En hommage, à M. Frédéric Beigbeder
J'aurais fort souhaité, hier à un dîner,
Filmer trois jeunes filles, ne levant pas le nez,
L'esprit porté ailleurs, ignorant les convives,
Ne laissant un instant leurs deux mains inactives.
Dîner d'anniversaire, ô combien mémorable!
La Fontaine aurait pu en tirer une fable.
L'inconvenance, en moi, provoque la satire.
Invitée, je restais sidérée, sans mot dire.
Comment peut exister l'extrême tolérance
De parents qui renoncent à mettre en balance
Les devoirs et désirs de leurs adolescents?
Seraient-ils devenus tout à fait inconscients?
Le père diligent, semblant peu dérangé,
Veillait à voir chacun occupé à manger.
Nul n'exprimait de joie.Trois jeunes et pas de rires!
Celle qu'on honnorait se forçait à sourire.
Quand il sera trop tard pour enrayer le mal,
Qui alors s'en plaindra?Tout semblera normal.
L'aberration sera devenue un fléau.
Ô les grâces reçues, le sublime, en cadeau!
21 octobre 2012
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