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Publications en exclusivité (3136)

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Les mains de ma mère

Elles avaient raclé les miettes sur les tables,

grapillé le charbon au flanc des terrils,

ramassé branches et planches  pour allumer un feu de pauvre.

Mordues par la vie, elles restaient pourtant des mains d'enfant

qui habillaient des poupées imaginaires

et dessinaient des soleils sur des bouts de carton.

Entre la lessive et le devoir d'écolière, 

elles avaient gratté d'irréelles guitares

où leur âme se fendait en notes secrètes

Entre leurs gerçures,

elles avaient étouffé des colères de rebelle

et, mouillées de larmes, s'en étaient allées cueillir la fleur rare,

éclatée d'une graine aventureuse entre deux pavés.

Captives dans un atelier et tirant l'aiguille,

elles semblaient sur les taffetas, satins, broderies,

deux papillons voletant de corolle à corolle.

Du lot des meurtrissures, elles émergeaient aériennes

comme si leur vocation était d'apprivoiser les tourterelles. 

Un jour d'amour, elles déposèrent leurs fines nervures

dans les poignes d'un ouvrier.

Les unes et les autres avaient de longues racines

gorgées de la houille du Sud et des sables du Nord.


Elles se nouèrent au temps des primevères,

dans le souvenir commun du pain noir. 

Quand elles caressèrent mon premier battement de paupières

je reçus leur grâce au plus profond de ma chair.


Quand elles m'apprirent à cueillir un myosotis

ce fut pour le piquer dans mon coeur, que vivant

il y demeure à travers doutes et trébuchements.

Du langage des mains, elles me montrèrent tous les signes,

puissants et délicats.

La tendre pression d'amour et la forte pression d'espoir,

le signe de l'adieu et celui du baiser,

les mains qui prient, s'offrent, maudissent, et le signe dur

du poing fermé pour la lutte finale,

les mains sur les yeux écrasant les larmes,

celles se frappant l'une l'autre dans l'enthousiasme,

et celles qui se creusent en coupe pour recevoir l'ondée,

ou s'écartent en croix ou dressent le flambeau,

tous ces signes, enfin, qui fusent du coeur...

Les mains, les siennes,

sculptées dans la glaise des corons,

ne se refusant jamais à l'appel d'une détresse,

multiples et uniques, comblées de prodiges

et de poignantes tendresses.

Elles sont vieilles aujourd'hui, traversées de veines bleues,

belles, comme le combat du blessé contre la mort,

comme une justice qui se montrerait nue,

comme l'obstination de l'aveugle à voir le jour dans sa nuit.

Barbara Y. Flamand

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C'est mon coeur qui parle

Ma précieuse maman 

Mon amour pour toi est encore plus grand que les cieux

Plus haut que les montagnes

Et plus tendre que la brise

Ton amour inconditionnel et ta générosité sont émouvants

Tu as été et tu es toujours mon modèle d’inspiration

Tu m’as transmis ta passion pour les arts et ton amour pour les lettres

Tu peignais comme une déesse à l’huile, aux crayons et à la gouache

Tu brodais des superbes nappes et tu cousais de magnifiques vêtements

Je vois devant moi tes patrons et ta machine à coudre

Je me souviens bien lorsque j’étais petite comment tu m’emmenais parfois avec toi à ton travail

Ton bureau de bibliothécaire était rempli d’armoires à tiroirs 

Cela m’impressionnait énormément et cette odeur de livres que j’ai tant aimée

Ta beauté naturelle et ton visage nimbé de lumière ont illuminé ma vie

Tu m’as donné l’envie d’être toujours en quête de beauté

Tu m’as appris à respecter la nature et sa divinité

Aujourd’hui, je suis une femme libre comme toi

Ta laïcité est innée et ta spiritualité est immense

Ton esprit libre et ta pensée humaine m’ont guidé vers le bonheur

Tu m’as appris à devenir une citoyenne du monde sans nuire à mes racines

À être fidèle à moi-même et bien dans ma peau

Les facettes multiples d’une identité sont une grâce

Maman, une femme du Proche-Orient si moderne et émancipée.

D'ici quelques jours, je serai près de toi

Et bien entendu avec les boîtes de chocolat

Nada AL-ATTAR 

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Les partenariats

Arts 
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Lettres

 

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THE WALK

06 & 07.10.2021

The Walk est une action artistique qui suit les pas d'Amal, une marionnette de 3,5 mètres conçue par la Handspring Puppet Company qui représente une petite fille syrienne. Partie à la recherche de sa mère, elle a quitté Gaziantep à la frontière turco-syrienne le 27.07.2021 et traverse l’Europe pour atteindre Manchester en novembre 2021. 

En collaboration avec le Théâtre National Wallonie-Bruxelles, Bozar, Chaire Mahmoud Darwich, La Monnaie, Hetpaleis, Atlas, De Reuzen, District Borgerhout, ABSL La Source, Crilux

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                  PERSONA : DE L’ETAT D’AME AU GRAPHISME. L’ŒUVRE D’ELENA GORBACHEVSKI.                                                                          

 

Du 10-04 au 28-04-13, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) a le plaisir de vous présenter les œuvres de ELENA GORBACHEVSKI, une jeune peintre Russe dont le champ d’activités s’étend de l’Europe aux Etats-Unis, en passant par la Russie.

Cette exposition est une opportunité offerte à quiconque veut entrer en contact avec cette alchimie qui résulte de la symbiose entre abstraction et surréalisme, dans le but d’apporter une dimension cognitive supplémentaire à ce que d’aucuns nomment la réalité.  

Il n’y a pas chez Madame ELENA GORBACHEVSKI de références à la réalité directe. Bien que l’artiste ait commencé à développer son trait dans la veine, notamment de KANDINSKY, son abstraction « classique » s’est vite tournée vers une dimension plus palpable de l’intime, visible derrière les êtres et les choses.

L’œuvre de ce peintre se concrétise par la volonté d’interpréter le surréalisme à travers une grammaire personnelle qui repose sur la part primordiale de notre identité profonde, à la savoir, la Persona.

Celle-ci ne participe pas de la réalité directe (le visuel) mais bien d’un univers souterrain qui, grâce à son trait, remonte à la surface du regard par des voies inattendues confinant à l’abstrait.

Le rôle du chromatisme est ici primordial, puisque par un effet de notes bariolées, il arrive à déterminer ce qui d’une image parfaitement conventionnelle, socialement identifiée et acceptée (le miroir de notre image sociale), surgit de notre for intérieur.

Le corps n’existe qu’en tant que masque sur lequel se greffe le costume dans le rôle de l’identifiant social, jouant sur des couleurs unies qui ne choquent pas. Tandis que les régions débordantes de couleurs fauves agissent telles es zones cruellement magnétiques, desquelles fait irruption la face réelle de nous-mêmes FASHION DESIGNER (74 x 60 cm – acrylique sur toile).

 

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La partie habillée (sociale) est symbolisée par le blanc. Tandis que la partie basse (bariolée) représente la nature spirituelle du personnage : notre vraie personne.

L’univers surréaliste s’exprime, notamment dans TRANSFORMERS : SUNSET CONVERSATION (50 x 40 cm – acrylique sur toile).

 

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Les deux personnages évoluent dans une atmosphère aussi intrigante qu’inquiétante.

Elle interpelle l’imaginaire du visiteur dans ce geste qu’esquisse le personnage masculin à l’endroit de la femme : veut-il la caresser ? L’étrangler ? La toucher simplement ? C’est au regardant qu’appartient la réponse.

ELENA GORBACHEVSKI a subi plusieurs influences dans son parcours, parmi lesquelles Modigliani (et même Rouault !) ont croisé sa route. Elle a commencé, nous l’avons spécifié, par l’abstraction « classique » avec Kandinsky pour père spirituel. Ensuite, PICASSO a pris la relève et certaines de ses œuvres témoignent de son influence par certains détails (telles que DARK PASSERGER 60 x 45 cm – acrylique sur toile),

 

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où l’œil scintille au sommet du visage qui n’est humain que par la fine stylisation de son profil. Faut-il voir dans cette œuvre une occultation ou bien une explosion du visage ? De toute façon, cela revient au même, puisque le visage est, en quelque sorte, « dilué » dans la forme, de laquelle seul un profil stylisé ressort de façon saillante ainsi qu’un œil dilaté, témoignant si besoin est, de la nature humaine du sujet.

Si les personnages dans l’œuvre de cet artiste sont privés de visage, d’autres éléments le remplacent, comme dans MANGO STYLE (69 x 70 cm – acrylique sur toile),

 

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où l’atmosphère boschisante du sujet suggère une nature aux antipodes du « socialement correct ».    

ELENA GORBACHEVSKI a entrepris ses études à l’ART THEATRE COLLEGE de Moscou. Elle a une formation universitaire dans le domaine artistique en matière de théâtre et assure actuellement une carrière d' artiste peintre à plein temps. A l’instar de son père, le peintre ALEXANDRE SEMENOV, dont elle se veut la fidèle disciple, elle privilégie l’acrylique à l’huile. Inutile de nous aventurer dans une analyse comparative, d’ailleurs hasardeuse, de l’œuvre des deux artistes. Néanmoins, un dénominateur commun les unit, à savoir une recherche éperdue d’une réalité intérieure qui façonne notre glaise humaine et remplit chaque creux, chaque faille béante de notre persona.

 

François L.  Speranza.

 

 

© Copyright 2013

Une publication

Arts 
12272797098?profile=originalLettres

N.-B.: 

Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, administrateur général d'Arts et Lettres

 

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Les Mots du Cœur

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J'ai lu, j'ai bu, j'ai absorbé
Tous ces mots déposés
Dans ce journal secret
A la douce lueur orangée
J'ai apprécié chaque ligne
De cette prose feutrine
Au parfum de l'intime
J'ai feuilleté et dévoré
Chaque déclaration
A en pâlir d'émotion
J'ai savouré cette friandise
Caressée de frissons
Quoi qu'on en dise
Loin de cette préface
D'une voix tiède et basse
Je cite ces notes perlées
En partition sucrée
Berçant l'amoureuse
De sa plume duveteuse
Pudique odyssée
Romantiques pensées
Et au bout de ces lignes
De cette innocence de l'âme
J'ai consommé la douceur sublime
De la passion des flammes
•⊰✿~•
© Elea Laureen

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Le grand cerf-volant

LE GRAND CERF-VOLANT

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Le papa de Charlotte

ne possède pas de yacht,

il n’a pas le sou pour ça.

Sa fortune est dans sa tête,

c’est un grand cerf-volant

qui emmène la fillette

vers ses rêves d’enfant.

 

En suivant des yeux la belle

il déroule de la ficelle

la singulière infinité.

La voir étreindre les nuages

blancs comme des peluches

et caresser le bleu des cieux,
ça rend son cœur heureux.

 

Puis l’oiseau imaginaire

soudain frôle l’écume claire

au large de l’océan.

Des flots émergent les dauphins,

des miroirs en arc-en-ciel,

aquarelles éphémères

du monde la beauté.

 

Par la grâce des lumières,

vers l’ issue qu’elle préfère,

elle se laisse guider.

Planant au-dessus des rameaux

d’une forêt de truculence,

elle salue les animaux

qui pour l’accueillir dansent.

 

Quel que soit le voyage,

peu importe les images,

le gosse vit le ravissement.

Les frasques bienveillantes

de son papa l’enchantent

pourvu qu’en tous lieux et places

il y ait un marchand de glaces.

 

mh

 

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Flamand la flamboyante

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Barbara Y. Flamand est née à Marchienne-au-Pont, à une époque où les industries minières et sidérurgiques donnaient encore à la région ce caractère qui la fit appeler "Le Pays Noir". Les matins qui se lèvent sur les foules d'ouvriers se rendant au travail, les quartiers qui s'animent autour des maisons du peuple et des ducasses... Vie communautaire avec pour centre l'usine, et pour rayonnement la commune. Vie sociale et politique qui connut tous les ressacs et affrontements entre la classe ouvrière et le patronat.

La turbulence populaire devait imprégner l'enfant des corons que fut Barbara Y. Flamand.
Regarder c'est bien, mieux encore est de comprendre le mécanisme économique qui actionne toutes les composantes sociales, et de l'analyser sous l'angle de la réflexion critique. Théâtre, nouvelles, poèmes, essais, s'inscriront dans une remise en question fondamentale de notre monde. En témoigne son dernier essai, "L'autre sacré", d'abord traduit en tchèque et publié à Prague, ensuite dans sa langue originale par EPO, Bruxelles.

Son théâtre (dont peu de pièces furent jouées) offre un panorama du monde contemporain
et de ses conflits dans lesquels le destin individuel se fond dans le destin commun. Grave sans manquer d'humour, il ne se propose rien d'autre, en fin de compte, que de nous rappeler que la transformation du monde est notre affaire, et qu'il est urgent que la vie prenne un sens à travers cette oeuvre collective.

Toutefois, si la vision sociale est prégnante dans son oeuvre, elle s'élargit toujours -et quel que soit le genre- à une dimension poétique. L'homme n'est pas seulement un être social, il est aussi un être cosmique, animé d'un souffle qui le relie au Tout. Aussi, dans ces poèmes politiques qui prennent souvent une forme épico-lyrique, les souffrances, les luttes, les défaites ou victoires des démunis ne sont pas vues seulement sur le terrain où se passent les événements, mais dans le cadre des éléments naturels, des plus inaccessibles aux plus familiers, et ils portent dans leur retentissement un écho des souffrances et espoirs universels. C'est particulièrement vrai pour "La longue mémoire" (sur l'Amazonie et l'Indien) et "La colombe poignardée" (la chute de l'Unité Populaire sous Allende).

La condition humaine ne s'accomplit pas seulement dans une trajectoire historique.
Barbara Y. Flamand fait la part du vécu, à la fois avec lucidité et romantisme.

Solitude et amertume sont ressaisis dans la tendresse. L'Eros est présent, avec violence, parfois, et provocation ("Sex subvertion"). L'amour prend toutes les formes et, notamment, celle de la fraternité. De ce tempérament mobile, naît une diversité que soutient une revendication véhémente à la justice et au bonheur.

Cette mobilité se retrouve dans ses nouvelles. "Les métamorphoses insolites", traduites en tchèque et publiées à Prague, ont toutes un moteur poétique qui est merveilleux. Pas un
merveilleux anodin, celui-ci est traversé par un souci existentiel et, quand il n'est pas prétexte à la critique de notre monde, c'est du quotidien même qu'il se dégage. "Les vertiges de l'innocence", anti-conventionnelles, licencieuses et faisant surgir l'étrange de l'érotisme, ont également été traduites en tchèque et publiées à Prague. Bon nombre de nouvelles, d'ailleurs, libèrent le fantastique dans le vécu, dérivant tantôt vers l'humour, tantôt vers la satire, formes dont elle use dans son théâtre, comme dans ce dernier recueil de poèmes, paru en tchèque et ensuite en français "Les confessions de l'Ogre planétaire".


Barbara Flamand: bibliographie (jusque 1999)

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POEMES

...écrasés sous pneus de jaguar, P. J. Oswald, Honfleur, 1968.

Notre mal est si profond, Henri Fagne, Bruxelles, 1971,

Les poings sur les ... i, Henri Fagne, Bruxelles, 1973

argile et de bulle, Arcam, Paris, 1976

Sous le regard des statues, Arcam, Paris, 1979

La part de l'ombre, Arcam, Paris, 1981

La colombe poignardée, PAC, Bruxelles, 1986

Le coeur fertile, L'Arbre à Paroles, Amay, 1986

La longue mémoire, suivi de Arthur ou l'amoureux séditieux, L'Arbre à Paroles, Amay,
1992

La vie dans tous ses états, L'Arbre à Paroles, Amay, 1995

Les confessions de l'Ogre planétaire, EPO, Bruxelles et Onyx, Prague, 1999

Les mauvais esprits et Le crocodile vert, Ed. Onyx, Prague, 2001

Nouvelles, contes, récits:

La 5.381ème offre, GAE, Bruxelles, 1982.

Lisa ou la terre promise, GAE, Bruxelles, 1983.

Chéri, Magie Rouge, 1993.

L'autre vie, suivi de L'hymen enchanté, Chouette Province, Service du Livre
Luxembourgeois, Marche-en-Famenne, 1999.

Essais:

La dissolution du moi, La Dryade, Virton, 1987

L'autre sacré, EPO, Bruxelles/Onyx, Prague, 1998


Publications étrangères:

Poèmes:

Les témoins de l'apocalypse (titre français: Sous le regard des statues, traduction tchèque,
Onyx, Prague, 1997

La confession de l'Ogre planétaire, traduction tchèque, Future/Onyx, Prague, 1998

Ce recueil a été retenu dans la sélection des livres de l'année 1998 parue dans Umeni a
kritika (Art et critique).

D'argile et de bulle, traduction tchèque, Onyx, Prague, sortie prévue pour mars 2000.

Nouvelles, contes, récits:

Les métamorphoses insolites, traduction tchèque, Onyx, Prague, 1994

Les vertiges de l'innocence, traduction tchèque, Onyx, Prague, 1998

Essai:

L'autre sacré, traduction tchèque, OREGO, Prague, 1997

Théâtre:

Le rescapé, pièce jouée au festival du théâtre d'Ithaque en 1976.

Le poubellier, en lecture spectacle à l'Atelier Ste Anne en 1978.
Epsilon, diffusion à la RTBF en 1978.

Un chien pour Betty, diffusion dans le répertoire de Lucien Attoun, France Culture, 1979.

La fiancée, Théâtre du Méridien en 1984.

Sacristi Stumac, lecture spectacle à la Bibliothèque provinciale de Liège, 1986, traduite en
tchèque.

Autres pièces:

L'homme en marge

La révolte des croisés

Viva cristo guérillero ou le onzième commandement

La citoyenne Nele ou le nouveau féminin

Vies parallèles

La locataire du Gadou

La dérisoire épopée de Jo

De quoi est-il question?

Ferme tes jolis yeux

Un témoin

Le Maître

Publication de poèmes, de nouvelles, d'articles dans diverses revues d'expression
française:

"Marginales" (Direction A. Aygueparse), "La Revue Générale", "La Dryade",
"Caractères", "Phantomas", "Hara Kiri", "Phréatique", "Ecritures", "Magie Rouge", "Les
cahiers du Midi", "Hainaut Tourisme", "L'Arche d'Ouvèze", "L'arme de l'écriture", XYZ
(Québec)...

Dans les revues et journaux tchèques:

"Svetona Literatura" (littérature mondiale), "Nache Rodina" (Notre famille), "Halo
Noviny" (Allo journal), "Levicové Noniny" (Nouvelles de demain) "Obrys" (Esquisse).

Deux articles de fond, parus dans SABAM Magazine:

"La poésie a-t-elle un avenir? (N° de juin, juillet, août 1996) et
"L'écriture au futur" (N° de janvier, février, mars 1998), sont très révélateurs de l'optique
de Barbara Y. Flamand sur la littérature: son essence, sa nécessité, sa fonction; sur le rôle
et la responsabilité de l'écrivain.

B. Y. Flamand collabore régulièrement au journal littéraire "La Cigogne".

                                                                       

N.-B.: à suivre

Robert Paul

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C'est mon Cœur qui parle

Ma précieuse maman 

Mon amour pour toi est encore plus grand que les cieux

Plus haut que les montagnes

Et plus tendre que la brise

Ton amour inconditionnel et ta générosité sont émouvants

Tu as été et tu es toujours mon modèle d’inspiration

Tu m’as transmis ta passion pour les arts et ton amour pour les lettres

Tu peignais comme une déesse à l’huile, aux crayons et à la gouache

Tu brodais des superbes nappes et tu cousais de magnifiques vêtements

Je vois devant moi tes patrons et ta machine à coudre

Je me souviens bien lorsque j’étais petite comment tu m’emmenais parfois avec toi à ton travail

Ton bureau de bibliothécaire était rempli d’armoires à tiroirs 

Cela m’impressionnait énormément et cette odeur de livres que j’ai tant aimée

Ta beauté naturelle et ton visage nimbé de lumière ont illuminé ma vie

Tu m’as donné l’envie d’être toujours en quête de beauté

Tu m’as appris à respecter la nature et sa divinité

Aujourd’hui, je suis une femme libre comme toi

Ta laïcité est innée et ta spiritualité est immense

Ton esprit libre et ta pensée humaine m’ont guidé vers le bonheur

Tu m’as appris à devenir une citoyenne du monde sans nuire à mes racines

À être fidèle à moi-même et bien dans ma peau

Les facettes multiples d’une identité sont une grâce

Maman, une femme du Proche-Orient si moderne et émancipée.

D'ici quelques jours, je serai près de toi

Et bien entendu avec les boîtes de chocolat

 

 03/06/2021

Nada AL-ATTAR

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Emile Poumon: Principaux articles (1947-1990) Sigles utilisés : A = Audax - Hainaut. B = Brabant. E = Ethnie française. GCHH = Gazette des Amis du Château d'Havré. III = Illustrations. HT = Hainaut Tourisme. NC = No Catiau. PW = Pensée wallonne. RN = Revue Nationale. TCB = Revue du Touring Club De Belgique. VW = la Vie wallonne. VA = la Voix des Artistes. ACCMB = Actes, Colloques organisés Par le Cercle royal Montois de Bruxelles. Abbayes: D' Affligem B 1970; d' Ardenne RN 1966; bénédictines en Hainaut NC 1980, 75; campinoisés RN 1954, 248; cisterciennes du Hainaut HT 1991; cloîtres évanouis RN 1954, 144; du Hainaut HT 1964 III; liégeoises dans revue "Province de Liège" 1953 II; Maredsous RN 1972, montoises NC 1973, 51; en Thudinie HT 1962 III; du Val mosan RN 1955, 346. Académie des Beaux-Arts de Mons: NC 1981, 29; royale de langue et de littérature française de Belgique (et les Montois) NC 1972, 32. Aéroport (autour de l' national) B 1965 I; l' Affligem (Abbaye) B. I 70; Albany (Comtessse d'), ses portraits NC 1980, 27; Amérique latine et Belgique RN 1957, 343; Anderlecht (chartreuse de Scheut) B 1962; Anto Carte NC 1973, 43; 1983, 63; NC 1986, 27; Anvers, demeures patriciennes RN 1963, 299; Apollinaire et Stavelot RN 1965, 333. ARCHITECTES hainuyers HT 1965 IV N° 105 (Voir aussi Bordiau, Cloquet, Cuvillès, Havez, Montoyer, Wincq; Architecture (musée à Liège) VW 1977, 33 N° 351; Ardenne (patrimoine artistique et architectural RN 1963, 271; Châteaux d'Ardenne VA 1967; Forêts d'Ardenne RN 1965, 289; Moutiers RN 1966 X, 231; Arenberg (Maison d') RN 1950, 65; Arlon RN 1956, 311. ART: application des techniques, scientifiques aux oeuvres d'art dans revue "Chimie et Technique" 1959; Art byzantin (églises) VA 1967 VI; Art à Dublin VA 1969 III; Art du métal en Hainaut VW 1976, 159 N° 355; Artistes (musées de nos) RN 1960, 161; Asse: B 1962 IV; Ath, dans l'ouvrage "La Belgique vue par les écrivains du tourisme 1958. Averbode: RN 1954, 47; Aye (Ste) à Bruxelles NC 1989, 43. Baisy-Thy B 1973, 14; Bal (Willy) RN 1969, 205; Balkans (Belges et) RN 1958, 45; Bastille (la prise) RN 1961, 195; Baudouin de Constantinople NC 1987, 51; NC 1990, 17; Bégunages de Belgique RN 1955, 144; brabançons B 1956 II; bruxellois B 1963 V; montois NC 1972, 51; Bekkerzeek B 1974, 46. Belgique: Dürer en: RN, 1976. 193; Juifs de:: RN 1959, 49; Union littéraire belge VW. 1983, 168; Mausolées (annales Cercles archéologique de Mons, T. 62 1956, 297/307; Napoléon et Noblesse de: RN 1969, 173; Belgique: Présence en Amérique RN 1957, 343; Dans les Balkans RN 1958, 45; en Espagne RN 1957, 15; en Extrême Orient RN 1957, 297; aux Indes RN 1958, 333; en Italie RN 1957, 141; aux Pays-Bas RN 1957, 107; en Pologne RN 1958, 117; en Scandinavie RN 1957, 201; en Suisse RN 1957, 53; en Tchécoslovaquie RN 1961, 45; à Vienne RN 1958, 109; Bénédictins en Hainaut HT 1981, 67 N° 205; à Mons NC 1980, 75; Berghes (la Maison de) RN 1965, 207; Bertin (Charles) 1973, 56 et 73; NC 1978, 28; NC 1990, 3; Beubeux à Mons NC 1978, 40; NC 1979, 43. BIBIOTHEQUES des châteaux RN 1966, 65; de Mons NC 1969, 17; de la Pensée wallonne VW 1975, 41 N° 349; Bidez (Joseph) dans "Le Borain" 1949 - Billets montois; voir Mons montoiseries; Bohème (souvenirs de) RN 1961, 45; Bon an, bonne année NC 1984, 3; Bordiau (Gédéon) VW 1982, 271 N° 380; Borinage RN 1964, 49; HT 1974, N° 166, 173; Bouillon (château) RN 1956, 49; Boussoit-sur-Haine HT 1986, VI. 103 N° 236; Brabançonne (la) NC 1980, 3. BRABANT: abbayes B 1953 IV; béguinages 1956, II; châteaux dans l'ouvrage "La Belgique vue par les écrivains du tourisme" 1958; petites villes du: RN 1963, 109; sanctuaires mariaux B 1964 III; un guide du Brabant wallon B 1969 I; châteaux du Brabant wallon RN 1955, 126; Braine-l'Alleud B 1959 V; Braine-le-Château B 1959 XI; Braine-le-Comte, revue "Partir" 1976 N° 204; Brès (Guy de) NC 1966, 85; Brusseghem B 1969, II. BRUXELLES: Académie (voir le mot); Ambassade de France et ses souvenirs B 1975 VII; Béguinages B 1963 V; Cercle artistique et littéraire RN 1967, 257; Cercle montois de Bruxelles NC 1977, 51, 1978, 5, 1982, 75, 1983, 5 et 54; pour la revue "No Catiau" voir le mot: chapelles B 1961 IV; hôtels particuliers patriciens B 1967 II; Montois à Bruxelles en 1830 NC 1980, 27; NC 1982,"; un montois mayeur à Laeken (Bockstael) NC 1986, 19; Musée Constantin Meunier B 1959 V; artistes peintres (la peinture) à Bruxelles B 1980, 32; Place des Martyrs (revue de la Ligue wallonne 1990); présence montoise à Bruxelles NC 1979, 63; souvenirs bruxellois à Mons NC 1979, 63; NC 1983, 54; NC 1984, 44; les Wallons à Bruxelles VW 1973, 232 N° 344 et 1979, 37 N° 385 - Voir aussi Plisnier, Heysel, Laeken; Bucarest VA 1971 I; Budapest (musées) VA 1967 XII; Buelens (Charles) NC 1984, 44; Campine: Abbayes RN 1954, 248; petites villes RN 1964, 79. CANADA: français RN 1958, 267; Eglises du VA X, 67; le français au NC 1967, 8; Canons montois NC 1976, 65; Capucins à Mons NC 1974, 76; Car d'or NC 1987, 31; Carillon VW 1982, 55 N° 377; NC 1986, 50; NC 1989, 51; Carillonneur (Le): "La Dernière Heure" du 6.6.1971; Carte (Anto- NC 1973, 43; NC 1983, 63; Cartographes montois NC 1977, 28; Catiau NC 1981, 51 et 75; Centre (1e historique et littéraire RN 1963, 199; Cercle archéologique de Mons NC 1981, 75; Cercle montois de Bruxelles (voir Bruxelles; Cercle montois): Chambourlette: "La Dernière Heure" du 2.6.1971; Champagne (Paul) VW 1974, 177 N° 347. CHAPELLES en Hainaut HT 1977, 117 N° 183; à Mons NC 1985, 27; St. Antoine en Barbefosse NC 1978, 3; Charleroi: revue "Partir" 1977 N° 212; le tricentenaire RN 1966, 111; route de Mons à Charleroi HT 1966, X N° 119; Chasses d'Havré à Mons NC 1973, 8. CHATEAUX d'Ardenne VA 1967 IV; bibliothèque de... RN 1966, 65; de Bouillon RN 1956, 49; du Brabant (dans l'ouvrage "La Belgique vue par les écrivains du Tourisme) 1958; du Brabant wallon RN 1955, 126; castels et rochers RN 1955, 237; Châteaux d'Entre Sambre et Meuse RN 1954, 214; du Franc Pays (Bruges) RN 1955, 306; de Gand et de sa région RN 1956, 339; de Havré HT 1980, 193 N° 200; du pays de Herve RN 1955, 215; hesbignons RN 1954, 303; liégeois (revue Province de Liège) 1955 IV; Cantons de l'Est (revue Province de Liège) 1955 IV; du Pays noir HT 1961 VI; du diable à Quaregnon (dans "Le Borain") 1948; de Thudinie HT 1962 III; du Tournaisis RN 1954, 345; Vieux burgs des Cantons de l'Est RN 1955, 28; Chimay: revue "Partir" 1976 N° 206; Arts et lettres RN 1967, 165; Ciply NC 1980, 17; Clabecq (Brabant) 1974, 32; Clairefontaine E 1978, 133; Clesse (Antoine) NC 1980, 66; 1988, 43; Cloches et carillons NC 1984, 27; Cloquet (Louis) HT 1971, 173 N° 148 et "Bibliographie de la Thudinie" 1980 N° 89; Comtes de Hainaut (les) HT 1971, 212 N° 149; Coran (Pierre) NC 1978, 40; Corse (francisation) E 1976, 284; Cour St-Etienne B 1963 XII; Croy (Maison de) RN 1959, 291 et l'Espagne HT N° 262, 179, 54; et Mons NC 1985, 53; voir Havré Ducs (d'); Cures (vieux presbytères) TCB VII, 51; Cuesmes NC 1976, 63; Cuisiniers montois NC 1977, 21; Cuvillès (J.F.) VW 1982, 274 N° 380; HT 1968 VII, 129. DANHAIVES (Louis-Marie) E 1986, 133; Fefuisseaux (Alfred) NC 1987, 41; Delattre (Louis) RN 1970, 197, 53; Delnest (Robert) NC 1979, 53; Démer (sanctuaires des bords du) B 1957; De Munck (E) dans la revue "Le Borain" 1947; Denis (Pierre) ferronier d'art VW 1950, 213, t. 24; Dentellières montoises NC 1981, 63; De Patoul NC 1987, 18; De Pooter (Frans) NC 1976, 16; De Prémorel (Adrien) VW 1982, 275 N° 380; Desmoulins (Aldegonde) architecte NC 1953; Des Ombiaux (et la France) RN 1968, 201; De Reiffenberg NC 1976, 35; Desonay (F) RN 1974, 13; Destrée (Jules) RN 1963, 322; Devillers (L) NC 1980, 51; Devos (Léon) NC 1975, 15; Dialectes (plaidoyer pour) NC 1983, 18; actes colloques cercle montois II, 1983; Diegem B 1957 XII; Diest (belles façades) B 1967 I; Dinant: Arts et Lettres RN 1967, 237; Dragon: NC 1975, 39; NC 1980, 42; Dublin (les Arts à) VA 1969 III; Dubreucq (J) NC 1985, 15; NC 1985, 60; Ducarme (J) NC 1979, 4; Du Fay (G) VW 1974, 179 N° 347; NC 1975, 17; Dürer en Belgique RN 1967, 193; Duval NC 1984, 41. EAUX, douves, fontaines RN 1955, 49. ECRIVAINS (voir Bertin, Champagne, Clesse, Coran, Delattre, De Reiffenberg, Desonay, Ducarme, Garnir, Hellyn, Hugo, Lejeune, Liebrecht, Lobet, Mahutte, Mathieu, Mouligneau, Petit, Piérard, Plisnier, Poumon, Pozzetti, Simon, Soreil, Ticx-Lassoie, Verhaeren, Verboom, Voltaire; Ecrivains montois du XVIe siècle à nos jours NC 1970 IV à X; musées de nos... RN 1960, 161; sur la tombe de nos... RN 1964, 293; demeures d'écrivains en Hainaut HT 1986, 142 N° 237; rencontres d'écrivains en Hainaut NC 1986, 41; Egmont (le Comte) et le Hainaut HT 1975, 157 N° 172. EGLISES de Bruxelles B X 58; byzantines VA 1967 VI; du Canada français VA 1967 X; des bords du Démer B 1959 X; sanctuaires mariaux du Brabant B. 1964 III; des bords de la Senne B 1959 X; Elewijt B 1950 II; B 1962 VII; Enghien TCB 1950 XII, 274 et dans l'ouvrage "La Belgique vue par les écrivains du Tourisme 1958; Entre Sambre et Meuse RN 1963, 133; castels RN 1964, 214; Erasme RN 1967, 45; Ermitage RN 1966, 15; Espagne (et Belgique) RN 1957, 15; Estinnes (les) HT 1968, VI, 101 N° 128; Evrard (Jules) VW 1988, 17 N° 105; Extrême-Orient (et Belgique) RN 1958, 207. FAGNES (hautes) HT 1963 VI; Fédération wallonne du Brabant NC 1971, 61; Fétis NC 1980, 76; Fiacre et fiacres NC 1974, 51; Flandre: vieilles demeures du Franc (Bruges) RN 1955, 306; Petites villes RN 1962, 299 et 341; Flénu NC 1983, 40; Fontaines RN 1955, 49; Forêts d'Ardenne RN 1965, 289; de Soignes (dans la Belgique vue par les écrivains du Tourisme) 1988. FRANCAISE (langue) aux îles anglo-normandes E 1978, 280; aux îles de l'Océan Indien E 1974, 28; francisation de la Corse E 1976, 289; France (l'Ambassade à Bruxelles et ses souvenirs) B 1965 VII; Franchimont RN 1968, 169; Froissart (J) HT 1968 VI, 101 N° 128. GAND: Châteaux de la région de... RN 1956, 33ç; Hôtel musée d'Hane-Steenhuyse RN 1959, 142; Hommes célèbres RN 1965, 167; Hôtels patriciens RN 1962, 71; Ganshoren B 1975, 12; Garnir NC 1979, 65; NC 1981, 15; Gaume RN 1963, 161; Gendebien (Les) NC 1963, 54; Genève (Voltaire à) RN 1968, 275; Ghlin VW 1974, 115 N° 346; NC 1974, 15; Bibliothèque de la Pensée wallonne (voir Bibliothèque); Gilles de Ghlin ou Saaint- Georges NC 1974, 39; Gillis (Marcel) VW 1975, 189; NC 1975, 55; Godefroid (Raoul) NC 1980, 17; Gommaerts (Fernand) NC 176, 10; Gossart, peintre hennuyer HT 1965, 111; Gottignies HT 1969, 207 N° 137; Grande-Bretagne (et Belgique) RN 1957, 297; Greuze (L') NC 1971, 51; Grimbergen B 1954 X; B 1964 XI; Guide fidèle du Brabant wallon (un) B 1969 I. HAACHT B 1965 III; Hageland (sculpteurs namurois dans) RN 1972, 220; Hainaut Fier d'être hainuyer dans la revue "Liaison" (Alifucam) 1981 III, 31 et AEB Anthologie 85 p. 227. HAINAUT: Abbayes HT 1964 III N° 102; HT 1974, 185 N° 167 (refuges); Abbayes bénédictines HT 1981, 67 N° 205; Moutiers de Thudinie HT 1962 III; architectes HT 1965, 169; architectures HT 1965 IV; arts du métal VW 1976, 159 N° 355; botte du Hainaut HT 1963 VI; chapelles HT 1977, 117 VII N° 183; Comtes de Hainaut 1971, 204; N° 149; et le Comte d'Egmont HT 1975, 157 N° 172; Hôtels de ville HT 1968, 29 N° 126; Isabelle de Hainaut, reine de France (dans "Le Borain") 1948; Léopold, Comte de Hainaut NC 1989, 45; littérature NC 1973 et 1974 et actes colloque, IX, 1990; lieux littéraires en Hainaut A 1989 N° 15; rencontres littéraires NC 1986, 41; musée HT 1984, 105 N° 224; parcs et jardins NC 1976, 27; presbytères HT 1977, 152 N° 184; HT 1984, 201 N° 227 et HT 1985, 211 N° 235; la Toison d'Or et le Hainaut A N° 14 juin 1989; petites villes du Hainaut RN 1963, 3; vitraux HT 1960 II; Hallez (G) revue "Le Borain" avril 1947; Hamme B 1974, 48; Hannick (G) NC 1948, 9; VW 1948, 268 N° 243; Harmignies NC 1982, 5; Harvant ® NC 1979, 65; Hergengt NC 1983, 63; Hayez (Ch), architecte NC 1975, 5. HAVRE HT 1963 X; NC 1974, 213; Bon vouloir (chapelle) HT 1981, 175 N° 214; Quatre chapelles mobilières à Havré NC 1990, 53; Chasses d'Havré à Mons NC 1973, 8; Château d'Havré HT 1980, 93 N° 200; Havré: Château sauvé, TCB 1947 II et "Journal de Mons" du 25.1.1947; Château, centre culturel "Le Journal de Mons" du 25.1.1947; une Noce au Château en 1810, C Chr. H N° 35 mars 1990; Havré (Ducs d') HT 1977, 103 N° 182; Duc, Seigneur de Tourcoing C. Chr. H. 1989 N° 32; et la France: idem 1988, V N° 29; Duchesse, idem 1989 N° 31; Charles-Alexandre "Journal de Mons" 1.2.1947; Dorothée, Marquise d'Havré, C. Chr. H 1990; une Noce au Château en 1810, idem 1990 N° 35; le dernier Duc d'Havré, idem 1991; Notules sur Havré, idem 1989 N° 30; Saint-Antoine en Barbefosse, NC 1978, 3 et NC 1981, 3 et NC 1987, 53 et NC 1990; Pourceau de St- Antoine NC 1981, 3; Hellyn (Paul) NC 1978, 76; Hérentaels (Chapitre d') et Mons NC 1965, 57; Hérinnes B 1965; Herve (Château du pays de) RN 1955, 215; Hesbaye (vieilles demeures) RN 1954, X et revue "Vue Touristique" 1971 N° 4; Héverlé RN 1950, 73; Heysel, B 1975, XII; Heupgen (G) Les Viéseries NC 1987, 15; Hoegaerde, B 1960 III; Hosftade, B 1964 IV; Hôtels patriciens anversois, RN 1963, 299; bruxellois, B 1961, II; gantois, RN 1962, 71; liégeois, RN 1960, 193; montois, RN 1960, 229; namurois, RN 1964 231; Hôtels de Ville du Hainaut, HT 1968 III N° 126; Houzeau de Lehaie, RN 1958, 15; Hugo: 100 ans de sa mort, NC 1985, 15; Hugo à Mons, NC 1985, 15 Huy RN 1966, 203; Hyon NC 1975, 75. INDE (et Belgique) RN 1958, 333; Intolérance linguistique à Mons en 1477 NC 1974, 6; Iran (montois en) NC 1979, 52; Italie (et Belgique) RN 1957, 141; Itterbeek B 1967, VII. JACQUEMARTS RN 1965, 237; Jardins et parcs en Hainaut, NC 1976, 27; Jauche et Jauchelette B 1960, I; Jean de Liège, sculpteur VW 1976, 240, N° 356; Jemappes NC 1977, 75; Jérusalem (pélerins belges) RN 1962, 101; Jette B 1974, 36; Jeux montois NC 1977, 3; Juifs de Belgique RN 1964, 49. KEERBERGEN B 1960 XI; Kraainem B 1975 VI, 36; Laeken NC 1986, 19. LALAING (Maison de) RN 1962, 47; Langues: Intolérance linguistique à Mons en 1473 NC 1974, 6; Lassus (Roland de) NC 1970, 63; NC 1982, 63; VW 1982, 274, N° 380; Lavachery NC 1968, 21; Léau B 1963 III; Lebrun (G) NC 1979, 28; Léningrad (l'hermitage) RN 1958, 181; Le Poivre NC 1958, 70; Letellier (le curé) NC 1963, 1; Le Libre Journal NC 1982, 52; Liebrecht (Géo) RN 1971, 147. LIEGE: Jean de Liège VW 1976, 240 N° 356; XVIIIe siècle liégeois RN 1963, 69; Abbayes (revue "Province de Liège") 1953 II; Châteaux (idem) 1953 IV et V; Hôtels patriciens RN 1960, 193; Musée d'architecture VW 1977, 32 N° 357, Mons et musée vie wallone à Liège NC 1978, 51; petites villes de la Province RN 1963, 231; Université et littérature RN 1967, 65; vieux burgs des Cantons de l'Est (revue "Province de Liège") 1955 VI et RN 1955, 28; Ligne (Maison de) RN 1961, 105; Tombeau Charles-Joseph à Vienne HT 1979 V, 207 N° 197. LITTERATURE en Hainaut NC 1973 et 1974; à Mons NC 1970 et 1971 et Actes Colloques Cercle montois VI et IX; Musée de la... RN 1968, 79; Lieux littéraires en Hainaut A. 1989; Lobet (Marcel) RN 1970, 295; Lombard (Lambert), peintre liégeois RN 1966, 139 N° 21; Louvain (la vieille) vieux collèges universitaires B 1960 V; Eglises de... B 1964 VI; La région de... RN 1956, 19; Loverval HT 1966, IX N° 118; Lumeçon à Mons NC 1974, 39; NC 1985, 39; et écrivains Actes Colloques Cercle montois IV. MACHELEN B 1961 X; Nahutte (F) NC 1984, 44; Maisières NC 1983, 31; Malapert NC 1958, 70; Malines, monuments RN 1956, 105; Malte (et la Belgique) E 1977, 307; Maredsous RN 1972, 135; Mariemont RN 1960, 5; Marseillaises wallonnes NC 1989, 67; Mathieu (A) NC 1976, 54; Matthieu (Ernest) NC 1985, 7; Maurice (île) RN 1974, 259; Mausolées de Belgique (annales) Cercles archéologiques de Mons 1955 t. 62, 297; Merchtem B 1963 I; Merghelinck (et la Flandre maritime) RN 1960, 129; Mérode (Maison de) RN 1960, 97; Mérovingien (trésor à Mons) NC 1981, 63; Métal (Arts du) en Hainaut VW 1976, 159 N° 355; Métiers montois NC 1976, 5; Mexico VA 1969 X; Militaires (gloires) montoises NC 1979, 27; Mockel (A) RN 1966, 289. MONS: au XVIe siècle NC 1984, 52 et Actes Colloques III; Renaissance à... NC 1976, 15; au XVIIIe siècle NC 1976, 75; à fin XVIIIe siècle NC 1974, 52; Révolution 1830 NC 1980, 27; Abbayes NC 1973, 51 et NC 1980, 75; Académie (Littérature et Montois) NC 1972, 32; Académie des Beaux-Arts NC 1981, 29; Architectes: Aldegonde Desmoulins NC 1953, 29 et Havez NC 1975, 5; Architecture montoise NC 1956, 44; Artistes lyriques NC 1988, 27; Baudouin de Constantinople NC 1987, 51 et NC 1990, 17; Béguinages NC 1972, 51; Bénédictins NC 1980, 75; Beubeux NC 1978, 10 et NC 1979, 43; Bibliothèque universitaire NC 1971, 51; Bibliothèque de la Pensée wallonne VW 1975, 41 N° 340; Bon an, bonne année NC 1985, 3; Bonne maison de Bouzanton NC 1974, 28; Mons et Bruxelles (voir Bruxelles); Canons montois NC 1976, 65; Car d'Or NC 1977, 39 et NC 1987, 3; Carillon VW 1982, 55 N° 377 et "La Dernière Heure" du 6.6.1971 et NC 1984, 27; Cartographie montoise NC 1977, 28; Catiau NC 1981, 51 et 75; Mons, centre d'art RN 1959, 11; Cercle archéologique NC 1981, 75; Chambourlette "La Dernière Heure" du 2.6.1971; Chapelles NC 1985, 27; Chasses d'Havré NC 1973, 8; Chemins de fer NC 1986, 8; Cité du XVIIIe siècle dans "La Revue des Voyages" 1953 N° 29; Cité verte NC 1987, 3; Cloches et carillons NC 1984, 27 et NC 1985, 8 et NC 1986, 50; Conservatoire de musique NC 1985, 64 et NC 1987, 29; Croix place NC 1981, 51; Mons et la Maison de Croy NC 1985, 53; Cuisiniers montois NC 1977, 29; Vieilles demeures montoises RN 1960, 229; Dentellières NC 1981, 63; Dragons NC 1975, 39 et NC 1980, 42; Ecole des mines NC 1987, 39; EGLISES montoises St_Nicolas et Havré NC 1979, 3; Ste-Waudru Collégiale) NC 1975, 63 et NC 1976, 43 et NC 1988, 17; Evêques et archevèques montois NC 1986, 39; Faculté polytechnique NC 1962, 65 et NC 1987, 39; Fontaines NC 1974, 75; Foires NC 1986, 55; Gouvernement provincial NC 1984, 60; Le Grand Mons NC 1972, 15 et NC 1984, 5 et HT 1981, 133 N° 207 et Actes Colloques VIII; Hôtels patriciens RN 1960, 29; Impasses NC 1982, 17; Jeux montois 1977, 3; le Libre Journal NC 1982, 52; LITTERATURE du XVIe siècle à nos jours NC 1970 IV à X et 1971, 28; dans la première moitié XIXe siècle Actes Colloques VI; Voir aussi écrivains; Lumeçon NC 1974, 39 et NC 1984, 39 et NC 1985, 30 et écrivains Actes Colloques IV; Maison de la presse NC 1981, 5; Mémoriaux NC 1975, 55; et NC 1982, 27; Mérovingien (trésor) NC 1981, 63; Métiers NC 1976, 75; Militaires (gloires) NC 1979, 27; Montoiseries VW 1973, 185 et 1977, 33 et 1978, 249 et 1982, 55 et 274 et 1983, 175 et 1984, 184 et 1985, 58 et 1986, 61 et 393; Musées NC 1985, 54 et NC 1989, 15; Musée de Van Gogh NC 1973, 53; Mons et Musée Vie Wallonne Liège NC 1978, 51; Musiciens NC 1985, 65 (voir aussi Du Fay, Fétis, Lassus, Conservatoire); MUSIQUE NC 1986, 18; Nouveau Mons NC 1972, 15; Palais de Justice NC 1988, 55; au Parc NC 1978, 63; Peintres (voir Anto Carte, Frans Depooter, Léon Devos, Robert Delnest, Maurice Fourneau, Marcel Gillis, Gommaert); Place de Bootle NC 1984, 77; Place forte Mons NC 1984, 3; Poupée (pucelle) NC 1987, 7; Pourquoi Pas à Mons NC 1989, 19; Puits NC 1974, 75; Renaissance à Mons NC 1976, 15; Résistance NC 1966, 5; Restaurant Devos 1986, 42; Révolution de 1789 NC 1989, 29; Révolution de 1830 NC 1980, 2; RUES NC 1977, 63; Rue de l’âtre NC 1984, 6; Rue des Belneux NC 1984, 77; Rue des Gaillers NC 1972, 2; Rue de la Terre du Prince NC 1978, 42; Rue des trois Boudins NC 1980, 78; Rue de la Triperie NC 1990, 41; Ruelles, cours et impasses NC 1982, 17; Saint-Fiacre NC 1984, 67; Saint-Georges NC 1974, 39 et NC 1977, 40; Sainte-Waudru NC 1975, 63 et NC 1976, 43 et NC 1988, 17-19; Square Plisnier NC 1972, 9; Toison d’or NC 1988, 3; TOURISME NC 1978, 75 et HT 1981, 133 N° 207; Touristes à Mons au temps jadis NC 1952, 77; le Trou Oudart NC 1980, 53; Trésor mérovingien NC 1981, 63; Université NC 1978, 75; Vierge (culte) NC 1985, 63 et NC 1988, 53; Viéseries NC 1987, 15; Vignobles à Mons NC 1978, 15; Ville d’Expositions NC 1990, 27; Montois à Bruxelles en 1830 NC 1980, 27 et 51. Voir Bruxelles - Montois; Mont-Saint-Guibert B 1968 36; Monts de Piété RN 1964, 307; Montoyer arch. VW 1978, 24 N° 364; Montréal RN 1967, 129; Moscou, pélerinages littéraires RN 1967, 289; Impressions RN 1971, 177 N° 436; Mouligneau (Michel) NC 1978, 52 et NC 1987, 7 et E 1980, 146; Moutrieux (Pierre) NC 1985, 68. MUSEES des Beaux-Arts de Budapest VA 1967 VII; des Beaux-Arts de Dublin VA 1969 III; des Ecrivains RN 1960, 161; en Hainaut HT 1984, 103 N° 224; d’Hanse-Steenhuyse à Gand RN 1959, 142; Hôtels musées du Namurois RN 1964, 231; de la Littérature RN 1968, 79; de Mons NC 1985, 54 et NC 1986, 53; de la Vie wallonne à Liège et Mons NC 1978, 51; de Wellington à Waterloo RN 1959, 142; de Merghelinck à Ypres RN 1960, 29; Musiciens (voir Du Fay, Lassus (Roland de), Conservatoire. NAMUR la Belle RN 1956, 149; Hôtels musées RN 1964, 231 - petites villes RN 1962, 193. NAPOLEON et la noblesse belge RN 1968, 173; la Saint Napoléon (le 15-8) RN 1972, 179 N° 446 et revue “Waterloo illustré” N° 23 p. 25; souvenirs napoléoniens à l’île Maurice RN 1974, 251; Nativités wallnnes RN 1964, 323; New York: les Cloîtres VA 1967 XI; les collections Frick VA 1969, I; Nimy NC 1973, 75; Noblesse, les différentes maisons sous Arenberg, Berghes, Croy, Lalaing, Ligne, Mérode, Orange, Oultremont, Ursel: No Catiau (revue) NC 1971, 14 et 50; Nouvelles NC 1983, 67. OBOURG NC 1974, 63; Ollivier (Ant.) NC 1966, 89; Opheylissen B 1963 X; Oplinter B 1963, IX; Orange (Maison d’) RN 1964, 101); Ostende, place forte RN 1956, 217; Oultremont (Maison d’) RN 1961, XI; Overyssche B 1961, II. PARCS et jardins en Hainaut NC 1976, 27; Paris: Artistes belges RN 1959, 257; vu par les Ecrivains belges RN 1965, 135; Parme VA 1969; Pays-Bas et Belgique RN 1957, 107; Eglises wallonnes des... RN 1963, 37; Pays Noir (châteaux) HT 1969 VI; Peintres (voir Anto Carte, De Pooter, Devos, Gillis, Gommaert, Hallez, Lombard, Rubens, Stevenart, Van Gogh, Woutiers); Les Peintres bruxellois B 1980, 32; Pélerins belges de Jérusalem RN 1962, 101; Perk B 1962 XI; Perrons et piloris de Belgique RN 1961, 161; Petit (Karl) NC 1984, 78; Peuthy B 1976, 40; Philipron NC 1987, 30; Piérard Clovis VW 1975, 40; Piérard Louis RN 1971, 209 et NC 1972, 8 et NC 1986, 3; Les Piérard, une famille d’écrivains A 1991; Plisnier (Charles) NC 1972, 9 et NC 1988, 41; Pologne (et Belgique) RN 1958, 117; Pomme de terre (histoire) NC 1978; Portaels (Jean) VA 1968 IV; Potvin (Charles) RN 1968, 121; Poupée St- Georges NC 1977, 40; Pourceau St-Antoine NC 1981, 3; Le “Pourquoi Pas” et Mons NC 1989, 19; Pozzrtti (R.T.) NC 1979, 16; Presbytères de Belgique revue TCB 1951 VII, 153; du Hainaut (voir ce mot); Procession du Car d’Or à Mons NC 1977, 39; Protestants: montois NC 1966, 89 et NC 1987, 7; églises wallonnes des Pays-Bas RN 1963, 37; Pucelette NC 1974, 39; Puissant (Chanoine) NC 1949, 6 et NC 1984, 65; Puits RN 1966, 33 et NC 1974, 75. QUAREGNON (Château du diable) “Le Borain” 1948. RATONS (Les) NC 1979, 21; Reclus (Les) RN 1966, 15; Reiffenberg (de) NC 1976, 35; Renard (Marius) A 1990, 53; Renaissance (La) à Mons NC 1976, 15; Révolution de 1789 NC, 29; de 1830 NC 1980, 27; Rhode St-Genèse B 1978 VI, 54; Rixensart RN 1950, 73; Roeulx (Le) RN 1959, 291; Roosdael B 1969 III, 20; Roen (Verhaeren à) RN 1966, 327; Roumanie RN 1970, 25; Route de Mons - Le Roeulx HT 1963 X; Mons - Charleroi HT 1966 X N° 119; Rubens et les Montois NC 1977, 40. SAINT-ANTOINE en Barbenfosse (voir Havré); Saint-Denis en Broquerie NC 1961, 17 et NC 1964, 25; Saint-Fiacre NC 1984, 67; Saint-Georges NC 1974, 39 et NC 1977, 40 et N 1979, 78; Saint-Hubert RN 1964, 261; Saint-Jacques de Compostelle RN 1964, 11 et NC 1986, 17; Saint-Symphorien HT 1969 N° 133 et NC 1979, 15; Saint-Aye NC 1989, 43; Sainte- Waudru (voir sous Mons: églises Ste-Waudru); Saintenois (J.) NC 1987, 29; Saventhem (aéroport) B 1965 I; Scandinavie RN 1957, 201. SCULPTEURS (voir Delnest, Dubreucq, Godefroid, Hannicq, Jean de Liège, Stévenart; Sculpteurs namurois dans le Hageland VW 1972, 220; Semois RN 1965, 33; Senne (sanctuaires des bords) B 1959 IX; Senne (Haute Senne) RN 1962, 231; Séverin (Fernand) RN 1969, 117; Simon (Arand) PW 1988 N° 108; Soignes (Forêt de) RN 1964, 147 et “La Belgique vue par les écrivains du Tourisme 1958; Soignies (illustrations de) RN 1969, 61 et VW 1982, 270; Soreil (Arsène) RN 1972, 265; Spa (Bois de) RN 1956, 247; Spiennes NC 1983, 27; Stavelot et Apollinaire RN 1965, 333; Stévenart (Michel) NC 1979, 77; Stiévenart (Pol) VW 1975, 40 N° 349 et NC 1973, 32 et NC 1965, 3; Suisse (et Belgique) RN 1957, 53. TCHECOSLOVAQUIE (souvenirs) RN 1961, 45; Tervueren (musée) RN 1959, 225; Thieu HT 1988; Thulin (et Van Lerberghe) HT 1966 IX N° 118; Thomas (Paul) latiniste NC 1958, 34; Thudinie HT 1962 III; Ticx-Lassoie (Anny) NC 1978, 76; Toison d’Or et Hainaut A 1989 N° 14; et Mons NC 1988, 3; Tourisme en 1914 RN 1964, 203; Tournai RN 1973, 247; Tournaisis (Châteaux) RN 1954, 345; Tremeloo B 1960, XI; Trouille (rivière) HT 1985, 34; Trou Oudart NC 1980, 53. UCCLE B 1958, VI; UNIVERSITES: de Liège et la littérature RN 1967, 65; de Mons NC 1978, 75 et NC 1988, 39; Union littéraire belge VW 1983, 168. VAN EYCK peintre mosan RN 1968, 45; Van Gogh NC 1990, 15 et NC 1973, 53; Van Lerberghe (et Thulin) HT 1966 IX N° 118; Verboom NC 1978, 16; Verhaeren à Rouen RN 1966, 327; voyageur RN 1966, 161; Vienne (souvenirs) 1958, 109; tombeau, Prince de Ligne HT 1979 X 207 N° 197; Vierge, culte à Mons NC 1985, 63 et NC 1988, 53; sanctuaires mariaux brabançons B 1964, III; Vignobles à Mons NC 1978, 15; VILLES (Petites): Brabant RN 1963, 109; Campine RN 1964, 79; Flandre RN 192, 299 et 314; Hainaut RN 1963, 3; Liège RN 1963, 231; Namurois RN 1962, 193; Ville sur Haine HT 1987, 135 N° 243; Villiers St-Ghislain NC 1980, 63; Vilvorde B 1952 VI et B 1981 III, 18 et TCB 1952, 139 VI et RN 1954, 50; Vitraux en Hainaut HT 1960 V; Voix wallonnes (revue) PW 1988 N° 108; Vollezelle B 1965, II; Voltaire à Genève RN 1968, 275. WAES (Pays de) RN 1965, 15; WALLONS à Bruxelles VW 1973, 332 N° 344 et VW 1979, 37 N° 365; Wallonie (l’art en) NC 1966, 19; Bibliothèqye nationale NC 1966, 17; Dialectes de... NC 1966, 28; Wallonnes: Eglises wallonnes des Pays-Bas RN 1963, 37; Fête wallonne à Bruxelles NC 1976, 51 et NC 1979, 51 - Marseilleises wallonnes NC 1989, 67; Nativités wallonnes RN 1964, 323; Warocqué (Les) RN 1960, 5; Waterloo B 1973, 14 VI et RN 1973, 247; Waterloo en 1875 RN 1965, 70; Musée Wellington RN 1959, 176; Watrmael-Boisfort B 1965 V; Wemmel B 1974, 36; Wépion (et de Prémorel) VW 1982, 275 N° 380; Wincq (Jean) VW 1982, 270; Woutiers (Micheline) VW 1951, 60. YPRES: Musée Merghelinck RN 1960, 129; Ysse (val d’) B 1961 III. ZELLICK B 1974, V, 36. ACTES DES COLLOQUES organisés par le Cercle royal montois de Bruxelles; I 1982: Mons et Roland de Lassu; II 1983: Le patois montois aujourd’hui; III 1984: Jacques Du Broeucq et Mons au XVIe siècle; IV 1985: Traditions montoises; V 1986: Les Musées montois; VI 1987: La littérature française à Mons; VII 1988: Sainte Waudru: la sainte, le chapitre, la collégiale; VIII 1989: Le Grand Mons; IX 1990: Aspects du Hainaut aujourd’hui.
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Quand j’observe l’actualité, je la quitte aussitôt pour me tourner en arrière dans la remémoration des belles rencontres avec les œuvres des hommes véridiques.

Et, manie de bibliophile, je les juge souvent à l’aulne de leurs bibliographies (c'est un vrai critère quoique ignoré du public qui donne derechef son aval sur des écrits totalement insuffisants). Ainsi, le regretté Emile Poumon, qui me transmit ces rares et précieuses données (après plusieurs pressantes sollicitations de ma part)  tout juste avant son décès une infime partie des sa bibliographie pour laquelle j’ai éprouvé tant d’admiration que je la reproduisis et commentai dans mon « Testament des Poètes ».

Je vous livre ici une première partie du trésor de mémoire que cet homme récolta, cet Emile Poumon, que je considérais comme une véritable vigie du patrimoine culturel wallon. Dans les temps actuels, on ne peut vraiment pas en compter sur le bout des doigts d'une main des personnages d'une telle valeur.

De 1947 à 1991 :

1947: Havré: le Duché, le Village, St-Antoine en Berbefosse - Vilvorde - 2 volumes, 4°,
Illustrations, Plans.


1947: Les Artistes Montois à Paris, Vilvorde, 8°, illustrations.


1948: Les Châteaux du Hainaut, Bruxelles, 8°, Illustrations, Plans.


1948: Les Retables du Hainaut, Vilvorde, 8°, Illustrations.


1949: Les Châteaux du Brabant, Bruxelles, 8°, Illustrations, Plans.


1950: Les Artistes Liégeois à Paris, Illustrations, Plans.


1950: Les Châteaux du Pays de Liège, Bruxelles, 8°, Illustrations, Plans.


1950: Les Vitraux du Hainaut, Vilvorde, 8°, Illustrations.


1951: La Musique en Hainaut, Vilvorde, 8°, Illustrations.


1951: Les Châteaux et Châteaux-fermes du Namurois, Bruxelles, 8°, Illustrations, Plans.


1951: Les Artistes Montois en Italie, Bruxelles, 8°, Illustrations.


1952: Les Châteaux luxembourgeois, Bruxelles, 8°, Illustrations, Plans.


1953: Le Hainaut: Le Livre des Traditions, Vilvorde, 8°, Illustrations.


1954: Les Abbayes de Belgique, Bruxelles, 8°, Illustrations, Cartes, Plans.


1954: Le Hainaut, terre Monastique, Vilvorde, 8°, Plans.


1955: Les Châteaux anversois et limbourgeois, Vilvorde, 8°, Illustrations, Plans.


1955: Quelques Mausolées de Belgique peu connus, Mons, 8°.


1956: L'Architecture en Hainaut, Vilvorde, Illustrations, Plans.


1957: Châteaux des deux Flandres et Généralités relatives aux Châteaux de Belgique,
Vilvorde, 8°, Illustrations, Cartes générales des Châteaux de Belgique.


1958: Belgique: Châteaux, Abbayes, Hôtels aristocratiques (en collaboration avec Solange
DOUMIC), Paris, Tallandier, Illustrations, Cartes, Plans.


1961: Les vieux Hôpitaux de Belgique, 8°, Arlon, Illustrations.


1962: Châteaux en Hainaut, Mons, 22X15, Illustrations, Plans.


1966: Le Vieux Mons, Bruxelles, 17X21, Dessins de Marcel DEPELSENAIRE.


1967: La Sculpture en Hainaut, Vilvorde, 8°, Illustrations.


1967: Bruxelles: Témoignage du Passé, grand 4°, Dessins de Marcel DEPELSENAIRE.


1967: Namur, la Belle au riche passé, Bruxelles, 16X22, Dessins de Marcel Depelsenaire.


1967: Vilvorde: Témoignages du Passé, 20X20, Aquarelles de Pierre CHARIOT.


1968: Liège au Passé Prestigieux, Bruxelles, Grand in 4°, Dessins de Marcel
DEPELSENAIRE.


1968: Les Béguinages de Belgique, Bruxelles, 17X25, Dessins de Marcel
DEPELSENAIRE.


1969: Malines, Témoignages du Passé, 20X20, Aquarelles de Pierre CHARIOT.


1970: Les Châteaux du Pays de Liège, 14X21, Illustrations, Cartes.


1970: Les Vieilles Cités du Hainaut, 17X24, Dessins de Marcel DEPELSENAIRE.


1970: La Gravure en Hainaut, 8°, Liège, Illustrations.


1971: La Peinture en Hainaut, Vilvorde, 8°, Illustrations.


1971: Les Châteaux du Brabant, Bruxelles, 8°, Illustrations.


1971: Les Eglises et Chapelles de Belgique, T. 1, Généralités et Province du Brabant,
Liège, 14X21, illustrations, Cartes, Plans.


1971: Châteaux en Hainaut, Mons, 20X20, Illustrations.


1971: Emile POUMON: Bibliographie.


1972: Les Eglises et Chapelles de Belgique, T. 2, Provinces de Liège et de Luxembourg,
Liège, 14X21, Illustrations, Plans, Cartes.


1973: Les Châteaux de Wallonie, Charleroi, 12X18, Illustrations.


1974: La Littérature française en Hainaut. La Littérature française à Mons, Bruxelles, 4°,
Illustrations.


1976: Les Arts du Métal en Hainaut, Liège, 8°, Illustrations.


1977: Tables alphabétiques de la Revue "No Catiau" (nouvelle série) (1946-1976),
Bruxelles, 13,5X21.


1977: Bruxelles, Témoignages du Passé, Grand 4°, Bruxelles, 2e édition.


1978: Eglises et Chapelles de Belgique, T. 3, Province de Namur, Liège, 14X21,
Illustrations, Cartes, Plans.


1978: Abbayes, Béguinages et Vieux Couvents de Wallonie, Bruxelles, 4°.


1978: Hôtels de Ville et Beffrois de Belgique (4 langues), Vilvorde, 12X18.


1978: Vieux Hospices de Belgique, Bruxelles, 4°.


1978: La Littérature française en Flandre, 4°.


1978: Bruges, évolution d'une ville, 4°.


1978: Eglises et Chapelles de Belgique, T. 4, Province d'Anvers, les deux Flandres, Le
Limbourg, Bruxelles, 4°, Illustrations, Plans.


1980: Ermitages en Hainaut, Comines, 8°.


1980: Châteaux en Hainaut, Mons, 20X20, Illustrations, Plans.


1980: Eglises et Chapelles en Hainaut, Mons, 21X20, Illustrations, Plans.


1981: Havré, 16,5X22,5, Cartes, Plans.


1982: La Peinture en Brabant, 4°.


1982: Huit textes dans "Mons, Chroniques des Rues et des Maisons", 2 volumes, Mons,
24X17, illustrations.


1984: Presbytères en Hainaut, Nivelles, 8°.


1984: "Le Grand Mons", 4°, Bruxelles, Illustrations, Carte.


1985: "Havré"; Histoire des Ducs d'Havré; les Monuments, les Illustrations, les
Documents, cartes et plans, plan Popp.


1989: La Littérature française en Flandre, aujourd'hui.


1989: Sculpteurs montois des XIX et XXe siècles dans l'ouvrage abondamment illustré
"Mons - Deux siècles d'Art", Grand 4°, Illustrations.


1991: "Havré" - Illustrations, 13X21, 28 pages, 22 ullustrations.


1991: Haianaut de France et de Belgique, Bruxelles, 4°.



Abbayes de Belgique (1954).

Artistes liégeois à Paris (1960); montois à Paris (1947); montois en Italie (1951).

Belgique châteaux, abbayes, hôtels aristocratiques (1948).

Les Béguinages de Belgique (1968).


Les Châteaux de Belgique: (7 volumes): Provinces de Hainaut (1948), de Brabant (1949),
de Liège (1950), du Namurois (1951), les Deux Flandres et généralités relatives aux
châteaux de Belgique, carte des châteaux de Belgique (1957).

Les Châteaux du Pays de Liège (1970. Les Châteaux du Brabant (1971), Les Châteaux en
Hainaut (3e édition, 1980).

Les Eglises et Chapelles de Belgique: Vol. 1: Généralités et Brabant (1971); Vol. II: Liège
et Luxembourg (1972); Vol. III: Namurois (1977); Vol. IV: Anvers, les E Flandres,
Limbourg (1978); Vol. V: Hainaut (1980).


Le Hainaut Retables (1948), Vitraux (1950), Musique (1951), Livre des Traditions
(1953), Terre monastique (1954), Architecture (1956), Châteaux (1962, puis 1971, puis
1980), Sculpture (1967), Gravure (1970), Peinture (1971), Arts du métal (1976), Ermitages
(1980), Presbytères (1984), Hainaut de France et de Belgique (1991), Littérature (1974).

Havré le Duché, le Village, St-Antoine en Berbefosse (2 vols. 1947), Havré (1981), puis
1985, puis 1991).

Les vieux Hospices de Belgique (1978).

Les vieux Hôpitaux de Belgique (1961).

Hôtels de Ville et Beffrois de Belgique (1978).


La Littérature française en Hainaut et à Mons (1972), Poètes montois d'aujourd'hui (1979).

La Littérature française en Haianut et à Mons (1972), Poètes montois d'aujourd'hui (1979).

La Littérature française en Flandre (1978), idem aujourd'hui (1989).

Quelques Mausolées peu connus (1955).

Mons Chroniques (1982); Grand Mons (1984), Littérature (1974); Sculpture (1984); Le
Vieux Mons (1966); voir "No Catiau".

Tables alphabétiques de la revue "No Catiau", nouvelle série (1946-1976), (1977).

Villes de Belgique Le Vieux Mons (1966); Bruxelles (1967 et 1977), Namur (1967),
Vilvorde (1967), Liège (1968), Malines (1969), Les vieilles cités du Hainaut (1970),
Bruxelles (réédition 1977), Bruges (1978), Le Grand Mons (1984).

Wallonie Châteaux de Wallonie (1973), Abbayes, béguinages et vieux couvents de
Wallonie (1977).

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1. Golden sixties et crise économique Comme dans les pays occidentaux en général, les années 60 constituent pour la Belgique une période de prospérité économique. Le pays entre dans l’ère de la consommation de masse, les médias (spécialement la télévision) y occupent une place d’honneur d’importance accrue, le pétrole devient la principale source d’énergie. Jusqu’à 1973, où le premier « choc pétrolier » vient remettre en cause l’édifice économique tout entier, dont la fragilité apparaît alors nettement. A vrai dire, depuis l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958, dernière grande fête du capitalisme triomphant, les signes de mutation se multipliaient. D’abord, c’est en 1960 que le Congo devient indépendant : la perte de sa colonie vaut à la Belgique une baisse de prestige sur la scène internationale, en même temps que divers inconvénients économiques. La même année, d’importantes grèves se déclenchent en Belgique, à Charleroi et à Liège, due à la fermeture de nombreux puits charbonniers, ainsi qu’à la « loi unique » proposée par Gaston Eyskens. En 1961, une impulsion nouvelle est donnée à la tendance fédéraliste, avec la création du Mouvement Populaire Wallon (André Renard). Peut-être l’œuvre de Jacques Brel, qui triomphe à l’Olympia en 1966, est-elle à sa façon le reflet du malaise profond qui mine, sourdement, ce pays trop attaché à ses habitudes et à son bien-être. On l’a dit , c’est en 1973 que s’accélère brusquement, par la flambée du prix du pétrole, la détérioration des conditions économiques : fermetures de nombreuses entreprises et montée du chômage frappent surtout la Wallonie, pays de vieille industrialisation, et dont l’infrastructure et les mentalités sont peu préparées à la crise et à ses effets. Cette évolution s’accompagne d’une exacerbation du conflit entre les deux communautés linguistiques. En 1968, à Louvain, le slogan « Walen Buiten ! » exige le départ des étudiants francophones. En 1970, la Constitution est modifiée de manière à instaurer deux Communautés avec leurs pouvoirs propres. Profitant de sa supériorité numérique, la communauté flamande impose progressivement à la Belgique sa suprématie. Dans le domaine des mentalités, il importe de souligner le choc important provoqué par la contestation estudiantine de mai 1968. Beaucoup de jeunes gens rejettent l’autorité de leurs aînés, sont attirés par le « gauchisme », aspirent à une transformation profonde de la société. Plusieurs penseurs français sont « à la mode » : le psychanalyste Jacques Lacan, le philosophe Michel Foucault. En Belgique, les essais (Voir dossier "Survol de l'Essai en Belgique") se multiplient, signés Françoise Collin, Raoul Vaneigem, François Van Laere, Jacques Sojcher, Georges Poulet, Maurice-Jean Lefebvre, Roger Dragonetti, Luce Irigaray, Suzanne Lilar, le groupe « Mu ». 2. Au-delà du nouveau roman Dans la France des années 50, sous l’impulsion d’écrivains comme Nathalie Sarraute ou Alain Robbe-Grillet, un type nouveau de récit fait son apparition, mettant en cause les fondements mêmes du vraisemblable traditionnel : enchaînement linéaire des péripéties, dimensions psychologiques du personnage, littérature comme reflet de la réalité, etc. Ce « nouveau roman » trouve peu d’écho en Belgique : aucune œuvre de l’époque ne peut, en effet, être pleinement classée sous cette enseigne. Son influence, toutefois est perceptible chez deux ou trois écrivains qui, plus que d’autres, s’interrogent sur la technique romanesque et la notion même de récit (Hubert Juin, Jacques-Gérard Linze, Pierre Mertens). S’ils font figure d’exceptions, c’est que durant la période précédente, on a vu qu’il n’existe en Belgique aucune réflexion organisée, aucun débat d’envergure quant à la nature du fait littéraire ou artistique : les condition de l’activité intellectuelle sont telles que, de bon ou de mauvais gré, on se contente de statu quo. Chronologiquement, la première œuvre belge marquée par le nouveau roman est « La cimenterie » d’Hubert Juin (1962), qui sera intégré plus tard dans un ensemble de cinq récits intitulés « Les hameaux », le meilleur étant probablement « Le repas chez Marguerite » (1966). Juin y développe une sorte d’anti-régionalisme, évitant les cliches traditionnels liés au terroir et à la vie campagnarde, montrant que la violence sous-tend la communauté villageoise et la retourne contre elle-même. Surtout, il recourt à une chronologie morcelée, discontinue, au procédé de la remémoration difficile, à une écriture un peu sèche, ce qui donne à sa narration une allure moderne en opposition avec le réalisme qui reste dominant. A sa façon, Dominique Rolin se montre elle aussi préoccupée de renouveler l’art romanesque. Ceci apparaît dans « La maison, la forêt » (1965), où la phrase s’interrompt, se reprend, se répète, semblant vouloir creuses quelque mystère toujours hors d’atteinte. Mais l’écrivain belge chez qui se manifeste le plus clairement l’influence du nouveau roman est sans contexte Jacques Gérard Linze, qui publie « La conquête de Prague » en 1965, « La fabulation » en 1968, « Au nord d’ailleurs » en 1982. Dans chacun de ses livres, la narration semble soumise à une fragmentation systématique, comme sous l’emprise d’une force qu’interdit le rassemblement des souvenirs en une histoire cohérente. Ainsi en va-t-il pour « La conquête de Prague » : le séjour en Tchécoslovaquie de Michel Daubert, qui s’y éprend de la belle Irène, prend rétrospectivement l’allure d’un rêve où tout se dédouble, comme dans un instrument d’optique mal réglé. Mention doit être faite également, de deux romans de Pierre Mertens : « L’Inde ou l’Amérique » (1969), « La fête des anciens » (1971). Dans le premier, c’est l’enfance qui est évoquée, non avec attendrissement, mais avec un mélange de rancoeur et de lucidité, et hors de tout souci de continuité logique, ce qui donne une force supplémentaire à chacune des pièces du puzzle. Le second combine les « voix » de trois personnages, le fils, le père et le grand-père : trois existences paradoxalement étrangères l’une à l’autre, sauf pour un dimanche d’été où elles se croisent de manière à la fois fugitive et décousue. Comme celles des auteurs précédents, ces œuvres de P. Mertens ne peuvent être pleinement qualifiées de « nouveaux romans » (et l’on tendrait plutôt à s’en réjouir). Elles se contentent de renverser les contraintes les plus limitatives de la narration traditionnelle, sans supprimer l’ « histoire », mais pour lui donner au contraire un relief nouveau et une tournure moins lisse, moins artificielle. 3. La veine classique D’autres écrivains, romanciers ou poètes, n’éprouvent pas le besoin de s’attaquer aux règles de leur art : elles leur restent propices à la mise en scène de l’expérience ou de la vision qu’ils veulent transmettre, celles-ci restant pour eux l’essentiel. Et, il est vrai, plusieurs très bons romans sont là pour montrer que les formules narratives classiques n’ont pas atteint leur point d’épuisement : « Le lit » de Dominique Rolin (1960) ; « La confession anonyme », de Suzanne Lilar (1960 ); « Journal d’un crime », de Charles Bertin (1960), « La déchirure » d’Henry Bauchau (1966) ; « La Derelitta », de Vera Feyder (1977) ; « Macaire le Copte », de Frans Weyergans » (1981) ; « Le conservateur des ombres », de Thierry Haumont » (1985). Chacun à sa façon, ces récits restent centrés sur la figure du sujet aux prises avec diverses contradictions intérieures, avec le désir et le sentiment d’échec, avec la passion et la solitude. Ils se rattachent donc au courant bien connu du roman psychologique et individualiste, ne faisant aucune place aux vicissitudes de l’histoire. En un mot, ils ne sont pas facilement « datables ». La même remarque d’ailleurs peut être faite pour plusieurs recueils de poèmes, genre qui toutefois paraît s’essouffler davantage : « Le conservateur des charges », de Jean Tordeur (1964) ; « La route du sel », de Roger Bodart (1964) ; etc. 4. Un regard politique A l’inverse, quelques auteurs n’hésitent pas à prendre en charge la réalité historique, qu’elle soit nationale ou internationale. Sortant la littérature de son cocon, mais sans revendiquer nécessairement un « engagement » précis, ils veulent ainsi rendre compte des luttes qui secouent le monde depuis la guerre, et des marques qu’elles ont laissées dans l’imaginaire collectif. Tel est le cas de René Kalisky, « le plus novateur des dramaturges belges de l’après-guerre » (Marc Quaghebeur), dont « Jim le Téméraire » est publié en 1973. Hanté par le totalitarisme, l’auteur illustre la fascination ambiguë que le nazisme a exercée sur tant d’hommes, et même sur ses propres victimes ; on est très loin de la dualité simpliste entre le bon et le méchant, ce qui n’est pas sans provoquer chez le spectateur un profond malaise. Préoccupations comparables, mais atmosphère toute différente dans les romans de Pierre Mertens, « Les bons offices » (1974) et « Terre d’asile » (1978). Les événements historiques (indépendance du Congo, génocide biafrais, conflit israélo-palestinien, dictature chilienne) interfèrent avec des existences individuelles, sans qu’une « solution » rassurante soit apportée aux uns ou aux autres. Retour au théâtre avec Jean Louvet et ses pièces « Conversation en Wallonie » (1976) , « L’homme qui avait le soleil dans sa poche » (1982). Le monde ouvrier s’y révèle, avec ses comportements spécifiques, et la difficile rencontre avec un monde qui lui est à la fois proche et lointain, celui des intellectuels de gauche. Quant aux romans de Conrad Detrez, notamment « Les plumes du coq » (1975) et « L’herbe à brûler » (1978), ils sont à la fois plus autobiographiques et plus circonstanciels. L’éducation religieuse y pèse d’un grand poids, et entre en contradiction avec les découvertes de l’âge adulte, comme ce Brésil à la fois violent et immoral où la lutte révolutionnaire se heurte à une dure répression armée. 5. Le goût de l’insolite Prolongeant le courant fantastique de la période précédente, mais avec des thèmes et des formes renouvelés, plusieurs œuvres théâtrales ou narratives explorent les territoires secrets de l’imaginaire et du subconscient. Comme pour la « veine classique », on ne trouve ici ni remise en cause des formules littéraires éprouvées, ni prise en charge de la réalité historique. Il n’en reste pas moins que, à leur manière, ces textes de factures très diverses manifestent une profonde inquiétude quant au rapport de l’homme au monde : écho assourdi des déchirements qui se jouent sur la grande scène du monde contemporain. Tel est le cas pour le théâtre de Paul Willems (« Il pleut dans ma maison », 1962 : « La ville à voile », 1967). Sous l’aspect poétique et séduisant se cachent des éléments plus inquiétants, comme la cruauté et la mort, contrebalancés par une philosophie souriante de l’existence : les pièces de Willems sont plus complexes et plus paradoxales qu’il n’y paraît à première vue. Quant à Gaston Compère, ses récits nous mènent droit à une étrangeté parfois sinistre (« Portrait d’un roi dépossédé », 1978 ; « Les griffes de l’ange », 1981). S’y mêlent des éléments baroques, parodiques ou macabres, emportés dans le mouvement d’une écriture dense et forte, sans concession pour la quiétude du lecteur. Tout autre, et plus « humain », est le fantastique de Jean Muno dans « Histoires singulières » (1979). En une dizaine de nouvelles, nous sommes transportés dans un monde faussement ingénu, où l’irruption de l’étrange, bien que traité discrètement et même souvent avec humour, vient contraster de manière saisissante. Dans « Les fantômes du château de cartes » (1981), Marcel Marien nous donne une série de petits contes d’une habileté extraordinaire, qui semblent renouer avec le romanesque « à rebondissements ». Mais la malice est présente à toutes les pages, et l’on accepte bien volontiers les situations les plus incongrues, dans la certitude qu’elles trouveront à chaque fois un épilogue digne de leur cocasserie parfois grinçante. Beaucoup plus graves sont « L’homme troué », de Georges Thinès (1981), ou « L’Envers » de Guy Vaes (1983). Le premier regroupe une quarantaine de nouvelles où se mélangent le délirant et l’imperturbable ; le deuxième, bien que partant d’une donnée parfaitement invraisemblable (la résurrection de l’homme), parvient à l’intégrer avec une aisance confondante dans le monde de la vie normale. 6. A la recherche d’un ton nouveau Dans les années 70, la nécessité d’un renouvellement de la création littéraire semble de plus en plus à l’ordre du jour. Que le roman français soit en crise ne fait plus guère de doute, le « nouveau roman » n’ayant pas, comme on pouvait l’espérer, jeté les bases d’une littérature qui serait à la fois moderne et accessible au plus grand public. Sans doute un Georges Perce, une Marguerite Duras, un Michel Tournier proposent-ils des voies inédites, mais il n’est gère possible de les suivre sans les imiter. La confrontation avec les littératures étrangères (slave, américains, etc.) ne fait que souligner l’impasse. Loin de toute théorie, de tout système, divers écrivains belges –généralement jeunes- se risquent dans des voies originales. D’abord dans le domaine de la poésie, pour laquelle l’année 1978 est un millésime notable (ceci sans raison bien claire), puisqu’elle voit paraître « Clartés mitoyennes », de Fernand Verhesen ; « Marcher au charbon » de William Cliff ; « Vêtu, dévêtu, libre », de Jacques Izoard : « Le degré Zorro de l’écriture », de Jean-Pierre Verheggen. Parmi ces recueils très différents émerge la poésie de Jacques Izoard : concise et nette, rappelant un peu la rigueur d’un René Char, elle poursuit les fragments d’un réel comme pulvérisé par quelque cataclysme, et s’apparente à des comportements à la fois graves et légers comme l’errance, le ramassage, la collection. Maisons d’épingles de marins, ou huche d’épines, ou amandier. La coquille de verre protège la boule noire du sommeil. C’est l’année suivante que Werner Lambersy publie « Maîtres et maisons de thé », Claire Lejeune « L’Atelier » : deux « livres » au sens plein du terme, où se déploie un texte qui tient à la fois du poétique et du philosophique, en une suite dont la véritable structure est peut-être musicale. La même aspiration au renouveau se manifeste dans l’univers du récit, dans des directions tout aussi variables. Là où Marcel Moreau cherche le salut par la sauvagerie (« Quintes », 1962 ; « Bannière de Bave », 1965), Paul Emond se livre aux joies perverses de la mythomanie (« La danse du fumiste », (1977). Eugène Savitzkaya explore l’univers contradictoire et fragmentaire des fantasmes, des pseudo-souvenirs d’enfance (« Mentir », 1977), tandis que Francis Dannemark invente un récit réversible par des héros somnambulesques (« Le voyage à plus d’un titre », 1981). Titres auxquels il faudrait ajouter la sarcastique « Histoire exécrable d’un héros brabançon » (Jean Muno, 1982), « La pluie à Rethel » (Jean-Claude Pirotte, 1982), « Ce rien de souffle qui n’appartient qu’aux dieux seuls » (Eddy Devolder, 1985), et plusieurs autres. Ici pas plus d’ailleurs il ne s’agit d’être complet. Ce qui compte est de dégager des tendances générales, lesquelles semblent en l’occurrence se ramener à deux : -ou bien l’œuvre évoque l’environnement contemporain, par les « petits » côtés plutôt que par les grands, mais s’en tient à distance par le bais de l’humour ou de la parodie (Verheggen, Moreau, Emond, Muno) ; -ou bien elle détaille les étrangetés d’un « surréel » qui peut tenir du rêve, de l’utopie (Izoard, Savitzkaya, Dannemark). Bien qu’il soit trop tôt pour faire la synthèse de la production récente, et pour se prononcer avec sûreté sur sa valeur, il existe à coup sûr dans la Belgique francophone d’aujourd’hui une nouvelle génération d’écrivains. Et cette nouvelle génération est décidée à ne pas refaire simplement ce qui avait été fait avant elle. Histoire de la littérature belge I. 1830-1880 : Le romantisme embourgeoisé II. 1880-1914 : Un bref âge d’or. III. 1914-1940 : Avant-gardes et inquiétude IV. 1940-1960 : Une littérature sans histoire V. 1960-1985 : Entre hier et demain
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1. La guerre et ses lendemains Le 10 mai 1940, l’armée allemande envahit la Belgique. C’est le début de cinq années d’occupation, plus dures encore qu’en 14-18, au cours desquelles la résistance s’affirme courageusement, tandis que rexistes et nationalistes flamands du VNV se livrent à la collaboration. Après le débarquement de Normandie, l’offensive Von Rundstedt dans les Ardennes et la victoire définitive sur l’Allemagne nazie, le problème du retour de Léopold III en Belgique divise le pays : c’est la question royale, marquée par une série de graves violences principalement dans les provinces de Liège et du Hainaut, et qui se dénoue par l’intronisation de Baudouin Ier. Durant les années 50, l’évolution économique et politique du pays peut se ramener à quelques faits saillants : reconstruction et relance de l’économie avec le soutien du Plan Marshall ; association de la Belgique à de grands consortiums internationaux (ONU en 1946, Benelux en 1947, OTAN en 1949, CECA en 1954, Euratom en 1957) ; conflits croissants entre les deux communautés linguistiques du pays, mais aussi entre unitaires et fédéralistes ; nouvelle guerre scolaire, ponctuée par la loi « Collard » (1955) et le Pacte scolaire (1959), entre catholiques et socialistes. Sur le plan culturel et intellectuel, il faut noter que, durant de longues années, le choc de la guerre paraît curieusement amorti. Certes, les tendances révolutionnaires de l’entre-deux-guerres (surréalisme compris) semblent complètement oubliées, l’américanophilie s’installe : l’heure n’est plus au pro-communisme ni même à une réflexion ou à une littérature « engagées ». Mais, comme beaucoup d’autres pays, la Belgique semble vouloir oublier au plus vite les affres de 40-45, et se soucier prioritairement de retrouver le bien-être matériel, en renouant avec des valeurs morales jugées « éternelles » -et dont on discerne mal la collusion avec la montée du fascisme dans les années 30 (respect de l’autorité, des valeurs bourgeoises comme la famille et la patrie, éducation paternaliste et puritaine, etc.) Il faudra attendre la révélation très progressive de l’horreur concentrationnaire, et une lente prise de conscience idéologique, pour que, à retardement, ce consensus avoue ses premières fissures (ainsi pourrait-on interpréter la révolte étudiante de mai 1968). Entre-temps, ni les intellectuels, ni les écrivains, ni les artisans n’entament de réflexion sur le sens profond de leur activité. Durant cette période, et sauf de minces exceptions, il n’y a pas d’avant-garde en Belgique, pas de contestation de l’ordre établi, de querelle d’école –pas même de roman existentialiste. C’est le règne d’un « bon ton » plus ou moins consentant. 2. Le « grand possible » Durant l’occupation, les circonstances font de la lecture un loisir privilégié. Mais, la frontière avec la France étant fermée, et la censure allemande veillant, la création littéraire est amenée à se réfugier dans trois genres très « détachés » de la réalité contemporaine –lesquels d’ailleurs poursuivent leur essor après la Libération : le récit fantastique, les histoires policières, la poésie non-engagée. Ce n’est pas que dans ces œuvres l’angoisse née de la guerre ne transparaisse nullement, mais elle s’y exprime toujours d’une manière indirecte, méconnaissable. Témoin le rêle de la peur et de l’horreur dans les contes fantastiques, celui de la violence ou de la mort dans le roman policier, etc. En 1941 paraît « Sortilèges » de Michel De Ghelderode, recueil de « contes crépusculaires » qu’on a rapprochés des sombres fictions d’Edgar Poe. Dans chacune de ces histoires en effet, on assiste à la progressive et inéluctable montée de l’angoisse, qui se matérialise autour du narrateur en un décor oppressant : seul un événement imprévu, ou un violent effort de la volonté lui permet finalement de s’en délivrer, et de retrouver l’apaisement. Le plus célèbre « fantastiqueur » belge reste Jean Ray, dont les meilleurs récits paraissent eux aussi en pleine guerre : « Le Grand Nocturne » (1942), « Les Cercles de l’Epouvante » (1943), « Malpertuis » (1943), sans compter « La Cité de l’indicible peur » (1943) et bien d’autres. certes, cette œuvre abondante a de nombreuses faiblesses, sacrifiant souvent à la redite et à la facilité. Certes, elle n’hésite pas à recourir à l’arsenal le plus éprouvé (et le plus disparate) des récits d’horreur : vampires, fantômes, créatures monstrueuses, diable en personne, phénomènes surnaturels de toutes sortes, situations angoissantes jusqu’au paroxysme. Il n’en reste pas moins que, évitant le vieux piège de l’explication rationnelle finale, et laissant habilement sans visage précis les êtres de l’ « autre monde », Ray nous livre des histoires douées d’un réel pouvoir d’envoûtement, parmi lesquelles émerge son seul roman : « Malpertuis ». A la même veine appartiennent les recueils de Thomas Owen, tels « Les chemins étranges » (1943), « La cave aux crapauds » (1945), « Cérémonial nocturne ». Mais ils se caractérisent par une absence quasi complète d’exotisme : les événements et créatures étranges apparaissent sur fond de banalité, le contraste accentuant l’impression d’épouvante. Tout autre est l’œuvre de Marcel Thiry. Son insolite est plus ample, plus raffiné, plus méditatif. L’auteur est hanté par la fatalité du vieillissement, de la jeunesse qui disparaît irrémédiablement, par le motif de la femme aimée qui a disparu et qu’il s’agit de retrouver. Dans « Echec au temps » (1945), qui relève d’une science-fiction « douve », un quatuor de jeunes gens tente de modifier rétroactivement l’issue de la Bataille de Waterloo : entreprise chimérique, mais combien symptomatique, qui vise à renverser l’immémoriale tyrannie du temps et de la mort. Ce me^me récit revient, sous des aspects divers, dans les sept contes intitulés « Nouvelles du grand possible » (1960), et dont le plus remarquable est « Le concerto pour Anne Queur » : fable émouvante et inquiétante, où un peuple d’immortels finit par disparaître dans le suicide collectif. Aux côtés de Marcel Thiry, citons « Nouvelles réalités fantastiques » de Franz Hellens (1941), auteur lui aussi d’excellentes nouvelles dans ce genre littéraire dangereux (précisons que plusieurs de ses recueils n’appartiennent pas à la période 1940-1960 : « Réalités fantastiques » date de 1923, « Herbes méchantes » de 1964, « Le dernier jour du monde » de 1967). Par contre, on s’étonnera peut-être de voir figurer ici « Octobre long dimanche », de Guy Vaes (196). Et pourtant, ce roman hors du commun manifeste une vive expérience de l’étrangeté. Bizarrement passif, Laurent se laisse successivement couper de toutes ses attaches sociales : emplois, amis et amies. Il semble accepter sans remords ni acrimonie cette lente déperdition, jusqu’à se retrouver jardinier d’un domaine dont il aurait dû hériter : inquiétant cheminement d’un être qui, tout en continuant de vivre, est en train de « quitter » ce monde. 3. Le roman policier Il est généralement admis que le récit policier est une « invention américaine » (pensons à Edgar Poe, à Raymond Chandler, à Dasihell Hammet), popularisé dans la France d’avant-guerre par des collections comme « Le Masque » ou « L’Empreinte ». Sous l’occupation, Stanislas-André Steeman –déjà célèbre en France, et qui vient de publier son fameux roman d’énigme « L’assassin habite au 21 » (1939) –lance une collection intitulée « Le Jury », rapidement auréolée d’un succès flatteur . Le créateur du commissaire Wens devient alors une sorte de gloire nationale, et il est vrai que plusieurs de ses œuvres témoignent d’un métier très sûr : « Légitime défense » (1942), « Haute tension » (1953), « Six hommes à tuer » (1956), etc. En tout une quarantaine de volumes, qui dénotent une grande virtuosité dans la technique narrative, mais aussi d’une verve et d’un humour qui les mettent aux antipodes des Simenon. Plusieurs auteurs mineurs se sont consacrés au policier : Max Servais, Louis-Thomas Jurdant, etc. Une place spéciale doit être réservée à deux spécialistes du fantastique : Jean Ray, avec sa longue série des « Aventures d’Harry Dickson », « le Sherlock Holmes américain » ; et Thomas Owen, auteur d’ « Hôtel meublé » (1943), des « Invités de huit heures » (1945), du « Portrait d’une dame de qualité » (1946). Nous voici à l’écrivain belge le plus célèbre au monde : Georges Simenon. Quant la guerre commence, il a déjà, comme Steeman, publié bon nombre de titres qui l’ont fait connaître d’un large public. En 1940 paraît « Le bourgmestre de Furnes », l’un de ses meilleurs romans, de la veine de ceux qui ont valu à Simenon la réputation non d’un auteur de policiers, mais de romans psychologiques. Citons encore, à titre d’échantillons, « L’horloger d’Everton » (qui date de la période « américaine », soit 1945-1955), des enquêtes du commissaire Maigret. Tous les livres de Simenon, à des titres divers, sont des oeuvres d’atmosphère. Elles relèvent d’une sorte de « néo-naturalisme », dans la mesure où les personnages semblent fréquemment menés par une fatalité incontournable, et leur comportement comme pré-déterminé par le lieu dont ils sont issus. Mais leur intérêt provient surtout d’une écriture parfaitement adaptée à l’imaginaire du récit, de l’absence d’importunes « explications » psychologiques, de motifs obsédants comme le regard, l’attente, le silence. 4. La poésie à l’honneur On l’a dit, la période voit s’épanouir d’autre part une poésie souvent d’excellente qualité, bien qu’elle ne soit révolutionnaire ni dans ses thèmes ni dans son langage. Soulignons à cet égard, le dynamisme précieux d’éditeurs comme Georges Houyoux, André de Rache, Pierre Seghers ou Henri Fagne, qui permettent à de nombreux jeunes poètes de se faire connaître. Sans oublier des « relais aussi utiles que les Midis de la Poésie à Bruxelles, les Biennales de Knokke, « Le Journal des Poètes », etc. Parmi les meilleurs recueils qui voient le jour dans les années 50, citons « Le voleur de feu », de Robert Goffin (1905), à la tonalité quelquefois proche d’un Cendrars. Citons surtout ceux qui figurent longtemps, Henri Michaux mis à part, considérés comme les deux meilleurs poètes belges de langue française : Norge et Marcel Thiry. Le premier publie « Les râpes » en 1949, « Les oignons » et « Le gros gibier » en 1953, « La langue verte » en 1954. Son œuvre se caractérise par une sorte de sagesse bonhomme mêlée de sensualité, mais aussi par un ton savoureux qui rappelle fréquemment les adages et chansons populaires. Sorte de fabuliste moderne, mais sans emphase ni sermon, Norge pourchasse l’hypocrisie et la prétention, sensible seulement à ce que la vie a de plus vrai. Atmosphère toute différente dans les recueils de Marcel Thiry, par exemple dans « Usine à penser des choses tristes » (1957), à la coloration toute nostalgique. Et c’est parfois suprême ou bien l’avant-suprême Que nous verrons jaunir un été sursitaire. Voici l’aster avant-suprême ou bien suprême ; Le signe violet se lève sur Cythère. Il serait injuste, enfin, d’oublier « La marche forcée » de Liliane Wouters (1954), « Magie familière », de Roger Goossens (1956), ou encore « Géologie », d’Henry Bauchau (1958). Sans apporter à l’art poétique de profond renouvellement, de tels recueils, avec leurs indéniables qualités, sont bien représentatifs de l’esthétique dominante de cette époque, où le sentiment d’insatisfaction forme pierre angulaire. 5. Le règne des éditeurs parisiens Sous ce titre un peu provoquant, il s’agit de caractériser un phénomène typique de l’après-guerre : l’édition littéraire belge devenue quasi inexistante, bon nombre de manuscrits (sinon d’écrivains) prennent la route de la France. La production romanesque de l’époque –c’est elle que nous visons ici, en exceptant le fantastique et le policier- est dominée par l’analyse psychologique et les problèmes moraux. Pour le reste, elle présente guère d’unité, et se constitue plutôt d’œuvres à chaque fois singulières, dont plusieurs sont d’ailleurs d’authentiques réussites. Ainsi en va-t-il pour « Blessures », de Paul Willems (1945), où sur fond de village campines, la pure et frêle Suzanne succombe sous la méchanceté d’un entourage trop dur pour elle. Pour « Le Rempart des Béguines », de Françoise Mallet-Joris (1951), histoire de l’amitié tendrement immorale entre Hélène adolescente et Tamara, la maîtresse de son père. Pour « Léon Morin, prêtre », que Béatrice Beck publie en 1952, montrant la nécessaire soumission du désir aux interdits moraux. C’est la même année que paraît « Notre ombre nous précède », d’Albert Ayguesparse, peinture terrienne qui renoue habilement avec le roman de mœurs. En 1953 sort de presse « Thomas Quercyé, de Stanislas d’Outremont : malgré son pathétique, l’héroïsme un peu artificiel du personnage central fait du roman une œuvre de morale autant que de fiction. « Les mémoires d’Elseneur », de Franz Hellens (1954) constituent peut-être son roman le plus riche et le plus fort. Composé de trois parties dont les rapports sont en partie énigmatiques, il raconte l’itinéraire inquiétant de Théophile, enfant criminel, puis navigateur de l’étrange, et enfin ascète qui renonce au monde. Dans cette terrible épopée, où passe le souffle de la tragédie antique, les pulsions oedipiennes le disputent à la recherche de l’absolu et de l’apaisement définitif –que le héros finit par trouver dans un mystérieux paysage de neige. Il faut mentionner le merveilleux « Tempo di Roma », d’Alexis Curvers (1957). Le jeune Jimmy, épris de la jolie Geronima, ne s’est pas aperçu avant la mort de Sir Craven qu’il en était aussi aimé : l’intrigue serait mince si elle n’était étroitement associée à la « présence » et au charme de Rome, dont les couleurs, les odeurs, la lumière sont rendues avec une finesse rarement atteinte. Quant à « Saint-Germain ou la négociation », de Francis Walder (1958), il rapporte les discussions historiques entre calvinistes et catholiques, au 16e siècle ; mais il s’attache surtout à une étude psychologique raffinée des interlocuteurs, et aux dédales les plus subtils de l’argumentation diplomatique. 6. La « Belgique sauvage » Quelques rares isolés se tiennent à l’écart de l’académisme officiel et des cercles feutrés qui caractérisent l’époque : souvent des survivants de l’aventure surréaliste ( dossier surréalisme suivra), ou de jeunes créateurs qui en ont été directement marqués. Véritables marginaux de la littérature, ils poursuivent opiniâtrement leur tâche anticonformiste, le plus souvent sans grande notoriété, tâchant de maintenir la fragile flamme de la contestation des valeurs établies. En 1947, un groupe « surréaliste-révolutionnaire » apparaît en Belgique. Christian Dotremont est parmi ses fondateurs et bientôt, sous son impulsion, voit le jour fin 1948 le groupe « Cobra », qui s’illustre surtout dans le domaine des arts plastiques, et s’écarte d’ailleurs radicalement du surréalisme. Il se rend célèbre notamment par des « peintures-mots », dont les nombreux « logogrammes » de Dotremont. En 1952, André Blavier crée à Verviers la revue « Temps mêlés ». L’année suivante, c’est « Phantomas », dont l’animateur principal est Théodore Koenig. Le n° 11 (décembre 1971) comportera un important supplément intitulé « La Belgique sauvage », sorte de panorama de tout ce qui, dans l’après-guerre, s’érige en refus de la culture officielle : ainsi la revue « Daily-Bûl », fondée en 1957 par André Balthazar. Pour diverses, persévérantes et désintéressées qu’elles oient, il faut reconnaître que les initiatives de ce genre ne donnent pas lieu à des œuvres importantes. Elles sont dominées de très loin par le personnage d’Henri Michaux qui, vivant en reclus, publie dans ces années certains de ses plus beaux textes, aux titres significatifs : « L’espace de dedans » (1944), « Ailleurs » (1948), « Face aux verrous » (1954), « L’infini turbulent » (1957). Admiré de beaucoup, Michaux n’est imité par personne ; et s’il est considéré avec René Char et Francis Ponge comme l’un des plus grands « poètes » français, c’est en solitaire qu’il poursuit son parcours exigeant. D’une étonnante lucidité, il évite avec une sûreté miraculeuse tous les pièges habituels de la littérature et de la pensée, en explorant jusqu’à l’extrême limite du possible les pouvoirs et les frontières de l’esprit humain, fût-ce dans l’expérience de la drogue. Moins ésotériques sont les œuvres de Louis Scutenaire (« Les degrés », 1945 ; « Les vacances d’un enfant », 1947) ; de Christian Dotremont (« La pierre et l’oreillers », 1955) ; d’Achille Chavée (« Entre puce et tigre », 1955), etc. Elles ont, entre autres, l’intérêt de préserver un « contre-pouvoir » dans la sage Belgique littéraire de l’époque. Histoire de la littérature belge I. 1830-1880 : Le romantisme embourgeoisé II. 1880-1914 : Un bref âge d’or. III. 1914-1940 : Avant-gardes et inquiétude IV. 1940-1960 : Une littérature sans histoire V. 1960-1985 : Entre hier et demain
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1. Le choc de la guerre

Le 4 août 1914, les Allemands envahissent la Belgique pour atteindre plus sûrement la France. Ils ne réussiront jamais à forcer la capitulation de l’armée belge, qui tient quatre longues années dans les tranchées de l’Yser. Dès la libération, la reconstruction du pays recommence, inaugurant paradoxalement une décennie de prospérité économique (les « années folles ») que vient interrompre la crise mondiale de 1929. La réduction de l’activité industrielle engendre alors un chômage qui s’accroît de façon inquiétante jusqu’en 1934. C’est l’année suivante seulement que l’économie du pays commence à se redresser, ce que symbolise l’Exposition de Bruxelles de 1935. Entre-temps, l’Europe assiste impuissante à la montée des fascismes : l’Allemagne quitte la Société des Nations en 1933, la Belgique elle-même connaît l’inquiétant succès d’un Léon Degrelle. Redoutée ou déniée, l’approche d’une nouvelle guerre est de plus en plus inéluctable.
La Belgique de l’entre-deux guerres se retrouve devant plusieurs problèmes non résolus en 1914. Le suffrage universel sans restriction (sauf pour les femmes) est instauré en 1919. Grâce à une égalité politique enfin complète, les socialistes envoient à la Chambre de nombreux députés, et participent à plusieurs gouvernements, ce qui permet d’améliorer considérablement le sort du prolétariat. Quant à la question linguistique, elle entre dans une phase décisive, grâce à la majorité flamande du Parlement : ainsi la flamandisation de l’université de Gand est-elle votée en 1930.

Sur le plan culturel, le choc moral provoqué par la guerre ébranle les modèles et les convictions qui dominaient l’avant-guerre. Deux phénomènes se sont produits durant le conflit : le pacifisme internationaliste (avec en France Romain Rolland, René Arcos, etc. Et en Belgique Clément Pansaers, Frans Masereel, etc.) qui contrarie le patriotisme officiel ; et surtout le communisme, victorieux en Russie avec la Révolution d’Octobre 1917. C’est pourquoi, de 1918 à 1939, deux grands tendances intellectuelles dominent :

-le rejet du monde d’avant-guerre et de ses valeurs, puisque c’est lui qui a « produit » le conflit et son cortège d’horreurs. La volonté d’instaurer une culture nouvelle prend deux directions distinctes, qui parfois se combinent entre elles :
a) esthétique (modernisme et surréalisme inspirent des formes radicalement neuves) ;
b) b) idéologique et politique (développement de la littérature engagée, du courant prolétarien).
-la reprise de formules « traditionnelles » (surtout dans le roman), mais au service de thèmes qui manifestent une profonde inquiétude quant à l’homme, à son identité, à son avenir : hantise de l’enfance, expérience de la folie, etc.


2. Esprit Dada et modernisme

De décembre 1917 à mai 1918 (soit encore en pleine guerre), à La Hulpe, Clément Pansaers édite un mensuel appelé « Résurrection », à teneur à la fois expressionniste, antimilitariste et internationaliste. On y trouve mêlés des textes d’écrivains allemands, belges et français, une étude de Pansaers sur « la littérature jeune allemande », etc. Après le n° 6, l’occupant interdit d’ailleurs la revue, tandis qu’à l’Armistice, son animateur est inquiété par des compatriotes zélés. Bien que son audience soit restée très limitée, « Résurrection » inaugure en Belgique la profonde mutation littéraire et artistique des années 20. Dès 1919, Pansaers écrit à Tristan Tzara pour lu signifier son adhésion au mouvement Dada.

La guerre finie, se développe à Anvers une intense activité intellectuelle qui se concrétise en 1920 par la naissance des revues « Lumière » (Roger Avermaete) et surtout « Ca ira » (sous l’impulsion de Paul Neuhuys). Sous ce titre « révolutionnaire » s’affaire une avant-garde quelque peu disparate, unie davantage par ce qu’elle rejette que par ce qu’elle poursuit. Le n° 16 (novembre 1921) est resté le plus célèbre : mené par Pansaers, intitulé « Dada - Sa naissance -sa Vie – sa mort », il fait le bilan du mouvement. « A plusieurs dadaïstes manquait certainement un critérium clair et net. Ne sachant pas très bien ce qu’ils voulaient, ils étaient entraînés dans le courant, qui essaya de rétablir l’ancien équilibre de 1914. Ils proclamaient la négation et passant à l’affirmation pour eux-mêmes, ils le faisaient à la remorque de Gide ou vaguement de Stéphane Mallarmé. Dada n’était plus, en dernière analyse, que Tam-Tam-Réclame » (p. 15).
Au même moment, Franz Hellens lance à Bruxelles les « Signaux de France et de Belgique », qui en 1925 prend le titre célèbre « Le Disque vert ». De tendance moins subversive que les prédécesseurs, ce périodique d’un excellent niveau se montre attentif à des phénomènes typiquement modernes, consacrant par exemple des numéros spéciaux à Charlot, à Freud, au suicide. Il constitue d’autre part un important trait d’union entre la France et la Belgique (on y trouve les noms d’André Malraux, de Jean Paulhan, de Jean Cocteau, de Blaise Cendrars, etc.), activant ainsi les indispensables échanges entre écrivains également soucieux de renouvellement. En 1923, Michaux en devient co-directeur.
Plusieurs autres publication littéraires et/ou artistiques voient le jour en cette période, lui assurant un dynamisme qui rappelle –le contenu excepté- celui des années 1880-1890. Toujours en 1921, Paul Vanderborght lance « La Lanterne sourde ». De 1922 à 1929, les frères Bourgeois dirigent avec Pierre-Louis Flouquet « 7 Arts », d’inspiration constructiviste, mais dépourvu de toute volonté d’engagement. Son titre le suggère, la revue milite seulement pour l’interpénétration des différentes pratiques artistiques et littéraires, et défend une conception de la poésie qui allie la rigueur et la sensibilité.
Bien entendu, les revues ne sont pas les seules en ces années 20 à proclamer le désir de renouveau né de la guerre. Il y a des récits provocants de Clément Pansaers « Pan Pan au Cul Nu du Nègre » (1920), « Bar Nicanor » et « Apologie de la paresse » (1921), le recueil « Salopes » et les collages de Paul Jostens, fortement marqué par le dadaïsme. Il y a d’autre part une série de plaquettes poétiques qui ne relèvent pas d’un courant particulier, mais témoignent d’une volonté commune de modernité –et qui, pour ce motif, peuvent se regrouper sous le terme générique de « Modernisme ». Ainsi « Le canari et la cerise » (1921° et « Le Zèbre handicapé » (1923) de Paul Neuhuys. « Des fragments du monde vivement colorés s’y trouvent (…) évoqués au gré de la fantaisie de l’écrivain, de même que des personnages aimés ou moqués, ou encore des bribes qui semblent toujours prêtes à dériver on ne sait quel inattendu » (Paul Emond) ». Plus classiques de facture, les poèmes de Norge ou d’Odilon-Jean Perier reflètent bien l’esprit du temps : poursuite vaine d’un idéal de pureté, rejet de ce qui est vil, étriqué, hypocrite. Mais là où Périer chante le décor citadin, avec ses toits et sa luie (« Notre Mère la ville », Norge évoque un désir d’évasion et de vérité inextinguible (27 poèmes incertains », 1923 ; « Plusieurs Malentendus », 1926.
Autre recueil caractéristique de l’époque : « Jazz-band », de Robert Goffin (1922), où perce nettement l’influence d’Apollinaire, de Cendrars.

Je me souvins jadis de chants d’église
Et ce soir j’écoute le jazz-band
Qui est le plus beau Te Deum du monde
Des nègres hurlent de tous leurs instruments
Et le jazz-drummer derrière son tambour
Est simple ainsi que Diogène.

Sans doute beaucoup d’autres titres pourraient-ils encore être cités, tels « La Courbe ardente », de René Verboom (1922). Il en est au moins un dont il faut souligner l’importance, notamment parce qu’il inaugure une carrière littéraire exceptionnelle : « Les rêves et la jambe », d’Henri Michaux (1923). Beaucoup des œuvres que nous avons qualifiées de « modernistes », il faut le souligner, sont éditées par « Ca Ira » ou « Le Disque vert », qui ne se contentent pas d’être des revues, mais construisent des foyers d’intense activité, où les rencontres et les discussions contribuent à former ce qui a manqué si souvent en Belgique : un milieu littéraire.



3. A l’enseigne du surréalisme

C’est dans le mouvement surréaliste que va, comme en France, se manifester de la manière la plus « organisée » le rejet de la culture et de l’esthétique traditionnelles. Il apporte sur la scène artistique et littéraire une cohérence théorique, une « logique » que les autres tendances novatrices, plus anarchiques, ne possèdent pas ou ne souhaitent pas. En 1919, André Breton, Louis Aragon et Philippe Soupault créent la revue « Littérature » où paraît le premier texte surréaliste, « Les Champs magnétiques ». Quant à la Belgique, il faut mettre en évidence une œuvre de Frans Hellens qui paraît en 1921 : « Mélusine ».

Sans être véritablement surréaliste, ce roman surprenant (seul antécédent peut-être qu’on puisse lui donner : « Impressions d’Afrique », publié en 1910 par Raymond Roussel) introduit dans le récit des éléments prémonitoires : le discontinu, la prédominance du rêve, l’image incongrue. Ainsi le tableau célèbre :

Après quelques heures de marche, nous aperçûmes une chose inattendue dans le vide accoutumé du désert. Devant nous se dressait une imposante cathédrale à deux tours carrées, sombres, presque noires. de loin, on pouvait la croire toute entière en bronze massif. Les rayons du soleil africain, avant de disparaître, embrasèrent un moment l’édifice.

Il faut attendre 1924-1925 pour qu’apparaissent les premières (et discrètes) manifestations surréalistes : une série de tracts intitulés « Correspondance », œuvre conjointe de Paul Nougé, de Camille Goemans et de Marcel Lecomte. Ce trio bruxellois est dominé par la forte personnalité de Nougé, communiste de la première heure, ami de René Magritte, esprit d’une rigueur et d’une profondeur remarquables, et dont le style à la fois lapidaire et légèrement énigmatique donne à ses textes polémiques un intérêt littéraire quasi supérieur à ses autres écrits.

Regarder jouer aux échecs, à la balle, aux sept arts nous amuse quelque peu, mais l’avènement d’un art nouveau ne nous préoccupe guère.
L’art est démobilisé par ailleurs, il s’agit de vivre. Plutôt la vie, dit la voix d’en face.
Nous poursuivions notre promenade, au passage délivrant de nos propres pièges quelques différences.
(« Correspondance », 22 novembre 1924).

Dispersés dans des publications confidentielles et devenus introuvables, les textes de P. Nougé sont restés longtemps inaccessibles. Grâce à Marcel Marien, ils ont été rassemblés et publiés, principalement dans deux volumes intitulés « L’expérience continue » et « Histoire de ne pas rire », où se traduisent les grandes préoccupations de l’écrivain : volonté de l’effacement de l’auteur, attention extrêmement perspicace au langage et à ses pouvoirs, refus de faire œuvre de « littérature », goût pour les aphorismes et les jeux de mots.
De telles options le montrent, les surréalistes bruxellois gardent leurs distances à l’égard de leurs homologues parisiens. Jamais ils n’adopteront les dogmes « bretonniens » de l’écriture automatique ou des hasards objectifs. Ainsi Camille Goemans, dont le recueil « Périples » paraît au Disque Vert en 1924, « La Lecture élémentaire » en 1929, etc.

Paysage fuyant
mobile comme l’eau
un arbre sous un arbre a fait un bond d’écume
les feuilles ont découvert les barques
et l’abîme l’abîme.
(La lecture élémentaire ».

Ainsi encore Marcel Lecteur, écrivain plus marginal qui ne se considère pas vraiment comme surréaliste, et dont les récits insolites en effet ne relèvent pas de cette école : « Applications » (1925), « L’homme au complet gris clair » (1931, « Les minutes insolites » (1936), « Le vertige du réel » (1936). Dans toutes ces nouvelles se joue un scénario privilégié : à force d’une attention extrêmement minutieuse aux détails les plus infimes de son environnement, le héros en arrive à découvrir une face cachée de la réalité ordinaire et bascule irrésistiblement dans cet « autre monde ».

C’est en 1932, au moment où des grèves violentes agitent la région de Mons et de Charleroi, que se constitue à La Louvière un deuxième foyer surréaliste : le groupe « Rupture », mené par Achille Chavée, et dont l’engagement politique est le souci principal. Il connaît en 1935 une année particulièrement féconde : premier recueil d’Achille Chavée (« Pour cause déterminée ), premier (et unique) numéro de la revue « Mauvais temps », où l’on trouve parmi d’autres les noms d’André Lorent, De Fernand Dumont, de Constant Malva. L’année suivante, Chavée s’engage dans les Brigades Rouges Internationales, tandis que deux recueils de lui paraissent aux éditions « Rupture » : « Le Cendrier de chair » et « Une fois pour toutes » (1937). Bien que moins connu, F. Dumont reste l’écrivain le plus attachant du surréalisme hennuyer, avec notamment « La région du cœur » (ensemble de tris contes paru en 1939). Il est en tous cas celui qui a le mieux assimilé et appliqué le « programme » littéraire défini par Breton, sans abdiquer toutefois sa sensibilité personnelle.


4. L’engagement de gauche

On l’a vu, l’engagement politique préoccupe beaucoup des écrivains qui se rattachent au dadaïsme, au modernisme et au surréalisme; pour être complet, il faut signaler dans les années 30 un certain nombre de groupes, de revues et d’œuvres qui, sans s’intégrer à l’un des courants précités, témoignent de l’aspiration à une littérature engagée, d’inspiration prolétarienne. C’est le cas pour la revue « Prospections », fondée en 1929 par Charles Plisnier et Albert Ayguesparse ; pour le « Front Littéraire de Gauche », instauré à Bruxelles le 24 juin 1934, où figurent les mêmes, Constant Malva, etc. Bien que relativement éphémères, ces créations manifestent une inquiétude partagée, qui sans doute doit être mise en relation avec la montée du fascisme dans l’Europe de l’époque.
Les œuvres les plus durables de ce courant sont sans conteste les romans de Charles Plisnier. Et d’abord « Mariages » (1936), tableau d’une société bourgeoise où la loi du profit aboutit à écraser les aspirations profondes de l’individu. Maus aussi « Faux passeports » (1937, recueil de nouvelles où sont évoquées diverses figures de révolutionnaires, et pour lequel la presse est encore plus élogieuse que pour « Mariages ». Plisnier reçoit à cette occasion le prix Goncourt.

Dans le même ordre de préoccupations, mais avec beaucoup moins de netteté idéologique, «Ma nuit au jour le jour », de Constant Malva (1938). Saisissant dans sa simplicité, ce « journal » décrit le travail au fond de la mine –accompli dans des conditions telles que, même dépeintes sans acrimonie particulière, elles constituent une sévère dénonciation de l’exploitation capitaliste.

En politique, parut en 1933 l'important ouvrage de Henri de Man "L'idée socialiste", un exposé sur la philosophie de l'histoire et du socialisme.



5. L’avant-garde dans l’isolement

De même qu’ Emile Verhaeren fut un « inclassable » pour son époque, l’entre-deux guerres voit s’accomplir une œuvre qui ne peut être rattachée à aucune autre : celle d’Henri Michaux. Ecrivain d’une originalité irréductible, comme en témoignent « Fable des origines » (1923), et surtout les premiers grands recueils édités à Paris : « Qui je fus » (1927), « Ecuador » (1929), « Mes propriétés » (1929), « Un barbare en Asie » (1933).

Sous-titré « Journal de voyage », « Ecuador » témoigne tout particulièrement des choix qui caractérisent, dès ce moment, le travail de Michaux : une exigence d’absolu, poursuivie au travers des aventures les plus risquées (en l’occurrence, une épuisante traversée de l’Amérique du Sud, des Andes à l’embouchure de l’Amazone) ; un mépris pour l’indigente « réalité » des choses, à quoi le narrateur préfère les pouvoirs mal explorés de l’univers mental ; l’image inquiétante du corps morcelé ; la diversité des registres stylistiques, qui alternent dans le texte, le poétique prenant le relais du narratif.

Ce n’est qu’un petit trou dans ma poitrine,
Mais il y souffle un vent terrible,
Dans le trou il y a haine (toujours), effroi aussi et impuissance,
Il y a impuissance et le vent en est dense,
Fort comme les tourbillons.



6. Le populisme et alentour

Le populisme, qui cherche à décrire de façon réaliste la vie quotidienne des gens du peuple, est un courant littéraire et artistique sans frontières très nettes. Pour nous en tenir à la Belgique, il est certain qu’il a partie liée avec le régionalisme et avec la littérature prolétarienne, auquel on l’assimile quelquefois. Ce qui caractérise les récits populistes, c’est bien entendu l’évocation des humbles et même de la misère (son expression extrême : le « misérabilisme »), mais en l’absence de tout réquisitoire, de toute revendication. Là où le courant prolétarien implique l’insertion dans un combat essentiellement collectif, le populisme n’envisage que des destinées individuelles, et se complaît souvent dans un fatalisme qu’éclairent quelquefois l’une ou l’autre lueur d’espoir.
En premier lieu, il faut citer les livres attachants de Neel Doff, romancière dont l’enfance s’est déroulée à Amsterdam dans une misère noire ; dès avant la guerre, elle l’avait racontée dans « Jours de famine et de détresse » (1911). « Keetje » paraît en 1919, « Keetje trottin » en 1921- sans doute ses meilleures œuvres, scandées par les images de la faim, de la prostitution, de la cruelle dureté des nantis à l’égard des miséreux, mais aussi par une indomptable confiance dans la vie. Paru en 1926, « Campine » évoque la période où, ayant trouvé l’aisance, elle vient en aide aux frustes paysans d’une Campine arriérée.

Bien que le ton y soit plus caustique et l’univers plus égocentrique, ce sont un peu les mêmes thèmes que l’on découvre dans deux romans d’André Baillon : « Histoire d’une Marie » (1921) et « En sabots » (1922). Largement autobiographiques, ces deux récits évoquent la vie de la prostituée un peu naïve mais généreuse que Baillon épouse en 1902 ; puis leur existence campagnarde en Campine, où l’écrivain s’était passagèrement essayé à l’élevage des poules. Ce qui retient particulièrement l’attention, c’est le mélange d’extrême simplicité et d’humour parfois grinçant avec lesquels sont relatés les péripéties les plus quotidiennes, comme si l’auteur se tenait constamment à distance de sa propre histoire.

Plus dur est « La Bêtise », de Constant Burniaux (1925), où sont mis en scène avec un vérisme quelque peu expressionniste les enfants des quartiers misérables d’une grande ville –souvenir de l’époque où l’écrivain était instituteur dans les Marolles bruxelloises. On retrouve dans « Une petite vie » (1929) l’alternance imprévisible du narrateur entre une ironie cruelle et une compassion attendrie pour les déshérités, dont tout l’universel moral se ramène en une sentimentalité « bête ».

Mais le monde de la ville (le côté pauvre et âpre de la ville), s’il est en effet le thème préféré des romans populistes, cède parfois la place à celui du travail manuel. Témoin « Le village gris » de Jean Tousseul (1927), croquis de la vie campagnarde au pays des carrières, avec ses bonheurs et ses petits drames, mais qui frôle souvent la sensiblerie. Ce défaut est absent des deux livres de Constant Malva « Histoire de ma mère et de mon oncle Fernand » (1932), et « Borins » (1935), témoignages d’un ton sobre et d’autant plus saisissant sur les conditions d’existence dans le Borinage.

Beaucoup d’autres titres pourraient trouver place dans cette rubrique. Mais il faut bien reconnaître que, comme pour le régionalisme, il s’agit d’un genre dont les potentialités littéraires ne sont pas renouvelables à l’infini. Et qui, lui aussi, offre une fâcheuse propension au pitoyable et au larmoyant. Comme les chansons de la même eau, les récits populistes se contentent souvent d’émouvoir à peu de frais, et seules méritent d’être retenues les œuvres qui comportent autre chose que des clichés factices. A cet égard, il faut mentionner les premiers romans de Georges Simenon, tels « Pietr-le-letton » (1929, première apparitions du commissaire Maigret, ou « Le testament Donadieu » (1936). Certes, l’intrigue est ici pour l’essentiel de nature « policière ». Mais les décors et les personnages de Simenon sont le plus souvent tirés des quartiers et des milieux populaires imprégnés de grisaille et de malchance.

En 1933, Robert Vivier publie « Folle qui s’ennuie », où il chante la vie modeste et tranquille des petites gens, mais sans atteindre la force des romans de Marie Gevers « La ligne de vie » (1937) et « Paix sur les champs » (1941. Ces récits dépeignent avec finesse et exactitude la fruste existence des paysans campinois au début du siècle, avec leur âpreté au travail et au gains, les mœurs brutales sinon primitives, l’importance des superstitions ; mais aussi, en dépit des obstacles, la victoire de l’amour et de la vie sur le passé maudit.


7. Naissance d’un théâtre

L’entre-deux guerres est aussi une période qui voit apparaître en Belgique un théâtre nouveau. Au début des années 20, pourtant, la situation n’est guère propice : divertissement mondain réservé à la bourgeoisie aisée d’une part, salles subventionnées pour les pièces à vocation « littéraire » d’autre part. Ce divorce se double d’un problème de création : les œuvres symbolistes d’un Maurice Maeterlinck sont déjà loin, le renouvellement de l’imaginaire et de l’écriture dramatiques paraît malaisé.

C’est dans cette ambiance que surgissent deux des plus grands dramaturges belges : Fernand Cromelynck et Michel de Ghelderode. Le premier se fait connaître avec « Le cocu magnifique », farce grinçante créée à Paris en 1920 : torturé par la jalousie, le héros préfère tout plutôt que l’incertitude, et offre sa femme à qui la veut, ce qui bien entendu a pour effet d’accroître son désespoir. Viendront ensuite « Les amants puérils » (créé en 1921), « Tripes d’or » (1925), « Une femme qu’a le cœur trop petit » (1934), etc. Ce qui caractérise le théâtre de Crommelynck, outre un sens aigu de la scène et du dialogue qui lui donne une vivacité hors-pair, c’est le mélange intime de comique et de gravité : les ressorts les plus secrets de l’âme humaine s’y révèlent d’une façon d’autant plus frappante au « sérieux » encombrant du drame psychologique –ce qui justifie la comparaison souvent faite avec Molière.

Tout autre est l’atmosphère qui se dégage des pièces de Michel De Ghelderode, dont les premières « grandes » apparaissent à la fin des années 20 : « Escurial » (publié en 1928, créé en 1929), « Barabbas » (créé en 1929, publié en 1931). S’y trouvent déjà les caractères spécifiques de l’univers ghelderodien : irréalisme carnavalesque, figures grotesques ou masquées qui sont autant de « types » et non de « personnages », présence constante de la mort allié à la bouffonnerie, mise en relief des instincts les plus élémentaires. La démesure est ici plus accentuée encore que chez Crommelynck, et rappelle quelquefois la farce moyenâgeuse. La faconde s’accroît encore dans ces chefs-d’œuvre que sont « Sire Halewyn » (1934), « Pantagleize » (1934), « La ballade du grand macabre » (1934), « Magie rouge » (1935), pièces qui feront scandale à Paris après 1945.

D’autres dramaturges, bien que d’une puissance et d’une originalité moindres, méritent d’être mentionnés : Henri Soumagne, avec notamment « L’autre Messie » (1924) et « Bas-Noyard », pièces à coloration étonnamment expressionniste. Et Herman Closson, dont le « Godefroid de Bouillon » (1933), au-delà de l’argument « historique, s’attache à dévoiler les motivations les plus secrètes des personnages.


8. A la recherche du « moi »

Cette période littéraire se constitue aussi, et à un titre nullement accessoire, d’une série de romans « psychologiques » : récits à base le plus souvent autobiographique, où le narrateur se livre à une difficile investigation autour de son « moi », et plus généralement à une quête de l’identité personnelle. De facture généralement plus traditionnelle, ces œuvres insistent notamment sur le rôle primordial et subconscient de l’enfance dans la formation de la personnalité, explicitant avec plus ou moins de netteté ce que les psychologues appellent le « roman familial ».

A cette tendance se rattachent plusieurs romans de Franz Hellens, surtout « Le Naïf » (1926), « Frédéric » (1935), « Les filles du désir » (1930). Ils manifestent plusieurs constantes caractéristiques de l’écrivain : la volonté de reconstituer les peurs, les rêveries, les fantasmes dont se nourrit et se construit l’imaginaire enfantin ; l’importance donnée à l’image (bienveillante ou non) de la mère, qu’il s’agira de retrouver en d’autres femmes, ; l’élargissement de la « réalité » pure et simple par le rêve, qui ouvre à la vie mentale son territoire illimité, à la fois exaltant et inquiétant.

Une place un peu latérale doit être faite à certaines œuvres d’André Baillon. Non tant aux écrits franchement autobiographiques de la fin de sa vie, comme « Le neveu de Mademoiselle Autorité » (1930) ou « Roseau » (1932), où la relation anecdotique nuit souvent au drame de l’aventure intérieure. Mais surtout aux œuvres qu’on pourrait dire « de la folie » : « Un homme si simple » (1925), « Délires » (1927), « Le perce-oreille du Luxembourg » (1928) : ici se révèle de la façon la plus nue l’intransigeance névrotique d’un héros pour qui le simple fait de vivre constitue une épreuve quasi insurmontable, et dont la seule défense réside dans cet humour grinçant qu’il dirige autant vers lui-même que vers on entourage.

Figure un peu comparable, Jean de Bosschère publie « Marthe et l’enragé » en 1927, « Satan l’Obscur » en 1933 : thèmes de l’adolescence révoltée dans une petite ville de province, du rejet dont souffre la jeunes infirme, de l’individualisme forcené qui répugne à toute forme d’hypocrisie sociale… Certes, il n’y a rien d’aussi amer dans « Madame Orpha », publié par Marie Gevers en 1933. Mais ce roman n’est pas aussi innocent qu’on le croit généralement. L’idylle entre Orpha (par ailleurs épouse d’un respectable fonctionnaire) et le jardinier Louis est vue par les yeux d’une fillette au seuil de l’adolescence : de par la personnalité du témoin, cette aventure banale est revêtue d’une dimension discrètement initiatique, la découverte par l’enfant de la réalité terrible et douce de la passion amoureuse.


Histoire de la littérature belge

I. 1830-1880 : Le romantisme embourgeoisé

II. 1880-1914 : Un bref âge d’or.

III. 1914-1940 : Avant-gardes et inquiétude

IV. 1940-1960 : Une littérature sans histoire

V. 1960-1985 : Entre hier et demain

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Histoire de la littérature belge

II. 1880-1914 : Un bref âge d’or.


1. La Belgique puissance mondiale.


Découvertes scientifiques, progrès du machinisme, développement industriel de la Wallonie à partir de 1890 entraînent un essor tel que, à la fin du siècle, la Belgique devient l’une des premières puissances économiques du monde. Sous l’impulsion de Léopold II, les Belges construisent des routes, des canaux, des installations portuaires, sans compter des chemins de fer en Chine et le métro du Caire. Il y a aussi l’exploration et la colonisation progressives du Congo. En 1885, l’Acte général de Berlin reconnaît le roi pour souverain-propriétaire du bassin congolais, promu état indépendant et neutre. S’ensuit la lutte anti-esclavagiste, l’exploitation des richesses naturelles, l’évangélisation, l’action sanitaire. C’est en 1908 que le Parlement accepte le transfert de la colonie à la Belgique.

Cependant, la prospérité masque une misère encore considérable, et la lutte des opprimés se développe. En 1885, plusieurs associations ouvrières se groupent en un Parti Ouvrier Belge, dont l’influence ira grandissante : entre 1886 et 1914, toute une législation sociale est à peu près créée, pour réglementer les conditions de travail et la protection des travailleurs. En 1893 est instauré le suffrage universel « plural ». par ailleurs, le mouvement flamand se développe. En 1898, le flamand devient langue officielle de l’Etat belge ; en 1910, une pétition circule pour la flamandisation de l’université de Gand ; et en 1912, Jules Destrée peut adresser au Roi sa célèbre lettre : « Sire, il n’y a pas de Belges »…
Il y eut cependant un "art social" bien réel avec la création de la Section d’Art du Parti Ouvrier Belge (POB) (Voir: Aperçu des thèses de Paul Aron développées dans son livre Les Écrivains belges et le socialisme (1880-1913). L’expérience de l’art social : d’Edmond Picard à Émile Verhaeren)

Enfin, devant les menaces venues de la France, mais surtout de l’Empire allemand, la militarisation du pays s’accentue : instauration du service militaire personnel en 1909, au moment où Albert Ier monte sur le trône ; en 1913, service militaire obligatoire pour tous les hommes âgés de 20 ans.

Dans le domaine artistique, c’est une période non seulement de grande activité, mais de renouvellement profond, notamment en architecture et en peinture. Certes, l’année 1883 voit s’achever le prétentieux Palais de Justice de Bruxelles (Joseph Poelaert). Mais un courant nouveau se développe à partir de 1890 : le « Style 1900 », dit aussi "Art Nouveau », représenté par des architectes audacieux comme Victor Hankar, Henry Van De Velde, et surtout Victor Horta qui construit à Bruxelles la Maison du Peuple. Notons aussi des sculpteurs de talent comme Jef Lambeaux, mais plus encore Constantin Meunier dont l’œuvre puissante glorifie le travail manuel (« Le Puddleur », 1886). Quant à la peinture, elle rompt définitivement avec les formules éculées pour se lancer avec bonheur dans des directions nouvelles :

-l’impressionnisme d’un Théo Van Rysselberghe, qui adopte une lumineuse technique pointilliste ;

-l’univers symboliste, dont le meilleur représentant reste Fernand Khnopff (« Le silence », 1890), mais où s’illustrent aussi William Degouve De Nuncques, Jean Delville, Léon Frédéric, Xavier Mellery, Constant Montald.

-l’expressionnisme, annoncé par les œuvres profondément originales d’un Léon Spilliaert ou d’un James Ensor (« Entrée du Christ à Bruxelles », 1888), et qui trouvent un accomplissement notoire dans la première « école de Laethem-Saint-Martin », avec Jacob Smits, Karel Van De Woestijne, Georges Minne, etc. Le public lui-même s’intéresse davantage à l’art, grâce entre-autres à des expositions qu’organisent des amateurs comme le « cercle des XX », fondé en 1883, et qui deviendra en 1894 « La Libre Esthétique », favorisant de nombreux échanges avec la France, et contribuant à la découverte de l’impressionnisme en Belgique.


2. Le Naturalisme

Bien qu’il ne constitue pas en Belgique un mouvement littéraire de première grandeur, le naturalisme y inspire plusieurs œuvres durables. Dès avant 1880, la misère du prolétariat et les luttes sociales intéressent les artistes. Surtout, les thèses d’Emile Zola (« L’Assommoir » paraît en 1877) et son « Ecole de Médan » apportent à l’ « art social » les assises théoriques qui lui manquaient : influence de l’hérédité et du milieu, prééminences des instincts, déterminisme des destinées humaines, exigence de vérisme dans la description.
En 1880 paraît dans « L’Europe » un feuilleton intitulé « Un Mâle » et signé Camille Lemonnier, histoire des amours libres entre le braconnier Cachaprès et une jeune fermière nommée Germaine. Le scandale qu’il déclenche réveille l’indolence coutumière du public belge en matière de littérature, tandis qu’à Paris le livre (paru en 1881) suscite l’intérêt d’Alphonse Daudet, de Joris-Karl Huysmans. C’est le début du succès –et d’une longue série de romans, parmi lesquels « L’Hystérique » (1885), « Happe-Chair » (1886), « Au cœur frais de la forêt » (1900), « Claudine Lamour » (1893).

L’œuvre abondante de Lemonnier est certes inégale, sa puissance d’évocation et l’audace de certaines scènes étant souvent affaiblies par un style ampoulé, un vocabulaire exagérément recherché. Son retentissement est pourtant considérable. En Belgique, l’écrivain est considéré comme le chef de file du renouveau littéraire, et déclaré « Maréchal des Lettres » lors d’un banquet organisé en son honneur en 1883. Il a d’ailleurs à subir les vexations de la Justice, sous prétexte d’ « outrage aux bonnes mœurs », une parti du public se montrant choquée par la crudité, sinon la violence de certaines pages.
Les autres manifestations du naturalisme en littérature ont moins d’ampleur. Il est néanmoins intéressant de noter les marques de ce courant dans les premiers recueils d’Emile Verhaeren (« Les Flamandes », 1883 ; et, dans une moindre mesure, « Les Moines », 1886), dont la sensualité et le prosaïsme lui valent à la fois le scandale et le succès.
Verhaeren est un broyeur de syntaxe, un forgeur de formules qui marquent, un cracheur de mots sonores qui disent l'écartèlement du monde, les massacres intérieurs, les paysages déchirés, les cervelles à la torture. Verhaeren de la "Trilogie noire", où s'inscrivent "Les Soirs", "La débâcle", "Les Flambeaux noirs". Verhaeren aussi des vents marins, des plaines mornes et des villages où les hommes dans leur métieur -meunier, cordier, fossoyeur, forgeron- grandissent aux dimensions du mythe.
D’autres écrivains, romanciers-conteurs, sont de stature moins imposante. On ne saurait oublier toutefois le nom de Georges Eekhoud, qui publie « Kees Doorik » en 1883, « Kermesses » en 1884, « La nouvelle Carthage » en 1888 : récits à caractère régionaliste mettant en scène des drames souvent violents, écrits avec un âpre réalisme.


3. Revues et débats d’idées.

Mars 1881 : l’avocat bruxellois Edmond Picard et son ami Octave Maus créent « L’Art Moderne », journal hebdomadaire de critique artistique (voir article: l'art moderne en Belgique"), musicale et littéraire. Militant socialiste, Picard souhaite une littérature « nationale », et engagée dans le combat politique et social. Ses thèses trouvent dans le public de nombreux échos favorables.

En décembre de la même année apparaît une autre revue, « La Jeune Belgique », dirigée par Max Waller, avec pour collaboration G. Eekhoud, J. Destrée, C. Lemonnier, Georges Rodenbach, E. Verhaeren, etc. Sa devise : « Soyons nous », c’est-à-dire oeuvrons en Belgique au développement d’une littérature originale. Quant au programme, il repose sur le principe parnassien de « l’Art pour l’Art », exclut toute préoccupation politique, se veut accueillant à l’égard de tous les genres, de toutes les écoles, y compris le naturalisme. La revue se montre surtout agressive à l’égard des Potvin et autres « retraités de la littérature »…

C’est en 1883 que débute entre les deux revues un polémique qui aura le mérite de secouer l’indifférence belge quant aux questions esthétiques. Tenant d’un « art social », Picard s’en prend à la doctrine de l’Art pour l’Art : elle a pour effet de couper les écrivains de la réalité historique contemporaine, et des les brider dans des problèmes de pure forme. Bien entendu, les « Jeune Belgique » contre-attaquent : la question d’une littérature « nationale » déclenche un débat passionné de plusieurs années.

Indifférent, lui aussi, àl’hypothèse d’un art spécifiquement belge, Albert Mockel lance en 1886 un nouveau périodique, « La Wallonie », qui sera principalement la tribune du symbolisme. C’est une voix de plus qui s’ajoute au concert, et un enjeu supplémentaire dans la polémique. En 1885, « La jeune Belgique » révèle au public belge « Les Chants de Maldoror », publie en 1887 un « Parnasse de la Jeune Belgique » où figurent plusieurs poètes de tendances symboliste, rend hommage à Verlaine en 1888… En dépit de quoi elle passe pour adversaire résolue des symbolistes, face à « L’Art Moderne » où Verhaeren, en 1887, loue la poésie de Stéphane Mallarmé.

De nombreuses autres revues surgissent à la même époque, en un foisonnement qui dénote un souffle nouveau, une volonté d’audace et d’indépendance qui auront peu d’équivalent dans l’histoire littéraire de la Belgique : « La Société Nouvelle », « Le Réveil », « La Nervie », « L’Art Jeune », « Le Coq Rouge », etc. Loin de s’enfermer dans un nationalisme étriqué, leurs collaborateurs nouent de nombreux liens avec la France. Suivant l’exemple de Max Waller, ils accueillent les textes d’écrivains français, publient eux-mêmes à Paris, se font reconnaître internationalement comme interlocuteurs et créateurs.

Par l’effervescence qu’elles suscitent, les revues littéraires de ces deux décennies instaurent en Belgique un débat peu habituel, contraignant le public et les autorités à reconnaître l’existence et l’importance de l’activité littéraire dans la vie du pays. « La Jeune Belgique » en tête, elles font naître des vocations littéraires, répandent le goût de l’art et des lettres, ébranlent les conformismes et les habitudes, attirent sur la Belgique l’attention de l’étranger. Elles contribuent donc à faire de cette période un moment privilégié de l’histoire littéraire belge, en léguant aux générations ultérieures quelques problèmes fondamentaux :

-est-il indispensable, souhaitable, impossible, nuisible de chercher à créer une littérature « nationale », douée de caractères spécifiques ?

-une donnée fondamentale de l’œuvre littéraire est sa langue. faut-il qu’elle reste parfaitement correcte, irréprochable ? Ou est-il important de se forger une langue originale, moins éloignée de la réalité locale ?

-l’art doit-il servir des causes qui lui sont extérieures ? Ou vaut-il mieux pour lui rester étranger à tout combat qui ne soit pas purement esthétique ?


4. Le Symbolisme


Dans « Les Poètes maudits » (1884), on sait que Paul Verlaine révèle entre autres Tristan Corbière et Arthur Rimbaud. C’est l’année suivante qu’apparaissent en Belgique les premiers échos de la nouvelle poésie française. De part et d’autre de la frontière, le mouvement dès lors ne fait que s’amplifier. Il faut noter toutefois que le symbolisme belge sera moins mallarméen que verlainien : la recherche de l’hermétisme (à ne pas confondre avec le sens du mystère) y tient moins de place que la musicalité du vers, la tonalité nostalgique, les thèmes du rêve et du souvenir. De plus, excepté Verhaeren, peu de ses citoyens usent d’une langue tourmentée, de néologismes ou de ruptures syntaxiques –ce qu’Albert Giraud appellera le « macaque flamboyant ».

Peut-être le premier recueil marqué par la sensibilité nouvelle est-il « Pierrot lunaire », d’Albert Giraud (1884) ; mais il reste encore fortement parnassien dans sa forme. Il faut attendre 1889 pour qu’apparaissent les premières œuvres pleinement symbolistes, dues à Maurice Maeterlinck : « Serres chaudes » d’abord, une poésie qui d’emblée donne le ton (sensibilité extrême, mélancolie, images obsédantes comme le lys, le paon, etc.).

J’entrevois d’immobiles chasses,
Sous le fouet bleu des souvenirs,
Et les chiens secrets des désirs,
Passent le long des pistes lasses.


Vient ensuite « La Princesse Maleine », drame teinté d’irréalisme de l’amour impossible entre Hjalmar et Maleine, dans une atmosphère crépusculaire où rode l’ombre de la mort. Cette pièce révèle Maeterlinck au public belge et étranger, grâce à un article très élogieux d’Octave Mirbeau dans « Le Figaro » d’août 1890 : la jeune œuvre est dite « admirable et pur chef-d’œuvre », « géniale », « supérieure en beauté à ce qu’il y a de plus beau dans Shakespeare »…
Suivent alors d’autres pièces : « L’intruse », « Les Aveugles » (1890), et surtout « Pelléas et Mélisande » (1892), sans doute l’œuvre la plus célèbre de Maeterlinck, qui sera mise en musique par Claude Debussy et par Gabriel Fauré. Reprenant le thème de « Tristan et Yseut », elle le transpose dans un climat de rêve, de fragilité, de fatalité. Elle illustre bien la conception « méditative » que Maeterlinck se fait du drame symboliste, et qu’il explicite dans « Le Trésor des Humbles » (1896) : « il m’est arrivé de croire qu’un vieillard assis dans son fauteuil, attendant simplement sous une lampe, vivait, en réalité, d’une vie plus profonde, plus humaine et plus générale que l’amant qui étrangle sa maîtresse, le capitaine qui remporte une victoire ou l’époux qui venge son honneur ». Cette vision est celle de la première période maeterlinckienne, laquelle prend fin avec le siècle et laisse place ensuite à un symbolisme moins contemplatif. « L’oiseau bleu » (1908) est l’œuvre la plus représentative de la seconde période, « féerie » selon le sous-titre, en tous cas fable poétique accessible à tous les âges.

On le constate ; l’imaginaire symboliste s’accommode mieux du théâtre et de la poésie que du roman. Une exception de taille, le célèbre roman de Georges Rodenbach « Bruges-la-Morte » (1892) : un veuf inconsolable tente de retrouver, en une jeune femme rencontrée par hasard, l’image et l’âme de la disparue. Le roman connaît à l’époque un retentissement considérable : le décor automnal de vieux quais, de mornes béguinages donne de Bruges une image mythique, celle de la ville morte qui lentement s’enfonce dans l’oubli.

La même année paraît « Dominical », premier recueil de l’Anversois Max Elskamp, qui donnera encore « Six chansons de pauvre homme » (1895), « Enluminures » (1898 », etc. Poésie touchante, faussement naïve, où se déploie une langue originale faite de tournures rares, d’ellipses, de formules insolites.

Et prime en joies, et tout béni
Gens de chez moi, voici Lundi :

Messes sonnant, cloches en tête,
Avec leurs voix qui disent fête,

Et le soleil après, et puis,
Ceux des outils tout beaux d’habits.

Dans sa vie comme dans ses livres qu’il illustrait de merveilleuses gravures naïves taillées par lui-, Elskamp se montre captivé par la tradition populaire et folklorique anversoise, la quotidienneté des artisans et des humbles, la spiritualité orientale. Tous ces éléments donnent à son œuvre une saveur reconnaissable entre toutes, douce, fraîche mais sans mièvrerie aucune. Elle lui assure dans le symbolisme belge une place unique, un peu comparable à celle de Verlaine du côté français.

Autre grand nom du symbolisme, Charles Van Lerberghe publie en 1898 « Entrevisions », poèmes en vers libres où l’influence de Maeterlinck s’avoue nettement. Puis c’est « La Chanson d’Eve » (1904), sorte re réécriture poétique de la Genèse en quatre parties (« Premières Paroles », La Tentation », La Faute », Le Crépuscule »), véritable chef-d’œuvre de la littérature symboliste : par la formulation sobre, pure de tout prosaïsme et de toute lourdeur, par les images lumineuses, la musicalité sans pompe ni maniérisme, et surtout le souffle spirituel qui traverse l’ensemble du livre. Car il ne s’agit pas d’un recueil de pièces autonomes, mais d’une sorte de légende merveilleuse faite d’une succession de petits tableaux, ce qui donne à « La Chanson d’Eve » une opportune mais discrète unité.
Bien d’autres œuvres, bien d’autres auteurs participent de près ou de loin au mouvement symboliste : « Mon cœur pleure d’autrefois » (Grégoire Le Roy, 1889), « Chantefable un peu naïve » (Albert Mockel, 1891), « La Solitude heureuse » (Fernand Severin, 1904), etc.

Quelle que soit leur valeur respective, elles témoignent toutes de l’importance de ce courant dans la Belgique de l’époque, et des mutations profondes qu’il provoque dans la définition même de la littérature, entre autres :

-rejet de la versification traditionnelle et adoption du vers libre, moins oratoire et moins pesant ;
-priorité de l’atmosphère sur l’anecdote ou la description ;
-importance du mystérieux, de l’allusif, du rêvé (qui a valu aux symbolistes le reproche de soumission aux modèles nordiques, de trahison envers la tradition classique française de la « clarté »).


5. Du symbolisme à l’expressionnisme


Une place doit être faite aux recueils d’Emile Verhaeren, difficilement classable dans l’une des rubriques précitées, et dont l’influence sera durable et forte en Belgique comme en dehors. Son premier recueil, « Les flamandes » (1883), forme une évocation exubérante qui, on l’a dit, doit être rapprochée du naturalisme notamment par la place qui y est faite aux instincts, à la recherche du plaisir physique. C’est ensuite une œuvre apparemment plus mystique, « Les Moines » (1886), où transparaît cependant le même goût des contrastes violents, des qualifications paroxystiques.
Après cette période, viennent trois recueil qui s’affranchissent définitivement de toute attache parnassienne, et qu’on a nommés quelquefois la « trilogie du désespoir » : « Les Soirs » (1887, « Les Débâcles » (1888), « Les Flambeaux noirs » (1890), œuvres marquées par l’angoisse et la folie, sans équivalent dans la poésie de l’époque. Par contre, c’est au symbolisme qu’on peut associer « Les Apparus dans mes chemins » (1891), recueil contemporain du mariage de l’auteur avec Marthe Massin, et où se déploie une confiance retrouvée dans la vie.

On regroupe fréquemment « Les Campagnes hallucinées » (1893), « Les Villages illusoires » (1895) et « Les Villes tentaculaires » (1895), comme relevant eux aussi de l’esthétique symboliste. Il faut ajouter que le premier et le deuxième de ces recueils ont également partie liée avec le régionalisme, en ce qu’ils montrent la campagne victime de la ville, alors que le troisième prend pour thème le monde ouvrier –et qu’on y trouve les germes de ce qu’on appellera plus tard l’expressionnisme. La confiance dans la modernité, la fascination de l’univers urbain s’expliciteront d’ailleurs dans des livres ultérieurs comme « Les Forces tumultueuses » (1902).

L’œuvre abondante de Verhaeren (il faudrait citer beaucoup d’autres titres) est à la fois constante et diverse. Constante par la force d’évocation, les formules percutantes, l’impression de force souvent rude qui se dégage du poème. Diverse en ce qu’elle reflète successivement, sans pour autant s’y inféoder, les principaux courants littéraires qui animent la période 1880-1914. Elle jouit, de par cette double qualité, d’un statut exceptionnel dans l’histoire de la littérature belge.


6. Essor du régionalisme


Le début du 20ème siècle est marqué, littérairement, par le développement d’un genre qui se prolongera bien au-delà de la guerre 14-18 : le récit régionaliste. Certes, celui-ci plonge ses racines dans le 19e siècle, chez les romanciers réalistes ou naturalistes, notamment dans des œuvres comme « Kermesses », de Georges Eekhoud. Mais entre 1900 et 1914, à l’heure où les autres courants s’essoufflent un tant soit peu, et où la « simplicité » défendue par Francis Jammes est relayée en Belgique par un Thomas Braun, la nostalgie du terroir devient un thème majeur. Il est certain que le développement industriel, avec la destruction progressive de paysages et de modes de vie traditionnels, a largement contribué au développement de ce courant.

Quoi qu’il en soit, c’est en 1900 que paraît « La Bruyère ardente », de Georges Virrès, suivie en 1904 par « Le pain noir » (Hubert Krains, et « Le cœur de François Remy » (Edmond Glesener). Plus tard viennent « Les Dix-Javelles » (Georges Garnir, 1910), « Le Maugré » (Maurice des Ombiaux, 1911), sans parler de Georges Rency, de Louis Delattre, etc.

En fait, aucun vrai chef-d’œuvre ne se détache de cette abondante production. La nostalgie d’un monde campagnard en voie de disparition, la peinture de mœurs frustes et de paysages ruraux, une sentimentalité souvent mièvre imposent au genre régionaliste des limites étroites, et en font une littérature qui manque singulièrement de puissance. Sans doute un public relativement important se satisfait-il de tels récits, qui le rassurent en confortant ses tendances les plus conservatrices. Ainsi le courant régionaliste révèle-t-il, en creux, l’inquiétude de toute une part de la population face à la transformation du pays, que l’industrialisation et ses séquelles accomplissent sous leurs yeux.


Histoire de la littérature belge

I. 1830-1880 : Le romantisme embourgeoisé

II. 1880-1914 : Un bref âge d’or.

III. 1914-1940 : Avant-gardes et inquiétude

IV. 1940-1960 : Une littérature sans histoire

V. 1960-1985 : Entre hier et demain

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Histoire de la littérature belge
I. 1830-1880 : Le romantisme embourgeoisé

1. La Belgique sous Léopold Ier (1831-1865)


Après Waterloo, et à l’instigation de l’Angleterre, les grandes puissances victorieuses de Bonaparte décident en 1814 d’unir la Belgique à la Hollande. Il s’agit d’opposer un rempart à l’impérialisme de la France, mais aussi aux idées révolutionnaires qui y ont cours. Les quinze ans de vie commune avec les Hollandais vont d’ailleurs apporter aux Belges une remarquable prospérité matérielle, de même qu’une réduction sensible de l’analphabétisme, Guillaume Ier s’appliquant à développer l’enseignement de l’Etat. (Dossiers: 1: Histoire de la Belgique avant l'indépendance 2: Histoire de Belgique à la Révolution de 1830 3: Le Congrès de Londres de 1830 pour régler la "Question belge"
4: Art et Nation dans la Belgique du début du XIXe siècle) 5: L'influence de la Nation sur la musique
6: Histoire de la révolution belge de 1830

Toutefois, l’association est fragile. Les Hollandais sont en majorité calvinistes, les Belges catholiques. En traitant la Belgique à certains égards comme un pays conquis, par exemple dans le domaine linguistique, Guillaume Ier suscite un mécontentement grandissant, qui conduit en 1830 à l’indépendance belge. Le document essentiel retraçant ces événements reste le monumental ouvrage de Louis Bertrand, "Histoire de la démocratie et du socialisme en Belgique depuis 1830"

Ce sera principalement les milieux de presse qui joueront un grand rôledans la fondation de l’Etat belge et la création d’une « opinion publique » nationale (1830-1860)


Sous le règne de Léopold Ier, de 1831 à 1865, priorité est donnée au renforcement de l’indépendance nationale. Marquée par l’habileté et la détermination, la politique extérieure du souverain permet d’écarter du jeune état les menaces annexionnistes françaises. Par contre, une grave crise économique sévit jusqu’en 1850, soulignée par une longue famine en Flandre. Entre-temps, après une décennie d’unionisme, l’antagonisme Libéraux-Catholiques se développe, particulièrement à propos de l’enseignement ; de même, le français ayant été choisi comme seule langue officielle, la question linguistique préoccupe plusieurs intellectuels flamands, tel l’Anversois Henri Conscience, dont le célèbre « Leeuw van Vlaanderen » paraît en 1838 ?
Dans le domaine des arts, la Belgique (voir: L'Art moderne en Belgique) naissante ne produit rien d’original. L’architecture est dominée par un néo-classicisme « raisonnable », qu’illustrent par exemple les Galeries Saint-Hubert à Bruxelles, achevées en 1847. Côté musique, c’est l’âge d’or du « bel canto », comme en témoigne le triomphe de la Malibran. Quant à la peinture, elle est marquée d’abord par un romantisme souvent théâtral et déclamatoire, dont émerge cependant le nom d’Antoine Wiertz (« La belle Rosine », 1847). Le réalisme s’installe à partir de 1851, sous l’influence de Gustave Courbet ; c’est ainsi que Jean-Baptiste Madou, Charles De Groux, Joseph Stevens choisissent des thèmes plus humbles et un style plus modeste.


Quant à la littérature, elle est également envahie, surtout jusqu’en 1850, par un romantisme édulcoré. L’influence de Victor Hugo, de Lamartine, le goût pour la « petite » histoire, puis l’admiration croissante pour Balzac donnent le ton. Par ailleurs, divers milieux et personnages souhaitent que le jeune royaume se dote sans tarder d’une littérature nationale. On demande que les œuvres prennent pour thème quelque aspect de la Belgique ou de son histoire, et l’on accueille avec une bienveillance souvent injustifiée les récits ou les vers d’allure patriotique.

Parallèlement, critiques et publicistes s’emploient à définir l’esprit belge, la mentalité spécifique de ce pays qu’ils refusent de considérer comme un simple accident de l’histoire européenne. Entre le monde latin et le monde germanique, il s’agit d’exprimer les caractères de l’ « âme belge », sorte d’identité culturelle intermédiaire. Mais la méfiance envers l’impérialisme français d’une part, l’engouement romantique d’autre part font que l’on incline davantage vers le « génie du Nord » que vers celui du Sud, que l’on se sent plus proche « de la rêverie allemande que de la vivacité française » (« Revue de Belgique », 1846).

La production littéraire, cependant, ne répond pas à de tels espoirs. La poésie, très abondante, est ampoulée et affectée, comme si elle n’avait retenu du romantisme que ses défauts. Les moins mauvais sont en premier lieu André Van Hasselt (dont « Les quatre Incarnations du Christ » ne paraîtront qu’en 1867), Théodore Weustenraad (« Le Remorqueur », 1840 ; « Le Haut-Fourneau », 1844), auxquels on peut joindre, à titre documentaire, les noms d’Edouard Wacken et de Charles Potvin : leur théâtre et leurs vers connaissent à l’époque un réel succès, mais sont devenus aujourd’hui quasiment illisibles. Dans le domaine du récit s’illustrent Henri Mocke (« Gueux de mer » ; « Gueux des bois », 1828), Marcellin La Garde (« Val de l’Amblève », 1858).

Comme pour la peinture, le milieu du siècle sonne en littérature le déclin de l’esthétique romantique. Non qu’elle disparaisse complètement du jour au lendemain, bien au contraire ; mais les œuvres romantiques ultérieures dont plutôt figure de survivances, et l’intérêt du public s’atténue. En 1856 une nouvelle revue, animée par Félicien Rops, Paul Reifer, Charles De Coster : « Uylenspiegel –Journal des débats artistiques et littéraires ». C’est elle qui en 1857, à propos de « Madame Bovary » (qui vient de paraître en volume), lance le débat sur la question du réalisme. Se développe alors un genre qui se réclame de Champfleury, de Balzac, de Flaubert, et dont la fortune sera grande : le roman de mœurs, qui prend la relève du « récit historique ». Un bon exemple en est donné par « Mademoiselle Vallantin » de Paul Reider (1862) : rompant avec la respectabilité bourgeoise de sa famille, l’héroïne se livre corps et âme à son amant, ce qui en fin de compte ne lui apportera pas le bonheur si ardemment désiré.


2. Les débuts de Léopold II (1865-1880)

Monté sur le trône à la mort de son père, en 1865, Léopold II se préoccupe d’abord de consolider l’indépendance du pays, et particulièrement sa défense militaire. Avec la guerre franco-prussienne et la défaite de Sedan en 1870, Napoléon III cesse de constituer un danger pour la Belgique ; mais déjà se profile la menace allemande avec Bismarck, et le renforcement de l’armée s’avère de plus en plus indispensable.

A l’intérieur, les esprits sont occupés par le problème social, la question électorale (on parle , déjà, de suffrage universel…), l’obligation du bilinguisme dans la région flamande, mais aussi l’exploration du Congo, le développement de l’agriculture et du machinisme (en 1865, Solvay crée sa première usine de soude, à Couillet). Peu de renouvellement, par contre, dans le domaine des arts. L’architecture reste principalement d’inspiration gréco-romaine. La musique de César Franck n’est connue que d’un public réduit. Néanmoins, des peintres comme Félicien Rops (« Les sataniques ») ou Henri Evenepoel accèdent à la notoriété, sans oublier Hippolyte Boulenger qui domine l’école paysagiste de Tervuren.

La littérature se partage entre les ultimes survivances du romantisme et un réalisme sans réelle envergure. Quelques noms méritent une mention : « Heures de solitude », d’Octave Pirmez (1869), sorte de journal de voyage dont le thème central, selon l'auteur, réside dans « le Moi passager dans l’Univers éternel » ; la mélancolie du héros, qui rappelle Chateaubriand, est malheureusement évoquée dans un style souvent affecté. « Le roman d’un géologue », de Xavier De Reul (1874), est un récit largement autobiographique où l’auteur relate sa vie itinérante et sentimentale : un collectionneur de fossiles s’éprend d’une jolie Tyrolienne nommée Hulda, dont la vie s’achève avec le livre…

Plus convaincant, sans nul doute, est « Dom Placide » d’Eugène Van Bemmel (1875), présenté comme les « mémoires du dernier moine de l’Abbaye de Villers » : histoire toute romanesque d’un jeune moine pris par l’amour, et qui contient quelques passages émouvants. Par ailleurs, en 1875, Caroline Graviere publie « Mi-la-sol », sorte de plaidoyer en faveur de la jeune fille pauvre qui, après avoir été séduite, doit subir la réprobation collective : on a voulu y voir l’amorce d’une revendication féministe. Trois ans pus tard paraît « Un coin de la vie de misère », de Paul Heusy, recueil de quatre contes qui annoncent le naturalisme en prenant pour objet le malheur des humbles.

Dans cet ensemble plutôt terne, il faut réserver une place exceptionnelle à « La légende d’Ulenspiegel » que Charles De Coster publie en 1857, sorte d'épopée moderne illustrant la lutte de la Flandre et des Pays-Bas contre Philippe II : accompagné de son fidèle Lamme Goedzak, Thyl l’Espiègle devient le héros d’une révolte populaire qui aboutit à la libération de la future Hollande, au terme d’aventures où se mêlent le tragique et le facétieux. On peut reconnaître dans cette œuvre au moins quatre « antécédents » littéraires différents :
-l’élément épique, dans l’affrontement entre deux nations et la « croisade » de libération entreprise par Thyl ; dans le rôle important de l’héroïsme, des exploits guerriers ; dans le fait que les personnages sont des « types » plutôt que des individus ;
-le roman courtois, dont on sait qu’il accorde une place primordiale aux thèmes de la quête, et de l’exploit comme épreuve éliminatoire ;
-l’élément carnavalesque, illustré spécialement par Rabelais, revient ici dans le mélange intime du comique et du dramatique. Ulenspiegel est à plusieurs égards un héros-bouffon, et s’il n’oublie jamais l’essentiel, il en tempère la gravité par un sens constant de la farce ;
-le roman historique enfin, inventé par walter Scott, dont Robin des Bois annonce à certains égards le personnage de Thyl –sans oublier le goût des archaïsmes et d’un pittoresque vaguement « médiéval ».

On a dit à juste titre que « La Légende d’Ulenspiegel » est l’œuvre inaugurale, fondatrice de la littérature belge de langue française. Et il est vrai que par sa force et sa verve, par ses références discrètes à l’histoire nationale, par sa méfiance envers les dogmes et son amour de la liberté, elle va donner enfin au public belge la « référence » imaginaire qui lui manquait.

Histoire de la littérature belge

I. 1830-1880 : Le romantisme embourgeoisé

II. 1880-1914 : Un bref âge d’or.

III. 1914-1940 : Avant-gardes et inquiétude

IV. 1940-1960 : Une littérature sans histoire

V. 1960-1985 : Entre hier et demain

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administrateur partenariats

Impalpables, emplis de pudeur

ils apaisent le coeur.

Les gris colorés 

se glissent en douceur

dans les harmonies de couleur.

Liliane Magotte vous présente une sélection

des oeuvres des membres Arts et lettres.

Mes plus vifs remerciements à Joëlle Diehl

d'avoir répondu à l'appel.

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Somewhere in the UK

"Somewhere in the UK"

Claude Carretta

L'âme flotte au dessus de l'horizon,

Dans l'aube grise des matins brumeux.

Dans la grisaille des jours,

Et l'attente d'un toujours,

Elle rêve sur un croissant de lune

Offrant au ciel son étoilée fortune.

Elle nargue le sombre de la nuit

Et de son rire tintant, tout reluit.

L'âme flotte au dessus de l'horizon,

Dans l'aube blanche des matins heureux...

Joëlle Diehl,

Poème inspiré par la peinture de Claude Carretta,

en hommage à Robert Paul, l'âme du réseau.

Robert Paul, âme du réseau Arts & Lettres,

cinq poèmes lui dédiés.

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" Approche feutrée..." - nicole v.duvivier ©

" Approche feutrée..."

 Nicole Duvivier 

Hiver neigeux

"Hiver neigeux"

 Paul Mayeur

Un chemin qui s'en va

"Un chemin qui s'en va"

martine rouhart

Coucou

"Coucou"

Brigitte Moens

Banc Le Grand Chemin

"Blanc le grand chemin"

 SCULPTEUR MICHAL

Je reflète ce que tu n'es pas !

Je ressens ce que tu ne dis pas !

Mais ton regard de pierre enflammé

Brûle ma face, fige ton sourire.

Ne me dis pas que la pierre ne vit ...

Je sens ton courant, en moi couler,

douleurs, sans te voir, peuvent frémir .

Ne me dis pas que la pierre ne vit !  (la fillette)

Je regrette ce que tu n'es pas !

Je souffre ce que tu ne dis pas!

Tes lèvres de Joconde me content

Cette dualité qui nous fait,

Ne me dis pas que la pierre ne vit..

Ton cœur bat si fort que je l'entends,

Face à face, fondu presque parfait.

Ne me dis pas que la pierre ne vit ! (le vieil homme)

Je reflète ce que tu n'es pas !

Je ressens ce que tu ne dis pas!

Joëlle Diehl

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sillons blancs

" Sillons blancs"

serge devic

les petits virtuoses

"Les petits virtuoses"

Dominé Jacques

Papa et maman canards.

"Papa et maman canards"

Louis Van Cappellen

La Rose Grise

"La rose grise"

Serge Lesens

J'ai un p'tit vélo...

"J'ai un p'tit vélo..."

Lansardière Michel 

perspective

"Perspective"

demey Isabelle

20170603_100651

 "Sans titre" 

Plasschaert Daniel 

L Instinct du Blues N° 05 DS 01

"L'instinct du blues" 

ROGER Jacky

Aigrette a l-affut

"Aigrette à l'affût "

Françoise BUISSON

Un partenariat

Arts 12272797098?profile=originalLettres

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administrateur théâtres

L’éveil!

Juin 2021, au théâtre du Parc, à Bruxelles. Enfin le voilà, le réveil tant attendu de la Culture! Les portes du théâtre se rouvrent! Nous sortons enfin de la torpeur de la crise sanitaire, pour que les artistes puissent joyeusement rebrûler les planches, galvaniser le public, et conquérir passionnément la parole confisquée par la pandémie.
Année 1879 - 20 ans avant la création de l’illustre Cyrano de Bergerac - voici « Une maison de poupée » à Bruxelles, au théâtre du Parc,  ne vous en déplaise, et avant Paris, la création de la pièce d’ Ibsen, traduite par un lettré de l’université de Bruxelles. De nombreux pays européens censurent la pièce et exigent une autre fin. Celle où Nora revient soumise au logis.
Poupée de cire, poupée de son!
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Lorsque Nora paraît, toute la société masculine, femmes comprises, est ébranlée. Elle doit avaler sa cravate, son jabot ou sa lavallière. En douceur, mais sans appel. Le drame privé prend valeur universelle.
Nora vit depuis douze ans, frivole, insouciante et dépensière dans une maison de poupée, et devinez quel cadeau attendent ses filles chéries pour Noël? A Doll’s House, what else? En toute innocence et en toute impunité.
Sauf si, Nora, au désespoir, secouée par un affreux chantage d’origine masculine, décide de défier son élégant statut d’épouse chiffon, symbole de l’incapacité juridique de la femme. L’histoire de Nora sabote alors sans vergogne les bases séculaires des conventions sociales et du couple bourgeois. Poussant l’outrecuidance jusqu’à faire fi de sa fibre maternelle! La honte absolue!
Et voici en 2021 une très heureuse piqûre de rappel. Vaccinez-vous, non? Ibsen accable l’avocat Helmer et le grossier Krogstad magnifiquement imbu de lui-même, par qui l’odieux chantage arrive. Le personnage plutôt sympathique du docteur et les autres très beaux personnages féminins suppriment toute velléité d’approche manichéenne. Ainsi, Ibsen libère la parole de la femme des années 1800 ... 80.
Montée dans le monde entier depuis plus d’un siècle et demi, la pièce est inscrite au Registre Mémoire du monde en 2001.
Peu d’oeuvres théâtrales ont eu un tel impact au plan mondial sur les normes et les conditions sociales. Ibsen a construit avec le personnage de Nora un rôle d’une épaisseur universelle. Et avec ce personnage, le dramaturge a su donner une vitalité nouvelle à l’art théâtral, en introduisant dans le drame bourgeois européen une profondeur éthique inédite, une richesse psychologique et une dimension humaine comparable à celles de Shakespeare.
Avec cela, une foule de détails charmants vont ravir les yeux des spectateurs. On vous fait un bouquet?
Une mise-en scène ultra-cinématographique du grand Ladislas Chollet, la scénographie léchée de Thibault De Coster et Charly Kleinermann, une fabuleuse costumière, Jackie Fauconnier, aux lumières Alban Sauvé, et les chorégraphies soignées d’Emmanuelle Lamberts.
Un foisonnement de détails qui enchantent au premier regard : “l’écureuil” en robe saumon à petits pois, souliers vernis et brodés, assortis à la ceinture, tressaillants froufrous de jupons blancs, chignon princesse qui a la dépense dans le sang. La maison American beauty, Le Sapin de Noël mythique et La boîte aux lettres dont la clef est gardée jalousement par le mari... La desserte années 50 sur laquelle la domestique de toujours servira le thé. Un ravissement.
On passe sur les étapes du thriller psychologique dans une tension théâtrale grandissante, pour tomber dans les bras tragiques de Marilyn Monroe en personne qui n’a plus rien d’une tête de linotte. Happy birthday, Mr President. Dans ce rôle phare, Anouchka Vingtier déploie toute son ingéniosité, sa fertilité romanesque, et le véritable caractère d’une héroïne, qui d’abord s’est sacrifiée pour celui qu’elle aime pour ensuite découvrir avec stupeur que dans son couple, ils ne se sont jamais vraiment parlés...
Nora a aussi pris soudain conscience que, déjà avec son père, elle n’était qu’une ... vulgaire poupée.
Et sa maison d’épouse et de mère n’est  en vérité qu’une salle de jeux. Elle qui espérait le miracle de la communication, va   LARGUER les amarres et s’engouffrer dans sa nouvelle liberté à la recherche de q u i elle est. Ne plus être seulement la femme de...
Elle quitte tout, en baskets, jeans et capuche. D’une époque à l’autre, le rêve reste toujours le même: « Que la vie commune devienne un vrai mariage! »
Un éveil à l’autre.
DOMINIQUE-HÉLÈNE LEMAIRE
Distribution, par ordre alphabétique :

Avec Anouchka Vingtier, Catherine Grosjean, Daniel Nicodème, Jacqueline Nicolas, Nicolas Ossowski, Jean-Michel Vovk. Les enfants en alternance Ava Debroux, Lily Debroux, Eledwen Janssen, Jannah Tournay.

Mise en scène Ladislas CHOLLAT - Assistanat Catherine COUCHARD
Scénographie Thibault DE COSTER et Charly KLEINERMANN- Costumes Jackye FAUCONNIER - Lumières Alban SAUVÉ Chorégraphies Emmanuelle Lamberts - Musique originale Frédéric Norel – Maquillages et coiffures Florence JASELETTE


TEASER

https://theatrezmoi.be/une-maison-de-poupee?fbclid=IwAR2V0MyMVj8VpPDqLGdr3Q8vwwpngN4cO6CCVLcvlLMxhcmjB76aUFmX05Q

Du 03.06.2021 > 30.06.2021
À partir de 14 ans
Représentation à 20:15 - Les dimanches :15:00
Le samedi 26 juin 2020 :15:00 - Relâche les lundis
« UNE MAISON DE POUPÉE » d’après Henrik IBSEN
02 55 30 30
PHOTO @ZVONOCK
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Grand bonheur d'avoir reçu ce courrier (relayé par Les Carnets et les Instants):

"J’ai le grand plaisir de vous annoncer que le jury externe des Sabam Awards (composé de professionnels du monde de la Littérature s’est réuni le mois dernier pour délibérer et qu’il a choisi de vous « nominer » parmi les 4 prétendants au titre de lauréat du Sabam Award « Auteur Littéraire 2020 ».

Les 4 nominés pour le Sabam Award de « l’Auteur Littéraire 2020 » sont (par ordre alphabétique) :

Nadine Monfils (Le souffleur de nuages)
Carl Norac (La poésie pour adultes et enfants)
Martine Rouhart (Les fantômes de Théodore, Loin des routes agitées & Dans le refuge de la lumière)
Marc Van Staen (Le bourgmestre de Bruxelles)

Le concept des Sabam Awards a évolué depuis les dernières éditions : le Sabam Award Littérature consacre désormais un « auteur » (et plus une œuvre) qui a particulièrement marqué l’année 2020 de son empreinte."

https://le-carnet-et-les-instants.net/2021/06/10/sabam-for-culture-litterature-finalistes-2021/#more-39412

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