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Poésie,

 

  Paysagisme du langage,

débroussaillage de l’inessentiel,

élagage des mots,

sur la page blanche grandir,

point sages !

Nudité bleue, de soie claire revêtue,

une musique, une danse,

une fleur d’encre, décolletée,

toute élégante,

un chat somnolant, près des lignes,

rêveur.

Que sais-je encore ?

 

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UN JOUR, OU MÊME UNE HEURE...

Seulement un jour, ou même une heure...

Pouvoir se perdre dans un regard!

Puis, chercher toute la vie ce leurre

Qui n'est que le fruit d'un hasard!

La vie s'est faite de tant de choses

Le chemin se suit en courant!

Alors le temps de crier j'ose...

Et l'amour est sorti du champ!

Les ans s'accrochent aux ambitions...

De courage on ne manque pas!

Mais, faut que sorte la passion

Avant que n'entre le trépas!

Seulement un jour, ou même une heure...

Pouvoir se perdre dans un regard!

Et oublier toutes ses peurs...

Avant qu'il ne devienne trop tard!

J.G.

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Histoire de comptes

Nous comptons tout le temps, c’est une obsession. Dès notre plus jeune âge on nous apprend à compter et cela ne s’arrêtera pas, ne serait-ce qu’un instant. Evidemment l’instant est précieux et l’on compte sur lui. L’instant doit être plein, consistant, le plus profitable à soi, aux autres parfois,  mais le plus souvent à soi. En tout état de cause il doit compter. Toutes les minutes comptent, il n’y a pas de temps à perdre et c’est ainsi depuis que nous avons pris conscience un jour qu’il ne faut compter que sur soi-même ! Car au bout du compte le résultat nous sautera au visage. Pour solde de tout comptes, alors, ne nous resteront que nos yeux pour pleurer.

Les bons comptes font les bons amis, dit-on, rien  de surprenant par conséquent qu’ils soient si peu nombreux ! La hantise de perdre ou d’être démuni nous conduit souvent à considérer la part de l’autre plus grande que la nôtre ; nous trouvons logique alors, afin d’équilibrer les comptes, de prélever cette part manquante. Chacun peut se souvenir ici d’avoir été l’objet ou le sujet de ce rééquilibrage. Ainsi partout et en permanence sommes-nous concernés par cette faculté innée d’additionner, multiplier, diviser ou soustraire afin de nous en sortir à bon compte. Gare à celui qui  s’endort quand l’autre compte, car s’il n’y a que la vérité qui compte, tout compte fait c’est à chacun la sienne.

La question qui vient immédiatement à l’esprit c’est celle-là : les comptes sont-ils justes ? Il serait tentant de répondre que non puisqu’en vertu des injustices unanimement proclamées et converties en pseudo-justices ils ne peuvent être absolument justes. Il y a forcément des failles qui brouillent les comptes. Ce qui n’est pas vu en somme ne compte pas. Au final donc les comptes devraient être faux. Pourtant ils sont présentés comme bons, pas justes mais bons. Bon alors …En fin de compte il reste toujours leur interprétation et les hommes n’ont pas leur pareil pour les faire parler comme ils l’entendent. Quant aux femmes, elles n’aiment pas trop compter elles préfèrent de loin les contes !

Jeux de sens

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La crise


Voilà que nous y sommes. Ce n’est pas une découverte. A force de manger trop de chocolat, on attrape une crise de foie. Et, enfants que nous sommes, nous mangeons en cachette en pensant que de n’être pas vu on ne tombera pas malade !

A la radio, à la télé, dans les kiosques, les librairies, les spots publicitaires, c’est à celui qui parle de crise. Et surtout à celui qui avance ses idées pour faire passer la crise de foie et continuer à manger du chocolat. En fait, croire qu’il est possible par un coup de baguette magique de faire repartir un organisme malade et surtout le faire repartir à un rythme plus élevé  qu’avant sa maladie est pure illusion. Il faut se résoudre à accepter une nouvelle réalité. Des voix s’élèvent ici et là et elles vont toutes dans le même sens : les écologistes, longtemps considérés comme des hippies survivants, complètement à côté de la plaque deviennent de plus en plus audibles, des mouvements comme Greenpeace, des savants et chercheurs à qui l’on donne la parole avec plus d’écoute, de simples citoyens reprenant à bras le corps tout ce qui semble aujourd’hui de plus en plus essentiel : la réalité de la maladie, la crise de foie ou de foi comme on veut !

La crise économique, financière, sociale repose donc sur le manque de croissance, c’est-à-dire sur la capacité optimum d’absorption par les consommateurs. Ils sont saturés, les pauvres. Pourtant, ils se forcent à trouver du bonheur à acheter, s’endetter, travailler comme des fous. Et voilà qu’au stade de l’indigestion c’est la panne. Evidemment à ce stade là, la production marque le pas. Il n’est pas possible de la stocker indéfiniment en attendant la fin de l’indigestion. Un mois, une année passe encore mais dix ans ! Les placards regorgent de denrées qui deviennent progressivement périssables. Il arrive bien un moment où il faut cesser de stocker au risque de devoir jeter et ainsi tout perdre. Alors la solution est de ne plus acheter puisqu’après l’indigestion le stockage conduirait à la ruine. Patatras, le château s’effondre. Les producteurs arrêtent de produire pour rien, ils renvoient leurs ouvriers. Ces derniers sont donc contraints à une diète forcée qui va durer “un certain temps” comme le refroidissement du canon de Fernand Reynaud. Il va falloir se serrer la ceinture. D’ailleurs l’expression a fait son chemin et n’étonne plus personne. Surtout ceux qui sont touchés gravement. Quant à ceux qui ressentent un gargouillis, la peur va faire le reste !

Il y a des morts nombreuses dues aux particules fines du diesel. Ceux qui prennent le café aux terrasses, les enfants en landau, les ouvriers qui travaillent sur les routes… Pourtant l’inertie dans ce domaine est dénoncée mais sans résultats et sans prévision à long terme ( sauf pour les morts bien entendu ). Que ferions nous sans voiture ? Et c’est la panique. Mais quand elles n’existaient pas que faisions-nous ? Nous respirions pardi ! Fabriquons de jolies calèches pour aller au bureau. Mettons les voitures en vitrines pour que nos enfants voient ce passé comme les dinosaures : monstrueux mais disparus ! Respirer, c’est ce qui nous attend demain, nous avons trop avalé de particules chimiques nocives diverses. Il va falloir se réhabituer aux choses simples. Cultiver son jardin comme Zadig, construire sa maison comme Robinson, parler ensemble comme quand nous avions le temps. Et à la tombée de la nuit quand le soleil rougit à l’horizon, nous nous coucherons tôt avec lui, l’esprit vide de toute envie tueuse, avec l’espoir de retrouver le sourire de notre voisin, qui lui aussi, victime de la crise, goûtera au plaisir de la convalescence en prenant son vélo.

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Les poèmes d'amour de Pablo Néruda

 

Je ne connaissais pas les poèmes d'amour

Que Pablo Néruda ne cessa pas d'écrire.

Il y dit ce qu'il croit et sa ferveur de vivre,

Ne se présente pas en galant troubadour.

Ses propos spontanés, simples et mélodieux,

Révèlent rarement un état de tendresse,

Quelques fois, le courant d'une vive allégresse,

Et souvent le désir d'être fort comme un dieu.

Il se voulait présent, ne se reposant pas.

Son âme ne pouvait accepter l'arbitraire

Il pensait que l'on doit réduire la misère,

Proclama l'espérance et le choix du combat.

Lutter avec ardeur n'amoindrit nullement

Son désir d'être aimé d'une façon intense.

Il éprouva des joies et des peines immenses,

Témoigna de l'amour dans l'émerveillement.

Il avait des accents de vérité certaine,

Illustra ses aveux d'images colorées,

Mettant sur la noirceur des nuances dorées.

Il aimait accueillir la passion souveraine.

14 mars 2013.

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administrateur théâtres

12272877053?profile=original     Angélique ou Maléfique ?

Un grand plancher vide est cerné de rideaux noirs. Sommes-nous au centre d’un catafalque ? Peut-être. Angélique, dont on ne dit pas une seule fois le nom dans la pièce, n’existe pas. Ses parents l’ont accordée en mariage à  un rustre, Georges DANDIN que l’on a affublé en échange de son argent, d’une particule clinquante. Le voilà devenu « Georges de la Dandinière ». Mais la jeune épouse a le sentiment étouffant d’avoir été enterrée vivante, mariée contre son gré.

Rebelle et victime, elle écume de colère de ne pas pouvoir profiter de sa jeunesse et d’avoir été jetée dans les bras du vieux barbon. Soit dit en passant : le rôle fut  interprété à l'époque par la propre femme de Molière ! Ce soir, c’est Harmonie Rouffiange qui s’en charge.  Dès les premières répliques,  elle écrase de ses paroles glaciales  tout son entourage, sauf Claudine (Héloïse Gimondi ) sa servante poursuivie des assiduités de Lubin (Frédéric Mosbeux),  l’entremetteur de Clitandre. Mépris dont elle peine  même à se défaire, dans  les scènes d’amour avec son amant.  On lui doit néanmoins de magnifiques tirades piquantes sur l’urgence de la libération de la femme, car elle sait bien parler. C’est le seul instant où elle semble sympathique, …ce qui ne devait pas trop être le cas quand Molière interprétait le mari! 12272877273?profile=originalQuant à ce  vieux barbon, il n’est pas si rébarbatif que cela. C’est un personnage tragique, intemporel, complexe et extrêmement bien travaillé par un  Jean Knepper avec moustache! Mais il est impuissant et seul contre les manipulations fatales de la société qui l’entoure. De là, toute son humanité. « George Dandin, George Dandin, vous avez fait une sottise, la plus grande du monde. » (scène 1, acte I) persifflent les monstres bien-pensants. Même son serviteur Colin lui fait faux bond (François Makanga). On assiste  à son humiliation croissante qui va le précipiter vers une fin tragique. Retour à la case paysannerie : il est le véritable dindon de la farce, victime des maléfiques pouvoirs de manipulation d’une femme sans scrupules. Il est  pourtant  le seul dans la pièce à avoir de la noblesse de cœur. Enlevez le « s » à Georges et il  ressemblera à un parfait gentleman anglais. Il personnifie «  l’honnête homme », idéal du 17e siècle, être de vertus et d’équilibre à l’opposé du courtisan hâbleur. Hélas,  la situation dans laquelle il s’est mis est aussi bancale que la porte qui ouvre sur sa maison prête à s’écrouler. Il est dans son bon droit et le voilà régulièrement moqué  et dupé par tous, sans compter les gnomes monstrueux échappés à tout moment des rideaux, qui raillent sa folie d’ascension sociale, lors de ses  douloureux apartés.

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 Tout aussi monstrueux, Monsieur et Madame de Sotenville, les beaux parents sont d’ignobles marionnettes géantes et sadiques qui stigmatisent l’appât du gain, les préjugés, l’hypocrisie et l’absence d’amour. Ce qui est extraordinaire, au point de vue de la théâtralité,  c’est la vie et l’esprit qui s’empare brusquement de l’énorme bouche des pantins par l’entremise des deux comédiens impassibles  qui jouent deux rôles à la fois. Jeu fascinant d’Héloïse Gimondi et Frédéric Mosbeux!

 L’amoureux secret, le gentilhomme libertin, Clitandre, on le sent, malgré ses boucles, n’a sans doute pas l’étoffe d’un séducteur irrésistible mais sert à entretenir les rêves d’évasion de la triste fée du logis. Pascal Dandoy joue le rôle à merveilles.  La langue de Molière est délicieusement perlée d’humour et de belles intonations, le jeu scénique est d’une irrésistible drôlerie et d’une belle vivacité. Les poursuites dans le noir et les histoires de porte rivalisent avec les jeux de cache-cache dans les sous-bois que l’on retrouvera chez Marivaux. L’ironie de la situation est à son comble dans l’acte III où Dandin après avoir été forcé une nouvelle fois de présenter des excuses, n’a vraiment plus qu’à se jeter à l’eau. 12272876481?profile=original Nous avons affaire dans ce spectacle, à du Molière  tout simplement sublimé. Une entreprise osée, mais fort réussie par l’inventive metteuse en scène Marie Gaüzère Lesueur … dont c’est la première production.

La distribution:

George Dandin :Jean Knepper

Angélique: Harmonie Rouffiange

Clitandre : Pascal Dandoy

Claudine et Madame de Sotenville : Héloïse Gimondi

Lubin et Monsieur de Sotenville :Frédéric Mosbeux

Colin : François Makanga

Mise en scène, scénographie : Marie Gaüzère Lesueur

Chargée de communication : Héloïse Gimondi

 

 

 http://www.laclarenciere.be/

Tout public : Les mercredi 13, jeudi 14, vendredi 15, samedi 16, Les mardi 19, mercredi 20, jeudi 21 et vendredi 22 mars 2013 à 20h30

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POISON

(En mémoire de « au nom de la rose/Umberto ECCO)

Poison

J’ai trempé ma plume dans une encre-absinthe,

Mes mots s’évadent au soleil touchant l’horizon.

Mes lettres bleues s’habillent de la complainte

De celles et ceux qui n’ont pas connu ce poison.

 

Comme un tatouage, je grave au parchemin

Les enluminures que l’on poursuit du doigt.

Frappées d’arsenic, enduites de fort venin

Nul ne doit lire, nul ne doute de sa foi.

 

Et que m’importe si la mort veut sa vengeance

Si elle m’emporte dans ses bras noirs et puissants !

Je suis le geôlier du diable et de son engeance,

Qui rient et m’exaspèrent en éclats rugissants.

 

Car tel est le poison qui condamna Adam !

Ce savoir poursuivi par les femmes et les hommes.

Livres parlant d’Esope, la mort en dedans

Le poison s’instille. Ne mangez point la pomme !

 

Lèche tes doigts mon ami ! Tourne encor les pages !

Un peu de bleu auprès de tes lèvres gourmandes

La mort frappe à ta porte, sinistre présage…

Tu trouves que les pages ont le goût d’amande.

 

Tu me parles de la Vie, des joies et du soleil

Je ne puis comprendre tes envies de lecture.

Pardonne-moi, couvre-moi d’ors et de vermeil

Et que de l’obscur enfin, je perde l’épure.

 

Pierre-jean BARANGER – mars 2013 – Tous droits réservés.

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Le violon blanc.

 

Poème dédié à mon amie Maria Térésa BERTINA  le 14/03/2013 

 

Les  notes  parfumées  d’amour  et  d’illusions,

Se répandent dans l’air des soupirs bienheureux,

Des  roses  du  matin  cueillies  à  profusion,

Pour les offrir aux sens  d’un ami chaleureux.

 

Quand  l’archet  alerte  dupe  le  rossignol,

La  maison  se  remplit  de trilles apaisants,

Qui échappent au temps ainsi qu’au grand-guignol*,

Sur une portée d’accords  de poèmes grisants.

 

Violon  blanc  virginal,  il  porte  la  passion,

Les plaintes et les joies au cœur des sentiments,

De  feu  ou  de  chagrins jusqu’à l’expiation,

Du  délit  de  volupté  ravi  étourdiment.

 

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES. 

 

  • Grand-guignol (figuré) Situation ou lieu épouvantable.

 "Le violon blanc"

Huile sur toile de Maria Térésa Bertina.

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Expo : Dis-moi dix mots

Amis bruxellois,...ou qui passez par BXL entre le 15 et 23 mars,
Je vous invite à visiter l'expo "Dis-moi dix mots" aux "Portes ouvertes" de la Maison de la Francité (18 rue joseph II , métro Arts-Loi). J'ai en effet le grand plaisir de vous informer qu'une de mes courtes nouvelles a été retenue pour faire partie de l'exposition.
Par ailleurs, les visiteurs pourront voter afin d'élire leur oeuvre préférée... Merci déjà à mes futurs électeurs ... :-)

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administrateur théâtres

12272875861?profile=originalUN TANGO EN BORD DE MER fut créé le 6 août 2010 au Festival Royal de Théâtre de Spa. Depuis, l’immense comédien français  Jean-Pierre Bouvier n’arrête pas de séduire par le raffinement  et la pudeur de son jeu. On l’a vu jouer avec sensibilité et  subtilité en 2011 dans LA DAME AU PETIT CHIEN et en 2012, dans le rôle magistral de Willy Brandt de DÉMOCRATIE de Michael Frayn. Il est le maître ès sentiments ressentis.

Le duo qu’il interprète avec Frédéric Nyssen (lui aussi dans DÉMOCRATIE) est dans cette ligne de travail nuancé. La mise en scène soignée  de Patrice Kerbrat et les verres de vodka  y sont pour beaucoup. D’une part il y a les monologues intérieurs tantôt feutrés, tantôt passionnés ; de l’autre il y a une pratique de  l’écoute attentive de l’autre.  Et même l’art subtil  de faire trouver à l’autre, les mots qu’il faut pour creuser la vie intérieure. Comme s’il s’agissait non pas d’un texte écrit et interprété mais d’une sorte d’improvisation affective.  Jean-Pierre Bouvier  endosse ici le rôle de Stéphane, la quarantaine, un profil d’homme élégant, instruit et posé, écrivain en vue de surcroît.  Il voyage, voit du beau monde et mène une existence enviable. Vincent est beaucoup plus jeune, il brûle tout ce qu’il adore, ne tient pas en place, et est réactif comme du vif argent.  Leur différence d’âge, de milieu, de statut, les éloigne et les fascine à la fois. On comprend très vite qu’ils ont été éperdument amoureux quelques années auparavant. Retrouvailles fortuites  ce soir-là  au bar d’un hôtel de bord de mer ? Le décor n’a certes pas le lustre rêvé, mais l’absence de barmans ou l’absence incongrue d’activité dans l’hôtel leur offre soudain un lieu et un temps d’entre deux, où les vérités les plus profondes peuvent éclore sans se faner, …sous les délicates lumières de  Laurent Béal.

 

Sensibilité, vivacité, tendresse, fougue et retenue à la fois. La gestuelle des deux hommes est un ballet du temps présent sur scène. Un pas en avant, deux pas en arrière et la sensualité des souvenirs ne demande qu’à remonter à la surface. Qualité des silences.  Justesse absolue des interprétations, les rôles étant à la base bien définis. Chacun suit son orbite et le public attend avec émoi chaque frôlement tangentiel. La fluidité du texte de Philippe Besson est magnifique et a des résonnances émouvantes dans  la vie de tous. Qui peut dire qu’il n’a jamais quitté ou été quitté ? Qui peut dire qu’il n’a jamais joué son couple au quitte ou double ?  L’histoire d’amour de ces deux hommes ressemble à toutes les histoires d’amour. Des histoires que l’on sait condamnées d’avance et qui pourtant sont si belles et si tentantes.12272876271?profile=original

La présence vibrante  des comédiens sur scène fait oublier le décor trouble de bar nocturne, somme toute fort ordinaire.  Le rythme du spectacle est un lent crescendo vers la vérité intérieure tandis que les  personnages de plus en plus vibrants pèsent leurs chimères et leurs souffrances, interrogent,  se dévoilent progressivement, et se cherchent mutuellement.

Frédéric Nyssen en particulier, est un maître ès non-verbal qui hurle son mal-être (sans jeu de mots), sa colère, ses angoisses, la difficulté de ses choix. Craquant de vérité, totalement crédible dans son impulsivité  et ses poses générationnelles d’être écorché. Tour à tour, il esquive, brouille les cartes et s’évapore sans explications. Mais à la fin tous deux, décapés par leur confrontation, retrouvent l’authenticité,  loin des maquillages du mensonge protecteur.

http://www.atjv.be/fr/saison/detail/index.php?spectacleID=500

 du 12 au 15 mars 2013, reprise

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Le printemps,

L’ouverture lente des bourgeons,

est semblable à un début de baiser ;

son éclosion totale, point brutale,

à un don absolu, inconditionnel, nu,

dans le vent, sous l’ondée,

sous le soleil brûlant,  partout,

tant nos lèvres mutuellement se protègent,

se fiancent, s’épousent, sans le dire à personne.

Secret de muqueuses, de peaux.

Saison adolescente,

toi mon joli printemps,

tu me manques tellement.

.

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A mes parents,

Parfois on ne veut pas être dérangé par les émotions, les sentiments ;

on se protège, on cadenasse son cœur tout mou, immense ;

il s’habitue à fonctionner comme ça, incarcéré tout entier, militarisé.

On le supporte si lourd, chaud à l’intérieur, glacé à l’extérieur ;

cœur cogneur, de la forme d’un poing serré, qui se vante même de sa

prétendue invincibilité, de son inflexibilité.

Le crie trop fort !

On ne ment pas, c’est seulement la peur de ne point l’assumer,

la voix trop forte de l’esprit, du conscient, prend le dessus.

La crainte aussi, de trahir celle,

partie il y a trente ans, de lui être infidèle.

Ma mère, oh toi ma reine.

Puis, lorsqu’un rideau noir tombe, notre part d’ombre s’éclaircit,

 cœur qui pleure, se déglace et pardonne tout,

 s’ouvre, à l’instar d’une fleur bienfaisante.

Il se guérit ainsi, grandit ;

baiser chaud aujourd’hui sur le front de mon père, parti hier ;

silence bleu, dans une pièce blanche,

pas très grande, toute démeublée.

Il y fait terriblement froid.

Ne pas tout comprendre n’a guère d’importance au fond ;

l’essentiel, le plus urgent, est d’écouter battre son cœur tout autrement,

recevoir ce regard invisible et chaud, cet alphabet nouveau.

J’ai retrouvé ce jour là, mes deux parents, égaux à présent dans mon cœur.

 

 

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L'ami Paul.

Dédié à mon amie Jacqueline De Ro

 

Visage  raviné  au  regard  facétieux,

Il est vagabond’Art au vent de l’univers,

Pour créer des œuvres en matériaux divers,

Lors des fêtes de mai sans rien de prétentieux.

 

Cheveux clairs rebelles, au goût des musées,

Qui frisent sa moustache hirsute d’idéation,

L’ami veut du Land’Art sans négociation,

Chez Dame Nature, et son écomusée.

 

Les  rides  du  lion  qui grondent au soleil,

Barrent les  plis soucieux  pour  jouer à  Oxo,

Les pattes d’oies aux yeux jouent parfois du saxo,

Quand  il  est  dans  les  bois ,  il  est  le  Roi-Soleil.

 

Claudine QUERTINMONT D’ANDERLUES.

 

Aquarelle De Ro Jacqueline.

Mon ami Paul

                       

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un petit truc... Toi qui lis.

Toi qui lis.

 

Je t’aime, toi qui lis par gourmandise,

Toi qui choisis ton ouvrage avec bonheur.

J’aime tes mains de caresses, divine marquise,

Je me livre tout entier, au fil de tes heures.

 

Je t’attends, au coin d’une chaise en ta chambre,

Je m’éternise, délaissé sur le bord d’une table.

Tu viendras au soir, tes mains en conque d’ambre,

Me recueillir et me lire, de tes songes le retable.

 

Je supporte tes graffitis sur ma peau, et tu souris

En lisant ce que tu tatoues entre mes lignes.

Tu gardes, dans ta mémoire, une sentence tarie

Qui parle d’un homme, que tu jugeais indigne.

 

Tu me serres contre toi. J’entends ta nostalgie,

Quand tu m’éloignes de tes yeux, un si court instant.

Simplement j’ai touché ton cœur, comme par magie,

Et je te murmure des mots, tout doucement.

 

Quand tu fermes ma dernière page, en soupirant,

Je sais bien que mon amour n’est pas resté vain.

J’ai une place en l’étagère, près d’un roman.

Plus tard, je  reviendrai, aimant, entre tes mains.

 

 

 

Extrait de « Braises & Lumières » éditions Claire LORRAIN-Bordeaux-

Pierre-Jean BARANGER

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L'alternance des genres

 

On peut opter pour l'un ou l'une.
On a le libre choix des mots.
Chacun, souvent, a sa chacune.
On choisit le plus à propos.

On dit: le décès ou la mort,
Le chemin ou la longue route,
La destinée ou bien le sort,
L'incrédulité ou le doute.

Au gré de notre fantaisie,
On emprunte, au livre ouvert,

Soit un pré soit une prairie
Pour créer un espace vert.

Notre poésie est chantante
Car les sons secs du masculin
Sont suivis de notes charmantes,
Grâce infinie du féminin.

 

16/06//2006

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De la force des mots

 

 

 

 

Parce qu'elle écrivait, chaque soir son journal,
Où elle conservait ses joies et ses souffrances,
Son rêve de bâtir un projet peu banal,
Son désir d'habiter un jour en douce France,

Parce qu'elle y disait, franchement son présent,
Elle pouvait se voir avancer dans la vie,
S'avouer ses faiblesses et ,en se relisant,
Se juger, se moquer de ses folles envies.

Un soir, elle exprima l'incomparable ivresse
De son premier amour, courant de sentiments
Charriant à la fois fierté et allégresse,
Sous un ciel étoilé propice aux doux serments.

Son cahier fut fermé sur les dernières pages
Écrites au crayon . Aveu d'une douleur
Qui allait perdurer, promesse d'être sage
Et de persévérer en dépit du malheur.

La tendre jeune fille est restée amoureuse
De l'ami infidèle et ce, éperdument.
Elle cachait sa peine, on la croyait heureuse.
À force d'espérer, l'oubli vint lentement.

Les années ont passé. Maintenant, vieille dame,
Elle osa feuilleter son ancien cahier noir.
Lors, resurgit pensive, à la fois corps et âme
Celle qui écrivait, pieusement, chaque soir.

 

12/12/ 2005

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Une présence ressentie

 

Pendant l'absence, le silence,

D'une personne qu'on chérit,

Se prolongeant, parfois meurtrit,

Altère attente et confiance.

Lors, un présent inattendu,

Emplit notre âme de tendresse,

Lui apporte de l'allégresse,

Fait retrouver l'espoir perdu.

Un cadeau, sous forme de lettre,

L'un des plus doux à recevoir,

Nous aide certes à concevoir

Qu'est souvent faux ce qui semble être.

On peut avoir été blessé,

Par l'oubli déduit du silence,

Alors qu'est demeuré intense,

Un amour semblant dépassé.

Tu égayas mon existence,

Mon tendre ami, tant généreux.

Tu ne fus jamais paresseux.

Tes lettres animent ta présence.

12 mars 2013

 

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IL PLEUT SUR LA VILLE

12272874079?profile=originalIl pleut sur la ville

et je cours

la pluie voile mes yeux

Tout est gris-bleu

La mer a des reflets de menthe à l'eau salée

Il pleut

AA Promenade des Anglais à Nice ce Jeudi 7 Mars 2013

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Voici quelques extraits de critiques :

En ces nouvelles dont nous frappe la grande diversité, Barbara Y. Flamand développe à la fois une inspiration et des techniques très variées. Il est cependant permis d'y trouver des thèmes récurrents, des tournures d'esprit qui la caractérisent et son sa marque propre." (............) "Des nouvelles aux chutes très étudiées, des contes de fées qui  auraient mal tourné."   (Présentation de Joseph Bodson à l'AEB)

"Apre ou tendre, Barbara Y. Flamand poursuit d'un recueil de nouvelles à l'autre, une sorte de chant du monde pétri d'humanité et d'aspiration au bonheur." (Jean-Michel Klopp dans le quotidien luxembourgeois Zeitung vum letzebuerger vollek)

"Et des sujets importants, j'en passe ! Mais je me sens transfiguré par cette lecture substantielle et d'avenir." (Emile Kesteman dans "La cigogne"

Ce recueil divisé en trois partie : les nouvelles érotiques : "Les vertiges de l'innocence", celles apparentées au merveilleux et au fantastique : " Les métamorphoses insolites" et les satiriques : "Le génie et la peintre des labyrinthes" je choisis, après bien des  hésitations

                                                                        CACAHUETES

Cette porte entrebâillée comme une attente, et si forte était cette attente qu'elle s'exhalait sur le trottoir avec un parfum de venez-y voir. Il revint sur ses pas, persuadé que quelque chose, là au fond, le concernait. Qu'avait-il à craindre ? Rien. Il ne possédait qu'un passé miteux et quelques billets dans un porte feuille râpé.

Il entra, bourré d'appréhensions et d'espérances. Le couloir formait un coude. A peine eût-il dépassé cet angle qu'une odeur d'écurie, d'étable ou d'auge – il ne savait trop – lui emporta les narines. Il avança pourtant jusqu'à une pièce aussi pauvrement éclairée que l'espace qu'il venait de parcourir.

–  Peur ? lui cria une voix caverneuse. Entre seulement !

Il entra.

Un homme en caleçon de bain dont la barbe et les cheveux poisseux couvraient la moitié du visage et du corps se balançait sur une échelle de corde au-dessus d'un monceau de détritus. Le jeune homme le regarda, cloué sur place par une de ces sensations qui contiennent tout à la fois stupeur, panique, incrédulité et dégoût. Il ne pensait pas à fuir ; d'ailleurs, l'énergumène ressemblait davantage à un singe amuseur qu'à une bête menaçante.

– Cacahuètes! Cacahuètes! cria-t-il, de sa voix où passait un souffle de préhistoire. Pas besoin de curieux. Cacahuètes ! Me faut des cacahuètes.

Le jeune comprit :

–  Si vous voulez, dit-il, je peux aller vous en chercher.

–  Mon écuelle !

Il regarda au sol et trouva l'écuelle près du grabat.

La stupeur dépassant de loin le dégoût, il prit l'écuelle qui contenait quelques carottes et pissenlits et la présenta. L'énergumène la saisit, s'installa à l'aise sur son échelon et se mit à mastiquer. Tout à coup, il considéra avec attention le jeune homme mué en interrogation vivante et lâcha en faisant un effort d'articulation :

–  Je suis l’homme qui a refusé la condition humaine. T'as jamais entendu ? Le jeune homme fit stupidement non de la tête.

–  Mon matelas, articula encore l'autre. Dessous. Le journal.

Le jeune souleva du bout des doigts le grabat et en sortit un journal jauni et moite.

–  Lis!

Il tenta de déchiffrer et lut :

« On savait qu'en dehors des voies courantes de la vie civile, politique, militaire, les hommes choisissaient parfois de vivre comme des moines, des ermites, des missionnaires, des pèlerins, des vagabonds. M. R. P. que nous venons de rencontrer a décidé, lui, de vivre comme un singe. Voici ce qu'il nous a déclaré : « L'hominien est une branche dénaturée des primates, né des erreurs de la nature ou peut-être même une vacherie. Cette farce de la nature nous a conduits à endosser cette foutue condition humaine qui, si vous lisez l'histoire des civilisations, s'avère au-dessus de nos forces et de nos possibilités psychiques et morales. Qu'est-ce que la condition humaine implique comme comportement ? Le développement de l'intelligence, de la sensibilité et du sens esthétique ; l'exercice de la bonté et du courage ; la recherche de la vérité. Puisque cette condition n'a jamais pu être assumée – à quelques exceptions près dont nous ne pouvons nous expliquer les causes ni raisons – il me paraît logique, lucide et honnête de réévaluer notre espèce. Quel caractère spécifique de notre nature pouvons-nous effectivement assumer ? Son animalité. Me conformant sagement à ce trait irréfutable, je me classe désormais au rang de mon plus proche parent, le singe. Entendez bien ! Je n'appartiens pas à cette catégorie de singes qui s'ignorent, et s'ignorant, prétendent régenter les lois et les mœurs. Rien de commun entre cette espèce faussement humaine et l'état dans lequel je me place volontairement aujourd'hui. Je ne fus pas plus capable que vous d'assumer ma condition, mais moins hypocrite que vous, je ne continuerai pas à faire semblant d'être un homme ; je n'ai plus qu'un projet : accomplir mon destin animalier. Désormais, je n'ai plus rien à voir avec vos droits de l'homme, ceux du singe me suffisent. Je les revendique. Apportez-moi donc des cacahuètes, des bananes, tout ce que vous portez aux singes du zoo. Et ne vous offensez pas, si en votre présence, je me gratte les aisselles, me branle et chie sur vos têtes. Comprenez que je suis libéré de votre mode de vie qui exige que l'ordure se déverse en secret. »

Le jeune homme remit le journal sous le grabat et partit sans mot dire. Un quart d'heure plus tard, il revenait avec un kilo de cacahuètes et une main de bananes. Il se déshabilla calmement, ne gardant que son slip.

–  Fais-moi une place, dit-il simplement.

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