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L'offrande

 

À Michèle, ma donatrice attentionnée

 

J'ai reçu ce jour, sur les ondes,

De ma destinée en lambeaux,

De bouleversantes photos

Sauvées par tendresse profonde.

 

À tour de rôle, sagement,

Ceux qui entouraient mon enfance,

 Du temps de mon exubérance,

M'apparaissent furtivement.

 

Il s'agit d'une immense grâce

Qui par magie vint me combler.

Je médite, certes troublée,

Ma nostalgie refait surface.

 

À présent isolée, j'existe

Ne sachant plus ce qui fut vrai.

Souvent je crois avoir rêvé.

Des émois du passé résistent.

 

18 février 2015

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12273076274?profile=original"Le théâtre et son double" est un essai du poète Antonin Artaud (1896-1948), publié en 1938. Cette suite d'articles: "Le théâtre et la peste", "La mise en scène et la métaphysique", "Le théâtre alchimique", "Théâtre oriental et théâtre occidental", comprend surtout les deux manifestes sur "Le théâtre et la cruauté", qui avaient éveillé une grande attention lors de leur publication en revue, vers 1933.

Dans une langue très colorée, surprenante, souvent confuse et ésotérique malheureusement, Antonin Artaud traduit une attente partagée par la plupart des amateurs de théâtre de l'époque contemporaine: il ne s'agit de rien moins que de rendre à la scène sa dignité métaphysique. C'est-à-dire que le théâtre n'a de sens qu'autant qu'il est accordé au drame, à la souffrance originels de l'homme. Antonin Artaud réagit contre l'excès de psychologie et souhaite l'avènement d'un drame métaphysique. Il remontera donc aux sources pures du théâtre, à la tragédie antique, aux mystères du moyen âge, comme aux formes dramatiques de l' art d' Extrême-Orient, vers une "utilisation magique et de sorcellerie de la mise en scène. Il faudrait ressusciter dans le public l' expérience de la terreur: de là, par exemple, une surprenante mais ingénieuse assimilation du théâtre et de la peste, le théâtre étant, telle une grande calamité, "un formidable appel des forces qui ramène l'esprit, par l' exemple, à la source des conflits"; de là un goût du mystérieux et de l' étrange pour eux-mêmes (et peut-être risquons-nous ici le mélodrame): Artaud donne en effet une part considérable, et qu'on a pu juger exessive aux aspects "physiques" des sentiments que le théâtre doit faire éprouver à tout spectateur. Ceci n'affecte en rien la valeur du but visé: rendre au spectacle sa dignité de manifestation religieuse.

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administrateur théâtres

  Le 12 novembre dernier nous découvrions avec bonheur l’existence du HULENCOURT SOLOISTS CHAMBER ORCHESTRA  qui  se produisait lors d’un  prodigieux concert  à Flagey avec l’illustre Nelson Freire comme invité d’honneur.   Nous avions écouté avec immense bonheur un programme très éclectique avec  la marche slave de Tchaïkovski, le concerto romanesque de Ligeti, le concerto n°2 de Chopin et la symphonie fantastique op.18 de Tchaïkovski. La soirée était au profit de l’association caritative Sun Child dont l’objectif est de donner des aides sociales,  financières, morales et individuelles à des enfants atteints de cancer, de leucémie ou de maladies chroniques sévères.  Les musiciens de cette académie privée sont tous très jeunes et proviennent de 19 nationalités différentes, c’est une entité européenne unique en Belgique. Mais quel souffle artistique et quelle chaleur humaine traversent leurs interprétations fougueuses !

                    12273071061?profile=originalC’est un tout autre genre qu’a programmé l’Hulencourt Art Project pour la Saint-Valentin. Nous sommes dans les salons de l’hôtel Bristol Stéphanie pour un dîner gastronomique ornementé de musique tzigane. L’invité d’honneur est cette fois le virtuose incomparable Roby Lakatos  et son ensemble. Né en 1965 à Budapest il mélange toutes les musiques des pays slaves, la musique n’a pas de frontières. Il  puise ses racines dans une dynastie de violonistes remontant à János Bihari.  Sa versatilité stylistique est exceptionnelle. Survivant d'un autre siècle, il brasse toutes les époques et tous les genres en  passant par des compositions  originales et des improvisations vertigineuses. Il a joué dans les plus grandes salles et les plus grands festivals à travers l'Europe, l'Asie et le continent américain.

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12273072099?profile=originalLes amateurs de csárdás et de musique gitane ont été ce soir de la saint Valentin 2015, au comble du bonheur : d’abord le concert présenté pendant le dîner suivant une programmation intéressante mélangeant les tourbillons du jazz, des accents pop et la tradition tzigane, ensuite une promenade romantique envoûtante saluant chaque table en particulier.  On observe avec attendrissement  les couples ou les tablées d’amis rendues muettes par l’émotion de  la magie musicale, bouleversés par la proximité et la sentimentalité des artistes et de leurs instruments.  Et on attend son tour le cœur battant et se demandant quel sera le nom du grand classique musical offert lors de cette carte blanche qui semble ne jamais  se tarir.

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En entrée du concert Roby Lakatos  présentait sa nouvelle composition du dernier album : « Alliance », suivi de « Papa, Can You Hear Me? » composé par Michel Legrand, Piazzola, la chanson russe traditionnelle, Le temps  des fleurs…. Alias: Those were the days! Aussi, the « Fiddler on the roof » et le rêve mouvant de Charles Trenet qui chantait quand nous n’étions pas nés ! Des bribes de paroles reviennent au creux de la mémoire comme « un souvenir qui me poursuit sans cesse, un vieux clocher, un paysage, bien caché, un cher visage de mon passé. » Vous l’aurez deviné, c’est « Que reste-t-il de nos amours! » 12273074096?profile=originalAu centre du concert, il a  accueilli avec enthousiasme une  jeune violoniste coréenne, Sunok Lee  dont le talent suscite l’admiration dès les premiers coups d’archet. Son premier morceau célèbre  « l’Amour ». Rien de plus simple et de plus profond à la fois: une  longue complainte asiatique qui efface Bruxelles de votre vision  pour vous enchaîner après ce voyage inattendu et tendre, à une Chaconne de Bach! La csárdás de Monti termine l’exploit musical qui laisse la salle entière sous le charme !  Lakatos revient sur scène avec Kalinka, et ses passions inépuisables.

12273074272?profile=originalCe grand homme qu’est Lakatos a collaboré avec Vadim Repin et Stéphane Grappelli. Les plus grands comme Yehudi Menuhin admirent  son jeu. En mars 2004, Lakatos jouait au festival Genius of the Violin du London Symphony Orchestra, aux côtés de Maxim Vengerov. Plusieurs jours après, on est encore, sous le charme !

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Il y aura un bientôt un nouveau  concert organisé par l’Hulencourt Art Project, c’est le 30 mars 2015 au Conservatoire royal de Bruxelles. Le thème : La Musique face à la guerre.

Lundi 30 Mars 2014 - Conservatoire Royal de Bruxelles
THOMAS ZEHETMAIR, NELSON GOERNER ET LES SOLISTES D'HULENCOURT

Les œuvres dirigées par Thomas Zehetmair à la tête des Solistes d’Hulencourt résonnent de conflits historiques : l’« Héroïque » de Beethoven qui évoque les guerres napoléoniennes. Si le Concerto pour piano de Franz Liszt N1 est d’un brio plus serein magistralement interprété par le pianiste Nelson Goerner, la nouvelle œuvre de Aaron Copland interpreté par le clarinettiste Vladimir Pavtchinskii promet d’explorer d’autres résonances du genre!

Programme :
Aaron Copland : Concerto for Clarinet
Franz Liszt : Piano concerto Nr. 1
Ludwig van Beethoven : Sinfonie Nr. 3 Es-Dur op. 55 ´´Eroica´´

http://www.arthulencourt.eu/

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Seule,

 

Je me sens perdue

dans ce pull bleu,

que vous m'aviez offert,

ce soir d'hiver,

alors que je suis assise

seule, intranquille,

sous un arbre dévêtu ;

tout s'est tu, dans ma tête,

excepté vous ;

tout autour,

les enfants jouent, se chamaillent,

les mères veillent, sourient,

les amoureux s'étreignent,

se donnent, s'attendent.

Oui, je me sens perdue

dans ce pull bleu,

que vous m'aviez offert,

 ce soir d'hiver,

alors que je suis étendue,

seule, abandonnée,

sur un lit monoplace,

polaire, tellement j'ai froid ;

dans mon corps, excepté vous,

plus rien ne me touche.

Dehors,

le boulevard chuchote,

les véhicules vrombissent, klaxonnent,

les hommes et femmes d'affaires

marchent vite, s'imaginent grands,

se bousculent, s'impatientent ;

le ciel est superbe pourtant !

Mais qu'importe,

car dans ce bleu infini, où je flotte,

mon corps se recroqueville,

ma peau se fait de laine,

sourde aux mots,

hermétique aux frôlements, aux caresses,

qui ne sont point de vous.

Vais-je trouver le sommeil blanc ?

 

NINA

 

 

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De la force d'une habitude

Soliloque

Inactive, écoutant mon corps,

Je me complais à ne rien faire,

Rêveuse pour me satisfaire,

Dans un agréable confort.

 

Or, je reçois vite une phrase

Qui m'incite à y bien penser.

Je ne peux pas m'en dispenser.

Soliloquant, je me déphase.

 

Me trouve en un étrange éveil.

L'espace se métamorphose.

Je deviens insensible aux choses,

À la fantaisie du soleil.

 

Pourtant je me sens exister

Nourrie d'une énergie nouvelle

Face au défi qui m'interpelle,

Éprouver ma lucidité.

 

L'accueil du plaisir de l'esprit

Peut engendrer une attitude

Au coeur d'une aimable habitude.

Dont le pouvoir est incompris.

 

J'aimais planer sur les nuages.

Penser me tient rivée au sol,

Me prive d'un grisant envol,

Des troublants émois d'un autre âge.

 

17 février 2015

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POEME : LE DESERT

DESERT

 

Nul ne connait la voie du prochain grain de sable
qui roule sur la dune.
Le mauve du couchant aux grands feux de l’amour
lui dicte son mystère.
Oh ! Silence profond des hypogées d’Egypte
tu protèges les morts.
Et la dune, soudain s’écoule dans la tombe
comme un cri dans le temps.

Je t’appelle désert mais tu n’es pas l’absence
tu es mille chemins.
Tu es chaud ou brulant tu n’es pas le silence
mais gardien de mémoire.
Tu es plaine et montagne et mer de sel immense
berceau de vies toujours.
Je t’appelle l’appel et j’entends dans ta nuit
la musique des songes

Nul ne connait la voie de ta voix qui m’obsède
comme un chant de cigale.
Tu m’ensables l’esprit comme un jeu de lumière
embrase l’émotion.
Tu arrêtes le temps et tu le précipites
jusqu’au fond d’un trou noir.
C’est demain, c’est ce soir et c’est peut être hier
que j’ai versé des larmes.

Nul ne connait le nom que le touareg blessé
a écrit sur le sable
car le vent de l’oubli efface la mémoire
et ferme les blessures.
Nul ne connait le puis caché dans un mirage
qui étanche la soif.
Mais tu connais la nuit qui allume les lampes
pour que rien soit un tout.

Désert, je suis désert et mon regard tourné
vers les villes obsédantes
ne voit que des déserts au cœur des multitudes
écrites de douleurs.
Est-ce qu’il y a ici dans nos cités de pierres
du sable congelé ?
Où bien est-ce un désert qui coule dans mes veines
comme un volcan éteint ?

Nul ne connait la voie du prochain grain de sable
Parmi les déserts bleus.
Il roule dans nos têtes et le hasard le pose
au delà de nos vœux.

Serge CARBONNEL

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Le repas servi aux pauvres

Rêverie

Une fois l’an, mes grands-parents,

Invitaient les plus misérables,

À venir autour d’une table

Dans leur modeste appartement.

 

Pour faire des salles à manger,

En y installant des tréteaux,

Il fallait tout déménager

Excepté tapis et rideaux.

 

Ce jour, du matin jusqu’à tard,

Des hommes barbus, de tous âges,

N’ayant certes rien de fêtards,

Montaient lentement trois étages.

 

Un festin leur était servi.

Petite fille, je regardais

Ces inconnus, ces démunis,

Qui, à voix basse, bavardaient.

 

Ma mère, la plus affairée,

Parlait souvent d’un ton affable,

Désirait voir et s’assurer

Que tout était sur chaque table.

 

Je ne sais plus exactement

Le nom donné à cette fête.

Le vin coulait abondamment.

« La Messroda » me vient en tête.

 

6 mai 2008

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De l'imagination

 

12273076900?profile=originalAquarelle de Liliane Magotte

 

Conteuse est l'imagination.

Dans l'indifférence passive,

Elle distrait inoffensive,

Agite l'air en stagnation.

 

Y surgissent des papillons,

Qui volent soudain dans l'espace,

Imprévue et joyeuse grâce,

Sur un éblouissant rayon.

 

 La mémoire se manifeste,

Présentant des mots entendus.

Sont-ils exacts ou prétendus,

Parfois accompagnés de gestes?

 

L'imagination bien souvent,

Intervient, change des paroles.

Elle a certainement un rôle

Dont les effets sont apaisants.

 

Dois-je regretter ou non pas

D'avoir une mémoire forte?

La vérité souvent m'importe,

Mais il existe d'autre cas.

 

L'imagination, qui en art,

Possède un pouvoir fantastique,

Engendre un monde mirifique.

De faux témoins y prennent part.

 

Dans la rêverie, le silence,

J'aimerais, ailleurs, m'évader,

Ne plus m'entendre bavarder

Sur l'énergie de l'existence.

 

La raison régit ma pensée.

Je reste figée à mon siège,

Quand la folle ivresse m'assiège.

Ne peux devenir insensée. 

 

16 février 2015

 

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12273078093?profile=originalL' Ethique à Nicomaque." est une oeuvre philosophique en 10 livres dans laquelle Aristote de Stagire (384/3-322 av. JC.) développe sa doctrine morale dans sa forme la plus évoluée. Il existe trois autres traités de morale d'Aristote: "L'éthique à Eudème", "La grande morale", le "Traité des vertus et des vices", mais leur authenticité est contestée. Nicomaque, fils de l'auteur, qui révéla cet ouvrage, lui donna son nom.

Toute activité humaine, théorique ou pratique, a pour fin le bien. Il y a des fins vers lesquelles nous tendons en vue d'autres fins. C'est pourquoi les premières sont relatives, imparfaites et présupposent une fin absolue recherchée pour elle-même: c'est le bien suprême, dont l'étude est du ressort de la politique, prise dans le sens d'éthique collective. Tout le monde est d'accord pour reconnaître que le bien suprême est le bonheur; quant à ce dernier, les opinions sont divisées: pour certains, c'est une vie de plaisirs primaires, d'autres le placent dans la gloire, d'autres enfin dans une vie contemplative. Après avoir à ce sujet critiqué la conception platonicienne des idées, qui préconise le "bien en soi", Aristote revient au problème du bien suprême, ou bonheur, lequel ne peut être défini que par rapport à la fonction caractéristique de l'homme: or, comme celle-ci est l'activité rationnelle, il résulte que le bien parfait, ou bonheur, est, chez l'homme, "activité de l' âme selon ses penchants", conception qui contient et concilie tout à la fois les exigences spiritualistes et eudémonistes, lesquelles trouvent le bonheur, soit dans le plaisir, soit dans l'activité sociale. Délaissant la vertu purement physique de l'âme végétative, Aristote examine la vertu propre à l'être humain. Ici, se place l'importante distinction des vertus humaines en "dianoéthiques" et "éthiques"; les premières sont particulières à l'activité rationnelle et sont susceptibles d'être développées au moyen de l'enseignement; les secondes, propres aux facultés appétitives, sont engendrées par l'habitude.

Le deuxième livre est consacré à la définition de la vertu éthique: à l'encontre des choses naturelles que l'on possède d'abord et dont on use ensuite, la vertu est en acte avant d'être en puissance: on devient juste en agissant justement, d'où l'importance, pour la vie morale, d'une éducation de la jeunesse où il sera de règle de faire un bon usage du plaisir, lequel -comme on le voit- n'est pas rejeté. Que doit-on entendre par acte vertueux? La vertu n'est ni une passion, ni une faculté de l'âme, mais une habitude, et précisément, une habitude qui perfectionne à la fois l'agent et l'acte. Aristote considère donc la vertu non pas comme un "acte", mais plutôt, par une analyse empirique, comme un "fait" qui se compose de deux éléments: l'un volontaire, déterminant le but, l'autre intellectuel, qui précise les moyens pour atteindre ce but. Il arrive ainsi à la trop célèbre définition de la vertu: "La vertu est une disposition acquise volontairement par rapport à nous dans la "mesure" [le juste milieu], elle-même définie par la raison conformément à la conduite d'un homme réfléchi". Pour en venir à l'examen de la vertu en tant qu'acte, Aristote la définit comme la perfection de l'activité, le sommet de la dernière extrémité opposée au mal; mais il ne s'attarde pas à cette position de principe, il s'attache davantage au concept de "médiation" qu'il considère sous l'aspect pratique et pédagogique.

Le troisième livre est consacré à l'acte pratique en vue de définir ce qu'il y a de volontaire et d'involontaire dans l' action, et d'analyser l'intention et la délibération. Ce qui est volontaire trouve sa cause chez l'agent et dérive, soit uniquement du désir de ce dernier, soit du désir guidé par la raison, donc par un choix préférentiel ou l'intention, laquelle est "désir pour ce qui est délibéré". Par l'intention, qui suppose une simple vertu physique, -se transforme alors en vertu proprement dite, qu'il définit enfin comme "habitude conforme, voire conjointe à la juste raison". La vertu, de même que le vice, résident donc en notre pouvoir: l'homme est responsable, et la thèse selon laquelle "personne" n'est volontairement mauvais" doit être rejetée.

Il passe ensuite, dans le quatrième livre, à la description des vertus éthiques particulières: la fermeté, la tempérance, la libéralité, la magnanimité, la douceur, la franchise, l'urbanité, la pudeur, description très utile pour nous éclairer sur le climat moral particulier au peuple grec.

Un examen spécial est consacré (livre cinquième) à la justice et à l'équité: il distingue la justice distributive (à chacun selon son mérite) et la justice réparative (équilibre du profit et des pertes dans les contrats et proportionnalité entre les peines et les délits).

Comme il avait abouti plus haut à une définition de la juste raison, il se devait d'étudier (livre sixième) les vertus dianoéthiques où l'intellect fournit au désir, à la fois la fin et l'image du bien, et où la raison participe au choix des moyens par lesquels la volonté parviendra aux fins. Les vertus dianoéthiques sont au nombre de cinq: la science, l'art, la prudence, l' intellect et la sagesse. La science a pour objet ce qui est nécessaire et est "susceptible de la démonstration", laquelle s'actualise par induction et devient ainsi connaissance de l'universel, soit par le particulier, soit par syllogisme déductif partant de l'universel. L' art est défini comme "habitude de créer avec la véritable raison", et a pour but de produire des choses qui peuvent exister ou ne pas exister. La prudence ou bon sens est une "habitude pratique appliquant la véritable raison à ce qui est bien pour l'homme". l' intellect, ou intelligence, est la faculté qui recueille intuitivement, et non pas démonstrativement, les principes de toute connaissance. La sagesse, union de l'intellect et de la science, s'adresse aux choses plus élevées. Toutes ces vertus ont également de la valeur en elles-mêmes; et en particulier, la prudence, à laquelle se rattachent toutes les autres (thèse presque identique à celle de Socrate) et qui est indispensable à la vraie vertu.

Le livre septième traite de l'intempérance et du plaisir. Tentant d'expliquer pourquoi des hommes qui sont en possession d'une certaine science dans le vice, Aristote reprend en somme, malgré ses critiques, l'attitude de Socrate: il conclut, en effet, que ces hommes-là, au fond, ne connaissent pas la science. Par contre, l'étude du plaisir, qui anticipe sur celle qu'il poursuivra dans le livre dixième, est inspirée par un eudémonisme résolu, mais équilibré, qui reconnaît que le plaisir est le fondement du bonheur.

Dans les livres huitième et neuvième, il traite de l' amitié et de l' amour, désignés sous un même nom, vertu liée à la justice, fondamentale pour l'animal politique qu'est l'homme.

Dès le début du dixième livre, il reprend le problème du rapport entre le plaisir et la vertu, et conclut que le plaisir procède d'une "perfection de l'acte", non essentielle, mais qui survient "comme la beauté pour qui est dans la fleur de l'âge". Le plaisir peut accompagner n'importe quelle fonction de l'âme, même les plus élevées: c'est pour cela que la vertu et le bonheur ne sont pas séparés du plaisir. Le bonheur suprême résidera dans la pure contemplation de la vérité éternelle, activité qui, tout en nous délivrant des maux de ce monde, nous fera participer à la béatitude divine. Cette activité spéculative ne peut être continuelle chez les humains comme chez les Dieux; de là, la nécessité de l'activité éthique, modératrice des appétits, et qui a son domaine d'application spécialement dans la vie politique, laquelle, pour cette raison, doit être étudiée avec attention (voir "La politique"). Cet écrit, certainement postérieur à deux autres oeuvres de morale aristotélicienne, est une continuelle oscillation entre l'eudémonisme humaniste (vers lequel est orientée "La grande morale") et l' intellectualisme éthique qui inspire "L'éthique à Eudème". Toutefois c'est par ce caractère même que l' "Ethique à Nicomaque" demeure en substance l'ultime et la plus significative expression de la morale grecque.

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administrateur théâtres

12273079056?profile=original« Il faut vivre d'amour, d'amitié, de défaites
Donner à perte d'âme, éclater de passion
Pour que l'on puisse écrire à la fin de la fête
Quelque chose a changé pendant que nous passions… »

 

Elle excelle dans les montages poétiques de la chanson française : on se rappelle en 2014 le délirant  Welcome to the années folles  et en 2012, son  explosif Cabaret du Chat Noir.  Le spectacle créé cette fois  par Laurence Briand a encore du cœur, du corps et du mouvement et toujours du Verbe! Cette fois, elle fait équipe avec une autre princesse de la Chanson française ressuscitée :  Amélie Segers qui nous livra son inoubliable « Sous le ciel de Paris » sous la direction de Bernard Damien au théâtre du Grand Midi à Ixelles, en 2012.

 12273079289?profile=originalExploitant le poignant poème d’Aragon « Est-ce ainsi que les hommes vivent » , Laurence s’interroge sur le mystère de notre existence : Comment et pourquoi vivons-nous ? Le spectacle tout en roses de la saint-Valentin se mue en spectacle rouge sang, à moins qu’il ne s’agisse des noces avec la vie ? Les robes sont rouges, comme pour les mariages indiens. Un mariage pur-sang fait de poésie forte, de présence, de proximité, de dynamisme échevelé  fait la nique à la  léthargie ambiante,  émaillant l’élan passionnel de lucides traces de désenchantement.  Les deux artistes, que le destin  scénique a réunies,  sont toutes deux en marche, et chantent sans concession l’amour à travers  l’enfance, la guerre, la solitude, la séparation pour terminer sur un crédo en la vie.

Texte, voix, musiques, jeu scénique,  apprivoisent et enchantent  le lecteur d’oreille. Les mélodies et les chansons de Reggiani, Barbara, Brassens, Ferré, Montand, Jean Ferrat, Brel et bien d’autres refleurissent soudain dans les cœurs, telles de fleurs sous une pluie soudaine en plein désert. Les yeux verts de renard et  ceux de braise brillent de la connivence qui s’établit de part et d’autre de la rampe. La diction impeccable des jeunes artistes, leur souffle et leurs visages  œuvrent sans complexe dans une proximité bouillonnante, ajoutant dans les chansons tout ce dont on ne se souvient pas ou plus, soulignant ce qu’on n’avait jamais remarqué avant  à l'écoute des vieux vinyls. C’est un transport de  bonheur partagé.  Les deux consœurs mimétiques vivent la mélodie et le texte à fleur de peau tandis que le pianiste brode son clavier et leur sert de temps en temps de tiers révélateur. Seuls « leurs baisers au loin les suivent, comme des soleils révolus! » Et pour nous, le cadeau de leur mise en oreille de textes et mélodies impérissables!

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 Sûr que face à la violence de la vie, il faut vivre, nous soufflent Reggiani et ses prêtresses, «  pour pouvoir écrire à la fin de la fête : « quelque chose a changé pendant que nous passions ! » Lisez: « Passion ».

 

 

Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Dans le cadre de la St Valentin

Avec : Laurence Briand et Amélie Segers
Au piano : Arnaud Giroud
Montage des chansons en spectacle : Laurence Briand
Coaching vocal : Marie-Laure Coenjaerts
Mise en scène : Hélène De Wilde
Production : Toc Toc Art

http://www.laclarenciere.be/

Les mercredi 11, jeudi 12, vendredi 13 et samedi 14 février 2015 à 20h30  NB. Nouvelles dates en Mars!

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administrateur partenariats

12273077500?profile=original

Allons, n'ayez pas peur !

Ne restez pas dans votre anonymat, plus personne ne vient commenter ??

Personne ne vous voit plus !

Nous sommes là, ouvrez donc votre portefeuille, car nous, FB, bienfaiteurs de la planète, nous vous aiderons à retrouver la visibilité que vous méritez !

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L’harmonie qui porte à rêver

12273076860?profile=original 

 

Chaque saison, comme une fête,

 Émeut toujours pareillement,

Provoque l’émerveillement,

Qui fait méditer les poètes.

 

Émeut toujours pareillement,

La splendeur des fleurs et des bêtes,

Qui fait méditer les poètes,

Dans un calme environnement.

 

La splendeur des fleurs et des bêtes

Transmet tout naturellement,

Dans un calme environnement,

L’idée de l’harmonie parfaite.

 

Transmet tout naturellement,

Par la grâce qu’elle reflète,

L’idée de l’harmonie parfaite.

L'âme la ressent tendrement.

 

10 février 2009

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administrateur partenariats

"L'âme des cieux"

Aquarelles de Ophira Grosfeld

Ophira - L'âme des cieux from Robert Paul

Le dernier secours

 

 

Mais d’où sommes-nous venus, tordus et ambigus ?

Du néant ou des cieux d’origine inconnue ?

Quelle force de l’univers nous a donné une âme

Et cet amour qui donne moins qu’il ne réclame ?

 

On se bat pour un rien qu’on appelle la vie

Agonisant noyés dans la soif d’infini,

Et dans de vains espoirs et nos amers renons

Et on supporte tout par peur de l’abandon.

 

Mais la magie s’installe dès qu’on regarde en haut

Et on oublie les craintes, les tabous, les barreaux

Alors on flotte légers au dessus des misères

Le ciel est tout en nous, comme toute la terre entière.

 

Un seul regard suffit vers le bleu-saint des cieux

N’y a rien à comprendre de leur voile mystérieux

Que des nuages rosâtres de ouate et de velours…

Pourtant on les appelle comme dernier secours.

 

Antonia Iliescu

24. 01. 2015

Un partenariat

Arts 12272797098?profile=originalLettres

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Terre de magie

                                                       Terre de magie

                                    Je suis né d'un pays où le mythe ensorcelle,

                                    Du granite immuable aux lugubres décors ;

                                    Des spectres fugitifs, gardiens des corridors,

                                    Me reste un souvenir qui jamais ne chancelle.

                                    Je viens de ce terroir où la magie excelle

                                    En récits fascinants quand les âmes des morts

                                    Hantant bois et halliers, havres des mauvais sorts,

                                    Donnent un bal nocturne au son d'une crécelle.

                                    O fontaine sacrée, à l'aplomb de la croix

                                    Où miroitaient trois sous qui me laissaient sans voix,

                                    Possédé, je souillais ton miroir mirifique.

                                    En dépit des voisins quelque peu médisants,

                                    Je défiais le Ciel du haut de mes dix ans

                                    Pour un autre épisode au dessein maléfique.

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12273075492?profile=original"Les peintres cubistes" est un essai de Guillaume Apollinaire (Guillaume de Kostrowistsky, 1880-1918), publié en 1913, chez Eugène Figuière et Cie, éditeurs à Paris, accompagné de 45 portraits et reproductions hors-texte, réédité depuis 1922 et 1950.

L'ouvrage se compose de deux parties: la première, "Méditations esthétiques", constitue, comme son titre l'indique, une sorte d'introduction d'ordre général à la seconde, "Peintres nouveaux", dans laquelle l'auteur analyse l'oeuvre de neuf peintres représentatifs de la nouvelle tendance (Pablo Picasso-Georges Braque-Jean Metzinger-Albert Gleizes-Marie Laurencin-Juan Gris-Fernand Léger-Francis Picabia-Marcel Duchamp, et un sculpteur, Duchamp-Villon, auquel est consacré un appendice); enfin, une courte note mentionne les artistes vivants rattachés par l'auteur au mouvement cubiste, ainsi que les écrivains et journalistes qui les ont défendus.

Pour mesurer toute l'importance de ce texte, il faut le replacer dans son époque et tenir compte du fait qu'il constitue la première tentative, non pas pour expliquer et pour défendre, que pour définir les caractères propres au nouveau mouvement pictural: son "climat" spirituel, ses ambitions, sa nécessité historique. Car, "on ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père. On l'abandonne en compagnie des autres morts et l'on s'en souvient, on le regrette, on en parle avec admiration. Et, si l'on devient père, il ne faut pas s'attendre à ce qu'un de nos enfants veuille se doubler pour la vie de notre cadavre".

Ainsi, ce premier chapitre, empreint du lyrisme particulier au poète, développe l'idée que le "monstre de la beauté n'est pas éternel" et que le seul but des artistes doit être de mettre en oeuvre les vertus plastiques: la pureté, l' unité et la vérité entendues comme éléments permettant à l'homme de dominer souverainement la nature, en un mot, de créer. Et cette vérité, pour Apollinaire, c'est la seule réalité, une réalité qu'"on ne découvrira jamais une fois pour toutes", car "la vérité sera toujours nouvelle".

Il aborde alors dans le chapitre II les caractères propres aux peintres nouveaux: absence de sujet véritable, observation et non plus imitation de la nature, abandon des moyens de plaire, cette peinture nouvelle étant à l'ancienne ce que la musique est à la littérature, autrement dit une peinture pure, qui n'entraînera pas pour autant la disparition des anciens modes plastiques: "Un Picasso étudie un objet comme un chirurgien dissèque un cadavre". Et après avoir rappelé l'anecdote d'Apelle et de Protogène, dans Pline, révélant la sensibilité des Grecs à la "beauté" d'un simple trait sans signification usuelle, Apollinaire en vient (chap. II) à l'accusation portée contre les peintres cubistes de nourrir des préoccupations géométriques: pour lui, les figures géométriques sont l'essentiel du dessin: elles sont aux arts plastiques ce que la grammaire est à l'art d'écrire, et les peintres ont été naturellement amenés, par intuition, à se préoccuper des nouvelles mesures de l'étendue, rejoignant en quelque sorte les perspectives ouvertes par la géométrie non-euclidienne. Les grands poètes et les grands artistes, écrit l'auteur, ont pour fonction sociale de renouveler sans cesse l'apparence que revêt la nature aux yeux des hommes, déterminant la figure de leur époque et atteignant au type idéal (sans toutefois se borner, en l'occurence, à l'humanité) et offrant du même coup des oeuvres plus cérébrales que sensuelles; c'est ce qui explique le caractère de grand art, d' art sacré, présenté par l' art contemporain sans que celui-ci soit l'émanation directe de croyances religieuses déterminées. Faisant ensuite justice de l'accusation de "mystification" ou d'"erreur collective", lancée contre les nouveaux peintres, Apollinaire trace un bref historique du Cubisme, des origines de son appellation (donnée par dérision, en 1908, par Henri Matisse) aux plus récentes expositions de 1912. Il essaie enfin, en se référant aux divers peintres, de déterminer les quatre courants internes du mouvement qu'il partage en cubisme "scientifique", "Physique", "Orphique" et "Instinctif"; et conclut en rappelant que le Cubisme a eu, avant Cézanne, Courbet pour point de départ, affirmant en outre que l'école moderne de peinture est la plus audacieuse qui ait jamais été: "Elle a posé la question du beau en soi". Des analyses consacrées aux différents peintres, dans la deuxième partie, on retiendra surtout les pages sur Picasso, évocation poétique de l'homme et de l'oeuvre, indissolublement mêlés, dans laquelle Apollinaire fait preuve d'une surprenante pénétration. Si toutefois il exalte avec un enthousiasme égal, ou presque, l'oeuvre des autres peintres, on ne saurait aujourd'hui lui en faire grief: si, après coup, des artistes comme Picasso et Braque nous apparaissent comme l'expression achevée de la peinture nouvelle, au-delà du Cubisme lui-même, n'oublions pas pourtant que les autres peintres en étaient aux "promesses" et se révélèrent davantage mûs par des intentions que tendus vers la concrétisation d'une nécessité intime en accord total avec leur personnalité. Si on a pu dire plus tard que Gleize et Metzinger étaient les théoriciens du Cubisme, Apollinaire en fut le poète, dans le vrai sens du terme: celui qui saisit à la fois l'aspiration du peintre et l'attente du spectateur, dans cette difficile entreprise, toujours renouvelée, qui consiste à concilier les nécessités de la communication et de la liberté. Aussi, ce petit livre contribua-t-il grandement à l'essor d'un mouvement capital dans l'histoire de l' art d'aujourd'hui.

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L'homme oublieux,

 

Je ne me souviens plus,

de la couleur de vos yeux,

ni même du parfum de vos lèvres,

de votre prénom, de vous ;

de la différence entre l'ombre

et l'ensoleillement,

du nom de ma rue,

 de l'heure avant midi,

de la teinte du ciel au sein même de la nuit,

du regard magnifique de mon chat,

qui me semble étranger,

car ressemblant à un autre ;

de l'accent de votre âme,

lorsque vous me contemplez.

je ne me souviens plus de l'essentiel,

je perds mon soleil bleu,

mon alphabet intime,

ma mnésie affective,

Je ne sais plus, ce qui différencie,

la montagne de la plaine,

la rose du chou vert,

la mer de la Seine grise ;

j'ai peur même de vous,

dont j'oublie dans mon obscurité,

votre prénom si clair,

Neige.

En moi, ne palpite plus

qu'une seule saison, l'hiver,

les trois autres vêtues de

bleu, de roux, ou de vert tendre,

étant parties trop loin !

Il me semble que je me suis perdu.

 

NINA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le jour se lève

clarté d'un reste de lune

silhouettes sombres

branches murs et saillies

émergées de la nuit

teintées de lumière

Le jour se lève

ligne claire sur l'horizon

lueur des commencements

nuages roses étirés

éclaboussures

sur le lent bleuissement

Le jour se lève

cadeau ordinaire extraordinaire

renaissance perpétuelle

pour chacun incertaine

fuite en avant

qui efface le présent

et ronge l’avenir

Aimer penser agir

comme si c’était le premier

comme si c'était le dernier


Arts12272797098?profile=originalLettres

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Compositon abstraite

12273074655?profile=original                                                                  ( Peinture  de Suzanne Walther-Sksou)

 Énergie diluée,

vapeurs ou bien auras,

un décor d'outre-terre,

où des jets de lumière

 montent à la verticale,

se heurtent à un plafond

que certains d’eux dépassent.

 

Pas de repères dans le silence,

lévitation  dans un espace

innommable, sans violence.

 

                                                                         22/3/90

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Avaler le temps

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Passer le sable d'une main à l'autre

Pour passer le temps. 

Le sentir couler sur les phalanges

Et filer, tiède, dans les creux 

Comme une caresse

Du temps qui passe.

 

Dérober à l'instant le dernier grain,

Retenu par des doigts.

 Portés à la bouche

Comme avant.

 

Comme enfant,

Crisse sous la dent,

le goût de terre.

Avalé, le temps !

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