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12273113674?profile=original"Le sentiment tragique de la vie" est l'oeuvre de Miguel de Unamuno (1864-1936), publiée en espagnol en 1914. Cet essai sur l' angoisse du monde moderne et de l' homme éternel, -livre capital du grand philosophe espagnol- ne rappelle en rien par sa forme les traditionnels traités de métaphysique ou de religion: tout y sort du coeur, de l'âme, on n'y suit pas l'enchaînement d'une pensée logique, mais le rythme d'un jaillissement intérieur, des besoins instinctifs d'un homme qui, simplement, ne veut pas mourir. Il n'est pas d'expression plus totale d'un certain catholicisme hispanique, à la fois fidèle et adorant, et sans cesse aux limites de l'hérésie, qui nomme ses autorités bien moins chez les docteurs de l'Eglise que chez les mystiques universels, les métaphysiciens du fond de l' âme, du "gemüt", et surtout chez Cervantès: ce sentiment tragique de la vie est à la base du "quichottisme", tel qu'Unamuno l'a exposé dans sa "Vie de Don Quichotte et de Sancjo Pança".

Le point de départ de l'auteur est aussi celui de Pascal, de Kierkegaard, de Nietzsche: l' homme concret, inséparablement chair et esprit, désir et connaissance, l'homme qui possède une destinée exceptionnelle unique, affronté à la souffrance, à la joie, à la mort. Non pas l'homme affectif, au détriment de l'homme raisonnable, mais l'homme affectif autant que l'homme raisonnable. Unamuno reprend le grand thème de Nietzsche: il n'y a pas de philosophie, il n'y a que des philosophes. Chaque conception du monde naît du plus intérieur et du moins communicable de la personnalité: ainsi la philosophie se trouve être le plus proche de la poésie que la science. Elle doit exprimer l'aventure individuelle, dans le temps et devant l' éternité, et seulement cela: "Notre philosophie, c'est-à-dire notre manière de comprendre ou de ne pas comprendre le monde, jaillit de notre sentiment même de la vie". Même une pensée d'apparence toute impersonnelle, comme le kantisme, ne serait rien sans son auteur. Ce qui importe, c'est l'homme Kant: "L' homme Kant, homme de coeur et de tête, c'est-à-dire homme, reconstruit avec le coeur ce qu'il avait abattu avec la tête... L'homme Kant ne se résignait pas à mourir tout entier. Et c'est pour cela qu'il fît ce saut, le saut immortel de l'une à l'autre critique". Les professeurs rédigent des histoires de la philosophie, alors qu'il n'y a que des aventures, des destinées de philosophes.

Quel est ce sentiment tragique, à l'origine de toute philosophie ou religion, commun à tous les êtres; et pourtant exprimé par chacun d'une manière unique? Unanumo répond: le besoin immortel d' immortalité, le combat éternel de tout homme pour ne pas mourir. Certains génies, dont Unamuno se sent le frère, ont eu le courage de laisser tout crûment s'épancher ce besoin: l'oeuvre d'un Nietzsche, d'un Léopardi, d'un Rousseau, d'un Pascal, d'un saint Augustin, d'un Marc-Aurèle, n'est rien d'autre que le pur, déchirant miroir. C'est par rapport à ce besoin qu'il convient d'envisager le problème de l' immortalité dans l'histoire des philosophies et des religions. La plus décisive des solutions qui lui furent données, la plus vitale pour nous, est la solution chrétienne, qu'Unamuno étudie longuement dans un admirable chapitre intitulé "L'essence du Catholicisme". Tout le christianisme tient dans une double et unique révélation: révélation de la mort, révélation de la victoire sur la mort. Le Christ, L' Homme parfait qui ne devait pas mourir, est mort, parce qu'ainsi seulement il pouvait être vraiment homme. Mais le christianisme, c'est la résurrection. Le fait christique n'est pas d'abord moral, ni cosmique; il n'est le signe ni d'une métamorphose de la Nature, ni de l'établissement d'une nouvelle évaluation du bien et du mal. Le christianisme traditionnel -dont l'auteur se sépare ici- met l'accent sur le péché, et comprend la mort comme une conséquence du péché; Unamuno lui ne définit le Christ que par rapport à la réalité de la mort. Dans une telle perspective, toute théologie devient naturellement irrationnelle. Le Dieu créateur, auteur et gardien de l' ordre du monde, est absorbé dans le Dieu vital, crucifié mais vainqueur de la mort, dont le catholicisme est le soldat contre les puissances de sclérose, c'est-à-dire contre le rationalisme. Il n'empêche que saint Thomas est le plus grand docteur d'une Eglise qui a baptisé Aristote: la raison attaquant la foi, dit  Unamuno, la foi a dû essayer de pactiser avec la raison. De la religion qui était essentiellement un élan vital, on a fait aussi une théologie. Mais peut-on croire avec la raison? Les deux termes ne sont-ils point inconciliables, contradictoires? "Et la vérité? Doit-on la vivre ou la comprendre?..." L'attaque d'Unamuno contre la raison est vitaliste et non mystique: à ces derniers, il reprocherait d'absorber l'angoisse tout comme a fait le rationalisme. Unamuno est bien l'esprit le moins quiétiste qui soit, le plus éloigné du "pur amour", le "plus intéressé" au sens que Fénelon donnait à ce mot: sa religion est essentiellement anthropocentrique, et, -comme il va l'exposer dans sa troisième partie, -les preuves de l' existence de Dieu n'en forment nullement une part essentielle. Il suffit que l'homme veuille que Dieu existe, ce Dieu étant conçu exclusivement comme Celui qui nous rend immortel. La doctrine catholique de l' âme individuelle s'oppose donc à toute tentative de synthèse rationnelle. Après en avoir produit une preuve positive, Unamuno en trouve une négative dans l'histoire du rationalisme moderne: tous les arguments rationnels en faveur d'une immoralité personnelle ne sont qu'invention. Hume déjà, fidèle à sa méthode purement intellectuelle, aboutissait à la négation de l' unité de l' âme, et donc de son immortalité. C'est d'autre part une pure illusion que de s'imaginer que des motifs d'agir et de vivre peuvent subsister, une fois niée l' immortalité personnelle. Les "vérités" rationnelles se trouvent donc radicalement opposées à l'exigence de l'existence. "Tout le vital est antirationnel" et le rationnel "antivital". "La tragique histoire de la pensée humaine n'est que celle d'une lutte entre la raison et la vie, celle-là s'obstinant à rationaliser celle-ci, en lui imposant la résignation à l'inévitable et à la mort; et celle-ci, -la vie,- s'obstinant à vitaliser la raison en l'obligeant à "appuyer ses aspirations vitales".

Mythes et scepticisme sont les deux pôles entre lesquels se débat l' âme moderne. Le scepticisme scientifique a instauré une véritable dictature sur les âmes: la Renaissance, la Réforme, la Révolution ont "apporté une nouvelle inquisition: celle de la science, ou de la culture, qui emploie pour armes le ridicule et le mépris contre ceux qui ne se rendent pas à son orthodoxie". Mais du pire peut naître le salut du monde moderne. Du choc, au fond de la conscience, entre le scepticisme et l' instinct vital, de la lutte éternelle entre les deux puissances de notre être, -celle qui veut l' immortalité, celle qui nourrit les complaisances pour le tout-fait, l' habituel et la mort, -jaillit en effet "la sainte, la douce, la salvatrice incertitude, notre suprême consolation". Le scepticisme n'est pas surmonté, ni oublié: il devient un scepticisme actif, qui sans cesse se combat lui-même et nourrit ses énergies de son éternel déchirement. C'est là l' angoisse et l'homme est d'autant plus homme et d'autant plus divin qu'il a plus de capacité pour l' angoisse. Cette guerre irréductible, au fond de chaque être, il ne faut rien faire pour l'apaiser ou la réduire: elle est formatrice, éducatrice, école de courage. Unamuno trouve un recours dans une majestueuse et ardente philosophie de la Volonté. L' existence de Dieu, envisagée de ce point de vue, ne se pose plus comme celle d'un être extérieur, mais comme la possibilité maxima de la volonté: ce Dieu peut-être n'existe pas, mais il faut le créer à notre usage, comme Don Quichotte créait ses chevaliers et ses princesses. Les thèmes de cette dernière partie, Unamuno semble les arracher de son expérience personnelle: il ne se soucie plus d'aucune explication logique. C'est le saut "existentiel" de l'extrême négation à l'extrême affirmation, à la manière du consentement nietzschéen à l' éternel retour. Cette oeuvre, si pleinement personnelle, se rattache en effet étroitement à plusieurs courants de pensée: l'influence du pragmatisme religieux de William James est certaine. Mais encore plus réelle est celle de Kierkegaard, qu'Unamuno admirait au point d'avoir appris le danois uniquement pour lire ses livres. Toute la première partie, critique, est directement inspirée de Nietzsche. Sur plus d'un point, en dépit de sa ferveur pour le catholicisme, Unamuno franchissait les limites de l'orthodoxie: sa pensée ne s'apparente pas moins à  la réaction ainti-rationaliste que menaient, à la même époque, des chrétiens comme Péguy et Claudel. En Espagne, elle fut poursuivie par José Bergamin qui, à la suite d'Unamuno, s'efforça de délivrer la religion de son aspect figé. Mais, au-delà même du christianisme, le live d'Unamuno est une étape décisive vers la solution du problème majeur de la civilisation occidentale, depuis Descartes: le dualisme corps-esprit. Avec force, il a suggéré qu'il convenait de chercher l' unité de la personnalité au delà de l'un ou de l'autre terme de cette alternative, mais dans un besoin d' immortalité.

 

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12273106077?profile=original"L'oracle de Delphes" est un essai de l'écrivain belge d'expression française Marie Delcourt (1891 - 1979), publié en 1954. Sa grande compétence, dont témoignent  des travaux connus concernant les religions et la mythologie grecques, permet à Mme Delcourt d'aborder avec autorité le problème difficile et énigmatique de l' oracle de Delphes. Elle limite son étude aux origines et à la période classique, jusqu'à Platon; elle laisse hors de son horizon l'époque hellénistique et romaine (de telle sorte que Plutarque, qui fut prêtre au temps de Delphes, n'est ici interrogé qu'à titre d'interprète très tardif).

Dans la première partie de l'ouvrage, la protection analytique des données archéologiques, épigraphiques et littéraires vise à reconstituer le site, le cadre architectural et institutionnel et les méthodes oraculaires du culte delphique.

La seconde partie définit le delphisme à travers les images et les symboles par quoi il s'est exprimé.

Enfin, c'est le mythe de Delphes, dans sa totalité, qu'il faut cerner: tel est l'objet de la troisième partie, où l'auteur cherche à restituer la signification de Delphes et de l' apollinisme qui se dégage des grandes oeuvres littéraires spirituelles et métaphisiques des pythagoriciens, de Pindare, d' Eschyle, et, pour finir, de Platon. En exposant et en justfiant son exégèse des figures de l'oracle et son explication de l' apollinisme, Mme Delcourt se tient à mi-chemin des théories extrêmes: elle refuse à la fois l'interprétation minima qui réduirait le delphisme à une sorte de fiction, et l'interprétation maxima qui accorderait  au culte de l' Apollon pythien une fécondité spirituelle et une influence politique considérables. A ses yeux, Pindare, Eschyle et Platon ne sont pas des témoins du delphisme: ils en sont les auteurs, et des auteurs parfaitement libres. L'imagination de Platon et celle d' Eschyle sont ici invoquées comme des principes ultimes et autonomes que dévoile l'interprète. Cette motivation caractérise la compréhension de l' apollonisme que nous proposent ces pages savantes; et en même temps, elle en marque les bornes.

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Le charme...

Le charme d'une femme
C'est cette profondeur dans la légèreté
Cette légèreté dans la profondeur
C'est cette rare pudeur des sentiments

C'est ce refus des faux-semblants
C'est parfois ce comportement d'enfant
Cette insoutenable sensibilité
Parfois exacerbée

C'est ce côté changeant
Et souvent surprenant
C'est qu’elle change tout le temps
Mais ne l'admet jamais

Le charme d'une femme
C'est d'en être plusieurs
Dans le corps d'une seule
Dans la tête et dans l'âme

Le charme d'une femme c'est cette fragilité
Qui soudain pour un rien peut la casser
La faire du rire aux larmes passer
Et elle ne peut s'en empêcher..

Le charme d'une femme c'est la difficulté
Qu'on a à la cerner
Bien plus complexe qu'un homme
C'est sa destinée ...

Pascale Marlier

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De l'orage aux coeurs humains

J'écris, comme ça, sans reprendre, juste par envie.

L'orage

Approche

La pluie crépite

À grosses gouttes

Les nuages s'enflent

Les coups de vent forcissent

Les couleurs du ciel papillonnent

L'éclair zèbre nuant tout de son violet

Le tonnerre rage comme un Dieu en colère

Le ciel aura-t-il la paix tant que l'humain s'amuse

Que faudrait-il pour qu'il progresse en sagesse plus qu'en technique

Quand tournera-t-il la page de ses inconsciences

Pourtant il y a tant qui font des efforts

Laissons vibrer nos coeurs

Ils trouveront tout seul

L'unisson porteur

Confiance mais

Aussi efforts.

Au cœur

Tous.

Bonnesoiréenuitjournée

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12273110301?profile=original

J'aime les graphismes

De notre monde qui zappe.

On a perdu la couleur

Des cathédrales

Et la grisaille des façades

Qui avait fait le plein

Pour trouver un jeu continu

De reflet au fil des lumières,

Des saisons et des nuages qui passent

C'est bien, non ?

12273111656?profile=original

Mais pourquoi notre monde

Ne sait-il pas tout faire avec des courbes

Ne serait-ce pas moins rigidifiant

Structurant, contraignant, formateur ?

Ne serait-ce pas plus souple,

Organique, chaleureux, formeur ?

Où est la droite dans la nature ?

Dans l'horizon et les cristaux,

Parfois les roches, c'est tout...

N'est-ce pas un signe ?

Retrouvez d'autres photos ici.

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Instant magique de Marie-Jo Bourgau a inspiré des Rêves éveillés de Martine Rouhart

instant magique

Rêves éveillés

Souvent je suis présente
et loin d’ici
le corps ancré
l’esprit ailleurs
léger jusqu’à l’absence
J’avance sans bouger
sur les chemins de ronde
de mon imaginaire
navigue sans rien voir
dans les méandres de mes rêves
Mes voyages les plus vastes
sont immobiles
enroulée sur moi-même
dans l'intimité de ma nuit
au cœur de ma spirale
Vertiges des profondeurs
Ivresse des bonheurs cachés
Non, vivre ne suffit pas

Martine Rouhart

Un partenariat d'

Arts 12272797098?profile=originalLettres

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APRES LA PLUIE...

Et oui! Tu as changé...

Peu importe les raisons

Le besoin de chanter

Est de chaque saison!

Dans sourire un peu flou

Se lit contentement

N'être plus à genoux

Vivre dans le présent!

Les fleurs épanouies

Ont bien plus de saveur

Se sont évanouies

Les craintes et les peurs!

L'oiseau sur le départ

Rassemble son énergie

Il n'est jamais trop tard

Pour respirer la vie!

Au loin frémit la mer

Et elle te tend les bras

Quand tout est à l'envers

Règles-y donc tes pas!

Puisque l'air respiré

Te semble aujourd'hui doux...

Laisse-toi donc porter

Sur l'aile de l'amour fou!

J.G.

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Le je, me ramenant à moi

 

Quand ma pensée devient audible,

Elle m'incite à méditer.

Ce que je tenais pour crédible,

Parfois, peut me faire douter.

 

Ayant acquis des idées claires,

Je rédige un bien court propos.

Écrire exige un savoir-faire,

Important est le choix des mots.

 

Le je, dans mes écrits, s'impose.

J'hésite à citer des auteurs.

C'est ma mémoire qui dispose.

Précise, elle est à la hauteur.

 

Mes poèmes disent l'instant,

Que je sois rêveuse ou active.

Je note ce que je ressens,

Mes doux émois, à la dérive.

 

23 juillet 2015

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L'irréel envoûtant

Il est un labyrinthe, espace fantastique,
Où la pensée des uns circule librement.
Elle s'y enrichit, quasi subitement,
D'une intense énergie de nature onirique.

Où la pensée des uns circule librement,
La raison assoupie n'est guère tyrannique.
D'une intense énergie de nature onirique,
Sont nantis les admis tout exclusivement.

La raison assoupie n'est guère tyrannique,
En cet ailleurs étrange, aux détours exaltants.
Sont nantis les admis, tout exclusivement,
D'un pouvoir créatif, toujours très poétique.

En cet ailleurs étrange, aux détours exaltants,
Rien ne semble exister pour une vie pratique.
D'un pouvoir créatif, toujours très poétique,
Des artistes se servent avantageusement.

Rien ne semble exister pour une vie pratique.
De la beauté s'y crée, mais non concrètement.
Des artistes se servent, avantageusement,
De leur don de capter des splendeurs chimériques.

23 juillet 2015

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Le paradis

Que se cache-t-il derrière la porte aliénante,
Celle de nos habitudes répétées sans répit,
Celle de nos inquiétudes quotidiennement prenantes,
De nos rêves ou fantasmes, illusions et dépits ?

Derrière cette porte d’une hauteur quasi infranchissable,
Il y a le paradis, évidemment le paradis promis,
Celui dont quelques rares qui en ont goûté l’agréable
Et ont émis cet écho lointain qui en nos têtes a retenti.

Celui auquel nous voulons faire l’effort de croire.
Par des actions désespérées nous prions cet appel béni,
L’entendons souvent quand les nuits sont noires
Résonner telles des musiques aux accents fleuris.

Ah le paradis, qui n’en voudrait serait bien sot,
Car la seule denrée non périssable est bien lui.
L’air y est doux, les gens gentils, bien comme il faut,
Ce que l’on y voit est à nous, même étant hors de prix !

Je vais vous surprendre car le paradis j’y suis enfin arrivé.
Le chemin fut long, parsemé d’orties, caillouteux, triste parfois,
Car il faut de la peine là aussi, vous le savez, pour goûter la joie.
Un mystérieux paradis semble si facile une fois trouvé !

Facile, facile, me direz-vous, comment croire l’hurluberlu,
Celui qui parle comme s’il savait la vérité absolue,
N’étant plus atteint par les flèches de ce monde si cru
Mais boitant à coup sûr au premier pas et à la première bévue ?

Voici donc ma réponse, puisse-t-elle vous satisfaire :
Des poisons qui ont jonché mon chemin l’en ai barré,
Ainsi l’esprit défait de dérive, bien ancré,
Me permit au fil du temps de jouxter la clairière.

C’est ainsi que le paradis s’ouvrit à moi.
J’entendis de nouveau le cliquetis des billes,
Revis le sourire de mes amis partis, sans émoi,
Et m’assoupis fort paisible sur l’oreiller des broutilles !

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JADIS !

Une aquarelle d' Adyne Gohy

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à inspiré

LA GARE GOUILLE

un poème de 

Raymond Martin

                                      Le serpent de fer à la gare sans nom

 

 

Impressions des fumeroles dans le ciel azuré de l’horizon lointain,

Occultant le vol des corneilles en quête d’une  pitance équivoque. 

Le serpent de fer ondoie  entre verdure et hêtraie au gré du vent d’autan.

Sa pipe en l’air  jette ses volutes neigeuses et carbonées, légères, volubiles,

Dans l’espérance d’une prochaine halte rafraîchissante.

 

Bringuebalant  sa carcasse chenillée aux couleurs usées par d’innombrables voyages,

Il arrive, nonchalant,  prêt à profiter du gîte souverain pour une détente momentanée.

Aller simple, aller et retour, aller  vers un autre point ? L’homme à la face noircie, lui, le sait.

D’une  main sure, alerte, celui-ci règle son manomètre pour un arrêt  passagers.

 

Des formes bigarrées descendent de divers endroits de cette carcasse chenillée en arrêt.

Etonnante  transhumance  vers une gare  sans nom? Bienvenue  à la gare sans nom !

Nom occulté par la fumée ? Non, le vent contraire découvre une façade d’un bleu estompé.

« La gare est sans nom !  Où sommes-nous ?  s’écrient  des formes bigarrées.

 

- Nulle part,  grommelle l’homme à la face noircie, mais  quelque part  dans l’ailleurs !    

- Reprenons  notre route, demandent des formes bigarrées, nous ne pouvons rester nulle part. »

D’autres  s’élancent vers la fin du convoi,  disparaissant  dans la fumée, aspirés par l’ailleurs.  

Par ce spectacle, ébahi, un limaçon longe une traverse vermoulue menant vers un quai.  

 

L’homme au manomètre régule la pression et abreuve le serpent de fer à bout d’eau,

Pressé d’en finir avec cet endroit bucolique  mais d’une étrangeté sans nom, comme la gare,

Située dans un espace indéfini, réel ou irréel, cinétique  ou statique  dans un autre univers. 

Le serpent de fer, repu d’eau, sort de sa léthargie, expulse de la vapeur de ses flancs.

 

Il ressent une chaleur soudaine : l’homme au manomètre  remplit  ses entrailles de charbon.

Réveillé, il ressent que de la fumée sort de sa pipe en l’air. Où étais-je se demande-t-il ?

A l’arrêt, dans une gare de nulle part, j’ai fait un rêve ou un cauchemar  alors !

Des formes bigarrées s’empressent  de remonter dans  sa carcasse chenillée.

 

De la gare sans nom, s’ébranle le serpent de fer ! Tchou-Tchou !!!! fait-il vers un autre

Ailleurs, toute fumée dehors, tiens un vol de corneilles ? Sa pipe en l’air jette ses volutes

Neigeuses et carbonées.

« Attendez-nous ! crient des formes bigarrées, émergeantes de la fumée de l’ailleurs » .

Trop tard, leurs cris ne sont pas écoutés, perdus dans la gare sans nom.

 

Trouvera-t-il  au loin une gare, au nom d’une gare, ou une gare sans nom ?

La gare s’éloigne,  guidé par son chemin de fer, le  serpent de fer cahotique  roule vers

L’inconnu, accompagné de champs et de forêts mordorés et verdâtres, défilant lentement

En direction de  quelque part dans l’ailleurs, avec une gare peut-être ?

Tchou –Tchou……………….. !

 

Un partenariat d'

Arts 12272797098?profile=originalLettres

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Ange ou démon JGobert

Chaque matin, encore mal éveillée, elle se dirige vers la gare pour prendre son train. Un trajet long et ennuyeux avant d’arriver sur le quai. Son nouveau travail a débuté il y a quelques semaines et ses habitudes matinales lui pèsent déjà. Un boulot trouvé dans la capitale, inespéré, face à la Tour des finances. Une vue imprenable du 5éme étage, le Botanique au loin, Bruxelles à ses pieds, la circulation bruyante, le va et vient  incessant des passants. Toute une population qui se rend à son boulot.  Des stations crachent ainsi des humanoïdes pressés. Des autobus surchargés jaillissent aux quatre coins de la ville. Des métros où entassés, serrés, les routards souffrent. Une ville multicolore, active, vivante.

Sortie de la gare, son dernier trajet se fait à pied et lui rend la sérénité, la quiétude. Une bouffée d’air entre ce transport quotidien et cet enfermement journalier. Sortir de la foule compacte et marcher librement. Un instant de calme avant d’entrer dans l’arène. Des gratte-ciels l’éblouissent et la troublent. Elle aime déambuler dans cet espace démesuré qui l’entoure, cette hauteur inaccessible vers le ciel. Son bureau n’est pas loin, installé sur une avenue célèbre.

Un matin, à peine arrivée sur le quai, elle aperçoit un jeune homme à quelques mètres d’elle. Il parait jeune, plus jeune qu’elle. Un sac de sport sur l’épaule, nonchalant, il fume sa cigarette. Elle le voit passer devant elle, écraser sa cigarette avant de sauter dans le train. Subitement elle sent ses jambes se dérober, son cœur s’emballer, ses mains moites. Même dans ses rêves, elle n’avait pas ressenti un tel émoi.

Souvenir d’une adolescence agitée, peuplé de rêves de bonheur. Une réaction connue qui la reporte des années en arrière, au temps de sa jeunesse. Mais l’émotion est agréable, amusante même. Elle en est ravie. Elle revit un instant l’affolement de ses 15 ans. Dans le train, elle sourit discrètement de ressentir un si plaisant émoi. Quelle imagination pense-t-elle !

Sa vie a repris de l’activité, du tonus avec ce nouveau travail. Chaque matin, chaque soir, elle prend le train, solitaire, pressée.  Son attention, depuis cette rencontre, est occupée par ce jeune homme. Elle le cherche, elle l’attend inconsciemment. Elle se réjouit de le voir arriver sur ce quai froid et glacé. Lui ne la voit pas. Il passe et attend son train un peu plus loin.

Dans sa tête, elle s’oblige à penser, à se répéter sans cesse qu’il n’y a pas de place pour cet homme dans sa vie. Son émoi passé, tout rentrera dans l’ordre. Elle en est certaine. Mais elle ne peut s’empêcher de penser à lui, le regarder, le suivre du regard. Ses journées sont maintenant ponctuées par ce rendez-vous journalier avec ce navetteur inconnu. Elle attend le matin, elle attend le soir pour le revoir.

De plus en plus attirée par cet étranger, un jeu d’adolescente s’installe et lui donne le sourire, le tournis parfois. Un émoi si lointain retrouvé, savouré.

Contrairement à ce qu’elle pense, lui aussi a remarqué sa présence. Un matin, il se pose devant elle, la regarde droit dans les yeux quelques secondes à peine, une éternité pour elle et s’en va. Elle croit s’évanouir, disparaitre sous ce regard. Elle s’immobilise telle une statue de marbre ou de sel.

Une impression étrange pour cet homme, un jeu de séduction, sans paroles sans gestes, le gène, le déstabilise.  Frustré d’être ainsi l’objet d’un jeu sans réellement y participer, y collaborer.

Dès cet instant, son regard s’endurcit quand il se pose sur elle. Parfois, il bondit, arrogant, insolent sur l’escalator. Il se pose à son niveau, pour lui parler sans doute, pour qu’elle sorte de ce jeu, pour qu’elle agisse enfin ou pas. Il ne dit rien non plus et continue sa route sans se retourner.  A ce moment, elle se sent mourir de ne pouvoir lui parler, le toucher, le retenir.

Chacun à sa place, sans échange, sans sourire, le manège dure. Elle l’attend toujours malgré un malaise de plus en plus grand. Elle ne veut rien changer à cette histoire non aboutie. Elle veut la garder pour elle. Elle en souffre à présent comme l’ado qu’elle était.  Elle se raisonne sachant qu’il n’y a d’histoire que dans sa tête. Elle est heureuse certain jour, triste d’autre mais c’est le court des choses. Elle ne s’en plaint pas.

A plusieurs occasions, le beau voyageur vient s’assoir dans le même wagon, jetant son sac de sport dans le filet au-dessus de sa tête. A d’autres moments, il s’éloigne d’elle.  Elle finit par connaître ses gestes, ses regards, son air rude, ses traits d’ange ou de démon.

Lors d’une exposition en ville, ils se sont aperçus, rencontrés, elle avec son fils, lui avec des amis. Leurs regards se sont accrochés et ne se sont pas quittés. Le temps s’est immobilisé, fixé sur une irréelle aquarelle.

Dès qu'elle le voit s'éloigner, elle comprend que cette fois encore, elle perd une chance d'être heureuse. Elle sent ses rêves de bonheur s'évanouir, disparaître. Elle s'interdit la possibilité de vivre autre chose. Elle se perd un peu plus dans ce labyrinthe de solitude. Elle voulait crier ce qu'il représente pour elle, son besoin, son manque.

Une petite main tire son bras et la ramène à la réalité douce et tendre de cet enfant aimé qui la console d'un joli sourire.  Il n'y a pas de place pour ce beau garçon dans sa vie. Pas maintenant.

Son travail terminé, elle clôt cette histoire éphémère et imaginaire. Elle range ses souvenirs dans un petit tiroir vide mais étrangement heureux. Le souvenir ébauché de cet homme la poursuit dans les gares qu’elle fréquente. Elle s’attend toujours à le voir surgir sur le quai.

 

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Qu'est ce qu'écrire ?

 

la littérature n'est-elle pas

cette révérence faite au langage ;

sa grâce et sa consécration ?

Un cérémonial intime, puis partagé ?

Ce chemin de soleil,

 ce ciel tout bleu simplement posé là ?

Ecrire pour moi,

 est une déclaration de paix

faite à la vie, quelle qu'elle soit.

Mon plus grand pas.

NINA

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Le temps de l'endurance

Songerie

Des chagrins qui furent tenaces,
Que la mémoire avait choyés,
Mais depuis fort longtemps noyés,
Ont laissé de discrètes traces.

Or, il se peut qu'ils reparaissent,
Soulevés on ne sait par quoi.
Ils ne causent pas grand émoi

Mais y penser nous intéresse.

Comment ce qui nous fit souffrir
Était devenu acceptable?
 Notre corps rendra supportable
Tout malheur pouvant advenir.

On admet cela sur le tard.
Alors, endurant la souffrance,
On fait preuve de patience,
Mais y arriver est un art.

22 juillet 2015

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Fragilité.

J'entends le bruit de souliers sombres

dans la blancheur du soir ;

les roses, le ciel s'entrebâillent

 puis se ferment, tout doucement,

murmure le soleil noir alors ;

mes nuits sont semblables à l'arbre nu d'avril,

frissonnant encore, gracile.

J'entends le déhanchement de l'ombre bleue,

adoucie par la chaleur de l'été,

puis le frôlement de sa peau

sur celle de la nuit bien trop blanche.

Je suis étendue, vêtue d'une robe bleue,

 un rien échancrée, légère,

il fait chaud, ma tête de vous est parfumée,

pleine de coquelicots de janvier à décembre ;

elle tourne un peu, s'affole du jour,

 où elle sera obscure, veuve de vous.

Je traverse l'instant, je le vis et je perçois soudain

toute sa clarté et son chant ;

c'est alors que j'écris.

L'idée que toute cette sublimité

 un jour puisse disparaitre,

 m'emplit d'une tristesse soudaine,

même lorsque je me trouve au beau milieu d'une fête,

auprès de mes enfants ;

Cette conscience de la brûlure du bonheur,

cette certitude que sa texture est pareille à celle du cristal,

m'assombrissent, me rendent plus solitaire.

Il s'agit là, d'une transparence un peu lourde,

mais néanmoins solaire.

NINA

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administrateur théâtres

12273105475?profile=original Costumes en quête de comédiens

« Il se fait beaucoup de grandes actions dans les petites luttes. »  a dit Victor Hugo dans les Misérables, il y a deux cents ans. Le pitch de la nouvelle création de la Cie Lazzi, une co-écriture de Pascale Vander Zypen et d’ Évelyne Rambeaux est le suivant :  « Cette histoire, c’est la nôtre. Au début de la pièce, tous nos costumes sont là, sur des portants, ils discutent entre eux, avant d’être vendus pour renflouer les caisses de la compagnie. Puis, les comédiens arrivent et les scènes vont se succéder un peu par accident. Au moment de ranger un costume, on se lance dans une réplique, on se laisse aller au plaisir du métier qui revient, même si c’est aussi douloureux parfois. C’est comme si, au moment de se séparer de nos costumes, le théâtre prenait le dessus. »

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Cette dernière création fracassante  de la Cie Lazzi est née dans le cadre prestigieux du château de Modave,  un château qui n’a rien de celui du capitaine Fracasse sauf à abriter chaque été, des comédiens chevronnés, rivés dans le plaisir que leur donne leur métier. Un métier taillé pour eux ! Hélas, les voici  cette année expulsés de la grande salle  où ils avaient l’habitude de se produire, et pour des raisons d’économie du château, les voici relégués dans la salle Louis XIV, «sans possibilité de décor ni d’éclairages.»  Qu’importe! «Taillés pour jouer» dégage une énergie folle, un amour de la vie et  une liberté extraordinaire, celle qu’offre le théâtre par-dessus tout, comme instrument de résistance.   Entre les interstices de cette galerie de textes choisis,  s’exprime toute l’ambiguïté de la situation des intermittents du spectacle, à la fois  puissants créateurs et diffuseurs de culture et impuissantes victimes d’un monde économique sans pitié qui vogue de crise en crise taillant à qui mieux mieux dans la Culture. Une réalité qui est décrite dans  cette Revue d’un genre particulier avec humour, courage et grand bonheur.  Marc De Roy, Christian Dalimier,  Pascale Vander Zypen, Évelyne Rambeaux, ces artistes généreux sont nés sur les planches et sont bien  décidés à y mourir, le verbe à la main, gavroches authentiques, rêveurs impénitents, nouveaux  misérables rêvant leur vie et leur mort heureuses: « Il y a ceux qui veulent mourir sous la pluie, d’autres qui veulent mourir au soleil, moi, je veux mourir sur scène» chante le quatuor solidaire à la fin du spectacle.  Ainsi fit Molière, sans le vouloir.

12273105694?profile=originalMarc De Roy, Christian Dalimier,  Pascale Vander Zypen, Évelyne Rambeaux, artistes fragiles et forts jouent leur vraie vie, une dernière fois avant que l’huissier ne leur enlève leurs dernières malles, leurs derniers décors, et ne  leur coupe leur dernière réplique.  Torturés par la vie, ils  renaissent au parfum des costumes, comme fleurs dans le désert sous une ondée providentielle et nous livrent alors un dernier feu d’artifice verbal éblouissant et émouvant. Ils ressuscitent leurs personnages favoris : la famille Jourdain du Bourgeois Gentilhomme, Alceste Oronte et Philinthe du Misanthrope, Ruy Blas de Victor Hugo, Les précieuses  coquettes de Goldoni, les cocottes de Courteline, les chapeaux melons de Vladimir et Estragon, L’exquise Agnès de L’école des femmes, le mariage de Figaro.

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12273106078?profile=originalOn en a plein la vue, les oreilles et le cœur, ainsi plongés dans le brasier théâtral. Une merveilleuse ultime épreuve du feu, jouée avec violence émotionnelle volcanique. Ils sont bouleversants de vérité  dans  ces interprétations pathétiques du  florilège dramatique qui a fait leur vie tandis que, ça et là, flottent des petites phrases assassines ou désabusées disant en filigrane tout le  mal-être  et les blessures de  leur vie. C’est au tour du spectateur d’avoir le souffle coupé. Les artistes sont lâchés, les artistes se lâchent, la liberté de parole est reine, le flot verbal est capiteux, la galerie de texte est inoubliable et encore plus poignante est leur fureur de vivre, malgré le désastre signé Virginia Woolf.   

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   http://www.rtc.be/reportages/culture/1467300-theatre-au-chateau-de-modave-aquottailles-pour-joueraquot-de-la-cie-lazzi

Interprétation : Evelyne Rambeaux, Pascale Vander Zypen, Christian Dalimier et Marc de Roy
Regard extérieur : Cédric Juliens

Spectacle joué en décors naturels à l'intérieur du Château de Modave, rue du Parc, 4, 4577 Modave 
Le château et ses jardins se visitent avant la représentation sur présentation du ticket d'entrée au spectacle.

Réservations : 085/41.13.69.

Une représentation supplémentaire est prévue ce samedi 25 juillet à 16h. Réservations indispensables au  085/41.13.69.

Tous les détails sur le site du Château de Modave (Huy), accessible via le lien : http://www.modave-castle.be/agenda

 

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Merci de m'avoir accueilli

En guise de présentation dans cet espace littéraire virtuellement réel, je suis heureux de vous offrir le texte ci-après. Il est tiré de mon blog de photoésie (j'espère qu'on me pardonnera cette ''publicité'' qui n'est que le lien donné pour mon inscription).

Les aficionados de VH pourront y retrouver ses termes ; les autres pourront aller à la source dans quelque vieille anthologie qui doit traîner dans leur bibliothèques (mais où ? car le livre qu'on balade est parfois pire que celui laissé aux oubliettes).

Réponse à Victor H. (1802, 1885) pour une écologie humaine

    Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent, dis-tu
    Ô grand Victor. Ton discours est pointu,
    Mais est-ce bien raisonnable ? Car vois-tu,
    Je crois qu’une lutte, même honorable,
    Un dessein, parmi les plus admirables,
    Un destin sans défaut, le plus enviable,
    N’atteindra jamais la vertu du cœur,
    Qui, plus loin que n’importe quel bonheur,
    Se donne à travers le geste sauveur,
    Se partage dans un simple regard,
    S’accueille comme une grande œuvre d’art.

    Que valent l’arche, le mur, la porte, le pain
    Si l’on ne joint pas le cœur à la main ?
    Ils seront bien farine, bois, pierre, airain,
    Mais sans le plus qui les rendrait vivants,
    Ce petit plus qui rend tout éclatant,
    Et parle à l’âme comme à un enfant.

    Car le plus lourd fardeau, c’est d’exister sans vivre.
    Continues-tu le propos de ton livre.
    Je dirais que c’est d’être sans covivre,
    Sans avoir ici une âme à aimer,
    Là-bas encore une autre à protéger,
    Et partout, plein d’autres auxquelles penser.

    Les fourmis des cités n’ont pas d’espace
    Autre que leur solide carapace
    Pour les défendre des sombres rapaces
    Qui en veulent à leur âmes troublées,
    Leurs âmes fragilisées, accablées
    Par le gris sale des cités bondées.

    Les fourmis des cités se pressent, se serrent
    Et s’isolent jusqu’à manquer du bon air,
    Pour fuir, pour oublier la lumière.
    Et là elles ne trouvent point la chaleur,
    Qui pourrait leur ouvrir la voie du cœur.

    Leur vie devient coutumière fadeur.
    Ceux qui luttent sont rarement francs-maçons
    Mais âmes tenant un caparaçon.
    Ceux qui vivent, ce sont ceux qui aiment. Ce sont
    Ceux dont la joie éclaire la tristesse
    Ceux dont le fardeau trouve l’allégresse,
    Ceux qui gardent un espoir en la liesse.

    Le cœur : il nous faut en trouver l’accès,
    Il est si proche mais si loin du succès !
    « Le plus long voyage de ta vie, c’est
    de ta tête à ton cœur. » (Fire Lame Deer).
    Ce lakota avait raison de dire
    Cette chose simple qui prête à rire.

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L'époustouflante magicienne

Étrangement, l'été, temps pour se récréer,
Déverse de la pluie, à peu près sans arrêt.
Ce jour me semblerait sans doute déplorable,
Si j'avais projeté une sortie aimable.

Comment est-ce arrivé? Je n'en crois pas mes yeux.
Une vive lumière, un ciel devenu bleu,
De l'or sur le gazon, en moins de vingt secondes!
Ces troublants changements m'émeuvent et me confondent.

Je pense aux magiciens qui défient le réel,
Chacun ayant acquis un savoir personnel.
Je ne prends plus plaisir à leurs extravagances.
Ils déploient cependant talent et élégance.

L'énergie naturelle, à ce que l'on peut voir,
Possède un fabuleux et fascinant pouvoir.
Les décors qu'elle crée semblent changer d'eux-mêmes,
Sont à la fin du jour d'une splendeur extrême.

21 juillet 2015

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