face à face avec de grandes peurs

Quand bien même cent fois hélas ce qui fait nos douleurs

Ainsi soit décuplée la force de ceux qui pardonnent

 

La vie est une lutte où il vaut mieux entretenir 

Un esprit tenace et patient, et tout autant flexible

Pour définir et entreprendre un nouveau tout possible

Hors des appréhensions de tout ce qu’on ne peut tenir

 

Il n’est rien de la vie à soumettre à ce qui enchaîne

Je me la fais libre par devoir de mémoire et par choix

Par raison imparable au dire de ce que je dois

A mon peuple d’amour chaque fois que la vie m’emmène

 

Je ne suis pas du monde où se déglinguent les cerveaux

Je ne peux aller bien que parmi des gens qui inclinent

Au pouvoir de tout dire et à connaître tous les signes   

Des sentiments immanquables du berceau au tombeau

 

Je ne suis pas le seul pour qui la vie est tant précieuse

Cet art innombrable du sens et du sacré en nous

Avec tant de correspondances tout autour de nous

C’est toujours vers demain la voie de l’action généreuse 

 

Par cent fois la bêtise sans limites et sans nom, 

Certains nous font guerre par arrogance identitaire

Mais au nom des enfants, je vous prie en des heures claires

Par force de l’esprit à l’accrocher à la raison

 

© Gil DEF - 17.10.2012

- Manifestement cherche-monde -

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Allocution de M Abdelaziz Kacem (Tunisie) aux Biennales de la Poésie 2012 à Liège

poète, essayiste et professeur à l’Université de Tunis et

président d’honneur de la Maison internationale de la Poésie à Bruxelles

 

LES BIENNALES ONT SOIXANTE ANS

 

Dans le prolongement du message chaleureux que  nous a adressé Philippe Jones, un message où, sur ces noces de diamant, en si peu de mots, tout a été dit, je me contenterai de quelques remembrances, juste ce qu’il faut pour dire une certaine fierté nostalgique d’avoir été mêlé de si près à cette exceptionnelle aventure. Les Biennales, ne serait-ce que parce que j’étais dans la confidence et la complicité, j’en ai connu les affres, les accidents, mais aussi la persévérance, l’opiniâtreté, le panache.

 

L’Europe de l’après-guerre se reconstruisait et, pour conjurer ses démons, commençait à poser les premières pierres de son Union. On y discutait  d’élevage, de pêche, de charbon, de marché commun. Et quelle place pour la poésie ? C’est là qu’intervint l’équipe du Journal des Poètes, autour de Pierre-Louis Flouquet et d’Arthur Haulot, et réussit, en 1951, à organiser les Rencontres Européennes de Poésie. Mais l’équipe revoit le projet à la hausse. La poésie est un fleuve intranquille, aux affluents, certes, multiples, mais il est universel et a vocation d’arroser toutes les terres. Il n’est donc plus question d’enfermer ces Rencontresdans leur régionalité, si foisonnante soit-elle. Douze mois plus tard, les Biennales Internationales de Poésie sont nées.  

 

En 1955, le nouvelliste polonais Witold Gombrowicz lançait sa fameuse diatribe : « Personne n’aime les vers et le monde des vers est fictif et faux ». Sûre d’elle-même, la poésie, à travers les Biennales qui s’affirmaient, haussa les épaules et passa son chemin.

 

Soixante ans! C’est loin. C’était hier, pourtant, à Knokke, au bord de la Mer du Nord. À l’époque où les deux communautés de la Belgique mettaient conjointement leur enthousiasme et les moyens nécessaires pour mener à bien cette entreprise.

 

Je ferme les yeux : que vois-je ?

L’image me revient de la Salle Magritte, au Casino de Knokke. Nos « ébats », pour reprendre un lapsus demeuré célèbre du regretté Edmond Vandercammen, se déroulaient sous le regard sylvestre du grand surréaliste. Il y avait là une grande fresque murale où se réfugiait notre attention au moment où certaines interventions s’acharnaient à raser l’assistance. Parmi les éléments de la fresque, me fascinait un voilier fluide, sculpté à même les vagues et que j’avais d’emblée, confondu avec la poésie navigante.

 

Une galerie de portraits défile aux franges du souvenir : la grande stature d’Arthur, entouré de cet autre cercle des poètes disparus : Léopold Sédar Senghor, Jean Cassou, Fernand Verhesen, Pierre Emmanuel, Roger Bodart… qui entrevois-je encore ? Maurice Carême, Pierre Béarn, Pierre Bourgeois, Georges Sion...Ah, ces belles têtes à la fois bien pleines et bien faites. Et ces égéries sublimes qui, présidant au vertige, firent de leur nom terrestre une vaporeuse sonorité : Jeanine Moulin, Andrée Sodencamp, Marie-Claire d’Orbaix.

 

 Arthur se définissait ou acceptait d’être défini comme un chef de hordes. Et ils venaient des quatre coins de la planète, ces hordes. Américains, Russes soviétiques, Africains, Asiatiques, Arabes, frayaient sans barrières idéologiques… 

Pour moi, Arthur était le grand capitaine d’un navire où les mutins ne manquaient pas. Il les appelait « les emmerdeurs professionnels ». Mais qu’aurait été le décor sans eux ?

Mes oreilles vibrent au dialogue des oracles dans la salle et le stimulant brouhaha du hall et des coulisses, rumeur et humeur que je ne manquais pas d’inclure dans le rapport général, exercice redoutable qui me fit dire un jour, à la tribune : Je n’aimerais pas être à ma place.

 

C’était à Knokke, de 1952 à 1979. Les poètes étaient conviés à méditer, à reconsidérer, à remettre en question leur rapport et leur apport au langage, au mythe, au monde, à la société, à la création. C’est à la période Knokkoise que la Xe Biennale a accouché de la Journée Mondiale Poésie-Enfance, qui, à chaque équinoxe du printemps, invite les écoliers du monde à fêter en poèmes leur renouveau. Cette tâche exaltante est infatigablement menée par une marraine insigne : Moussia Haulot.    

 

Puis, dans son propre casino, Knokke joue son titre et perd. Une rupture, une scission linguistique, imprévisible, douloureuse, nous coupa de nos confrères flamands, excellents poètes néerlandophones, mais aussi parfaitement francophones. Karel Jonkheere, pour ne citer que lui, était d’une intelligence, d’un raffinement. Son humour s’appelait encore esprit… Mais que sont nos amis devenus ?    

 

 Le bateau « Poésie » quittait ainsi à regret la Mer du Nord et dériva quatre ans, durant. Puis,  dès 1984, la Meuse, hospitalière, lui ouvrit ses débarcadères. Mais l’aiguade se fit de plus en plus avare. Faute de subsides, on dut se serrer la ceinture, en commençant par amputer la durée de la rencontre d’un jour.  Le capitaine Haulot, sans jamais faire état de ses difficultés à boucler ses fins de Biennales, continuait de héler ses marins qu’infiltraient de sympathiques farfelus ou de pathétiques bardes cruellement déshérités par les Muses. Mais la fraternité en poésie s’étendait à tout le monde.

 

À l’heure où l’idéologie religieuse s’avérait criminogène, la Biennale de 1990 a été consacrée au sacré, domaine où le mysticisme compte de nombreux poètes méditant à l’ombre d’Ibn Arabi et de saint Jean de la Croix. Religieux de toutes barbes ont pu dialoguer avec des laïcs  de tout poil.

 

Parce que les imbéciles heureux, et ils sont légions, croyez-moi, ne prennent pas la poésie au sérieux, les Biennales s’intéressèrent aux conquêtes scientifiques. D’éminents hommes de science, des chimistes, des biologistes, des astrophysiciens, des informaticiens sont venus, à plusieurs reprises, participer avec joie à nos travaux, reconnaissant par là même à la poésie sa contribution à la connaissance par les voies et moyens qui sont les siens. Des astronautes, un Américain et un Russe ont même aluni sur notre galaxie.

 

Les Biennales se sont toujours montrées attentives aux mutations et dérives sociétales. Quand l’amour déboussolé, pour reprendre le titre d’un livre écrit par un couple de soixante-huitards repentis,  voit son langage se rétrécir jusqu’à ne plus parler que de partenaires, d’ex, de mecs et de nanas de passage, la XIXe Biennale que j’ai eu l’honneur de présider, en 1994, tint à revisiter la passion amoureuse de Diotima à Louis Aragon en passant par le Medjnoun d’Arabie et les troubadours.

 

Je m’arrêterai au seuil incertain de ce siècle où, dans les conventions internationales le terme « intérêt commun » remplace la vieille et noble notion d’ « amitié entre les peuples ». Quand, en 1996, Samuel Huntington lança un pavé dans la mare, son livre, Le clash des civilisations, provoqua une controverse mondiale telle que, pour conjurer ce mauvais présage, 2001 a été proclamé « Année des Nations Unis pour le dialogue des civilisations ». Pour contribuer, aux côtés de l’UNESCO, à cet effort international pour une meilleure compréhension dans le monde, la Biennale de l’automne 2001, fit retentir les « Tambours de la Paix. ».

 

Par leur diversité et leur convivialité, toutes les Biennales Internationales de Poésie procèdent du grand dialogue des cultures et si je ne devais retenir qu’une chose de ces rencontres, c’est d’abord, je l’ai dit et je le répète, la somme des travaux réalisés autour de thèmes si riches, si variés et complexes. On peut difficilement avoir aujourd’hui une idée significative de la poésie mondiale depuis les années cinquante du siècle passé, sans consulter les centaines de contributions, témoignages et réflexions, présentées au cours des diverses sessions par des poètes souvent de grande envergure, venus de tous les pays et de tous les horizons. Il s’agit là d’un important travail de recherche qui reste à faire par des universitaires belges et autres.

 

Pendant toute sa période knokkoise jusqu’à ses débuts liégeois, les Biennales bénéficiaient d’une large couverture médiatique, en Belgique. Ses échos parvenaient jusqu’au Figaro et le Monde. Puis nous en sommes arrivés à quémander pour la poésie une place équivalente à une grille de mots croisés.

Alors saluons, cette chère Luc Norin, elle aussi ancienne de Knokke, et, à travers elle, la Libre Belgique, qui ne nous a jamais réduits à ces extrémités.

  

Ne nous méprenons pas. Nous vivons dans le plus prosaïque des mondes. Sachons rime et raison garder.

 

 Longue vie à toi, cher Philippe Jones. Ton verbe et ta prestance nous ont manqué. Je t’emboîte le pas dans la vétérance. Puisses-tu ne jamais m’abandonner.

 

En tant que poète, membre du CA, je l’ai dit, je l’ai écrit à plus d’un responsable politique de ce pays que nous aimons et que nous remercions de nous avoir tant de fois accueillis, et je le redis à cette tribune :

Les Biennales sont mortelles. Si elles venaient à disparaître, un espace de réflexion et de liberté s’estomperait. Ce serait une forêt en moins pour notre oxygène mental et affectif. Ce serait un coup porté à la fraternité du verbe, ce qui arrangerait les affaires de tous les intégrismes. Ce serait aussi un label, une enseigne en moins pour le rayonnement culturel de la Belgique. L’œuvre d’Arthur Haulot mérite de lui survivre, de nous survivre, sur les rivages de la Meuse, la Meuse toujours recommencée.

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NAMUR - Le poète et directeur de la Maison de la poésie Éric Brogniet vient d'être élu à l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.

Un coup de téléphone, ce lundi matin, lui a annoncé la nouvelle. Les membres de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique ont souhaité qu'Eric Brogniet rejoigne leur prestigieuse assemblée. « Sur le coup, je suis resté un peu "pété" », avoue le poète namurois, par ailleurs directeur de la Maison de la poésie de Namur.

 

S'il ne s'attendait pas à ce coup de fil, Eric Brogniet était tout de même au courant de ce que son nom figurait sur la short-list des académiciens. « On ne pose pas sa candidature pour intégrer l'Académie, on est coopté par ses membres, explique-t-il. Il y a un an environ, on m'avait demandé si j'accepterais cet honneur, le cas échéant. Puis, pendant une année, le black-out, plus aucune nouvelle. Jusqu'à ce lundi matin... » Pour la beauté du geste Né en 1956, Eric Brogniet est le plus jeune élu de l'histoire de l'institution. Il occupera le fauteuil numéro 21, où s'est notamment assis Paul-Henri Spaak. Il succédera à Fernand Verhesen, membre décédé. On ne quitte en effet l'Académie qu'à sa mort... « La tradition veut que le nouveau venu rende un hommage approfondi à la personne à laquelle il succède, commente Eric Brogniet. Je suis bien tombé avec Fernand Verhesen, un poète que j'ai déjà rencontré, dont l'oeuvre est assez différente de la mienne mais qui avait, comme moi au travers de la Maison de la poésie, une démarche liée à la diffusion, au partage de la poésie avec le public. Il a notamment fondé le Journal des poètes, dans les années 30, et lancé la Biennale internationale de poésie de Knokke. » Eric Brogniet siégera donc chaque deuxième samedi du mois au Palais des Académies de Bruxelles, à deux pas du Palais royal. Pour servir la langue et la littérature françaises, mais pas pour l'argent : le titre est purement honorifique, la fonction n'est pas rétribuée. Parmi les missions de l'Académie : la gestion d'un fonds d'aide à la publication de nouveaux auteurs, l'analyse de l'évolution de la langue, la republication de grands écrivains de notre patrimoine...

 

Écouter voler les mouches« Cette nomination, c'est une reconnaissance magnifique d'un parcours intellectuel, créatif et humain,

 

dit Eric Brogniet. J'insiste sur cet aspect humain, car je défends depuis toujours le principe d'une poésie accessible à tous, comme outil de plaisir, et pas réservée à un petit nombre.

 

C'est aussi la reconnaissance d'un dynamisme qui s'est exprimé à Namur, la reconnaissance d'une action culturelle de terrain. C'est le travail de l'équipe de la Maison de la poésie qui est, à travers moi, salué. » Eric Brogniet compte pas s'endormir sur les lauriers fraîchement posés sur sa tête : « Je considère ma nomination comme un challenge, dit le poète Namurois. L'Académie rajeunit ses cadres, elle attend de ses nouveaux membres un certain dynamisme, un engagement de terrain. Je ne compte donc pas m'assoupir dans un fauteuil en écoutant distraitement voler les mouches... »

 

Source: verslavenirnamur Alexandre DEBATTY

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Réveiller l'aurore - par Jacques Demaude - Poésie

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Réveiller l'aurore - par Jacques Demaude

Editions Le Taillis Pré

Poésie

14.5 x 20.5 cm /

ISBN 978-2-874500-60-2

2012

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Poète généreux, ouvert sur le monde, homme de conviction et de combat, Jacques Demaude est une des voix les plus justes et spirituellement exigeantes de notre littérature. « Sa relation au monde s’étend à tout le Vivant, ne séparant jamais l’apparent du non-visible, ni l’homme de son questionnement, ou la nature de son mystère », écrivait à son propos Luc Norin. Poésie initiatique, élégiaque, gnomique sans nul doute, dont la forme a été modelée à la pratique des grands poèmes dramatiques d’un Agrippa d’Aubigné, à la brutalité rimbaldienne et aux aveux bouleversants d’Une saison en enfer, à l’hallucinatoire et ésotérique profération prophétique d’un Trakl, et dont l’éclat lyrique se souvient des expressionnistes allemands. Pour lire cette poésie initiatique dont la forme a l’éclat lapidaire ou haletant des fragments arrachés à la souffrance et à la conscience des limites, il faut mettre beaucoup de silence et n’en jamais oublier l’assise fondatrice basée précisément sur la résilience et les valeurs de la morale, de la justice et de l’espérance.

Éric Brogniet

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FRATRIE

Dans la cité des âmes perdues,

Une émotion s’envole, et libre,

Caresse de ses ailes le ciel bleu

Comme une plume dans la brise ivre.

Puis fondent des cris en chaudes cascades

De rires forcés, de colère ou d’effroi,

Ou comme par étrange enchantement ;

Parce que, quelque part ailleurs,

Dans la clarté dominicale,

Une âme libre et au cœur bien fait

A pour les pauvres abandonnés

Du soleil, du ciel et de l’air

Une douce pensée par ce froid.

 

Khadija, Agadir, mardi 23/10/2012

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Pagliacci Canio

Jouer la comédie ! Alors que, pris par le délire,

Je ne sais plus ce que je dis ni ce que je fais !

Pourtant…il le faut…Force-toi !

Es-tu peut-être un homme ?

Revêts ta tunique et poudre-toi la face,

Les gens ont payé et ils veulent rire.

Et si Arlequin te vole Colombine,

Ris donc, Paillasse, et tout le monde applaudira.

Change en plaisanteries les spasmes et les pleurs,

En clowneries les sanglots de douleur…

Ris donc, Paillasse, sur ton amour brisé,

Ris du mal qui t’empoisonne le cœur !

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Andréa Chénier Giordano

Comme un beau jour de mai

Qui sous le baiser du vent

Et la caresse du soleil

S’éteint au firmament,

Avec le baiser d’une rime,

La caresse de la poésie,

je monte à l’extrême cime

De mon existence.

L’aiguille qui chemine en cercle

Pour chaque destin humain,

La voici qui déjà me rapproche

De l’heure de ma mort,

Et peut-être avant même

Que soit achevée ma dernière strophe,

Le bourreau viendra-t-il m’annoncer

La fin de la vie.

Soit !  Poésie, ultime déesse !

Accorde encore à ton poète

L’inspiration fulgurante,

La flamme dont tu le comblais ;

Et pendant que toi, tu me jaillis,

Vivace, du cœur,

Moi, je te donnerai pour rime

Le souffle glacé d’un homme qui meurt.

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A chaque instant...

sur le mur se trouve quelques tableaux par içi et par la...

quelques souvenirs enfouis dans des tiroirs par çi par là...

Mais dans ma tête , des images colorées du pays d'avant

où des étendues de sable à n'en plus finir marquait le paysage...

Seul avec mes pensées du passé , je construis ma tour , ma bulle de rêves

c'est si agréable de se rappeler les moments où le bonheur était bien présent

A chaque instant , quand je n'étais qu'une enfant , chaque instant me paraissait

une éternité , un dépaysement , exaltante la vie à l'étranger....

Exaltante la vie tout court ....si imprévue ....si magique

qui ne sait pas amusé à sourire au soleil...parler aux oiseaux

ou que dire encore jouer de la flûte aux arbres morts afin de les réanimer...

Voilà j'étais une enfant sensible certe mais dotée d'une imagination débordante

tout était si surprenant quand j'étais petite mais tellement forte avec aux fond des yeux

l'amour , l'amour du néant..;du grand ..que cela manque à mon coeur ces montagnes de sables

cette chaleur certe étouffante mais si douce avec le temps....

Quelques souvenirs pour me ramener doucement à la réalité, réalité d'une grande qui s'assume pleinement

dans ses rêves d'enfants.........

 

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LE TEMPS


Le temps est le meilleur remède de nos gros maux.
O temps fasse que le temps s’arrête pour un moment,
Fasse qu’il veille à soigner tous nos passés dolents
Par son souffle magique, par la force des mots,

Par le flot des minutes qui traversent son fleuve,
Par les lots de baisers qu’il sème sur les fronts,
Par la brise des caresses si douces par tous les temps,

Par les sourires qui en jaillissent à chaque épreuve.

O temps ! Si sur tes rails circulent nos trains de vie,
Tu nous vois si pressés d’arriver sans connaître
A quelle gare ils nous mènent ces pas mus par l’envie

De te voir les attendre là où les autres courent,
De te voir si clément avec ceux qui te prient
De faire en eux passion, fougue et patience naître !

Khadija, Agadir, Le 18/10/2010 à 14h40
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Du 28 octobre au 4 novembre 2012 se tiendra la sixième édition de Filem'on - Festival international de films pour enfants. Pour les enfants de 2 à 15 ans, Filem’on a programmé près de 80 films. L'offre est très variée: des classiques, des courts métrages d'animation, et aussi des documentaires, ou encore des films non européens. Le thème de cette édition est "le mouvement". Les lieux de projection sont la Cinematek, le Cinéma Aventure, le Cinéma Nova, l'Espace Delvaux, les centres communautaires Ten Weyngaert, Everna et Pianofabriek.

 

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Une disgrâce épidémique

Corps, en fin de métamorphoses,

Un souffle constant l'animant,

L'être humain, sous le firmament,

S'oriente, invente et dispose.

L'intelligence lui permet

De jouir des grâces offertes,

De se servir de découvertes,

Et d'apprendre à se faire aimer.

Après l'accueil des lumières

Et du culte de l'harmonie,

S'impose une cacophonie

Certes quasi familière.

Partout, en peu de temps, le charme

Et l'élégance ont disparu.

Mais qui, aurait-il jamais cru

Devoir pousser un cri d'alarme?

Ne se voulant pas raisonneurs,

Les jeunes, enclins à la paresse,

Célèbrent, souvent, dans l'ivresse,

De sots, ou vulgaires, amuseurs.

Qu'est devenu l'élan vital,

Cette énergie de la nature,

Qui façonna des créatures,

Suivant un sublime idéal?

22 octobre 2012

 

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DE LA FACADE A LA SURFACE : VOYAGE ENTRE DEUX MONDES

Du 17-10 au 04-11-12 l’ESPACE ART GALLERY (Rue lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) expose, sous le titre BOIS ET ENTRELACS, les œuvres de Monsieur XAVI PUENTE, un architecte Catalan qui nous propose une architecture tout à fait particulière, en ce sens que ses édifices sont du plus vivant bois ! Oui, oui. Vous avez bien lu, du plus vivant bois : le pin. Ce bois que l’architecte, en l’occurrence, le sculpteur, nous offre provient directement de Barcelone. Et de son état sauvage, l’artiste le polit, le sculpte, le ciselle et le fignole comme l’on polit un galet tendre pour en faire un ornement.

Quoi qu’on en dise, force est de constater que ces sculptures ne sont pas l’œuvre d’un sculpteur mais d’un architecte. Exactement comme les œuvres d’un Michel-Ange ne sont pas l’œuvre d’un sculpteur ou d’un peintre mais également d’un architecte. On en prend conscience en observant le travail que l’artiste apporte à la structure du bois, son support de base, à l’origine de la destination naturelle du matériau. Prises isolément, ces sculptures pourraient, le plus naturellement du monde être des maquettes pour des projets d’édifices ou des décors pour le théâtre. De plus, comme XAVI PUENTE est natif du pays catalan, l’empreinte de ANTONI GAUDI se fait clairement sentir dans cette esthétique centrée sur tout un jeu d’entrelacs festifs qui transforment le bois en colonne vertébrale imaginaire, en livre aux pages feuilletées, en tours aux étages tourmentés. Mais indépendamment de toute tentative architecturale ouvertement exprimée, les œuvres présentées sont des sculptures à part entière, reflétant l’imaginaire fertile de l’artiste.

Le travail de XAVI PUENTE sur la nature même du bois peut s’apparenter à une lutte, en ce sens que du bois vivant, l’artiste, grâce à son travail le transforme, le transfère vers une dimension qui transcende la nature pour aboutir à l’Art dans un acte de respect mystique. Une communion entre le geste créateur et l’objet originel.

Observons, notamment, cette œuvre sans titre (toutes les sculptures de l’artiste le sont), réalisée en pin ciré (95 x 39 x 19 cm).

 

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Elle s’inspire de galets trouvés sur une plage. L’artiste a ciré le bois après l’avoir évidé sur une grande partie de sa surface dans le but de lui donner le même éclat visible sur le dos brillant de la pierre polie par l’eau de la mer.

Le bois, particulièrement celui du pin, jouit de la prédilection de l’artiste. Ce matériau est considéré en Catalogne comme un arbre « dramatique », en ce sens que le passage de la vie s’est déposé sur son écorce et que le bois en a gardé la trace. Le bois est donc considéré comme un « témoin », une matière muette à l’extérieur mais qui conserve en son sein le souvenir des saisons.

Et ce souvenir est coriace comme la vie qu’il garde en lui car il ne faut pas moins de deux ans pour le sécher et le travailler comme il se doit.

XAVI PUENTEqui en matière de sculpture se définit autodidacte a été formé au bois par son grand-père. Il porte en lui l’héritage séculaire des sculpteurs sur bois de l’époque romane, en passant par le génie négro-africain, lequel se marie avec un langage des plus modernes, celui d’une architecture qui recule sans cesse les limites de ses portées.

 

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François L. Speranza.

 

Une publication

Arts
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Note de l'editeur responsable:

La page de XAVIER PUENTE VILARDELL

Robert Paul

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A ma grand-mère,

Grand-mère chérie,

Ma fée secrète, ma beauté blanche et grise,

ma rose sans nulle épine,

ma seconde mère,

en toi, toutes les saisons s’exprimaient,

à la fois respiraient !

Grande Dame, en tablier fleuri, dotée d’un bâton,

  tu vagabondais à mes côtés, dans les landes berrichonnes,

un rien sorcière pour moi toute seule,

 mais oh combien délicieuse !

De toi j’étais si fière.

Tu t’approchais, tu parlais avec les fleurs, avec

les arbres et les forêts fécondes, profondes,

avec  ta langue singulière, réservée à moi seule,

je crois ta préférée ;

 tu m’apprenais ce Monde !

Ta voix, à celle plus musicale des oiseaux,

faisait écho ; tu les aimais tellement.

D’un panier de fleurs d’acacia, tu en faisais

de savoureux beignets, de simples pissenlits,

 de nos jours dédaignés, oubliés,

 des salades parfumées et tendres,

à l’enfance devenues comestibles, agréables ;

mon palais toujours tu régalais.

Grand-mère chérie, tu étais ma magicienne,

l’exceptionnelle femme dont personne ne parlait.

Je t’aime.

 

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FORMES ET COULEURS POUR LE TEMPS ET L’ESPACE

 

Du 17-10 au 04-11-12, l’ESPACE ART GALLERY (35, Rue Lesbroussart, 1050, Bruxelles), expose les œuvres de Madame MARYLISE GRAND’RY.

L’idée qui régit l’univers pictural de cette artiste est celui de l’espace-temps, c’est d’ailleurs le titre qui englobe la philosophie de son exposition. L’espace-temps, considéré comme une dimension à la fois externe et interne à l’Homme, laquelle le constitue mais dont il éprouve souvent le besoin d’échapper. C’est précisément au sein de cette tension millénaire et formatrice de la condition humaine que se centre l’œuvre exposée.

Ce que cherche l’artiste c’est trouver le juste milieu à cette tension. C’est précisément à ce stade que se noue la dialectique entre les couleurs et les formes devant concrétiser le tout. La représentation picturale de cette dialectique traduit par des jeux géométriques et des couleurs globalement vives la réalité sensible de cette condition humaine.

La série que nous propose l’artiste se structure en deux parties concernant le rapport espace-temps : l’espace-temps « ouvert » et l’espace-temps « fermé ».

Pour illustrer ce rapport, considérons ESPACE-TEMPS(60 x 60 cm – x 3).

 

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Il s’agit d’un triptyque dont la partie centrale exprime « l’espace ouvert ». De quelle façon le regard du visiteur personnifiant sa propre condition arrive-t-il à trouver une sortie à ce labyrinthe géométrique ? L’artiste lui offre des indices tels qu‘une série de baguettes fines au centre d’un carré compris à l’intérieur d’un cercle tournées vers le haut. Nous avons ici une symbolique extrêmement ancienne, à savoir l’opposition du haut face au bas que les historiens de l’Art nomment pompeusement « le supra monde » et « l’infra monde », et que l’on retrouve dans toutes les civilisations. Bien des bas-reliefs, notamment dans l’Orient ancien révèlent des scènes de guerre où les soldats vaincus et morts « flottent » pour ainsi dire dans le bas de la composition, tandis que les vainqueurs sont campés dans le haut du cadre scénique. Il en va de même pour MARYLISE GRAND’RY pour qui le bas symbolise le passé (par conséquent la mort) et le haut le futur, c’est-à-dire la possibilité de l’évasion du cadre par le regard du visiteur.

A contrario, ESPACE FERME(40 x 200 – x 3),

 

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un autre triptyque, représente trois parties d’une même œuvre cloisonnée dont deux petites formes rectangulaires de couleur rouge, placées chacune entre deux panneaux, « bloquent » pour ainsi dire toute sortie. Le visiteur est « capturé », son regard ne trouve plus aucune issue. Cette œuvre symbolise notre société laquelle, à de nombreux égards, cloisonne l’individu et le conduit vers l’aliénation.

Le temps, lui, est représenté par LA PENDULE(80 x 100 cm).

 

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Il s’agit d’une pendule cassée car le temps s’est arrêté. L’arrêt est volontaire. Nous retrouvons les baguettes, placées vers le bas pour indiquer le temps qui « coule » selon l’expression de l’artiste. La chaîne de la pendule, elle aussi, coule à la dérive et comme cette œuvre tend vers le « bas », tout porte à croire que cet arrêt « temporel » est, en réalité, définitif.

Sans nul doute, l’unique œuvre enjouée de la série est LE SABLIER(70 x 100 cm)

 

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parce que celle-ci offre au visiteur la possibilité de s’investir dans le temps, en ce sens que les pierrailles qui scintillent, une fois que le regard se rapproche de l’œuvre, symbolisent « ce que l’on met dans le sable ». Toutes nos actions sont saisies par le temps et leur brillance les définit car elles se mêlent au sable.

MARYLISE GRAND’RYest une artiste autodidacte qui aime éperdument les couleurs et les marie avec les formes. Ce qu’elle recherche c’est l’harmonie presque charnelle entre ses œuvres et les intérieurs auxquels elles se destinent. Un mariage entre ses œuvres et l’espace enveloppant. Cela peut aisément se comprendre car ses toiles offrent des structures à reliefs. L’artiste n’utilise jamais des couleurs nettes. Tout se passe dans les variations chromatiques pour obtenir un rouge aussi authentique que sanguin. L’alchimie s’accomplit au fur et à mesure que progresse l’œuvre. A un point tel que, présentant ses toiles face à un jury pour un concours d’art contemporain, certains membres lui firent remarquer que sa peinture relevait plus de l’art-déco que du langage « contemporain ».

Néanmoins, son œuvre demeure « contemporaine » en ce qu’elle traduit les tensions de notre siècle.

 

François L. Speranza.

 

Une publication

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N.-B.: 

Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

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Saint-Sauveur,

Je chemine sur une sente isolée,

c’est l’automne, son apogée,

là bas, se déroule étincelant, calmement,

le Loing, par l’ondée matinale, diamanté.

Petite rivière, susurrante, de concert,

avec  l’arborescence cuivrée et pourpre,

repérable, par son chant fort discret,

ténu  et chaud, en permanence.

J’avance dans le ventre enflammée de ma

petite Bourgogne, qu’enchante à tout jamais,

la voix de l’écriture, son accent qui ne s’est

point perdu, malgré  son itinérance à New-York,

Paris, ou bien encore dans la Bretagne bleue,

argentée en hiver !

Les jardins de Sido, dans le Monde s’endorment,

se déshabillent, refleurissent,

 égrènent les quatre saisons, s’éternisent ;

Sur les berges du Loing, invisible mais palpable,

est étendue Colette, toute brune, en robe blanche,

peut-être un ange, diablotine sûrement,

chaussée d’élégantes bottines !

Dans ma poche, la Chatte, de mes mains,

de mon regard, s’impatiente déjà ……

Mais, avant, il me faudra écrire,

toutes les pensées, les odeurs,

les couleurs par mon corps engrangées ;

ce manteau bleu salvateur, sans la

moindre lourdeur, posé sur un corps blanc.

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Doit-on baisser les bras?

En hommage, à M. Frédéric Beigbeder

J'aurais fort souhaité, hier à un dîner,

Filmer trois jeunes filles, ne levant pas le nez,

L'esprit porté ailleurs, ignorant les convives,

Ne laissant un instant leurs deux mains inactives.

Dîner d'anniversaire, ô combien mémorable!

La Fontaine aurait pu en tirer une fable.

L'inconvenance, en moi, provoque la satire.

Invitée, je restais sidérée, sans mot dire.

Comment peut exister l'extrême tolérance

De parents qui renoncent à mettre en balance

Les devoirs et désirs de leurs adolescents?

Seraient-ils devenus tout à fait inconscients?

Le père diligent, semblant peu dérangé,

Veillait à voir chacun occupé à manger.

Nul n'exprimait de joie.Trois jeunes et pas de rires!

Celle qu'on honnorait se forçait à sourire.

Quand il sera trop tard pour enrayer le mal,

Qui alors s'en plaindra?Tout semblera normal.

L'aberration sera devenue un fléau.

Ô les grâces reçues, le sublime, en cadeau!

21 octobre 2012

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Trop dur de quitter l’Estrie !


Le sac à dos était bouclé et je prenais la direction de Québec mais je suis revenu : trop d’oies sauvages passaient dans le ciel, trop de feuilles d’érable
flamboyantes et multicolores s’envolaient dans le vent, les lacs étaient trop bleus, alors je suis revenu…

Je voulais avant de partir vers le nord vous faire partager une fois encore ce bonheur fou de peindre un monde vibrant de couleurs si intenses, que la palette la plus colorée n’est qu’un pâle reflet de la braise des forêts, de la flamme des érables, du profond outremer des lacs et des rivières.
J’ai donc ressorti mes pinceaux mais j’ai tant eu à faire (car les premières gelées blanchissent les prairies et la neige est annoncée pour demain) que mon montage vidéo n’est pas terminé et que je vais vous faire encore un peu attendre jusqu’au prochain clip sur mon voyage aquarellé.
En attendant voici 2 extraits de ce qui vous attend dans le prochain billet.


Forêts blog 1

Flamboyant, unique, magique !
Je vous emmène à nouveau en forêt dans le prochain article juste pour la beauté des couleurs, et le plaisir de toucher de la
pointe du pinceau cette harmonie bouleversante où la nature a rendez-vous avec la rose chromatique…

Voyage Canada 2012 - Feuille érable 1 pour blog - 02

Vous y verrez comment j’y peins cette feuille d’érable en
complément d’autres sujets bien plus vivants …

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Oaristys.*

 

Je  vis  un  rêve  ensorcelé  où  m’attire  ta  tendresse,

Pour voguer sur ta romance murmurée dans mes bras,

Echo  du  rire  de nos yeux, sur  le  quai de tes caresses,

Douce escale où je descendrai quand le bateau abordera.

 

Planer sur l’onde des cheveux de ton âme en  soif d’extase,

Pour  rejoindre  les  orages de  ton  corps enfiévré de  nous,

Ouvrir les cieux à notre chœur que le fol orchestre embrase,

Pour danser sur les nuages le pas des prochains rendez-vous.

 

Sur  le  rivage enchanteur frémissant d’accords  bizarres,

Nous vibrons en poésie quand les anges bercent le vent,

Dans  l’atmosphère  secrète  croisée  par  un pur hasard,

Sur la brume des fantasmes de ton doux regard captivant.

 

Les poussières étoilées fleurissant sur tes vœux d’amour,

Enflamme  ta  peau  dorée sur  les sentiers de  mon désir,

Qui  éveille  ma conscience  dans les  lueurs du désamour,

Dans  lequel  abandonnée, las,  tu  m’as  laissée  transir.

 

Le ciel déchiré de souvenirs  traîne mon fardeau de douleurs,

Jusqu’à  la beauté  de  ce  soir  qui  sanglote  ton  absence,

Et  dissipe  mes  illusions  tel  un  souffle  désorceleur,

Conduit  à  la  réalité  qui  m’oblige à  l’évidence.

 

Mon bonheur est en déroute, seul mon cœur fidèle à jamais,

Converse  avec  la  mémoire  de  nos  audacieux  projets,

Complotés  dans la tendresse des veillées où tu affirmais,

Qu’ensembles jusqu’à l’absolu nous ferions le divin trajet.

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

 

*Oaristys : entretien tendre, amoureux.

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