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Contemplant les tulipes

Nouvellement ressuscitées

Près des marmottes qui sommeillent,

Dans mon jardinet s’ensoleillent,

Les messagères de l’été.

.....

Près des marmottes qui sommeillent

Circule un courant de gaieté.

Les messagères de l’été

Sont semblables mais non pareilles.

.....

Circule un courant de gaieté.

Je m’attendris et me réveille

Sont semblables mais non pareilles

Ces fleurs de tissu velouté.

.....

Je m’attendris et me réveille.

M’incitent certes à méditer,

Ces fleurs de tissu velouté,

Sur l’énergie qui m’émerveille.

20 avril 2010

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Dans un sillence adoucissant

(pantoum)

Le vert printanier ravissant,

Dans la lumière qui le dore,

En broderies venant d’éclore,

S’élève haut, envahissant.

.......

Dans la lumière qui le dore,

Chaque érable est attendrissant,

S’élève haut, envahissant.

Le ciel bleu nacré le décore.

......

Chaque érable est attendrissant,

Glorieux une fois encore.

Le ciel bleu nacré le décore,

Dans un silence adoucissant.

.........

Glorieux une fois encore.

Grâce à l’énergie agissant.

Dans un silence adoucissant,

Elle fait naître ou revigore...

..........

25 avril 2010

NB:Ce pantoum devrait être édité en quatrins séparés.

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Mes deux visiteurs assidus

A Walter

J’ai deux visiteurs quotidiens.

L’un, virtuel, est de ma race.

Il s’introduit dans mon espace,

Y circuler lui fait du bien.

Il me fait signe en s’en allant,

Sa façon de dire merci.

Or bien peu d’autres s’en soucient,

Se sentant peu reconnaissants.

Mon autre ami fidèle vient

Rôder autour de mes fenêtres.

Il sait se faire reconnaître

Bien que semblable à tous les siens.

Petit écureuil mendiant,

Il a contracté l’habitude

D’interrompre ma solitude

En se présentant confiant.

C’est assis confortablement,

La tenant entre ses deux mains

Qu’il grignote une mie de pain,

La savourant visiblement.

25 avril 2010

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La corrida

Je vais sûrement me faire des ennemis et bien sûr des amis ? J’ai vu une corrida, j’en suis sorti horrifié ! Cette foule ressemblait à celle de la Rome décadente, celle qui se rassasiais de la douleur et du sang des autres, des hommes comme des animaux !

Cela ne lui fait pas mal !

Le picador venait de lui planter quelques coups, les premières gouttes de sang; apparaissaient.

Mais ça non plus !

Quelques banderilles accrochées à son dos faisaient s’écouler plus abondamment ce liquide écarlate.

Ça y est, il va lui donner le coup fatal !

Lui, c’était ce lâche en habit de lumière, affrontant un taureau déjà exsangue.

Voilà, il est vainqueur !

Vainqueur d’un animal, essoufflé, déjà à moitié vaincu par les picadors et les banderilleros !

Le taureau n’est pas toujours mort de suite, l’estocade il la reçoit parfois plusieurs fois. Le pire, c’est quand la pauvre bête semble morte et qu’on la traîne en dehors de l’arène, là, on l’achève avec le cuchillo, un petit couteau espagnole.

Mais, ça ne fait pas mal Monsieur !

Honte à tous ces pays qui laisse encore se dérouler de telles pratiques, parfois au nom des coutumes ancestrales. Quelle hypocrisie ! J’ai juré ne plus assister à une corrida et ne plus mettre les pieds dans aucune région où elle est glorifiée et pratiquée !

Et je me suis mis à la place de cette pauvre bête !

On me surnomme le taureau,

Je suis l’involontaire Héros

D’une mascarade ridicule,

Victime d’un spectacle, d’un culte.

Malheureux confrère dans la douleur,

Ses grands yeux reflétant la peur,

Un cheval déguisé s’approche,

Monté par un guerrier fantoche.

Le cavalier brandissant sa lance,

Entame autour de moi une danse.

Soudain, je ressens la douleur,

Des coups de piques et pas de cœurs.

Voilà des fantassins maintenant,

Je fonce sur eux, je me défends.

Seul, comment gagner ce combat,

Ils sont si nombreux autour de moi ?

Pourquoi cette foule en délire ?

J’y vois même des gens rire.

Je ne crois plus à une farce,

Il ne faut plus que je m’attarde.

Comment vais-je en sortir ?

Tiens, un autre ! Va-t-il venir ?

Il a mit son habit de lumière

Et ce n’est pas pour me plaire.

Cette lutte devient inégale,

La bataille me sera fatale.

Je n’échapperai pas à mon sort,

Le résultat sera ma mort.

Ils doivent tout savoir de cette issue,

Mais viennent se distraire à ma vue.

Résigné dans cet ultime combat,

Libérez ma douleur, allez-y ! Tuez-moi !

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jalousie

Madame, je vous veux distante, proche, réservée, audacieuse, langoureuse, hautaine, froide !

Que de paradoxes cependant, ce sont eux qui arrivent à vous cerner. Vous n’êtes égale qu’à vous-même, aucune autre ne vous ressemble mais cette autre aussi n’est égale qu’à elle-même ! Vous avez chacune vos propres défauts, vos propres qualités, tant de diversités ne peuvent que nous éloigner l’une de l’autre et c’est tant mieux.

Si votre caractère, vos envies, vos peines, vos rêves se percevaient de suite ou même se devinaient sous des artifices maniérés ou vestimentaires, ce serait moins passionnant de vous rêver !

Ne soyez pas envieuse et encore moins jalouse si je rêve en même temps, Anne, Sophie, Marie ou une inconnue, jaloux, envieux, parfois vos amies, amis, inconnu, votre conjoint le sont déjà !

Et ces derniers, parfois, je me demande en les voyant agir dans la vie courante, si cette jalousie est amour ou possession ?

Ce ne sont pas des rapaces de mon espèce, la mienne est unique, j’aime la découverte, j’aime vous voler un peu de vous, de votre âme, c’est tout !

Pour le reste, j’ai eu plus que ma part et pourtant, j’espère en avoir encore.

Laissez-moi vous découvrir petit à petit et laissez-vous aller. Regarder-le ou la, il en rougit de rage de vous voir ainsi offerte à mes rêves un peu fous, elle en rougit de convoitise d’être aussi rêvée !

Pieds et poings liés, je ne saurais que vous rêver mais sans entrave, je peux poser ce rêve sur la toile, le papier. Ainsi, je sais vous imaginer, idéaliser, blâmer même mais là, sans excès ! Je peux même vous décrire, en prose, en poésie, de simples mots jetés peuvent vous sublimer.

Peines, joies, amours, sensualités, sexualités amènent simplement à vous rêver.

Mais, si nos rêves se rejoignent, alors seulement nous…………..

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Encore des corps décor

Bien vu le soleil qui inonde les mirettes. Bien vu toutes ces jambes et dos tournés plein soleil.

Et je pense au même généreux soleil sur une planète vidés de tous ces êtres humains qui se brunissent le lard. Un soleil chaud, brûlant même. Devenu trop grand pour nous. Une lumière aveuglante, qui nous dévore jusque dans nos plis secrets. Un cauchemar balayant nos existences. Un souffle et le silence

étouffant qui suit.

croquis pour un peintre nu triptyque acry sur toile

2000

nu devant miroir

Prenons le temps de regarder encore et encore nos corps... assis à la terrasse du café, une bière dans l'ombre du parasol..


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Salué comme un poète majeur de sa génération, notamment pour « le Cercle inquiet » (1973), Werner Lambersy (Belgique, né en 1941), hanté par la quête de soi et le rapport amoureux, renouvelle dans son recueil poétique « Maîtres et maisons de thé » son inspiration à partir d'une évocation très personnelle de la cérémonie japonaise du thé, le chanoyu.

Le recueil s'ouvre par deux poèmes dont le contenu paraît en flagrante contradiction avec le titre: "Il n'y a pas de maison[s] de thé" et "Les maîtres ne règnent sur rien". Le sens de cette apparente contradiction nous sera progressivement révélé par l'ensemble de poèmes en prose qui forme le coeur de l'oeuvre, poèmes sans liens formels entre eux, dépourvus de ponctuation, comme des pièces taillées à vif dans le Livre de l'Éternité: certains commencent par une parenthèse, d'autres par une proposition relative: «Où le portique serait écartement de jambes / écartèlement (le saut la nage l'amour ou la caresse) ouverture des bras...» D'une grande densité, ils sont répartis en quatre groupes dont deux postiches: page blanche avec citation énigmatique («le Portique», «l'Antichambre»), les deux autres («l'Allée», «la Chambre») formant le corps du texte. Parties faussement postiches d'ailleurs puisqu'il nous est dit que le portique est «transgression, passage, entrée» et l'antichambre, «rêve de la réalité, préparation», tandis que la chambre est «réalité du rêve, la rencontre». Nous comprenons peu à peu que l'architecture de la maison de thé et le cérémonial qui s'y déroule ne sont que la trame-prétexte d'une croisée des chemins où se rencontrent toutes les quêtes de l'absolu: l'initiation, l'amour, la poésie. Il n'y a pas de maître parce qu'il se confond avec l'invité, et il y en a autant que de maisons: celle de l'impulsion poétique (le maître apparent est le langage, le maître réel le silence), celle du vide dont le maître est la solitude, etc. Le recueil se termine par quelques poèmes au graphisme évoquant des nénuphars savamment dispersés sur un étang et magnifiant les thèmes centraux: «et c'est entre nous / le thé / le bol et l'eau / où nous trempons les lèvres / comme si c'était un temple / qu'on ne pénètre / qu'en laissant l'autre pénétrer.»

Ni régionaliste ni «belge», Werner Lambersy tend à l'universalité, et comme toute grande poésie, la sienne entretient avec le mode initiatique des rapports étroits, sur lesquels on peut gloser à l'infini. Mais il serait faux de limiter l'oeuvre à cette relation: elle est surtout prise de conscience que la cérémonie du thé est transposable dans le registre amoureux. La véritable rupture par rapport aux recueils précédents réside dans un mode d'écriture que l'on a qualifié par l'expression peu heureuse de «langage opaque». En réalité, dans une tradition mallarméenne, l'auteur utilise des blancs qui ponctuent le déroulement des images: «je t'aime et le vent est comme une main creuse autour de la maison de thé le vent est dur qui soutient le vol qui repousse dans l'arbre l'orgasme des feuilles...» Beaucoup plus forts que les silences en musique, ces blancs empêchent le lecteur d'en rester à la recherche routinière du sens et l'obligent à s'arrêter sur le mot pour en découvrir les virtualités, la polyvalence. On ne saurait cependant réduire à un système l'art d'un poète qui sait à la perfection «user des mots», de leur assemblage et de leur «au-delà».

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L'Amour fou d’André Breton (1937), mêlant le récit à la méditation et à l'imaginaire poétique, relate des événements vécus par l'auteur entre 1934 et 1936: la rencontre avec Jacqueline, qui devient bientôt sa deuxième femme, leur voyage à Tenerife et la naissance de leur fille Aube. Dans cet ouvrage, l'auteur renoue avec le type d'inspiration et d'écriture qui avaient présidé à Nadja.

Le texte de l'Amour fou est, tout comme l'était celui de Nadja, accompagné d'illustrations. L'ouvrage s'ouvre sur l'évocation d'une scène fantasmatique qui conduit Breton à une méditation sur l'amour et sur la beauté, cette dernière étant explicitement placée dans la continuité de l'ultime phrase de Nadja: «La beauté sera CONVULSIVE ou ne sera pas» (I). L'auteur rappelle ensuite une enquête de la revue Minotaure qui interrogeait les participants sur «la rencontre capitale de [leur] vie». Cela lui inspire une réflexion sur le hasard, défini comme «la rencontre d'une causalité externe et d'une finalité interne»: «Il arrive cependant que la nécessité naturelle tombe d'accord avec la nécessité humaine d'une manière assez extraordinaire et agitante pour que les deux déterminations s'avèrent indiscernables» (II). La découverte de certains objets, véritables «trouvailles» dont le sens s'éclaire peu à peu, participe de ce hasard (III).

La rencontre décisive d'une femme «scandaleusement belle» a lieu le 29 mai 1934. Breton reçoit alors la fulgurante révélation de la dimension prophétique d'un poème, intitulé "Tournesol", qu'il avait écrit en 1923: l'aventure imaginaire du texte poétique trouve son «accomplissement tardif, mais combien impressionnant par sa rigueur, [...] sur le plan de la vie» (IV). Le poète séjourne ensuite aux Canaries avec sa nouvelle épouse. La description de l'exubérance sensuelle du paysage volcanique, foisonnant d'espèces végétales, exprime métaphoriquement la jouissance amoureuse du couple, en pleine harmonie avec les grandes forces primitives de la nature (V). Après cette expérience des sommets, symboliquement marquée par l'ascension du pic du Teide à Tenerife, le couple s'installe dans la durée d'un quotidien où l'amour semble susceptible de s'user. Cette fois, c'est la platitude d'une plage bretonne qui, le 20 juillet 1936, sert de décor symbolique à une sinistre promenade durant laquelle Breton et sa femme éprouvent un «sentiment de séparation». Le poète montre toutefois que de telles dépressions sont provisoires et illusoires et que l'amour fou, qui résiste à l'érosion du temps, en triomphe (VI). Breton adresse enfin à sa fille une lettre qui se termine par ce voeu: «Je vous souhaite d'être follement aimée» (VII).

L'Amour fou est un hymne superbe à l'amour: «La recréation, la recoloration perpétuelle du monde dans un seul être, telles qu'elles s'accomplissent par l'amour, éclairent en avant de mille rayons la marche de la terre. Chaque fois qu'un homme aime, rien ne peut faire qu'il n'engage avec lui la sensibilité de tous les hommes. Pour ne pas démériter d'eux, il se doit de l'engager à fond.» L'ouvrage tient à la fois du récit autobiographique, de la méditation philosophique, de la poésie et du conte magique. La réflexion y côtoie la relation d'anecdotes et le lyrisme; l'analyse et la description du sentiment y voisinent avec le fantasme et l'évocation érotique.

L'Amour fou s'inscrit dans la continuité du Second Manifeste du surréalisme qui donnait pour «mobile» fondamental à «l'activité surréaliste» «l'espoir de détermination» «d'un certain point de l'esprit» où les contradictions «cessent d'être perçu[e]s contradictoirement». Breton précisera les contours de cet idéalisme dans les Entretiens (1952): «Il va sans dire que ce point, en quoi sont appelées à se résoudre toutes les antinomies qui nous rongent et que, dans mon ouvrage l'Amour fou, je nommerai le "point suprême", en souvenir d'un admirable site des Basses-Alpes, ne saurait aucunement se situer sur le plan mystique. Inutile d'insister sur ce que peut avoir d'hégélien l'idée d'un tel dépassement de toutes les antinomies.» L'image poétique, dans son énigmatique fulgurance, met ainsi le verbe en fusion: «La beauté convulsive sera érotique-voilée, explosante-fixe, magique-circonstancielle ou ne sera pas.» De même, l'amour fou réalise la synthèse entre l'amour unique, exalté par le romantisme, et les amours multiples. Toutes les femmes aimées avant elle annoncent la femme suprêmement aimée dont la figure résume en quelque sorte celles qui l'ont précédée.

Pour Breton, la femme aimée est la fée médiatrice. Elle lui ouvre la voie vers une relation privilégiée au monde qu'elle magnifie et transfigure: «Cette profusion de richesses à nos pieds ne peut manquer de s'interpréter comme un luxe d'avances que me fait à travers elle, plus encore nécessairement à travers vous, la vie. [...] Vous ne faites qu'un avec cet épanouissement même.» La femme révèle au poète les secrets enfouis, ceux qui échappent à la logique et relèvent d'une sorte de concordance universelle et magique. La promenade initiatique effectuée à ses côtés la nuit de la rencontre donne sens tant à la vie qu'à la poésie de Breton, les deux aspects étant d'ailleurs indissociables. Ainsi, une anecdote passée, survenue «le 10 avril 1934, en pleine "occultation" de Vénus par la Lune», prend soudain une dimension prémonitoire. Alors qu'il déjeune dans un restaurant, Breton capte cette scène entre le plongeur et la serveuse: «La voix du plongeur, soudain: "Ici, l'Ondine!", et la réponse exquise, enfantine, à peine soupirée, parfaite: "Ah, oui, on le fait ici, l'On dîne!" Est-il plus touchante scène?» Il y a là comme une prophétie de la venue prochaine de Jacqueline, ondine ou sirène tant dans l'imaginaire mythique que dans la réalité: «Le "numéro" de music-hall dans lequel la jeune femme paraissait alors était un numéro de natation.» L'exemple le plus frappant de ces coïncidences miraculeuses réside bien sûr dans le sens tout à coup révélé, à travers les événements de la première nuit, d'un poème automatique écrit onze ans plus tôt.

Le monde devient ainsi un vaste et sidérant univers de signes. L'amour fou est bien l'expérience surréaliste suprême dans la mesure où il réunit le réel et l'imaginaire, la poésie et la vie.

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Sans nous notre égo ne serait rien..!

Oui le jeu de mots n'est pas top..
Bon juste pour parler de ma vanité, parler de mes vanités à moi...
J'ai moi aussi droit aux vanités..

4 crânes d'artistes, de la pinky girl au dark blue de mon auto-portrait montage numérique à partir d'une radio de mon crâne

skulls

Tout ce qui motive notre agitation gesticulation vient de là.
De notre conscience d'une échéance.
Notre "tout à l'égo" se nourrit de ça,

notre égo se nourrit de nous, sans nous, notre égo ne serait rien..!

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Jacqueline De Clercq à l'UDA

Dans le cadre de l'UDA, l'atelier littéraire de lecture qu'il anime à L-L-N, Daniel Simon invite Jacqueline De Clercq à dialoguer avec les étudiants à propos de son livre " LE DIT D'ARIANE ", le vendredi 23 avril à 14 h. L'échange portera, entre autres choses, sur la réécriture d'un mythe antique, les contraintes et les libertés qu'elle offre à l'écrivain ; un dossier est disponible auprès de l'auteur.

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Eugénie

Eugénie est en écoute ici : https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/la-chanson-fetiche-du-reseau-arts-et-lettres

Personne ne l’attend

Elle rêve pourtant

Que quelqu’un l’attend…

Pour rentrer chez elle

Elle s’invente des ailes

Elle voit sa vie en grand

Dans les journaux du vent

Se répète les mots

"Amour et braséro"

Un ange, à ses côtés

L’empêche de tituber

...Une présence née

De son solo salé

Alors, Eugénie
Appelle son génie
Pour alléger sa vie,
Eugénie...

Par les lignes de ses mains

Elle sait que quelqu’un vient

Elle parie juste un peu

Avec son cœur en deux

Qu’elle trouvera le feu

Qui brûlera ses maux

Ses fards (phares) et ses bobos

Fini de garder pour elle

Ses joies et ses querelles

Quand on est seul tout le temps

Il en faut du talent

Pour s’offrir du bon temps

Et louer de l’allant…

Alors, Eugénie

Appelle son génie

Pour alléger sa vie,

Eugénie…

Elle n’est pas vraiment elle

Avec personne à elle

Y’ a des bouts de sa vie

Qui manquent de folie…

Personne ne l’attend

Elle rêve
pourtant

Que quelqu’un l’attend…


Fabienne Coppens

Sabam 1998

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L’ essai de Guillaume Apollinaire sur les peintres cubistes se compose de deux parties: la première, "Méditations esthétiques", constitue, comme son titre l'indique, une sorte d'introduction d'ordre général à la seconde, "Peintres nouveaux", dans laquelle l'auteur analyse l'oeuvre de neuf peintres représentatifs de la nouvelle tendance (Pablo Picasso-Georges Braque-Jean Metzinger-Albert Gleizes-Marie Laurencin-Juan Gris-Fernand Léger-Francis Picabia-Marcel Duchamp, et un sculpteur, Duchamp-Villon, auquel est consacré un appendice); enfin, une courte note mentionne les artistes vivants rattachés par l'auteur au mouvement cubiste, ainsi que les écrivains et journalistes qui les ont défendus.

Pour mesurer toute l'importance de ce texte, il faut le replacer dans son époque et tenir compte du fait qu'il constitue la première tentative, non pas pour expliquer et pour défendre, que pour définir les caractères propres au nouveau mouvement pictural: son "climat" spirituel, ses ambitions, sa nécessité historique. Car, "on ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père. On l'abandonne en compagnie des autres morts et l'on s'en souvient, on le regrette, on en parle avec admiration. Et, si l'on devient père, il ne faut pas s'attendre à ce qu'un de nos enfants veuille se doubler pour la vie de notre cadavre". Ainsi, ce premier chapitre, empreint du lyrisme particulier au poète, développe l'idée que le "monstre de la beauté n'est pas éternel" et que le seul but des artistes doit être de mettre en oeuvre les vertus plastiques: la pureté, l' unité et la vérité entendues comme éléments permettant à l'homme de dominer souverainement la nature, en un mot, de créer. Et cette vérité, pour Apollinaire, c'est la seule réalité, une réalité qu'"on ne découvrira jamais une fois pour toutes", car "la vérité sera toujours nouvelle".

Il aborde alors dans le chapitre II les caractères propres aux peintres nouveaux: absence de sujet véritable, observation et non plus imitation de la nature, abandon des moyens de plaire, cette peinture nouvelle étant à l'ancienne ce que la musique est à la littérature, autrement dit une peinture pure, qui n'entraînera pas pour autant la disparition des anciens modes plastiques: "Un Picasso étudie un objet comme un chirurgien dissèque un cadavre". Et après avoir rappelé l'anecdote d'Apelle et de Protogène, dans Pline, révélant la sensibilité des Grecs à la "beauté" d'un simple trait sans signification usuelle, Apollinaire en vient (chap. II) à l'accusation portée contre les peintres cubistes de nourrir des préoccupations géométriques: pour lui, les figures géométriques sont l'essentiel du dessin: elles sont aux arts plastiques ce que la grammaire est à l'art d'écrire, et les peintres ont été naturellement amenés, par intuition, à se préoccuper des nouvelles mesures de l'étendue, rejoignant en quelque sorte les perspectives ouvertes par la géométrie non-euclidienne. Les grands poètes et les grands artistes, écrit l'auteur, ont pour fonction sociale de renouveler sans cesse l'apparence que revêt la nature aux yeux des hommes, déterminant la figure de leur époque et atteignant au type idéal (sans toutefois se borner, en l'occurence, à l'humanité) et offrant du même coup des oeuvres plus cérébrales que sensuelles; c'est ce qui explique le caractère de grand art, d' art sacré, présenté par l' art contemporain sans que celui-ci soit l'émanation directe de croyances religieuses déterminées.

Faisant ensuite justice de l'accusation de "mystification" ou d'"erreur collective", lancée contre les nouveaux peintres, Apollinaire trace un bref historique du Cubisme, des origines de son appellation (donnée par dérision, en 1908, par Henri Matisse) aux plus récentes expositions de 1912. Il essaie enfin, en se référant aux divers peintres, de déterminer les quatre courants internes du mouvement qu'il partage en cubisme "scientifique", "Physique", "Orphique" et "Instinctif"; et conclut en rappelant que le Cubisme a eu, avant Cézanne, Courbet pour point de départ, affirmant en outre que l'école moderne de peinture est la plus audacieuse qui ait jamais été: "Elle a posé la question du beau en soi".

Des analyses consacrées aux différents peintres, dans la deuxième partie, on retiendra surtout les pages sur Picasso, évocation poétique de l'homme et de l'oeuvre, indissolublement mêlés, dans laquelle Apollinaire fait preuve d'une surprenante pénétration. Si toutefois il exalte avec un enthousiasme égal, ou presque, l'oeuvre des autres peintres, on ne saurait aujourd'hui lui en faire grief: si, après coup, des artistes comme Picasso et Braque nous apparaissent comme l'expression achevée de la peinture nouvelle, au-delà du Cubisme lui-même, n'oublions pas pourtant que les autres peintres en étaient aux "promesses" et se révélèrent davantage mûs par des intentions que tendus vers la concrétisation d'une nécessité intime en accord total avec leur personnalité.

Si on a pu dire plus tard que Gleize et Metzinger étaient les théoriciens du Cubisme, Apollinaire en fut le poète, dans le vrai sens du terme: celui qui saisit à la fois l'aspiration du peintre et l'attente du spectateur, dans cette difficile entreprise, toujours renouvelée, qui consiste à concilier les nécessités de la communication et de la liberté. Aussi, ce petit livre contribua-t-il grandement à l'essor d'un mouvement capital dans l'histoire de l' art d'aujourd'hui.

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Diaporama de photos que j'ai prises pour la journée d'hommage à Charles De Coster, le samedi 15 mai 2004 à l'occasion du 125ème anniversaire de sa mort

Robert Paul


Les géants Thyl et Nele

Devant le monument de Charles De Coster, place Fagey à Ixelles

L'entrée du géant Neleà la Maison communale, en vue de la faire citoyenne d'honneur de la Commune d'Ixelles

Hommage devant la Maison de Charles De Coster à Ixelles

Réjouissances populaires

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Qu'ils aillent donc exposer chez eux

A la fin du XIX°siècle, Bruxelles est un centre important de diffusion et de création artistique. Le pays est en pleine expansion. Soixante ans après son indépendance, le développement industriel et la politique coloniale stimulent les initiatives. La réaction sociale suit rapidement. En 1885, tandis que Léopold II devient souverain de l’état indépendant du Congo, le parti ouvrier belge est fondé. Un vent de liberté souffle également dans le milieu artistique. Comme les Impressionnistes à Paris en 1874, les artistes belges décident de prendre leur destin en main. La révolution artistique de 1884 prit prétexte d’une boutade lancée par un membre du jury officiel qui venait de refuser les toiles de deux ou trois peintres d’une méprisante intransigeance : qu’ils exposent chez eux! avait dit dédaigneusement cet homme plein de rage. Ils exposèrent donc chez eux.

Ils sont une vingtaine, d’où leur nom : le cercle des XX (1884-1893). Les premières signatures sont recueillies à la taverne Guillaume, place du Musée à Bruxelles, le 23 octobre 1883. Franz Charlet, Guillaume Vogels, Jean Delvin, Paul Du Bois, James Ensor, Charles Goethals, Fernand Khnopff, Périclès Pantazis, Franz Simons, Gustave Vanaise, Théo Van Rysselberghe, Guillaume Van Strydonck, Théodore Verstraete. Les adhésions de Willy Finch et de Dario de Regoyos arriveront par lettres. Achille Chainaye, Jef Lambeaux, Willy Schlobach, Piet Verhaert et Rodolphe-Paul Wytsman complètent la liste de manière à parfaire le nombre qui détermine le titre. D’autres associations avaient précédé les XX : la Société libre des beaux-arts (fondée en 1868) et l’Essor (fondé en 1876). Elles réagissaient contre l’académisme pour adopter une esthétique plus réaliste. Fondé sur le visible et non sur l’idéal, le réalisme s’intéresse d’abord à la nature pour faire place ensuite à la description de la réalité sociale. II s’attache à la précision de la forme et de la texture concrète des choses. C’est à la suite d’une scission de l’Essor que la fondation des XX est décidée.

L’originalité de la démarche des XX est d’avoir supprimé toute préséance et forme de jury. Leur idéal : l’égalité entre les artistes, pas de hiérarchie, pas d’école. Cet idéal n’est pas sans liens avec les tendances anarchistes qui circulent à l’époque : Bruxelles a servi de refuge aux opposants du Second Empire français. Dans un souci d’ouverture, les « vingtistes » inviteront vingt autres artistes à exposer. Chaque vingtiste a le droit d’exposer six oeuvres ; les invités, une. L’organisation de ces manifestations incombe à Octave Maus (1856-1919), avocat à la cour d’appel de Bruxelles et critique d’art, qui devient leur illustre secrétaire. Ils décident d’exposer ensemble chaque année, au mois de février. Une autre de leur spécificité, et non des moindres, est d’avoir organisé, en même temps que les expositions, des concerts et des conférences, ce qui transforme chaque exposition en un événement. II est vrai que l’Essor avait déjà organisé un concert de musique de chambre et une conférence en 1883. Cette idée sera donc reprise, mais surtout elle sera systématisée. Conformément aux idées wagnériennes à la mode à l’époque, toutes les expressions artistiques se valent et sont intimement liées (Gesamtkunstwerk). La première année une causerie sera d’ailleurs consacrée à Richard Wagner.



Catalogue de la Libre Esthétique en 1894
Théo Van Rysselberghe

Le cercle des XX est plus qu’un rassemblement d’artistes décidés à exposer ensemble. Ce sont des gens ouverts à la nouveauté dans tous les domaines, artistique, littéraire et musical. « La Musique russe » (1881, exposé aux XX en 1884) de James Ensor, exprime parfaitement l’univers des XX : Willy Finch, assis, écoute Anna Boch, qui joue au piano. Deux peintres, communiant dans la musique, tandis qu’un troisième immortalise ce moment par la peinture. Les XX, c’est avant tout un état d’esprit : « sur toute la ligne, la bataille contre la routine était engagée », disait Octave Maus. Etat d’esprit partagé et défendu par « L’Art moderne, revue critique des arts et de la littérature ». Hebdomadaire fondé en 1881 par Edmond Picard, la revue a très vite joui de la collaboration d’Octave Maus, son confrère au barreau de Bruxelles et de son jeune stagiaire, le poète Emile Verhaeren. En ouvrant ses colonnes aux artistes et aux poètes, en écrivant des articles de fond sur les mouvements d’avant-garde, l'art moderne a renforcé considérablement l’impact des Salons des XX et de la Libre Esthétique comme foyers de création et de liberté.

Après dix ans d’existence, le cercle des XX est dissout. La formule a fait ses preuves, mais a aussi atteint ses limites. Les artistes ont une personnalité individuelle extrêmement marquée. Les dissensions entraînent des rivalités et des tensions qui nuisent à la bonne organisation des Salons. La relève est assurée par la Libre Esthétique (1894-1914). Octave Maus en est plus que jamais le dynamique secrétaire. II est - seul - organisateur, directeur et inviteur, ce qui explique la continuité d’esprit avec les XX. Aucun artiste ne fait plus partie du comité organisateur. Celui-ci est composé de cent membres, choisis parmi des intellectuels sympathisants. Les salons de la Libre Esthétique perdent sans doute en invention ce qu’ils gagnent en organisation. Des expositions à programme font le point sur les mouvements d’avant-garde découverts par les XX. Ils continuent à présenter des artistes impressionnistes, néo-impressionnistes, symbolistes, et à faire la part belle aux arts décoratifs. Mais ils passeront sous silence la naissance du cubisme. Ils auront cependant largement contribué à la diffusion des différentes formes de pensée qui sont à la source du XX° siècle.



Le quatrième Salon de la Libre Esthétique
Théo Van Rysselberghe
1897

Dès le début de leur formation, les XX ont été sensibles à la présentation graphique de leur mouvement. Fernand Khnopff crée le logo, essentiel, comme moyen rapide d’identification. La couverture du catalogue de 1891, de Georges Lemmen, use de la ligne décorative avec une souplesse et une fantaisie dans la simplicité, très « art nouveau » avant la lettre. Le sujet reste cependant symbolique : « sur fond d’un soleil naissant et prometteur, se profilent les vagues tumultueuses et japonisantes d’une mer démontée par le grand affrontement des forces novatrices de l’art aux prises avec celles du passé. » L’année suivante, les recherches d’Henry van de Velde le conduisent à la même créativite linéaire lorsqu’il publie la couverture de « Dominical » de Max Elskamp. La Libre Esthétique utilisera un seul dessin comme couverture de catalogue durant toute son existence. De 1894 à 1914, les cyclamens de Théo Van Rysselberghe annonceront chaque année l’événement. Lettres et tiges s’entremêlent avec un grand souci d’harmonie qui rejoint les ondulations végétales d’un architecte comme Horta (hôtel Tassel, Bruxelles, 1893).

Trois sources se distinguent à l’origine de ce renouveau : il y a d’abord la vogue des estampes japonaises, dont la ligne expressive, les aplats de couleurs, l’audace des compositions et l’usage même du bois comme matrice de la gravure (xylographie) frappent les imaginations; ensuite, le mouvement Arts and Crafts en Angleterre lutte contre la standardisation de la machine tout en voulant un art pour tous ; enfin, le symbolisme redonne son sens à la ligne expressive et cultive les liens entre littérature et peinture, puis entre tous les arts. L’affiche devient un art à part entière. Le procédé lithographique (matrice de la gravure en pierre) se développe dans les années 1890, multipliant les estampes en couleurs. La loi sur la liberté de la presse (1881) encourage l’affichage. Les boulevards parisiens se transforment avec l’apparition des colonnes Morris. Le badaud s’habitue à la joie des couleurs fraîches. L’affiche des années 1890 est avant tout une réalisation tournée vers le désir, l’évasion. la dépense... (bal, spectacle, voyages). Elle est le fait des artistes, qui la portent au rang d’oeuvre d’art. Puis des professionnels vont l’utiliser pour la promotion de produits de consommation. Avec le développement de la société du même nom, l’orientation du désir vers la dépense va encourager le processus : la multiplication de l’image provoque le manque et incite à l’accumulation. Les moyens de diffusion de l’estampe se développent avec la multiplication des revues et l’édition d’albums. De nombreuses revues, parfois aussi intéressantes qu’éphémères, voient le jour pour défendre les idées symbolistes, dans le domaine littéraire, mais également artistique. Elles prennent parfois une coloration politique, teintée d’idées anarchistes ou de générosités socialistes.



Catalogue des XX en 1891
Georges Lemmen

L’estampe ne sert plus seulement d’illustration, mais elle devient autonome. Si la lithographie en noir et blanc continue à être utilisée, les artistes lui préfèrent la couleur. En utilisant une pierre différente pour chaque couleur (et non toutes les couleurs sur la même pierre), les Nabis perfectionnent le tirage de leurs épreuves. Ils vont même s’appuyer sur ce procédé pour retrouver dans leur peinture cette clarté décorative qui les caractérise. Lorsqu’un retour au noir et blanc se fera sentir, ce sera à partir d’une matrice en bois, au résultat plus expressif. La Libre Esthétique se fait immédiatement l’écho de ces nouveautés et présente de nombreuses estampes. Parallèlement, le renouveau des arts décoratifs s’étend à tout ce qui touche à la vie au quotidien. II y a une intention concrète d’un art pratique et social, qui passe par la résurrection des métiers d’art. De plus en plus, les artistes deviennent pluridisciplinaires : les peintres s’adonnent à la sculpture, à la céramique ou à la création d’objets usuels. Les objets vont faire leur apparition aux XX dès 1891. Gauguin, avec beaucoup d’audace, n’envoie au salon que des céramiques et des bas-reliefs, pas une seule peinture. C’est une manière de manifester l’égalité entre tous les arts.

En Belgique, les premiers artistes à s’être intéressés au Néo-impressionnisme seront aussi les premiers à se tourner vers l’art décoratif : Finch, Lemmen et van de Velde. Dès son ouverture en 1894, la Libre Esthétique affirme donc l’importance qu’elle accorde à l’art décoratif. « Une évolution s’affirme plus nettement d’année en année, une évolution des peintres et des sculpteurs vers un art surtout ornemental ou d’application industrielle » écrit Georges Lemmen (1865-1916) dans Le Réveil. L’auteur de l’article sait de quoi il parle. II a une oeuvre importante de peintre et de graphiste derrière lui. II apporte un soin particulier à l’intégration de la lettre et du décor dans les couvertures des catalogues des XX en 1891, 1892, et 1893. Puis il va plus loin dans sa démarche vers un art pour tous. Le mouvement anglais Arts and Crafts voulait réagir contre l’industrialisation en renouvelant les métiers d’art et l’artisanat. Les artistes des années nonante veulent réconcilier art et industrie. II faudra encore quelques années pour que ce souhait devienne réalité.



Affiche du VI° Salon des XX
Théo Van Rysselberghe

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Le fou d’Elsa, testament intellectuel d’Aragon

Le thème de ce long poème paru en 1963, qui à certains égards tient de l'épopée, puisqu'il s'agit ici des dernières années du royaume maure de Grenade, de son dernier roi, Boabdil, et aussi du départ de Christophe Colomb, le thème donc s'annonce déjà dans quelques vers du recueil précédent. "Elsa" (1959), où l'on trouve aussi des thèmes comme ceux de la jalousie, du désespoir de l'homme amoureux et de l'écrivain qui recevront plus ample développement dans le roman "La mise à mort". On lit dans "Elsa": "Il m'arrive parfois d' Espagne/Une musique de jasmin... Ah terre de la reconquête/Pays de pierre et de pain bis/ Nous voilà faits comme vous êtes/de l' Afrique à Fontarabie."

 

L' Espagne dont il s'agit dans "Le fou d'Elsa", c'est d'abord et avant tout l' Espagne musulmane et juive du moyen âge, avec tout ce qui fleurit en son sein d'hétérodoxe, tant par rapport à l' Islam qu'au judaïsme traditionnel. La chute du dernier bastion musulman dans ce pays est ici revécue et chantée du point de vue des vaincus, de ce qu'ils sont en tant qu'êtres humains, mais aussi de ce qu'ils représentent sur le plan de la culture. Cette redécouverte d'une culture, qui a donné à l'Europe une nouvelle conception de l' amour, -Aragon l'a rappelé déjà ailleurs -lui a transmis la philosophie grecque et bien des idées et conceptions dont les hommes de la Renaissance feront leur profit, le poète en a éprouvé le besoin dans les années de la guerre d'Algérie. "C'est sans doute par les événements de l' Afrique du Nord que j'ai compris mes ignorances, un manque de culture qui ne m'était d'ailleurs pas propre", écrira-t-il à ce sujet dans ses "Entretiens avec Francis Crémieux" (1964).

 

Le poème, où sont mêlées "la prose et le vers, et des formes hybrides du langage qui ne sont ni l'une ni l'autre de ces polarisations de la parole", qui comporte des chants, des poèmes rimés, d'autres en versets, d'autres que l'on pourrait dire libres, des morceaux de prose rythmés où généalement prend place l'élément récit-historique, etc. ne se déroule pas tout droit. Comme déjà dans le roman "La semaine sainte", il arrive que le poète se retourne vers ce passé et y intervienne, mais il arrive aussi et plus souvent que son héros lise dans l'avenir. La trame repose à la fois sur le drame de Boabdil, entouré de notables déjà prêts à le trahir, hésitant à s'appuyer sur un peuple ballotté entre les factions (et en tout ceci, le lecteur ne peut pas revoir la France de 1939-1940), et sur la présence à Grenade, en ces temps troublés, d'un poète des rues, une sorte d'inspiré, Keis, que l'on appelle Medjoun (par référence à un poème d'amour persan), et qui chante l'amour d'une femme qui n'existe pas encore, une certaine Elsa. Vouant un tel culte à une femme et non à Dieu, encore pis à une femme future, le Fou sera poursuivi et emprisonné pour idolâtrie. Et dans la prison, chantent avec lui d'autres personnages plus ou moins hérétiques. Cependant, après avoir été roué de coups, le Fou sera libéré. Mais la défaite, l'occupation de Grenade par les rois catholiques l'obligent à fuir dans la montagne, où les Gitans cachent et protègent le vieillard malade et délirant. C'est alors que, tout espoir perdu pour la Grenade maure, le Fou se met à lire et chanter les temps futurs: ceux de Don Juan, venu à la suite de la Croix tourner l' amour en dérision, ceux de saint Jean de la Croix, la rencontre de Chateaubriand et de Nathalie de Noailles, l'assassinat de Frederico Garcia Lorca, les "temps d'Elsa enfin", Elsa qu'il tente d'évoquer par magie sans y parvenir. Il mourra chez les gitans, après que son fidèle Zaïd ait été arrêté et torturé à mort par l' Inquisition, entrée dans Grenade avec la reconquête, tandis que les navires de Christophe Colomb s'en vont vers l'Amérique.

 

Et le poète de 1963 de dire en son nom: "...qui me reproche de tourner mes regards vers le passé ne sait pas ce qu'il dit et fait. Si vous voulez que je comprenne ce qui vient, et non seulement l'horreur de ce qui vient, laissez-moi jeter un oeil sur ce qui fut. C'est la condition première d'un certain optimisme." C'est là en effet un des fils directeurs de cette oeuvre complexe, cette symphonie dont un autre leitmotiv est constitué par une certaine idée de la femme ("la femme est l'avenir de l'homme") et de l' amour, par un retournement de l'élan mystique de Dieu ("Je peux te le dire en face enfin que tu n'existes pas", dit le Fou à l'heure de l'agonie) vers la femme et le bonheur terrestre. Mais c'est aussi une méditation lyrique sur le temps, ou plutôt les temps différents que vit l'homme, c'est encore la mélopée de la patrie trahie et vendue, c'est enfin le drame pathétique d'un homme, d'un roi, dont les historiens du pays vainqueur ont donné une image dérisoire, le Boadbil qui voudrait sauver Grenade et ne sait comment. ("J'imagine un Boabdil en proie à ces déchirements à nous qui sommes par la chair du temps en voie de disparaître et par l'esprit appartenons déjà aux étoiles.") Philosophique, lyrique, historique, psychologique même, ce poème pourrait bien apparaître comme une somme ou un testament intellectuel de son auteur.

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ADMINISTRATEUR GENERAL

23/04/2010 au 25/04/2010 l’exposition « Parcours d’Artistes du Maelbeek

». Le VERNISSAGE a lieu le 23/04 de 19 h à 22 h et l’exposition est le

24/04/2010 et le 25/04/2010 de 10 h à 18 h.

Et du :

28/04/2010 au 16/05/2010 l’exposition « Porentru et ses Matières

empreintes de Mémoires». Le VERNISSAGE a lieu le 28/04 de 18 h 30 à 21 h

30 et l’exposition du mardi au samedi inclus de 11 h 30 à 18 h 30.

Catherine Porentru (Fr)

Construire une nouvelle relation entre l'œuvre d'art et le spectateur. Ne pas chercher à donner un sens à une toile, mais engendrer un sentiment de fusion, d'attirance mutuelle entre la toile et son spectateur.

Voici en quelques mots la dynamique de Catherine Porentru.

Depuis une quinzaine d'années cette artiste française trouve sa propre expression à travers la peinture. Elle a participé à plusieurs expositions toujours personnelles en France et à Prague, celle ci est la première en Belgique. Pour chaque tableau, l'artiste propose des pistes pour partir en voyage dans l'univers de l'abstraction. A partir de matières empreintes de mémoires, à l'image d'un de ses modèles Jacques Villeglé, elle pigmente, déstructure, et s'exprime. Témoin de l'esprit tribal de l'être humain, l'art de Catherine est efficace, humble et évident.

De la récupération (affiches, magazines, journaux....) l'artiste érige la communication urbaine, parfois publicitaire, parfois journalistique, au rang d'art. L'exposition en dit beaucoup avec une certaine retenue, élégance qui s'illumine dès lors que l'on s'approche des toiles. Au plus près, c'est un chaos plein de sensations qui s’agitent, sous la couche superficielle. Catherine Porentru met en scène sa fouille des profondeurs de l'apparat pour dévoiler une réalité décalée.

C'est un festival de formes, d'arabesques, de matières déchirées, remodelées et illustrées que les visiteurs pourront découvrir à Bruxelles.

Eric Blanc (Fr)

"De tout temps passionné par les Arts, l'idée d'être acteur ne m'est venue qu'à l'approche de la cinquantaine après un stage de modelage sur terre avec modèle.

Dès lors, j'ai pratiqué le modelage d'une façon régulière dans le cadre d'un groupe de travail et l'essai de la taille et de la soustraction m'ont fait découvrir que cela me convenait.

Depuis plusieurs années, j'explore le thème des déesses-mères avec pour inspiration la préhistoire et l'Afrique et dans un souci d'épurer les formes.

Actuellement, je poursuis ce travail avec l'idée de traiter des pièces de plus grande taille."

A voir du 28/04/2010 au 16/05/2010 au 35 rue Lesbroussart à 1050 Ixelles.

Ouvert du Mardi au Samedi inclus de 11 h 30 à 18 h 30.

Et sur rendez-vous le dimanche.

Plus d'infos : http://www.espaceartgallery.be


Et à titre d’information voici les trois prochaines expositions:

-Titre : « La Ligne comme Abstraction »

Artistes : Marie Claude Cavagnac (peintures), Félicia Trales Carlos

(peintures), Ya Wen Hsu (peintures & sculptures) et Sylvestre Gauvrit

(sculptures).

Vernissage le : 19/05/2010 de 18 h 30 à 21 h 30.

Exposition du 19/05 au 06/06/2010.

-Titre : « Du Clair - obscur aux Couleurs de la vie »

Artistes : Monique Jansen (photographies), Chanon (peintures), Kristeen

Van Ryswyck (peintures) et Sophie Raine (sculptures).

Vernissage le : 09/06/2010 de 18 h 30 à 21 h 30.

Exposition du 09/06 au 27/06/2010.

-Titres : « Salon d’ensemble des artistes de la galerie »

Artistes : Une quarantaine d’artistes de la galerie (peintures,

sculptures, céramiques, photographies,…) présentent leurs œuvres.

Vernissage le 30/06/2010 de 18 h 30 à 21 h 30.

Exposition du 30/06 au 31/07/2010.

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Des singularités

Rik Wouters, Femme en bleu, 1914



" Des singularités, j'en vois de trois espèces. Assurément, les personnes: singulières, irremplaçables; chaque visage est unique. Mais il y a d'autres singularités. Il y a les oeuvres d'art; chaque oeuvre est la solution d'un problème; chaque peintre le résout à sa façon. Et puis, la singularité existe aussi dans la nature."

Paul Ricoeur. L'unique et le singulier, Alice Editions.



Rik Wouters, Femme au miroir, 1915



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Un triple triptyque et trois autres SVP

Ben oui, il me fallait ça, je peaufine les derniers effets de derme, d'épiderme, je peaufine ma peau de lapin en argile. 12 peintures viennent de naître, comme une nuée de mouches sur la plaie.

Je glisse au long de mes veines bleutées, je m'enfonce au creux de moi-même.

9 peintures en forme de poliptyque 46x 27 acry et marouflage sur toile, je peaufine les 3 dernières qui seront ajoutées à cet ensemble

triple tri

La peinture n'est pas douloureuse, le bloc opératoire un peu crade, l'infection guette mon pinceau, le certain vert envahit l'espace. Pas de cris , juste la musique de Schubert. Une Sonata.


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