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« Les Bijoux de la Castafiore »
L’été, au Château de la Hulpe c’est jusqu’au 23 septembre, non ? Plutôt jusqu’au 26 ! Vous ne reculerez pas devant un des derniers spectacles en plein air. de la saison. Voici en effet une première mondiale: une reconstitution lyrique étonnante sous un ciel Hergéen. Il s’agit des « Bijoux de la Castafiore » une production de l'association Opéra pour Tous au Château de La Hulpe, à deux pas du château de Moulinsart.
Cédric Monnoye, le producteur du tout premier opéra dont le livret est une BD, s’est allié les talents raffinés de François de Carpentries et Karine Vanhercke qui n’ont pas lésiné sur la qualité musicale et la mise en scène de l’excellente distribution. Le graphisme des costumes est renversant et les magnifiques maquillages ( signés Elisa Brusco et Michaêl Loncin) respectent intégralement l’esprit du Mozart de la BD. Avec un sens du détail extraordinaire, de la houppette de Tintin jusqu’aux automobiles des Golden Sixties (Peugeot 403, Citroën Ami 6, 2CV), l’histoire qui se défend d’être une histoire, se déroule avec fracas et bonhommie, scandée par des chutes répétitives sur les marches du château attendant vainement le réparateur.
« L’histoire, expliquait Hergé, a mûri de la même façon que les autres, mais a évolué différemment, parce que j’ai pris un malin plaisir à dérouter le lecteur, à le tenir en haleine tout en me privant de la panoplie habituelle de la bande dessinée : pas de “mauvais”, pas de véritable suspense, pas d’aventure au sens propre… Une vague intrigue policière dont la clé est fournie par une pie… voleuse bien sûr ! Hergé voulait s’amuser à aiguiller le lecteur sur de fausses pistes, susciter son intérêt pour des choses anodines loin des
grandes aventures palpitantes, observant à la loupe les changements de société.
Vous serez enchantés de rencontrer en LIVE tous vos personnages favoris : le ténor Axel Everaert (en parfait Tournesol), Joëlle Charlier (une hilarante Madame Irma), Nabil Suliman (un admirable Nestor), Daniel Galvez-Vallejo (le joyeux Séraphin Lampion, assureur), Pierre Doyen et Thierry Vallier (les très moustachus Dupondt), Vincent Dujardin (Matéo et Jean-Loup de la Battelerie) et Vincent Bruyninckx (Monsieur Igor Wagner, pianiste). Seul bémol, le soir de la première, en tous cas, micros, câbles ou autres accessoires sono ont été en rade, rendant le contenu des textes chantés souvent incompréhensible, tandis que les parties parlées étaient parfois couvertes par la puissance de l’orchestre jouant dans une salle à l’intérieur du château. On aurait donc bien aimé avoir un prompteur et pourquoi pas, avec traduction pour le confort des néerlandophones! Think Big !
Heureusement, aucun besoin de micro pour être très touché par les séquences particulièrement sensibles et intenses de l’accueil par le capitaine Haddock de bohémiens invités, malgré les autorités, à s’installer dans un pré voisin…
Le rôle du jeune reporter en chambre - unité de temps, de lieu et d’action de ce nouveau classique obligent - est chanté et joué par un jeune fan de Céline Dion, Amani Picci, âgé de 13 ans dont on admire les airs de professionnel et le courage de chanter devant une audience de près de 2000 personnes. L’interprète romantique que l’on a vu chanter « The Power of Love» doit assurer le personnage d’un jeune homme entreprenant, épris d’aventure qui trompe l’ennui de la vie de château par une enquête rocambolesque. Pas évident!
Et pourtant, on ne s’ennuie pas une seconde lors de cette production assez risquée : comment équilibrer l’action et la longueur des aria? Petit rappel de l’histoire, à ceux qui jamais n’ont côtoyé l’album: le foyer du grincheux capitaine Haddock est soudainement envahi par une cantatrice …loin d’être chauve! A son corps défendant, elle se meut très bien dans le corps imposant de son personnage et sa voix n’a rien de celle d’une crécerelle comme l’était celle de Florence Foster Jenkins qui, dit-on inspira l’histoire à Hergé. Bijoux, volés retrouvés, évaporés encore, le suspense est dans l’air, ainsi que la peur panique du capitaine de se faire envahir par la femme fatale!
La soprano belge Hélène Bernardy, généreuse et imaginative a su rejoindre la caricature voulue par Hergé avec une énergie et une vraisemblance extraordinaire tout en déroulant avec grande aisance une série d’airs d’opéra connus mondialement, certains revisités par la parodie. Une vielle coutume anglaise reprise par Cédric Monnoye dans la tradition du ballad opera*.
La liste des airs que le public peut écouter dans cet opéra est longue…et passionnante ! Tous, on connait la musique, mais le titre des 24 arias, quel jeu de piste! Si vous trichez un peu,vous les découvrirez dans le programme, tout y est: Verdi, Rossini, Gounod, Stauss, Offenbach, Wagner, Bizet, Puccini et même l’amusant duo des Chats!
Venons-en pour finir, au fabuleux, au truculent, à l'incomparable et vitupérant Capitaine Haddock, admirablement ciselé par Michel de Warzee, figure de proue du théâtre belge. Un rôle qu’il endosse avec un secret plaisir et une connaissance évidente de l’œuvre. Sûrement que là-haut, l’auteur a frémi, en contemplant une si belle interprétation de son personnage sur la terrasse du château! Qui sait, c’est peut-être lui qui a réussi à retenir les vannes du ciel pendant l’espace magique du spectacle?
*Un genre bâtard caractéristique de la scène anglaise du XVIIIe siècle qui à l'époque voulait se démarquer de l'opéra italien et où la satire s’emparait joyeusement des hymnes religieux, des mélodies populaires ou des airs d'opéras connus.
Les Bijoux de la Castafiore version comédie lyrique à La Hulpe
Éditorial-RTL info-18 sept. 2015
Pour Bianca, les bijoux de l'opéra
En Belgique, la Castafiore sort de sa bulle
Le Monde-2 sept. 2015Il va donc y monter, du 17 au 27 septembre, Les Bijoux de la Castafiore, l'un des albums les plus connus d'Hergé, transformé pour l'occasion ...«Ah! je ris de me voir si belle en ce miroir! », Hélène Bernardy est la ...
l'avenir.net-9 sept. 2015Pour ses vingt ans de production, l'ASBL «Opéra pour tous » a arrêté son choix sur Les Bijoux de la Castafiore, «une création mondiale ...DETAILS PRATIQUES30 – 35 – 45 € / formule 55€ « Les jardins de Moulinsart » (billet comprenant le stationnement VIP à l’intérieur du domaine, le programme de l’événement, une place de 1er choix en tribune, un verre d’accueil dans les jardins.)
Durée : 2h15 sans entracte
(toutes les places sont assises et numérotées)
RÉSERVATION EN CLIQUANT ICI OU PAR TÉLÉPHONE AU 02/376 76 76 (lu-ve / 9H30-18H)
Restauration et boissons sur place avant spectacle de 18H30 à 20H40
La vie n'est-elle pas cette passante
qui marche inlassablement à travers moi,
vous, nous, puis tous les autres ?.
Certains la retiennent plus ou moins longtemps,
d'autres trop peu ou bien jamais ;
tour à tour elle se fait trébuchante
ou dansante en soi, légère ou lourde,
glacée ou brûlante, fabuleuse ou laborieuse.
Elle passe d'une manière arythmique, nous éblouie,
où nous afflige, nous perd un peu :
Elle sera toujours la première, car éternelle.
Chacun de nous, étant pour elle,
son berceau provisoire, elle s'y étend, se lève puis
continue son cheminement.
Sa couleur est celle que l'on découvre un jour.
Les artistes épris d'elle,
de ses pas millénaires et menus,
la respirent, la mémorisent entière et nue,
jusqu'à la faire chanter ou rire,
sur une toile, une feuille, un saxo,
ou un bloc de marbre.
Les enfants instinctivement l'étreignent ;
voilà pourquoi, tout leur semble possible, si grand !
NINA
Cher Ami,
Savez-vous que la vie m'a souvent semblée décousue,
même si j'aime mon métier, l'exerce avec un réel plaisir,
même si je suis d'humeur joyeuse, sociable,
à l'écoute de l'autre, enfin attentive,
même si j'aime les livres, leur musique l'écriture,
savez-vous tout cela ?
Elle me semble en décalage avec moi-même, je l'aime pourtant,
car elle sait être consolatrice, parfois bienfaitrice ;
mais décousue malgré tout, traversée essentiellement,
à coups de mots écrits .....
Créer corrige un peu la vie, lui donne réellement un sens,
dessine un cheminement personnel, puis une vraie direction.
Savez-vous que je passe mon temps à coudre solidement,
cette tendresse, cet amour,
ce petit feu en moi juste pour vous ?
Oui me voici devenue couturière,
de cette étoffe précieuse et douce,
de cette belle relation que je voudrais encore
plus étroite, plus bleue.
Je me dois donc de l'insérer à cette vie
dont je parle plus haut,
à l'instar d'un bijou tout en soie ;
c'est là, toute mon œuvre, son essence,
sa signature authentique.
J'y passe, lorsque je ne travaille pas,
la plupart de mon temps.
NINA
Mer, tu n’as pas bougé .
Et si j’ai foulé ce soir ton sable,
Ce fut sans regrets !
Tes vagues pareilles, intarissables,
Venues se mourir à mes pieds
M’ont chanté des souvenirs oubliés.
Au loin, le clapotis d’un bateau attardé
Joue en cette heure tardive
Avec un fil rouge effiloché
D’un soleil couchant qui dérive.
Il fait encore doux et de jeunes intrépides,
Dans la douceur du soir qui dure,
Affrontent avec leur vigueur limpide
L’Océan calmé en un vaste murmure.
Des éclats de rire sur les visages mouillés,
Des mots qui s’éloignent si gais,
Que la mer en rit si bien,
Et les couvre à jamais de son chant cristallin !
Je suis une femme toute simple ;
la simplicité n'est-elle pas
l'itinéraire conduisant au bonheur ?
Oui se défaire de l'inutile, du lourd,
de la pluie en faire un fruit
échoué dans notre bouche,
du soleil petit ou grand,
une fête sans artifice, pour soi seul ;
Un éclat de rire tout vert.
Je suis une femme toute simple ;
être compliquée je ne sais pas,
je reçois le minuscule, puis j'écris tout en grand.
Nous sommes ici pour si peu de temps ;
alors hâtons nous lentement,
en savourant l'instant très simplement.
Je suis une femme toute simple,
un tantinet "fleur bleue" me dit-on,
éprise d'un cœur ténébreux, compliqué,
qui se montre et se cache tour à tour,
du mien s'amuse un peu.
Puisse t-il s'étendre auprès du mien
ne serait-ce qu'un seul jour ?
NINA
Je vous joins cette réflexion dont les racines remontent lors du passage à l'Ens et qui se sont sédimentées avec l'expérience sur le terrain. Ces réflexions interrogent aussi la question de l'utilité ou non de la pratique de la philosophie chez nous. Enfin, l'expérience faite avec le cours d'ECM avec les enfants de 6e et de 5e m'a replongé sur la réflexion du débat philosophique avec les plus petits; Je voudrais vous remercier surtout pour la pédagogie reçue et les orientations faites.
Fallait-il poser sur la table la situation du jeune enseignant affecté sans subsides et tenu à remplir sa part d'obligation professionnelle? Je ne sais pas. Mais je ne pouvais pas y passer; pour rappeler, comme s'en souviendront sans doute mes condisciples de l'Ens de Yaoundé que nous ne sommes pas des "mercenaires" le mot pris en son sens premier, mais des enthousiastes, freinés parfois par la réalité.
J'ai aussi tenu à saluer les images de certains de mes enseignants de Philosophie (Université de Yaoundé I et ENS-Yaoundé) et ceux de l'Université de Yaoundé II Soa dont la pédagogie m'a sans doute marqué.
Et puis, face aux conflits qui nous hantent aujourd'hui, quelle philosophie pour notre société? Ces réflexions remontent sur des échanges avec des enseignants au Canada, en Belgique et en France; et même avec des spécialistes en Sciences de l'Education...
Donc, des idées parfois diverses mais des idées qui portent leur fruit grâce à votre apport...
En achetant ce livre, vous y trouverez peut-être des incongruités d'un jeune débutant, mais j'ai voulu commencer quelque part.
Et je compte bien m'améliorer par la suite.
Mekoul Israel Jacob Baruc
Enseignant de philosophie
Master II en Droit privé, option droit des affaires
Tél:699 33 33 63 / 670 73 82 88
Vivre la fin d’un bain, le dimanche matin
Quand l’eau tiède nous berce au lambeau de nos rêves.
Immergé, ramolli, le corps tel un pantin
Dont les fils ont lâché pour une brève trêve.
Tandis que le miroir s’embue tel un esprit
Qui vagabonde en vain aux fruits de la mémoire.
Laisser filer le temps. La paix n’a pas de prix.
Lové comme un bambin au fond de sa baignoire.
Vive la fin du bain du dimanche matin !
Vous...
Les amours folles et combien douloureuses...
Ou celles si douces, mais tellement trompeuses!
Avec la vie morcelée en vos mains
On y a cru, était-ce donc en vain?
Vous...
Puissances occultes qui furent inventées
Recherche de sens, aujourd'hui éventée!
Avec ce sentiment combien puissant
A n'en point douter : Il faudra faire sans...
Vous...
L'entourage si curieusement mouvant
Compagnons voyageurs au fil du temps
Avec vos joies et aussi vos misères
Vos si petites et pourtant grandes guerres!
Vous...
Les rencontres au détour d'un regard
Questions vives posées par le hasard...
Le potentiel qu'on n'a pas voulu voir
Et qui pourtant était porteur d'espoir!
Vous...
Les plages préservées de mon inconscience
Réserve d'envies où se niche la chance!
Dans l'instant magnifique, grâce à vous j'ose...
Et de la vie je reprends une dose...
J.G.
Malgré mes cinquante ans
et davantage encore,
mes cheveux poivre et sel,
parsemés de rousseur,
ma minceur affirmée,
mes cernes d'insomnie,
ma peau plus fine qu'hier, plus pâle,
mes yeux bleus un peu moins clairs, plus graves ;
une petite fille tout à l'heure m'a dit :
"oh vous êtes belle Madame",
sans doute Est-ce l'ouvrage de ta main invisible maman,
encore posée sur moi à l'instar d'un papillon
diaphane en équilibre sur une fleur à la fois neuve
et centenaire, vulnérable et puissante ?
Sans doute Est-ce ton ensoleillement
persistant d'où tu es, sur mon ombre croissante,
pleine de ton prénom ?
Je me suis approchée alors de la petite fille,
l'ai regardée, puis lui ai donné
un p'tit bout de ton soleil,
pour qu'elle sache, qu'elle comprenne,
qu'elle soit belle, bien qu'elle le soit déjà,
mais pour l'éternité.
De cette façon, grâce à toi,
nous sommes devenues des sœurs.
NINA
Soliloque
Mon âme fut ingrate envers mon corps vieilli,
La nourrissant pourtant d'une belle énergie.
Elle espérait en vain qu'une grâce surgisse
Restaure des tissus, sur le visage agisse.
Il conserve son nom mais il porte un autre âge,
Un nombre qui grossit chaque année de passage.
Respectant les usages, il m'empêchait d'oser
Ce que, candidement, parfois me proposais.
Je dis: l'affreuse farce! Ô torts irréparables!
Lors du vieillissement, la nature équitable
Affecte les humains en enlaidissant
Chacun fait des efforts pour rester avenant.
L'humour fait se moquer de choses déplaisantes,
Plus difficilement de celles éprouvantes.
Quand la résignation est venue m'apaiser,
Lui ai mentalement consenti un baiser.
Je ne me moque pas de moi or le devrais-je?
Me vêts de robes claires, légères qui allègent.
En me laissant aller, libre dans le courant,
Je reçois l'énergie qui recrée mon allant.
17 septembre 2015
Nouvelle citation sur http://jeandespinoy.blogspot.be/ Bonne journée. Jean.
Propos à ma tendre amie Liliane Magotte
La cruauté sur terre est souvent torturante.
Nul n'y achèvera son séjour sans douleurs.
Se paient les jours heureux, les grâces, les honneurs
Et pourtant l'existence put sembler exaltante.
Au temps où l'on s'émeut contemplant les étoiles,
On ne se méfie pas de l'indicible horreur
Qui sous divers aspects se manifeste ailleurs.
L'odieux peut rester caché par une toile.
On est interpellé par d'affreuses souffrances.
Je suis persuadée que portera sa croix
Tout être qui sur terre à la vie a eu droit.
Sérénité acquise n'est pas indifférence.
Comment aurais-je pu chanter l'esprit en fête,
Sans avoir occulté ce qui me fit souffrir?
De souvenirs cuisants, j'ai pu me départir,
La perte d'un ami devint peine discrète.
16 décembre 2015
Loin des soucis de ce monde, la nature, dans nos régions, vit ses ultimes beaux jours. Parée de ses plus étonnants atouts, elle se mire avec délice dans les couleurs chatoyantes et chaudes de l’automne. De délicats parfums s’échappent et masquent cette mort annoncée sur cette végétation encore belle sous un soleil déclinant. Le jour est proche où le naturel va se modifier, se bouleverser. Habituées à ce chaos, les plantes vont se laisser mourir doucement. Une fois encore, une transformation tranquille où elles peuvent s’endormir longuement. Elles sont prêtes pour l’arrivée des froids glacials de l’hiver. Les intempéries n’auront pas de prises sur eux.
La fin de l’été appelle à de belles promenades. Chemins de campagne, sentiers et sous-bois sont envahis par les amoureux de la terre. Ils se promènent, admirant les splendeurs imperceptibles de cette nature généreuse, prodigue. Délicate dans sa mesure, la nature aborde le changement de sa vie en douceur. Feuille par feuille, elle se métamorphose. En cadeau, elle nous donne la beauté, la sérénité des fruits de l’automne, que petits enfants, nous ramassions avec tant de plaisir, bourrant nos poches de ces trésors uniques.
Au détour d’un chemin, un écureuil fait son marché. Récoltant avec énergie sa nourriture qui lui sera salutaire l’hiver venu. Un espace au sein d’un arbre creux lui sert de gîte et de grenier. Un magnifique endroit suspendu auquel il veille avec attention, sa maison depuis quelques années. Chaque changement est vécu avec passion, bonheur au milieu de cette vie parfaite d’une nature exemplaire.
Ce matin, la nature est triste. La pluie tombe à grosses gouttes et ruissèle avec abondance sur les visages et les cœurs. Elle envahit tout et lave les esprits chagrins. Les petits visages se protègent dans le cou de leur mère. Cette pluie salvatrice arrive tôt et assombrit le ciel de l’automne naissant. Un équilibre dans l’évolution des saisons que nous connaissons parfaitement.
Non loin de là, une barricade, érigée de ronces et d’épines, de fils barbelés, de béton, déshumanise l’espace. Tranchant ainsi le paysage, le passage et séparant la nature en deux mondes meurtris, les enfermant chacun de leur côté dans des cris, des pleurs, des larmes d’incompréhension. Des hommes marchent. Un si long chemin passé, des moments si pénibles, la peur dans les yeux et dans le cœur, l’espoir si proche d’un bonheur dans un voyage sans retour.
La nature n’a pas voulu cela. Cette meurtrissure colossale dans sa beauté infinie, cette plaie béante sur sa chair lui donne la mine affligée, accablée. Horribles souvenirs que les hommes de bonne volonté avaient juré de ne plus laisser construire.
Un énorme choc pour les routards sans bagages. Un arrêt brutal de leurs rêves où s’entrechoquent, s’unissent espoir et désespoir, bonheur et chagrin, paix et terreur. La nature en est marquée d’infinies tristesses, de signes sombres. Les petites larmes ne feront rien pousser de bon sur cette terre d’accueil. La nature n’a que faire de ces chagrins d’un autre temps et n’aspire qu’à donner l’espace de liberté, l’attachement à un autre sol et l’égalité d’y vivre, de manger à ces passagers en quête de travail, de bonheur et de paix.
La vie apprend à chacun que rien ne dure. Des solutions viendront niveler ces dérèglements humains et la nature reprendra ses droits immuables. Elle continuera sa transformation en douceur de l’automne à l’hiver, du printemps à l’été pour des jours meilleurs. Des brasées de fleurs sauvages envahiront les chemins de l’exil, de l’exode que les souvenirs des migrants n’oublieront jamais.
Soliloque
Tout ce qui vit sur la terre,
Partant du nombre fut créé,
Minutieusement mesuré.
La beauté vient de l'harmonie.
Elle existe dans l'univers.
En équilibre dans l'espace,
Les astres, en ordre se déplacent.
Leur splendeur inspire des vers.
En équilibre, elles aussi,
Des surface de l'eau émergent.
Fragiles deviennent leurs berges.
Grouillante s'y répand la vie.
D'innombrables êtres incultes
Ne se faisant aucun souci
Du poids de la démographie,
Mettent leur espoir en leur culte.
Contrains de fuir de grands dangers,
La haine et les guerre de races,
Ils envahissent maintes places,
Pensant qu"ils seront hébergés.
Leur venue brise l'harmonie
Et fait surgir un grand désordre,
Une inévitable discorde.
Voir différemment désunit.
Quand une union est regrettable
On voudrait pouvoir divorcer.
Rester lié certes forcé
Peut devenir insupportable.
15 septembre 2015
Juste un peu de soleil pour illuminer les planches bancales de la vieille cabane
"Il pleut de la lumière " dirait Philippe Delerm dans ses derniers écrits " Les eaux troubles du Mojito"
et de belles raisons d'habiter la terre
il suffit de ressentir les dernières douceurs de l'été
A coups de ciseaux de couture
Du 08 au 19 septembre 2015 à 20h30 au Théâtre de la Samaritaine (16, Rue de la Samaritaine, 1000 Bruxelles)
Création, adaptation, scénographie et mise en scène de Lucy Mattot
Textes: Jean Genet, Jean Cocteau, Juliette Noureddine, Berthold Brecht.
Avec Bertrand Daine, Lucie de Grom, Julie Dieu, Alicia Duquesne, Zoé Henne, Lucie Mattot, Romina Palmeri et Quentin Meurisse.
Direction musicale et compositions: Quentin Meurisse.
Aide au travail corporel: Salomé Génès. Photographie: Simon Paco
Il s’agit d’une création autour des bonnes à tout faire, de la folie meurtrière et des pulsions engendrées par l’asservissement. La plus grande partie du spectacle est composée d’extraits choisis des «Bonnes» de Jean Genet. Des textes et chansons d’auteurs tels que Brecht, Cocteau, Juliette… s’imbriquent dans la progression de la pièce. La musique est très importante dans ce spectacle puisque une composition musicale alternative accompagne les comédiens.
Nous assistons à une cérémonie célébrée par deux bonnes visant à répéter l’assassinat de leur maîtresse. Asservies, humiliées par leur condition, ces deux soeurs sont chacune leur propre miroir, engendrant un dégoût mutuel pour l’autre et pour elles-mêmes.
Ainsi, veulent-elles vraiment tuer Madame, où se libérer en s’entretuant?
Découpées en plusieurs étapes, la pièce est ponctuée de textes et chansons choisis pour chaque étape: d’abord, il y a l’humiliation de l’asservissement. Puis, la pulsion de meurtre. Ensuite, la haine aveuglante. Et finalement, la libération.
Une répétition ultra-théâtrale, des corps-à-corps féminins d'une violence inouïe et magnifique, d'une beauté de ravages. Les visages se touchent presque pour boire ou échanger les paroles empoisonnées. La tension dans la salle, soutenue par une musique digne d'Hitchcock est presque insoutenable et il faut du temps après le spectacle pour digérer cette proposition originale qui cerne au plus près les sources de violence. L'homme est absent de la scène, les femmes sont maître et esclaves et s'entretuent au propre comme au figuré. La qualité de l'interprétation est d'une audace dramatique incroyable. Allez-y, le cœur lourd et si vous n'avez pas froid au yeux. Il est vrai que cette proximité de violence paroxystique fait cruellement penser à celle du monde qui nous entoure, nous qui vivons protégés dans nos bonheurs respectifs. Le jeu théâtral du trio est de la pure sculpture démoniaque avec une mention spéciale pour Romina Palmeri qui dégage une énergie ....effrayante ! Bravo!
PS On aurait aimé avoir un feuillet avec les titres des différents textes, même si le travail scénique refuse les coutures apparentes, car la compréhension se bloque de temps en temps...ou Est-ce l'essence de la violence intrinsèque qui bloque tout?
Amis, peut-être
Serez-vous surpris par le noble langage
De ce poème vieux de milliers d’années
Si familier, si cher aux auditeurs d’autrefois,
Le sujet vous en est inconnu. Aussi permettez-nous De vous le présenter. Voici Antigone,
Fille d’Œdipe et princesse. Ici, Créon,
Son oncle, tyran de la cité de Thèbes.
Je suis Tirésias, le devin. Celui-là
Mène une guerre de rapines
Celle-ci n’accepte pas ce qui est inhumain,
Elle est anéantie. Mais sa guerre à lui,
Qui mérite bien d’être appelée inhumaine,
Sa guerre tourne au désastre. L’indomptable, la juste, Sans égard pour les sacrifices de son propre peuple, De son peuple réduit en servitude, c’est grâce à elle
Que la guerre a pris fin. Nous vous prions
De vous souvenir d’actes semblables,
Accomplis dans un passé plus proche, ou de l’absence D’actes semblables.
Antigone (1947) — Bertold Brecht (Prologue)
Une lueur matinale tout doucement
se pose, puis à nos yeux éblouis,
ensommeillés encore s'impose.
Sur la rosée verte de mon jardin d'automne,
une rose blanche avec grâce et silence
s'entrebâille, se découvre,
désireuse déjà de la pluie et du ciel ;
elle en rougit un peu.
C'est ainsi que la rose blanche devient rose,
juste l'instant d'un féminin désir ;
l'ondée bleue du ciel clair-obscur,
en cette heure matinale, dégringole sur elle,
sans la briser, ni la brusquer, la dévêt, non sans égard ;
le grand soleil lui donne tout son regard,
la réchauffe, l'enlace de ses bras infinis.
Savez-vous que depuis la princière rose claire
est devenue royale car pourpre,
à l'apogée d'elle-même ?
Entendez-vous bruire en elle son désir comblé et infini ?
Savez-vous qu'il existe des roses célibataires,
éprises du ciel, de la pluie, pour rien ; point de baisers
d'eux sur elles, à peine un regard ?
Ces roses de guerre lasse, laissent joncher
pour toujours leurs pétales sur l'herbe asséchée,
mutiques, elles s'éteignent dans le noir.
Je contemple mon jardin depuis la fenêtre de ma
cuisine, une tasse de café à la main, compatissante ;
je savoure l'instant,
triste et joyeuse à la fois.
NINA
Propos
Si vous allez chez Renau-Bray.
Librairie immense, superbe,
Ne pensez pas y rencontrer
Des poètes murs ou en herbe.
Ni Québécois ni francophones
Oeuvrant dans un autre pays.
Ce constat décevant étonne,
Pas de traces de poésie.
Ceux qui aiment le beau-parler
Ont accès à de nombreux sites.
Des émois leur sont révélés
Et des grâces les y invitent.
Or restera incomparable
L'écrin que l'on ouvre aisément,
Dont l'énergie reste palpable
Et fait notre émerveillement.
Les librairies devraient offrir
Pour avoir titre de noblesse,
Sans délai d'attente à souffrir,
Ce qu'éditeurs ont mis sous presse.
Montréal, 14 septembre 2015
"- Les états modifiés de conscience induits par une activité sportive intense en conditions de grande concentration peuvent-ils avoir une influence pendant et après cette activité sur l'expression créative exprimée par l'aquarelle ? "
Pour faire suite à l'article précédent, je tente d'apporter une première réponse à cette curieuse question dans le dernier article de mon blog "aquarelle en voyage" avec (entre autres) cette nouvelle vidéo inédite...