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journal de bord, samedi 5 mars 2011

 Paraît qu'il y a des solutions, quand on renverse un verre d'eau sur un "smartophone" tout neuf.

 

On aurait r'péré l'homme le plus représentatif de la race humaine.

 

Voler une voiture, dit-on, c'est simple comme tout.

 

Khadafi, en Libye, est en mauvaise posture. Dans les années 70, il était déjà au pouvoir. J'avais même entendu dire ... qu'il faisait couper les mains aux voleurs. J'ai froid, rien qu'en y (re)pensant. A l'époque, aussi, j'étais passionné de cinéma (héritage paternel !), je me créais des scénarios (en douce) et j'avais déjà imaginé un film, dont l'action se pass'rait en Libye, et dont le héros de l'histoire renverserait le chef de l'état local, le colonel ... Mutaga.

 

HIer, en rentrant du boulot, en retirant le courrier, chez moi, je suis tombé sur une facture de ... 702, 82 euros.

 

Coup d'froid.

 

C'est pas normal, autant de sous à rentrer, pour la société (qui gère mon immeuble), avant le ... 15 mars.

 

Je me sens compressé dans mon corps. Je me retiens de râler. Je me retiens de céder à la mauvaise humeur imbécile dans laquelle plongent tant de gens, dans des moments pareils. J'encaisse le coup, quand même.

 

"C'est pas normal de payer autant ! Tu dois faire quelque chose !"

 

Me disent, d'un bond, ceux (et celles) à qui j'en parle.

 

"C'est pas normal de payer autant ! Tu dois faire quelque chose !"

 

Me disent, d'un bond, les fantômes de ceux (et celles) à qui j'en parle ... mental'ment.

 

Je regarde à nouveau la feuille : décompte locatif de Monsieur Draye, répartition des charges communes pour la période du 01/10/10 au 31/10/10 ... frais nettoyage-produits d'entretien-contrôle ascenceur ... achats combustible ... prix de la quotité ... pour en finir avec la mention "solde en notre faveur : 702, 82"

 

"On abuse de toi !", disent encore les p'tites voix ?

 

La barbe, les fantômes !

 

Dix minutes ont le temps de s'écouler. J'ai le temps de reprendre la situation en main, de la regarder d'un peu plus près, cette feuille, cette facture. Final'ment, la conclusion : même si cet ensemble de choses notées sur la feuille ne m'est pas forcément accessible dans tous les détails, rien ne me paraît faux.

 

Quant à mettre sur la main sur "ce qui ne va pas", c'est une autre histoire. Se révolter, c'est bien, c'est fondamental, mais ... faut trouver les arguments solides, vérifiables.

 

Je réfléchis toujours.

 

Une idée me vient : téléphoner à la société pour en savoir un peu plus. Ah oui, ils pourraient toujours me dire, me confirmer qu'ils ont exagéré, à tort, dans leurs calculs, et qu'ils avaient l'intention d'écrire à tous leurs locataires, en vue de s'excuser pour le désagrément. Ca tient déjà un peu la route. Après tout, c'est crédible.

 

Une autre idée me vient : téléphoner à la société pour leur demander si je ne peux pas payer la même somme, par petites tranches, mensuell'ment, via un ordre permanent qui leur confirme mon paiement au début de chaque mois. Oui, plausible, aussi. Je risque, tout au plus, un oui ou un non.

 

Un autre déclic me vient.

 

En supposant que ... je doive verser les 702, 82 euros, comptant, avant le 15 mars prochain ...

 

En supposant que ... je les verse concrèt'ment, dans les temps voulus ...

 

Je n'ai final'ment pas trop de souci à me faire.

 

Quand je calcule les économies, franc par franc, que j'ai mises de côté, depuis quelques mois ...

 

Quand je retire, de ces économies, les maudits 702, 82 euros que je devrai cracher ...

 

Il me reste encore suffisamment d'argent pour profiter de mes vacances, en juillet. Je pourrais même, en m'organsiant, me débrouiller avec la moitié.

 

Mon coeur se déstresse déjà.

 

En continuant à économiser, dans les temps à v'nir, j'ose imaginer qu'une place, qui m'est nécessaire pour mes loisirs, ne s'en ira pas de sitôt.

 

Et que ...

 

Même si une facture de merde s'implante, comme un cancer, dans mes tripes ...

 

J'aurai (encore) de quoi la liquider, comme il se doit. Je m'assur'rai, encore pour un p'tit temps, un toit, un refuge, un chez moi, un lit (bref : le mimimum qui m'est nécessaire pour vivre et être heureux).

 

"Tu n'es pas réaliste !", me diront-ils.

 

J'ose croire et affirmer le contraire.

 

Aujourd'hui, après-midi ...

 

Je m'envole à Chiny, pour la Nuit des Contes.

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Poème du Temps présent pour un an2011 nouveau

COMPLAINTE POSITIVE 2011

 POUR UN AN NOUVEAU POETIQUE

 

Année qui s’achève, année qui commence

Dans quel avenir doucement je m’élance ?

Les souhaits sont présents dans tous les esprits...

Le ciel phénomène où mon cœur est bien pris

Chante les louanges poétiques des  premiers jours,

Et pluie cingle tranquillement toits des faubourgs.

 

Dans l’horizon astral d’une terre sans cratère,

Un bouquet de violettes à l’orée d’un bois,

Un coucher de soleil sur une terre aux abois,

La surface d’un lac de montagne, claire comme verre,

La beauté immaculée des pics enneigés,

Le chant délicieux et imprévisible d’un beau geai,

L’orange infini d’un champ immense de tournesols,

Délicates pâquerettes en blancs tapis de sol,

Brouillard du matin engrisaille hamamélis,

Minois des bergères penchant sur bouquet de lys.

 

Année qui commence, année qui s’achève ;

Vers quelle existence doucement je m’élève ?

La rousseur délicate des bourgeons verts d’hiver

Dessine sépia divine en murs de ville en fleurs.

Un puzzle emblématique, camaïeu de couleurs

Où les désirs des hommes en rêves femmes océanes

Célestement déposent leurs clartés diaphanes :

L’horloger Nouvel an remonte ses pendules,

Le paysan du Mont Pelas embrasse sa mule :

Les petits chanteurs nous enveloppent d’une langueur

Qui pénètre les atmosphères et touchent les cœurs,

Chœurs des enfants jetés aux vents des plaines,

Vieille en sari tricote ses petits bouts de laine,

Le grand facteur lissant ses noires et belles moustaches

Distribue les lettres de vœux : ah la belle tâche !

L’année commencée s’enveloppe de rouges en cavale,

Parfums enivrants faufilent fragrances et dédales,

Mois de janvier déjà quelque peu engourdi,

Et les poètes du soir rangent les porteplumes

Bien sagement, tout au fond de leurs vieux gourbis.

Il est tant de ranger aussi ma plume de fiel

Dans le plumier offert à Noël arc-en ciel.

Année qui s’achève et année qui s’élance,

Quoiqu’il arrive demain, vers poésie je m’avance.

 

Bien amicalement aux camarades d’ « Arts et Lettres »

Lugguy Guy-Joseph , alias Guy LHEUREUX (le jour du O Guy l’an neuf)

Extrait de l'ouvrage inédit: « Propos chuchotés à l’oreille des amateurs de poésies »


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FEUILLETS JAUNIS, FEUILLETS JEUNESSE!

 

Feuillets jaunis, feuillets jeunesse

Que d'absolu dans leurs détresses!

Ils parlent de ce temps passé...

Où nous ne songions qu'à aimer!

 

En s'oubliant à les relire...

On se surprend à en sourire!

Ils exaltent un temps révolu

Que l'on croyait avoir perdu...

 

Il se retrouve dans nos mémoires!

Soudain on a envie d'y croire...

Feuillets jaunis, feuillets jeunesse

Que de merveilles et que d'ivresse!

 

Ils nous rappellent qu'au temps présent

Pour l'amour il faut prendre le temps!

En oubliant tous nos déboires...

On se surprend à encore vouloir!

 

Ils nous ramènent notre jeunesse

Qui n'avait pas changé d'adresse!

Mais ce recul que l'on a pris...

Soudain sonne bien comme un défi!

J.G.

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journal de bord, vendredi 4 mars 2011

 C'était pas la grève pour tout l'monde, aujourd'hui. Les postiers en témoignent.

 

Le volume du courrier est même resté dans la norme habituelle.

 

A un moment donné ...

 

Un collègue, pendant qu'on prépare la tournée, arrive près de moi.

 

"Ecoute, je te préviens, rentre dans les temps, je viens d'avoir un avertiss'ment"

 

"Quand es-tu rentré, hier ?"

 

"Seize heures quinze"

 

L'ombre du futur "chef" se fait-elle déjà sentir ?

 

Mes fantômes me jouent-ils un tour de cochon, comme ils en ont l'habitude ?

 

On ne peut pas donner l'alarme, ni fermer le bureau avant que tous les facteurs ne soient rentrés.

La limite "tolérée" reste ... seize heures.

Les facteurs qui, par la force des choses, dépassent cette limite horaire, bloquent les employés au bureau, qui doivent rester pour scanner les comptes rendus (des facteurs)  et qui, malheureus'ment, ne peuvent pas rentrer chez eux avant.

 

Hier, en tournée ...

 

Sur le coup de quinze heures trente ...

 

Je me trouvais ... rue des Champs Elysées.

 

Je distribuais le courrier et ... je rêvais, sans doute, aux alouettes.

 

Arrivé en bas de la rue, j'ai filé en direction du bureau.

 

Les employées étaient ravies de me voir rentrer plus tôt que d'habitude.

 

J'ai liquidé mes comptes dans les temps.

 

Ensuite ...

 

J'ai flanqué, dans mon sac-à-dos, toute la série de lettres ... que je devais encore distribuer sur ma tournée.

 

Comme un explorateur ...

 

Je me suis (re)mis en chasse.

 

Place Flagey, Chaussée d'Ixelles, Rue des Champs Elysées.

 

Ca m'a fait drôle de distribuer le courrier, sans caddy.

 

 Avec le sac à dos, je me sentais soudain plus léger, plus détendu.

 

En somme, je ne faisais pas (vraiment) d'heures supplémentaires.

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L'appel de la sirène (2)

Pierre entrevoyait tour à tour de visage de Francesca, de Cécile, de Sixtine, et bien d'autres visages encore, au fur et à mesure que Nausicaa les lui présentait. Les mains de Pierre parcouraient avec lenteur le corps étrangement attirant de Nausicaa. La sensation de sa peau de dauphin au bout de ses doigts faisait sourdre de délicieux frissons qui lui remontaient dans les bras, se rassemblaient dans le haut de son dos, puis se jetaient vivement vers son cerveau. Les deux danseurs improbables échangèrent un regard sans équivoque. Le moment était venu. Sans hésiter une seconde, Pierre s'invita dans le ventre de Nausicaa. Ses oreilles furent aussitôt envahies par un essaim de soupirs :toutes les femmes que sa maîtresse polymorphe lui avait présentées vinrent en cœur lui murmurer leur impatient désir. Pierre aurait pu se sentir submergé par tant de voix simultanées, mais elles ne firent que renforcer son envie d'elles toutes. Il s'empara de la bouche de sa partenaire et elle lui répondit avec un mélange épicé de fougue et de soumission. Pierre sentit très vite les frissons s'accumuler dans ses reins somme des nuages d'orage au fond d'une haute vallée. Nausicaa dut le sentir elle aussi, car elle s'agrippa à son amant avec force, tandis qu'il fermait les yeux. Il n'en fallut pas plus pour qu'il jouisse avec violence, laissant Nausicaa opposer la souplesse de son corps à ses sursauts. Mais son amante n'en resta pas là. Tout en souriant de plus belle, Nausicaa maintint en elle son cavalier. Pierre ouvrit les yeux et lui lança un regard étonné. Il entendit la voix de Francesca lui dire « encore », bientôt suivie par celle de Céline. D'autres voix vinrent résonner dans sa tête, des voix jeunes, des voix douces, des voix qu'il ne connaissait pas – ou peut-être bien après tout – des voix de désir et d'impatience, des voix qui promettaient encore une nouvelle salve de soupirs à damner un saint. Pierre n'aurait pu dire si c'étaient ces voix qui le motivaient, ou la chorégraphie de Nausicaa, ou l'ivresse d'être sous l'eau, mais il se sentit aussitôt prêt à entrer dans la danse une fois encore. Nausicaa le comprit au premier coup de reins. Elle embrassa son partenaire avec passion puis se saisit des rennes. L'improbable amante prit la tête de Pierre avec empressement et vint la poser entre ses seins tandis que ses mouvements s'accéléraient. Face à tant de désir, Pierre se sentit redoubler d'énergie, mais Nausicaa la confina entre ses cuisses. Elle l'embrassa encore. Il voulut bouger, mais elle l'en empêcha avec une force insoupçonnée. Dans son regard vint briller un appel impérieux à la satisfaire. Prisonnier de son étrange chorégraphe, Pierre sentit toute l'énergie qu'il ne pouvait libérer s'accumuler à nouveau dans son bas-ventre. Une fois encore il lui sembla que Nausicaa anticipait cela, car elle fit en sorte de maintenir plus fermement encore son amant en elle, où l'instant d'après il se perdit avec une incroyable violence. Les voix dans sa tête se teintèrent d'accents de triomphe.
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L'appel de la sirène (1)

Pierre se sentait merveilleusement bien. La sensation d'épuisement qui l'avait accompagné durant son voyage avait disparu. Son corps était en apesanteur, et il n'avait pas froid. Il se souvenait vaguement d'avoir plongé depuis l'embarcadère. Pierre avait entendu le feulement de chat qu'il avait émis en prenant une profonde inspiration, puis tous les sons s'étaient tus en même temps. Pierre avait pénétré l'élément liquide comme au ralenti. Ni bruit, ni choc. Dans un silence absolu, l'eau s'était écartée sur son passage, puis l'avait enveloppé comme la foule laisse passer un cortège. La surface du petit lac n'avait même pas frémi.Pierre avait d'abord fermé les yeux et retenu sa respiration, mais après quelques secondes à peine, l'étrangeté de son nouvel environnement s'était imposée à lui. Il y voyait parfaitement, et n'éprouvait aucun besoin de respirer. L'eau à laquelle il s'était abandonné était étrange, différente: elle donnait l'impression d'être plus dense, d'avoir une consistance presque gélatineuse, mais en même temps son contact sur la peau faisait penser à une huile légère. Pierre demeurait en suspension : il ne montait pas, ni ne descendait. De la surface venait une lumière douce et blanche, qui tournait au gris foncé, puis au noir, au fur et à mesure que son regard s'orientait vers ses pieds. Il ne voyait plus les bords du lac, ni les pieds de l'embarcadère. Il fit un tour complet sur lui-même, mais ne vit pas la moindre trace d'une berge.— Je suis heureuse que tu sois venu.Pierre reconnut aussitôt la voix de son rêve. Il regarda sur sa gauche. Sa sirène échouée lui faisait face, nue, son corps en apesanteur tout comme le sien.Ses cheveux noirs ondulaient doucement dans l'élément liquide, et mettaient en valeur la pureté virginale de son visage. Il se dégageait d'elle une impression de calme et de sérénité à l'opposé de son souvenir. Pierre était trop loin pour distinguer la forme elliptique des pupilles de l'ange qui se présentait à lui, mais ses iris mauves étaient encore plus lumineux sous l'eau que dans son rêve.— Dans mon monde je n'ai pas de nom. Tu peux m'appeler Nausicaa si tu veux.Elle avait vaguement remué les lèvres, mais ses mots étaient parvenus à Pierre exactement comme dans un rêve : l'image – ou l'idée – avait navigué jusqu'à lui, et c'était son cerveau qui ensuite lui avait donné ce timbre de voix doux et très particulier.Sa silhouette était parfaite. Souple et athlétique, Nausicaa avait un corps fait pour vivre et aimer.Surtout aimer.Pierre s'était délesté de tout souvenir en pénétrant dans l'eau. Il savait que Nausicaa y était probablement pour quelque chose, mais il n'en avait cure. Elle était venue à lui et lui à elle, c'était tout ce qui comptait.En s'approchant, Nausicaa fit un discret geste de la main. Comme si l'eau changeait de consistance autour de lui, Pierre sentit comme une caresse en plusieurs endroits de son corps. Ses vêtements le quittèrent presque instantanément, livrant sa nudité à d'autres caresses auxquelles le regard de Nausicaa vint donner une nouvelle dimension.Pierre laissa l'étrange femme venir à lui. Elle arborait un délicieux et rassurant sourire. Si Pierre avait eu encore conscience de son rêve, il aurait presque cru ne pas avoir affaire à la même femme. Tout était douceur et chaleur dans la merveilleuse image qui lui était présentée, et qui s'approchait maintenant si près que Pierre redoutait presque son contact.Les ondes de plaisir que lui procurait l'eau sous les ordres de Nausicaa eurent bientôt raison de ses craintes. Au fond des étranges pupilles de la femme, Pierre vit palpiter comme une ombre qu'il ne connaissait que trop, même si tout-à-coup il se sentit incapable de se souvenir de celles qui lui avaient déjà offert un tel regard en frissonnant de plaisir.Nausicaa l'appelait.Elle disait viens, elle disait je te veux, elle disait je t'en prie, maintenant.Pierre se sentit prêt comme jamais il ne l'avait été.
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L'appel de la sirène (3)

Pierre était pris en étau entre les cuisses de son amante. Ses reins agissaient en solo et s'épuisaient à satisfaire sa belle avec une énergie aveugle. Nausicaa l'encourageait, lui donnait sa bouche, se saisissait des mains de Pierre et les plaquait sur ses fesses. Son corps tout entier n'était qu'un immense encouragement à ruer encore et encore contre elle, en elle, à la prendre pour qu'elle redonne, à s'abandonner pour mieux revenir. Le frénétique échange d'énergie semblait ne pas avoir de fin. Chacun de leurs mouvements en appelait un autre, chaque regard vers Nausicaa renvoyait à Pierre une décharge de désir pur. Et encore et toujours son visage angélique et fragile, son regard comme un appel, son sourire comme un encore, ses soupirs comme une supplique. L'étrange sirène se muait lentement en vampire, mais ce n'était pas son sang qu'elle convoitait. Pierre sentit qu'à l'exception de ses reins, le reste de son corps s'engourdissait comme il l'avait fait maintes fois ces derniers jours. Pour la première fois il prit vraiment conscience que Nausicaa en était la cause. C'était elle qui à chaque reprise l'avait paralysé – ou lui avait fait perdre conscience, comme la première fois. Ses pensées retrouvèrent un instant leur cours normal. Que faire ? Nausicaa revint aux commandes instantanément, et Pierre oublia jusqu'à l'idée d'y penser. Après tout, quelle importance cela avait-il ? Les lourdeurs passagères de ses membres ne lui empêchaient pas de lutter encore et encore pour le plus grand plaisir de son amante. Pierre décida de plonger une fois encore dans les eaux noires et violacées des yeux de Nausicaa. Il monta à l'assaut de sa cavalière, qui, feignant une délicieuse surprise, écarta les bras en croix, lui offrit sa gorge et sa poitrine en signe de soumission. Elle sentit monter en Pierre une nouvelle vague de plaisir, et feignit un abandon tel qu'une fois encore il ne put se retenir plus longtemps. Ses reins se vidèrent instantanément de toute leur énergie. S'il lui avait été nécessaire de respirer dans cet étrange environnement, il aurait dit à sa belle qu'il lui fallait reprendre son souffle. Toujours prisonnier, il voulut se dégager doucement. Elle le gratifia d'un sourire comblé, tandis qu'au fond de son regard vint se peindre la réponse sans équivoque à la tentative de Pierre. Non.
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Julia Perrin (c) Printemps des Poètes 11 Mars 2011 [19H00]
 Architecture et littérature : Infinis Paysages


Pour la deuxième année consécutive, la Cité de l’architecture & du patrimoine, en partenariat avec l’AFEX (Architectes français à l’export) et avec le concours de l’association «Textes & Voix », organise des rencontres entre architectes et écrivains dans le cadre du «Printemps des poètes».


Ces rencontres seront placées cette année sous le signe du thème de l’édition 2011 du «Printemps des Poètes» : «Infinis paysages». Elles entreront ainsi en résonance avec le cycle «Ville et nature» organisé par la Cité à compter du 23 mars 2011, avec notamment les expositions La Ville fertile et Roberto Burle Marx, la permanence de l’instable.

Les architectes et paysagistes invités à discuter avec un auteur de leur choix (sélection en cours) seront :

vendredi 11 mars : Marc Mimram, architecte et ingénieur, s’entretiendra avec Maylis de Kerangal, auteur de «Naissance d’un pont» (éditions Verticales – Prix Médicis 2010) - rencontre animée par François Chaslin, France Culture / Métropolitains ;

vendredi 18 mars : Pascal Cribier, architecte-paysagiste, s’entretiendra avec Valentin Retz, auteur de « Grand Art » et « Double » (éditions Gallimard / L’infini) - rencontre animée par Philippe Trétiack, Beaux Arts Magazine.

Chacun des échanges sera introduit et conclu par des lectures de textes d’auteurs choisis par les intervenants. Ces textes seront lus par le comédien Thibault de Montalembert.

Cité de l’architecture & du patrimoine - Paris

Auditorium
7 avenue Alber t de Mun - Paris 16e
Métro  Iéna ou Trocadéro

Entrée libre dans la limite des places disponibles

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Le labyrinthe du monde de Marguerite Yourcenar

12272717282?profile=original« Le labyrinthe du monde » est un récit autobiographique de Marguerite Yourcenar, pseudonyme de Marguerite de Crayencour (1903-1987), en trois volumes publiés à Paris chez Gallimard (Souvenirs pieux, 1974; Archives du Nord, 1977; Quoi? l'Éternité, 1988).

 

Après la publication de l'Oeuvre au noir, Marguerite Yourcenar entreprend, en 1969, le premier volume du Labyrinthe du monde, vaste fresque familiale à laquelle elle se consacrera jusqu'à sa mort.

 

Souvenirs pieux évoque les ancêtres maternels de l'auteur. L'ouvrage, qui doit son titre aux images religieuses traditionnellement envoyées à l'occasion d'un décès, est composé de quatre sections. Dans la première, "l'Accouchement", Marguerite Yourcenar conte sa naissance et la mort, survenue quelques jours plus tard, de sa mère, Fernande. La deuxième partie, "la Tournée des châteaux", retrace l'histoire de cette famille de l'aristocratie belge dont Fernande de Cartier est issue et dont l'auteur trouve les premières traces au XIXe siècle. Dans la partie intitulée "Deux Voyageurs en route vers la région immuable", Marguerite Yourcenar s'attarde sur le personnage d'un oncle de sa mère nommé Octave Pirmez, écrivain fade et bien-pensant mais d'une personnalité attachante, profondément marqué par le suicide de son jeune frère Fernand, dit Roméo. La dernière section, "Fernande", narre l'enfance et la jeunesse de Fernande puis sa rencontre et son mariage avec M. de C., un veuf d'une cinquantaine d'années qui sera bientôt le père de Marguerite Yourcenar.

 

 

Archives du Nord est le pendant paternel de Souvenirs pieux. La chronologie y obéit toutefois à un cheminement inverse: au lieu d'opérer, à partir de sa naissance, une remontée dans le temps, l'auteur part ici des temps les plus anciens pour arriver peu à peu à dessiner la figure de son père. Ainsi, la première partie dépeint tout d'abord la formation et l'évolution géologiques de ces terres du nord de la France dont son père est originaire ("la Nuit des temps") puis retrace, à partir du XVIe siècle, la généalogie de la famille paternelle des Cleenewerck de Crayencour ("le Réseau"). Dans la deuxième partie, Marguerite Yourcenar évoque longuement la figure de son grand-père. Elle reconstitue l'histoire de son adolescence ("le Jeune Michel-Charles") puis de son triste mariage avec la dure et sèche Noémie, issue de la riche bourgeoisie lilloise. Michel, le père de l'écrivain, est l'un des enfants nés de cette union ("Rue Marais"). Enfin, dans une troisième partie intitulée "Ananké", l'auteur conte l'histoire de son père: sa fuite du milieu familial pour embrasser une carrière militaire, sa désertion et son exil pour l'amour d'une jeune et belle Anglaise, son premier mariage avec Berthe puis, après la mort de la jeune femme, l'union avec Fernande et la naissance de Marguerite.

 

 

Le troisième volume, Quoi? l'Éternité, est demeuré inachevé, la mort de l'auteur en ayant interrompu la rédaction. L'ouvrage s'inscrit dans la continuité chronologique d'Archives du Nord. Marguerite Yourcenar évoque les premiers temps du veuvage de Michel dans la propriété familiale du Mont-Noir, à Bailleul ("le Traintrain des jours"), et la figure de la soeur de ce dernier, Marie, qui mourut jeune dans un tragique accident ("Necromantia"). Les quatre chapitres suivants ("Un grain d'encens", "le Trépied d'or", "la Déchirure" et "Fidélité") sont consacrés à Jeanne, une amie d'enfance de Fernande qui fut, durant quelques années, la maîtresse de Michel et qui incarna, pour la petite Marguerite, une sorte de mère idéale. Le personnage d'Egon, le mari de Jeanne, servira plus tard de modèle à l'écrivain lorsqu'elle composera Alexis ou le Traité du vain combat. Après avoir retracé ses premiers souvenirs d'enfance ("les Miettes de l'enfance") et les dernières amours de son père ("les Miettes de l'amour"), Marguerite Yourcenar dépeint les années sombres de la Première Guerre mondiale ("La terre qui tremble, 1914-1915", "La terre qui tremble, 1916-1918" et "les Sentiers enchevêtrés"). L'écrivain projetait de rédiger encore une cinquantaine de pages dans lesquelles elle aurait notamment relaté les fins respectives de Jeanne et de Michel.

 

Composé à l'aide d'archives et de témoignages, ce triptyque familial procède d'un type d'inspiration assez voisin de celui de Mémoires d'Hadrien ou de l'Oeuvre au noir. Dans tous les cas, en effet, la création romanesque de Marguerite Yourcenar se trouve étroitement liée à un travail d'historien et à un regard de moraliste porté sur la destinée et le temps humains.

Dans le Labyrinthe du monde, toutefois, la part de la fiction est fort minime. Certes, l'oeuvre est pour beaucoup le fruit de l'imagination de l'auteur qui parvient à redonner vie à des personnes disparues en se fondant sur une documentation souvent étique, aride ou fragmentaire. Mais cette imagination est avant tout au service d'une restitution et s'interdit la fabulation, l'écrivain préférant souvent le silence à l'invention pure et simple. Le vivant est ainsi laissé à sa complexité jamais démêlée, comme à ses mystères demeurés opaques. L'ouvrage, bien que fourmillant de personnages et embrassant de multiples époques, séduit par son aspect dépouillé. Au seuil de la mort, et une fois accomplies les grandes tâches romanesques de la maturité, projetées d'ailleurs pour la plupart dès la première jeunesse, Marguerite Yourcenar se consacre à une matière brute et humble. Après l'empereur (Mémoires d'Hadrien) et le philosophe alchimiste (l'Oeuvre au noir), elle choisit des personnages ordinaires que son travail extrait patiemment de l'anonymat et du dédale de la généalogie, non pour en détacher des aspects exceptionnels mais au contraire pour montrer l'inexorable flux de la vie, cette sorte de machine aveugle qui broie dans la multitude et engloutit dans l'oubli les existences individuelles. Les figures maternelle et paternelle sont certes privilégiées dans la mesure où elles sont le point de départ des recherches, mais le Labyrinthe du monde, livre sans héros, est aussi un livre dépourvu de personnages vraiment principaux. Les séductions et les mirages de la totalisation sont bannis, l'écrivain préférant laisser son ouvrage livré à l'éclatement, à l'inachèvement et à l'ordinaire qui sont le lot de la vie même.

 

Pour Marguerite Yourcenar, écrire l'histoire familiale, c'est moins chercher à vaincre le temps que prendre la mesure du caractère éminemment contingent de toute existence: "L'angle à la pointe duquel nous nous trouvons bée derrière nous à l'infini. Vue de la sorte, la généalogie, cette science si souvent mise au service de la vanité humaine, conduit d'abord à l'humilité, par le sentiment du peu que nous sommes dans ces multitudes, ensuite au vertige" (Archives du Nord). A cet égard, la dernière oeuvre de la vieillesse est aussi apprentissage de la mort.

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Sulfureux...

Indéchiffrable femme à ta lèvre orgueilleuse,
Rouge sang, j’ai cueilli, brûlant et sulfureux,
Le vénéré fruit mur d’un baiser langoureux
Et goûté du péché la saveur frauduleuse…

Adorable démon à l’ardeur scandaleuse,
Enivré par le jeu d’un amour dangereux,
A ta bouche, je bois du venin savoureux
Le nectar épicé de ta langue enjôleuse…

Emérite danseur d’un tango défendu,
Enflammé je titube animal éperdu
Et connaît du désir la coupable morsure…

Extatique victime encollée à ton corps,
Du plaisir immanent s’estompe le remords,
De ton sein je bénis la sublime luxure…
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Le Choeur Universitaire de Liège
a le plaisir de vous inviter à assister à son concert de printemps

"Le Requiem de VERDI"
Le samedi 2 avril 2011 à 20 heures
Eglise Saint-Jacques de Liège

*
Avec Margareth SITNIAK (soprano), Laura BALIDEMAJ (mezzo),
Alain GABRIEL (ténor) et Roger JOAKIM (basse)

*
Le Choeur, l’Ensemble Instrumental Tempus Musical
& les solistes sont placés sous la direction de Patrick WILWERTH

*
Le musicologue Jean-Marc ONKELINX présentera
une conférence d’introduction au concert
le vendredi 25 mars à 20 heures
à la Salle académique de l’ULg (place du 20 Août)
*
Réservations (places à 20 ou 15 euros)

 

FNAC Liège
Belle-Île – stand d’information
choeur@ulg.ac.be
0498/42 34 17

12272717265?profile=original

   
                                                                  
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Suite aléatoire des premiers billets

L’Amour, celui qui fait battre votre cœur dans votre tête avec un bruit de grosse caisse de fanfare, celui qui fait vibrer votre corps de la tête aux pieds, celui qui vous fait craindre et vous effrayer de mille choses lorsque vous allez d’un pas rapide au rendez-vous qu’il vous a donné, celui pour lequel vous vous apprêtez avec grand soin dans les moindres détails, l’Amour qui vous fait frissonner lorsqu’il vous touche, celui qui tord vos tripes quand il vous manque, qui vous rend douloureuse mais dans un cri de bonheur, celui-là est l’Amour sans partage, brut fort, sans concession, entier.Celui-là vous fait vivre et vous fait mourir, mais au moins vous savez que vous existez pour, avec, dans ou à travers l’autre, vous vous sentez vivant.Celui là arrive une fois dans votre vie, et vous pourriez mourir pour un « je t’aime » de cet amour là.Nous pouvons nous perdre dans cet amour, mais différemment que dans celui prôner par nos aïeux. Nous risquons d’y laisser notre individualité, si la personne aimée ne prend pas soin de nous protéger, de nous ramener à la raison, à la réalité, mais c’est tout. Alors que l’introduction de la tolérance et des concessions dans l’amour nous fait prendre le risque d’un engagement à vie avec une personne qui n’a rien en commun avec celle que l’on désirait aimer avant le mariage.Mais hélas ! Et j’en parlais au début de mon récit, ce « je t’aime » ne peut exister pour tout le monde, car nous ne sommes pas tous prêts à le vivre, il demande tellement de volonté et d’effort, mais surtout de remises en question par rapport à notre façon de vivre, nos principes nos scrupules même. Il demande de la confiance en nos propres choix. Et pourtant, tous nous en rêvons et en avons peur.Cet amour totalitaire nous fait ressentir une peur immense, viscérale de ne plus nous appartenir. S‘abandonner à l‘autre en toute conscience, en parfaite confiance, ressentir un tel amour ou l’inspirez, alors le « je t’aime » prononcé, égale en force et vérité celui d’une mère pour son enfant.Ce « je t’aime » là est l’idéal de l’amour. Je rappelle ici que tous ces propos sont uniquement personnels et le fruit de douloureuses introspections.Donc à mes yeux, et uniquement à mes yeux, aucun autre « je t’aime » n’a droit de citer, car j’ai connu l’Amour tel que je vous l’ai décrit, sans demi-mesure, j’ai sombré délicieusement dans la douce folie d’aimer de tout mon cœur, avec mon corps et mon âme ; Respirant chaque seconde du temps qui s’égrenait, dans l’espoir unique d’un regard posé, d’un sourire esquissé.Hélas ! Peureuse j’étais, le besoin utopique de sécurité un jour s’est réveillé, le doute a suivi amené avec un « mais », et l’humanité de ma personne, cette humanité qui se soucie du devenir, a ravivé et convoqué la raison.Les principes, les à priori, la prudence, la méfiance, cette cohue de réflexes humains, propres à la survie de tout être, a pourri la fusion de nos cœurs, et soudain…L’attachement, petit sentiment mesquin est apparu, laissant échapper un « je t’aime… mais… ».
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journal de bord, jeudi 3 mars 2011

 Redémarrer une semaine, dans les meilleures dispositions du monde, ne signifie pas : faire n'importe quoi.

 

Mardi matin, j'ai à nouveau été inconscient.

 

J'ai vu le tram arriver, de loin. J'ai couru à perdre haleine jusqu'à l'arrêt. Dans le but ... d'atteindre encore le tram dans les temps, avant que le véhicule n'arrive sur place, avant qu'il ne s'en aille ... pour éviter d'attendre un quart d'heure, le tram suivant.

 

N'ai-je pourtant pas écrit une chanson, dans laquelle je dis exactement le contraire ?

 

Tout ça, final'ment, pour ne pas perdre trop de temps. Tout ça, final'ment, pour être quand même sûr, arrivé à mon terminus, de disposer des cinq minutes qui me resteraient pour aller prendre mon café, Place Flagey, avant d'aller au boulot.

 

Final'ment ...

 

Oui, j'ai quand même atteint le tram, in extremis. Mais ... dans un état d'essoufflement pas possible.

 

Oui, je suis passé au p'tit bistro, Place Flagey, pour avoir mon café ... que je n'ai même pas terminé.

 

Arrivé, ensuite, au boulot ...

 

L'état d'essoufflement ne m'avait toujours pas lâché. Il m'a bien fallu une heure pour retrouver un souffle normal.

 

Je me suis surtout dit que ...

 

J'avais fait l'imbécile.

 

Surtout que ...

 

J'aurais pu prendre le tram suivant, en restant relativ'ment dans les temps. J'aurais pu, une fois n'est pas coutume, prendre un café à mon boulot (y a un service prévu là-bas aussi).

 

Que ça me serve de leçon, ce matin !

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administrateur théâtres

Cinq jours de théâtre sublime au théâtre du Grand Midi à Ixelles

Pour Tchékhov, il ne se passe rien ou à peu près rien dans sa vie d'écrivain, comme il ne se passe rien ou à peu près rien dans son théâtre. Mais ce rien a l’épaisseur de l’amour. Les tourments de la tuberculose qui l’étreint exaltent ses sentiments pour la jeune et ravissante actrice Olga Knipper.  Face à la médiocrité du monde, il découvre l’enchantement : « mes jeunes filles sont si artificielles dans mes œuvres ! » Il s’évade de sa piètre condition physique par le rêve et l’écriture, dans des lettres passionnées qu’ils s’échangeront pendant six ans.  Tournées théâtrales obligeant,  ils n’auront vécu ensemble que de rares et émouvantes semaines. Elle est sa mouette pendant que son  propre corps se consume sur les bords d’une rivière paisible à Yalta.  «  Sa présence, sa vitalité lui a serré la gorge »  quand il l’a vue jouer sa pièce à Moscou.

 

 Olga l’admire : « les gens mènent une vie plate, pas vous, vous avez une vie passionnante, lumineuse… ». Fiévreuse, en effet.  Loin de la ville brillante de Moscou, et des dangers de la tendresse, il stocke des phrases, telles l’odeur suave des étoiles, désespérant de jamais arriver à la hauteur de Tolstoï. Il est médecin et sait que ses jours sont comptés. Voletant dans des habits blancs, l’actrice lui déclare avec une grave simplicité : « Vous êtes grand et sublime, il y a votre mouette, un chef d’œuvre, notre triomphe ! » L’art sublime la vie, mais la liaison de Tchékhov avec le microbe est tenace.

 

 L’homme doit écrire pour libérer son cœur et son art. Loin d’Olga et comme elle, épris de liberté,  il compose ses dernières œuvres. « Maintenant je n’ai plus peur de la vie ! » Ils sont un couple «  d’oiseaux migrateurs que l’on aurait capturés et mis dans des cages séparées ». C’est tragique et romantique. Au cours de leurs échanges épistolaires poétiques et tendres, elle lui confie ses  doutes, ses souffrances, ses angoisses de scène, il lui confie ses angoisses de la page blanche. Mais il envie « le rat qui trottine sous les planches de votre théâtre ! » Tous deux savent que le quatrième acte est redoutable. Il est maintenant appuyé tendrement sur l’épaule d’Olga, le médecin impuissant lui donne du champagne. Il murmure « Ich sterbe » dans son dernier souffle. Olga continuera à lui écrire, c’est ainsi qu’elle l’a toujours senti « vivant ». Et il n’y a plus dans sa vie à elle, que le théâtre.

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Les deux comédiens , sensibles et émouvants, Fanny Jandrain et Frédéric Genovese jouent tout ceci, à ravir, mêlant admirablement  art de vivre et art théâtral.

  • du 1er au 5 mars 2011
  • 

http://www.xltheatredugrandmidi.be/

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journal de bord, mercredi 2 mars 2011

 

Une table avec une nappe rouge, un peu en désordre. Des restes de couques, sans doute.

 

Au boulot, le chef (principal) s'en va. Un autre "chef" est app'lé à lui succéder.

 

Comme à chaque départ (d'un chef qui file vers un autre bureau ou d'un facteur qui part à la retraite) , un petit drink a été organisé.

 

Comme à chaque départ, un autre chef de section, la veille (donc : hier), est passé dans les rangées des facteurs, avec une espèce de carte postale, en demandant à chacun s'il souhaitait laisser sa signature ou écrire, à l'attention du chef "principal" qui s'en va dans un autre bureau, un p'tit mot, en signe d'ouverture, de remerciement.

 

Dans les deux cas, j'ai répondu ... non.

 

Nous sommes mercredi.

 

J'ai repris, avant-hier, lundi, mon boulot après une semaine de maladie.

 

La forme reprend. Le tonus revient. Les feuilles, les fruits sur les arbres repoussent. Le printemps est tout proche.

 

J'ai du me rééponger, durant une semaine. Essoufflement.

 

Et ça ne s'était pas trop bien passé avec le fameux chef, le dernier vendredi, où j'étais rentré de tournée vers ... 17 heures.

 

"C'est que tu n'es plus fait pour ce boulot"

 

"Tu n'entres pas dans nos objectifs !"

 

"C'est pas normal de rentrer à des heures pareilles !"

 

Même si je ne suis plus à fleur de peau, même si j'ai eu le temps de vivre des journées heureuses depuis lors, même si je le prends de "qui ça vient'", je les retiens quand même, ces phrases, elles continuent de se ballader dans mes tripes, dans mon corps, dans mon coeur.

 

Et ça ne me fait toujours pas de bien. Mon coeur est encore chamboulé.

 

D'accord, d'accord, faut pas être rancunier. D'accord, d'accord, faut tout remettre dans le contexte. D'accord, d'accord, faut relativiser.

 

Mais encore ...

 

Mais encore ...

 

Non, il n'est pas méchant, le chef, au sens clinique, au sens pathologique.

 

Non, il doit sûr'ment rendre des comptes, le chef, à d'autres chefs.

 

Oui, il s'est p'têt fait taper sur les doigts par d'autres chefs, le chef ... à cause de moi.

 

Oui, il doit défendre sa place, son statut, le chef.

 

Et tout n'est peut-être pas objectiv'ment faux dans tout ce qu'il a dit, le chef.

 

OK. OK.

 

Maint'nant, maint'nant ...

 

Faut-il courber l'échine ?

 

 Quand on sait qu'on a fait ce qu'on a pu pour faire (encore) un travail correct, qu'on a essayé de reprendre en main, en trois jours, du courrier qui avait été stoppé, auparavant, durant trois jours, qu'on a marché, qu'on a essayé de garder le cap, avec le vent, les gens parfois ... esquintants, le temps de marche qui amenuise toujours un peu votre énergie physique (même quand vous en avez beaucoup) ... alors que d'autres (qui rentrent ... dans les temps) bâclent leur boulot, balancent les lettres parfois n'importe où (j'en entends sur ma route, des témoignages de clients) ...

 

Et que le chef, qui d'habitude, ne vous dit rien, utilise précisément ce moment-là, où vous rentrez fourbu, haché, pour vous balancer son vinaigre (avec des arguments qui, comme par hasard, tiennent la route).

 

Faut-il parler d'inconscience ?

 

Faut-il parler de calcul ?

 

Heureus'ment que j'ai encore eu le ressort de me barrer, ensuite, dans les temps, de pousser ma part de gueulante (c'est très sain, dans certains cas, et on ne risque pas trop gros, heureus'ment, quand on n'est nommé). Mes nerfs (et le reste) étaient à deux doigts de lâcher.

 

Alors ?

 

J'ai pris le temps de me calmer, de me soigner.

 

Avant-hier, lundi, j'ai repris le boulot dans de très bonnes conditions. Aujourd'hui, mercredi, j'ai continué sur ma lancée. Je suis très très positif envers demain, jeudi.

 

Le fameux chef, pour en rev'nir à lui, aurait très bien pu rev'nir vers moi, ces derniers jours, dans un moment où j'étais redevenu en pleine possession de mes moyens, pour re-discuter, gentiment, subtil'ment, du problème quiavait surgi. C'était le moment idéal pour se comprendre. J'aurais été le premier à admettre ma part d'exagération, j'aurais été le premier à trouver des solutions pratiques, au boulot, qui m'auraient permis d'éviter les problèmes que je cause à cause de mes arrivées tardives (certains employés doivent rester au bureau jusqu'au moment où le dernier facteur est rentré, et ne savent pas reprendre leur train), tout en me respectant. Je ne suis pas spécial'ment borné.

 

Un autre détail attire mon attention.

 

"Ce n'est pas normal de rentrer à des heures pareilles"

 

 M'a-t-il effectiv'ment dit, le vendredi, quand je suis rentré au boulot à ... passé 17 heures.

 

M'a-t-il dit quand je suis rentré à ... passé 17 heures, comme si c'était systématique.

 

Or ...

 

Tout en admettant que je réintègre le boulot, à mon retour de tournée, dans les derniers, je ne déboule jamais, en temps normal, dans le bureau, autour de 17 heures. Le vendredi cité plus haut est un cas à part : comme je l'ai dit, y avait eu, quelques jours auparavant, des pickets de grève au bureau principal, et, dans les jours qui ont suivi, fallait récupérer la totalité et se démerder pour mettre tout dans les boîtes aux lettres. Soyons réalistes : comprimer tout ça dans un temps normal, c'est ... de l'utopie.

 

En temps normal ...

 

Je réintègre quand même le bureau, après la tournée, avant seize heures (heure où il faut donner l'alarme). Je ne rentre même pas forcément le dernier.

 

Donc ...

 

Le chef a quand même abusé de la situation. Et ... ne me parlez pas d'inconscience, il savait ce qu'il faisait. Sans doute a-t-il agi par trouille, mais, avec toute la bonté du monde, évitons d'être les dindons de la farce. Il savait qu'il ne prenait pas trop de risque en me balançant son venin. Comme par hasard, il m'a balancé le rateau quand j'étais fragile, vulnérable. Il est quand même pas bête, le chef. Il est quand même ... un peu fin, le chef.

 

Je n'ai pas écrit de petits mots à son attention. Je ne suis pas allé, comme les autres (pas mal d'entre eux ont, à l'égard du chef, mon opinion) au drink.

 

"Tu le boycottes ?", m'a dit, dans un esprit de soutien (envers moi), un pote, parmi mes collègues.

 

Je n'irai pas jusque là. Je n'ai aucune rancune rancune envers lui. Loin de moi l'idée, l'envie ... de le boycotter. Je lui souhaite même le meilleur là où il s'en va.

 

J'ai juste eu très mal. J'ai agi, en me respectant, par rapport à cela. Trinquer à son honneur, dans un moment où mon coeur était chamboulé, c'était trop, trop, trop.

 

Je me suis écouté.

 

Mon coeur est ensuite redevenu serein.

 

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