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HISTOIRE COURTE 34...

 LE RING...

Je savais ne pas avoir la tête sur les épaules. On me l'a tellement répété depuis l'enfance à l'adolescence! Est-ce une des raisons qui m'ont menées aujourd'hui dans ces couloirs sombres, bruts et froids, qui aboutissent à une salle où j'ambitionne d'atteindre du plus près possible un ring de boxe?

Où donc mes escarpins me mènent-ils? C'est surréaliste, porter ces petites merveilles pour me rendre dans un tel lieu! C'est comme la jupe, et le pull un peu trop moulant, malgré le col roulé...

Déjà, ce ne fut pas évident, après avoir trouvé une place dans cet immense parking, de marcher sur des talons de huit centimètres! Bon décidément, j'ai perdu la tête...

C'est qu'elle est pleine, cette tête, de l'image d'un homme, d'un champion, d'un être si musclé, si fort, mais que j'ai découvert tellement doux et vulnérable.

La vie est improbable pour ceux, qui sont nés comme moi, avec la tête dans les nuages et le cœur à la recherche d'étoiles!

C'est peut-être son dernier match en France! Demain, s'il gagne, Marcel partira pour une longue tournée, et, je n'aurai plus pour quelque temps, l'occasion de l'observer, de trembler pour lui et d'être fière, si fière, lorsque le match fini, il se retournera vers moi et comme la dernière fois, m'enverra un baiser du bout des gants...

Je sais que ce qu'il aime le plus en moi, c'est l'image d'une femme, perchée sur des hauts talons. Une femme désirable au regard de tous, mais qu'il sait être le seul à combler!

Alors voilà... j'ai froid, j'ai peur, mais mes pas sont impatients! Ils ne pensent qu'à atteindre ce lieu où mon champion va briller, comme une étoile dans ma nuit...

J.G.

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La petite cosmogonie portative de Raymond Queneau

12273147495?profile=originalCette oeuvre de l'écrivain français Raymond Queneau (1903-1976), publiée en 1950, est un chant du monde, depuis ses origines: "La terre apparaît pâle et blette elle mugit", jusqu'à nos présents jours: "Les sauriens du calcul se glissent pondéreux/écrasent les tablogs les abaques les règles/ Leurs mères les trieuses les pères binaires/ et l'oncle électronique avec son regard d'aigle/ admirent effarés ces athlètes modestes/ pulvérisant les records établis par les/bipèdes qui pourtant savent compter parler." Un chant du monde, la perspective évolutionniste. On hésitera à proclamer la croyance de Queneau dans le progrès (dans quels progrès?), mais sa foi est dans la science. Il voit l'homme capable d'aménager sa cage, qui est la Terre, et dénombre ses accomplissements. L'épopée comporte six chants. La table des matières est un guide donné au lecteur écolier. A vrai dire, l'histoire de l'humanité n'émerge que dans le dernier chant: "Le singe sans effort le singe devint l' homme/lequel un peu plus tard désagrégera l' atome." "Le reste du chant", nous prévient-on, "est consacré aux machines". On énumère des machines passives: le radeau, la piste. On salue la première machine réflexe: la trappe. On aboutit aux machines à calculer, "sauriens du calcul". C'est l'ouvrage de l'encyclopédiste langagier. Et la poésie? dira-t-on? La réponse, c'est le "retour aux sources". On sait que la langue française s'est faite dans des livres de mnémotechnie: abécédaires, lapidaires, bestiaires, catéchismes, qui étaient les états d'une connaissance supposée, et sa propagation. C'est une tradition qui s'est poursuivie d'âge en âge, chez Hugo par exemple, que Queneau pastiche: "L'un se nommait Joseph, l'autre s'appelait Paul/ils avaient leurs façons leurs us et leurs coutumes." Hormis peut-être leur humour, lequel imprègne l'exposé de modestie charmante, et lui donne sa pondération juste, ces récits sont donc strictement de notre famille littéraire. Quand à l'approche scientifique, le poète prie Hermès de l'expliquer: "Hermès explique donc à ces français lecteurs/la clarté de ce charme en six parts divisé/Mercure a juste donc leur astuce cartésienne/au naïf synopsis de ce petit poème." Le dieu aimablement défère: "On parle de Minos et de Pasiphaé/du pélican lassé qui revient d'un voyage/du vierge du vivace et du bel aujourd'hui/on parle d'albatros aux ailes de géant/de bateaux descendant des fleuves impassibles/d'enfants qui dans le noir voient des étincelles/alors pourquoi pas de l'électromagnétisme."

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L'instant.

je voudrais flirter avec le grand silence,

ce velours fluide et chaud,

m'enveloppant toute entière,

dans son parfum d'arbres et de mer à la fois ;

De cette étreinte douce, un rien tâtonnante,

mon corps et tous mes sens,

s'en trouveraient grandis, émancipés

 et libérés de l'ombre grandissante,

 de cette précipitation constante,

sans souffle, qui piétine l'instant où la vie se débat !

Je voudrais flirter avec le grand silence,

ce frôlement léger mais néanmoins profond,

me touchant toute entière,

dans ce bruissement brun chaud et clair à la fois ;

De cette caresse solaire, point trop brulante,

ma tête et tous mes gestes,

s'en trouveraient élargis, audacieux et

détachés du brouhaha urbain,

 de cette promiscuité froide, quotidienne,

et sans le moindre égard,

qui assombrit l'instant où la vie soubresaute !

Oui, je voudrais flirter avec le grand silence,

dans une maison blanche, environnée de bleu,

pour m'enivrer de l'instant magistral.

La vie.

 

NINA

 

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Poète national

Laurence Vielle est une de nos meilleures comédiennes. Elle est aussi une poétesse admirée. Conformément à un usage réactivé voici quelques années, elle vient d’être élue pour deux ans « poète nationale ». En cette qualité un peu étrange, elle créera durant cette période six textes par an consacrés à sa vision de la Belgique. Ces textes poétiques seront publiés dans le journal « Le Soir ».
Associé à cette entreprise, ce journal publiait donc ce jeudi un entretien avec la po...étesse.
A la question angoissante, « C’est quoi être poète ? » Laurence Vielle répond : « Je me rappelle qu’à six ans j’étais dans une rivière, j’avais appris le son « u » à l’école et je criais plein de mots en « u ». La poésie et l’oralité ont toujours été pour moi complètement liés. Et être poète c’est une façon de se mettre en résonnance avec les vibrations du monde quelles qu’elles soient, avec les mots. Pour moi, la poésie est musicale, rythmique, orale. La poésie, c’est une force vive dont le monde a grand besoin ». D’ajouter plus loin que les enfants sont presque toujours sensibles à la poésie…
Certes, cette réponse évoque davantage la démarche poétique que la poésie elle-même : on peut en effet repérer tout ce que Laurence Vielle en dit dans la peinture, en musique ou encore dans le roman. Ce qui distingue sans doute le poète c’est que cette résonance présente chez les autres artistes "par surcroit", lui, le poète, la convoque à tous les instants de sa création.
Cette vocation tôt ressentie par la poétesse au bord d’une rivière m’évoque les premiers poèmes d’Hölderlin magnifiquement commentés par Ph. Jaccottet dans sa préface à l’édition des œuvres de ce grand poète.
Hölderlin a seize ans ; il est pensionnaire dans un séminaire et loin des siens, se remémore les bons moments passés avec son demi-frère :
« ö mon bon Charles ! C’est l’un de ces beaux jours
Que nous étions ensemble sur les grèves du Neckar,
Heureux de voir les vagues battre dans le rivage
Et jouant à creuser des ruisseaux dans le sable…
Puis je levai les yeux : dans le soir miroitant
Le fleuve paraissait. Une émotion sacrée
Me fit vibrer le cœur : soudain je ne ris plus,
Soudain, plus grave, je laissai nos jeux d’enfant
Et balbutiai, vibrant : il faut prier !
Ce qui a saisi le jeune enfant, c’est le fleuve et sa présence formidable : son mouvement et le jeu de la lumière à la surface de ses eaux dans la venue du soir. Présence et pressentiment qu’autre chose se révèle dans ce chant du monde.

C’est peut-être cela qui peut nous sauver : nos retrouvailles avec cette « émotion sacrée »

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administrateur théâtres

Drame. Hermione (Anne-Pascale Clairembourg) est reine de Sicile, la belle épouse du roi Leontes et la mère aimante de Mammilius, un jeune garçon espiègle qui adore sa mère et « les histoires tristes que l’on raconte en hiver ».

12273148898?profile=original Injustement accusée de tromper son mari avec son meilleur ami Polixène, roi de Bohême, elle est jetée en prison, où elle donne naissance prématurément à une fille (Perdita) que le tyran Leontes fait disparaître dans un désert lointain. Une scène d’une violence inoubliable. On fait à l’épouse un simulacre de procès pour adultère et haute trahison. …Qu’on la lapide, non ? Version blonde de la Reine Margot d’Isabelle Adjani, elle reste d’une dignité inébranlable devant son accusateur assoiffé de vengeance. On nous dit qu'elle mourra de chagrin après l’annonce du décès de son fils chéri, Mammilius, à qui on a interdit de la revoir. Seize ans plus tard, cependant, elle sera "ressuscitée" et réunie avec sa famille dans l'une des scènes les plus étonnantes de Shakespeare, revisité avec éclat par l’inventivité de Georges Lini.

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Difficile de décider laquelle des trois femmes on préfère. Perdita ? Héroïne de conte de fées, façon Marylin Monroe, qui croit très peu aux princes charmants et est transformée en « daffodil virevoltant » par une exquise et solide Sarah Messens flanquée d’un pétulant Julien Bezure. Ou sa mère Hermione ? Noble victime expiatoire de la folie du soupçon. Ou l’intrépide suivante, Paulina, qui ose confondre et pourfendre le tyran? Va ! Pour la pure jouissance physique verbale et vocale, la palme de l’interprétation féminine va à Daphné D’Heur qui incontestablement dicte le rythme de l’affaire et préside à l’accouchement systématique des idées merveilleusement subversives. En s’opposant avec une vigueur vivifiante aux diktats mortifères du Tyran, on assiste à la démolition méticuleuse et sans appel de l’échafaudage insensé de ses arguments. Cette femme est une reine dans son impeccable rhétorique cinglante et juste.

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Face à elle, le tyran est un comédien flamboyant, ruisselant de vérité dans sa folie meurtrière. Itsik Elbaz, pour tout dire. Son jeu témoigne d’une urgence, d’un dynamisme rebondissant. Entêté comme un cabri, les accès de rage et de mauvaise foi de l’enfant gâté et mal élevé se cognent, impuissants, aux réalités. Pathétique, il tente même à plusieurs reprises de séduire le public dans des apartés charmeurs et de l’engager dans la complicité de ses crimes. Il finit aliéné et seul, confondu par l’oracle de Delphes qui le condamne irrémédiablement. Ou presque. Une phrase sibylline laisse entrevoir un espoir.


Car cette tragi-comédie se veut un vrai conte d’hiver. De bon ou mauvais augure? Est-ce une prédiction sinistre qui affirme que « Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument... » ? Ou l’aveu optimiste que la pureté de la neige peut nous mettre sur la voie du pardon et peut effacer les blessures et rendre la dignité à l’humanité ? Miracle : la magie hivernale aura fait tomber la première neige dehors, dès la fin du spectacle. De quoi prolonger durablement la magie du texte. A moins que cela ne soit un clin d’œil en personne, de l’illustre dramaturge élisabéthain, touché par l’époustouflante mise en scène, les décors et les costumes résolument avant-gardistes de Georges Lini. Celui-ci utilise en effet la transparence d’une cage de verre qu’il manipule comme un diamant pour faire apparaître nombre de réalités, pas toujours bonnes à voir! Mais vous, spectateur heureux, malgré quelques soucis de sonorisation propres à une première sans doute, vous repartirez comblés par l’adresse, la finesse et la profondeur de l’interprétation de ce texte fabuleux dont les fibres poétiques jusqu’aux moindres fleurs sont littéralement mises à nu.

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Royale est la distribution. Le fidèle Camillo, vaillant creuset où siège la raison, c’est un Luc Van Grunderbeeck, au mieux de sa forme. L’autre roi, joué par Didier Colfs, n’est pas en reste car sa prestation très authentique de terrorisme familial au quatrième acte, scène 4, vaut vraiment le détour. Vous avez aussi ce capitaine Haddock devenu Berger sous les traits de Michel de Warzée, qui donne avec son comparse (Thierry Janssen) l’indispensable dose d’humaine bouffonerie propre au théâtre de Shakespeare. Et pour finir, l’exquise métamorphose du jeune enfant et du Temps - celui qui annonce, celui qui sait et qui raconte - un diamant vert planté sur la poitrine, c’est encore, Louise Jacob.

http://www.theatreduparc.be/Agenda/evenement/62/32.html

Crédit photos: Sébastien Fernandez

Un spectacle de la Compagnie Belle de Nuit, en coproduction avec le Théâtre Royal du Parc et l’Atelier Théâtre Jean Vilar

  • Création
  • 16 au 28 février 2016
  •  Au Théâtre Jean Vilar à Louvain-la-Neuve
  • Durée : 2h25 entracte compris

http://www.atjv.be/Un-Conte-d-hiver

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Fascination nocturne

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Fascination nocturne

 

 Rêverie inspirée par «Longueuil la nuit» tableau de Claude Moulin

 

Le spectacle au ciel est divin.

En contemplation, le poète

Sait que s'exprimer serait vain.

Le peintre a sorti sa palette.

 

Une toile se fait miroir,

S'y déposent de blancs nuages,

Charmantes formes dans le noir.

La ville dort, devenue sage.

 

De l'univers mystérieux,

A surgi la lune qui veille.

Elle a un aspect radieux,

Une présence qui égaille.

 

Lors, il se produit un miracle:

Le peintre emporte un pan de nuit,

La fascination du spectacle

Et la lune ronde qui luit.

 

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Un Montréalais en Hiver

                                               

Poème inspiré par un tableau de Claude Moulin

 

On fait des rêves éveillé,

Qui parfois incitent au voyage.

Arriver ailleurs, sans bagages,

S'émouvoir et s'émerveiller!

 

Alors qu'il a les yeux ouverts,  

Un matin, sur son pas-de-porte,

Le fabuleux soudain emporte

Un Montréalais en Hiver.

 

Un génie venu dans la nuit

Quand tout dormait dans le silence,

A déversé, en abondance,

Une manne près de chez lui.

 

L'espace est d'un bleu velouté.

Il se sent empli d'allégresse.

En même temps que de tendresse.

Émouvante réalité!

 

Or cette somptueuse image

Perdure en l'instant passager.

Fasciné, il n'ose  bouger.

Offert en grâce, ce voyage!

 

carte claude moulin011 

                                                                ( Reproduction autorisée )

 

 

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Solitude.

Je déteste lorsque la nuit

 à midi s'infuse dans le jour,

avec ses nuages alourdies et pourpres,

bien trop bas avançant !

Dans ces moments là, je n'inspire

qu'à rejoindre la mer,

 y baigner mes pensées jusqu'à

ce qu'elles se détachent, s'en aillent vers le large ;

puis je voudrais faire le tour de l'île bleue,

 écrire chemin faisant ;

le large et moi-même ainsi mêlés, indissociés.

Mes pensées revenues,

élargies dans ma tête,  légères et partageables !

Ecrire alors de plus en plus.

Vague à l'âme sans vous .

NINA

 

 

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12273144658?profile=originalWELCOME HOME est un film lumineux. Sur le motif du désir de tout larguer pour parcourir le monde, Philippe de Pierpont réussit le portrait juste et contrasté d’une jeunesse en mal de référents.

 

Lucas et Bert sont deux jeunes adultes en rupture. Leur environnement n’offre rien de motivant et ils ont la sensation de ne pas cadrer avec la route que l’on trace pour eux. Personne n’est là pour consolider une estime de soi défaillante.

L’énergie du désespoir et l’amitié qui les lie vont attiser une impulsion folle, celle de tout quitter pour faire face au monde, à la liberté.

Mais leur fugue se transforme rapidement en cavale, les événements s’enchaînant avec leur lot de dérapages.

Un apprentissage de la vie en mode accéléré avec des moments d’extase et des revers, un chemin au bout duquel de haltes en étapes, s’ébauche leur véritable naissance.

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Arthur Buyssens (Bert) et Martin Nyssen (Lucas) sont les révélations de ce tandem maladroit. Leur jeu instinctif nous les livre, démunis mais cabrés, tels deux funambules en équilibre instable entre les vicissitudes de la vie. Au plus près d’une caméra qui n’hésite pas à traquer leur moindre frémissement, ils fascinent et attendrissent.

 

Nous avons rencontré Philippe de Pierpont lors de la présentation de son film au BE.Film festival.

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Philippe de Pierpont : Ce n’est pas un film sur l’adolescence. C’est un film sur l’audace. L’audace du choix de la liberté !  …qui est toujours un choix difficile. Il y a des adultes qui n’ont pas d’audace. Il faut du cran pour cela et la liberté se paie toujours très cher. Mais c’est parce qu’ils ont fait ce choix, qu’ils ont pu vivre ce qu’ils ont vécu et prendre conscience de qui ils sont réellement.

 

C’est aussi un film où l’amitié, la solidarité compte autant que l’audace…

 

Philippe de Pierpont : Je les ai voulus un peu comme le petit et le grand frère. Bert à 18 ans, il est en apprentissage et Lucas a 16 ans et est lycéen. On croit à un moment que le plus jeune sauvera l’aîné alors que pas du tout. Les rapports s’inversent constamment. Le film bascule comme un thriller. Il y a un parcours initiatique. Ce qui est intéressant, c’est qu’ils ne font pas ce à quoi on s’attend. Mais c’est parce qu’ils ont choisi la liberté, qu’ils peuvent s’en sortir. Et on constate à la fin qu’ils font des choix très différents.

 

Le fait d’enseigner et d’être en contact des jeunes, est-ce une source d’inspiration ? Le même thème pourrait être traité avec des adultes.

 

Philippe de Pierpont : Bien sûr, il y a des adultes qui n’ont pas d’audace. Et d’autres cinéastes l’ont très bien mis en scène.

Moi-même, j’essaie d’avoir un peu d’audace tous les jours. C’est certain que les jeunes m’inspirent. Quand mes étudiants ont vu le film, ils m’ont dit: « Cela parle de nous. Ce ne sont pas des ados de cinéma, c’est vraiment nous… » J’ai su que je ne m’étais pas trompé.

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Les deux comédiens ont-ils reçu une formation ? Avez-vous eu l’impression de les diriger ?

 

Philippe de Pierpont : Non, pas du tout. Mais ce sont de vrais comédiens. Ils ne sont pas du tout comme ça dans la vie.

Le plus important dans un film, c’est le casting.  Si on se trompe au casting, alors oui, on doit diriger mais sinon pas. Je pense même qu’ils sont les plus professionnels des acteurs de leur génération.

 

Vous venez du genre documentaire… Quel est l’apport du documentaire ?

 

Philippe de Pierpont : Le documentaire a été mon école. Cela m’a donné une aisance à saisir l’instant présent et ce qu’il peut apporter, mais aussi une sensibilité pour capter la lumière.

 

Avez-vous encore des projets de films documentaires ?

 

Philippe de Pierpont : Je travaille sur un documentaire que je tourne au Burundi depuis 25 ans. Nous avons commencé quand les protagonistes avaient 6 ans et depuis, on les suit. Mais eux, ce sont des parias de la société, donc on ne peut pas les sauver…

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Le film est monté comme un thriller. C’est un peu un jeu de pistes où tout peut basculer à tout moment. Quelle a été l’importance du montage ?

 

Philippe de Pierpont : Le film représente trois ans d’écriture et est passé par 17 versions de scénarios. Mais il est vraiment apparu au montage. C’est là qu’on a fait des choix décisifs.

Chez moi, instinctivement, la fin est généralement très sombre mais alors l’audace n’aurait pas été payante… On a beaucoup hésité…

 

Pourquoi ce film à ce moment-ci de votre vie ?

 

Philippe de Pierpont : Avec ce film, j’ai touché à quelque chose d’important pour moi et dont je ne suis qu’au début… J’ai la certitude d’être devant une porte qui s’ouvre. D’ailleurs, le prochain film sera un film sur l’audace.

Mais cela se passera en Afrique et ce sera un thriller…

 
Propos recueillis par Palmina Di Meo

 http://www.dailymotion.com/video/x38tp37

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Bonhomme janvier

 

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( Dessin d'enfant)

 

Quand le froid est là pour longtemps,

Que l’on sait qu’il pourra durer,

On décide de mettre au monde

Un énorme bonhomme blanc.

 

 

Chacun lui donne un peu de vie.

Il ne fera peur à personne.

Ce n’est pas un épouvantail,

Pas non plus un méchant fantôme.

 

 

Traditionnel et avenant,

Il amusera les passants.

Nous le soignerons chaque jour,

Le garderons en bonne forme.

 

 

Lors, il survivra bien portant,

Jusqu’à la tiédeur du printemps.

Bonne année Bonhomme Janvier!

Vive le froid, vive l’hiver!

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Intermèdes

Haïkus


Énergie sensible
glissement d'un ballon d'or
espace embrasé.

Tableau qui s'anime
couleurs en métamorphoses
foulards chatoyants.

Là-bas velours noir
vue d'un pan de l'univers
ivresse indicible.

Sublime harmonie
millions de points lumineux
posés avec art.

13 janvier 2016

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♦ De mes voeux et bonne chance à tous

Que la bonté et l’intelligence soient votre chance, votre fortune

 

Au premier de janvier, j’ai pensé mieux remplir

Mon grand sac de vœux qui volontiers se donnent

A toutes les croisées des intentions qui sonnent

L’heure de la trêve, des douceurs à plaisir 

 

J’ai pensé un ailleurs, qui sème, qui moissonne

Un grand plus de grâce à saisir, à fleurir,

Un grand plus de portraits à chérir, à bénir

J’ai pensé aux moments, où lumineux nous sommes

 

J’ai repris mes rubans de souvenirs d’enfants

D’un baiser d’affection pour décrocheur de lune

D’une tribu large, de vingt sous pour fortune    

 

J’ai d’un coup tout souri, tout pleuré tellement

A cœur tendre, comprendre, bonté et intelligence

C’est ça, c’est ça, mon vœu, qu’il soit pour votre chance 

 

© Gil DEF - 13.01.2016

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12273144280?profile=original San Remo-Tempête de Jean-Daniel Perrin ainspiré le poème  J’aime les nuages de Martine Rouhart

Inconsistants

sans cesse changeants,

j'aime les nuages,

ceux qui dérivent indolents

comme des ballons blancs,

les nuages des matins clairs

effilochés dans la lumière

et les nuages enflammés

des longs soirs d'été.

J'aime les nuages

posés comme un voile

sur la lune et les étoiles,

  ceux au ventre violacé

qui s'apprêtent à crever

et les plus noirs nuages

allumeurs d'orages.

Le ciel vide m'ennuie

dans sa monotonie,

c'est ainsi,

j'aime les nuages

.

Un partenariat d'

Arts 

12272797098?profile=originalLettres


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Mystificateurs honorés

En hommage aux romanciers talentueux

 

Les maisons privées restent closes,

N'y entrent que les invités.

Si leur jardin offre des roses,

On aimerait les visiter.

 

Le poète a des coups de coeurs

Quand il en voit de somptueuses.

Abritent-elles le bonheur?

Une complicité heureuse?

 

Il met en vers de courts émois.

Le romancier aime autre chose.

Magicien. il connait les lois

Permettant les métamorphoses.

 

Il introduit des personnages,

Où les maitres ont été chassés,

 Les suit et porte témoignage,

Il a le don d'intéresser.

 

Quand fascinent les aventures

 De héros pourtant inventés,

Éternelle est leur vie future

Ils ont pleinement existé.

 

12 janvier 2016

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Le modèle

Le modèle
de Antonia Iliescu

Liquéfié je tombe des nuages,

Le pilon froid m’écrase dans le mortier ;

Le feu détruit mes détritus sauvages ;

Le corps et l’âme en gouttes gémissent broyés. 

 

Tous mes atomes dispersés me font mal

Quand sans pitié la vieille cornue me tue.

Volage, je transmute en vent astral

Passant comme le temps, inaperçu. 

 

Quand l’or se fait plomb au milieu de la nuit,

À l’abri des regards, le plomb se fait pluie

Et mes jours se font nuits et mes nuits se font voile

 

Qui vole virevoltant et lascif s’abandonne

Au cri de mon corps, au cœur de l’automne,

Sous les mains d’un peintre, pour en faire une toile.

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Pour Ariane

Les matins se sont lentement assombris

Tandis que les rues une à une s’illuminaient ;

Noel approche.

Arraché aux païens qui déjà le célébraient,

Ce jour plus que jamais est celui des vivants et de l’espoir.

Là bas une tombe bordée de marbre rose , fleurie de pensées d’hiver et de bruyères,

Enclot ma peine et retient l’enfer.

Les musiques chargées de vent et des temps révolus,

M’entrainent souvent sur ce sentier qui mène à toi

A la lisière de ce petit jardin funéraire qui ferme

Les ténèbres opaques d’un monde interdit aux vivants.

Des mots étranges m’échappent, mes bras enserrent ton ombre et la brise emporte nos baisers.

Il me faut partir car la lumière, bien plus loin, attire mon regard et fait renaître l’espoir.

Dans la nuit de mes rêves une place t’attend toujours.

Que, peu à peu, l’insoutenable s’estompe

Et puisse grandir encore l’amour qui est le partage des vivants.

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Tristesse

 

Ce matin, je ressent ce désir impérieux d'écrire

une avalanche de mots, venus d'ici et là,

ce grand désordre un peu trop gris

 dans ma tête attristée,

à l'instar de ce matin d'hiver

 de sombre emmitouflé !

Ces mots à la fois soleils et pluies,

 font parler, puis frémir,

ma feuille blanche, l'élargir un peu,

 jusqu'à ce qu'elle devienne,

 ce pôle de l'entre-deux,

 Nord et Sud mélangés ;

 il n'y fait alors ni trop chaud, ni trop froid,

mais un temps printanier,

 où tout peut devenir ;

un arbre musical, une rose pâle d'un coquelicot éprise,

une neige chaude et bleue, un noir multicolore !

Ce matin, je ressent ce désir impérieux d'écrire

une avalanche de mots pour exister, grandir encore !

 

NINA

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Un jeu JGobert

Au cours d’une soirée animée entre amis, l’un d’eux me demande si je veux jouer. Jouer à un jeu étrange.  Jouer à téléphoner à une petite fille qui vivait en moi et qui accompagnait mon enfance. Drôle d’idée d’appeler cette fillette et de ranimer ainsi un passé révolu, accompli, avec des souvenirs douloureux, désagréables peut-être.

Remuer l’enfance dans les bonheurs et dans les tristesses. Un coup de fil et je replonge dans cette vie que j’essaie d’oublier, d’effacer depuis que j’ai le statut d’adulte.
Cette enfance mal digérée, pénible qu’il a fallu tirer, traîner chaque jour comme un malheur et qui m’a laissé un goût plus qu’amer.

Le jeu est ainsi fait et pourquoi pas. Je ne me sens pas particulièrement rassurée de cet exercice devant des amis mais bon, c’est un jeu. Inquiète, je prends le téléphone et le serre à l’écraser.
Allo, bonjour…
La fillette est surprise et hésite à répondre. C’est à peine si elle reconnaît sa voix. D’emblée, elle me parle de sa mère qui ne va pas bien. Des misères que sa mère subit et des pleurs qu’elle entend chaque jour. Non, rien n’a changé, les sentiments, les perceptions sont toujours les mêmes. J’ai envie de me boucher les oreilles.
  Ne pas revivre cela. L'incompréhension est toujours présente. Elle est seule et sa vie est triste. 
Voir ce gâchis autour d’elle. Les jours passent sans saveur et s’égrainent tristement.
Je ne veux pas en entendre plus mais j’ai soudain le remord de laisser cet enfant dans cette angoisse. Je prends sur moi de la réconforter, la rassurer et lui dire que la vie n’est pas cela. Que sa solitude cessera un jour. Elle aura des images de bonheur et connaîtra la joie d’aimer. Elle doit tenir sans se détruire le cœur, ni l'âme. Tout protéger du mieux qu’elle peut. Boucher ses oreilles pour ne pas entendre et réconforter sa mère plus que tout.

D’ailleurs, je veux parler à sa mère. Je veux lui parler mais dans ce deal, ce n’est pas possible. Le téléphone ne veut pas. Je n’arrive plus à raccrocher.  Je l’entends, fragile, perdue, seule, se débattre dans cette vie où tout est douleur, crainte et angoisse. Elle ne dit plus rien un instant. Elle doit penser que ma vie est plus légère depuis mon départ.
C’est moi qui prends de ses nouvelles et pas le contraire. Je reste là à l’écouter raconter ce que je connais trop bien. Je sais que tout va finir mais je ne veux pas entrer dans cet avenir qui m’appartient et qu’elle ne connait pas encore. Elle doit être forte. Je sais qu’elle a une force peu commune et qu’elle tiendra.

Personne ne lira jamais sur son visage sa tristesse, ni dans son cœur son désarroi. Elle sera un roc, muette, secrète. Elle ne pardonnera pas. Elle n’oubliera rien. Même blessée à vie, elle portera ses blessures fièrement et au fil du temps acceptera cette situation, ce passé.
Mes amis se rappellent à moi. Je suis épuisée de cette conversation. C’est à regret que je l’abandonne dans ce monde révolu.  J’attends avec impatience le coup de téléphone suivant pour pouvoir calmer ce cœur démonté. En vain.

Cette fois c’est à Pierre de jouer. Appeler le petit garçon qu’il était dans son enfance. Prendre des nouvelles de son père aimant. Il hésite. Pas fier, il bafouille, balbutie et n’y arrive pas. Il s’effondre en larmes, pleurant tout ce bonheur enfui. Trop de souvenirs heureux, tendres lui reviennent en mémoire et après quelques phrases ânonnées, bredouillées, il raccroche le cœur toujours dans ce chagrin qui ne s’efface pas.
Ce n’est jamais facile d’appeler son passé.

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