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puisque j'y habite...

"ABYMES "... D'ANNECY

 

 

Rocaille de fleurs en clairière

blottie près de son lac en source de fraîcheur

et de lumière

 

Ile sans océan

chantournée de soie d'eau

soutache à l'italienne

 

Entrez  dans la cluse entrouverte

à l'abri du vent si souvent

et de la pluie sous les arcades

pierres anciennes

Tables de mémoire  éternelle

 

Rousseau, François de Sales, tant d'autres

des vieux quartiers ont foulé le pavé

l'air en reste embaumé votre cœur le saura.

 

Elle vous surprendra soudain 

moderne en son quartier de verre

ses transparences sur cinémas

ses conforts de néons

Accords du dernier millénaire 

Artifices nés  d'aujourd'hui

 

Mais  retrouver  serein la charmante terrasse

blottie derrière un pont fleuri de géraniums

rival en cascatelle  avec le flot du Thiou

vantant sa promenade.

 

Vous installer,

prendre un verre . . .

 

 

 

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12272744683?profile=original« Les faux-monnayeurs «  est un roman d'André Gide (1869-1951), publié à Paris partiellement dans la Nouvelle Revue française de mars à juin 1925, et en volume chez Gallimard la même année (mis en vente en février 1926).

 

Gide rédige son roman, auquel il a commencé de travailler dès 1919 et dont l'idée est plus ancienne encore, entre octobre 1921 et juin 1925. Il s'agit, de l'aveu même de l'auteur, du seul «roman» qu'il ait composé, ses autres ouvrages de fiction étant des «récits» ou des «soties». Les Faux-Monnayeurs constituent pour Gide une sorte de testament littéraire: «Il me faut, pour écrire bien ce livre, me persuader que c'est le seul roman et le dernier livre que j'écrirai» (Journal des «Faux-Monnayeurs», 1927).

 

 

Première partie. «Paris». Le jeune Bernard Profitendieu, ayant découvert par hasard qu'il est un bâtard, quitte le foyer familial. M. Profitendieu, juge d'instruction, après une conversation avec son collègue Molinier - le père du meilleur ami de Bernard, nommé Olivier - au sujet d'une affaire impliquant des mineurs, rentre chez lui et trouve la lettre d'adieu de Bernard. Ce dernier vole, à la gare Saint-Lazare, la valise d'Édouard, écrivain et oncle d'Olivier. Vincent, le frère aîné d'Olivier, a eu une aventure amoureuse au sanatorium de Pau avec Laura, épouse de Douviers. Laura et Vincent sont maintenant à Paris et la jeune femme est enceinte mais Vincent ne l'aime plus. Il est désormais l'amant de Lilian Griffith que son ami Passavant, un écrivain à succès, lui a fait connaître. Édouard est venu à Paris car il a reçu un appel de détresse de Laura. On apprend dans le journal d'Édouard - trouvé par Bernard dans la valise - que celui-ci et Laura partageaient de tendres sentiments, mais que la jeune femme a pourtant épousé Douviers sur les conseils d'Édouard. Bernard décide d'aider Laura et lui rend visite. Édouard fait la connaissance de l'adolescent et l'engage comme secrétaire. Pendant ce temps, Passavant propose à Olivier de diriger une revue littéraire. Un vieux professeur de piano, La Pérouse, charge Édouard de rechercher son petit-fils Boris en Suisse.

 

Deuxième partie. «Saas-Fée». Bernard, qui a accompagné Édouard et Laura à Saas-Fée, en Suisse, écrit à Olivier et lui raconte leur rencontre avec Mme Sophroniska, sa fille Bronja et Boris. Édouard cause de ses projets littéraires avec ses compagnons et note la présence d'un certain Strouvilhou. Bernard avoue son amour à Laura mais celle-ci le repousse. Édouard décide de placer Boris dans la pension Vedel-Azaïs où Bernard est embauché comme surveillant. Olivier, quant à lui, est devenu le secrétaire de Passavant.


Troisième partie. «Paris». Georges, le jeune frère d'Olivier et de Vincent, écoule avec ses amis de la fausse monnaie. Strouvilhou, un anarchiste, est à la tête de l'affaire. Bernard devient l'amant de Sarah Vedel, la jeune soeur de Laura. Olivier tente de se suicider. Édouard et Olivier s'avouent et partagent enfin un amour qu'ils éprouvent depuis longtemps l'un pour l'autre. Édouard commence à rédiger son roman. Laura retourne auprès de son mari. Vincent tue Lilian. Boris apprend par une lettre que celle qu'il aime, Bronja, est morte. Les élèves de la pension Vedel, qui martyrisent Boris, imaginent une cruelle plaisanterie à l'issue de laquelle le jeune garçon, victime consentante en raison de son désespoir, est tué. Georges se repent et est pardonné. Bernard réintègre le foyer familial.

 

L'intrigue des Faux-Monnayeurs, tout comme celle des Caves du Vatican, le roman précédent de Gide, est fort complexe. Elle se présente comme une sorte de vaste système combinatoire dont les divers éléments finissent par se rassembler, au gré de coïncidences multiples. Peu soucieux de vraisemblance et de réalisme, Gide réalise une composition subtile et stylisée - l'écrivain Édouard veut présenter dans son ouvrage l'«effort pour [...] styliser la réalité» - qui remet ironiquement en question la tradition romanesque. L'entreprise gidienne participe des interrogations du moment relatives au genre romanesque et procède d'un refus identique à celui que l'on trouve exprimé en 1924 dans le premier Manifeste du surréalisme d'André Breton. A bien des égards, les Faux-Monnayeurs, roman qui porte en lui la contestation du roman, sont, selon la formule de Sartre, un «antiroman» et annoncent le Nouveau Roman.

 

Construction compliquée dont l'Art de la fugue de Bach offre une métaphore - «ce que je voudrais faire, c'est quelque chose qui serait comme l'Art de la fugue», dit Édouard -, les Faux-Monnayeurs requièrent une active collaboration de la part du lecteur. Gide note dans le Journal des «Faux-Monnayeurs» qu'il n'écrit «que pour être relu»; il précise qu'il entend «s'y prendre de manière à lui [le lecteur] permettre de croire qu'il est plus intelligent que l'auteur». Ainsi le système narratif propose souvent une sorte de duplication légèrement décalée des péripéties: trois adultères, deux duels et trois suicides sont par exemple relatés; Bernard écrit à Olivier qu'il est le secrétaire d'Édouard et Olivier écrit à Bernard qu'il est celui de Passavant; la nuit que passe Olivier avec Édouard est aussi celle que Bernard passe avec Sarah. Ce procédé de variation vaut aussi pour les personnages, souvent redoublés: il y a deux romanciers (Édouard et Passavant), deux grands-pères (le vieil Azaïs et La Pérouse), deux bâtards (Bernard et l'enfant de Laura). En outre, les faits parviennent au lecteur par le biais de multiples points de vue: «L'indice de réfraction m'importe plus que la chose réfractée», écrit Gide à R. Martin du Gard le 29 décembre 1925. A travers dialogues ou missives, les personnages deviennent temporairement narrateurs, si bien qu'un même fait peut recevoir divers éclairages, simultanés ou successifs: l'aventure amoureuse de Vincent et Laura est racontée par Olivier à Bernard, par Lilian à Passavant, puis dans des lettres de Bernard à Olivier, de Lilian à Passavant... L'intrigue se nourrit également de divers modèles littéraires. Avec Bernard Profitendieu, qui quitte le giron familial pour découvrir l'existence et accéder à la constitution de sa propre identité à travers les événements dont il est témoin, les deux professions qu'il exerce et les deux femme qu'il aime, les Faux-Monnayeurs tracent le parcours d'une initiation et rappellent le roman d'apprentissage. De plus, les différentes intrigues amoureuses qui se nouent octroient une large place à l'aventure sentimentale. Enfin, l'énigme de la bande des faux-monnayeurs, résolue grâce à la découverte progressive de divers indices, confère au livre des allures de roman policier.

 

Complexes tant par les faits qu'ils relatent que par les procédés narratifs dont ils usent, les Faux-Monnayeurs trouvent en partie leur centre dans le personnage de Boris - «Tout aboutit au suicide du petit Boris; directement tout y amène» (lettre à Martin du Gard, 9 juin 1925) -, de même que les Caves du Vatican avaient Amédée Fleurissoire pour «carrefour». Toutefois, Gide précise ailleurs que le coeur du roman est bien plutôt à chercher dans la construction en abyme sur laquelle il est fondé: «Il n'y a pas, à proprement parler, un seul centre à ce livre, autour de quoi viennent converger mes efforts; c'est autour de deux foyers, à la manière des ellipses, que ces efforts se polarisent. D'une part, l'événement, le fait, la donnée extérieure; d'autre part, l'effort même du romancier pour faire un livre avec cela. Et c'est là le sujet principal, le centre nouveau qui désaxe le récit et l'entraîne vers l'imaginatif» (Journal des «Faux-Monnayeurs»).

Roman dans le roman et roman du roman, l'oeuvre d'Édouard, qui s'intitule les Faux-Monnayeurs, tout comme celle de Gide - celui-ci refuse toutefois qu'on le confonde avec son personnage -, est au service d'une méditation sur la problématique frontière entre la réalité et l'imaginaire. Le roman d'Édouard aura en effet pour sujet «la lutte entre les faits proposés par la réalité, et la réalité idéale». Gide note dans son Journal, le 20 décembre 1924, une remarque qui pourrait s'appliquer à nombre de personnages des Faux-Monnayeurs: «Le monde réel me demeure toujours un peu fantastique [...]. C'est le sentiment de la réalité que je n'ai pas. Il me semble que nous agissons tous dans une parade fantastique et que ce que les autres appellent réalité, que leur monde extérieur n'a pas beaucoup plus d'existence que le monde des Faux-Monnayeurs.» En outre, le procédé de la mise en abyme permet au roman de se commenter lui-même. Ainsi, l'effort pour «styliser» la réalité que se propose de fournir Édouard, Gide le met en oeuvre dans les Faux-Monnayeurs. Le cadre romanesque, jamais décrit, réside entièrement dans le pouvoir mythique ou symbolique des noms de lieux. Les personnages sont eux aussi l'objet d'une sorte d'abstraction dans la mesure où ils n'existent que par leur voix: «J'ai cherché l'expression directe de l'état de mon personnage - telle phrase qui fût révélatrice de son état intérieur - plutôt que de dépeindre cet état» (Journal des «Faux-Monnayeurs»).

 

Les Faux-Monnayeurs sont le roman de la crise du roman mais aussi de la crise de la jeunesse, ou plutôt d'une certaine jeunesse, intellectuelle et bourgeoise, partagée entre ses valeurs chrétiennes et nationales et la tentation de l'anticonformisme et de la révolte. Plus largement, l'oeuvre aborde des sujets chers à Gide et déjà présents dans les romans antérieurs: la famille, la religion, le bien et le mal, la sincérité, la liberté et, on l'a vu, le rapport entre la littérature et le monde réel. Elle porte cependant plus loin que les ouvrages précédents deux composantes que ces derniers contenaient en germe: l'une, formelle, est le procédé moderne de la mise en abyme; l'autre, thématique, est l'expression directe de l'homosexualité.

 

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JADIS

JADIS, NULLE PART ET MAINTENANT

 

A l'horizon hypothétique du soldat fourbu. Romain

Ou Herbert peut-être, godillots baillant aux corneilles, crottés

Lassés de cheminements incertains, de la Somme au pays Lorrain,

Se dessine leur destin obscur par le clairon sonné.

 

L'ondée câline s'annonce sur la pourpre colline

Zébrée par le vol des corbeaux aux becs belliqueux.

Le caracol surpris par la rude fraîcheur se remet en coquille,

Prenant son parti d'espérer en un moment plus heureux.

 

Les entrailles de la terre épuisée ont mauvaise mine.

Trouée de toute part sous les assauts puissants de la cheddite.

Violée sans détour ni vergogne pour qu'elle abandonne son opaline

De son ventre assailli, flétri, et crache ses précieuses pépites.

 

La trappe béante du trou noir, aspirateur cosmique

Piège l'esprit humain constellé de folles utopies

La nature intelligente par essence, réfutant la causalité Déiste

Se suffit à elle-même pour vibrer à l'infini.

 

« Dieu est mort » déclama Nietzche, atteint de lucidité soudaine.

Inutiles sont les massacres d'innocents proférés en son nom.

Maintenant, peut-être, homme, tu vis seul et dois oublier ta peine.

Bénis cette sphère unique et bannis le talion.

 

Jadis et naguère, parallèlement, est-il mort le poète,

Que ses vers  ne circulent plus en nos bouillantes veines

Rabougries et exsangues de mots à la sonie parfaite

Qui résonnaient en un vieux temple antique en l'honneur de Verlaine ?

 

 

Raymond MARTIN

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AXEL

AXEL

 

Rien de saint dans la démarche des chats de Paul,

A l'affût des rats nichés sous les tréteaux

De la cantatrice chauve braillant ses airs frivoles,

Vers la foule en écoute des fadaises et des « do ».

Ostinato métallique de la clarinette mélo.

 

Ragots ! S'écria le chef d'orchestre ulcéré de colère,

Dont la baguette s'engouffre dans le trombone à coulisse.

Carmen ne doit pas mourir pour ses instants frivoles.

Au diable la passion éphémère, que l'être s'assouvisse.

Et le tambour excité roule tel un cigare.

 

L'après-midi, aphone, le ténor au regard félin,

Est à la recherche du « la » comme finalité de son rêve.

Tragiques moments aux tonalités d'airain.

Semées au gré du vent tel le sable fin sur la grève.

 

Axel, en quête du savoir et des arcanes d'antan,

Porte à ses lèvres la coupe mortelle

Que la glaciale Sarah lui offre d'un élan sublime,

Vers la destinée des deux amants,

Pour l'adieu d'ici-bas vers la révélation éternelle.

 

Raymond MARTIN

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LE PHARE ET LA RAISON

LE PHARE ET LA RAISON

 

Porte vermoulue entr'ouverte au soir

D'où flamboient des raies de chandelles,

Lueurs d'espoirs du lecteur de nouvelles

Attentif aux ragots du glacial grimoire.

 

Un marque page coincé entre les mots

Retient son souffle interrogatif au terme « sarcophage »

Craintif qu'il est de la marche des chameaux,

Le long du Nil où s'étirent des roseaux hydrophages.

 

Ne disperse pas tes pensées en paroles inutiles

Suggéra un sage égyptien, face au délire de Pharaon

Car de la diversité, l'Unique est intangible.

Foutaises, s'écria l'Oracle ! Il en perdit la raison.

 

« Après la nuit, le jour, parole d'Oracle ! »

S'écrie l'homme barbu à la foule en délire,

Fier qu'il est de sa sentence, sans miracle.

Mais déçue, la foule l'enfouit dans le sable.

 

Foi de philosophe, un marque page coincé,

Fût-il quelque part près du Nil,

Ne présage rien de bon sous ce ciel étoilé.

Etrange endroit pour jouer l'imbécile.

 

Il n'est nulle part que l'esprit n'atteigne.

Une molécule de vie imprégnée de félicité,

Frisson mystique et magnanime de l'universel règne

Au sortir de la torpeur de l'être calomnié.

 

De l'Oracle digéré, surgit un point d'eau fraîche.

Trahisons, suspicions, guerre. Pour qui sera ce point tragique ?

Parents, cousins, amis s'envoyant des flèches,

Juraient par Dieu ne vouloir de ce combat inique.

 

Byzantines, grecques ou romaines, les voiles érigées

Ornaient l'immensité bleutée de la mare-nostrum.

Myrtes et pacotilles voguaient contre vents et marées,

Disputées pour parfaire l'insolente aisance de Rome.

 

Alexandrie, phare prolifique de Méditerranée

Para de ses feux les jeux du vent, des vagues et de la mer :

Fortes et juvéniles émotions de jeunesse de Ravel

Et de Trenet plongeant sans retenue dans la féerie du jardin extraordinaire !

 

Raymond MARTIN

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EOLE

EOLE

 

Dans le néant profond de nos paroles,

S'envolent les mots en farandole.

Sont dispersées au vent les pensées habiles

En vaines paroles inutiles.

 

Fumées des critères aux cratères d'Italie,

Pain, amour et fantaisie.

Demeure mon âme sur le glacial Ventoux,

Le Dieu Eole y souffle son courroux.

 

De la fraîcheur du moulin de Maussane,

Au moulin de Daudet disparut le petit âne.

Timide et calme, Maillane la provençale

Se pare de neuf pour honorer Mistral.

 

Il n'y a plus d'escarbilles

Dans la plaine bigarrée des Alpilles.

Dans le néant profond de nos dialogues

Disparut le nerveux pinceau de Van Gogh.

 

 

Raymond MARTIN

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Sur les sandales de tes pas.

Sur les sandales de tes pas, mon aimée,

Je posais mon pied menu, pour grandir de toi,

Et marcher sur tes durs sentiers, affamée,

De partager tes souvenirs avec émoi.

 

Ton manteau noir montait la côte du partir,

Jusqu’au chez toi non loin des châtaigneraies,

Nous séparant, désolation du repentir,

D’avoir dans tes cheveux blancs tracé des raies.

 

Tu te retournais sans cesse vers l’enfant blond,

Aux yeux bleus azur et griffes de tigresse,

Qui tous les jours s’impatientait, tournait en rond,

Pétillante de joie, pleine d’allégresse.

 

Les signes de la main et de la menotte,

S’échangeaient, hou hou, jusqu’enfin ne plus se voir,

Je rentrais triste tête de gelinotte,

Craignant à chaque fois de ne plus te revoir.

 

Les années passaient sur ton dos qui courbait,

La ligne du temps m’échappait et l’image,

De la séparation peu à peu se gravait,

Dans la montée de la côte de l’âge.

 

La douleur à l’avance de ton sourire,

Absent de ma vie à jamais, jour fatal,

Du chagrin pesant que mon âme soupire,

Me déchirait déjà le cœur de son signal.    

 

Les jours ont séchés ton corps usé de vie,

Vaine, je te regardais mourir pas à pas,

Mèmère t’accompagner j’avais envie,

De me coucher, sur les sandales de tes pas.

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L'écriture est un dessin.

 

Pendant longtemps, on a cru le dessin, apanage de l'artiste. Lui seul pouvait entreprendre le délicat travail de l'ébauche et parachever son ouvrage en un chef d’oeuvre pour le plaisir des yeux. Pourtant, le peintre ou le dessinateur ne sont pas les seuls à donner vie au papier, au tableau ou à tout autre support d'ailleurs...

 

Au fil des phrases, le texte crayonne les traits, les courbes et la couleur des mots car au bout du compte, le lecteur se fait sa propre esquisse du contenu. Un contenu qui certes, demeure identique pour tout le monde mais qui selon l'inventivité du moment et l'attrait du lecteur, deviendra image ou suite d'images plus ou moins explicites. Cela peut passer par les traits de caractère des personnages, par les multiples courbures d'une histoire à rebondissements, par la tonalité d'une ambiance : Du bleu au gris les jours de pluie, du rouge au noir : amour ou désespoir.

 

Qui mieux que l'écrivain peut vous donner une vue de ce qu'il écrit ?

 

Les lettres se font points et placés côtes à côtes, définissent les formes et les lignes que constituent les phrases. Le texte incite tout naturellement à l'élaboration d'une fresque de l'esprit, résumant nos acquis au moment ou nous cessons de lire. Et bien que virtuelle, cette composition artistique n'en reste pas moins en constante évolution jusqu'à ce que l'ode prenne fin, ou que se referme le bouquin.


La prochaine fois que vous lirez un livre, prenez le temps de fermer les yeux... Prenez le temps de regarder le paysage estampillé par l'auteur. Pages après pages, observez cette aquarelle prendre forme en devinant le pinceau de l'écrivain caresser le mouvement et l'instant. Car lire un roman, un poème, une pensée philosophique, c'est aussi une magnifique façon de tisser mentalement la toile construite en de multiples dimensions, et dont les caractéristiques semblent s'entrecroiser au fur et à mesure que progressent les interlignes. In fine, l'illustration de l'artiste donne un aperçu mais l'écriture quant à elle, crée l'animation, fait bouger l'imaginaire.

 

Alors oui, l'écriture est un dessin.

 

 

A découvrir sur www.imagine-revuedart.com

 

 

Henri Collignon,
Auteur de « Retournements », paru aux éditions Baudelaire.
ISBN 978-2-35508-468-3

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Tempêtes, naufrages et sauvetages en mer

Au Musée Eugène Boudin à Honfleur jusqu’au 31 octobre 2011 à l’occasion du 150ème anniversaire de la Société des Marins.

La mer, ses dangers, l'inconnu, l'aventure qu'elle représente, ou la dureté de ses métiers, a inspiré beaucoup d'artistes.

Les histoires de naufrages sont ainsi très présentes. Les bateaux rencontraient régulièrement des récifs, et certains de ces accidents n'en était pas. Pendant des siècles, des histoires d'habitants naufrageurs ont circulé, notamment en Bretagne. Des lanternes étaient accrochées aux vaches et aux ânes, pour attirer les navires, et faire croire à des phares ou des appels... Une fois échoués sur la plage, les victimes et cargaisons étaient pillées. Au XIIème siècle, le duché de Bretagne a même inventé un "droit de bris" : l'embarcation ou ses restes qui échouaient sur la plage d'un seigneur lui revenaient. Ce qui aurait poussé certains à provoquer les accidents...

(Document Culturebox)

 

 

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La belle saison

 

img22201y3.jpg 

Chaque année, tous les gens et surtout les enfants

Sont heureux en voyant arriver le printemps.

C’est qu'après le printemps, il fera chaud longtemps.

La chaleur au soleil et la fraîcheur de l’eau,

La détente à la ville ou mieux à la campagne,

Le gazon reverdi et les jardins en fleurs,

Les voyages parfois très loin de la maison,

                                             Ah l'été!Quelle belle saison!

 

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Ottenby

Le sud du sud de Öland, son phare blanc et ses moutons noirs. La brume au petit jour qui dévore le silence.. 

 Très belle impression qui devrait servir mon travail du jour. Vendu 2 peintures hier, ouf il n'y a pas que des touristes suçeurs de ice cream.. mais ici aussi de réels amateurs d'art.. On les distingue assez vite au temps qu'ils passent devant certaines peintures. Encore une aquarelle faite hier, à toute vitesse comme passe l'ombre  de l'oie sauvage..

Comme toutes les aquarelles, de ce futur carnet  de voyage, les peintures sont faites au retour de ballades et pas sur "le motif"

gegout© adagp2011SDC10422

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Quelques citations de mon grand-oncle...

Les arbres aux racines profondes sont ceux qui montent haut.

 

Les cinq doigts de la main ne sont pas tous égaux.

 

Chaque année, le rossignol revêt des plumes neuves, mais il garde sa chanson.

 

Le soleil semble se coucher dans un verre de tavel aux tons rubis irisés de topaze. Mais c'est pour mieux se lever dans les cœurs.12272746080?profile=original

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LE TEMPS DE L'ENFANCE

12272745874?profile=originalLes êtres humains ont besoin d'aimer.... Ce bébé chinois bien propre bien habillé  au sourire moqueur !!mais qu'il ne faut pas trop toucher . Le son et la paille sortent en pluie de son ventre et de ses articulations, son corps et sa tête  en papier maché sont devenus trop blanc car il lui fallait une restabilité pour s'asseoir ainsi sur la soie du coussin dans le salon
Il fût en son temps un ami fidèle .....un confident  et les sensations sont revenues en  relisant un vieux livre retrouvé "Jane Eyre" de Charlotte Brontë  un régal de nostalgie romantique je vous citerai  Amis un passage  dans le groupe "Que lisez - vous "
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administrateur théâtres

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 "Pensez-vous, Maître qu'il ne faut pas rire? "(Adso)

 

Le titre « Le nom de la rose »  fait rêver certes mais n’est pas une des clés du roman d’Umberto Eco.  Le premier titre, « l’Abbaye du Crime » eût été bien plus approprié mais ne fut pas accepté par son éditeur, étant trop explicite ou trop polar.   Eco choisit alors  « le nom de la rose » parce que cela sonnait bien, cela fait moyen âge, mystère, inaccessibilité, …labyrinthe ?

 

Dans cette création mondiale sur scène, dont le texte a été soigneusement revisité par Umberto Eco lui-même,  on retrouve un concentré de l’aspect divertissant du roman détective : introduction, intrigue, conclusion. Les  détails de la mise en scène magistrale et des costumes nous plongent dans l’époque avec des allures de grand spectacle, tout en frémissant sous la  parole silencieuse des pierres et  le charme mystique des ruines de l’abbaye de Villers-la Ville. Car elle est bien plus qu’un décor !

 

 La deuxième partie du spectacle, située au cœur de l’Abbatiale  vous coupe le souffle : nous plongeons dans la dictature de l’église et  l’obscurantisme comme si on y était. Le fanatisme religieux et le cynisme de l’inquisiteur Bernado Gui,  rival de Guillaume  et personnage historique, est un morceau d’anthologie. Le spectateur  est totalement révolté par sa manière tronquée d’aborder le procès des malheureux  Salvatore et Rémigio,  tous deux inculpés sans preuves, où l’inquisiteur ne s’encombre d’aucune vertu de l’église, ni charité, ni  pitié, ni même de sens de la justice. Scène inoubliable et forte.

 

 Et surnage l’éblouissement des citations  d' Umberto Eco. Ses références littéraires grésillent dans tous ses personnages. Des références à Lucien, St Thomas d'Aquin...

Le personnage de Guillaume de Baskerville est inspiré à la fois de Guillaume d’Ockham, moine franciscain, célèbre rationaliste et disciple de Roger Bacon, et du célèbre détective Sherlock Holmes du roman d'Arthur Conan Doyle « The Hound of the Baskervilles ». Selon sa théorie, les hypothèses les plus simples sont les plus vraisemblables, principe de base des sciences et de l’art du détective.   « Il ne faut pas multiplier les explications et les causes sans qu'on en ait une stricte nécessité ».

 Le novice Adso est un raccourci phonétique du Docteur Watson qui pose sans relâche des questions très astucieuses à son maître.  

 Jorge de Burgos, le  vénérable personnage aveugle, gardien du livre interdit, est directement inspiré de l’écrivain argentin Jorge Luis Borges.

 La bibliothèque, construite comme un labyrinthe complexe magnifiquement décalqué sur les ruines dans la troisième partie du spectacle, est un personnage en soi. Représente-t-il l’importance de ce trésor qu’est notre culture, l’importance du mystère, comme à Stonehenge ou à Chartres? Représente-t-il la complexité de l’univers, celle de notre spiritualité ?  

Le risque que cette bibliothèque mythique prenne feu, confrontée à la folie humaine, est grand. A chacun de choisir son chemin dans ce labyrinthe, outil de méditation, ou de rester en dehors. … Guillaume Baskerville, aidé  son jeune et fidèle assistant, aura jusqu’à la fin la passion dévorante  de découvrir la vérité cachée dans la salle secrète et interdite de la bibliothèque, nommée «  Finis Africae ». Le savoir ne demande-t-il jamais autre chose qu'à être découvert ?

 

Mais surtout on assiste aussi à une excommunication du rire, un enjeu idéologique de première importance au Moyen Age. Jorge de Burgos, la véritable âme de cette abbaye le condamne, ... sans coup férir. A voir! 

Depuis le début, ce  vieillard repoussant et  intransigeant cherche à tout prix à interdire l'accès au livre inédit d'Aristote dans lequel le philosophe grec aurait prononcé l'éloge irrévérencieux du rire. Celui de la vie ?  Jorge de Burgos ne veut pas que les hommes se croient autorisés à rire: il faut, pense-t-il, les tenir ployés sous la terreur. Le rire est source de doute. Le rire, selon lui, anéantirait la crainte de Dieu et amènerait la ruine de L’Eglise.
Le Christ riait-il ? Rien dans ses paraboles ne prête au rire. Dieu voit et punit. Rien de drôle. Le Christ possédait-il, en propre, sa tunique? Une paire de lunettes est-elle ou non un outil du Diable?

Sarah a ri !

Guillaume émettra l'hypothèse que " Le diable, c'est la vérité qui n'est jamais effleurée par le doute".

 

 

Ceci ne manquera pas de nous rappeler un autre polar, moderne celui-ci, très  documenté et divertissant : « le rire du Cyclope » sur le même thème de l’infaillible subversivité  du rire. Et de méditer.  En tous cas cette représentation théâtrale est  une manière d’aborder de façon humoristique et efficace  les conflits intellectuels, religieux et politiques du début du 14e siècle et du nôtre. 

 C’était une première, la mise en place des personnages dans la première partie est un peu rocailleuse surtout avec le personnage loufoque et peu crédible de Salvatore, mais le reste du spectacle devient de plus en plus passionnant. La seule figurante féminine est craquante et les moines idéalement croqués.

 

http://www.deldiffusion.be/prochaines_productions/prochaines_productions.asp

 

 

  • Quand ? Du 13 juillet au 13 août 2011
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la 3d, la déco , le design ..

la 3d, la déco , le design ..

"...Ayant toujours cette passion et cette sensibilité élevée pour la beauté et l'approche artistique, et avec une énorme ouverture sur l'art, jai parvenu il y a quelques années à m'engager dans des études de l'art plastique et avoir une formation professionnelle sur la décoration et le design, 

J'ai démarré par la suite ma carrière par le développement des chantiers particulièrement les hôtels, les villas, les parcs etc. en me lançant surtout sur les projets qui me tiennent vraiment et qui me permettent de transmettre toute ma passion, mon talent, mon savoir faire, et toute mon énergie que jai pour le domaine.

Et durant ces réalisations, jessayais d'introduire plusieurs modes et tendances, souvent sous les thèmes de la simplicité, la chaleur, et de l'harmonie, en tenant un esprit contemporain chargé d'une culture de l'authenticité, mais bien sur tout cela avais du en premier lieu répondre au besoin et goût du propriétaire et de son pouvoir financier. 

Et comblé d'envie dembellir les choses, je n'ai guerre cessé corrélativement de me faire plaisir de créer et réaliser des designs de différentes sorte de meubles et d'objets décoratifs, pourtant restant toujours à la quête de l'idéal et la satisfaction. 

Ainsi, et à travers ces années d'expériences et de créativités que j'ai su faire naître un propre style plein de sens et de l'émotion, un style qui interprète à la fois plasticité et fonctionnalité, avec une perfection de la forme toute en préservant les critères d'esthétique et de la simplicité. ..."
Samir JAMAI
Mission

Le but que nous avions en créant notre équipe était de rendre tous prévu et bien réfléchi afin davoir un résultat sublime et assurer au client un travail de qualités et des produits du bon choix. Alors c'est pour cette raison que nous avons décidé de collaborer avec certaines personnes ayant des compétences et possède chacun deux un savoir faire particulier ou une maîtrise professionnelle dans son domaine que ce soit artisan ou professionnel et travailler en parfaite harmonie grâce au dialogue quotidien pour chaque travail d'intervention .... 

SAMIR JAMAI

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"L'avenir arrivera-t-il?" dans Les Misérables de Hugo

12272745453?profile=original« Les misérables, Oeuvre immense de Victor Hugo, joyau du patrimoine littéraire national, riche en figures assimilées par notre imaginaire ou notre langue, ce roman touffu mais d'une lecture aisée, populaire mais déroutant, est une somme hugolienne: commencé en 1845 sous le titre les Misères - mais sans doute rêvé dès 1828 -, interrompu par les événements de 1848, il est repris en 1860 pendant l'exil. Objet de scandale, il connut dès sa parution un énorme succès, qui ne s'est jamais démenti depuis, entretenu par le cinéma et même, récemment, la comédie musicale.

 

 

Première partie. «Fantine». Jean Valjean, un ancien forçat condamné en 1796, trouve asile, après avoir été libéré du bagne et avoir longtemps erré, chez Mgr Myriel, évêque de Digne. Il se laisse tenter par les couverts d'argent du prélat et déguerpit à l'aube. Des gendarmes le capturent, mais l'évêque témoigne en sa faveur et le sauve. Bouleversé, Jean Valjean cède à une dernière tentation en détroussant un petit Savoyard puis devient honnête homme (livres I-III). En 1817 à Paris, Fantine a été séduite par un étudiant puis abandonnée avec sa petite Cosette, qu'elle a confiée à un couple de sordides aubergistes de Montfermeil, les Thénardier. Elle est contrainte de se prostituer.

Arrêtée à Montreuil-sur-Mer et interrogée par le policier Javert, elle est relâchée sur l'intervention du maire de la ville, le populaire M. Madeleine, directeur d'une fabrique. Il la recueille. Pendant ce temps, un certain Champmathieu, que l'on croit être Jean Valjean, est jugé à Arras. Après un douloureux débat, M. Madeleine, qui, comme le soupçonnait Javert, n'est autre que l'ancien forçat, se fait reconnaître en plein tribunal. Après avoir promis à Fantine agonisante de veiller sur Cosette, il s'échappe (IV-VIII).

 

Deuxième partie. «Cosette». A la bataille de Waterloo, longuement décrite, Thénardier avait détroussé le colonel baron Pontmercy, tout en lui portant secours. Nous sommes en 1823. Jean Valjean a été repris et renvoyé au bagne; il s'évade de nouveau; on le croit noyé. Ayant caché sa fortune près de l'auberge des Thénardier, il délivre Cosette de cet enfer (livres I-III). Après avoir vécu dans une masure à Paris, ils sont pourchassés par la police et ne trouvent le salut qu'en franchissant le mur du couvent du Petit Picpus. Jean Valjean se fait passer pour le frère du jardinier, M. Fauchelevent, qu'il avait secouru à Montreuil (IV-VIII).

 

Troisième partie. «Marius». Apparaissent trois nouveaux personnages. Gavroche, fils de Thénardier, incarne le gamin de Paris; M. Gillenormand est le grand bourgeois voltairien, grand-père antibonapartiste de Marius Pontmercy, fils du colonel de Waterloo. Marius rejoint un groupe d'étudiants républicains, dont le bel et inflexible Enjolras. Marius a retrouvé son père qui, sur son lit de mort, lui fait jurer de récompenser Thénardier. Marius veut poursuivre son idéal et rompt avec son grand-père (livres I-V). Thénardier vit maintenant dans les bas-fonds parisiens, où un certain M. Leblanc et sa fille exercent la charité. Thénardier l'attire dans un guet-apens, mais Marius, leur voisin de chambre, appelle la police. Javert arrête les bandits, mais M. Leblanc, nouvelle incarnation de Jean Valjean, disparaît (VI-VIII).

 

Quatrième partie. «L'Idylle rue Plumet et l'Épopée rue Saint-Denis». En 1832, Jean Valjean habite, avec Cosette, rue Plumet; Thénardier est en prison; sa fille Éponine, amoureuse de Marius, aide pourtant le jeune homme à retrouver la trace d'une jeune fille rencontrée au Luxembourg. Il s'agit de Cosette, dont Marius croit qu'un certain M. Fauchelevent est le père. Marius demande à son grand-père l'autorisation d'épouser la jeune fille, et ne reçoit que sarcasmes. Thénardier s'évade grâce à l'involontaire complicité de Gavroche. Jean Valjean, inquiet, change de domicile (livres I-VI). A l'occasion des funérailles du général Lamarque, en juin, Enjolras, Gavroche, Marius (désespéré depuis la disparition de Cosette), et Jean Valjean, (désespéré par l'amour que Cosette porte au jeune homme), se retrouvent sur une barricade près de la rue Saint-Denis (VII-XV).

 

Cinquième partie. «Jean Valjean». Soulevé, le peuple de Paris est symbolisé par les combattants de la barricade. Jean Valjean s'est vu confier la garde de l'inspecteur Javert, arrêté par les insurgés. Il feint de l'exécuter mais le libère, puis sauve Marius blessé en passant par les égouts, «intestin du Léviathan». Gavroche et Enjolras ainsi que tous les héros de la barricade sont tués. Sous terre, Jean Valjean rencontre Thénardier, qui se cache aussi. Il peut ramener Marius à son grand-père. Les vieillards s'inclinent devant l'amour des jeunes gens, alors que Javert, qui ne peut supporter la générosité de Jean Valjean, se jette dans la Seine (livres I-V). Le bonheur est entaché des soupçons que nourrit Marius à l'égard de son beau-père, qui s'enferme dans la solitude. Jean Valjean finit par avouer à Marius qu'il n'est pas le père de Cosette. Ils tombent d'accord pour que Jean Valjean espace ses visites. Mais Marius apprend toute la vérité sur l'ancien bagnard. Il se rend avec Cosette chez Jean Valjean. Ils le trouvent agonisant, et il meurt dans leurs bras, réconcilié et sanctifié (VI-IX).

 

Achevé aux quatre cinquièmes en février 1848, le roman est celui d'un académicien pair de France.

Hugo entreprend de dénoncer les injustices, amplifiant ainsi les accents du Dernier Jour d'un condamné et de Claude Gueux. Dans l'exil, le texte devient le grand oeuvre d'un prophète républicain, superbe sur son rocher, face à Dieu et à l'Océan.

Évident en apparence, le sujet du livre se révèle fort complexe. Si Hugo définit le mot «misérables» - «Il y a un point où les infortunés et les infâmes se mêlent et se confondent dans un seul mot, les misérables; de qui est-ce la faute?» (III, VIII, 5) -, il entend surtout nommer l'innommable - d'où un long développement sur l'argot, «langue des ténébreux» (IV, VII) -, dire l'indicible et l'inacceptable. «Chose sans nom», la misère est interdite de parole par les classes dominantes et les bien-pensants. S'explique peut-être ainsi le changement de titre: des Misères aux Misérables, le roman passe de l'abstraction à l'incarnation dans des personnages et des lieux; de l'usine aux quartiers lépreux, des bas-fonds à la sinistre auberge des Thénardier. Se renforce aussi la nécessité de donner la parole aux faibles, aux exploités, aux exclus. L'argot intervient alors comme révélateur. La langue populaire, telle qu'un Gavroche la parle, déplace la charge poétique de l'écriture vers les marginaux, les humiliés et les offensés.

 

On ne saurait pourtant réduire les Misérables à cet aspect, si essentiel soit-il. Car le roman se situe dans une béance véritable de l'Histoire, creusée depuis 1815. Les individus y sont condamnés à vivre l'avortement d'un progrès annoncé, promis; mais la société, déshumanisée, s'acharne à fabriquer des malheureux, vite poussés au crime et réprimés par les chiens de garde d'une police à l'image de l'implacable Javert. Or si la révolution échoue sur les barricades, des signes disent cependant l'inéluctable changement. «L'Année 1817» (I, III) vaut comme repère pour mesurer l'évolution, et chaque personnage est pris dans l'Histoire, qui le détermine, depuis l'Ancien Régime voltairien pour Gillenormand jusqu'à Waterloo, épisode qui fixera le destin de Thénardier et de Marius. 1832 marque donc une nouvelle étape, et prouve la nécessité d'une révolution qui mobiliserait le peuple, ici absent, laissant petits bourgeois idéalistes et étudiants généreux seuls face à la répression.

 

«L'avenir arrivera-t-il?» (IV, VII, 4): angoissante question qui installe le «je» hugolien au centre de la fiction. Dépassant la fonction de narrateur, abandonnant la posture lyrique, il se fait témoin, intégrant bien des «choses vues» au tissu fictionnel, tout en maintenant la distance entre les personnages et le lecteur. Le célèbre chapitre «Une tempête sous un crâne» (I, VII, 3 ), l'illustre exemplairement: le dialogue intérieur pose tragiquement et dramatise les questions de l'identité, du destin, du moi, du devoir.

 

Le roman articule donc dans une vaste métaphore l'individu et la société, excédant ainsi les limites du discours social - et non «socialiste», le livre ne mettant guère en scène des gens du peuple tels que le travailleur, le paysan ou l'ouvrier -, que celui-ci se fonde sur l'économie, le réformisme ou le paternalisme; de même se trouve dépassé le discours moral traditionnel, englué dans la problématique du mal. Le moi se trouve placé devant ses désirs, avoués ou inconscients, ses pulsions de mort ou son instinct de conservation. Son parcours est une succession de morts symboliques et de renaissances, dont le faux enterrement permettant à Jean Valjean de sortir du couvent et d'y rentrer ou la traversée des égouts constituent les étapes les plus remarquables.

 

Roman social qui transcenderait les procédés et les faiblesses des Mystères de Paris d'Eugène Sue? Roman historique de type nouveau? Histoire mêlée au drame? Miroir du genre humain? Toutes ces qualifications conviendraient sans difficulté aux Misérables, réceptacle de toutes les formes romanesques et de tous les langages. La structure mélodramatique donne son ossature à ce texte polymorphe. Réduit à un canevas simple, il s'agit de l'odyssée et du calvaire d'un homme rejeté par la société, montant de sacrifice en sacrifice vers une mort salvatrice et une suprême épreuve, la perte d'une fille adoptive qui a été son seul amour. Sur cette trame, Hugo multiplie les digressions, technique abondamment utilisée dans Notre-Dame de Paris, ici systématisée, s'étendant du chapitre («Histoire d'un progrès dans les verroteries noires», I, V, 1), au livre entier (deux sont consacrés au couvent, lieu et institution, II, VI et VII). Outre sa fonction didactique, cette technique permet au romancier d'accumuler prises de positions («Parenthèse» sur les couvents, II, VIII), tableaux historiques («Waterloo», II, I), sociologiques («Patron-Minette», III, VII) ou géographico-philosophiques («l'Intestin du Léviathan», V, II), visions prophétiques à partir d'événements ou de personnages («les Amis de l'A B C», III, IV). Elle ralentit aussi le déroulement du temps romanesque et produit un effet d'élargissement du champ fictionnel au siècle tout entier.

 

Formellement, les Misérables ne peuvent se ramener à la formule du feuilleton: la construction se développe par élévation et élargissement. Elle repose aussi sur les contrastes et les échos: évêque et policier; bagne et couvent; Waterloo et barricade; sauvetage de Cosette et de Marius. On ne saurait énumérer tous ces rapports et ces réseaux, formant un système dynamisé par le travail de la métaphore. Ainsi une architecture s'élabore, reléguant le récit proprement dit, sinon au second plan, du moins derrière la dimension poétique, métaphysique et religieuse.

 

Le roman accomplit la rédemption individuelle de Jean Valjean, voeu initial de Mgr Myriel. Une conscience s'éveille et accède à l'humanité, de même que se profile la naissance du Peuple à venir.

Une double épopée se déroule donc: celle d'une âme en voie de purification; celle d'une collectivité future, qu'annonce la barricade de 1832, échec plein de promesses. D'autres accomplissements se réalisent: l'expérience de l'héroïsme, fût-il suicidaire, transforme le jeune homme en adulte généreux; Cosette devient une bonne bourgeoise, «rachetant» sa mère contrainte à la prostitution, alors qu'Éponine se sacrifie pour Marius; Jean Valjean se sublime dans son rôle de père et meurt en «vieillard vierge».

 

Sans doute la dimension la plus forte du roman réside-t-elle dans la place faite à l'amour, tout entier pris sous la trouble lumière du désir incestueux, de la passion exclusive, sublimée ou non: Grantaire pour Enjolras, Éponine pour Marius, Marius pour Cosette (fussent-ils temporairement menacés par le mariage bourgeois), ou l'horrible ménage Thénardier. Misère suprême dans cet assemblage de malheurs, l'amour absolu est le plus souvent non partagé, l'Autre se dérobant pour un autre objet. Mais revanche de l'âme, l'amour compense cependant la dégradation des êtres, qui ne possèdent rien d'autre que leur passion: ainsi d'Éponine. A moins qu'ils ne chantent, ultime plaisir, dernier défi jeté à la face de la société: voyez Gavroche. La fin du texte signifie plus que la mort du héros. Sur sa tombe restée anonyme achève de s'effacer le quatrain d'amour dédié à son «ange». Seule l'inhumaine grandeur de sa sainteté a équilibré, l'espace de la fiction, la misère des hommes. Valjean disparu, la misère demeure, béante. Le roman ne peut s'achever qu'ailleurs, dans une histoire autre, reportée dans un avenir prophétique, temps d'une autre littérature, celle de l'humanité enfin advenue. Les Misérables sont bien un roman des limites de l'écriture romanesque, de l'Histoire et de l'homme.

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Le Voyage Au Pays De La Cendre


Le Voyage Au Pays De La Cendre

Mon premier Voyage Au Pays De La Cendre n’a pas été organisé comme mes précédents voyages. Cela été un voyage avec mon compagnon tout au long d’une rivière.

Des petits villages authentiques à l’architecture ancienne, des petites villes épargnées par la guerre,  parfois au détour d’une rue d’une place, une plaque en cuivre bien polie avec l’inscription des noms de dates de ceux qui sont partis en cendre. Mon peuple, qui est parti en cendre.
 
Tout au long du fleuve des paysages à couper le souffle, à chaque pause la rencontre avec le peuple, hommes et femmes charmants, agréables, serviables, se mettant en quatre pour nous servir, s’excusant aux noms de leurs ancêtres.

La rencontre avec des gens du même âge que nous, ou plus âgée est fréquente, dans les restaurants, dans les cafés, dans la rue, ils sont gentils, polis,  alors la plaie dans le cœur saigne, ils sont nées pendant la période des Cendres, ils étaient des enfants, et leur parents ? Ont-ils participé au grand feu ? On leur souri on boit avec eux un verre d’un excellent vin blanc ou une bière.

Un jeune homme charmant est assis près de moi au bord de la rivière, il boit  de la bière Irlandaise, je bois le vin du pays, nous bavardons, je lui pose des questions, sur les vignes qui couvrent les montagnes, il m’explique que le sol est dur, que les vignes sont plantées sur des rochers, des anciens volcans, la terre est cendreuse,  elle est de couleur grise comme la cendre. Je me tais. Il s’étonne que je parle l’Espagnol. Je lui raconte l’Inquisition, les Maranos, la migration vers l’Empire Ottomane. Il ne savait pas. Il se tait. Nous buvons encore, on se quitte avec poignée de main sincère.

Prochaine étape une toute petite ville, bien propre, une ville de villégiature, j’ai visité deux églises, le prêtre de la premier m’a expliqué mon compagnon a traduit, je lui ai dis que nous venions du pays ou son Dieu est né. Il s’est tu, sa femme m’a souri. Son père ?  La deuxième église, très ancienne, pendant la période de la peste, ceux qui étaient dans la cour ont survécu… Mon peuple aurait-il pu survivre  dans cette cour ? La statue du Dieu est belle, au grand étonnement de mon ami j’allume une bougie, Je lui explique que Dieu est partout et que cette bougie est un symbole.

La ville la plus ancienne construite par les Romain, un superbe amphithéâtre, les pierres sont noires, un festival de musique et de vin, musique moderne, des jeunes, on boit on se sourit, un tout jeune home vient vers moi, sa coiffure est celle d’un chanteur moderne, sa chemise entrouverte, un torse d’adolescent, un grosse chaîne avec le symbole de mon peuple, je tends la main, mon compagnon m’arrête.

Nous passons par une synagogue, reconstruite, l’ancienne a été détruite pendant la nuit de cristal, un groupe de vieux s’approchent ils rient, ils vont boire du vin dans des verres en cristal, ils étaient des enfants.
Une Impasse avec un écriteau ici on vécut dont un Ghetto 60 familles de mon peuple, le Ghetto a été détruit aux alentours de 1800… Plus tard ils sont revenus pour repartir en cendre…….
 
Une autre toute petite ville le long du fleuve, on séjournera quelques jours ici un cascade traverse la ville des fleurs partout, une ville comme un tableau…..la cendre n’a pas laissé de trace…il m’arrive d’oublier, je photographie, je bavarde, je mange, je souris et je me dis comment cela a été possible.
Notre séjour continue, on rencontre des hollandais, des belges, des canadiens, nous nous venons du pays au symbole bleu…

.
Je visite toute les églises sur mon chemin, je photographie sans arrêt leur Dieu écartelé, un ancêtre à moi aussi,  dans chaque église j’allume des bougies, dans la caisse a aumône je mets de l’argent de mon pays……

Nous arrivons à la fin de notre séjour, dernière escale. Si je voulais décrire le paradis, je décrirai cette bourgade construite sur les deux parts du fleuve et reliées par un pont, Les montagnes qui se reflètent sur les eaux du fleuve, tout ce vert autour, le fleuve ou des dizaines de Cignes voguent avec leurs petits, le silence tout autour, la fraicheur du matin quand le brouillard se dissipe, le crépuscule qui arrive doucement avec des reflets verts. Les gens que nous rencontrons, tous tellement serviable, amicaux étonnés que nous venons du pays au symbole Bleu, certains baissent les yeux. Je cherche à comprendre, comment tant de beauté, tant d’art, d’éducation, d’intellectualisme a pu engendrer le feu… 

Je reviendrai pour comprendre, je visiterai la Capitale, le Musée, pour ne pas oublier, pour raconter que le feu peut apparaiîre au paradis et détruire, pour défendre notre droit, pour remercier notre pays au symbole bleu……
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HISTOIRE COURTE 9.

 

LE COLLIER DE PERLES...

 

Il faisait beau et Gaby avait trainé un peu en rentrant de l'hôpital. Depuis quelques mois elle travaillait comme secrétaire auprès d'un médecin qui avait été son prof et l'avait embauchée à la fin de ses études.

Elle était remontée de Bordet jusqu'à la porte de Namur, puis était descendue la chaussée d'Ixelles jusqu'aux étangs, mais là, trop fatiguée avait fini par prendre le tram qui l'avait conduite jusqu'au domicile de ses parents.

Ce début de septembre était particulier, pour la première fois depuis 2 ans, elle se sentait bien, légère et pleine d'envie! Son travail lui plaisait, le docteur B. était timide et charmant, il semblait toujours s'excuser de lui demander de taper ses rapports si longs et détaillés et lorsque Gaby lui demandait certaines précisions, il était ravi et ses explications étaient toujours claires et concises.

Contrairement à ce qu'elle avait craint, elle ne s'ennuyait pas du tout et semblait avoir trouvé enfin, un dérivatif à sa peine...

Et puis, il y a 3 semaines environ, chez son amie Sabine, elle avait rencontré Pierre, le cousin de celle-ci. Il rentrait des Etas-Unis où il était parti en urgence pour faire signer à sa femme dont il vivait séparé depuis 5 ans, les papiers du divorce... enceinte, Myriam voulait épouser le père du bébé, un millionnaire Texan, installé à New-York depuis peu...

New-York, avait enchainé Gaby, mon Dieu, j'adore cette ville! Mon frère y travaille et j'y suis restée 2 mois l'année dernière...

La conversation s'était poursuivie et Pierre tout naturellement avait invité Gaby à dîner et lui avait parlé de son projet de partager son temps entre New-York et Bruxelles où il faisait partie d'un cabinet d'avocats qui avait besoin qu'un des leurs fasse parfois le relais devant la justice américaine.

C'était la première fois depuis sa rupture avec Alex qu'elle sortait avec un homme!

Alex, celui dont les yeux turquoises et les mains si douces l'avaient marquée pour toujours. Il avait été l'évidence et le mal qu'elle avait ressenti lui avait paru insurmontable...Pourtant elle s'était accrochée avec la volonté de prouver qu'elle n'était en aucun cas cette chose insignifiante dont on se sert avant de s'en défaire...

Et voilà que dans quelques jours, elle allait avoir 20 ans... et elle ne pouvait s'empêcher de fredonner la chanson d'Aznavour : Avoir 20 ans, des lendemains plein de promesses, il faut vivre jusqu'à l'ivresse, sa jeunesse...

De retour à la maison, sa mère lui fit part d'un coup de téléphone de sa tante. Son oncle lui offrait le voyage pour les rejoindre à Paris ce week-end, un cadeau surprise l'attendait pour ses 20 ans!

Gaby avait projeté de passer le week-end au Zoute, chez Sabine, où Pierre devait les rejoindre, mais elle ne pouvait décliner une invitation si gentille bien qu'un peu intrusive! Une autre fin de semaine lui aurait mieux convenu, mais le billet aller retour en train bleu l'attendait à l'agence de voyage... Et puis, Paris sa ville natale, serait toujours en n'importe quelle circonstance, sa ville de coeur! Gaby décrocha donc le téléphone pour remercier avec la chaleur qu'elle avait naturellement pour les personnes chères à son coeur!

Le samedi matin, elle prit donc le train de 10H25 à la gare du midi où sa place avait été réservée en première classe. Elle portait pour la circonstance un nouveau tailleur de tweed, mélange de vert et de rouille et un corsage vert mousse qui mettait en valeur sa carnation claire et ses yeux changeants. Elle se l'était offert avec ses premiers salaires chez un couturier qui s'était fiancé à une de ses amies et elle se sentait en beauté et d'autant plus de bonne humeur que Pierre était passé la prendre pour la conduire à la gare dans sa nouvelle voiture, une Chevrolet, verte, elle aussi...Et... sur le quai de la gare ce baiser appuyé qui l'avait surprise et laissée rêveuse une partie du voyage, qui avait passé si vite... le temps de savourer un lunch délicieux au wagon restaurant et déjà Paris et la tante Yvonne sur le quai!

Elles ont fait du shopping tout l'après-midi et cerise sur le gâteau elles ont terminé par un coiffeur où Gaby se fit couper les cheveux très court! Adieu chignon et cela lui allait à ravir... Il faisait beau et elles ont pris le thé à une terrasse avenue Georges V, pour finalement arriver à l'appartement seulement 10 minutes avant l'oncle Antoine!

C'était le grand moment...il sortit un petit écrin de la poche intérieure de son veston et le lui tendit avec le fin petit sourire qui était le sien dans certaines circonstances et que Gaby avait appris à aimer...

-Ta tante et moi te souhaitons un bon anniversaire ma chérie, que tes 20 ans t'apporte tout le bonheur que tu mérites et que ta vie soit aussi soyeuse et lumineuse que ces perles!

Gaby, rose de plaisir découvrit un collier semblable à celui que sa tante ne quittait jamais et dont encore l'éclat ce soir lui illuminait le décolleté. Elle était ravie et lorsque son oncle lui mit le bijou autour du cou et s'assura que le mécanisme du fermoir agrémenté d'un petit rubis était opérationnel, elle versa quelques larmes en les embrassant!

 Le très bel orient des perles faisait ressortir le vert de son corsage et dans ses yeux il y avait des étoiles d'émotion qui illustraient joliment ce moment d'exception.

Gaby se sentait brusquement différente, comme si son collier l'avait changée en dévoilant tout le pouvoir de sa féminité et en l'enveloppant de tendresse. Elle était radieuse et au restaurant où ils se rendirent, elle attira tous les regards.

Les perles, il faut les porter souvent si on ne veut pas qu'elles meurent, il faut éviter de se parfumer lorsqu'on les a au cou, il faut les lustrer de temps à autre avec une peau de chamois et... et il faut les aimer pour qu'elles vivent! En deux mots, les perles sont aimées des femmes parce qu'elles leurs ressemblent, expliqua l'oncle Antoine avec son petit sourire...

Dans le train du retour le dimanche dans la soirée, Gaby les caressait machinalement déjà et aussi elle pensait... ces perles, c'est aussi la fin du temps des larmes puisqu'à présent je les porte au cou!

A son arrivée Pierre était sur le quai et un peu plus tard, parmi les roses de son bouquet, elle découvrit après un long baiser un autre petit écrin... avec au centre d'un anneau... une perle!

J.G.

 

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