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Une grande messe à Bozar

SPECTACLES

De la musique sacrée à Bozar

Le  dimanche 14 novembre 2021 à 15h00 au palais des Beaux-Arts de Bruxelles avait lieu un concert magnifique dans la salle Henry Le Boeuf   avec l’orchestre  national de Belgique sous la direction du chef d’orchestre estonien Mihhail Gertset le  Chœur de Chambre de Namur sous la direction de Riccardo Minasi. Certes, les  meilleurs ingrédients  étaient  réunis :  un public  nombreux enfin de retour dans les fauteuils cramoisis de notre salle mythique, la conduite architecturale du chef estonien, l’enthousiasme des choristes pourtant masqués, le talent des quatre solistes, et la passion de l’écoute en live!  

Peut être un gros plan de 1 personne

Au programme :  La messe en ut mineur K427, dite grande messe,  un chef-d’œuvre inachevé de Wolfgang Amadeus Mozart  écrite entre 1782 et 1783 pour propulser sur la scène musicale  sa nouvelle épouse adorée, Constance Weber, sœur de son ancienne bien-aimée, Aloysia. C’est dire si contrairement  au thème de  la mort, c’est le feu de l’amour qui inspira le compositeur. Seuls les Kyrie, Gloria et Benedictus étaient complets. De l’Agnus Dei et de la seconde moitié du Credo, il n’y a aucune trace. On reconnaît en outre  dans cette messe des allusions  à  la  récente  découverte par Mozart  de l’œuvre de Johann Sebastian Bach  et de  celle de Georg Friedrich Händel,  en particulier l’Hallelujah  dans le Messiah. Une musique de la joie et de la  ferveur heureuse.

Tout de suite, dans le Kyrie le chœur a su produire des ascensions lumineuses de confiance tandis que  naissent ensuite  des profondeurs des Christe Eleison poignants. C’est Jodie Devos qui ouvre avec émotion Le Gloria avec le Laudamus te. L’ensemble  est explosif pour se terminer en caresse apaisante. L’acte de foi rejoint l’émotion profonde avec les vocalises et le timbre joyeux de la soprano belge  tandis que l’orchestre se plaît à broder le bonheur musical. Mais bien sûr le drame est aussi présent, sombre, avec des violons dramatiques, un tempo de marche funèbre, le miserere nobis est fait de larmes, les cordes scandent le  triste vécu du calvaire. Le suscipe deprecationem nostram lumineux des sopranes  est constitué de vagues répétées de supplications  exaltantes tandis que le  miserere nobis flotte comme un radeau de solitude  à la dérive sur les flots des bois et des violons.

 Cela se  palpe au silence ému de la salle : les deux sopranos Jodie Devos et Olivia Vermeulen, mezzo-soprano recueillent une admiration sans conteste de la part du public. Les interventions du ténor écossais Thomas Walker  et surtout  de la basse (Le baryton norvégien Johannes Weisser)  semblent  réduites à la portion congrue, comme si  Mozart avait  délibérément amplifié les rôle des femmes. La voix en rondeur et en vibrato élégant   de Jodie Devos se marie avec bonheur avec celle très affirmée et chaleureuse  et bien colorée d 'Olivia Vermeulen….  Dans le Quoniam tu solus  la première intervention du ténor fait preuve  de beaucoup de vaillance face à ces deux femmes qui ont eu tout le loisir de chauffer leur voix.

Lorsque le chœur achève le Gloria avec le cum sancto spiritu, le plaisir choral inonde la salle comme si de partout jaillissaient des traits de lumière. Les cuivres tressent la venue d’un Amen florissant.  Dans le Credo Le Deum verum de Deo vero est majestueux. Mais sans doute le moment le plus poignant, c’est après le sourire échangé entre Jodie et le chef d’orchestre lorsqu’elle est sur le point de dévoiler avec douceur infinie son solo bouleversant de  l’incarnatus est, comme un moment d’ amitié  exquise et privilégiée avec Dieu. C’est qu’elle offre  à  un public conquis un moment d’ extase personnifié. L’orchestre s’est tu, comme on le fait dans les églises lorsque l’on entend les paroles sacrées  homo factus est,  la soliste est portée par  le très beau  trio instrumental de  flûte, hautbois et basson. C’est le retour des cors dans le Sanctus comme une armée humaine en marche qui ouvre le chemin de la majesté  étincelante de l’hosanna in excelsis final.

Et enfin,  tutti : le chœur et les quatre solistes célèbrent l’heureux homme qui vient au nom du Seigneur dans le  Benedictus, un moment de gloire pour le baryton Johannes Weisser.  

Dimanche 14 novembre 2012 at Bozar https://www.bozar.be/fr/musique-classique

Wolfgang Amadeus Mozart 1756-1791 – Grosse Messe in c-moll 

Belgian National Orchestra Chœur de Chambre de Namur

Riccardo Minasi, direction

Jodie Devos, soprano

Olivia Vermeulen, mezzo-soprano 

Thomas Walker, ténor

Johannes Weisser, baryton

✓ Kyrie

 Gloria

✓ Credo

✓ Sanctus ✓ Benedictus

 durée : ± 1h30

Dominique-Hélène Lemaire pour Arts et Lettres 

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administrateur littératures

De la bonne humeur, même du bonheur, une attention soutenue, des échanges aussi sincères que spontanés, beaucoup de sensibilité et d'émotion à l'évocation de souvenirs et autres anecdotes, c'est ce qui caractérise principalement les Rencontres Littéraires de Bruxelles qui se déroulent à l'Espace Art Gallery, 83 rue de Laeken, 1000 Bruxelles, à un bon jet de pierres de la place de Brouckère, celles-ci nous revenant prochainement plus légères dans la clarté du jour et non plus à l'aube du crépuscule...en espérant que ce (maudit virus) s'éloigne enfin de nous.

Le 21 novembre, un dimanche, une nouvelle formule de rencontres sera inaugurée toujours dans cette lumineuse galerie d'Arts qui se prête également aux Lettres, les Rencontres se déroulant entourées de tableaux de peintres et autres artistes mis en valeur durant plusieurs semaines.

A raison d'une tous les deux mois excepté en juillet et en août, ces Rencontres vitrine de nos Lettres se vivront désormais le troisième dimanche du mois de 15h30 à 18h00 environ, mettant à l'honneur chaque fois deux écrivains, leurs parcours respectifs et un (ou deux) de leurs ouvrages qu'ils présenteront  au public. Plus de thématique particulière, l'entrée libre et bienvenue à tous, jeunes et moins jeunes, intéressés ou simplement curieux de rencontres avec le meilleur de notre littérature.

Un accueil garanti convivial dès 15h30 précédera la Rencontre en elle-même qui ne dépassera point la durée d'une heure; suivront quelques annonces liées à la galerie, la séance de signatures et un drink ouvert à tous. Contacts et synergie. Ces rencontres ne seront donc pas que littéraires.

L'équipe sur le pont et à l'origine de cette heureuse initiative? Nous avons tout d'abord Robert Paul, son initiateur également fondateur du prestigieux réseau Arts et Lettres, ensuite Jerry Delfosse, coordinateur et directeur de l'Espace Art Gallery, puis Anita De Meyer, photographe professionnelle en charge de la médiatisation de l'événement, enfin Thierry-Marie Delaunois, chroniqueur des Rencontres également en charge de la gestion de l'événement. Ces personnes, chacune avec ses spécificités, se sont unies pour vous concocter une après-midi dominicale aussi inspirée qu'inspirante. Un peu de temps devant vous le 21 novembre prochain puis le 16 janvier 2022 même heure bien sûr? A vos agendas pour bloquer les dates!

Les auteurs (ou autrices) invités le 21 novembre: Jacqueline Gilbert et Martine Rouhart

Le déroulement en clair?

 - Accueil et petit quart d'heure académique

 - Présentation avec lecture publique (1h-1h10)

 - Annonces de la Galerie par Jerry Delfosse

 - Séance de signatures et drink des amitiés littéraires

A bientôt et merci de votre attention!

Thierry-Marie Delaunois

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             L’ŒUVRE DE JACQUELINE GILBERT : ENTRE MOTS ET COULEURS

Du 09 – 09 au 27 – 09 – 15, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) a le plaisir de vous présenter une exposition consacrée à l’œuvre de Madame JACQUELINE GILBERT, peintre et poétesse belge, intitulée LA COULEUR DES MOTS.

Que ce soit dans le grand ou le petit format, la signature de JACQUELINE GILBERT se reconnaît dans le dénominateur commun du traitement de la couleur, pensée comme une matière destinée à remplir la totalité de l’espace pictural, comme si ce dernier était la page blanche de sa vie.

Les œuvres de grand format se définissent par des touches de couleurs parfois construites comme une sorte de « micro géométrie » subtile, constituée de figures cubiques, à peine perceptibles par le regard. 

Sa peinture, évoluant au sein d’un vocabulaire abstrait, trouve son langage propre dans une dichotomie entre couleurs vives et couleurs tendres, parfois associées ou drastiquement séparées, en relation avec ses états d’âme.

Dans les œuvres « vives », tout contribue à l’éclosion de la luminescence par la couleur, culminant vers une explosion des sens : rouge vif, noir extrêmement intense, jaune soleil. (LA FUREUR DE VIVRE – 80 x 80 cm – huile sur toile).

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Les œuvres « tendres », elles, accentuent une atmosphère de calme, voire de méditation : le bleu, le vert, le jaune et le blanc, excellemment agencés, exhalent une harmonie plastique et psychique. (ALLEGRO – 70 x 100 cm – huile sur toile).

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Une troisième « phase » s’ajoute à la palette de l’artiste dans laquelle les couleurs tendres et vives, sans dominante majeure particulière, se retrouvent mariées sur des toiles de grand format (PLAISIR D’AUTOMNE – 80 x 80 cm – huile sur toile).

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Les œuvres de petit format, tout aussi abstraites, semblent parfois vouloir s’aventurer dans un monde duquel transparaît la forme. Par « forme », il faut comprendre des « silhouettes » invitant le visiteur à les interpréter par le biais de son imaginaire (FANDANGO – 30 x 30 cm

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et FLAMENCO – 30 x 30 cm – huiles sur toile).

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Ces œuvres se définissent par un chromatisme vif à dominante rouge.

En quoi les couleurs se marient-elles avec les mots ? Dans les titres que l’on donne aux œuvres ? Dans l’onirisme qui se distille dans le regard ?

Les mots sont des images. Mais ici, l’on parle de couleurs des mots. Par conséquent, de ce qui donne de l’âme aux images, en leur conférant un soleil, une dynamique. Les titres viennent appuyer les œuvres dans l’émotion qu’elles soulèvent.

Examinons attentivement une suite de trois tableaux dans le rapport qu’ils entretiennent avec les mots-couleurs dans leur symbolique.

LA FUREUR DE VIVRE (mentionné plus haut) est composé de couleurs incandescentes, telles que le rouge vif, le jaune soleil, le noir (alternant sur les côtés, soulignant la puissance des passions dans une rage vitale). L’œuvre est atténuée, en son centre, par une trouée claire, mise en relief par un blanc mélangé de rouge dilué, au point de virer au rose, apparaissant  au sein de cette « fureur » comme une bouffée d’air frais. Il s’agit d’une œuvre de vie conçue avec des couleurs de vie.

A côté de ce tableau, figure LES COLERES DU JOUR (80 x 80 cm - huile sur toileà

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dans lequel l’artiste fait s’entrechoquer des éclairs de rouge vif, de bleu le plus agressif, de blanc parsemé ça et là, au gré des humeurs et de noir le plus lugubre, particulièrement sur la partie haute, à gauche de la toile. L’on sent l’écho d’une tempête intérieure sauvagement exprimée. Chromatiquement, les notes rouges n’ont pas la même intensité entre les deux œuvres.  Ce tableau nous offre un rouge brutal, sans concessions. Tandis que LA FUREUR DE VIVRE nous donne un rouge tout en dégradés, lequel ne perd rien de sa consistance volcanique. Il s’agit de couleurs qui expriment la vie à la manière symbolique d’un Van Gogh.

Contrairement aux autres œuvres, PLAISIR D’AUTOMNE (mentionné plus haut) marie des couleurs extrêmement soignées dans leur déploiement sur la surface de la toile. Des traits appliqués à la spatule accentuent l’alignement des couleurs épousant une forme pouvant rappeler la végétation automnale.

Le chromatisme, tout en associant des notes tendres et vives, dégage une atmosphère de tranquillité, à l’instar d’une pensée tranquillement énoncée.

ALLEGRO (mentionné plus haut), nous parle de la joie, en nous offrant un univers calme à dominante bleue, au centre duquel des soupçons de jaune agrémentent, sans fards, une véritable joie de vivre.

Au regard de son œuvre, il est pertinent de se demander si, en dernière analyse, l’étendue de toute cette couleur sur la toile ne cache pas quelque velléité d’ « expressionnisme ». Non pas de l’expressionnisme « abstrait » comme le conçoit l’Histoire de l’Art mais bien une forme d‘expression hybride alliant peinture et poésie pour atteindre son but créateur. 

JACQUELINE GILBERT étant également poétesse, en quoi ses mots se retrouvent-ils dans ses couleurs ?

Déjà une réponse nous est donnée dans sa démarche : « La couleur des mots se nuance de nos pensées….passe de l’éclat au tendre, et s’envole en fumée ! ».

Concernant la note bleue, l’artiste l’associe à la matérialité du corps avec les arcanes de la psyché : « Bleus de la chair et bleus de l’âme chamboulée par ce qui désarme ! (…) Bleu des artistes, du vif au tendre dont nos yeux ne peuvent que s’éprendre. »

Le noir est défini ainsi : « Noir, comme pagaille d’idées bousillant notre vie Blanc, comme la page où s’écrit notre vie (…) Noir et blanc s’opposent et nous posent question ! »

Et que dire de la définition que l’artiste donne de la nature des couleurs ? « Alors, pinceau peut frissonner envoyer l’œil vers les mirages – De nos désirs inavoués…pourront comprendre le langage ! »

L’artiste, autodidacte, peint depuis quinze ans. Dès l’âge de seize ans, elle rencontre l’œuvre du Caravage qui la fascine au plus haut point. Depuis lors, son « Académie » a été l’Histoire de l’Art. Son credo est celui de réaliser quelque chose de fort.

Absorbée par cette idée, elle travaille très vite, à tel point qu’elle ne cadre jamais ses tableaux, considérant que le cadre « emprisonne », en quelque sorte, sa peinture. L’image se poursuit sur les bords.

Un dénominateur commun entre la peinture et les mots se retrouve dans sa philosophie de l’acte créateur.

Dès qu’elle s’aperçoit que ce qu’elle pose sur la toile ne cadre pas avec ce qu’elle veut réaliser, sans la moindre hésitation, elle l’efface, soit pour la recommencer le lendemain, soit pour la traiter non plus par la peinture mais bien par le biais de la poésie : « Au bout de la pensée où pointe la rupture – que s’éclaire la portée vient le temps des ratures…Retrouver page blanche – aux détours d’un chemin et puis laisser la chance danser dans le matin ! »

La technique par laquelle l’artiste s’exprime est l’huile. Elle se sert également de la spatule et n’hésite pas à étaler la couleur avec ses doigts pour concevoir le fond de l’arrière-plan.

L’œuvre de JACQUELINE GILBERT est une toile de mots, une page blanche remplie de couleurs humaines laquelle, comme la mer éternelle chantée par Paul Valéry, est  toujours renouvelée. 

N.B. : Les extraits de poèmes de Jacqueline Gilbert proviennent de son intitulé, à l’instar de l’exposition qui lui est consacrée, LA COULEUR DES MOTS, (LA COULEUR DES MOTS – UN MONDE EN BLEUS – NOIR ET BLANC – COULEURS – AU BOUT DE LA PENSEE) – Editions Baudelaire (2015).

 

François L. Speranza.

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Une publication
Arts
 
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Lettres

N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement. Mentionner le lien d'origine de l'article est expressément requis.

Robert Paul, éditeur responsable

 

A voir: 

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

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François Speranza et Jacqueline Gilbert: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles 

(9 septembre 2015  -  Photo Robert Paul)

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Exposition Jacqueline Gilbert (Photo Espace Art Gallery)              

  

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                     SWERTS : L’EAU ENTRE L’ABSTRAIT ET LA MATIERE
L’ESPACE ART GALLERY (35, Rue Lesbroussart, 1050 Bruxelles), termine l’année présente par une exposition (qui se termine le 22 - 12 -13) intitulée AU FIL DE…L’EAU, consacrée à Madame  SWERTS, une peintre Belge fascinée par les reflets multiples à la surface de l’eau.

L’eau a toujours fasciné par sa symbolique (ou pour mieux dire, ses symboliques) car, à y regarder de près, elle est à l’intersection entre la vie et la mort (l’on s’y baigne, s’y baptise mais l’on s’y noie aussi). Il existe, par contre, un univers sur lequel elle règne en maîtresse, c’est celui de l’intemporel. L’eau existe et a toujours existé tout en étant constamment différente dans la consistance de son élément : « on ne se baigne jamais dans la même eau de la rivière » (Héraclite – Panta Rei), « la mer, éternelle et toujours renouvelée » (Paul Valéry – Le Cimetière Marin). 

A la question « quelle symbolique voyez-vous dans l’eau ? », TINE SWERTS répond sans la moindre hésitation : « le mouvement insaisissable, le changement, la vie sans fin ». L’artiste obéit à une idée, une impression. Son geste débutant sur la toile ignore sa finalité, « comme si la peinture commence à se peindre d’elle-même ».

Son travail est axé à la fois sur la transparence (l’eau) et sur la forme (la plastique de cette eau). A la question : « qu’est-ce que la forme ? », elle avoue qu’au début, ce concept reprenait les termes dictés par l’académie (la conception classique), c'est-à-dire, la chose visible mais qu’au fur et à mesure, ce même concept s’est transformé en une interprétation personnelle qui couvre toutes les dimensions offertes par la perception. On peut l’interpréter dans tous les sens car il y a avant tout cette antithèse fascinante qu’est la matière de l’eau. Et cette antithèse nous conduit vers l’abstrait. La forme devient une interprétation de la nuance dans une tentative de transposition du mouvement sur la toile. La captation de ce mouvement s’exprime dans toutes les toiles exposées, en particulier dans ANNEVOIE I (11O x 170 cm – huile sur toile)

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au cours de laquelle elle se réalise à la fois par la lumière irradiant le centre de la toile, ainsi que par toute une série de segments, occupant les deux extrémités de l’espace pictural, créant des ondulations travaillées au pinceau et au couteau, pour restituer l’énergie du flux.

De même avec VENISE (120 x 95 cm – huile sur toile),

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la dynamique est restituée par les zones noire, verte et blanche, soulignant la matérialité des vagues issues du reflux créée par le vaporetto fendant l’eau.

IMPRESSION D’ISLANDE (56 x 59 cm – huile sur toile)

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s’appuie sur l’utilisation de notes blanches répétées, recouvrant la presque totalité de la toile. Elle demeure volontairement dans la transparence pour célébrer le mystère de l’eau.

L’artiste, dilettante à un moment de sa vie, a fini par fréquenter sérieusement l’académie. Elle peint depuis l’An 2000. Et cette entrée en création est selon ses propres termes « la réalisation d’un rêve ».

Lorsqu’elle commence une œuvre, elle travaille au couteau pour établir une couche de base (le gris pour ANNEVOIE I), concentrée en huile miscible pour obtenir les effets changeants de l’eau. Elle laisse ensuite sécher cette première couche pour se rendre compte du résultat puis elle en ajoute d’autres. Elle commence par aborder la note transparente pour l’amplifier par d’autres éléments. Des variations chromatiques peaufinent le travail final.

Le visiteur remarquera sans peine que sa couleur préférée est le vert. Cette tonalité recouvre la majeure partie de son œuvre exposée. Le vert est, à l’instar du noir,  une couleur excellente pour souligner l’eau capturée au moment où elle se cabre ou se déploie. Elle devient à la fois figée et élastique. Mais surtout, elle devient solide tout en conservant sa fluidité liquide qui finit par la rendre abstraite.

 SWERTS relève un terrible défi : figer l’eau dans le récipient du regard !  Marcher sur l’eau participe de l’exploit…christique mais la peindre relève de la folie de l’instant créateur. Un instant isolé dans le gouffre pulsionnel de l’Etre vivant.

 

François L. Speranza.

 

 

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Lettres

 

N.-B.: 

Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement.

 

J'ai désigné Albertine (Tine) Swerts, peintre comme l'invitée télévision d'arts et lettres de février 2014

R. P.

 

Albertine Swerts: un document initié par arts et lettres et réalisé par Actu-TV

 

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François Speranza et Tine Swerts (Photo: Robert Paul)

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Au Centre Culturel d’Auderghem: « J’ai envie de toi »

Mettez un masque… celui du rire !

Avec ses 2 nominations aux Molières 2020, dont celui de la Meilleure comédienne et de la Meilleure comédie pour un spectacle de théâtre privé, « J’ai envie de toi »  écrit et interprété de façon touchante par  Sébastien Castro est unauthentique diffuseur de rires ininterrompus qui fusent parmi  les parfums si  baroques de notre société 2021.

 Le pot-pourri se compose d’une  vielle mère à garder – on parlait des « croulants » à notre époque non ?  …D’une querelle immobilière bourgeoise, vieille de 50 ans, à propos de  la mainmise d’un voisin  sur  quelques   mètres carrés de placard entre deux apparts,  et surtout de jeunes trentenaires immatures, plutôt déboussolés, en mal d’amour et de bons coups, coiffés d’incontournables  quiproquos enracinés dans leurs téléphones portables.

Ça claque de partout, ça virevolte, ça délire ferme, d’un bout à l’autre  du burlesque. Ainsi l’ habitué des belles comédies de boulevard d’antan retrouve dans cette pièce saugrenue et  bouillonnante de vie,  tous les codes du genre . Ils sont balayés, il faut dire,  par les vents incertains  de notre époque surréaliste : les rencontres amoureuses sur Internet, l’omniprésence des téléphones portables, le «papy-mamy sitting», la sexualité décontractée, les différences sociales et culturelles…

Peut être une image de une personne ou plus, livre et texte

De fait, Youssouf, sans emploi, garde ponctuellement des personnes âgées chez lui dans un  apparemment totalement ringard. Ah la table et les chaises de formica ! 1958 ?   Ce soir, le temps d’un dîner d’anniversaire avec sa meilleure amie,  la pulpeuse Sabine lui dépose sa mère  (on ne dit plus Madame votre mère)  Madame Brachet donc,  80 ans, décatie en chaise roulante qui ne peut  plus communiquer que par sonnette interposée. Guillaume (Guillaume Clérice) qui  vient d’emménager dans l’appartement contigu, voit soudain Youssouf  débarquer  chez lui….par le placard qu’il a cisaillée comme une porte dans  l’œuvre de  Magritte. Ciel mon voisin !  Agacé par les insistances  de sa  copine Christelle, il s’est inscrit sur un site de rencontre et  s’apprête à recevoir une nommée Julie dont il n’a pas même la photo.  Sauf que … le message embarrassant « J’ai envie de toi » – c’est dit sans fard – est parti du téléphone mobile vers son ex. Paniqué par sa possible intrusion, il veut faite genre Ah ! l’incruste, je suis pas là ! Courageux, le mec !

Les thèmes sexuels passent par toutes les couleurs, le style vestimentaire …et textuel est résolument jeune et elliptique, sauf pour Sabine (Maud Le Génédal)  qui se la joue 100% années 60. Va-t-elle se décoincer ce soir pour son anniversaire ? Anne-Sophie Germanaz interprète l’ex Christelle qui saute sur tout ce qui bouge et joue les indécollables. Astrid Roos incarne cette Julie  qui se veut femme fatale et  a  horreur de qui  lui résiste. Alexandre Jérôme joue alors  un pachyderme colérique et jaloux qui  fait soudain irruption dans un magasin de porcelaine. Les mots lui manquent, il est  incapable de finir ses phrases, la risée de tous.    Probablement aussi sans avenir, il  sera  le futur ex de l’ex de Guillaume. Vous suivez toujours ?  C’est lui qui  illustre  le mieux le comique de situation du vaudeville classique. Du théâtre d’agrément, à la louche certes, mais franchement irrésistible. La mise en scène au cordeau est signée José Paul, nommé huit fois aux Molières, soit comme metteur en scène, soit comme comédien.  Elle est servie par six fougueux comédiens.

Spectacle dans le cadre de la série Paris-Théâtre*, une production du Centre culturel d’Auderghem.

Voir toute la saison : https://www.ccauderghem.be/la-saison/

De Sébastien Castro
Mise en scène : José Paul
Avec Sébastien Castro, Maud Le Guénédal, Guillaume Clérice, Anne-Sophie Germanaz, Astrid Roos, Alexandre Jérôme
Décors : Jean-Michel Adam
Costumes : Juliette Chanaud
Lumières : Laurent Béal
Musiques : Virgile Filaire

*Paris-Théâtre est une formule d’abonnement au théâtre français.
6 représentations, du mardi au samedi à 20h30 et le dimanche à 15h, 7 rendez-vous mensuels fixés pour une saison, d’octobre à avril !

Dominique-Hélène Lemaire, pour Arts et Lettres

Et si vous l’avez raté, rendez-vous à Huy! Le 09 novembre 20h30

Bientôt au Centre culturel de Huy : https://centrecultureldehuy.be/agenda/jai-envie-de-toi-sebastien-castro/ 

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administrateur théâtres

Centenaire de Camille Saint-Saens à L'Aula Magna

SPECTACLES

A l’ombre de Saint-Saens

10/10. Au lendemain de l’anniversaire de la  naissance de Camille Saint Saens,  c’était rien moins que l’âme de  Camille qui  voletait ce soir du 10 octobre  2021 dans l’Aula Magna,  lors d’une splendide  fantaisie musicale et poétique  présentée  par l’Atelier Jean Vilar  et le Festival Musiq3 Brabant Wallon.  C’était  la dernière étape de la tournée  du  magnifique spectacle au programme des festivals de Wallonie :

« L’OMBRE DE SAINT-SAENS » 


  Le formidable Camille Saint Saens  a rendu son dernier souffle et ne veut pas quitter la vie intense et libre qu’il  a menée.  L’octogénaire  se rhabille une dernière fois et son âme,  ivre de musique et de désir, virevolte devant nos yeux  nous dévoilant ses derniers feux et ses dernières ardeurs.

  Le compositeur est ressuscité dans une  une mise en scène  simple et pleine d’adresse.  Elle est signée Sylvie Wilson et convie sur le plateau  poésie, rêve et créativité. Avec un lustre, deux cadres de peinture de grands maîtres et un fauteuil de cuir, le tour est joué.  Nous suivons avec curiosité toute  une grammaire de théâtre   d’ombres  qui dévoile les  passages secrets entre  présent et passé. Mais  en premier lieu, question de nous replonger dans la magie de l’enfance, ce sont les ombres  chinoises  faites main Philippe Beau qui nous invitent au voyage imaginaire.

Traquant  les moindres frissons de son âme  si   bavarde, le compositeur   attrape enfin une tache de soleil sur l’écran, et  tout revit  soudainement en dizaines d’éclats lumineux. Il  danse et embrasse ses émotions,   déroulant devant nos yeux  tout  l’invisible de  sa vie passionnée. La grande salle est  plongée dans un silence respectueux et parfait.  Mais son alarme de la mort est  si glaçante  qu’elle prend à la gorge :   où est le soleil ? où sont les fleurs ? C’est la fin, le froid et l’implacable solitude. On veut essuyer les pleurs de l’homme qui nous quitte.  L’artiste qui interprète ce rôle prodigieux est Thierry Hellin. Textes de Sylvain Coher.   

  On a tous aussi  bien sûr la magie de la musique avec dans  l’oreille au moins l’un de ses  nombreux « tubes » : le célèbre Carnaval des animaux, la Danse macabre, la Troisième symphonie avec orgue, ou la Bacchanale de Samson et Dalila, et c’est  le magnifique ensemble Kheops qui peu à peu, traverse les miroirs du temps,   se révèle à nos yeux et dialogue avec le compositeur. Une merveille. De même que les costumes (Caroline Sanvoisin),  dignes de grands maîtres de la peinture qui  habillent  Marie Hallynck au violoncelle, Ayako Tanaka au violon , les deux partenaires du célèbre  Muhiddin Dürüoglu,  maitre des arrangements musicaux au piano.

Compositeur le plus joué de son vivant, Camille Saint-Saëns a composé près de 600 œuvres, il s’est illustré dans tous les genres musicaux, il est l’auteur de 13 ouvrages pour la scène lyrique dans l’ombre de Samson et Dalila, mais il a composé la première musique de film de l’histoire du cinéma.   Il a été le témoin des créations de Faust, de Carmen, de Louise, de Pelléas et Mélisande et du Sacre du Printemps,  il  a  rencontré Berlioz et Rossini, il  a survécu à  Debussy, il est là quand  Ravel ou Stravinsky arrivent sur le devant de la scène. Il est l’un des plus grands pianistes de son temps, un interprète à la virtuosité et à la mémoire inégalées dont chaque apparition sur scène est un événement. Il est aussi un organiste prodigieux – le meilleur du monde, selon Liszt. Durant près de 80 ans d’une carrière ininterrompue. Saint-Saëns  voyage de Buenos Aires au Caire donne des  milliers de concerts, dirige des orchestres, assiste aux répétitions de ses œuvres scéniques et ne cesse de composer. Il est partout, et donc on comprend sa sainte colère quand on ne semble retenir de lui  que Le carnaval des animaux. Juste fureur de celui à qui on enlève la fureur de vivre !

 Illustre  voyageur à l’esprit curieux et à l’oreille attentive, il se veut  passeur de culture entre sphère latine et germanique, entre Orient et Occident, entre musique du passé et de l’avenir . ll est libre … Max !  Et c’est le souffle de cette liberté qui enchante tout au long du spectacle.


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Dominique-Hélène Lemaire

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ADMINISTRATEUR GENERAL

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Chères amies et amis de la galerie,

Espace Art Gallery a le plaisir de vous présenter son dernier reportage photos de son vernissage d’octobre 2021.

Lien vers le reportage photos du vernissage du 07/10/2021 :

https://www.espaceartgallery.eu/la-galerie-a-le-plaisir-de-vous-presenter-son-reportage-photos-lors-de-son-vernissage-du-07-octobre-2021/

Lien vers l’exposition d’octobre et mon agenda culturel :

https://www.espaceartgallery.eu/espace-art-gallery-vous-presente-son-prochain-vernissage-du-07-10-21-et-son-agenda-culturel/

Vernissage le jeudi 07 octobre 2021 de 18h 30 à 21h 30.

Finissage les 30 & 31 octobre de 11h 30 à 18h 30.

Les artistes présents lors de cet événement sont :

Caroline DANOIS (peintures), Bénédicte NOTTEGHEM (peintures), Joël JABBOUR (photographies), Françoise BARON (sculptures), DIELLE (peintures) et « l’écurie » d'artistes de la galerie (peintures).

Il y a actuellement 118 vidéos en ligne sur ma chaîne YouTube « Espace Art Gallery ». À partager sans modération et n’oublie pas de donner des « j’aime » et commentaires sur celles que vous aimez ? Il y a actuellement +/- 25.000 vues sur l’ensemble des vidéos depuis fin juillet 2020 ! Et je compte sur vous TOUS pour faire augmenter ce nombre à l’avenir… Bon visionnage !

Pour visionner toutes les vidéos sur YouTube :

https://www.youtube.com/playlist?list=UUzA0FaoQB-FAHQR_UOUCigg

Jerry Delfosse

Galeriste

Fondateur et propriétaire de l’Espace Art Gallery,

EAG Studio’s  & Les Éditions d’Art EAG

Co-Fondateur et Président de

La Porte dorée ASBL

Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles

GSM: 00.32.497. 577.120

eag.gallery@gmail.com

https://www.espaceartgallery.eu/

https://artsrtlettres.ning.com/

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   Us …

    Beauté
    En Finesse
    Intégrité
    & Délicatesse …

    Affinité
    En souplesse
    Fluidité
    Sans cesse …

    Humble Dignité
    & Profonde Ivresse …

    Nous !

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Le porche du mystère de la deuxième vertu

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« Le porche », quatrième cahier de la XIIIe série des "Cahiers de la Quinzaine" de Charles Péguy (1873-1914), est paru en octobre 1911. Dans le projet de l'auteur, "Le porche" devait être le second d'une suite de mystères conçus comme un vaste développement de la première "Jeannne d'Arc" de 1897. Le lien du "Porche" avec le "Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, publié l'année précédente, est en fait des plus ténus: l'oeuvre n'est plus centrée autour de la sainte et seul le personnage (commun aux deux poèmes) de Madame Gervaise rappelle le plan primitif. La forme même du drame est abandonnée: dès le début, par le truchement de Madame Gervaise, commence un monologue de Dieu, qui durera plus de deux cents pages!

La deuxième vertu, c'est l' espérance: "La foi que j'aime le mieux, dit Dieu, c'est l' espérance!" Et Péguy de nous décrire la petite Espérance, s'avançant entre ses deux grandes soeurs (la Foi et la Charité) qui la tiennent par la main; mais "les aveugles ne voient pas au contraire -Que c'est elle qui entraîne ses grandes soeurs!" L' Espérance en effet, c'est l' enfance: le bûcheron qui travaille dans la forêt, pense sans cesse à ses enfants, qui le remplaceront un jour, et l'homme rude s'émeut: la vision sensible des enfants se transforme alors en une évocation intérieure, le rêve, si souvent repris par Péguy, de sa propre enfance perdue et de l' enfance du monde (thème qui atteindra plus tard sa plénitude dans "Eve". Les plus belles paroles de Dieu, ce sont, plantées en notre coeur "comme un clou de tendresse", les trois Paraboles de l' Espérance: celle de la brebis perdue, celle de la drachme retrouvée, celle de l' enfant égaré. Et Péguy n'en finit point de s'exalter de la merveilleuse grandeur de la créature, à qui il est donné de couronner ou de décevoir l'attente divine. Dieu fait donc à l'homme une place d'honneur: et, parmi les hommes, il réserve la meilleure place aux hommes de France.
Le dogme de l' Espérance vient ainsi, assez curieusement, nourrir la constante préoccupation de Péguy depuis 1905: un naïf et admirable nationalisme mystique. Dieu, dit Péguy, préfère la "douce France", sa "plus noble création". Peuple de "bons jardiniers... de fins jardiniers, depuis quatorze siècles qu'ils suivent les leçons de mon Fils"; mais aussi et surtout, peuple de l' Espérance: car il faut bien, dit Dieu, "qu'il se soit fait quelque accointance entre ce peuple et cette petite Espérance". Il existe en effet une manière propre d' espérer, qui est la manière française, et que Péguy avait déjà définie dans le cahier intitulé "Louis de Gonzague": avoir l' espérance, répète-t-il ici, ce n'est point s'agiter, c'est connaître le danger tout en gardant la paix intérieure, se préparer à la mort et continuer les travaux et les jeux quotidiens, c'est, la nuit, savoir prendre son repos. C'est alors que Dieu entonne un magnifique hymne à la Nuit, devenu célèbre: "O Nuit, ô ma fille la Nuit, la plus religieuse de mes filles..., résidence de l' Espérance".
Sous la transposition poétique, on reconnaît aisément dans ce poème les thèmes essentiels de la mystique catholique. Péguy leur donne une note personnelle: son naïf orgueil s'exalte à la pensée que l'homme est capable de faire attendre Dieu, et d'autre part, on peut dire que cette oeuvre marque le point culminant du nationalisme mystique français, qui remonte aux origines de la monarchie. On admirera avec quelle aisance Péguy donne, sans les altérer, aux dogmes les plus complexes du christianisme la plus familière tournure: il fait, selon l'expression de Daniel Halévy, parler Dieu comme "un vieux patriarche assis devant sa ferme": ce Dieu en effet (c'est par là d'ailleurs que la religion de Péguy peut soulever des réserves dans les milieux de stricte orthodoxie) est par-dessus tout soucieux de la terre: il semble que la France, les paroisses françaises deviennent ici l'instrument par excellence du Saint-Esprit -bien plus que l'Eglise elle-même. Par son thème, "Le porche" est un "chef-d'oeuvre unique dans la littérature de tous les temps" (Romain Rolland).

 

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administrateur théâtres

SPECTACLES

50 ans d’existence… c’est Royal !  

On fête aujourd’hui les 50 ans d’existence de l’agréable théâtre de la Comédie Claude Volter,  avenue des Frères Legrain qui ouvre la nouvelle saison théâtrale avec la pièce, un véritable bijou de langue française, ayant pour titre « Le Blasphème », un mot qui pue le soufre… en 1766, tout comme de nos jours.

Certes, l’ère du Corona et les problèmes urgents liés à la détérioration de notre climat nous font  porter le regard vers d’autres problématiques très actuelles, mais on n’en a toujours pas fini avec les abominations perpétrées par des esprits de quelque horizon qu’il soit, bornés par  des certitudes dogmatiques  intolérantes. Le 7 janvier 2015 n’est pas si loin de nous…ni les événements du Bataclan en novembre de la même année, sans oublier mars 2016 à Bruxelles.  Et dire que le mot blasphème avait disparu du code pénal en 1881.

Voici retrouvé, sur un magnifique plateau décoré par Renata Gorka (ah ! le claquement des grilles ! ), le temps savoureux de la langue de Voltaire, alors princesse du monde. Voici retrouvées, les grandes idées philosophiques qui ont jeté enfin sur un siècle toujours confit dans ses obscurantismes fanatiques, quelques lumières bienfaisantes.

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En effet l’auteur contemporain Philippe Madral s’est emparé d’une histoire réelle qui a fait du jeune chevalier François-Jean de la Barre au cœur si ouvert et aux idées si larges, un véritable martyre de la libre pensée en 1766 à Abbeville, dans la Somme. Un triste souvenir de l’acharnement de l’Eglise lors de son supplice se trouve d’ailleurs sculpté sur une stèle datant de1907, à côté du pont sur le canal de la Somme. Le jeune chevalier fut torturé, condamné à mort sans la moindre preuve ni aveu, décapité et brûlé avec un ouvrage de Voltaire cloué sur la poitrine en 1766. 

Le texte, maléfique et parfait d’élégance, rutilant de modes et temps oubliés, est emblématique à la fois de la défense de la langue française et celle des idées des philosophes du 18e siècle. Ces derniers sont en lutte ouverte avec un système judiciaire peu honnête et peu fiable de l’époque. Ils discutent la rigidité dogmatique d’une église qui nie les progrès de la science et critiquent son pouvoir temporel absolu qui permet au monarque souverain Louis XV, de se maintenir au pouvoir.

 Michel de Warzee a su réunir sur son plateau une troupe bouleversante de vérité. Stéphanie Moriau sous la cornette de l’abbesse de Willancourt, mais noble dame avant tout, est douée d’une diction parfaite et d’un jeu de scène royal. Ah le port de tête et la mobilité gestuelle qui font tourner ou baisser les têtes !  Et ce chignon rebelle prêt à tomber, luisant de jeunesse et de goût de vivre ! Et la robe noire de la dame… sous son manteau de mère supérieure: des dentelles de favorite du roi !  A l’opposé, l’implacable Pascal Racan, flanqué de Simon Willame pour Sieur Marcotte, greffier de son état, est l’éminence théâtrale qui a endossé les habits noirs du justicier inhumain Nicolas Pierre Duval de Soicourt. Il manipule à merveille le discours, les intonations, l’hypocrisie, la haine, la jalousie… bref, la cruauté à l’état pur. Quant aux victimes, le duo d’amoureux exquis, Marguerite Becquin et François-Jean Lefebvre, chevalier de la Barre, ils sont simplement lumineux, mus par l’amour, le désir, l’art de vivre, libérés de toute culpabilité d’ordre théologique… Ils sont interprétés avec talent par deux jeunes artistes séduisants et fougueux au possible : Loriane Klupsch et Jonas Claessens qui  symbolisent ensemble la merveilleuse naïveté et l’insouciance de la jeunesse heureuse.  

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Hélas, le diable est dans le bénitier et bien pire. C’est l’histoire d’une triste prédestination, c’est le destin qui s’acharne tout d’un coup sur une jeunesse qui ne rêve que des sentiers de la liberté et qui rêve d’échapper à des systèmes doctrinaires funestes et constricteurs. Ils sont de tout poil, de tout temps, ces dogmes toujours bien ancrés et prêts à lâcher leurs pulsions mortifères. Tandis que Dieu se tait.

Jean-Claude Frison a conseillé Michel de Warzée (Seigneur de Belleval, en habit bleu Nattier) pour les choix musicaux, Aux lumières fabuleuses et à la régie : Bruno Smit.  

http://www.comedievolter.be/

Résumé

L’histoire tragique du chevalier de La Barre accusé de blasphèmes et d’impiétés est l’un des plus grands procès du XVIIIème siècle. “Une pièce sur l’intolérance religieuse, tout aussi valable dans n’importe quelle religion monothéiste et à tout époque…”  Philippe Madral

Intolérance et extrémisme religieux, une longue histoire…

Avec Stéphanie MORIAU, Jonas CLAESSENS, Pascal RACAN, Michel de WARZEE, Simon WILLAME et Loriane KLUPSCH.

Mise en scène : Michel de WARZEE

Décors : Renata GORKA

Création lumière & Régie : Bruno SMIT

Représentations du 29 septembre au 17 octobre 2021 : du mardi au samedi à 20h15 et dimanche à 16h.

Informations
E-mail : reservation@comedievolter.be
Site :http://www.comedievolter.be/
Adresse : 98 avenue des Frères Legrain – Woluwe-Saint-Pierre, 1150

02 762 09 63

Envoyer un message secretariat@comedievolter.be

« Ce mardi 14 septembre 2021, la Comédie Claude Volter devient officiellement la “Comédie Royale Claude Volter”. Sa Majesté le Roi nous honore de ce titre pour les 50 ans d’existence de notre théâtre. Nous en sommes fiers et très reconnaissants. »

https://www.rtbf.be/culture/scene/theatre/detail_une-exposition-pour-les-50-ans-de-la-comedie-royale-claude-volter?id=10847864

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Revers de l'amour

12273400500?profile=originalREVERS DE L’AMOUR

 

En haut de la pyramide

l’ex-premier de la classe

abonné aux bides

perd encore la face

Des poupées robotiques

embarquent pour un tour

les lapins quasi sourds

par excès narcissiques

Dans les artères des villes

huppées ou en guenille

l’amertume des gens

en file indienne défile

Tant cherchent l’harmonie

le bâillon d’un jour

apaisant les soupirs

du revers de l’amour

L’intellectuel songeur

usé de trop penser

se souvient du bonheur

issu d’une belle soirée

Dans le cadre académique

la mathématicienne

fut la plus sympathique

des péripatéticiennes

Les faux-culs angéliques

entortillent le ricanement

d’une morale pathétique

qu’atteste leur déguisement

Si entre le beau et la bête

la liaison s’entête

on dira que l’amant

est un prince charmant

Certains bien portants

en manque d’une petite

s’en remettent à l’Orient

pour briguer la pépite

En ligne ils beuglent

surfent de site en site

Si l’amour est aveugle

que le borgne en profite

Gérard pince Emilie

Emilie en pince pour lui

mais il est déjà bien tard

pour commencer une vie

Les lambris nipponiques

d’une chambre à coucher

encadrent la mine mystique

de tata Mylène Fermier

Collée au mur l’oreille sourit

d’ouïr un général dandy

bravant le souffle au cœur

qui lui fait part de l’heure

Un fantômas cherche une place

entre les cuisses de grenouilles

parmi les scorpions fripouilles

et les fractions de nécromasse

Selon le dernier de la classe

quand l’amour gagne à pile ou face

ni revers ni déchirures

n’offenseront son armure.

mh

 

petit texte inspiré du tableau "Revers de l'amour" de Maximilien Consael.

Acrylique sur carton rigide - 70 cm x 100 cm

 

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administrateur partenariats

Le jardin des fleurs
David VIRASSAMY

Le jardin des fleurs

Etre une femme

Désir de vous,
robe rouge, un peu froissée,
tremblements du corps,
il pleut dehors.
Mon ventre blanc et nu,
au vôtre fait des aveux,
contre votre pull clair,
tourne ma tête,
brûle mon sang,
s’ensilencent mes lèvres,
des soupirs les traversent,
vous touchent.
Mes lèvres seules rougissent,
les vôtres s’ensemencent en secret, de mes mots,
sur les miennes se posent,
dans votre tête, en douce !
Ma peau est aux aguets de la vôtre,
ne se nourrit que d’elle,
d’un bouton de rose a la couleur.
Dans mes yeux, des fleurs noires s’ouvrent,
ingénues, s’épanouissent ;
ce désir que j’ai de vous, électrique,
monte, traîne un peu,
se sait tout dévoilé,
par le vôtre peut-être ?
Je vous aime.
Un partenariat
Arts
12272797098?profile=original
Lettres


Les contributions, textes et images, se feront sur invitation ou proposition

à Liliane Magotte

via la messagerie interne du réseau.

Les textes seront soumis à l'approbation de Robert Paul.

 

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12273395654?profile=originalCe roman débute en amitié indestructible.  Trois jeunes femmes s’élancent dans la vie à l’aube de leurs vingt ans.  Ah nos vingt ans! Un âge vibrant devant les promesses d’un avenir joyeux, ces lendemains qui ressemblent à une floraison ne pouvant connaître le flétrissement de l’âge puisqu’il parait que, lorsque l’on porte ses vingt ans, l’éternité semble posée sur notre avenir.  Trois jeunes tourterelles plongées au cœur de l’Histoire, celle qui se prépare à déchirer les âmes par ces haines cultivées en orgueils géopolitiques.  Qu’il est beau ce pays, cette terre qui ressemble au paradis rêvé du temps où les peuples se fréquentaient en voisins respectueux des autres.  

Ainsi se lève l’Algérie dans un passé joyeux, avant que ne résonne le bruit du sang, ce désagrément, lorsqu’il abreuve la poussière en désagrégeant les espoirs de l’innocence. 

Six pieds foulant le sol en joyeuses confidences, celles que l’on confie à ses âmes de confiance croyant en la beauté de la vie, au soleil des lendemains heureux.  Les premiers portent les traditions de l’Islam sans ployer exagérément sous le joug issu de ce que les hommes en feront.  Les seconds vivent la judaïcité en raison de leur éducation, des traditions issues de leur géniteurs et combien même, pourquoi ne pas y adhérer ?  Ensuite? Viennent les troisièmes appartenant à cette fille d’officier devinant le fardeau que son pays impose à son père.  Devoir de soldat, celui qui quémande obéissance aveugle malgré les soubresauts de conscience, les combats au creux des rizières d’Indochine cauchemardant ses nuits de souvenirs accablants, ceux que l’on retient pour soi. 

Éric Le Nabour nous offre par ses écrits un regard chirurgical sur les destins bouleversés en raison des haines finissant par germer là où, n’aurait dû résider que douceur de vie.  L’Histoire n’est jamais vieillissante pour ceux qui l’ont vécue.  Peut-on oublier le principal ?  Les victimes collatérales, ceux et celles qui ne se relèveront jamais au nom de la raison d’État pour les uns, du besoin de liberté pour les autres, qu’importe, tous manipulés quel qu’en soit l’idéal, prêt à donner leur vie pour l’ambition de quelques assoiffés de pouvoir.  Un livre portant à bout de bras les silences d’une nation luttant pour la conquête de son indépendance dans des conditions dramatiques, affrontant un pays ne reculant devant rien afin de sauvegarder sa colonie, allant jusqu’à embaucher des barbouzes, ceux-là qui cultivent le talent de torturer les corps, briser les liens les plus solides, délier les langues comme le faisaient les autres, ceux qui envahissaient la France vêtus de vestes noires dans un passé plus proche qu’il n’y parait à nos yeux d’enfants issus de l’après-guerre.

Les promesses de l’innocence est un roman qui ne s’épuise à aucun moment.  Il porte des vérités sans accuser cependant, soutenant jusqu’au sublime ceux qui espèrent s’aimer au cœur d’une tourmente si violente, qu’en y prêtant attention, on en caresse encore l’haleine malgré les années écoulées pour raison que les générations suivantes n’ont rien oublié, rien pardonné peut-être ?

En rédigeant cette chronique, je ne puis oublier les pages qui viennent de se refermer.  J’ai envie de relire et de relire ce qui n’est qu’un roman et cependant, par la qualité d’écriture, il dépasse nos attentes. 

À lire sans réserve jusqu’à en émietter les pages.

Philippe De Riemaecker

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administrateur théâtres

Ouverture de saison à Liège : La forza

SPECTACLES

Liège craque sous les applaudissements

« La forza del destino » de Giuseppe Verdi (1862)

La Forza à Liège. On craint toujours de prononcer le titre complet en Italie, par superstition tant les malheurs se sont accumulés autour du compositeur en attendant sa création à Saint-Pétersbourg en 1862. L’œuvre, jouée à Varsovie en 1939 marqua aussi, au jour près, le début de la deuxième guerre mondiale. C’est tout dire.

Tout commence avec une ouverture flamboyante: des cuivres vibrants, de somptueuses couleurs qui font craquer d’émotion une salle où flottent tant de souvenirs liés à son directeur honoris causa à vie. Renato Palumbo à la direction d’orchestre fait vibrer les cœurs et couler les larmes de maints spectateurs. Il sera incontestablement l’artisan précieux des échos orchestraux chatoyants soulignant avec précision et finesse extrême tous les soli.

En guise de bulles de bonheur, partageons ici une consécration de la soprano uruguayenne Maria José Siri qui interprétera à merveille le rôle central de l’héroïne Donna Lenora di Vargas dans ce Verdi spectaculaire et passionnant. Nous vous livrons une partie de son interview réalisé par Paul Fourier pour Toute la Culture. Elle parle de ses premières émotions sur la scène liégeoise.  …

« C’est la première fois que je chante à Liège et tout se passe très bien. La première a été un énorme succès pour tous les participants. Je me sens chanceuse d’avoir ces merveilleux partenaires sur scène et d’être dirigée par l’excellent Maestro Renato Palumbo.
C’est une belle production traditionnelle de Gianni Santucci, d’après une idée de l’ancien directeur artistique du théâtre, Stefano Mazzonis di Pralafera, décédé de manière si inattendue et prématurée l’année dernière.
Avec cette production, je fais mes débuts dans ce magnifique théâtre et je dois dire que je me sens très bien ici ; l’ambiance y est très agréable et j’aime aussi beaucoup la ville. Il y a quelques années, j’étais déjà venue en Belgique chanter Amelia dans « Un ballo in maschera » à La Monnaie à Bruxelles et c’est formidable d’être de retour !
Cette Forza del destino marque le début de ma saison 2021/22 et j’espère qu’enfin les choses vont pouvoir se dérouler comme prévu ! Si tout se passe bien, cet opéra devrait être le premier d’une série de titres Verdi »

 Pur bonheur vocal, son soprano large et somptueux a su électriser le public de Liège qui a réservé à la tragédienne des vivats enthousiastes lors de la séance du dimanche après-midi. On a pu admirer sans réserve Maria José Siri, cette habituée des plus grandes scènes de la planète, qui  a assumé aussi pleinement et sans effort apparent, tous les forte de ses interventions, produisant des aigus d’une superbe stabilité. Ses qualités d’artiste totalement engagée ont su donner de très beaux reliefs à son personnage de plus en plus persécuté par le destin. Car on peut dire que plus son malheur s’affirme, plus elle est convaincante. « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots...»  Son « Pace, pace…mio Dio » émeut profondément…  

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La jeune bohémienne Preziosilla interprétée par la mezzo-soprano géorgienne Nino Surguladze, nous offre un timbre rafraîchissant, des vocalises précises et une vocalité pleine qui contraste heureusement avec les lugubres aspects de l’œuvre dramatique. Sa belle présence scénique enjouée, même pour célébrer la guerre et ses tambours, nous donne des moments de respiration bienfaisante. « Viva la buona compagnia ! »   Une foule de choristes, danseurs villageois ou militaires participent à des scènes graphiques qui respirent la vie et une certaine insouciance. Quelle ironie, « Viva la guerra ! »  La victoire, en chantant, non? Une victoire musicale certainement, menée par le chef de chœurs Renato Palumbo.

Peut être une image de 1 personne, position assise et intérieur

Autre cocktail de fantaisie plaisante bienvenu avec Enrico Marabelli en Fra Melitone, un moine de service quelque peu borné mais qui contribue avec la finesse bouffonne des fous shakespeariens à de joyeuses échappées. On a besoin d’air… Car finalement dans quelle mesure est-on encore passionné à notre époque par l’enchaînement infernal de l’honneur bafoué suivi d’une vengeance digne des tragédies grecques ? A moins que, vu sous cet angle plus universel, chacun en son for intérieur ne se sente fort concerné par l’inéluctabilité du Destin qui nous rend proies de la fatalité. Le jeu de Tarot tissé en filigrane sur le rideau est là pour nous rappeler cette force mystérieuse. Quant aux costumes choisis, ils évoquent « La Der des Ders », celle de 14-18 et ses 65.00.000 de victimes, militaires et civils et nous plongent dans les couleurs fatidiques feldgrau des tranchées. Heureusement que les magnifiques décors italiens des scènes de village ou d’église sont eux, intemporels. On gardera le souvenir de ce profil sur le ciel bleu de cette jolie église couleur brique …du centre historique de Bologne ? Viva l’Italia !

Peut être une image de une personne ou plus

Le Don Alvaro du ténor argentin Marcelo Alvarez, qui a tué le marquis de Calatrava, le père de sa bien-aimée Leonora, est sincère et effervescent. Il témoigne d’une totale générosité expressive. Un modèle de résilience malgré son impuissance à contrer la fatalité. Il fait preuve d’une attachante prestance scénique. Sa voix repose sur de belles résonnances fougueuses et profondes et accède avec éclat aux les harmoniques les plus élevées. Très beaux échanges avec le baryton italien Simone Piazzola dans le rôle de Don Carlo di Vargas.

Angélique Nodus, Alexei Gorbatchev et Maxime Mělník, trois joyeux artistes que l’on adore écouter à Liège, complètent la riche équipe musicale de la production.  Mais aurait-on oublié ce grand prêtre magistral, un modèle de bienveillance, de sagesse, de droiture et de lucidité « Del mondo i disinganni » ? Un second rôle … éblouissant !  C’est Michele Pertusi, une splendide basse, qui respire la compassion et l’humanité enfin lumineuse. Une voix ample et généreuse de pasteur qui rassure malgré tout sur notre sort.

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« La forza del destino » de Giuseppe Verdi (1862)

Opéra en 4 actes
Livret de Francesco Maria Piave
d’après un drame du duc de Rivas,
Don Alvaro o la Fuerza de Sino


 Les talents lyriques :

Marcelo Alvarez (Don Alvaro), María José Siri (Leonora), Simone Piazzola (Don Carlos), Michele Pertusi (Il padre Guardiano), Enrico Marabelli (Fra Melitone), Nino Surguladze (Preziosilla), Maxime Melnik (Trabuco), Alexei Gorbatchev (Il marchese di Calatrava), Angélique Noldus (Curra), Benoit Delvaux (Un chirurgo), Bernard Aty Monga Ngoy (Un alcade)


Avec l’Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Renato Palumbo (direction)
 Et les Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, Denis Segond (chef des chœurs)


Le cadre artistique :

Gianni Santucci (mise en scène), Gary Mc Cann (décors), Fernand Ruiz (costumes), Alex Brok (lumières)

A l’Opéra royal de Wallonie à Liège
16/09/2021 – 19, 22, 25, 28 septembre, 1er octobre 2021 durée : 3h15

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Grande ouverture festive du Rideau de Bruxelles ces 24, 25 et 26 septembre.

« Nous sommes le paysage » marque la nouvelle identité du Rideau ancrée dans son quartier, dans le partage et les réalités du présent avec une mission de service public assumée. Développer les imaginaires et les nouvelles formes d’écritures scéniques, autant de défis que Cathy Min Jung entend bien relever avec des projets plein la tête et ses tiroirs.

 

Portrait d’une artiste engagée et déterminée.

 

Cathy Min Jung, vous avez conçu pour la réouverture du Rideau un spectacle intégrateur ‘Now we are ». Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

 

Cathy Min Jung : Il y a plus de 20 ans que je milite pour un théâtre plus participatif. Par rapport au Rideau et au projet que je souhaite pour ce théâtre, il y a le souhait d’une célébration pour commencer la saison: retrouver la joie d’une vibration collective je vais dire. On a été coupé de cela et j’en avais très envie.  Ma démarche désire inclure le réel oui, mais tout théâtre inclut déjà une part de réel qui reste le ferment de l’imaginaire. Le théâtre est vraiment le lieu où, ensemble, on peut montrer ce réel. Mon objectif vise une représentation plus large, plus fidèle et plus respectueuse des identités de chacun et de chacune, que chacun puisse être représenté sur un plateau de théâtre, que tous les imaginaires puissent être racontés, partagés sous forme d’histoires mais il ne s’agit pas de théâtre documentaire car l’endroit du théâtre est l’endroit de l’imaginaire. On va transcender ce réel et en faire un récit, une fiction.

 

Tu as dit que le monde est dans un « momentum » particulier de transformation. Selon toi, quel est le sens de ce mouvement ?

 

Cathy: Il y a eu la crise sanitaire mais bien avant elle, quelque chose était en évolution. Une théorie affirme que lorsque l’être humain est trop pris par les changements technologiques d’une société et l’adaptation intellectuelle et manuelle à ces technologies, il n’y a plus de place pour faire évoluer la pensée. Or, le monde va très vite et je pense que, déjà avant cette crise sanitaire, on a constaté des disfonctionnements. La crise nous a simplement obligés à nous arrêter, ce qui a provoqué une ébullition de la pensée. Toutes les graines de volonté de changement de notre modèle sociétal, économique, qui étaient présentes au sein d’associations, de collectifs, d’initiatives citoyennes, toutes ces graines, nous avons eu le temps d’en prendre soin, de les arroser. C’est la raison pour laquelle je pense qu’on est dans un moment singulier où la pensée bouillonne et où forcément des changements vont être nécessaires. Les barrières et les cadenas existants vont ils l’emporter ? Je ne le sais pas mais quelque chose est en ébullition

 

Tu dis aussi « je ne veux pas faire de théâtre social » Qu’est-ce pour toi le théâtre social et comment te positionnes-tu ?

 

Cathy : Le théâtre, comme je l’ai dit, est un lieu de fiction, d’imaginaire. Il se fait qu’en racontant des histoires, en transcendant le réel, on peut être soigné mais ce n’est pas l’objectif. Notre mission première est d’être un lieu de rencontres, d’échanges, de faire du théâtre et non pas de nous substituer aux personnes qui font ce travail merveilleusement bien.

 

On peut parler de ton spectacle « Now we are » présenté dans le cadre du weekend de réouverture du 24 au 26 septembre avec une volonté d’un meilleur ancrage dans le quartier...

 

Cathy : Le quartier du Rideau est étrange. C’est une multitude de bulles socio-culturelles qui ne communiquent pas entre elles. La rue Goffart, ce n’est pas uniquement Matonge, ce n’est même plus Matonge. Ce que je souhaitais, c’était trouver le moyen de faire cohésion par le théâtre et avant même d’être désignée au Rideau j’avais imaginé de commencer ma saison par un spectacle participatif mais qui s’inscrirait dans le cadre d’une fête de quartier. Il s’agissait d’aller à la rencontre des habitants, des commerçants, des passants, des travailleurs qui passent sur sept places différentes de ce quartier : Flagey, Fernand Cocq, Londres, Tulipe, Porte de Namur... et de leur poser quatre questions simples. Et puis il y a eu la crise sanitaire et je me suis dit : « Je ne peux pas faire comme si de rien n’était et juste aller à la rencontre des gens alors que cette tornade nous a frappé » et ces questions ont été un tout petit peu modifiées. Elles sont devenues : « Qui es-tu ? Qu’est-ce qui t’a manqué le plus ?  Qu’as-tu perdu ? et As-tu été consolé ? ». C’est dans la question « As-tu été consolé ? » que j’ai puisé la base dramaturgique du spectacle partant du constat que pendant toute cette crise, nos responsables, ceux qui organisent nos sociétés n’ont pas pensé une seconde à imaginer des endroits où on pouvait déposer son chagrin, où on pouvait nommer le trop plein de douleur, de la tristesse, nommer la peine. J’ai donc envoyé une bande de « collecteuses de mots » (personnellement, je ne voulais pas aller directement à la rencontre de ces personnes mais plutôt les connaitre après). Pour la récolte, je n’ai pas voulu d’un simple micro trottoir. Il s’agissait d’entrer directement dans le processus de création, la collecte en elle-même devenant une performance

Les collecteuses étaient costumées, elles représentaient un personnage qui allait à la rencontre des habitants du quartier. Elles expliquaient le processus de travail et en quoi cette parole-là allait nourrir le spectacle. Ensuite il y a eu un échange symbolique, on leur a demandé de laisser une trace et on a imaginé de leur donner un cadeau, un petit caillou doré avec leur nom et une photo s’ils le souhaitait. Ce moment en soi était déjà un moment de théâtre, d’échange et de partage. Avec ce matériau, on a mis en exergue les ressemblances et trouvé un fil conducteur. Puis on a lancé un appel toutes boîtes aux habitants du quartier que l’on a relié sur les réseaux sociaux pour informer que nous avions besoin d’interprètes pour animer notre weekend d’ouverture de saison. Il était important pour moi que les interprètes ne soient pas les mêmes que les témoignants car chez des non-professionnels, la barrière de la pudeur peut empêcher d’explorer plus loin dans l’imaginaire ce que ces mots peuvent éveiller chez quelqu’un d’autre. Au final, vingt-deux interprètes amateurs, un danseur chorégraphe, Ilyas Mettioui, Chems Eddin el Badri collaborent avec moi dans la conception de ce spectacle qui rend compte de l’aventure humaine que cela a    été.

 

Comment s’est déroulé ce travail d’appropriation des témoignages ? Le besoin de communiquer des gens était-il évident ?

 

Cathy : Au niveau des témoignages, c’étaient de vrais cadeaux, des pépites. Je les ai d’ailleurs appelées « mes chercheuses de pépites » et pour les participants, à partir du moment où ils ont mis le pied sur le plateau et se sont engagés, ils sont devenus comédiens, point, amateurs ou pas. Ils sont là, entiers, généreux avec une véritable soif de retrouver un acte de création collective et le même engagement que des comédiens professionnels.

 

Comptes tu réitérer cette forme de spectacle ?

 

Cathy : J’aimerais bien,  pas forcement toutes les saisons parce qu’au Rideau on aime aussi les textes, mais c’est une forme que j’aimerais reproduire une saison sur deux.

 

En tant que directrice, as-tu envie de t’entourer d’une équipe fidèle ?

 

Cathy : Bizarrement, je n’ai pas d’artistes associés. Plus qu’une fidélité à des metteuses et metteurs en scène, j’ai envie que le Rideau puisse accompagner sur la durée des artistes porteurs de projets pour les amener vers l’autonomie, qu’il y ait un échange de savoirs, une transmission de part et d’autre de connaissances car nous aussi au Rideau on apprend et ces porteurs de projets avec leurs pratiques personnelles, nous pouvons leur mettre à disposition une équipe hyper compétente pour les amener à développer leurs propres structures, à gérer leurs propres productions, pour qu’ils aient la liberté  totale de leur calendrier de production, qu’il y ait cette souplesse-là. La fidélité se retrouve plutôt dans ce que j’ai appelé « le collectif associé » constitué de l’équipe permanente et d’une série de personnalités associées, artistes ou non, mais d’une manière ou d’une autre liées au monde de la culture. Nous organisons trois AG d’une journée articulée en deux temps. La première partie de la journée est consacrée à l’échange, aux critiques sur les grandes orientations de la maison, et la deuxième partie de la journée est un atelier pratique où il s’agit de produire de la pensée, du texte, artistique ou non, qui parle de théâtre, qui soit du théâtre et trouver comment mettre en œuvre l’échange d’idées de la matinée. Un exemple très concret : comment mettre en œuvre la diversité, un terme qui l’on met à toutes les sauces aujourd’hui. La première partie de la matinée a été consacrée à l’utilisation de ce mot, Au sein de l’AG, on va déconstruire toutes les formules toutes faites « diversité sur scène » « offrir la diversité » ... On n’offre pas la diversité, on la garantit tout au plus. Durant l’après-midi, on va se demander comment mettre en œuvre tout cela. C’est tout bête mais avec la crise sanitaire nous n’avons pu faire que deux AG et pas complètement en présentiel. Lors d’une AG, on a conçu l’acte le plus concret qui soit : un comité des fêtes. Pour ouvrir le théâtre au quartier, le rendre accessible, moins impressionnant, le meilleur moyen, c’est la fête.

 

Tu es aussi fidèle à l’héritage du Rideau de promouvoir de nouvelles formes d’écriture ..

 

Cathy : Je suis fidèle à l’héritage de Claude Etienne de la découverte des auteurs émergents, des écritures nouvelles. Nous avons un beau projet pour lequel on est en partenariat avec le Jean Vilar. J’ai créé un festival qui s’appelle « Dis-moi tout », dont la première édition est prévue cette saison et dont on vient de lancer l’appel à textes : des textes en cours de finition, qui n’ont fait l’objet d’aucune lecture publique, d’aucune édition, ni mise en scène, d’aucun accompagnement professionnel. Nous en sélectionnerons quatre qui seront pris en charge par des metteuses ou metteurs en voie un peu plus aguerris dans des formes ludiques, engagées, nouvelles. Ces textes seront interprétés par une troupe de dix comédiens fraichement issus des écoles. Avec l’idée de faire connaitre ces écritures dans des formes différentes puis d’octroyer une bourse d’écriture à l’un des quatre, la « bourse Claude Etienne » puisque c’est le Rideau qui l’octroie et plus tard, mais on n’en est pas encore là, de porter à la production et à la scène car le but d’un théâtre n’est pas juste de promouvoir l’écriture mais d’aller au bout du processus de représentation. Le festival dure une semaine, les textes sont lus en alternance à Bruxelles et à Louvain la Neuve et en parallèle, il y aura une série d’activités liées à l’écriture quelle qu’elle soit pourvu qu’elle soit destinée à être entendue, lue, dite, via les Midis de la poésie, les Lundis en coulisses, la scène slam, les concerts... et une grosse fête !

 

Propos recueillis par Palmina Di Meo 

 

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administrateur théâtres

SPECTACLES

Spectaculaire Table Ronde

Enfin Bruxelles s’éveille de la torpeur artistique forcée et nous propose un spectacle hors du commun au Parc, jusqu’au 23 octobre ! Goûtons voir …si le spectacle est bon !

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La production inaugurale de la saison 21-22 du Parc met le feu aux planches par son côté épique, haut en mouvements et couleurs.  Thierry Debroux , à l’écriture et la mise en scène,  réveille un monument de notre héritage culturel : celui des romans bretons médiévaux représentant la tradition celtique des chevaliers de la Table Ronde et du roi Arthur. Le tout premier auteur à transcrire par écrit cet imaginaire collectif est le normand Wace de l’île de Jersey qui, dans son « Roman de Brut » (1155) évoquait une table construite sur ordre d’Arthur afin d’y réunir ses meilleurs chevaliers. Elle est un symbole de paix et d’égalité, car il ne peut pas y avoir de préséance autour d’une table ronde. Les bienfaits de la démocratie !    On a adoré en passant le clin d’œil à l’ouvrage de Mathilde, la Reine normande, épouse de Guillaume… qui nous ramène en 1066, à la conquête de L’Angleterre.

Avec ses 20 comédiens sur scène, Thierry Debroux dénoue et renoue les fils mystérieux des histoires qui s’entrelacent tout en y jetant le regard neuf du Candide de Voltaire tellement révolté par la violence. Il en profite pour faire passer le point de vue édifiant de l’invention de cette Table Ronde, et les bienfaits de la quête du Graal par des chevaliers à l’âme mystique irréprochable.  Bref, nous aurons de l’action pure et dure, des héros à la trempe d’acier dont nos ados raffoleront ! Mysticisme païen revisité et merveilleux au rendez-vous, le crescendo de magie (Jack Cooper) est simplement ahurissant, tandis que la patiente mosaïque de l’histoire se complète. Aux lumières : Noé Francq ,  au son :  Loïc Magotteaux et à la vidéo : Allan Beurms.


Certes, Thierry Debroux semble se jouer ironiquement d’une atmosphère de fin de monde, du désespoir de la guerre et des squelettes dans les placards et il se plaît à confronter les croyances et nous faire aimer un Roi Pêcheur aussi impressionnant qu’un personnage d’opéra. Qui de mieux que l’incomparable Thierry Janssen qui endosse d’ailleurs plusieurs rôles succulents…    Doué d’un humour moderne, parfois caricatural, Thierry Debroux   décape parfois la légende de son ivresse romantique de conte de fées. On constate que le langage des armes est omniprésent alors que des octosyllabes sur l’amour chevaleresque viendraient tellement à point !  Et pourtant, des fées de la voix, du costume et du geste il y en a. La distribution féminine éblouissante en témoigne avec   Sarah Dupré, la reine Guenièvre et Laurence d’Amelio, la Fée Morgane accompagné d’une elfe virevoltante : Emilie Guillaume, extraordinaire maître d’armes en collaboration avec Jacques Capelle.

 Merci à l’artiste Jean-François Rossion ! Spectaculaire.  Voilà soudain que le Diable en personne paraît, en tenue de super héros rutilant, séducteur, archange de la mort et des ténèbres. Il est vrai que le mal est en tout, car rien n’échappe aux griffes de la jalousie, de l’orgueil et de la violence. En dépit des valeurs de la Table Ronde et du culte de l’Amour. Les séances de duels et autres joutes sanglantes reviennent à un rythme de métronome. Elles sont si belles que l’on tombe inévitablement dans le piège flamboyant de la précision admirable de leur chorégraphie sur des musiques ensorcelantes.  Le mal est fait, on est pris par un spectacle d’une étoffe fabuleuse. Les décors grandioses, dignes de la gravure du Camelot par Gustave Doré ! Et les costumes ? De véritables œuvres d’art ! Signés Ronald Beurms et Orélie Weber.


La chanson de geste convoque bien sûr les personnages mythiques tels que Perceval au cœur si pur… sous les traits lumineux de Julien Besure, un roi Arthur campé successivement par Jérôme Vilain et par Denis Carpentier avant et après l’épisode d’Excalibur, un étrange Lancelot du lac presque maléfique joué par Cédric Cerbara. Et cetincroyable duo avec une autre fée des planches, l’étonnante Fée Viviane : Karen de Padua qui forme avec Merlin L’enchanteur, joué divinement par Othmane Moumen, un couple totalement explosif qui n’est pas sans rappeler à nos yeux de spectateurs fidèles au Parc, celui d’Hermès et Athéna dans l’Odyssée. Inside joke !   

Ainsi donc, la geste de 2021 ?  Un savant mélange et un millésime exceptionnel où l’imaginaire a tout à dire !  

Peut être une image en noir et blanc

Avec Julien Besure, Laurent Bonnet, Denis Carpentier, Cédric Cerbara, Laurence d’Amelio, Simon Delvaux, Karen De Paduwa, Sarah Dupré, Mattéo Goblet, Émilie Guillaume, Jonas Jans, Thierry Janssen, Sandrine Laroche, Nicolas Mispelaere, Othmane Moumen, Jean-François Rossion, Jérôme Vilain, et les stagiaires : Nahida Khouwayer, Simon Lombard, Mathilda Reim. 
Mise en scène Thierry Debroux
Assistanat Catherine Couchard 
Scénographie Ronald Beurms 
Costumes Ronald Beurms et Orélie Weber
Décor sonore Loïc Magotteaux
Lumières Noé Francq 
Vidéos  Allan Beurms
Maquillages et coiffures Florence Jasselette 
Chorégraphie des combats Jacques Cappelle et Émilie Guillaume

Crédits photos: Photo@ZvonocK

En coproduction avec la Coop asbl et Shelterprod . Avec le soutien de taxshelter .be, ING et du Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge . Avec l’aide du Fonds d’acteurs du SPFB

A vos téléphones :  02 505 30 30 

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