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La musique KLEZMER et le Courant du Baal Shem Tov

La musique KLEZMER est  en lien avec le Courant du Baal  Shem Tov,

celui du Hassidisme Kabbaliste  fondé par lui qui fut profondément mystique et humain, social

(rien à voir avec ces pantins sombres qui veulent reprendre leur nom ! ) -

 

Il faut comprendre de quelle histoire, quel contexte est issue cette musique Klezmer et ses beaux accents de joie

si particuliers  qui vont faire danser toute l'assemblée de la communauté, lors des fêtes et des mariages,

les cérémonies religieuses, les bras et mains ouverts vers le ciel.

Il faut imaginer cette musique issue de ces Cours religieuses et Mystiques de l'Est de l'Europe,

de ce courant extatique des Hassidiques authentiques.

Leur but est de chanter et  célébrer, danser leur foi et amour de Dieu dans la joie la plus grande,

Nul n'est besoin de paroles, juste des sonorités.

C'est la dévotion totale, le cœur et la foi qui s'expriment, le vécu dans l'abandon en Dieu.

Cela peut bien avoir une ressemblance à la sensibilité des Suffis quand ils dansent en tournoyant

pour atteindre l'extase en Dieu tout autant.

Ce courant des Sages issu du Baal Shem Tov (bien heureux du nom) a une grande liberté de pensée, et porte en lui

une démarche active et personnelle : Le disciple développe sa propre pensée, en toute liberté intérieure, sans copier

le maître. 

Le Hassidisme s'oppose et se sépare du sévère courant Talmudique studieux qui coupe les cheveux en quatre

et étudie et pense tellement qu'il oublie d'être en lien avec Dieu.

Ils iront jusqu'à se quereller, se combattre entre eux très fort.

 

Si les romans d'Isaak Bashevi Singer sont empreints de ce contexte, leur courant fut surtout décrit magnifiquement

tout spécialement par Martin Bubber : 

Et le BAAL SHEM TOV,  si bien évoqué par lui, est ce grand saint qui eut par son charisme un

rayonnement tellement unanime et immense, - bien qu'au départ, les mondains rabbis le mirent à l'écart - .

Selon la légende, bien que modeste retiré kabbaliste et guérisseur, si humain et social

rejeté de son beau-père huppé, "il se révéla par une immense lumière visible de loin" à Brodi - Galitzie

et fut reconnu par tous enfin. Il apporta tous ses dons et nourriture spirituelle à un peuple assoiffé. 

 

Mon grand père maternel, qui dans sa jeunesse émigra à Vienne, moderne d'esprit mais très mystique aussi,

étant né dans ce monde là et la ville de Brody ,sus-nommée, appelée la petite Jérusalem de la Galitzie Ukraine ...

j'imagine qu'il a baigné dans cet univers et que cela se ressent lorsqu'il avait ses visions du prophète Eli

et ses rêves prémonitoires.

Le film culte LE DIBUK - tiré de la célèbre pièce de théâtre qui fit le tour du monde -  est d'une telle qualité artistique

incroyable qui n'a pas pris une ride. Il nous donne un aperçu de cet univers vivant dans une profonde foi et poésie.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Dibbouk

Pour ma part, ce qui me frappe ce sont les points communs de cet ancien courant kabbaliste ésotérique

judaïque avec l'ancien merveilleux courant secret chrétien de la Rose Croix  (pas l'actuel qui n'a plus rien à voir)

 

Les deux courant ont des buts communs : guérir par les plantes, par les contes et la poésie,

par la foi et dévotion en Dieu.

A mes yeux, c'est comme si dans les forces de vie rayonnantes (de la présence du Christ dans les Nuées)

propres à ces terres slaves, l'âme juive par ses grands justes et saints avait reçu une étincelle particulière et inspirée

des plus profondes valeurs humaines de compassion et dévotion exprimées dans la plus grande simplicité.

 

Il faut aussi réaliser que si des millions de ces gens de mon peuple ne sont pas morts dans le désespoir

le plus noir mais en chantant leur foi par la prière du "Shema Israël", s'ils ont pu tenir malgré tout debout

et plus qu'il n'est compréhensible face à l'horreur et à la barbarie qui les anéantissait, c'est parce qu'ils furent nourris

intérieurement très intensément par ce courant Mystique dévotionnel puissant et la joie transcendante de la musique

Klezmer qui vivait là dans ce contexte.

 

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Commentaires

  • Peu de gens se sont intéressés à mon article,

    sauf vous, je pense,

    Robert Paul, érudit et philosophe de la foi curieux,

    amoureux de Chagall 

  • Joie de constater que Christiane Singer dans son livre

    "Où cours tu si vite, ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?"

    fait sans cesse référence à cette culture hassidique :

    Martin Buber et le Baal shem tov.

  • Présente partout, dans les évènements musicaux,

    indispensable dans la musique de films ....

    C'est depuis mon vécu à Neuchâtel, où j'arrivais il y a pile 20 ans depuis Chatou-Paris,

    et lors de ses très sympas festivals de musique de rue l'été que j'ai constaté que la musique KLEZMER

    devenait présente, là comme ailleurs, dans tous les festivals de musique festifs,

    jouée par des groupes musicaux ou orchestres de tous les pays, la plupart du temps

    avec une qualité certaine.

    Et je suis difficile puisque c'est la musique que je connais depuis mon enfance,

    par ses merveilleuses mélodies.

    Le courant a évolué en arrivant de l'Europe de l'Est et l'Ukraine etc...

    aux U.S.A. où cette musique a pris une tournure de plus en plus jazzy

    ce qui souvent lui réussit bien mais quelques fois la rend trop tarabiscotée

    ou bien la refroidit.

    Toujours est-il que c'est une sacrée consolation de voir que cette musique prospère autant ....

    quand ceux qui l'ont jouée, tant aimée et dansée furent presque tous sacrifiés !

  • Œuvres de Martin Buber

    • Moïse, trad., Presses universitaires de France, 1957, coll. « Sources d'Israël »
    • Les Contes de Rabbi Nachman, Stock, 1981
    • Les Récits hassidiques, trad., Éditions du Rocher, 1985, coll. « Gnose », (ISBN 2-268-00018-4)
    • Judaïsme, trad., Gallimard, 1986, coll. « Tel »
    • Deux types de foi (1950), trad., Cerf, 1991, coll. « Patrimoines », (ISBN 978-2-204-04081-5)
    • Je et Tu (1935), trad., Aubier-Montaigne, 1992, (ISBN 2-7007-3088-7)
    • La Légende du Baal-Shem (Baal Shem Tov) , trad., Éditions du Rocher, 1993, coll. « Les grands textes spirituels », (ISBN 2268016218)
    • Un pays, Deux peuples.
    • Lettres choisies de Martin Buber : 1899-1965 (introduction, traduction et notes, Dominique Bourel et Florence Heymann),  éd. du CNRS, coll. « Les cahiers du CRFJ. Hommes et sociétés », 2004. - 317 p., 24 cm. (ISBN 2-271-06258-6).
    • Le chemin de l'homme, Éditions du Rocher, coll. « Les grands textes spirituels ».
    • Utopie et socialisme, Paris, Aubier-Montaigne, 1977.
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