Rêverie
Une fois l’an, mes grands-parents,
Invitaient les plus misérables,
À venir autour d’une table
Dans leur modeste appartement.
Pour faire des salles à manger,
En y installant des tréteaux,
Il fallait tout déménager
Excepté tapis et rideaux.
Ce jour, du matin jusqu’à tard,
Des hommes barbus, de tous âges,
N’ayant certes rien de fêtards,
Montaient lentement trois étages.
Un festin leur était servi.
Petite fille, je regardais
Ces inconnus, ces démunis,
Qui, à voix basse, bavardaient.
Ma mère, la plus affairée,
Parlait souvent d’un ton affable,
Désirait voir et s’assurer
Que tout était sur chaque table.
Je ne sais plus exactement
Le nom donné à cette fête.
Le vin coulait abondamment.
« La Messroda » me vient en tête.
6 mai 2008
Commentaires