Par cent fois la bêtise sans limites et sans nom,
L’espoir anéanti pour la volonté de comprendre
Je me trouve trahi comme l’obligé de tout rendre
Oui, mais … J’en suis encore à m’accrocher à la raison
Dans le grand repoussoir de toute chose qui rassemble
Je ne vois que misère et déchéance de l’esprit
Quand les différences font leur vil commerce à tout prix
C’est à l’évidence l’escroquerie du vivre ensemble
Je n’ai ni l’aisance d’un présent à le consommer
Ni l’envie de vivre la mal donne des décadences
Fervent de l’argent-roi au point d’en vomir l’indécence
Ou fervent de croyance à nous maudire d’exister
J’ai pour identité tout ce qui m’accorde une place
Dans l’histoire véritable au fait des chemins incertains
Cette fleur de chérir à jamais écarlate par lien
Ainsi dit chair et sang, et par amour qui tout surpasse
Etre et puis ne plus être, résume mon propos sérieux
Le voulant utile, juste, à colporter cent prodiges
Tant qu’il est temps des yeux qu’un cœur d’innocence dirige
Avant qu’ils ne se taisent entre l’au-revoir et l’adieu
Personne ne gagne quand toute raison s’abandonne
Quand bien même le face à face avec de grandes peurs
Quand bien même cent fois hélas ce qui fait nos douleurs
Ainsi soit décuplée la force de ceux qui pardonnent
La vie est une lutte où il vaut mieux entretenir
Un esprit tenace et patient, et tout autant flexible
Pour définir et entreprendre un nouveau tout possible
Hors des appréhensions de tout ce qu’on ne peut tenir
Il n’est rien de la vie à soumettre à ce qui enchaîne
Je me la fais libre par devoir de mémoire et par choix
Par raison imparable au dire de ce que je dois
A mon peuple d’amour chaque fois que la vie m’emmène
Je ne suis pas du monde où se déglinguent les cerveaux
Je ne peux aller bien que parmi des gens qui inclinent
Au pouvoir de tout dire et à connaître tous les signes
Des sentiments immanquables du berceau au tombeau
Je ne suis pas le seul pour qui la vie est tant précieuse
Cet art innombrable du sens et du sacré en nous
Avec tant de correspondances tout autour de nous
C’est toujours vers demain la voie de l’action généreuse
Par cent fois la bêtise sans limites et sans nom,
Certains nous font guerre par arrogance identitaire
Mais au nom des enfants, je vous prie en des heures claires
Par force de l’esprit à l’accrocher à la raison
© Gil DEF - 17.10.2012
- Manifestement cherche-monde -
Commentaires
Bonjour amis des Arts et Lettres,
Je tenais à remercier Monsieur Robert Paul pour le signalement de ce texte et les dix-sept personnes qui ont marqué leur passage d’une appréciation positive. C’est là un réel et fort encouragement pour moi et pour poursuivre en écriture…
Bonne fin de journée. Amitiés. Gil
Bonjour Barbara
Effectivement, il est fort utile d’insister sur le fait que les droits et les libertés que nous pouvons avoir aujourd’hui n’ont pas été donnés mais effectivement conquis par les luttes populaires et souvent au prix du sang et des larmes. Il est fort utile de rappeler aussi que rien n’est jamais acquis dans ce domaine.
Depuis quelques décennies, bien des gens dans nos pays se sont laissés bercés par un certain confort de vivre, et les illusions démocratiques, et n’ont pas vu les pièges tendus dans une quantité de réformes qui mettent à mal bien des droits et des libertés essentielles au nom de la modernité et de la mondialisation. Effectivement comme vous le dites, il est grand temps de se réveiller, de faire marcher les cerveaux, de ne pas prendre tout ce qu’on nous dit pour argent comptant, et de prendre conscience que l’histoire ira dans le sens où les forces seront les plus fortes. J’espère en tout cas que ce sera vers la renaissance des forces de l’esprit, du courage, et de la générosité.
Bonne fin de journée. Amitiés. Gil
Cher Gil,
En effet, chaque bond en avant dans l'Histoire fut le résultat d'une prise de conscience des peuples et de leurs combats.
Espérons qu'après ce fameux bond en arrière depuis quelques dizaines d'années, se produise une réaction salutaire. Il est grand temps.
Barbara
Bonjour Michel
Effectivement, il y a bien des réalités et des raisons objectives qui réclament des changements fondamentaux dans le fonctionnement des sociétés humaines. Tout le problème, c’est aujourd’hui de mettre en marche et de rassembler les bonnes volontés et les imaginations pour concevoir autre chose que des sociétés basées sur des rapports de domination et de soumission, et sur un productivisme outrancier et incohérent qui ne profite pas à la majorité des gens et qui plus est gaspille gravement les ressources naturelles, pollue tout ce qui nous est vital.
Bonne fin de journée. Amitiés. Gil
Bonjour Barbara
Je suis évidemment touché de la grande attention que vous avez portée à mon texte. Je suis d’autant plus heureux que votre commentaire reprenant certains de mes vers me fait penser que j’ai réussi à me faire comprendre à propos de choses qui me semblent essentielles.
Effectivement, je suis à contre courant d’une certaine élite internationale qui compte sur la paupérisation matérielle et culturelle des populations laborieuses pour mieux affirmer son pouvoir hégémonique et tout-puissant. Je le suis d’autant plus que cela risque de nous entraîner en des aventures détestables, comparables à celles d’un XXe siècle de bien sinistre mémoire.
Je ne suis pas le seul à évoquer pour le XXIe siècle la possibilité d’une alternative à ça, la possibilité d’une nouvelle renaissance, mais il est évident que cela ne sera pas sans rétablir la place de la réflexion et pas seulement dans l’éducation, sans une grande mobilisation des capacités positives des esprits et des générosités de cœur. Certes, vous le savez comme moi, il y a beaucoup de chemin à faire encore, mais nous pouvons répondre : y a-t-il un quelconque changement dans l’histoire humaine qui se soit fait en un jour, par hasard ou par magie.
Bonne fin de journée. Amitiés. Gil
Bonjour Jacqueline
Effectivement, la seule réponse que l’on puisse apporter à l’absurdité, c’est la réflexion et l’imagination, tout ce dont est capable le cerveau mobilisé pour agir dans l’intérêt de chaque vie humaine… J’apprécie ton commentaire positif.
Bonne fin de journée. Amitiés. Gil
Bonjour Valériane
Peut être bien qu’il est important de se demander de façon précoce cette question : qu’est-ce que je fais sur cette Terre ? … sans que ça provoque une panique excessive, un mal être durable, un repli en immaturité. Tout le monde n’a pas les mêmes chances de pouvoir le faire ainsi parce qu’il faut pour ça quelques solides repères, des exemples et des appuis de l’entourage. Je puis dire que j’ai eu des avantages certains dans ma parenté aimante et courageuse et n’exigeant rien de moi si ce n’est d’être honnête et le plus heureux possible dans mes choix.
Peut être bien qu’il est aussi important de se reposer cette question à intervalles réguliers et de ne pas se laisser déborder par l’activisme et ses fonctions parentales et sociales. Quand on ne le fait pas, je sais que ça se paie cher parce qu’on se retrouve vite en discordance avec son entourage, avec le monde et surtout en perte d’estime avec soi-même difficilement avouable et supportable.
Etre, me semble avoir au moins deux faces. La première, c’est prendre, prendre en compte son héritage, être, c’est donc de ce côté ce qui fait son humilité. La seconde, c’est donner, donner si possible le meilleur de ce qu’on a reçu, c’est de ce côté ce qui peut faire son ambition et pourquoi pas sa fierté.
Peut être bien qu’à mon âge, je suis plus du côté de donner … Et que dire sinon que je suis touché si on peut mettre l’image d’une source ou d’une fontaine pour ce que je produis…
Bonne fin de journée. Amitiés. Gil
Bonjour Nicole
Pendant des années, j’ai affiché dans mes classes cette expression « réfléchir avant d’agir » à l’intention de quelques centaines d’enfants et des jeunes instituteurs et institutrices qui y sont passés. J’ai insisté mille et mille fois sur l’importance de savoir utiliser cet outil formidable qu’est le cerveau dont nous ne connaissons pas encore toutes les possibilités.
Malheureusement, au fil du temps, j’ai constaté que la société prônait tout le contraire au nom de la jouissance des performances en tout domaine. Cette époque idolâtre la facilité, le tout immédiatement accessible, et l’optimisation de l’action sans réflexion. Elle tend de plus en plus à débrancher les cerveaux, à les aliéner en une multitude de tâches répétitives, programmées, souvent simultanées, totalement dépendantes de machines que l’on prétend d’intelligence suprême. Les effets de ça sont dévastateurs notamment parmi une partie de la jeunesse qui trouve désormais ringard de lire et de réfléchir, et qui ne sait même plus ce qu’est exister. Aujourd’hui, face aux comportements stupides, arrogants, violents de certains, je me demande parfois depuis combien de temps ils n’ont pas exercé leur cerveau à des réflexions d’importance. Effectivement, il serait grand temps de refaire fonctionner les cerveaux au niveau de chacun et partout au lieu de bavasser sans fin sur les discriminations culturelles, les crises identitaires, le contenu à mettre dans la morale sociale.
Je vous remercie de votre commentaire agréable et pertinent.
Bonne fin de journée. Amitiés. Gil
Bonjour Joëlle
A travers mes textes, je pense dire que ce serait tort de ne pas voir le monde qu’il est et non pas comme les médias veulent bien nous le montrer, exploiteurs des émotions et des peurs, fossoyeurs des informations par précipitation et par manque de travail d’investigation. Je pense surtout dire que ce serait un tort de ne pas faire la part des choses entre ce qui ne va pas dans le monde et ce qui porte l’espoir d’une alternative pour un monde meilleur. J’incite chacun à réfléchir et puis à agir et non pas à donner au misérabilisme, à se lamenter de façon perpétuelle, à sur-jouer le seul rôle de victimes et à se déglinguer le cerveau à grands coups de fatalisme à propos des erreurs et des fautes de l’espèce humaine.
Je pense dire aussi que je ne me plains pas de ma vie personnelle, fusse-t-elle modeste sur le plan matériel, et surtout chargée de bien des peines et de pertes irréversibles. De cette façon de penser j’en rends grâce à mon peuple premier et le plus cher, à savoir ma parenté qui est un ensemble de vies infiniment plus difficiles et compliquées que la mienne, si l’on pense le XXe siècle, les guerres et les conditions des familles ouvrières. Que devrais-je fuir ? J’ai heureusement en ma vie des ressources d’esprit et de liberté pour trouver ce que j’aime et dans la tempérance et dans la lutte. Peut être bien que j’ai la chance d’être ici en France, et ne pas m’inventer des problèmes que je n’ai pas. Peut être bien que je n’aime que les rêves qui ont des possibilités de se réaliser et qui ont déjà leurs iles dans la réalité, mais là n’est qu’un choix personnel dont je peux faire mes jours de fête.
Bonne journée. Amitiés. Gil
Dans un monde déchaîné on opprime, on endoctrine, on bâillonne, on illusionne, on enchaîne, on passe indifférent, on consomme pour être, paraître, des voix s'élèvent, puisse du berceau au tombeau, du tombeau au berceau se transmettre un message d'espoir et de lucidité et former une chaîne d'amour et de fraternité.