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Le Folklore des Îles

une aquarelle

d'Adyne Gohy

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a été inspirée par

les Haïkus

de

Raymond Martin

Les Antilles en fête

 

Marie-Galante

Baisers salés vanillés

Antilles soufrées

 

Créoles endiablés

Caraïbes métissées

Rhum libertin

 

Cayes tragiques

Matinik meurtrie

Pelée grogneuse

 

Trinité nonchalante

Sous les alizés

Mystique épanouie

 

Mélissa fleurie

Danse le bélé transcendant

Mornes dans le tempo

 

Jazz aux visages colorés

Biguine émancipée

Pomme-cannelle

 

Mazurka polonaise

Mazurka antillaise

Beautés créoles

 

 

 

 

  Raymond  Martin

                                         Janvier 2017

 

 

 

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Une petite fille.

Une petite fille est assise sur la plage,

ses yeux vagabondent de l'au-delà

 à l'autre bout des flots,

 elle semble profondément seule, sans mère.

Une petite fille est assise près de moi,

elle me dit, que quand elle sera grande,

mais point adulte, car c'est trop triste dit-elle,

elle voyagerait bien au delà de la terre,

en ce lieu préservé, protégé par le ciel,

par la créativité, l'écriture, qu'elle sent

naître, poindre et grandir en elle.

Une petite fille se balance de la terre

jusqu'au ciel, du ciel jusqu'à la terre

sans fin, les yeux fermés tellement c'est bon ;

toutes ces caresses sur elle,

ses baisers sans violence, tout velours et sans poids,

la font fleurir, rire et puis de l'instant se nourrir ;

c'est fou ce qu'elle embaume

la fougère et la fleur ; une récréation pour

ma tête alourdie encore par le bruit, non pas le

son, mais le boucan urbain, parisien.

Une petite fille s'étend sur le sable chaud,

quand sur elle tombe une ombre, puis une

autre, encore une autre, froides et lourdes,

alors elle se lève aérienne, plonge  son regard dans

le ciel, à l'autre bout des flots et dessine des

soleils à n'en plus finir ; c'est ça être libre,

décider, faire reculer l'obscur, le non vivant,

 par cette capacité à faire surgir le "beau",

le "bien vivant".

NINA

f

 

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Rêve d'éveil

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La terre, doucement s’éveille

d’un long sommeil de jais.

Sur sa peau frissonnante, dardent 

minuscules poils d’herbe drue,

brins d’herbe folle

bercés par le souffle ténu 

d’une brise légère.

 

Elle se pare de ses robes de vert 

pour célébrer le sacre du printemps :

aigue-marine, céladon, 

absinthe, menthe à l’eau,

lichen, mousse, olive

impérial ou kaki

tilleul, viride et véronaise.

 

Sa mante ça et là 

s’orne de gemmes hardies :

rubis, fraise, vermeil,

alzarine, garance, 

framboise et nacarat,

empourprent l’horizon 

emmêlant leurs sangs frais

pour mâtiner gazons 

de cette  floraison.


P.L

 

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Deux cousins en retard

(Pastiche de La Fontaine)

Si l'on dépend des autres, un retard est possible,
Ou si l'on avait cru moins longue une distance,
Un obstacle surgit, parfois imprévisible.
Il est certes prudent de partir à l'avance.

Deux cousins assurés qu'ils manqueraient leur train,

L'un se mit à courir en croyant à la chance
Or, l'autre ralentit, trouvant que c'était vain.
Il resta sur le quai, l'esprit seul en partance

Lorsque l'on s'aperçoit qu'on va manquer de temps,

On peut se résigner à tirer de l'arrière,
Ou bien presser le pas, sans perdre un seul instant.
Se peut, dans certains cas, être un bon choix à faire


Mieux vaut partir à temps, et avancer sans peine
Que d'avoir à courir parfois, à perdre haleine

19 mars 2011

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Terrorrisme

Et l'on nous frappe encore

On ne change plus de décor

Encore la mort

A Londres, à Nice, à Paris,à Berlin ou à Bruxelles

La violence planifiée

A ressuscité

Les assassins ne chôment jamais

Ils se terrent pour mieux frapper

Ce sont des machines à tuer

Notre liberté

Que pouvons-nous faire

Surtout ne pas se taire

Nous devons couper les racines du mal

Dans ce monde devenu bancal

Lapider ces chacals

Rompre ce cercle infernal

Ils sont forts

Ne pensent pas avoir tort

Eux pour qui la vie

N'a plus de prix

Mettons leurs têtes à prix

Pas de pitié pour ces lâches et ces pourris...

Artistes du monde entier

Criez,hurlez

A mort les pourris

Nous ne voulons plus d'ennuis

Besoin de sursis

Le monde a besoin de paix

De faire ce qui lui plaît...

Pascale Marlier

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Bruxelles, on t'aime...

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En ce triste souvenir de l'attentat à Bruxelles, qui a surpris et touché plus d'un Cœur en Belgique...

Je partage ce texte écrit, le jour même, il y a un an,  avec toute la peine encore  gravée dans nos mémoires.

****

Bruxelles touchée en plein Coeur

D'un si petit pays

Généreuse tu as été

Ville rebelle tu es devenue

Tu as donné ton Coeur, et la foudre l'a repris.

 

Meurtrie dans ton âme,

Tu panses aujourd'hui difficilement tes blessures.

 

Derrière le fard, masquant la réalité,

elle dissimule sa peine.

 

Ses cris sont profonds,

et ne s'entendent pas.

 

Bruxelles, relève-toi...

Ne baisse pas les bras...

Tes enfants t'aiment.. ♥♥♥

 

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Comme une fleur

  

 

En bouton ou corolle ouverte,

Chaque poème est une fleur,

Surprise qui nous est offerte,

Simple plaisir ou coup de coeur.

 

 

Or c'est une fleur immortelle,

Non pas de soie ni de velours

Mais faite de substance telle

Qu'elle conserve ses atours.

 

 

Dans l'allée où on l'a placé

Parfois dans l'ombre, le poème,

En dépit des hivers passés,

A un charme resté le même.

 

 

À l'ère des métamorphoses,

De la magie et des clameurs,

De la turbulence des choses,

Les fleurs engendrent la douceur.

 

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pensées

en cette semaine de la francophonie, où France Inter se trouve en direct depuis la Belgique, j'ai un plaisir tout particulier à écouter cette radio en région Toulousaine....j'ai aussi une pensée aux victimes du terrorisme et à tous ceux qui en souffrent...amitiés

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administrateur théâtres

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Jérusalem, fresque épique qui retrace les chemins de l’amour sur fond de première croisade, est une refonte en français  par Verdi en 1847 d'I Lombardi alla prima crocciata, pour l’Opéra Français : musique de circonstance,  grandes scènes dramatiques, incontournable ballet réclamés par le genre, et de nombreux airs à cabalette… Durée 3heures 30! Mais pas une seconde d’ennui dans la  rare et magistrale exécution entendue à l'Opéra Royal de Wallonie.

 

 La mise en scène de Stefano Mazzonis Di Pralafera, les décors à la fois sobres et  captivants de Jean-Guy Lecat, les costumes tantôt rutilants, tantôt manteaux de déserts de Fernand Ruiz et les  éclairages recherchés de Franco Marri auront tout  fait  pour séduire l’imaginaire dans cette fresque guerrière qui sert de toile de fond à l’amour face au destin, à la  vengeance des clans, à la guerre des religions, à la justice et à la réconciliation. C’est grandiose et dépouillé à la fois. Pour exemple: cette réponse  muette du ciel à la prière de l’héroïne, magnifique morceau d’interprétation orchestrale sous la baguette de la fougueuse Speranza Scappucci, semble parvenir d’une immense flaque  de ciel bleu au centre des palais lombards vide de toute âme… Le contraste entre les foules et la solitude des personnages est admirablement rendu, que l’on soit en Lombardie, dans le désert ou dans la ville sainte où Godefroid de Bouillon reconquiert le Saint-Sepulcre.  La direction musicale de Speranza Scappucci  serre la partition au plus près  et conduit l'orchestre dans des accents prémonitoires, des envolées tragiques, des sonorités raffinées et de puissants effets symboliques aux larges phrasés, très inspirés. Les  nombreuses interventions des choeurs dirigés par Pierre Iodice ne sont pas sans rappeler les choeurs de Nabucco et la scansion du texte français particulièrement harmonieux est  chaque fois un  réel plaisir  pour l’oreille. Ajoutons à cela des solistes de tout premier rang : Eliane Alvarez,  Natacha Kowalski, Isaure,  la gracieuse confidente d'Hélène,  Marc Laho, Roberto Scandiuzzi et Ivan Thirion flanqué de son fidèle écuyer (le charmant ténor Pietro Picone) qui font de cette œuvre une complète réussite !

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Solaire dans les aigus acrobatiques, la prononciation  de la diva dans le rôle d’Hélène est parfois déconcertante. La puissance d’Eliane Alvarez, donne parfois l’impression d’une certaine lourdeur, surtout dans ses chagrins, où elle fait un usage intensif de sombres vibratos particulièrement dans les solos. En revanche,  les mouvements d’ensemble où elle règne en maître  sont absolument majestueux et on finit  même par aimer Roger (Roberto SCANDIUZZI ), cet oncle maléfique et incestueux, tant sa voix est belle, sculptée, épanouie et profonde. Marc LAHO, très lyrique  dans le rôle de  Gaston, Vicomte de Béarn, séduit par la largeur de sa voix,  sa noblesse, la hauteur de ses sentiments, aussi bien dans l’amour qu’il éprouve pour Hélène que  dans sa ferme volonté de réconciliation des deux familles ennemies et sa soif désespérée de justice. Il est un vibrant appel à la compassion car il est le jouet de l’injustice, accusé à tort de meurtre parricide. Il est victime de cet oncle  coupable, qui s’est lui-même exilé vers la ville sainte, dans l’espoir de faire pénitence et  d’obtenir sa rédemption pour un crime fratricide qu’il pense avoir commis.

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Le comte de Toulouse, le père d’Hélène, qui n’est -contre toute attente- finalement pas mort, est  interprété par  le vibrant baryton Ivan THIRION.  Sa  très belle stature de  redoutable pater omnipotens est fort intéressante, partagé entre l’amour pour sa fille et  l’idée qu’il  se fait  de la justice : celle de venger par le sang la tentative de meurtre.   La scène de la désacralisation des armes du chevalier et de sa terrible dégradation lors le jugement inique, est, pour le noble chevalier Gaston, pire supplice que l’imminence de sa mise à mort physique. « Barons et chevaliers, je proteste… » ll y a aussi cette  poignante marche funèbre…  Patrick DELCOUR interprète le  légat du pape Urbain VII, Adhémar de Monteil. Il est brillant  et net comme un joyau, mélange de rubis  dans un ciboire précieux. On frissonne avec le souvenir des larmes du Christ dans le jardin des oliviers chanté par les chœurs. L'émir de Ramla (Alexei GORBATCHEV) est captivant par  son étrange sagesse, sa grandeur et sa sérénité. C’est lui qui fait appel à l’ermite pour absoudre le « coupable »… « Pour te bénir, je suis hélas trop coupable ! »  se lamente Roger devant l’ironie du destin! Personne que lui, ne sait mieux l’innocence du valeureux Gaston!   

Une belle surprise attend le spectateur à la fin de l’opéra, où l’œuvre de rédemption et de pardon prend toutes sa signification grâce à un  subtil et fabuleux  jeu d’écharpes, tandis que s’élève le chant des pèlerins à la gloire de Dieu…

Et on ne se lasse pas des  innombrables retours sur scène de cette très glorieuse distribution qui irradie la joie et la victoire. On ne se lasse pas d’apprécier en pleine lumière les somptueux costumes de la foule de figurants et des solistes.

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Gaston: Marc LAHO
Hélène: Elaine ALVAREZ
Roger: Roberto SCANDIUZZI *
Comte de Toulouse: Ivan THIRION
Raymond, l’écuyer de Gaston: Pietro PICONE
Isaure: Natacha KOWALSKI
Adémar de Montheil, légat papal: Patrick DELCOUR
Un Soldat: Victor COUSU
Un Héraut: Benoît DELVAUX
Émir de Ramla: Alexei GORBATCHEV
Un officier: Xavier PETITHAN

Nouvelle coproduction : Opéra Royal de Wallonie / Fondazione Teatro Regio de Turin
Avec la collaboration de l’Institut Supérieur de Musique et de Pédagogie de Namur (IMEP)

Dates: 

Du vendredi, 17/03/2017 au samedi, 25/03/2017

http://www.operaliege.be/fr/activites/jerusalem

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Aphorismes sur le bonheur

Bonheur:
Le bonheur est un composé d' S.L.C.(santé, liberté et confort)
Bonheur:
En voulant du bonheur à tout prix, on prend parfois le risque de s'en offrir un faux.
Bonheur:
Le bonheur pour rester stable, ne doit pas être dérangé.
Bonheur:
Pour s'assurer un bonheur accessible, il faut se réserver des joies à portée de la main.
Bonheur:
On reçoit rarement le bonheur en paiement de l'indu ce qui nous autorise à en jouir sans avoir
à rendre des comptes
Bonheur
Savoir se rendre heureux c'est savoir se mijoter de petites joies quand le besoin s'en fait sentir.
Bonheur:
Le bonheur est un équilibre précaire que l'on risque de rompre en voulant le parfaire.
Bonheur:
Ce qui nous ensoleille est de la joie, le beau-fixe peut être du bonheur.
Bonheur:
Quand on a le goût de chanter, jour après jour, et même par temps gris, c'est qu'on vit du bonheur.
Bonheur:
Avoir apporté du bonheur ne garantit nullement qu'on en recevra une part.
Bonheur:
Ceux qui ont compris que le bonheur est de n'avoir pas à endurer de grands ou de légers malheurs, distribués à tous inévitablement, se sentiront sans doute heureux.
Bonheur:
Le bonheur de l'humanité viendrait d'un vent généreux, agissant partout à la fois, ce qui est contraire aux lois de la circulation des courants d'air.


( Extraits de « Mots dites-moi! » de Suzanne Walther-Siksou)

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Premier débat présidentiel

Propos


De dire, il y a la façon,
Qui a certes de l'importance,
Mais ce qui pèse, c'est le fond,
Non pas l'éclat de l'éloquence.

Or pour convaincre une assistance,
Un orateur doit présenter,
En recourant à l'évidence,
Chaque probable vérité.

Ce qui ne fut pas démontré,
Comme il convenait de le faire
Me semble dépourvu d'attrait
Et ne pouvant  pas satisfaire.

En silence, je rends hommage
Au candidat seul à douter
D'être l'illustre personnage
Dont la France va se doter.

20 mars 2017

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Le Bonheur

J’ai entendu que ce 20 mars 2017 c’était la journée du bonheur
Comme si ce jour là le bonheur était soudain présent partout
J’ai souri puis j’ai réfléchi
Ce jour peut -être propice à réflexions
Pour nous,c’est quoi le bonheur?
Qu’est ce qui nous fait vraiment plaisir?
Notre conception du bonheur n’est -elle pas stéréotypée
Ou linéaire?
Dans notre société Métro-Dodo-Boulot?
Le bonheur,pour moi,à 55 ans,c’est de ne plus me prendre la tête pour des conneries
C’est de ne plus vouloir paraître mais simplement être
C’est savoir que le bonheur n’est pas un état permanent
Mais une brassée de petits moments
Le bonheur oui c’est de rendre les autres heureux
Mais aussi de nous rendre heureux
Le bonheur c’est de faire ce qui nous plait
Au moins 2 fois par semaine
C’est larguer les amarres
Quand on en a marre
C’est chanter sous la pluie
Et danser sous le soleil...
Le bonheur c’est de lâcher prise
Et faire ce qui nous grise...
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Bonjour chers tous,

J'ai reçu aujourd'hui, comme plusieurs d'entre vous sûrement, le même message de monsieur Calvi "...l'œuvre est-elle disponible....". J'aimerais vraiment lui demander dans quel but il fait cela. Ne le comptant pas dans mes amis... De toute façon Arts et lettres n'est pas un site de vente !!!! Pour ma part mes croquis de musicos, je les ai donné au batteur qui les méritait bien.  Belle journée à vous tous.

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Un petit "bonjour" et de nombreuses nouvelles

Je ne vous oublie pas, mes chères et chers amis (es) d'Arts et Lettres, mais de très nombreux déplacements, des activités intenses, ne me laissent pas une minute, et si je veux garder toute sa place à une bonne santé physique pour me permettre tout cela, il m'est encore plus difficile de dégager du temps pour publier sur les réseaux sociaux et venir vous voir souvent (même si je passe régulièrement).

Cependant, je vous donne quelques nouvelles (entre deux voyages, et parmi 1000 autres choses) résumant un peu ce premier trimestre 2017 qui est passé à un vitesse folle :

- La naissance de mon nouveau site Web (et du blog qui l'accompagne) :

- Un stage d'aquarelle dans un univers hivernal :

- Une vidéo (et un article expliquant cette démarche sur mon nouveau blog) pour fêter le printemps :

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À la vie!


La providence me permet
D'accueillir, une fois encore,
Le renouveau qui fait éclore
Tulipes et muguet parfumé.


D'accueillir, une fois encore,
L'enchantement qu'il nous promet;
Tulipes et muguet parfumé,
Dans la brillance qui les dore.


L'enchantement qu'il nous promet;
Des tableaux vivants se colorent
Dans la brillance qui les dore,
Les passants en seront charmés.


Des tableaux vivants se colorent,
Changent sans être déformés.
Les passants en seront charmés.
Champagne: À la Vie que j'adore!


20 mars 2017

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12273213283?profile=originalConsidérée comme discipline autonome, l'apologétique est de date récente; mais l'apologie, qu'elle soit juive, catholique, orthodoxe ou protestante, est aussi ancienne que le judaïsme ou le christianisme. Bien qu'elle ait conduit souvent à la controverse, l'apologétique ne doit pas être identifiée avec elle. La controverse accuse les différences et les oppositions; elle entraîne plutôt une attitude de fermeture aux idées d'autrui. L'apologétique, au contraire, peut et doit garder une attitude d'ouverture. Ses «raisons» sont celles du dialogue, et d'un dialogue non seulement extérieur mais intérieur au croyant: elle cherche à établir les motifs qu'à chaque époque le fidèle reconnaît à sa croyance, en face de sa propre incroyance, et à les communiquer à autrui.

 

 

1. La littérature apologétique juive

 

Le judaïsme antique n'a eu une littérature apologétique qu'à partir du moment où il a été en contact avec les peuples environnants. On doit mentionner le Contre Apion de Flavius Josèphe (95apr. J.-C.), adressé aux Romains, et l'oeuvre philosophique de Philon qui, bien qu'elle n'ait jamais été reconnue par le judaïsme orthodoxe, a constitué une première tentative d'explication du judaïsme par rapport à la pensée hellénique.

C'est plus tard, au IXe siècle seulement, qu'a commencé de s'opérer dans le judaïsme la rencontre de la révélation et de la raison philosophique, lorsque les lettrés ont eu connaissance, dans des traductions arabes, des chefs-d'oeuvre de la philosophie grecque, Pythagore, Platon, Aristote, Plotin ont été alors rendus accessibles aux maîtres de la synagogue (geonim). Déjà les philosophes arabes dits motazilites avaient tenté d'exprimer en termes philosophiques les grandes données du monothéisme: unité de Dieu, création du monde, liberté humaine, justice divine, problème du bien et du mal. Leur méthode d'investigation, le kalam, avait donné naissance à la première théologie rationnelle. Mais celle-ci reposait sur le concordisme musulman entre révélation et raison. Saadia ben Joseph de Fayyoum (882-942) inaugura une recherche semblable au sein du judaïsme et appliqua aux données de la Bible la dialectique du kalam. Son ouvrage fondamental, Certitudes et Connaissances, inspiré par la pensée du Talmud, soutient qu'il y a harmonie entre la révélation, la tradition et la raison.

Il y eut bientôt une réaction. Dans le Kuzari (1140), Judah Halevi imagina un dialogue entre un chrétien, un musulman et un rabbin en présence du roi des Khazars, qui finit par se convertir au judaïsme; il fit une critique sévère de la philosophie du kalam et attacha la certitude non pas à la démarche de la raison, mais à la lettre de la Torah donnée par Dieu à Moïse.

Dans la période qui suivit, l'effort rationnel fut repris, mais l'aristotélisme prit peu à peu le pas sur le kalam et sur le néo-platonisme. Dans le Guide des égarés (1195) Moïse Maimonide prouva que la foi d'Israël et la sagesse grecque, bien que différentes dans leur origine, sont identiques dans leur essence et doivent se rejoindre pour les croyants. La spéculation rationnelle put être considérée alors comme une voie vers la connaissance mystique. D'abord rejetée par le judaïsme orthodoxe, l'oeuvre de Maimonide fut acceptée par la suite, et elle exerça une influence décisive sur la pensée chrétienne du Moyen Âge. Elle garde un grand crédit dans la pensée juive contemporaine.

 

 

2. L'apologétique chrétienne aux premiers siècles

 

L' apologétique chrétienne a commencé, au lendemain de la Pentecôte, avec les discours de Pierre (Actes des Apôtres, II et III) et d'Étienne (Actes, VII). Elle fut d'abord une défense et un témoignage des juifs chrétiens face aux responsables du peuple juif. Son affirmation majeure était la réalisation des prophéties messianiques. Elle n'impliquait pas pour autant une rupture avec le judaïsme et elle argumentait à partir de la même tradition et sur les mêmes thèmes.

Mais dans l'ensemble du Nouveau Testament (Phil., I, 7; I Tim., I, 3 et surtout Actes, XXIV, 25), l'apologie prit bientôt une extension beaucoup plus large. La défense de la foi en Jésus-Christ fut portée devant les tribunaux païens, et les premiers chrétiens virent dans cette convocation juridique devant les autorités la confirmation de l'Évangile et la manifestation de l'Esprit saint. L'apologie, qui pouvait aller ainsi jusqu'au martyre, fut adressée désormais à tous les peuples de l'Empire et aux autorités constituées. Dans la Première Lettre de Pierre (III, 5), se trouve la charte de l'apologie de la foi selon le Nouveau Testament: «Soyez prêts à rendre raison de l'espérance qui est en vous, à quiconque vous le demande avec mansuétude et respect.»

Quand ils se furent distingués des juifs, les chrétiens témoignèrent de leur foi devant les fonctionnaires païens, et avant tout devant l'empereur. D'où le nom de «Pères apologistes», qui fut donné aux premiers Pères de l'Église. Le IIe siècle fut ainsi l'âge des apologies: ApologiesI et II, de Justin (147-161); Discours aux Grecs, de Tatien (150-173); Trois Livres à Autolicus, de Théophile d' Antioche (160); Supplique pour les chrétiens, adressée par Athénagore d'Athènes à Marc Aurèle (177); Épître à Diognète, le chef-d'oeuvre du genre, dont l'auteur n'a pas été identifié.

Les ouvrages apologétiques ont été d'abord des réponses aux contestations des philosophes ou des gnostiques grecs: Octavius, de Minucius Félix (fin du IIe siècle); Apologétique, de Tertullien (197); Exhortation aux Grecs, Pédagogue, Stromates, de Clément d'Alexandrie (200-202); Contre Celse, d'Origène (244-248). Ces écrits ont préparé les traités théologiques des Pères des siècles suivants.

Cette littérature, fondée surtout sur le Nouveau Testament, s'est accompagnée malheureusement très souvent d'un oubli et d'une méconnaissance de la tradition juive. Affirmant entre les deux Testaments, entre le temps de la promesse et celui de l'accomplissement, un rapport d'antitype à type, ou d'image à réalité, les apologistes chrétiens d'origine grecque ont manifesté un penchant excessif pour l'allégorie et ont parfois détaché la typologie de l'histoire, et la théologie de l'économie et de l'histoire du salut. En retour, les rabbins tannaïm et amoraïm se sont repliés sur la tradition légale, la halakha. Ils ont laissé de côté les versions de la Bible, en particulier la version des Septante répandue jusqu'alors dans les synagogues de la diaspora, parce que les chrétiens l'utilisaient contre eux, et ils ont préféré les traductions de Théodotion, Symmaque et Aquila. Sous l'influence d'apologétiques opposées, le judaïsme et le christianisme, pourtant issus d'une même tradition, sont devenus ainsi très rapidement étrangers l'un à l'autre. Ce retournement fut consacré quand le christianisme, de religion persécutée, devint avec Constantin religion de la majorité.

Bien que l'islam ne véhicule du judaïsme et du christianisme que des éléments partiels et déformés, les relations de ces deux derniers avec l'islam ne furent au début ni d'opposition ni de défense. Les chrétiens monophysites accueillirent en général favorablement leurs nouveaux maîtres. Les apologistes chrétiens, pour la plupart des chrétiens arabisants (Jean de Damas, Abu Qurra, Nikétas le Théologien, Barthélemy d'Édesse), cherchèrent à démontrer que la doctrine de la Trinité était strictement monothéiste, mais ils usèrent peu du kalam. La discussion avec l'islam ne commencera vraiment qu'au Moyen Âge. C'est alors, en effet, que l'apologétique se constitue comme discipline cohérente et élaborée, à la faveur du renouveau aristotélicien. Elle apparaît d'abord chez deux croyants non chrétiens: l'un juif, Maimonide, l'autre musulman, Averroès (Ibn Rushd), qui ont été tous deux les maîtres à penser de saint Thomas d'Aquin.

 

 

3. Du Moyen Âge à l'époque contemporaine

 

La démarche apologétique classique du christianisme avait été formulée par saint Anselme dans son Proslogion (1078): fides quaerens intellectum. La foi recherche les motifs qui, sans prétendre démontrer ce qui demeure mystérieux pour la raison, permettent de croire, et fondent un «jugement de crédibilité». Mais les motifs de crédibilité ne sont pas la foi. Leur rapport à la foi restait à élucider. C'est ce que fit Thomas d'Aquin dans la Somme contre les gentils (1261-1264), où le principal interlocuteur visé sous le nom des «gentils» est Averroès. À la suite de saint Anselme, Thomas d'Aquin expose ce que l'on peut nommer les «préparations philosophiques» à la foi: existence de Dieu, création, Dieu fin suprême des créatures, avant de présenter la crédibilité rationnelle des dogmes proprement dits. La différence de statut est nette: si Thomas d'Aquin prétend à une démonstration des vérités naturelles, il ne prétend qu'à une défense des vérités surnaturellement révélées, dont l'exposé est du ressort de la théologie, et accessibles seulement à celui qui croit.

L'existence de vérités naturelles qui peuvent être établies rationnellement était ainsi affirmée. Il restait à se pencher sur leur contenu, et c'est ce qu'a fait l'apologétique moderne. Elle naît avec l'Apologie (1434-1435) de Raymond de Sebonde, qui a stimulé Montaigne (Essais, II, 12). Ses considérations sur l'harmonie entre le bien de l'homme et la révélation sont le signe d'un optimisme humaniste et rationaliste. À l'opposé, un Nicolas de Cues, dans De la docte ignorance (1440), fonde la croyance sur une vision mystique où viennent s'unifier les positions contraires des hommes.

Les Pensées de Pascal (1662) ont inauguré une voie nouvelle. Partant de la considération de l'homme, de ses besoins, de ses désirs, de ses échecs, des preuves «sensibles au coeur» plutôt que de celles qui convainquent l'esprit, Pascal a projeté sur la démarche de foi une vive lumière. Plutôt que de s'appuyer sur des démonstrations, il a mis en relief dans la croyance un «pari», dont on fausserait la portée si l'on y voyait un argument de premier plan dans son apologétique, mais qui est une sorte de pressentiment de l'argument de probabilité mis en relief par la pensée moderne. Pascal développe des preuves qui viennent s'ajouter au pari et qui sont d'autant plus fortes qu'elles s'appuient les unes les autres. Leur convergence même est en harmonie avec la nature de la foi: «Il y a assez de lumière pour ceux qui désirent de voir et assez d'obscurité pour ceux qui sont en disposition contraire.»

La reconnaissance des «probabilités» de la foi eut une grande place aux XVIIeet XVIIIe siècles. Elle se retrouve dans l'anglicanisme chez Joseph Butler, Analogie de la religion naturelle et révélée avec la constitution et le cours de la nature (1736), qui voit là une sorte de «philosophie de la révélation», et chez William Paley, Tableau des évidences du christianisme (1790), qui adopte un point de vue plus rationnel. Les deux ouvrages ont servi de point de départ à John Henry Newman dans ses Sermons sur la croyance (1843) et dans son Essai pour aider à une grammaire de l'assentiment (1870), analyse magistrale de la démarche de foi pour l'esprit scientifique moderne. Newman distingue l'assentiment «réel» de l'assentiment simplement notionnel, et établit les lois du «sens illatif» (ou sens de l'inférence), qui fait adhérer au réel. Passant de cette philosophie de la connaissance à l'analyse concrète et historique, Newman montre que le lieu de l'assentiment réel est la tradition dogmatique de l'Église. Au début du XXe siècle, on a dénoncé parfois dans cette démarche un certain psychologisme. En réalité, cette apologétique n'est nullement moderniste et procède du christianisme le plus traditionnel.

En même temps qu'ils ont insisté sur les fondements rationnels de la croyance, les Temps modernes ont connu un retour vers le fidéisme, la transcendance et l'argument d'autorité: cette tendance est nette chez l'homme d'État anglais Balfour, Les Bases de la croyance (1899), chez G. Fonsegrive, Le Christianisme et la vie de l'Esprit (1899), et Ferdinand Brunetière, Raisons actuelles de croire (1900). Il n'en est pas de même chez Maurice Blondel qui, dans la Lettre sur les exigences de la pensée contemporaine en matière d'apologétique (1896), fait appel conjointement à la transcendance et à ce qui est immanent à l'action humaine. Selon lui, le surnaturel, «qui demeure toujours au-delà de la capacité, du mérite et des exigences de la nature», est dans une certaine mesure appelé par les insuffisances de celle-ci, «par le besoin senti d'un surcroît» que la nature peut recevoir, étant faite pour lui, mais qu'elle ne peut ni produire ni même définir.

Depuis la fin du XIXe siècle, de nombreux auteurs ont été tentés de donner à l'apologétique un statut scientifique et de lui assigner pour tâche la réflexion sur la crédibilité de la Révélation. Mais la certitude que peut avoir de celle-ci le croyant ne se couche pas nécessairement en une démonstration de la Révélation. C'est plus qu'une opinion, il est vrai, puisque le croyant adhère et n'est pas dans le doute; mais ce n'est pas l'évidence apodictique, idéal de la science moderne. Aussi rend-on mieux compte de sa nature en parlant de «certitude morale». Le «réel» dont s'enquiert ici la raison humaine est en effet dans sa nature de caractère moral et religieux plutôt que rationnel. On laisse échapper ce réel si on le réduit à un exposé de preuves, sans tenir compte des sujets personnels à qui les preuves en question s'adressent à titre de signes religieux. Certes, la démarche de foi peut être transcrite après coup en catégories rigoureuses et objectives, être mise en forme de démonstration, mais cette démonstration ne rejoint jamais entièrement la démarche concrète du sujet. On l'accusera toujours ou de trop promettre ou de majorer ses résultats. Entre la démarche rationnelle (ou jugement de crédibilité) et l'adhésion de foi (qu'on a appelée parfois jugement de crédentité), il y a un seuil, un écart, qui tient au rapport direct du sujet avec Dieu et qui dépasse les élucidations de la raison.

Mais il faut remarquer qu'en insistant sur les signes qui touchent l'homme et qui l'appellent à une conversion, on n'entend pas dévaluer les preuves: le signe implique la preuve, car le signe doit être, par le croyant lui-même en premier lieu, critiqué et prouvé. Insister sur la signification du geste religieux n'entraîne pas qu'on soit moins exigeant sur sa vérification. Aussi la philosophie religieuse, dont l'objet est d'étudier les conditions générales de l'acte religieux, est-elle ici d'un grand secours et vient-elle contrôler le langage et la démarche de la foi.

L'apologétique ainsi comprise n'a pas à être glorieuse -pas plus que la foi n'est la gloire -ni non plus craintive -l'assurance étant le signe de la foi -mais vraie. La vérité du témoignage est en définitive le seul indice du message du salut.

 

 

4. Athènes et Jérusalem

 

Depuis la fin des années 1970, sous l'influence d'une réflexion sur les rapports entre la raison et la foi et sur le problème de l'origine de la pensée, un certain déplacement de la problématique s'est opéré - deux modes de pensée distincts, deux noms, deux cités considérés comme étant au coeur de notre héritage: Jérusalem et Athènes. Tandis que les médiévaux, qu'il s'agisse de Maimonide ou de Thomas d'Aquin, admettaient qu'une synthèse était possible, les modernes -tels Leon Chestov et Leo Strauss notamment-sont de plus en plus enclins à reconnaître une tension fondamentale, un conflit irréductible, entre ces deux «modèles» de la vie de l'esprit. Des deux grandes catégories culturelles, gréco-romaine et judéo-chrétienne, qui caractérisent la pensée de l'Occident, Michel Serres écrit: «Ces deux catégories ne sont pas des synthèses, elles ne sont que des séquences. Et peut-être des séquences sans conséquence. Preuve en est que, dans chaque couple, le prédécesseur ne se reconnaît pas dans le successeur, même quand celui-ci le revendique. Le trait d'union n'y est qu'une coupure, souvent [...]. La catégorie de chrétien romain est reconnue, quant à elle, comme une synthèse, précisément celle que la catholicité a universalisée dans tout l'Occident au cours de vingt siècles d'histoire, avec les revers et les succès que l'on sait. Mais il y a, d'autre part, une catégorie moins connue [...] qui m'apparaît jeter sur la question une vive clarté. Le modèle judéo-grec est une synthèse» (Le Modèle de l'Occident). Ainsi une double confrontation s'est inscrite au coeur de la vie de l'esprit. Le Grec a fait une découverte originale, celle du logos et de la science. Le Juif, par ses prophètes, a découvert le temps et l'histoire. Il y a là deux processus interminables, deux opérateurs sans cesse renaissants. L'Orient maintient ces courants séparés. L'Occident est leur confluent. Ces deux découvertes ont pour conséquence l'hétéronomie des langages et elles fondent la différence de la révélation d'avec la philosophie.

Nulle part l'hétéronomie n'apparaît davantage que dans l'oeuvre des penseurs qui ont repéré les conflits de l'humanité en même temps qu'ils ont fondé la modernité: Spinoza, Bayle, Freud. Le contraste est figuré par l'opposition entre deux montagnes. Au sommet de l'une, à l'orient de la Méditerranée, Abraham s'apprête à sacrifier son fils Isaac, mais son bras sera retenu. Au sommet de l'autre, à l'ouest des eaux du Bosphore, Oedipe est exposé, suspendu par les pieds; un oracle a prédit qu'il tuerait son père. Abraham, dans sa piété, ne veut pas pénétrer les desseins de Celui qui lui a parlé. Oedipe ne sait pas ce que le destin lui promet. «Nous portons dans le corps, remarque Michel Serres, ce qu'on nomme communément l'Oedipe, et nous tournons le dos à la première des montagnes. Nous ne savons plus que nous sommes en équilibre entre deux sacrifices. Peut-être l'Occident est-il cet équilibre rompu, la série interminable de tous les déséquilibres, entre un modèle grec, la culture d'Oedipe, et un modèle juif, le culte d'Abraham.»

Consciente de telles prémisses, l'apologétique contemporaine s'est déplacée, de même que l'attitude philosophique à l'égard de la révélation. De part et d'autre, on reconnaît, ce qui sans doute aurait pu être admis d'emblée comme une évidence, que la philosophie n'a jamais réfuté la révélation et ne pourra jamais y parvenir: elle reste en dehors et de sa visée et de ses prises. En outre, la théologie ne saurait couper court aux interrogations de la philosophie ni interrompre sa contestation.

Pour le philosophe, la révélation est seulement une possibilité. Quand Pascal entreprend de démontrer que la vie du philosophe est fondamentalement misérable, parce qu'elle laisse échapper le tragique, son projet présuppose la foi; il n'atteint ni ne réfute la démarche philosophique. De plus, celle-ci ne détient pas d'éthique dernière dès lors qu'elle reconnaît que la révélation existe. Elle doit donc admettre la possibilité de la révélation. Le choix du philosophe apparaît fondé lui-même sur une foi. La philosophie, dit Leon Chestov, renvoie à la non-philosophie. Et Leo Strauss, partant d'un autre point de vue, affirme, lui aussi, que la recherche d'une connaissance évidente qui dispenserait de la révélation «repose elle-même sur une prémisse qui ne l'est pas». La démarche la plus intéressante de l'apologétique contemporaine n'a pas consisté à vaincre la philosophie sur son terrain, ni à vouloir la maintenir en situation de servante; elle a consisté à reconnaître son autonomie et, en ce qui la concerne, à retrouver sa spécificité.

 

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Le peintre du bonheur



Sur la page blanche de son vierge tableau,

Une rose estompée se dépose
Telle une douce pluie libérant l'eau
Couvrant la branche où un oiseau repose.

C'est un fond joyeux que lentement dessine
Ce bras rigoureux armant de vives couleurs,
Qui n'en donne l'air pourtant, mais qui peaufine
L'ouvrage camaïeu de son secret bonheur .

Et tombent maintenant telles des averses
Des cierges vivants aux flammes flamboyantes,
Des roseaux, des bambous de contrées diverses,
Des vases dorés et des perles pimpantes.

Le peintre du bonheur garde des yeux d'enfant,
Tout ses nuages bleus et ses mers turquoises
Dansent sur la toile de ses rêves chantants
Et bercent notre âme à cet heureux voyage.

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Un impromptu sans titre

Superbe luminosité.
L'énergie traverse les vitres.
Je ressens son intensité,
L'envie d'un impromptu sans titre.

J'attends que des mots se présentent,
Papillonnant en liberté.
Voudrais que leur grâce m'enchante,
Qu'ils m'incitent à méditer.

Mais persiste le doux silence.
Mon âme certes s'y complaît.
Je demeure dans l'innocence,
En joyeuse sérénité.

Lors, que devient l'impromptu
Que mon esprit me réclamait?
Quand les vocables se sont tus,
Impossible de s'exprimer.

Il reste sans commencement
Mais cela n'a pas d'importance.
Comment savoir assurément
La valeur de ce que l'on pense?

19 mars 2017

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Le Poème de la semaine n° 11

 

Le Poème de la semaine n° 11

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III

POÉSIE

A

J’ai découvert le mot « Éclisse » grâce à ce délicieux poète et néanmoins ami Richard Taillefer.

Cet ambassadeur du temps se demande

« Où vont les rêves quand la nuit tombe ? »[1]

Je n’ai pas encore trouvé la réponse.

B

  

Le Poète débraillé[2]

  

De longs mois laborieux auparavant

Création, conception, écriture

Insatisfaction : rature, destruction

Perfectionniste : réflexion, reconstruction

Il enfante aux forceps

Des vers en prose improbables et sublimes

Au vestiaire, le poète appréhende

Nervosité préliminaire, calme apparent

Lave bouillonnante, volcan interne

  

Il fait exception pour

Sa moustache bien ordonnée, légendaire

Sa pipe de Cogolin rivée aux lèvres

  

Sur l’estrade, seul parmi les auditeurs

Campé devant un micro

Comme une affiche de cinéma

Vêtu de noir en harmonie avec sa crinière

Concentré en son moi

Il distille ses vers subtils

Hors du temps, ailleurs

Insensible aux alentours

Possédé de sa passion

Sorti de son douillet cocon

Perdu dans son aura

Égaré, il erre dans un autre monde

Le poète cogne, cabosse, rafistole

Il dérange, charme, console

Amusé, il instille des vérités, des doutes

Silence brutal, applaudissements, soulagement

Bravo l’artiste

 

C

  

Conception de vers

Création poétique

Texte jamais prêt

Trac vissé au corps

Installé sur l’estrade

Le poète déclame

Le poète se vide

Sa besace s’allège

Issue délivrance


[1] L’éclisse du Temps de Richard Taillefer, éditions Dédicaces

[2] En hommage à Richard Taillefer poète

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Ces textes sont extraits du recueil de poésie PÉTALES ÉCLECTIQUES

 de Jean-Louis RIGUET publié aux éditions PREM'EDIT.

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Éditeur : PREM'EDIT

ISBN : 9 791091 321587

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Tout sur mes livres :

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Jean-Louis RIGUET 19 mars 2017

Sociétaire de la Société des Gens de Lettres et Membre de la Maison de l’écrivain et de la Littérature

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La sorgue n'est pas une fin

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L'abîme obscur vaste et magnifique
Étend son flabellum de soie sur son doux visage
Quand, à l'heure où tout se retire,
L'agitation muette de la nature
Ébranle les nuances délirantes de sa lypémanie.

Un bruit de pas gravit moléculairement l'escalier de sa vésanie.
Puis, comme un coup de tonnerre, la porte s'ouvre en gémissant sa plainte,
Laissant un tourbillon d'air balayer le seuil et lui dévoiler le démoniaque.
Alors qu'il s'avance en faisant claquer son long manteau,
Elle mesure dans son regard hypnotique sa froide intelligence.

Sans ciller, le non-mort contemple les formes de la fragile présence
Nimbée des flammes colorées des bougies offrant joyeusement leur force lumineuse.
Plus que jamais, ses pulsions charnelles, ses désirs de chair l'envahissent
Quand la voix pure et fraîche de la silhouette veloutée marmotte du bout des lèvres :
" fais-moi voir, fais-moi vivre !

Séduit, le réprouvé chargé d'épreuves guide son destin dans le secret qui délivre
Où sans contrainte, le charmeur d'âme à la peau ivoire et douce,
Aux cheveux brillants et noirs, ceint son offrande de sa loi auguste,
Et pressant ses lèvres carmin à la gracilité de son cou
Invite sa sensitive hors de l'incomplétude de son existence.

En liqueur onctueuse, organique, la chaleur et la bienveillance
S'introduisent à l'amphore de sa bouche,
Laissant le cruor de la jugulaire investir son corps
Où catalepsie et vivant balance,
En une connexion attendu, espéré, guèbre.

Après cette libation offerte, tendre, funèbre,
L'effet de ce puissant baiser ayant pollinisé en un même feu
Le vide de leur essence, le strige lui anhèle
Juste avant que l'aurore ne se rebelle,
"Je reviendrai demain"

Nom d'auteur Sonia Gallet

recueil © 2017

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