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De l'aquarelle traditionnelle au carnet de voyage


En aquarelle et croquis-aquarelle, je vous propose de découvrir dans quelques jours (la semaine du 14 au 20 juillet exactement) comment transformer vos points faibles en atouts à l’occasion du stage "Comment réussir ses croquis et aquarelles de terrain pour le carnet de voyage", et (devrais-je ajouter), ses projets d’atelier. 
C’est dire si cette session est importante (certainement la plus intéressante aussi de l’année), en matière de compréhension et d’acquisition des astuces, procédés, petits secrets et tours de mains qui peuvent vous aider à progresser vite et dans les meilleures conditions lorsqu’on veut ramener de ses sorties picturales et voyages, le meilleur de ce qu’ils nous ont offert. 
Tout cela dans un cadre de verdure idéal, en passant une semaine de découverte autour de sa passion, où le plaisir de peindre reste le vrai moteur, et celui de partager, la garantie d’une  détente conviviale et joyeuse : la maison d’hôtes de La Fresse (l’une des 22 maisons préférées des français), un endroit aussi beau que tranquille.
Son charme ?
- Je lui ai déjà consacré beaucoup d’articles ici, et nombre de médias (radios, télés, revues d’art, de décoration, gastronomie, etc.) s’en sont faits l’écho, la beauté des sites environnants, la délicieuse cuisine de la maîtresse de maison ajoutant à ce cocktail une saveur de vacances d’exception, impossible à décrire en quelques mots.
La Fresse été

"Un cocon dans la montagne" : quel titre ne peut-il mieux évoquer la maison de Christiane COLIN, qui nous accueille pour ce stage que celui-ci, synonyme de séjours à part, loin du hourvari des plages estivales ?
Mais cette session me direz-vous, que va-t-elle m’apporter de plus par rapport à un autre stage, à mes connaissances actuelles, l’expérience déjà acquise, ou mes incertitudes de débutant (e) ?
- Ce que vous trouverez difficilement ailleurs condensé en si peu de temps, et dans un cadre aussi bien adapté à une formation utile autant qu’une semaine de vacances réussie !
Le programme d’abord, aussi bien en atelier qu’en extérieur : si le dessin n’est pas votre point fort, si dessiner un personnage ou un animal vous intimide ou pire vous effraie, si d’aller sur le terrain et saisir l’essentiel de votre motif (quel qu’il soit) en quelques coups de pinceaux et couleurs est votre objectif, alors ce stage est pour vous !
Nous verrons comment adapter au mieux les moyens techniques les plus rapides et expressifs pour traduire vos émotions et souvenirs (croquis aquarellé, aquarelle rehaussée, aquarelle pure, dessin synthétique, aquarelle de synthèse, etc.), et en retirer le meilleur au service non seulement vos carnets de voyages, mais aussi de vos esquisses d’atelier.
Différents modules pratiques d’expression et de technique de terrain (comme le croquis de personnage ou d’animaux) participent aussi à la richesse et à l’intérêt de ce stage . Cela vous permettra de réaliser un carnet original dans l’esprit des plus intéressants carnets de voyages : ceux qui ont accompagnés artistes, explorateurs et scientifiques depuis les origines de cette expression.


Carte1834.jpg

Faune, flore et paysages sont à la base de carnets de voyages magnifiques, et les sujets abordés en cours de semaine vous permettront certainement de vivre une journée
d’excursion inoubliable, comme celle des tourbières, écosystèmes fragiles et rares, ou celle des adorables lacs d'origine glaciaire, grandes richesses naturelles du Jura Oriental.

peinture-des-barques.jpg

Nous dessinions ce jour-là la vie tranquille d’un adorable village de pêcheurs au bord du lac St-Point dans une ambiance de paysage nordique sous les premiers rayons du soleil d’été…
Vous découvrirez surtout comment être plus efficace sur le terrain, appliquer les bases de l’aquarelle à des sujets que vous n’auriez sans doute jamais abordés sans préparation spécifique (quelques exercices et excursions ciblés à cet effet vous permettront de comprendre comment y parvenir), et s’il reste assez de temps en fin de session je rajouterai un ou deux modules rares comme celui de la réalisation d’un petit carnet origami très original ou celui des bases relevé d’empreintes.
Enfin, outre la convivialité de cette semaine riche d’expériences picturales, la diversité thématique et technique du stage, il ne devrait plus y avoir le moindre motif qui vous fasse peur après une semaine comme celle-là, et vous devriez en repartir en connaissance des atouts le plus efficaces pour aller jusqu’au bout du monde exercer votre talent !
Alors si cette semaine vous tente (ou l’une des suivantes à La Fresse), venez vite nous rejoindre car il ne reste plus que quelques places, demandez-moi conditions et bon de réservation cliquant ici ou appelez directement Christiane COLIN (notre hôtesse pour ce séjour) pour qu’elle réserve en priorité votre place au 03 81 46 51 63.

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Propos sur l'influence

 

  Il y a tant à dire sur la nature et les effets de l'influence qu'il semble difficile d'en parler sans omettre des aspects importants de ce thème. Or chacun se fait une idée assez précise de cette énergie qui peut changer des comportements collectifs ou individuels. On doit se tenir sur ses gardes et ne se laisser ni charmer ni manipuler.

J'ai été fort surprise, quand j'ai appris que certains de mes soliloques, m'avaient valu un blog sur . Buzzing. Depuis, je surveille la courbe de mon influence qui ne cesse de varier. Il est évident que se savoir entendu cause un joyeux contentement.

La force des mots fait réfléchir et peut convaincre, tout en procurant du plaisir.

Aux mêmes mots, des centaines d'individus réagissent différemment. Certains coups de coeur ne se partagent pas.

Quand l'un de mes poèmes a procuré de la joie, ce que j'apprends par d'agréables commentaires,

J'éprouve une satisfaction légitime qui m'encourage au partage.

Ils ont un effet stimulant or les lecteurs devraient aussi s'autoriser à faire des remarques constructives. Par prudence, ils ne se le permettent pas. Un ami le ferait mais il n'est pas toujours compétent et se complaît à célébrer un talent.

Autrefois, les poètes et les artistes s'influençaient avec bonheur. Les critiques fondées ont une utilité évidente.

En août 2012, ayant rejoint Amicalien.com, une communauté de personnes d'un âge mur, j'ai su, grâce à des statistiques détaillées, qu'un nombre impensable de lecteurs avaient lu mes écrits et ce sans aucune influence étrangère. Des visiteurs anonymes attirés, je ne sais pourquoi, par un même titre ou influencés les uns par les autres.

Tentée de baisser les bras et de ne plus rien offrir, je me suis sentie dotée d'une énergie nouvelle.

Avec un tel résultat pas besoin d'un éditeur pour exercer une influence possible.

En considérant l'attrait que la poésie présente actuellement, je pense que le monde inquiet a besoin de la tendresse apaisante des poètes et de leur gracieuse influence.

Montréal 7 juillet 2013

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La merveilleuse SAINT JEAN de cette année

http://www.loiseaulyre.ch/garderie.php?pageN=saisons-et-fetes/saint-jean-d-ete

en attendant les photos de cette année

Fête de la Saint Jean 

Ce vendredi tout l'après midi et la soirée

par un temps doux et ensoleillé

- bien heureusement d'une semaine reportée

vu le temps -  en ce 2013, 4 juillet.

Quelle très belle fête si réussie

dans la détente, le bonheur, l'harmonie

au sein du parc de L'Oiseau Lyre

ouvert à nos émois, nos plaisirs, nos délires !

Après tout un temps de Kermesse et de jeux,

Nous avons pris tous les enfants,

les frères et sœurs, les parents 

dans notre musicale dansée-chantée grande Ronde

-  qui invite tout le Menu Peuple et les chants du feu

à la ronde -

pour célébrer la Saint Jean

Et tout le monde était heureux.

Puis autour des tables, nous sommes régalés

des bons petits plats et spécialités

des douceurs préparées

de tous les coins du monde.

Joyeusement nous sommes rencontrés.

Les enfants bien vite envolés

ont été au parc de jeux jouer

Tandis que le grand feu se préparait.

Puis vint le vrai moment attendu

et tous n'y tenaient plus

vers le grand feu accouraient.

Alors les enfants et familles, j'ai fait tourner,

tourbillonner et allégrement danser,

très longtemps dans des Passerelles

et diverses  joyeuses ritournelles.

Puis seuls les adultes ai sollicités.

Tandis que le feu s'abaissait

Pour ne plus nous brûler.

Quelle explosion d'enthousiasme et gaieté !

Que de rires, cris joyeux sous la feuillée

Sans cesse de toutes parts fusaient !

Quelle "pêche" d'enfer je tenais !

Pour tout ce joli monde entraîner.

Une diablesse en vérité !

A cœur de toujours porter et fêter

sans jamais me fatiguer,ni lasser

par les chants symboliques appropriés

le passage par dessus le feu sacré

comme un baptême d'esprit

qui nous ouvre un paradis :

"Qui nous passera sur " l'autre rive",

sur l'autre rive ... "

et surtout

"Feu, feu Joli Feu

...................... (nom d'enfant)  a bien sauté le feu

Feu, feu, joli feu

Il l'a bien sauté !"

Et je devais recommencer de tous les faire danser,

Sauter tout autour des arbres, jamais lassés.

Nous ne pouvions plus nous quitter ...

Et les enfants ne pouvaient s'arrêter

de sauter le feu et encore et toujours sauter

par deux adultes dans le ciel transportés.

Les papas et mamans à leur tour aussi

bien des fois  à nouveau s'y sont mis.

Tout ce magnifique vécu de sitôt ne s'oubliera pas

et restera toujours dans nos cœurs gravé.

C'est une bénédiction de pouvoir partager

Une telle apothéose de vie et de Joie !

 

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La solitude apprivoisée

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/la-douce-solitude-1

A Suzanne,

Votre poème essentiel d'intériorité,

Si gracieusement exprimé,

Je l'avais beaucoup aimé.

Et écouté si joliment chanter

Si vrai sa douce mélopée.

Sans solitude pas de ressenti de paix, 

Ni quiétude devant le monde et ses beautés,

Pas de retrouvailles avec Soi

Ni d'écoute de ce qui veut naître là,

Grandir de l'Avenir vers moi.

Et lorsque l'on doit construire et créer,

Rassembler toutes ses capacités,

Pour agir et se concentrer

Jour après jour, dans la durée

Rien ne saurait se faire sans s'isoler.

Seulement moi

Qui au surcroit

De solitude ai trop longtemps goûtée

Pour à la fin m'y retrancher, protéger

Et certes, ai dû un peu trop abusée

Poussée par la nécessité ...

Maintenant que de maux je suis délivrée,

J'ai vraiment à cœur de bien l'équilibrer

Par un grand mouvement dansant

D'aller retour dehors-dedans

Où je m'épanouis en chantant.

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Orgue des senteurs

Orgue de senteurs
S'est endimanché
Les mouillettes olfactives
Se sont invitées
A l'atelier des odeurs

Bois d'encens

Je te sens purifiant
Présence immatérielle
En offrande
Sainte fumée
Communique avec les Dieux

Ambre gris

Effluve d'un jour
Dimension charnelle
Discrète note minérale
Vagues nettoyantes
Mon nez se grise

Maracuja

Sur la route des Inde
Conquistadors
En quête d'or
découvrent la Passion
En fleur et en fruit

Zeste de cédrat

Habite l'Himalaya
Main de Bouddha
Odeurs Hespéridées
Arbre de sagesse
A la fête du tabernacle participe

Huile d'olive

Boisée et fumée
Capte les arômes
Source de lumière
Huile parfumée
Soigne le sculpturale du corps

Fenugrec

L'orient est ton origine
Avec les plats épicés se marie
Aux carrefours des croisades
se sont dispersées
A travers les contrées

Cacao

Chaude boisson
Breuvage de carême
Hommes alanguis
Dans l'ennui
Se boit le produit

Dominique Prime Juillet 2013

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administrateur théâtres

Coup d’Envoy prestigieux :

L’apassionata (L’art des passions baroques), @Festival de Wallonie 2013, festival de Namur

                L’imposante église Saint-Loup  à Namur ouvrait ses portes le soir du jeudi 4 juillet pour accueillir un programme musical consacré à Haendel, Vivaldi et Haydn sous la baguette joyeuse de Guy Van Waas et les Agrémens. C’est dire si le Festival de Wallonie 2013 a su  inviter de prestigieux fleurons de la musique ancienne pour lancer son  concert inaugural d’été. Et quel séducteur, Guy Van Waas ! Il prend la parole en début de soirée musicale et introduit la manifestation, sans façons. Il rend aussi hommage au musicien et ancien directeur du conservatoire de Liège, Bernard Dekaize, décédé cet hiver à 62 ans. Sur une note plus légère … ou espérons-le, prophétique,  il en profite pour dire que le festival deviendra « Royal » en 2014, fêtant l’année prochaine ses 50 ans d’existence. Il ajoute  que ce festival est une véritable fête qui a rassemblé un florilège de chouchous du public, en commençant ce soir par un catalogue baroque des passions humaines. Rassurant : si le thème  en filigrane est l’amour et la passion, voire l’érotisme et l’esprit licencieux… aucun carré blanc ne sera appliqué au Festival car Amour sincère ne porte pas de carré blanc, mais un cœur battant.

                Lorsque le chef d’orchestre ouvre la fête avec Haendel, C’est Royal ! En veste de soie chinoise damassée de roses il jette les musiciens à l’assaut des voûtes dont l’acoustique est… envoûtante. Une impression de liberté d’expression, de légèreté inonde l’espace. Sa gestuelle généreuse disperse des brassées de fleurs, son regard fleurte malicieusement avec les violonistes. Voici une musique débordante de fraîcheur et de spontanéité. Cela a l’apparence (trompeuse) du Ready, Steady, Play!

                 «A mio Cor ! » Une voix féminine chaleureuse et palpitante (Pauline Yarak) s’élève dans l’église. Quelle différence avec une salle de concert. Il y a ce supplément d’âme et de sonorités très palpables ! «Perché, perché t’amo tanto ? » Cette magnifique chanson de rupture vit, tremble sous vos yeux. Le chant s’envole dans les voûtes néo-baroques illuminées, se loge dans les moindres moulures, anime la volupté du cœur. La voix se fait caresses charnelles et partage la douleur intense : «  lascarmi sola in pianto ».

                « Piangero », extrait de Julio Caesare rend compte de la vulnérabilité humaine surtout dans ce décor  si riche et quelque peu écrasant. Encore, des sinuosités mystérieuses et de l’émotion palpable dans les mélodies chantées par la soprano Manon Poskin en somptueuse robe Empire rouge feu.

                Ces jeunes talents vocaux sont  issus de l’IMEP (Institut de Musique et Pédagogie de Namur). Le  contre-ténor Guillaume Houcke nous livre  une prestation pleine de maturité baignée d’authentique enchantement. Une diction impeccable, aucune afféterie, de la sincérité dans l’expression  très nuancée des sentiments aussi bien  dans le « Di speranza un bel raggio » et l’air « Venti Turbini » de Haendel que dans l’air « Sposa son disprezzata » extrait de  Bajazet de Vivaldi. Il plaît tout de suite par la subtilité de son jeu et sa maîtrise technique sans failles dans les vocalises virtuoses!  Cet homme jeune et dynamique a la tête qui bourdonne de musique fertile, respire, frémit, module et inspire son public. Et toujours rien à voir avec l’atmosphère d’une salle de concert ! Ces trois jeunes gens ont su créer tout de suite passion et enthousiasme.


                   Guy Van Waas, se penche amoureusement sur l’orgue avant l’extrait du Concerto Grosso  op.3 N°6 de Haendel. Des flûtes fruitées et savoureuses fredonnent, contrebasse et basson frappant du pied, façon nuit de la Saint-Jean. Les solos de l’orgue semblent pratiquer une pesée précise et minutieuse de la pharmacopée musicale … Guy Van Waas nous prépare-t-il des philtres d’amour éternel ? On le voudrait, officiant au  doux recueillement d’une messe de mariage ! Il y a tant d’équilibre et de fluidité sereine avec l’orchestre ! L’émotion est grande dans le public.

 

                 Une exaltante  symphonie n°59 en la majeur « Feuersymphonie » de Joseph Haydn clôture la soirée. Guy Van Waas est revenu sur scène sur la pointe des pieds pour attiser violons et passion. Le visage est animé par le plaisir. Des sourires d’entente fusent entre violonistes.  Le cor est princier, soutenu par de légers frémissements de clavecin et la dévotion inconditionnelle du basson. Les phrasés ensorceleurs des violons jouent le thème accroche-cœur. Le cor se libère et devient de plus en plus sensuel pendant que les violons prennent le menuet en main, en de nombreux allers-retours. Dernier mouvement, les vents s’amusent de l’écho. Rythme de sarabande, stupeur et tremblements, des vibrations s’élancent à l’assaut des épais piliers de l’église comme une vivante conquête végétale…ou musicale.

                «  Pas de bis ! Revenez nombreux  à l’assaut des concerts, par pure curiosité, la plus belle de toutes les qualités d’auditeurs, » nous souffle Guy Van Waas en congédiant un orchestre ravi et  acclamé de tout cœur.

 

 

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Contexte -

En 1999, notre pédagogie fut menacée en France

par la calomnie d'un politique dont le dossier juridique s'avéra vide (un blanc selon le jargon) et au final, nous

gagnâmes le procès ... http://www.steiner-waldorf.org/archives_actu/010906_cp.html

De ce fait, dans toutes nos écoles de France, une descente d'inspecteurs fut organisée le même jour à la même

heure de façon despotique et traumatisante, digne des plus sombres heures de l'inquisition.

J'en fus très touchée ayant souci pour la santé d'un proche, responsable de nos écoles en ce pays qui devait porter

une telle situation lourde et éprouvante.  Mon sens mercuriel le mis en contact avec un ami responsable de cette

pédagogie au plan mondial, proche ami aussi. Ils unirent leurs efforts pour trouver appui et soutien et furent très

créatifs et me demandèrent de continuer de faire le lien.

L'appel ALBERT JACQUARD

fut le nom donnée à notre action d'appel au soutien par des personnalités

puisque celui-ci en pris l'initiative.  Ces témoignages en sont un extrait.

Les grands témoins

« Le mouvement Steiner est un mouvement très inventif qui a beaucoup contribué, différemment, mais dans un esprit qui n’est pas éloigné du mouvement Freinet, à faire bouger l’école et j’espère que dans l’école future dont nous parlons aujourd’hui, ces mouvements de réflexion sur la pédagogie seront beaucoup plus présents dans le système officiel. »
Jack Lang, ancien Ministre de l'Éducation


Biographie de Nancy Huston

Sa bibliographie chez Actes Sud

Voilà presque exactement quarante ans, ma vie a basculé.

Mai 1968 : déçu par son emploi de professeur titularisé à l'université de Calgary, mon père prend la décision (apparemment insensée, pour un père de six enfants !) d'en partir. Il fait un immense périple à travers le continent nord-américain, visite plusieurs écoles et universités, reçoit trois offres d'emploi, réfléchit, discute avec ma belle-mère, et prend sa décision : ce sera la High Mowing School, près du petit village de Wilton dans le New Hampshire, soit... à plus de trois mille kilomètres de Calgary ! Puisque cette école est un lycée et que j'entre cet automne-là en Première, j'y serai inscrite à titre gracieux en tant que fille d'enseignant (sans cela, les frais d'inscription eussent été dissuasifs...).

Je suis catastrophée. J'ai 14 ans et demi et, pour moi comme pour tous les adolescents, ce qui compte le plus c'est d'être acceptée par mes pairs. Là, je vais perdre tous mes amis, sans parler de mon statut durement gagné dans la hiérarchie de popularité de mon école... "Tu as pensé à moi?" demandé-je à mon père pendant le voyage, en pleurant... Et, encore aujourd'hui, je me souviens de sa réponse : "A vrai dire, oui : en visitant cette école et en pesant le pour et le contre, j'ai justement pensé à toi, et j'ai pensé que ça serait bien pour toi."

Difficile pourtant d'imaginer contraste plus violent.

Je quitte une grande école publique, située au milieu d'une ville de plusieurs centaines de milliers d'habitants - une école où j'essaie de faire oublier mes notes scintillantes en apprenant par cœur la dernière chanson des Beatles, en me maquillant de façon outrancière, en fréquentant les rayons "mode" des grands magasins et en fumant des cigarettes en cachette.... J'intègre une école au milieu de la forêt, une pension où habitent... 80 élèves en tout en pour tout, pour quatre promotions ! Dans la mesure où, fille d'enseignant, je continue de vivre au sein de ma famille, mon expérience de la High Mowing School n'est pas tout à fait typique. N'empêche que les deux années que j'y passe vont me transformer en profondeur.

Au bout de quelques jours, on m'explique que High Mowing est une "Waldorf School" ou "école Rudolf Steiner", mais - respectant en cela les principes du maître lui-même - on ne nous enseigne jamais directement sa philosophie (l'anthroposophie, j'aimais bien le mot) ; plutôt, on l'applique dans la manière d'aborder de toutes les matières. Concrètement, cela veut dire que les élèves sont amenés à comprendre l'intérêt et la beauté de tous les domaines de savoir, depuis les mathématiques jusqu'à l'Histoire en passant par le théâtre, la botanique, les langues, la poterie et l'eurythmie. On nous suit individuellement, on se réjouit de nos progrès, on nous écoute. On nous encourage à se respecter - chacun soi-même et les uns les autres. On nous apprend à être curieux. On nous incite à chercher l'équilibre, l'harmonie entre l'esprit et le corps.

Alors que j'ai oublié depuis belle lurette les noms de mes profs du collège et de l'université, je me souviens de chaque professeur de High Mowing sans exception.

Gene Miller, qui nous faisaient écrire des haïkus en atelier d'écriture ! Frank Waterman, qui a décortiqué avec nous, trois heures durant, dix lignes d'une tirade de Macbeth. Sabina Nordoff, superbe léonine quinquagénaire – inoubliable prof d'eurythmie et future amie. Pascale Sarkésian, qui m'a fait aimer la langue française à travers des chansons et des pièces de théâtre contemporaines. Steve Eberhardt, qui a mis le feu au plafond du laboratoire scientifique en voulant nous montrer les étonnantes propriétés du phospore. Je n'oublierai pas non plus les cours d'histoire de l'art prodigués par Beulah Emmett la directrice de l'école (alors septuagénaire), ni sa façon de nous lire à voix haute, à raison d'une heure par semaine, en terminale – à nous une vingtaine de hippies aux cheveux longs et aux jeans déchirés ! – la Divine Comédie de Dante. Médusés, nous étions ! Et durablement marqués.

C'étaient des personnalités fortes, généreuses, haut en couleur. Des gens passionnés et passionnants. Du coup, nous nous accordions nous aussi le droit d'être passionnés. Au lieu de nous lancer dans la course aux bonnes notes, il nous invitaient à nous émerveiller devant la complexité du monde et l'éclosion de nos propres forces.

Mon histoire entre 1968 et 1970 ressemble un peu au conte du vilain petit canard. L'adolescente coincée, angoissée, stressée, perpétuellement en marge, souffrante, complexée... se transforme progressivement en "cygne". Elle noue de vraies amitiés pour la première fois de sa vie, prend confiance en elle, se détend, s'ouvre, s'épanouit.... Ma deuxième et dernière année à High Mowing, je serai déléguée de classe puis "présidente" de tous les élèves, je jouerai du piano à toutes les cérémonies et fêtes, tiendrai des rôles importants dans des pièces de théâtre, cesserai enfin de vivre mon intelligence comme un handicap !

L'expérience ineffaçable de la High Mowing School m'a aidée à vouloir des choses pour moi-même, et à réfléchir aux valeurs. Je ne remercierai jamais assez l'université de Calgary pour les mauvais traitements qu'elle a infligés à mon père....

Nancy Huston, écrivaine, musicienne


« Accueillir chaque enfant comme une personne unique, établir avec lui une relation de confiance réciproque et lui permettre ainsi de découvrir, de déployer et de mettre en valeur ses capacités et ses potentialités, voilà le rôle de l'école. C'est en tout cas ainsi que le conçoit le Mouvement international des écoles Waldorf qui rejoint, ce faisant, la réflexion et l'action que l'Unesco mène en matière d'éducation. »
Federico Mayor, ancien directeur général de l'Unesco




« J'apprends que les écoles Steiner sont menacées. Je constate que les méthodes pédagogiques qui y sont employées sont dans le droit fil des réflexions que j'essaie de diffuser par tous mes livres : la finalité du système éducatif est de métamorphoser un individu fait par la nature en une personne faite par la société. Cette métamorphose nécessite avant tout les rencontres : l'école est le lieu où l'on apprend l'art de la rencontre. Comment accepter que, par des tracasseries administratives ou par des accusations sans fondement, le magnifique élan apporté par les écoles Steiner soit mis en péril ?
J'appelle tous ceux qui sont passionnés par les problèmes de l'éducation à manifester leur soutien. »
Albert Jacquard, généticien


« Je crois profondément au bien fondé des méthodes éducatives mises en œuvre dans ces écoles et m'inquiète très vivement des suspicions dont elles peuvent être l'objet. Profondément attaché à l'Éducation nationale au sein de laquelle j'ai fait toute ma carrière, je ne vois que des avantages au maintien et à la défense du pluralisme scolaire qui, à mes yeux, ne doit en aucune manière être remis en cause. »
Jean-Marie Pelt, biologiste

« Je connais bien la pédagogie Steiner pour l'avoir étudiée au cours de mes recherches en ethnologie de l'éducation. Je la considère comme la plus complète et la plus équilibrée de celles qu'il m'a été donné de connaître. Ce serait une honte pour notre pays si elle venait à être menacée. »
Pierre Erny, ethnologue

« J'invite tous ceux qui sont pour le respect de chacun à se mobiliser pour une noble cause. Les écoles Steiner sont des exemples. Leur enseignement est digne d'une humanité à la recherche de son idéal et de ses racines. »
Jacqueline Bousquet, biologiste, biophysicienne

« Je connais la pédagogie des écoles Steiner et j'adhère aux idées développées dans l'appel d'Albert Jacquard. »
Henri Bourlès, professeur titulaire de chaire au CNAM

« En tant que praticienne j'ai eu très souvent à m'occuper d'enfants qui étaient dans les écoles Steiner et je n'ai jamais eu le sentiment que ces enfants étaient manipulés. Les écoles Steiner ont le mérite d'apporter à certains enfants des choses qu'on ne trouve nulle part ailleurs. »
Dr Catherine Dolto

« Rares sont les lieux d'éducation où, au-delà de la transmission d'un savoir et d'un savoir faire, il est offert aux enfants un apprentissage ouvert au savoir être. J'imagine que le procès d'intention qui est fait actuellement aux écoles Steiner s'inscrit dans un des malentendus les plus fréquents pour tout ce qui touche à l'épanouissement de la personne. »
Jacques Salomé, écrivain

« La liberté de conscience et de conviction est un principe inaliénable de la République, auquel on n'a le droit de toucher sous aucun prétexte. La pluralité pédagogique doit être rigoureusement respectée. La démocratie ne consiste pas dans le faux consensus d'une pensée unique mais bien dans le « libre jeu » et la « confrontation » d'opinions et de pratiques différentes. »
Michel Cazenave, écrivain

« J'éprouve le plus grand respect pour ceux qui ont conçu et pour ceux qui appliquent cet enseignement. Je suis donc indigné par les tracasseries et les calomnies dont les écoles Steiner sont victimes et je suis tout à fait solidaire de leur lutte pour leur survie ».
Henri Gougaud, écrivain

« J'ai vécu de longues années tant en Suisse qu'en Allemagne et en Autriche où les écoles Steiner sont respectées pour leur haute qualité pédagogique et humaine. L'enfant y est convié à explorer le monde et à entrer en relation avec le vivant sous toutes ses formes. »
Christiane Singer, écrivain

« Je m'engage personnellement à soutenir et à défendre les écoles Steiner qui, dans le monde entier, ont prouvé le succès d'une forme d'enseignement qui devrait servir d'exemple. On apprend par la comparaison. Chaque système a des valeurs nécessaires au développement des autres. Le harcèlement actuel dirigé contre les écoles Steiner n'est pas digne d'une démocratie. »
Tomi Ungerer, artiste, écrivain

« J'ai apprécié en son temps l'éducation scolaire donné à un de mes fils à l'école Steiner de Verrières-le-Buisson. En cette matière d'éducation, tout ce qui ressort d'une pensée exclusive, unique, peut être qualifié de sectaire. Et ceci est d'une personne par ailleurs attachée à l'école publique. »
Roger Gicquel, journaliste

« Ma femme et moi avons choisi cet établissement et cette filière d'école pour leur qualité pédagogique, leur esprit d'ouverture et leur approche globale du savoir à transmettre aux enfants. Nous en sommes très satisfaits sous tous les aspects et notre enfant s'y sent très bien. »
Rudolf Berger, ex-directeur du Volksoper de Vienne

« Mon enfant a effectué une partie de sa scolarité à l'école Steiner de Verrières-le-Buisson. Je suis profondément scandalisé de l'attitude actuelle des services de l'État envers cette pédagogie, totalement intégrée par ailleurs dans les autres pays de l'Union européenne. »
Michel Swierczewski, chef d'orchestre

« Nous avons tout lieu aujourd'hui d'être fiers de l'éducation de notre fille qui a suivi sa scolarité dans une école Steiner. »
Marc Soustrot, chef d'orchestre

« Nous ne connaissons pas d'écoles où les rencontres entre les enseignants et les parents sont aussi fréquentes, où les élèves sont aussi heureux de nous présenter leurs travaux, où l'énergie des uns et des autres est aussi généreusement dispensée, transparente et désintéressée. »
Claude Mathieu, sociétaire de la Comédie française et Nicolas Vassiliev, compositeur

« Les méthodes pédagogiques des écoles Steiner devraient non seulement être défendues mais donner lieu à de nouvelles réflexions sur l'école dans la société. »
Jacques Bonnaffé, comédien

« Si un jour j'ai la chance d'avoir des enfants, j'aimerais qu'ils puissent eux aussi profiter de cet enseignement. »
Sophie Forte, comédienne

« Je m'associe à l'appel d'Albert Jacquard en faveur des écoles Steiner-Waldorf. »
Renaud, auteur, compositeur, interprète

« En ce qui concerne les écoles Steiner, j'ai eu l'occasion de constater, dans le cadre de mes fonctions au sein du Conseil de l'Europe, de 1985 à 1991, l'opinion favorable dont elles jouissaient, notamment en Allemagne, aussi bien auprès des autorités académiques que des milieux enseignants. J'ai entendu louer leur désintéressement et leur attachement aux valeurs d'autonomie personnelle, ainsi que leur recherche de tout ce qui pouvait contribuer au développement de la personnalité de leurs élèves dans une perspective de liberté et de solidarité, aux antipodes donc des pratiques sectaires. »
José Vidal-Beneyto, professeur d'université, ancien directeur de l'Éducation, la Culture et le Sport au Conseil de l'Europe

« Toute forme d'expression a le droit absolu d'exister. L'école Steiner est une vraie ouverture d'esprit, une option fondamentale au système ... National de l'enseignement. Vive la différence qui fait de nous des citoyens moins ordinaires. »
Charlotte Rampling, actrice

« Si j'avais un enfant d'âge scolaire, je l'inscrirais dans une école Waldorf. »
Saul Bellow, Prix Nobel de littérature

« Les travaux de Rudolf Steiner en faveur des enfants apportent une contribution décisive au XXe siècle et méritent le soutien de tous ceux qui réfléchissent et aiment la liberté. »
Bruno Walter, chef d'orchestre

« Les Ecoles Steiner, de tout temps, ont cherché a donner des outils aux enfants pour qu'ils deviennent eux-même, pour qu'ils marchent dans leurs propres souliers et sur leur propre route, au lieu de devenir copie conforme, duplicata. Chaque oiseau chante comme son bec est fait, il me semble que la mission d'une école, c'est aider un enfant a devenir qui il est et non quelqu'un d'autre, est-ce utile qu'un enfant devienne un banal enfonceur de portes ouvertes, un suiveur ?

Si chaque enfant devenait lui même, le chômage n'existerait plus, on verrait apparaître une foule d'inventeurs nouveaux, de créateurs qui enrichiraient leur pays et le monde grâce à leur génie personnel.

"L'Ecole cathodique" (La télévision souvent dictatoriale au nom du pèse et du fisc et du saint bénéfice) ne met-elle pas déja en péril l'avènement des êtres originaux dont l'humanité a le plus besoin ?

L'univers est en expansion nous disent les savants pourquoi l'homme est-il en rétraction ?

Dans mon pays, il y a de plus en plus de contrôleurs et pour contrôler les contrôleurs, d'autres contrôleurs qui a leur tour devront être contrôlés par d'autres contrôleurs, il n'y a que dans le contrôle qu'il n'y a pas de chômage. Il n'y aura bientôt plus de travailleurs, il en restera peut-être un, contrôlé par tout un peuple, par tout un pays de contrôleurs. »
Tourinnes-La-Grosse le 10/06/01
Julos Beaucarne, chanteur, écrivain

© droits reservés

Ces témoignages ne sont pas exhaustifs ni cités au complet car ils seraient trop nombreux.

De plus, je me souviens que des artistes réputés nous ont confié autrefois leurs enfants, tels que

Marie Laforêt concernant l'ecole Waldorf Steiner de Genève et Serge Régiani celle de Verrières le Buisson,

au sud de Paris.

Dernièrement,  Noomi Rapace, l'actrice suédoise de Millénium a aussi fréquenté l'Ecole Steiner de Jarna,

je suppose puisque c'est dans ce grand centre culturel que sa famille a vécu.

(Jarna qui a mis sur pied un grand des système d'épuration des eaux dans l'esprit des flow forms et fontaines Wirbella.)

http://www.lexpress.fr/culture/cinema/noomi-rapace-je-suis-la-pour-jouer-raser-ma-tete-et-faire-semblant-de-me-faire-sodomiser-comme-dans-millenium_1111179.html

Liste des personnalités issues de l'école Steiner Waldorf dans le monde

www.diewaldorfs.waldorf.net

http://www.diewaldorfs.waldorf.net/list.html

Cliquer en bas sur le mot "list".
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La musique KLEZMER est  en lien avec le Courant du Baal  Shem Tov,

celui du Hassidisme Kabbaliste  fondé par lui qui fut profondément mystique et humain, social

(rien à voir avec ces pantins sombres qui veulent reprendre leur nom ! ) -

 

Il faut comprendre de quelle histoire, quel contexte est issue cette musique Klezmer et ses beaux accents de joie

si particuliers  qui vont faire danser toute l'assemblée de la communauté, lors des fêtes et des mariages,

les cérémonies religieuses, les bras et mains ouverts vers le ciel.

Il faut imaginer cette musique issue de ces Cours religieuses et Mystiques de l'Est de l'Europe,

de ce courant extatique des Hassidiques authentiques.

Leur but est de chanter et  célébrer, danser leur foi et amour de Dieu dans la joie la plus grande,

Nul n'est besoin de paroles, juste des sonorités.

C'est la dévotion totale, le cœur et la foi qui s'expriment, le vécu dans l'abandon en Dieu.

Cela peut bien avoir une ressemblance à la sensibilité des Suffis quand ils dansent en tournoyant

pour atteindre l'extase en Dieu tout autant.

Ce courant des Sages issu du Baal Shem Tov (bien heureux du nom) a une grande liberté de pensée, et porte en lui

une démarche active et personnelle : Le disciple développe sa propre pensée, en toute liberté intérieure, sans copier

le maître. 

Le Hassidisme s'oppose et se sépare du sévère courant Talmudique studieux qui coupe les cheveux en quatre

et étudie et pense tellement qu'il oublie d'être en lien avec Dieu.

Ils iront jusqu'à se quereller, se combattre entre eux très fort.

 

Si les romans d'Isaak Bashevi Singer sont empreints de ce contexte, leur courant fut surtout décrit magnifiquement

tout spécialement par Martin Bubber : 

Et le BAAL SHEM TOV,  si bien évoqué par lui, est ce grand saint qui eut par son charisme un

rayonnement tellement unanime et immense, - bien qu'au départ, les mondains rabbis le mirent à l'écart - .

Selon la légende, bien que modeste retiré kabbaliste et guérisseur, si humain et social

rejeté de son beau-père huppé, "il se révéla par une immense lumière visible de loin" à Brodi - Galitzie

et fut reconnu par tous enfin. Il apporta tous ses dons et nourriture spirituelle à un peuple assoiffé. 

 

Mon grand père maternel, qui dans sa jeunesse émigra à Vienne, moderne d'esprit mais très mystique aussi,

étant né dans ce monde là et la ville de Brody ,sus-nommée, appelée la petite Jérusalem de la Galitzie Ukraine ...

j'imagine qu'il a baigné dans cet univers et que cela se ressent lorsqu'il avait ses visions du prophète Eli

et ses rêves prémonitoires.

Le film culte LE DIBUK - tiré de la célèbre pièce de théâtre qui fit le tour du monde -  est d'une telle qualité artistique

incroyable qui n'a pas pris une ride. Il nous donne un aperçu de cet univers vivant dans une profonde foi et poésie.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Dibbouk

Pour ma part, ce qui me frappe ce sont les points communs de cet ancien courant kabbaliste ésotérique

judaïque avec l'ancien merveilleux courant secret chrétien de la Rose Croix  (pas l'actuel qui n'a plus rien à voir)

 

Les deux courant ont des buts communs : guérir par les plantes, par les contes et la poésie,

par la foi et dévotion en Dieu.

A mes yeux, c'est comme si dans les forces de vie rayonnantes (de la présence du Christ dans les Nuées)

propres à ces terres slaves, l'âme juive par ses grands justes et saints avait reçu une étincelle particulière et inspirée

des plus profondes valeurs humaines de compassion et dévotion exprimées dans la plus grande simplicité.

 

Il faut aussi réaliser que si des millions de ces gens de mon peuple ne sont pas morts dans le désespoir

le plus noir mais en chantant leur foi par la prière du "Shema Israël", s'ils ont pu tenir malgré tout debout

et plus qu'il n'est compréhensible face à l'horreur et à la barbarie qui les anéantissait, c'est parce qu'ils furent nourris

intérieurement très intensément par ce courant Mystique dévotionnel puissant et la joie transcendante de la musique

Klezmer qui vivait là dans ce contexte.

 

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Martin Buber, Je et Tu: la vie dialogale

http://www.akadem.org/medias/documents/2_Je-Tu-4.pdf

« toute vie réelle est une rencontre »

où l’homme et Dieu (le Tu éternel) occupent une place centrale et singulière.

 

« Lorsque, placé en face d’un homme, qui est mon Tu , je lui dis le mot fondamental :

je-tu , il n’est plus une chose entre les choses, il ne se compose pas de choses.

Il n’est pas il ou elle, limité par d’autres ils ou elles, un point détaché de l’espace et

 du temps et fixé dans le réseau de l’univers ; Il n’est pas un mode de l’être, perceptible,

descriptible, un faisceau lâche de qualités définies.

Mais, sans voisin et hors de toute connexion, il est le tu et remplit l’horizon.

Non qu’il n’existe rien en dehors de lui, mais tout le reste vit dans sa lumière. »

« L’homme devient je tact du tu. »

« Je m’accomplis au contact du tu, je deviens je en disant tu.

Toute vie réelle est une rencontre. »

« Chaque tu individuel ouvre une perspective sur le Tu éternel.

Cette fonction médiatrice du tu de tous les êtres permet aux relations entre les êtres

de s’accomplir mais entrave aussi l’accomplissement de ces relations.

Le tu inné se réalise en chacun et ne se parachève en aucun.

Il ne se réalise parfaitement que dans la relation immédiate avec le seul Tu

qui par essence ne puisse jamais devenir un cela. »

 

Sources : Extraits de Martin Buber, Je et Tu, empruntés à Pamela Vermes,

Martin Buber, Albin Michel, 1992, chapitre « Je et Tu », p. 90-115.

Martin Buber Je et Tu : la vie dialogale Petit livre par son volume,

Je et Tu, paru dans sa première édition en 1922, et enrichi postérieurement,

est l’ouvrage majeur de Martin Buber. Le philosophe pour qui « toute vie

réelle est une rencontre » y développe le concept de la « vie dialogale »

où l’homme et Dieu (le Tu éternel) occupent une place centrale et singulière.

Œuvres

  • Moïse, trad., Presses universitaires de France, 1957, coll. « Sources d'Israël »
  • Les Contes de Rabbi Nachman, Stock, 1981
  • Les Récits hassidiques, trad., Éditions du Rocher, 1985, coll. « Gnose », (ISBN 2-268-00018-4)
  • Judaïsme, trad., Gallimard, 1986, coll. « Tel »
  • Deux types de foi (1950), trad., Cerf, 1991, coll. « Patrimoines », (ISBN 978-2-204-04081-5)
  • Je et Tu (1935), trad., Aubier-Montaigne, 1992, (ISBN 2-7007-3088-7)
  • La Légende du Baal-Shem (Baal Shem Tov) , trad., Éditions du Rocher, 1993, coll. « Les grands textes spirituels », (ISBN 2268016218)
  • Un pays, Deux peuples.
  • Lettres choisies de Martin Buber : 1899-1965 (introduction, traduction et notes, Dominique Bourel et Florence Heymann),  éd. du CNRS, coll. « Les cahiers du CRFJ. Hommes et sociétés », 2004. - 317 p., 24 cm. (ISBN 2-271-06258-6).
  • Le chemin de l'homme, Éditions du Rocher, coll. « Les grands textes spirituels ».
  • Utopie et socialisme, Paris, Aubier-Montaigne, 1977.

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Lettre ouverte à une Voix orphique humaniste enchanteresse,

vibrant Passeur de sens,

Orfèvre- ciseleur de sonorités polychromes

 

 

«  La normalité est une route pavée :

On y marche aisément mais les fleurs n’y poussent pas. »

                                                                                                                                   Vincent Van Gogh

 

Troisième Partie

 

                     «Écrire, c’est mettre en ordre ses obsessions » nous spécifie Albert Camus, tandis que pour un éclaireur du Siècle des Lumières, Voltaire, « l’Écriture est la peinture de la voix : plus elle est ressemblante, meilleure elle est »…

                     De la plume de son encrier renversé disert déversant, telle une « Corne d’abondance », métaphores, allitérations, calembours et moult jeux de mots émaux missionnés à nous consoler de bien des maux, notre aède trace les pleins et les déliés de sa calligraphie signifiante, prohibant l’esthétisme pour l’esthétisme, alternant grâce et gravité, lorsqu’il ne les fait pas s’entrelacer, convoquant lecteurs et auditeurs à d’émouvantes épousailles entre harmonie du texte et mélodies à la joliesse quasi obsédante, bref, la « beauté-bonté » telle que nous le suggère François Cheng[1] avec sa vision spirituelle artistique frôlant le sublime mystique participant à l’élévation [2]de notre condition, est bel et bien là, nous liant à elle, sans pour autant faire de nous des prisonniers d’une geôle dont on ne pourrait prétendre s’évader !

                 « Toute œuvre d'art est une allusion à l'infini » nous stipule à son tour, le philosophe Edgar Morin…

                   Assurément, la nuance dépend de notre éducation, de la capacité de nos regards à ne pas « regarder sans voir », ni « à écouter sans entendre » les messages hérités de nos aïeux et nos contemporains :

 

« Le monde a la beauté du regard qu'on y pose

Le jardin de Monet, le soleil de Renoir

Ne sont que le reflet de leur vision des choses

Dont chacun d'entre nous peut être le miroir

 

La vie nous peint les jours au hasard du voyage

En amour en douleur ou en mélancolie

C'est un peu de ce temps qu'on laisse en héritage

Enrichi du regard qu'on a posé sur lui. » […][3]

 

En l’occurrence, est-il bien utile de préciser que :

 

Sans la beauté qui nous entoure

Nous ne serions dans l’univers

Que des cœurs vides au regard lourd

Sans horizon et sans repères

 

C'est l’harmonie qui nous console

De tous les pièges du chemin

Dans ces images sans paroles,

Sous le talent du magicien [4][…]

 

                      Accepter de se laisser toucher, « s’ouvrir à son ciel du dedans » pour paraphraser une formule si imagée du barde de « la Vie en Noir » ou de « l’Espérance en l’Homme »[5], c’est d’abord, selon notre humble avis, faire preuve d’une grande honnêteté envers soi-même, dégagé des « tendances » et phénomènes du dernier cri, ô combien périssables, dont l’hôte de la Maison du gouverneur de Milly la Forêt[6], n’était pas dupe, lui qui énonçait « Rien ne se démode plus vite que la mode »

                    C’est, en outre, se donner les moyens d’explorer, d’affermir et révéler son identité :« Ce qu'on te reproche, cultive le, c'est toi » nous préconisait le géniteur de « l’Aigle à deux têtes »[7]

                    C’est oser affronter la nudité (« La poésie est un chuchotement qui approfondit le silence », énonce une étoile filante[8] en fin connaisseur…)…

                    C’est ne pas avoir peur d’entendre ses « voix intérieures » en corrélation de ces assertions signées de l’auteur de « Moissons », l’émouvant Charles Juliet qui soutient que « Les seuls chemins qui valent d'être empruntés sont ceux qui mènent à l’intérieur», bien qu’il faille « parfois toute une existence pour parcourir le chemin qui mène de la peur et l'angoisse au consentement à soi-même. À l'adhésion à la vie » [9], et ce, sans néanmoins écarter une pléiade d’opinions réalistes avisées découvrant les failles, à défaut de la voie à emprunter …

                   C’est aussi, ne pas consentir à une claustration délétère en trouvant le juste équilibre entre se retirer dans une  tour d’ivoire  indispensable à l’acte créateur, « cellule de recueillement »[10] menant à la fécondité, et se perdre à musarder dans des futilités ou des « Nourritures terrestres » de piètre valeur, uniquement préoccupé de l’aspect matériel incluant promotions commerciales, ventes et profits et tutti quanti…

                  C’est encore se donner les moyens de creuser son motif pour trouver l’alchimie du verbe, en cherchant à aller toujours plus loin, tel un sculpteur qui « sculpte, lime, cisèle » [11] la matière sacrée avec minutie et amour, sans craindre d’émonder continûment son ouvrage, quasiment jusqu’à l’obsession de l’épure, défiant en cela notre sort précaire « d’éphémère », soucieux de mettre en application cette judicieuse exhortation d’une plume baroque :

 

« Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :

Polissez-le sans cesse et le repolissez ;

         Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. [...] »[12]

 

                  En attendant, « il me manquait toujours »[13], si j’ose dire, d’aller à la rencontre de ce « pays si serein » où resplendit « ce fruit miraculeux » au parfum impérissable, promesse de saveurs les plus exquises, affecté à sustenter notre appétence gargantuesque…

                 Il me fallait donc sur le champ, embarquer pour une « île heureuse » luxuriante, « harmonique à mon efflorescence »[14], île revivifiante s’il en est, distillant ses senteurs enchanteresses synonymes de vertiges. Prise en « Flagrant délice », être enveloppée de cette plénitude rayonnante qui n’appartient qu’à ceux qui ont su vaincre les épreuves, voilà, ce vers quoi je briguais !

               « Écris le chant joyeux de la guérison, le chant précieux de la délivrance. Ainsi tu te souviendras de ton futur » nous exhorte un certain Premier Lord de l'Amirauté britannique, Sir Winston Churchill.

                C’est ainsi que, plus que jamais déterminée à me délester de mon éreintant fardeau, je me mis à fixer presto, prestissimo, un rendez-vous salutaire dans l’intention avouée d’accomplir ma traversée soit, de rejoindre une contrée fertile et hospitalière, là, où de sa lyre-cithare dorée apollinienne (« ô temps / suspends ton vol, et vous, heures propices/Suspendez votre cours […][15]), sous les auspices d’un trio de muses, un artiste singulier, intemporel, tisse une subtile alchimie entre « langue de chez nous » et langage musical, source d’inspiration, ne semblant, Dieu merci, vouloir se tarir, ni encore moins se ternir ni se trahir, et qui perdure à nous subjuguer au fil des ans égrenés dans une constance de créations jamais démentie, ô combien dignes d’admiration et d’éloges, à tel point que Calliope et Euterpe, du haut de leur Mont Parnasse, devisent à voix égales, n’en doutez point, afin de définir laquelle des deux demeure la plus accomplie parmi ces « Arts florissants » !

               « Mais quelle est cette onde pure, dénuée d’artifice, jaillissant de la « Fontaine de jouvence » salvatrice, à laquelle il vous plait de venir vous abreuver, loin, bien loin de la pollution sonore inondant fréquemment notre environnement ? » me presserez-vous, déjà aiguisé par une curiosité de bon aloi.

                Comment, n’avez pas encore décelé de quelle esquisse de portrait, il s’agissait ?

                Voyons, est-ce bien raisonnable ? Permettez-moi tout de même, Amis, de souligner que vous avez à votre portée une palette d’indices majeurs, et si je n’avais pas peur de me montrer un brin familière, chers lecteurs, je vous mettrais en garde contre le gage qui vous guette, morbleu !

               De surcroît, je pressens, pour ceux d’entre vous qui donnez votre langue au chat, n’ayant pu identifier le personnage que nous exaltions, combien vous brûlez d’impatience d’être instruits quant à mon baptême en « eau de vie » alimentée par les rigoles hippocrèniques[16] …Soyons magnanimes, et concentrons-nous à répondre à votre attente, somme toute fort légitime…

                Sitôt, il me revient en mémoire cette parenthèse unique bénie des Dieux où il me fut offert de m’initier en appréhendant progressivement un univers foisonnant, découverte duteilleinne incarnant aux yeux de la jouvencelle que j’étais alors, une oasis au cœur du désert, sorte de havre de paix hors du temps, requérant de sa part, qu’elle y laisse, parvenue au seuil, ses « Blessures d’enfance »[17] d’inguérissable, de malheureuse « affamés d'un abreuvoir » [18].

                Or, c’est au cours d’un séjour estival au royaume de Pégase, du moins chez ses lointains héritiers terrestres, situé à quelques foulées de sabots équines du château de Villandry au centre du « Jardin de la France » [19], selon une locution rabelaisienne, que je devais inaugurer mes « Affinités électives »[20] avec l’auteur de « Mélancolie »[21], cadre verdoyant de la « Vallée des Rois » scellant un pacte de confluence entre Loire et Cher, paysage propice aux escapades bucoliques, fief des élégants poneys New Forest, qui me permis de vivre en communion avec Mère Nature, à partir de l’instant, où une ravissante inconnue revêtue d’une chaude pelisse « alezane » qui m’était dévolue, l’altière trotteuse répondant au nom de baptême de « Sultane », en hommage à l’empire Ottoman de Soliman le Magnifique, plus précisément, à la splendide Roxelane, favorite puis épouse du Sultan, condescendit enfin à se laisser « apprivoiser »…

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Muse sur Pégase d'Odilon Redon

 

« Si tu veux un ami apprivoise-moi » paraissait-elle m’implorer en un battement de paupières de coquette impénitente, paraphrasant en sourdine le Renard du « Petit Prince »[1], dès le balbutiement de notre tendre tête à tête ! Oh, il va sans dire que la charmeresse vint en un éclair à bout de mes réticences de novice et su « créer des liens », soit m’attacher à elle, au-delà de notre compagnonnage sous la nue … Certes, il ne lui fallu pas davantage qu’un simple clignement de prunelles ourlées de frange, épais rideau de cils de diva volontaire, pour m’enjôler, de son langage muet, mais non décryptable : « On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, semblait elle surenchérir. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi !

                     Mais là, n’est pas le sujet à l’ordre du jour !

Fin de la Troisième Partie

de la "Lettre Ouverte à une Voix Orphique"




[1] : François Cheng, immortel de l’Académie française, nous a livré en 2006 « Cinq Méditations Sur La Beauté » au sein desquelles il nous développe sa perception de cette fameuse « bonté-beauté »… (Pour consulter des articles de presse relatifs au sujet :

 http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/la-beaute-de-francois-cheng-10632 ; http://www.psychologies.com/Culture/Philosophie-et-spiritualite/Meditation/Interviews/Francois-Cheng-La-beaute-nous-rend-meilleurs ; http://biblio.domuni.org/articleshum/delabeaute/index.htm ; http://www.canalacademie.com/ida714-Cinq-meditations-sur-la-beaute-de-Francois-Cheng-rencontre-avec-un-maitre-en-humanite.html )

[2] : Évocation des derniers vers « d’Elévation » de Charles Baudelaire. « Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse /S'élancer vers les champs lumineux et sereins /Celui dont les pensers, comme des alouettes/Vers les cieux le matin prennent un libre essor/- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort/Le langage des fleurs et des choses muettes ! »

[3] : Citation de la Chanson «  Regard impressionniste » d’Yves Duteil signant Paroles et musique (album « Ton absence »).

[4] Extrait du « Trésor De L'arc En Ciel » dédié à J-M Folon d’Yves Duteil, album « Flagrant Délice », 2012

[5] : Formules de Claude Nougaro.

[6] : Allusion à Jean Cocteau demeurant à Milly la Forêt de 1947 à 1963.

[7] : Citation due à jean Cocteau

[8] : Évocation de la figure artistique polymorphe de Nicolas Dieterlé qui déclarait ceci : « Le service de la poésie et celui de l'âme impliquent mon indépendance par rapport à toute confession religieuse, toute profession, tout embrigadement que ce soit. Car le poète, le serviteur de l'âme, est essentiellement un sauvage, un hors-la-loi6.» Dans la droite ligne de Novalis, Nicolas Dieterlé place la poésie au-dessus de tout mode de connaissance : « Poésie : puits de silence où luit, tout au fond, l’eau immobile et fériée du Verbe». « Qu’est-ce que la poésie ? Une manière de contourner le monde pour voir, derrière, le Monde».

[9] Dans la lumière des saisons, p.44 et 53, P.O.L, 1991

[10] : D’après une formule, si ma mémoire ne me fait défaut, du compositeur Henri Duparc dans sa correspondance avec son intime, le poète Francis Jammes.

[11] : En référence à la pièce poétique de Théophile Gautier « L’Art » provenant du recueil « Émaux et Camées » d’où est issu le fameux vers : « Tout passe. - L'art robuste/Seul a l'éternité. » et qui s’ouvre de cette manière : « Oui, l'œuvre sort plus belle /D'une forme au travail /Rebelle,[…]

[12] : Quatrain extrait du « Chant I » de « L'art poétique » de Nicolas Boileau.

[13] : Titre de chanson de l’auteur-compositeur-interprète Yves Duteil, issu de l’album « La Tarentelle », 1977.

[14] : Détournement du poème « l’Amante » d’Émile Verhaeren provenant du recueil « les Forces tumultueuses » (http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/mile_verhaeren/l_amante.html )

[15] : Célèbres vers issus du « Lac » d’Alphonse de Lamartine, recueil « Méditations poétiques »

[16] : Néologisme autour de la source Hippocrène liée à l’Antiquité grecque, aux muses et au mythe de Pégase la faisant jaillir de son coup de sabot…

[17] : Sixième titre de l’album « Blessures D'enfance », 1990, Paroles et musiques : Yves Duteil, Les Éditions de l’Écritoire

[18] : Expression tirée de la chanson de Claude Nougaro, « La vie En Noir », Paroles et musique de C.Nougaro, album « Embarquement immédiat », an 2000

[19] :Citation provenant du Premier Livre de François Rabelais, Pantagruel (1532), 9 et dont la formule exacte est : « Car je suis né et ai été nourri jeune au jardin de France : c'est Touraine.

[20] : Emprunt au titre du roman de Johann Wolfgang Von Goethe.

[21] : Allusion à la chanson d’Yves Duteil tirée à l’origine de l’album « j’ai la Guitare qui me démange », 1979

[22]  : En référence à une œuvre que l’on ne présente plus d’Antoine de Saint Exupéry.

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Lettre ouverte à une Voix orphique humaniste enchanteresse,

vibrant Passeur de sens,

Orfèvre- ciseleur de sonorités polychromes

 

IV ème et Dernière Partie

 

«  La normalité est une route pavée :

On y marche aisément mais les fleurs n’y poussent pas. »

                                                                                                                                    Vincent Van Gogh

 

                      Oui, je pense que je peux faire confiance à ma souvenance sensitive fidèle, en affirmant que je dois la révélation de la galaxie D. (d comme délicat, comme délectable et comme dimension…) de ces hymnes pour la vie, à l’orée de mes douze printemps d’oiselle, grâce à cette échappée belle, présent bienheureux de ma mère, confiant sa géniture au mentor des lieux, fin pédagogue et esthète accompli, éminemment doué pour nouer des liens sans chaine, ne se contentant pas seulement de tracer le plan de nos périples de randonneurs, mais nous conviait, une fois le programme de nos visites d’édifices ligériens consommés, à nous rassembler autour du crépitement d’un feu de camp, feu de joie, l’âme de notre bivouac, facteur de Carpe diem, et d’indéniable nostalgie, renforçant en nous aujourd’hui ce sentiment de fugacité, « ce présent qui ne sait que passer » ! [1]

                     Ainsi, notre veillée d’étapes sous la vigie constellée de la Grande Ourse, placée sous le signe de la farouche et ombrageuse Héra[2], brillait surtout par la présence d’une complice de notre guide, la très convoitée guitare, qui, par l’expressivité de ses cordes pincées, sonnait le la de nos sérénades entonnées à l’unisson, faisant vibrer notre palpitant, ce « Cœur en forme de fraise [3] » menaçant de virer à l’écarlate pour l’esquisse d’un sourire d’un plaisant minois.

                    Sans pour autant dédaigner les ballades anglaises des Beatles et Folksongs des pionniers partis à la conquête d’un improbable Eldorado américain, popularisés par Joan Baez, Bob Dylan et quelques autres collecteurs amateurs de musique « country », parfois teintée de blues et de gospel, le pygmalion de notre groupe, de sa lanterne magique, s’attachait à nous éclairer au répertoire de la chanson française, nous dévoilant les arcanes d’une floraison de joyaux d’antan, en concomitance qu’il nous révélait l’éclosion de jeunes pousses prometteuses appelées par la suite à semer force précieuses graines, depuis les terres fécondes de leur jardin clos, de leur suave « Hortus deliciarum »[4]

 

« Du plus loin, que me revienne,

L'ombre de mes amours anciennes,

Du plus loin, du premier rendez-vous,

Du temps des premières peines,

Lors, j'avais quinze ans, à peine,

Cœur tout blanc, et griffes aux genoux,

Que ce furent, j'étais précoce,

De tendres amours de gosse,

Ou les morsures d'un amour fou,

Du plus loin qu'il m'en souvienne,

Si depuis, j'ai dit "je t'aime",

Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous »[5]

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Le Poète voyageur de Gustave Moreau

 

                          Ou du moins, pour être loyale envers les autres aimés que je ne puis renier, je vous dois l’une de mes plus belles « rencontres », laissez-moi vous le conter, O charmant trouvère, trouveur de consonances, favori fleurdelisé du « Fruit de mon verger »[6] et de « Prendre un enfant par le cœur », qui me fîtes mettre mes pas en cadence dans ceux de votre Tarentelle[7], moi, qui en aspirante ballerine passionnée, apprentie d’un conservatoire où « un Invité de Touraine », le compositeur des « Biches » [8] imprima sa marque, était comme piquée d’une tarentule imaginaire, déclinant à loisir «Thèmes et variations,  Sauts de chats, glissades, entrechats et arabesques de Sylphide en germination, au point d’en paraitre un chouïa maboule au regard de mon cercle familier complètement étranger à cet univers, excepté celle à qui je dois ma venue sur terre, esquissant de mes « Deux petits chaussons de satin blanc » [9] se teintant continûment de carmin, galbe pointu oblige, « Menuet antique », « Valses nobles et sentimentales » et «Pavane pour une infante défunte[10]…» sous « les Feux de la Rampe » que je révérais, offrant mes révérences « d’Enfant du Paradis », à des Baptistes du Boulevard du Temple [11] fleurissant mes vagabondages infinis…

                       Car de Bayadère, nul doute, je m’étais jurée de faire profession ! Vocation spontanée au diapason de mes desiderata, d’un besoin abyssal de m’épancher par le geste, assumée sans forfanterie, ni vanité, née d’un élan généré par l’audition de la musique, qui me faisait m’exclamer à l’adresse d’un membre onirique du public me tressant quelques verts lauriers disproportionnés :

                      « O toi qui me nommes danseuse, sache, aujourd'hui, que je n'ai pas appris à danser. […]

                       Tu m'as rencontrée petite et joueuse, dansant sur la route et chassant devant moi mon ombre bleue. Je virais comme une abeille, et le pollen d'une poussière blonde poudrait mes pieds et mes cheveux couleur de chemin [...]

                       Je marchais lente, sérieuse, mais tu nommais mon pas une danse. Tu ne regardais pas mon visage, mais tu suivais le mouvement de mes genoux, le balancement de ma taille, tu lisais sur le sable la forme de mes talons nus, l'empreinte de mes doigts écartés, que tu comparais à celle de cinq perles inégales ...

                        Tu m'as dit : « Cueille ces fleurs, poursuis ce papillon ... », car tu nommais ma course une danse, et chaque révérence de mon corps penché sur les œillets de pourpre, et le geste, à chaque fleur recommencé, de rejeter sur mon épaule une écharpe glissante ... »[12]

                        Mais foin de la peinture d’un frais disciple au féminin sacrifiant au culte de Terpsichore ! Retournons, avec votre permission, et ce, avant de prendre congé, hélas, à notre premier rendez-vous avec le magicien de « Lucille et les libellules »[13]

                       Il me faut donc indéniablement partir « À la recherche d’un temps perdu », plus précisément prendre appui « À l’Ombre des jeunes filles en fleurs » afin d’être en mesure de remonter le cours du temps, de me resituer à l’époque de cette immersion au « Pays des mots d’amour », qui, à notre grand dam, n’ont plus beaucoup court aujourd’hui, si ce n’est qu’ils sont en passe de devenir désuets, ou à l’inverse, de sombrer dans la mièvrerie, cette antichambre des médiocres produisant de pénibles exhalaisons, qui « sentent l’ail de basse cuisine »[14]

                       Que voulez-vous, est-ce ma faute si « j'ai le cœur en bois tendre ? [15]» Si je revendique conserver une candeur que d’aucuns, des « Fâcheux » blasés, aux sens émoussés, appartenant au genre des « Précieux dégoutés » satistes, se raillent ? Si je prêche en faveur  de « La Retenue d'Amours », si je cultive jusqu’à la pâmoison, la fleur du souvenir, ce « ne m’obliés mi » [16] tant dépeint par le « Prince des poètes » en exil, « En la forêt de Longue Attente » ?

                       C’est que depuis belle lurette, j’ai fait le serment de repousser Ingratitude, « Mère de tous les vices », éprouvant la nécessité intérieure de rendre grâce à mes « Aimants » contribuant à ma guidance et ce, en adéquation du fait, qu’il est également non négligeable de perpétuer les traditions séculaires prépondérantes ponctuant notre éphéméride.

                       Car, à mon sens, ne pas entretenir la souvenance de nos émois, en faisant sciemment preuve d’amnésie, n’est-ce pas redoubler son évanescence, qu’elle repose sur un bouillonnement générant Allégresse ou son pendant, le triste Sire Chagrin ? Et n’est-ce pas participer à voire s’éteindre une deuxième fois l’objet de notre dévotion ?

                        En conséquence, puisque nous savons que trop bien à quel point nous ne sommes que de passage ici-bas, où Gaia la munificente, notre Mère nourricière à tous, nous offre, le temps d’un séjour, l’hospitalité, calquons, si vous le voulez bien, avant de nous séparer, notre règle de conduite sur celle du protagoniste de cette « Lettre ouverte », « Voix orphique humaniste » dotée d’ondes vibratoires, on ne peut plus consciente de la mission de nos prédécesseurs :

 

J'ai un profond respect des dates anniversaires

Ces portes que le Temps dispose autour de nous

Pour ouvrir un instant nos cœurs à ses mystères

Et permettre au passé de voyager vers nous.

 

Je suis toujours surpris par les coïncidences

Qui nous font un clin d'œil du fond de leur mémoire

En posant des bonheurs sur les journées d'absence

Et nous laissent à penser que rien n'est un hasard.

 

Peut-être est-ce un moyen lorsqu'ils se manifestent

Pour ceux qui sont partis dans un autre univers

De nous tendre la main par l'amour qui nous reste

Pour nous aider parfois à franchir des frontières ?

 

Est-ce nous qui pouvons au travers de l'espace

Influencer ainsi la course des années 

Ou serait-ce un lambeau de leur chagrin qui passe

En déposant des fleurs sur le calendrier ?

 

Il existe en tous cas dans les anniversaires

Une part de magie qui fait surgir d'ailleurs

Les visages ou les mots de ceux qui nous sont chers

Des êtres qui nous manquent et dorment dans nos cœurs.

 

Ils sont là quelque part pour un instant fugace

Et dans les joies souvent qu'ils partagent avec nous

Se rendorment certains que rien n'a pris leur place

Et que leur souvenir nous est resté très doux.

 

Sans amour notre vie n'est plus qu'un long voyage,

Un train qui nous emporte à travers les années

Mais celui qui regarde un peu le paysage

Ouvre déjà son cœur pour une éternité.

 

Au delà des paroles et de la bienveillance

Il existe des voies difficiles à cerner,

Faites de souvenirs, d'amour et de silence

Et que bien des savants vous diront ignorer.

 

Elles sont un privilège au cœur de la souffrance,

Un baume pour les jours qu'on ne peut oublier

Qui pourraient avoir l'air d'être sans importance

Mais qui soignent des plaies difficiles à fermer.

 

J'ai un profond respect des dates anniversaires,

Ces portes que le Temps dispose autour de nous

Pour ouvrir quelquefois nos cœurs à ses mystères

Et permettre au passé de voyager vers nous.

 

Pour ouvrir quelquefois nos cœurs à ses mystères

Et permettre au présent de nous sembler plus doux. »[17]

 

 

 

Avec l’expression de toute mon admiration 

Et pourquoi le taire, mon attachement immuable

 

le 13 Février 2013, Valériane d’Alizée

© Tous droits réservés

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Le Char d'Apollon d'Odilon Redon (1908)


[1] : D’après le vers issu de la troisième strophe de la chanson d’Yves Duteil « Et Si La Clé Etait Ailleurs »…, album « Flagrant Délice » dont il est l’auteur- compositeur et l’interprète.

[2] : Selon une légende de la mythologie grecque, la divine Héra, épouse de Zeus l’infidèle, surprenant celui-ci en galante compagnie, transforma la conquête féminine du Maitre des Dieux de l’Olympe, la nymphe Callisto parée d’une très grande beauté,  suivante de la chaste déesse Artémis en ourse…Après moult péripéties, le puissant Zeus, ému du sort de « la plus belle » la métamorphosa en la constellation de la Grande Ourse.

[3] : Expression provenant d’un poème de la « Diablesse boiteuse », Louise de Vilmorin, « Violon », tiré de son recueil « les Fiançailles pour rire ».

[4] : Locution latine de « jardin des délices ».

[5] : Détournement= fait à l’endroit de la fameuse chanson de Barbara : « Ma plus belle histoire d’amour c’est vous « composée en l’honneur de son public…

[6] Avant dernier titre de l’album « Tarentelle » de l’auteur-compositeur interprète Yves Duteil, 1977

[7] : En référence à l’album précité…

[8] : Allusion au musicien français, « mi moine, mi voyou », Francis Poulenc, dont le Conservatoire à rayonnement  régional de musique, de danse  et théâtre de Tours porte le nom.

[9] : Titre d’une chanson de film tirée de « Limelight », 1952, en français « les Feux de la Rampe » de Charlie Chaplin, texte adapté par Jacques Larue pour André Claveau.

[10] : Citation de trois œuvres dues au compositeur Maurice Ravel…

[11] : Évocation du fameux personnage incarné par Jean-Louis Barrault, le mime Baptiste Deburau dans le film de Marcel Carné « les Enfants du Paradis ».

[12] : Fragment de la « Chanson de la danseuse » de Colette in les « Vrilles de la Vigne »…

[13] : Détournement du fameux roman de Marcel Proust en sept tomes  écrit entre 1908-1909 et 1922 et publié entre 1913 et 1927 et dont « À l’Ombre des jeunes filles en fleurs » constitue le deuxième volume.

[14] : D’après le vers de Paul Verlaine issu de sa pièce « Art poétique », Recueil : « Jadis et naguère ».

[15] : Citation faisant référence à la chanson d’Yves Duteil provenant de l’Album « l’Écritoire » de 1974.

[16] : Allusion à la fleur de myosotis gage du souvenir ici désignée en Moyen français, et que Charles d’Orléans, le « Prince des poètes », célébra dans son corpus poétique pétri de métaphores, tandis qu’il fut prisonnier des Anglais durant plus de vingt cinq ans.

[17] : En référence à la chanson « Les dates anniversaires » tirée de l’album « Blessures d’enfance », d’Yves Duteil, 1990

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LES MIROIRS...

Les miroirs sont partout, les miroirs sont changeants

Fidèles ou infidèles, un peu comme des amants...

Nos regards incrédules ont du mal à comprendre

Car beaucoup trop souvent, ils s'impatientent d'attendre!

Les reflets que l'on rêve sont bien loin du réel

Le souvenir d'un jour où la vie était belle!

Les miroirs sont cachés, dans des coins embusqués

Là où se sont enfuies nos plus douces années!

Et le choc d'une pensée qui se frotte sur la vie

Est bien à l'antipode de ce que sont nos envies

Les miroirs sont fermés si nos yeux y renoncent

Ne voulant plus découvrir ce qu'il dénoncent!

Pourtant à cette source où l'on ne peut plus boire

On découvre, ironie! Que miroirs sont mémoires...

J.G.

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Naissance

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Dans le sable fin
Un voyage sans fin


Tout en harmonie
Les deux corps
Ne font qu’un


 Vit en elle
Cette perle
Cultivée avec amour
Loin de la tourmente

D’une rare beauté

Est cette pierre
Travaillée
De pied en cap
Dans les moindres détails


Toute la sagesse
Se presse
Autour de ce précieux bijou


Le joyau ainsi murit
Sort de la nuit

 


Dominique Prime Juin 2013

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Quelques nouvelles de Bétina Vorquerre

Bonjour à tous !

Pour moi cette période d'été est toujours une période d'activité créatrice  durant laquelle je travaille c'est pourquoi je suis rare sur le site mais je pense à tous ces regards, petites mains attentives de nos créations et dont les échanges dont si constructifs !

Je reste connectée malgré le peu de temps disponible car je regarde avec intérêt les évènements culturels qui égrainent cette période estivale.

Pour tout vous dire ma recherche du moment est  inspirée de l'ouvrage d'Henri Miller "le sourire au pied de l'échelle" et plus particulièrement sur le thème du "clown, c'est le poète en action, il est l'histoire qu'il joue (...)".

A compter de cette analyse juste d'Henri Miller,  toute une déclinaison d'images, de couleurs aiguisent mon travail.

Voilà où j'en suis en ce moment.

Juste pour cet été une toile intituléé La longue étreinte.

L'un avec l'autre, l'un dans l'autre, ne formant qu'un seule personne, le couple est dans cette infinie fusion hors du temps d'une émotion partagée.

12272913668?profile=originalA bientôt Bétina Vorquerre

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Et le vent les emportera

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Vos chairs apparaissent mordorées,

Aux expositions ensoleillées

Et là, vos fans, s’enflamment,

Brandissant vos oriflammes !

 

Volutes intemporelles

Vous désignant, belles.

 

Elles vous mettent en valeur,

Affichant une certaine douceur.

Mais ce pourpre vous sied,

Et vos fans, sont à vos pieds !

 

Métaphore houleuse,

Vous qui êtes, charmeuse,

 

Parlons de vous en leur nom,

Ne connaissant même pas leur prénom

Ont-ils une petite chance

De recevoir une simple audience ?

 

Demande intemporelle,

Vous avez fermé vos oreilles !

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Lettre ouverte à une Voix orphique humaniste enchanteresse,

vibrant Passeur de sens,

Orfèvre- ciseleur de sonorités polychromes

 Deuxième Partie

 

«  La normalité est une route pavée :

On y marche aisément mais les fleurs n’y poussent pas. »

                                                                                                                                         Vincent Van Gogh

 

             Oui,  « Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord/Et, ces nuits-là, je suis dans l'ombre comme un mort. »[1]

             Seulement voilà, quitte à me répéter en dévoilant l’humeur dans laquelle je baignais, «méandres un peu lassants que la vie met sous nos pas »[2] ou pire, « Mal de vivre » barbaresque ne m’accordant que fort peu de trêve, confions que je n’étais guère disposée à prendre le risque d’assombrir davantage « l’Ombre des Jours » [3] de ma trajectoire pesante, fors quelques figures solaires, bons apôtres de l’Art d’aimer qui n’hésitèrent pas à proclamer en dépit de leurs déchirures, de leur âme en lambeaux, de leur « Nuit et Brouillard »[4], « que c’est beau, c’est beau la vie »[5], ni à déclarer leur sentiment au « deuxième sexe »[6], en s’interrogeant sur le sens de leur devenir sans lui : « Que serais-je sans toi  qui vins à ma rencontre/ Que serais-je sans toi qu’un cœur au bois dormant»[7], complétant, clairvoyant, en accord avec le « Fou d’Elsa »[8], que « la femme est l’avenir de l’homme » [9] ou plutôt, afin d’être précis en rendant à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu :

 «  [...] L'avenir de l'homme est la femme.

Elle est la couleur de son âme [...] »[10].

                Quête d’un « frémir d'aimer qui n'a pas de mots » et qui, par cette prière brûlante, contemplative, appelle à la transcendance des  simples communs des mortels imparfaits que nous ne cesserons d’être :

Donne-moi tes mains que mon cœur s'y forme

S'y taise le monde au moins un moment.

Donne-moi tes mains que mon âme y dorme

Que mon âme y dorme éternellement.[11]

                  Non, cartésienne et pragmatique, assoiffée de recouvrer, ne serait-ce qu’un millième d’une énergie ayant pris la poudre d’escampette, j’étais tout simplement encline à quelque échappatoire délectable, à cueillir de rares instants d’émotion subtilisés à l’obscure monotonie du quotidien, pour ne pas dire d’ivresse, de volupté convoitées, intellect infusant l’affect, si ce n’est point l’inverse, déterminée en cela à épouser l’esprit d’Anna de Noailles qui profère l’adage suivant : « Plaisir, vous qui toujours, remplacez le bonheur, » tandis que le Marcel Proust des « Plaisirs et des jours » [12] nous distille ce sage conseil :

                « Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent du bonheur, elles sont les charmants jardiniers par qui nos âmes sont fleuries. »

                  C’est la raison pour laquelle, je décidais de manière opportune, d’aller quérir quelque réconfort thérapeutique en me tournant alors vers « un Cœur innombrable »[13] pénétré d’une hauteur d’aspiration à nulle autre pareille, regard bienveillant sublimant notre parcours de pauvre quidam, enrôlé à combler nos vœux de ferveur…

                « Visage émerveillé » d’amant épanoui, puis de père fortuné, qui, célébrant « l’accord parfait » avec l’élue de son giardino segreto [14] fleurissant son itinéraire, pourrait indéniablement épouser cette maxime du Lai du Chèvrefeuille [15] :

« Belle amie, ainsi en est-il de nous:

Ni vous sans moi, ni moi sans vous ! »

                 Mais vous inquièterez-vous : À quoi rêve t- il, ce noble « Cuer d’amour espris » [16] au souffle intarissable, à la sensibilité à fleur de peau, fine fleur de nos chansonniers ?

                 « Il rêve à une île dont le littoral/A le pur profil de l'amour total »[17] .

                Oui, il n’a cure de s’abandonner, altruiste et visionnaire en artisan de la Paix, à une bien douce et prodigue songerie, notre éternel fiancé enfiévré, en dépit de l’état fusionnel le reliant avec la bien–aimée, dépassant son bien être personnel conquis, et à conquérir sans cesse étant donné que « Rien n’est jamais acquis à l’homme Ni sa force/Ni sa faiblesse ni son coeur» [18], croyant en faveur des générations futures à une société meilleure où les dissonances s’estomperaient, où l’indignation porterait enfin ses fruits en engendrant une nouvelle civilisation plus équitable, à défaut d’intégrité pure…, un monde où les « Justes » de demain s’illustreraient à l’infini dans une saine émulation, relayant ceux de l’histoire (devoir de mémoire qui faisait soutenir à Paul Eluard la prophétie suivante: « Si l’écho de leurs voix faiblit, nous périrons »…) dans une recherche inlassable de sens véritable à donner à l’existence, alors que le règne des sanguinaires et des traitres, une malédiction, reculerait, réduisant à une peau de chagrin « l’orgue de nos barbaries »[19]

               En outre, l’avez-vous sans doute déjà discerné, « l'éternel bohème » rebelle au tréfonds de son âme, aux normes sclérosantes préétablies, hostile aux codes stéréotypés que notre société impose, mêlant ombre et lumière, entrelaçant les couleurs de l’existence à l’aide de tonalités empreintes d’une jubilation enracinée dans son intériorité, à l’écoute de son « Chant intime »[20], est aussi authentiquement féru d’humanisme, la marque distinctive des Seigneurs, de ces nouveaux héros des « Temps modernes » riches de convictions concrètement appliquées, actes valeureux à l’appui, et aux antipodes de « L’indifférence, cette paralysie de l’âme, cette mort prématurée » [21] .

               Humaniste prônant la fraternité, la tolérance, la compassion envers l’innocence assiégée, brisée, les opprimés et autres sacrifiés sans voix, sans logis, martyrisés à l'envi, « ces oubliés du toit du monde »[22] représentant une forme d’esclaves actuels asservis par le joug de la Tyrannie et de la Misère, souvent filles naturelles d’autocrates carnassiers (pléonasme !), avec en filigrane la constante aspiration revendiquée de tendre vers toujours plus de probité et de non violence au sein de notre Alma mater, la Terre, que nous avons confisqué aux espèces dites inférieures, nous autres arrogants « Frères humains » revendiquant leur suprématie, nous comportant parfois comme des prédateurs éhontés, comme une sorte de loups à l’égard de nos congénères (Homo homini lupus est [23]), nuisance qu’il nous faudrait désormais combattre de concert en « Hommes de bonne volonté » affectionnés de Jules Romains, si nous ne voulons pas que l’extinction de notre race en partie autodestructrice se profile avec une célérité foudroyante…irréversible, genre humain  tellement prompt à produire une cohorte de « bombes à retardement, à croiser le fer et le feu »[24], « Qui jamais n´enterre ses haches de guerre / Ou si peu si guère que c´est faire semblant » constatait « de la pointe de son accent Et du sommet de son Montblanc » [25]  l’enivré de la « Note bleue »…) !!!

               Penché sur son  Écritoire, l’un de ses plus sûrs confidents et alliés, de son encre indélébile dont la coulée n’a de cesse de croitre en qualité d’étoffe au fur et à mesure des millésimes présentés, ne pourrait-il pas faire sienne cette requête bouleversante de partage, lui, notre signataire de « Ma Terre humaine » [26] ?

              « Profondeur de chant » [27] reflet d’une destinée dont les contrastes n’ont point pour autant refroidi la pensée[28] et qui nous laisse deviner, en analogie de notre jardinier des « Heures claires » [29], une fraction de ses « Flammes hautes »[30] , tant par la force vitale, que les fêlures, remous et effervescence intérieurs, caractéristiques de la fameuse Mélancholia des poètes…et dépourvu de faux semblant, imposteur se jouant de Vérité en se faisant passer, le traitre, pour un « ami », il nous découvre un pan de sa «( Fr) agilité »[31] poignante, dénuée de mièvrerie ou de pathos, souffrant de nous livrer des éléments ouvrant un tant soit peu la clé de ses songes de « Rêveur éveillé »[32]… 

12272907099?profile=originalOrphée d'Odilon Redon

Fin de la Deuxième Partie

de la "Lettre Ouverte à une Voix Orphique"


[1] : Fragments du poème d’Albert Samain « Il est d’étranges soirs », recueil « Au jardin de l’Infante » (http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/albert_samain/il_est_d_etranges_soirs.html)

[2] : Citation extraite du titre « Il me manquait toujours », album « La Tarentelle » signé Yves Duteil, 1977

[3] : « Pillage » provenant d’un titre de recueil poétique d’Anna de Noailles.

[4] : Évocation du titre de la chanson de Jean Ferrat dont il a signé paroles et musique.

[5] : Vers issus du texte de la Chanson portant ce titre interprétée par Jean Ferrat, paroles dues à Claude Delecluse, Michelle Senlis,  J. Ferrat pour la musique.

[6] : En référence à l’essai existentialiste et féministe en deux tomes, paru en 1949 de Simone de Beauvoir.

[7] : Poème de Louis Aragon in « le Roman inachevé » mis en musique par Jean Ferrat.

[8] : Célèbre recueil poétique de Louis Aragon publié en 1963 et faisant référence à Elsa Triolet, muse éclairant cette œuvre.

[9] : Citation de Jean Ferrat provenant de son illustre chanson, inspirée d’un vers de Louis Aragon.

[10] : Deux vers extraits du « Fou d’Elsa » de Louis Aragon situé au  chapitre IV intitulé « Débat de l'Avenir » dans un passage versifié baptisé « Zadjal de l'avenir, http://lieucommun.canalblog.com/archives/2008/03/01/15840112.html

[11] : Derniers vers  du poème de Louis Aragon, « Les mains d'Elsa » issu du recueil « Le Fou d'Elsa »,

http://www.poesie-francaise.fr/louis-aragon/poeme-les-mains-d-elsa.php

[12] : Pour apprécier la citation dans son ensemble, dans sa tonalité d’origine, voir le contexte du chapitre au sein duquel elle est prélevée et qui porte le sous-titre : Éphémère Efficacité Du Chagrin… (http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre2682-chapitre6221.html)

[13] : Détournement d’un titre de corpus poétique de Madame de Noailles, tout comme l’expression « Visage émerveillé » tirée de son roman.

[14] : Jardin secret en italien

[15] : Œuvre tirée d’un manuscrit de la fin du XIIIème siècle dû à la poétesse Marie de France. (B.N)

[16] : Emprunt au roman médiéval célébrant l’amour courtois de René Ier d’Anjou dit le Bon Roi René.

[17] : Vers issus du texte de la chanson « l’Ile Hélène » de Claude Nougaro, album « Embarquement immédiat »

[18] : Premiers vers du poème de Louis Aragon « Il n'y a pas d'amour heureux », (La Diane Francaise, Seghers 1946)

[19] : Expression due à la plume d’Yves Duteil extraite d’un entretien pour « la Croix.com » titré « Au Cabaret du Bon Dieu, soit dit…en chantant » par Robert Migliorini.

[20] : En référence à un titre poétique de la « Fée d’Auxerre », Marie Noël.

[21] : Emprunt à Anton Tchekov.

[22] : Titre entre-autres du roman de Gilles Van Grasdorff publié en 2001, et expression d’Yves Duteil au sein de sa chanson extraite de l’album « Touché », 1997 (Paroles et Musique signées Yves Duteil ), « la Tibétaine », écrite en hommage à Ngawang Sangdrol, jeune moniale Bouddhiste tibétaine qui a combattu pour un Tibet libre et a été emprisonnée enfant, dès ses 11ans pour avoir osé manifesté. Incarcérée, elle fit montre de pugnacité, en enregistrant des chants de résistance avec ses compagnes de cellules, n’ayant cure des humiliations, privations et actes de tortures perpétrés à son encontre…

[23]  Locution latine signifiant : « l'Homme est un loup pour l'Homme », ce qui veut dire : “l'Homme est le pire ennemi de son semblable ».

[24] : Expression issue du texte d’Yves Duteil, « Ma Terre Humaine », album « Fra giles ».

[25] : Détournement de vers empruntés à Yves Duteil au cœur de sa chanson hommage au jongleur de mots occitan, Claude Nougaro surnommée « La Note bleue »…

[26] : Chanson d’Yves Duteil extrait de l’album de 2008 « Fra giles », Musique : Jean-Pierre et Charles Marcellesi, Yves Duteil/Paroles : Yves Duteil)

[27] : En référence au livre-biographie consacré à Yves Duteil « Profondeur de chant » (édition de l’Archipel), écrit à quatre mains, soit à deux plumes par Alain Wodrascka et Yves Duteil.

28] : Allusion à l’œuvre testamentaire d’Émile Verhaeren nommée « la Vie ardente » issue du corpus poétique « les Flammes hautes » (pour consulter la pièce, voir le lien suivant : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/mile_verhaeren/la_vie_ardente.html).

[29] : Titre du recueil  poétique d’É. Verhaeren célébrant l’espérance retrouvée grâce à la rencontre avec sa muse éclairant son existence, ouvrage pétri d’odes à la vie sous forme de Cantiques amoureux solaires, semblables à  « Comme aux âges naïfs, je t'ai donné mon cœur » (http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/mile_verhaeren/comme_aux_ages_naifs_je_t_ai_donne_mon_coeur.html), « Le printemps jeune et bénévole »(http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/mile_verhaeren/le_printemps_jeune_et_benevole.html), «  Le beau jardin fleuri de flammes » (http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/mile_verhaeren/le_beau_jardin_fleuri_de_flammes.html),  et maintes autres merveilles de veine similaire composées à la gloire de Cupidon…

[30] : Œuvre poétique d’É. Verhaeren

[31] : Jeu de mots duteillien en Evocation du titre de l’album d’Yves Duteil

[32] : Emprunt au surnom du naturaliste Jean-Marie Pelt.

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vibrant Passeur de sens,

Orfèvre- ciseleur de sonorités polychromes

 

 

«  La normalité est une route pavée :

On y marche aisément

mais les fleurs n’y poussent pas. »

                                                                                                                                          Vincent Van Gogh

                   Une sage d’entre les sages, la mystique médiévale Catherine de Sienne, n’avait-elle pas adopté pour profession de foi, ce truisme : « il faut d’abord avoir soif ?»

                   Pour ma part, je m’empresse d’embrasser volontiers un tel credo, gravant cette devise philosophique en lettres d’or au frontispice d’une idéologie forgée au gré des pages du calendrier effeuillé, accompagnée de cicérones généreux chéris officieusement, qui contribuent à construire chaque jour davantage les créatures d’argile que nous sommes, telle des Galathées modelées par leurs Pygmalions, et dont il me sied de vous faire partager un admirable modèle …

                  « Ainsi qu'une flamme entoure une flamme/Met de l'idéal sur mon idéal », adjurait le Père de la « Bonne Chanson »[1], après les affres de l’hiver traversés, aspirant au « vert retour du doux floréal » gage d’espérance, de printemps florifère infusant sa psyché.

                   Aussi, mue par je ne sais quel élan vital de protection, le divin Esculape étant selon toute vraisemblance, résolu à me retirer la sienne, puisque inconstant au demeurant en adéquation de maints fleurons du sexe soit disant « fort », fieffés gredins dépouillés de scrupules, Immortels et Casanovas associés, je me suis attachée à entrer en résistance selon le mode qui me chantait, puisque notre déité fantasque n’écoutant que son bon plaisir, avait choisi de me délaisser, n’hésitant pas à me priver d’une certaine « Panacée » de son entourage…

                   Réduite au silence contre ma volonté par ce seigneur de race antique au pouvoir absolu, décidant d’une main de maitre, de mon apathie, maniant à mon égard le chaud et le froid avec maestria, quelle autre alternative avais-je, à mon corps défendant, que d’accepter de jouer au mollusque gastéropode, ou « à la reine fainéante » me faisant servir nuit et jour jusqu'à ma litière à baldaquin, par des « captifs » eux-mêmes atones, les malheureux, où fébrile en diable ?

                 Au demeurant, j’eus le privilège de goûter au cœur de l’abyme, vagues de frissons à l’appui, à des températures tropicales avoisinant les quarante degrés à l’ombre, ou a contrario, fus sur le champ transportée sous une latitude du cercle polaire ... Oserai-je seulement vous avouer sans fausse pudeur, soit, à « masque » découvert, que j’ai alors, entre deux épisodes tumultueux de « Naufragée du fol espoir » m’accordant un répit propice à une reviviscence à ouvrager, escomptant encore, à l’acmé de la crise, rejaillir, tel le Phénix renaissant de ses cendres, éprouvé le désir irrépressible d’un ressourcement en eaux profondes et limpides, convoquant à corps perdu, une pléiade de chantres, « Fous chantants » constituant mon « Cortège d’Orphée» [2] de prédilection ?…

               En effet, relèverez-vous à bon escient, ce ne sont pas les références qui manquent en matière de complaintes poétiques, les augustes ainés ayant fait florès dans un proche passé, pour la plus grande joie de nos ouïes d’auditeurs comblés !

             Et puis, hormis invoquer à ma rescousse de vulnérable bipède éprouvé par le mal, un bon génie, celui de la convalescence nommé Télesphore, l’implorant de m’être diantrement plus favorable que son père, quelque peu hermétique en amont, à mes incantations de guérison, comment pouvais-je, je vous prie, tenter d’apaiser, si ce n’est de remédier à un vague à l’âme vivace, ce que nos amis lusophones expriment magnifiquement par la saudade languissante, la Tristeza montant de leur fado pathétique et sensuel, traduisant le« frissonnement de l'être », à moins de mander la muse  « qui sait plaire », « la toute réjouissante » Eutérpê, pendant que l’horizon s’obscurcissait de plus bel, que les bourrasques de la tempête menaçaient de redoubler d’intensité incessamment, et qu’il me faudrait livrer bataille à l’instar du fameux adage issu du « Cimetière marin » : « Le vent se lève, il faut tenter de vivre »[3] , ainsi qu’en correspondance de toute forme de créature vivante peuplant cette Planète Bleue[4] luttant pour sa survie « en ce séjour sans queue ni tête », où vaille que vaille, j’émettais le souhait, ne vous en déplaise, de faire « encore un tour Sur la pomme d'amour »?

             Assurément, revenir à moi pour demeurer debout envers et contre tous afin de parvenir à me réaliser spirituellement s’entend, me libérant jour après jour de quelques entraves conjuguées au passé comme au présent, dans le dessein de me faire le témoin passeur de cette évolution, forte d’un cheminement intérieur, c'est-à-dire « m’enfanter » par le verbe, « m’incarner » dans une pleine dimension artistique, si possible polymorphe, le comble du luxe, je ne sollicitai pas d’autre grâce que cette impulsion cruciale là, à notre coquin de Sort !

            «Ô découvertes, et toujours découvertes ! Il n'y a qu'à attendre pour que tout s'éclaire. Au lieu d'aborder des îles, je vogue donc vers ce large où ne parvient que le bruit solitaire du cœur, pareil à celui du ressac ?

             Rien ne dépérit, c'est moi qui m'éloigne, rassurons-nous. Le large, mais non le désert. Découvrir qu'il n'y a pas de désert : c'est assez pour que je triomphe de ce qui m'assiège » nous lègue pour la postérité, de sa palette de peintre poétique, l’une de mes égéries, l’illustre « Faunesse de Saint Sauveur en Puisaye »[5].

             « Créer - voilà la grande délivrance de la souffrance, voilà ce qui rend la vie légère » nous avise, appuyant ces dires, un aphorisme issu du poème philosophique « Ainsi parlait Zarathoustra », création-évasion, cette émanation d’amour universel reliant à travers les âges, les descendants des Hominiens entre-eux, pansant d’un soupçon, leurs plaies, pour peu que l’on adhère à « La Volonté de puissance » nietzschéenne :

« Nous avons l'art pour ne point mourir de la vérité»

renchérit de plus belle l’auteur du «Crépuscule des idoles » [6], cependant qu’un confrère s’en vient, au milieu du XXème siècle, corroborer ce « Gai Savoir », le tout relevé d’un esprit de partage, de fraternité transcendantaux :

               « L’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d’émouvoir le plus grand nombre d’hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l’artiste à ne pas s’isoler ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. […]

                C’est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s’obligent à comprendre au lieu de juger. Et, s’ils ont un parti à prendre en ce monde, ce ne peut être que celui d’une société où, selon le grand mot de Nietzsche, ne régnera plus le juge, mais le créateur, qu’il soit travailleur ou intellectuel.[7]

                Oh, assurément, en tant que partisane d’un auditoire avide de purification, d’eau douce bénite…, je pouvais allégrement me tourner vers tout un pan s’échappant des cordes lyriques de la musique dite « savante », mais mon humoresque[8] du moment, m’incitait plutôt à puiser parmi cet éventail de trésors inaltérables, fruits « d’artistes mineurs de fond » pratiquant un « art mineur illustré par le beau Serge», selon une locution nougaresque,[9] du moins, parmi ceux gorgés de sève nutritive jusqu’aux extrémités de leurs radicelles, dotés d’une expressivité tempérée malgré une essence ardente, mental et état émotionnel étant trop mal en point pour lors, à supporter, confessons-le, le style spleenétique, un rien excessif d’animal blessé désabusé, rongé de doutes, sinon une once railleur et misogyne de celui qui écrivit « la vie d’Artiste » et « la Chanson du scaphandrier » (veuillez nous pardonner Monsieur Léo, Dieu sait si nous vous aimons, « Français toscan de Monaco »[10]…) même si, comment ne pas en convenir, nous savons tous que :

 « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux

Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots »[11].

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"Les Voix", aquarelle de Gustave Moreau

                Car « Il est d’étranges soirs » …

                N’est-il pas vrai, cher Albert Samain ?

             « Il est d’étranges soirs », où la lune blafarde sœur de « l’heure blême » pathétique, se drape d’étonnantes diaprures à la « triste robe de moire », en similitude de la « Solitude » revêtant le profil poignant de la « longue Dame brune »[12]

               Oui,  « Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord/Et, ces nuits-là, je suis dans l'ombre comme un mort. »[13]

              Ou bien, dans la même veine, « Il est de mornes jours las du poids de connaître/ Et, ces jours-là, je vais courbé comme un ancêtre » […] nous réitère notre chantre épris de symbolisme…

Fin de la Première Partie

de la "Lettre Ouverte à une Voix Orphique"

[1] : Allusion à Paul Verlaine et à son recueil poétique lumineux composé de vingt et une pièces publié en 1870 dédié à la fiancée Mathilde Mauté de Fleurville et dont les deux vers précités viennent clore le cycle.

[2] : Emprunt au sous-titre du recueil poétique de Guillaume Apollinaire, « le Bestiaire »…

[3] En référence à l’œuvre poétique de Paul Valéry.

[4] : Allusion à la chanson de Claude Nougaro dont il a signé le texte mis en musique par Maurice Vander, album « l’Enfant Phare » ;

[5] : Évocation de l’écrivain Colette ; fragment tiré de son œuvre « Le Fanal bleu ».

[6] : « Ainsi parlait Zarathoustra » poème philosophique de Friedrich Nietzsche, publié entre 1883 et 1885 tout comme « le Crépuscule des idoles » (1888)

[7] : Fragment du Discours de Suède d’Albert Camus, 1957

[8] : De l’allemand Humoreske, locution due au compositeur Robert Schumann mêlant la fois l’humour et l’humeur et guère traduisible de l'allemand au français…

[9] : Citation extraite de la Chanson de Claude Nougaro portant le titre « Art mineur» provenant de l’album « Chansongs », 1993

[10] Emprunt au titre de la chanson en l’honneur à la « graine d’ananar »  Léo Ferré, signée Romain Didier pour la musique et Frédéric Brun pour les lyrics.

[11] : Extrait provenant de La Nuit de Mai d’Alfred de Musset : « Allégorie du Pélican » : http://www.revue-texto.net/Reperes/Cours/Mezaille/pelican.html

[12] : Allusion et à la chanson de Barbara, « la Solitude » et à la dénomination de Georges Moustaki à propos de l’auteur compositeur interprète au féminin auquel il dédia texte et musique…

[13] : Fragments du poème d’Albert Samain « Il est d’étranges soirs », recueil « Au jardin de l’Infante » (http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/albert_samain/il_est_d_etranges_soirs.html)

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Rencontre avec Jacques Demaude

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C¹est donc bien ce jeudi que, très amicalement, nous vous rappelons la

rencontre avec Jacques Demaude.

 

>> Poésie au Crépuscule 12ème.

>> Un moment privilégié pour se retirer du brouhaha du monde.

>>

>>

>> L'asbl Théâtre des Chemins/des Mots pour dire

>> vous propose de retrouver nos poètes, si nombreux en Belgique

>> et tellement absents de notre vie quotidienne.

>>

>> ce 4 juillet 2013 à 18 h

>>

>>

>> Jacques Demaude

>>

>> Réveiller l'aurore

>> Editions Le Taillis Pré

>>

>> Poèmes 1954-2002

>> Présentés par Eric Brogniet

>>

>> Frontispice de J.M. Zele

>>

Jacques Demaude, nous parlera de son cheminement de poète depuis ses premiers recueils jusqu'à ce livre « Réveiller l¹aurore » aux éditions du Taillis Pré qui regroupe l¹ensemble de ses publications.

 

«Jacques Demaude nous donne un parcours choisi repris dans des

recueils écrits entre 1954 et 2002. Nous verrons qu'il y développe un questionnement à la fois moderne et intemporel sur les rapports que l¹âme humaine entretient avec son destin, la Création et ses semblables.

Pour cette poésie, il ne faut jamais oublier l¹assise

fondatrice basée sur la résilience et les valeurs de la morale, de la justice et de l'espérance. »

Eric Brogniet

>>

>> Lectures par l'auteur et Marie-Claire Beyer

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MAGNIFICAT

 

Ton refuge étincelle et le monde fulgure

Un espérance mord désormais ta blessure

 

Les rires les baisers naissent du feu vivant

L¹AMOUR a purifié la lumière et le vent

 

PHARE désenchanté rougeoyant sur les braises

de l¹enfer obsédé par tes laves mauvaises

 

soleil doute clarté flamme en mal de ferveur

aurore inassouvie arrachant son ardeur

 

d'un été qui surgit d¹une mer qui flamboie

vous ensorcellerez ma colère et ma joie

 

quand le tison-bonheur incandescent mais pur

allumera vraiment les vagues du futur

 

Réveiller l'aurore p.127

>>

 

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