Le modèle
de Antonia Iliescu
Liquéfié je tombe des nuages,
Le pilon froid m’écrase dans le mortier ;
Le feu détruit mes détritus sauvages ;
Le corps et l’âme en gouttes gémissent broyés.
Tous mes atomes dispersés me font mal
Quand sans pitié la vieille cornue me tue.
Volage, je transmute en vent astral
Passant comme le temps, inaperçu.
Quand l’or se fait plomb au milieu de la nuit,
À l’abri des regards, le plomb se fait pluie
Et mes jours se font nuits et mes nuits se font voile
Qui vole virevoltant et lascif s’abandonne
Au cri de mon corps, au cœur de l’automne,
Sous les mains d’un peintre, pour en faire une toile.