Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Toutes les publications (151)

Trier par

EN ROUTE POUR BROCELIANDE

"Deux routes divergeaient dans un bois, et moi,
J'ai pris celle par laquelle on voyage le moins souvent,
Et c'est cela qui a tout changé."
Robert Frost. La route non prise.

 

Pour supporter un peu mieux la vie, j’ai pris le chemin de Brocéliande… La forêt magique et ses habitants. La simple transposition d’une réalité impossible à digérer.

Je me suis souvent perdue… j’ai chuté, je me suis arrachée les tripes au propre comme au figuré aux ronces de ma chienne de vie. J’ai beaucoup souffert. Peu s’en sont aperçu. Ils m’ont reproché de n’avoir rien dit… Comment aurais-je pu ? Les sons discordants ne sortaient pas. Ils m’auraient effrayée. Je suis si fragile sous mon masque bien confortable. Seuls ceux qui ont creusé ont vu et su… les autres m’ont fait fuir.

J’ai exploré les chemins de traverse, pris la route des écoliers, des sentes escarpées, des passages caillouteux…Je me suis éraflée le cœur, griffée l’âme… les larmes ont souvent coulé. Mais j’ai continué.

Il m’est arrivé de rencontrer d’autres brebis égarées. Nos expériences ont renforcé notre volonté d’encore et toujours marcher. Nous avons parfois fait un bout de chemin ensemble mais les routes finissaient toujours par se séparer. Et je me retrouvais toujours aussi seule, assise au bord de la route. Alors, parfois, une bonne étoile me remettait sur la voie, m’obligeait à me relever. J’avais les pieds en sang, je suais, souffrais, mais j’arrachais à mains nues les broussailles aux longues épines qui me barraient le passage…

Je n’ai pas encore découvert le bois magique mais je sais que cette fois, je suis sur la bonne voie. Peut-être la quitterais-je encore, peut-être aurais-je encore envie de suivre quelque luciole égarée. Mais je suis maintenant forte de mon expérience. Mes peurs se sont transformées en véritables victoires contre moi-même. J’ai déposé mes fardeaux, largués les poids inutiles et oublié de semer les petits cailloux qui m’auraient permis de retrouver l’ancienne route.

La métamorphose est telle que ceux qui ne sont pas partis à ma recherche me croisent sans me reconnaître. Tant pis pour eux s’ils ne voient en moi que ce qui leur déplaît quand ils se regardent dans le miroir de la vie.

 

 

Lire la suite...

Le jouet

 

 img002

En avançant, les yeux à terre,

j'ai aperçu le corps boueux

d'un minuscule militaire,

perdu ici, ne sais comment.

 

Je l'ai ramassé tendrement.

Fusil en mains, les yeux ouverts,

il est tombé en combattant.

Lire la suite...
administrateur théâtres

 "Sous le Ciel de Paris"    12272845692?profile=originald'après LE BESTIAIRE DE PARIS  de Bernard DIMEY     et de nombreuses  chansons de Juliette GRECO du 6 au 10 novembre à 20h30

                Avec Amélie SEGERS   comédienne / chanteuse     accompagnée à l'accordéon par   Adriano Malaguarnera

                Mise en scène Bernard DAMIEN  à l'XL Théâtre         

« Le Bestiaire de Paris est sans doute l' oeuvre de Bernard DIMEY la plus ambitieuse et la plus achevée. Ce long poème, accompagné à l’accordéon par son ami Francis Lai, jette une lumière crue sur Paris, ses misères, ses crimes et ses vices. Portraits, croquis noirs à la Goya, grincements de dents d’un humour désespéré, détachement narquois d’un regard accoutumé au drame, imprécations prophétiques sur l’effondrement à venir de Paris, instantanés d’un passé magnifique, l’oeuvre de Dimey est effrayante et savoureuse. Interprété notamment par Juliette Gréco, Pierre Brasseur et Mouloudji qui, tour à tour, ont avancé dans ce Paris de nuit, de rouille, de fièvre et de compassion."

Bernard DIMEY  débute sa carrière à  la radio, puis - rapidement - écrit dans la revue ESPRIT . Il s'intéresse à la peinture (il a peint sous le nom de Zelter). Il s'installe à Paris à 25 ans sur la Butte Montmartre qu'il ne quittera plus ! Il y fréquente tous les bistrots à la belle époque où les touristes laissent encore place à la réelle identité de la Butte ... C'est là, aux belles heures de la nuit, qu'il côtoie "les poivrots, les putes, les truands, les artistes". Il commence à écrire ses poèmes, il les déclame à plein poumons dans ses repaires enfumés. Il propose ses chansons à Yves Montant, Charles Aznavour, Serge Reggiani, Henri Salvador, Patachou, les Frères Jacques, Mouloudji, Jean-Claude Pascal et ... à Juliette GRECO, à qui nous rendons hommage tout au long du spectacle. Bernard DIMEY  a également écrit des scénarios et des dialogues pour le cinéma. Avec sa  soif d'absolu, il aurait aimé croire au superbe paradis de son enfance. L'appétit de vie de cet ogre chaleureux qui brûla la chandelle par les deux bouts ne saurait cacher son mal de vivre et la menace obsédante de la mort qui pesait sur lui. Pour Bernard Dimey, la poésie c'est « mettre sa nuit en lumière ». Cette belle métaphore de Jean COCTEAU, il la reprend à son compte dans les poèmes du « Milieu de la nuit ». De l'avis de toutes ces vedettes qui l'ont bien connu, Bernard Dimey était un « être démesuré » qui se demandait pourquoi il vivait souvent avec les « nains ». Amoureux inconditionnel du monde de la nuit et de  Montmartre, Bernard DIMEY a composé - entre autres excellentes chansons -   Syracuse, Mémère, Mon truc en plume etc. qui ont été interprétées par des géants de la chanson française. Pour notre spectacle, Amélie SEGERS et Bernard DAMIEN se sont concentrés sur les chansons interprétées par Juliette GRECO, une autre "géante",  fer de lance de la très belle et très bonne chanson française.

L'XL Théâtre a choisi ce soir de s’habiller en tenue cabaret. Cabaret  Parisien qui plus est, ou  bohême qui n’est plus. Même si le ciel de Paris ne peut être que  le ciel  de Paris, éternel ! Le bord de scène n’est rien moins que  La Seine. « Accordez-donc l’aumône à l’accordéon… »  L’accordéoniste coiffé en titi de Paris effleure les boutons de nacre, un fin sourire Gabin fiché aux lèvres, comme une cigarette.

 C’est alors que surgit une voix profonde  et belle : mais où donc est  la chanteuse ? Enfin on l’aperçoit, elle marchait  droit dans le noir, surgit  telle un profil de belle  égyptienne et se fond en diva juvénile, an deux mille. Un fourreau noir découvre juste l’épaule et un bras, les jeux de lumière pétillent sur cette seule partie de physionomie dévoilée au public. Les yeux et les postures discrètes et déférentes pour les textes qu’elle va interpréter font le reste. La voix déclame et chante tour à tour. A capella parfois, dans un silence de salle gourmande de mystère qui ose à peine respirer. « Dans la rue des blancs manteaux… » Une chanson écrite par Jean-Paul Sartre pour la jeune Juliette Gréco.  La voix raconte, non, invite le public dans la confidence des quatrains en alexandrins du  Bestiaire de Paris  de Jean Dimey et celle des  vers d’Apollinaire. : «On a vu remonter du fond des eaux de Seine des femmes sans regard au masque mystérieux,
Filles mortes d'amour et que le fleuve entraîne, Lorelei à Paris n'a plus rien dans les yeux.»

« Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
 »

La confidence de l’amour de Paris. Le Paris-Canaille de Ferré chanté par Juliette, non par Amélie Segers. On s’y perd !  Le Paris étourdissant, le Paris d’étranges mandigots.   Le Paris disparu de la folle ivresse de la jeunesse. Le Saint-Germain-des-Prés d’avant les pessimistes en service commandé par la sinistrose. La  diction de la jeune femme est aussi belle que ses yeux. Regard de biche ou de licorne ? Toute syllabe semble un lâcher de perles, les lèvres à peine fardées s’arrondissent sur de la beauté vocale qui transmet lentement son infusion de poésie. Une rivière perdue dans une prairie.  Le texte se cisèle, prend forme en ondes énigmatiques et ravit l’oreille. La musique soutient avec légèreté le propos qui est poésie en personne. On flotte dans l’intemporel, les mots font naître les images, on se promène dans le Montparnasse d’il y a 50 ans. "Un village autrefois s'appelait Montparnasse, le génie poussait là comme dans un jardin, Les femmes posaient nues au tarif de la passe pour Pablo l'Espagnol ou les peintres mondains."

C’est une épure d’une simplicité naturelle : une voix nouvelle a largué totalement  les accents parigots, saisit l’envers des mots et partage avec le public leurs intimes secrets.  

 

Lire la suite...

Bof !

J'fais la médecine, j'ne mange jamais de fruits, ni de vitamines. 
Je viens de la banlieue de Paris, j'avoue que c'est bien mieux ici !
J'fais l'université, loin de mon quartier en espérant un jour être cité.
J'veux prouver à mon entourage que je peux réussir aussi. 


Ce matin, je n'vais pas bien, je ne comprends rien.
Je n'ai bu que deux redbull, il était vingt trois heures. 
Pas dormi cette nuit entre deux et quatre heures. 
Voir les news des potes sur Facebook, suis le seul réveillé ! 

J'suis dans mon lit, dans mon kot pas bien rangé. 
Je n'sais pas ce que j'ai, je suis tout le temps fatigué !
J'me couche tard, j'me lève tard, zut le cours à commencé !
J'traine les pieds, j'fais plus de 103 kilos depuis l'été dernier ! 

J'avoue être un peu paresseux, j'me prépare des pizzas surgelées.
J'mange dans des assiettes en carton pour ne rien devoir laver. 
J'lave mon linge en machine, et j'utilise le séchoir fabriqué en Chine. 
J'manque d'énergie, je suis épuisé, reste trente pages de biologie.

Faudrait que j'me remette en question, mon hygiène de vie est la question...
Lire la suite...
administrateur partenariats

Facebook, une expérience !

Statut que je viens de publier sur Facebook, après une tentative de destruction de la part de facebookiens bien intentionnés.

Méfiez-vous de vos ennemis, ils peuvent se servir de vos publications non protégées pour vous nuire...une photo, un texte, bref, vous déclenchez sans le savoir la jalousie, la haine, le désir de vous détruire....Je suis à deux doigts de supprimer mon compte, les abrutis sont légion, il n'y a que ça...Après tout, FB est une saloperie qui bientôt sera payante, la plupart de nos publications ne suscitent qu'un intérêt restreint, il suffit de compter le nombre de "like" sur un statut intéressant , et le nombre de  "like" pour une débilité sans nom que quelqu'un publie....FB ne sert qu'à flatter un égo creux et défaillant, une nullité qui espère trouver écho chez quelqu'âme condescendante en mal de reconnaissance, et qui espère à son tour faire l'objet d'un intérêt qui ne durera que le temps de la lassitude. Fb est un outil, en principe. Un outil de recherche, d'ouverture, mais souvent hélas d'ouverture sur la débilité intégrale d'amis qui vous laisseraient crever dans la vie réelle, de gens qui ne n'avaient jamais cherché à vous retrouver , mais qui, oh ! par hasard, vous voient ici, avec toute votre vie privée, étalée, mise à nu, bien intéressante....enfin en principe ! Mais aussi d'amis véritables qui n'ont pas besoin de lire un statut pour savoir si vous allez bien ou pas, d'amis qui de toute façon sont heureux de vous revoir en vrai, se déplaceront pour vous, bref que FB aura permis de retrouver, mais qui ont compté et qui comptent encore aujourd'hui. Beaucoup en font partie ici, ils se reconnaîtront. Les personnes que je viens de bloquer ne liront pas ceci, ni plus jamais rien d'ailleurs, je les méprise profondément. Quant aux malheureux enfants qui hélas, sont déjà pris par le virus de FaceMerde, et ils sont légion, et je garde espoir qu'ils sauront développer des mécanismes de défense, à défaut de ceux non installés par leurs parents.
Je vous souhaite une bonne soirée à tous, enfin les quelques qui liront ceci, vu qu'un statut n'est lu que par 15% des "amis"

Lire la suite...

Le genre de conneries que l'on me propose sur facebook

L'on me propose encore une fois de plus une crétinerie sur facebook:  un "essai"  sur l'amour:

http://livre.fnac.com/a4012560/Claude-Cognard-Facebook-love-une-nouvelle-facon-d-aimer

Voila de quoi "enrichir" ma bibliothèque paraît-il...

J'ai répondu au gugusse que je lui proposais plutôt ce genre de lecture:

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/derniers-poemes-d-amour-d-eluard

De quoi garder sa dignité dans le genre love affairs.

Vous avez le choix en cette belle matière

Lire la suite...

Le jour du souvenir

 

img222010f.jpg

 

 

Ceux qui sont morts en combattant,
qui n'avaient pas choisi la guerre,
ont droit au moins une fois l'an,
à nos pensées, à nos prières.
Si les hommes devenus sages,
renonçaient aux combats sanglants,
les coquelicots, dans les blés,
seraient de simples fleurs sauvages,
comme marguerites, et bleuets.

 

Lire la suite...

Octobre

 

Octobre---verso-051.jpg 

 

Ce sang ne séchera jamais sur notre terre

Et ces morts abattus resteront exposés,

Nous grincerons des dents à force de nous taire,

Nous ne pleurerons pas sur des croix renversées.

Mais nous nous souviendrons de ces morts sans mémoire,

Nous compterons nos morts comme on les a comptés,

Ceux qui pèsent si lourd au fléau de l’histoire,

S’étonneront demain d’être trouvés légers.

Et ceux qui se sont tus de crainte de s’entendre,

Leur silence non plus ne sera pardonné,

Ceux qui se sont levés pour arguer et prétendre,

Même les moins pieux les auront condamnés.

Ces morts, ces tristes morts sont tout notre héritage,

Leurs pauvres corps sanglants resteront indivis,

Nous ne laisserons pas en friche leur image,

les vergers fleuriront sur les prés reverdis.

Qu’ils soient nus sous le ciel comme l’est notre terre

et que leur sang se mêle aux sources bien-aimées.

L’églantier couvrira de roses de colère

Les farouches printemps par ce sang ranimés.

Que ces printemps leur soient plus doux qu’on ne peut dire,

Pleins d’oiseaux, de chansons, et d’enfants par chemins,

Et comme une forêt autour d’eux qui soupire,

Qu’un grand peuple à mi-voix prie levant les mains.

Jean Amy

N.B: Jean Amy est le nom que Paul Eluard avait pris dans la résistance.

Il semble que ce magnifique poème soit peu connu. Aurait-il été égaré?

J'en ai reçu une copie manuscrite à Alger en 1944

Lire la suite...

Coup de Blues for Bouffémont

Coup de Blues for Bouffémont

 

Arc-en-ciel de sentiments

Vague d'écume mêlée de gris

Forces insoumises, déchaînements

L'aménagement du dérisoire aigrit

Las, évacuer le sordide secourt

Difficulté de composer, trahir ou se renier

Mon tendre espoir, dernier recours

Faire coïncider le vécu et le rêvé

Passer la quarantaine sans rester à quai

Simplement être et ne rien posséder

Se perdre et se retrouver

Un homme, cet intestin alambiqué

Château de cartes bâti sur du stable

Petit miracle, grain de folie raisonnable

Et l'amour que l'on croyait mort meurt

Mais même mort dort et ressuscite.

Michel Lansardière


Quand la nostalgie vous étreint...

http://youtu.be/EpoXAPewNdY

Bud Powell, pianiste et compositeur de jazz américain, né à New York en 1924. Sa vie est émaillée de traits de génie et de drames personnels, avec de nombreux séjours dans des hôpitaux psychiatriques (le 21 janvier 1945, en compagnie de Thelonius Monk, il fut roué de coups par des policiers. L'alcool et la drogue n'arrangeront rien). Il s'installe à Paris en 1959. En 1963, il contracte la tuberculose, ce qui lui vaudra un séjour au sanatorium de Bouffémont en Seine-et-Oise (Val d'Oise). Il meurt à New York en 1966, rongé par la maladie, l'alcool et la malnutrition.

Une de ses dernières compositions (1964) fut ce Blues for Bouffemont. C'est dans ce petit coin de France où je suis né, mes amours mortes se rappellent à mon souvenir. Coup de Blues.

Lire la suite...

APOSTROPHES

Apostrophes

O mon âme !

Capitale de mes amours mort-nés,

Comme ces papillons éphémères

Condamnés à une nuit.

O mon cœur !

Réceptacle de mes douleurs,

Morne et gris

Comme un ciel de septembre,

Sombre et sans pluie.

O mon corps !

Affalé de langueur

À longueur de tes jours

De solitude et d’ennuis.

O mes yeux !

Puits épuisés de pleurs et de leurres

Qu’au fil des heures traversent

Des averses de chagrin infini.

O mes mains !

Adresse oubliée des caresses de tendresse,

Ridées par les traces de sagesses

Englouties au fond des sillons

Cultivés par le temps

Qui longtemps les creusait

Impitoyablement

Pour y piéger les baisers.

O mes doigts !

Témoins par vos dures

Empreintes osseuses

Serrant la plume du verbe amoureuse

Qui, sur les draps immaculés du blanc papier,

Pleurent toutes les larmes de l’encrier.

O ma bouche !

Désert de sourires envolés

Volés par tant de frustrations

Toi qui te bats et qui défends

L’ignare, la veuve et l’orphelin,

Sauras-tu défendre ton seul bien :

Moi ?

O moi !

Quand te retrouverai-je enfin ?

 

Khadija, Agadir, vendredi 9 novembre 2012.

Lire la suite...

CLIN D'OEIL

12272844678?profile=originalQuelle voie à prendre?

vers quel chemin mes pas distraits se dirigeront- ils sans craindre la chute ?

Tel est mon destin ...

glisser sur les aiguilles de pins

Lire la suite...

Soliloque d'une agnostique

 

En accueillant certaines grâces,

Je dis souvent: merci, mon Dieu!

C'est ce que je trouve de mieux,

Si l'un de mes chagrins s'efface.

Je dis souvent: merci, mon Dieu!

Quand dans la vie, je me prélasse,

Si l'un de mes chagrins s'efface.

L'énergie crée le merveilleux.

Quand dans la vie, je me prélasse,

En éveil, l'esprit curieux,

L'énergie crée le merveilleux.

Ailleurs, la joie n'a plus de place.

En éveil, l'esprit curieux,

J'oublie la rage qui terrasse.

Ailleurs, la joie n'a plus de place.

Ô que les âmes comptent peu!

9 novembre 2012

Lire la suite...

12272843263?profile=original"Le pur et l'impur" est un essai de Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette (1873-1954), publié à Paris dans Gringoire du 4 décembre 1931 au 1er janvier 1932, et en volume sous le titre Ces plaisirs aux Éditions Ferenczi en 1932. Le titre actuel est celui d'une version augmentée, parue aux Armes de France en 1941.

 

Commencé dès 1930, cet essai est, avec Chéri, le seul ouvrage auquel Colette, très sévère à son propre égard, vouait une véritable estime. Il connut, lors de la parution en revue, des difficultés semblables à celles qui advinrent au Blé en herbe: Bunau-Varilla, le directeur de Gringoire, suspendit, sous la pression de ses lecteurs scandalisés par le caractère immoral, selon eux, de l'oeuvre, la publication de Ces plaisirs après le quatrième chapitre.

 

Le Pur et l'Impur est une méditation, abondamment agrémentée d'exemples, sur le plaisir amoureux. A travers portraits, dialogues, anecdotes et souvenirs, Colette propose une réflexion sur le désir, la jouissance et l'amour tels que les vivent - différemment - l'homme et la femme. Le livre s'ouvre sur l'énigmatique et attachante figure de Charlotte, rencontrée, en compagnie de son très jeune amant, dans une fumerie d'opium. Puis avec le vieux séducteur Damien, Colette s'interroge ensuite sur Don Juan, et se livre à un long examen des amours saphiques. Elle puise pour cela dans ses propres souvenirs - ceux de la période de sa liaison avec Missy, la duchesse de Morny - et s'attarde à décrire deux figures connues, celle de la Chevalière et celle de la poétesse Renée Vivien. Elle évoque aussi, notamment à l'aide du journal tenu par l'une d'entre elles, la vie des demoiselles de Llangollen, deux jeunes filles de l'aristocratie anglaise qui, au siècle dernier, s'enfuirent de chez elles pour partager, durant cinquante ans, une tendre et paisible existence. L'écrivain dépeint ensuite l'homosexualité masculine, radicalement différente des amours de Lesbos. L'ouvrage, après avoir étudié les rouages de la jalousie, se termine par un dernier hommage aux amours secrètes et pures des demoiselles de Llangollen.

 

Avec le Pur et l'Impur, Colette prétend «verser au trésor de la connaissance des sens une contribution personnelle». Sa réflexion s'étaie sur une expérience personnelle puisée dans la vie ou dans les livres, et que l'auteur évoque à l'aide de récits pittoresques, plaisants et émouvants, exemples destinés à illustrer la démonstration et à convaincre. Ils confèrent à cet ouvrage un tour concret qui en constitue le charme mais en approfondit aussi le sens: Colette cherche moins à proposer des vérités universelles et figées qu'à étudier les méandres mystérieux et complexes du comportement humain.

 

Pudique et vrai, ce livre, qui «tristement parlera du plaisir», sait faire fi des préjugés mais évite toujours l'écueil de la complaisance et du voyeurisme. Au fond, n'en déplaise aux pudibonds et obtus lecteurs de Gringoire, le Pur et l'Impur est un ouvrage très moral. Colette y présente moins le plaisir comme une fin en soi que comme une quête de la plénitude et du bonheur, en somme du véritable amour. Ainsi, Charlotte, qui feint le plaisir avec son jeune amant, fait preuve d'une abnégation et d'une délicatesse amoureuses exemplaires: rien de pervers dans cette attitude mais, au contraire, un tact et une tendresse extrêmes. De même, c'est comme malgré elle que la Chevalière inspire aux femmes le désir, car «la séduction qui émane d'un être au sexe incertain est puissante». «Ce qui me manque ne se trouve pas en le cherchant», confie-t-elle à l'amante dont «la petite main impure» veut l'entraîner vers le plaisir.

 

C'est cette soif d'un absolu encore à découvrir qui transmue l'impureté en pureté. Le Pur et l'Impur n'est ni un traité ni un plaidoyer mais véritablement un essai, au sens où l'entendait déjà Montaigne, c'est-à-dire le fruit des expériences d'une vie ainsi qu'une quête de la sagesse qui ne s'immobilise pas sur des certitudes définitives. Au terme de ses analyses, Colette, qui a contribué à lever certains préjugés à l'égard d'attitudes trop vite taxées d'«impures», avoue humblement que le pur, entrevu, demeure encore hors d'atteinte. Après avoir cité ces mots de l'une des demoiselles de Llangollen qui vient de perdre son amie - «Notre infini était tellement pur que je n'avais jamais pensé à la mort» -, elle laisse son livre ouvert sur une poétique aporie: «Le mot "pur" ne m'a pas découvert son sens intelligible. Je n'en suis qu'à étancher une soif optique de pureté dans les transparences qui l'évoquent, dans les bulles, l'eau massive, et les sites imaginaires retranchés, hors d'atteinte, au sein d'un épais cristal.»

 

Lire la suite...

Cher Ami,

 

 

Sur la pointe du cœur et sans nul bruit

je vous aime mon cher Ami,

à l’ombre, je vous donne mes pensées,

mes bruissements secrets, chantonnés,

jusqu’à ma peau, l’écrin diaphane de mes mots ;

Il existe le savez-vous des ombres claires,

solaires, des peaux un peu plus sombres,

plus chaudes, fluides, indélébiles ; ce sang d’encre,

qui oxygène mon cœur et puis mon corps,

 en même temps que les vôtres !

Oh, comme je l’espère !

Aimer, c’est apprendre à marcher entre

terre et ciel, à écrire ;

 cet entre-deux.

 

 

Lire la suite...

ECRIRE EN RYTHME...

Et si c'était la vie...

En quelques rimes choisies?

Ou bien peut-être un coeur

Qui veut confier ses peurs?

Et si c'était un rite...

Pour forcer ses limites?

Ou bien encore un jeu

Qui nous rendrait heureux?

Et si c'était le temps...

De rire de ses tourments?

Ou encore une façon...

D'un peu hausser le ton!

 

Et si c'était une voix...

Pour affirmer ses choix?

Ou bien plutôt l'espoir...

D'un jour croire au grand soir?

 

Peut-être l'éternité...

Dans un rêve éveillé?...

J.G.

Lire la suite...

Homme varie

 

Épître à un ami

Privé de la grâce d'aimer,

Quand il a perdu la mémoire,

Ne sachant rien de son histoire,

Un être végète à jamais.

Parents et amis, attristés,

Comprennent son indifférence.

Or, garde-t-il des préférences?

Ils essaient de le chouchouter.

Il ne mérite pas de blâme

Du fait qu'il ne nous fête plus.

N'a rien contrôlé, ni voulu,

Ne répondait plus de son âme.

Auriez-vous perdu la mémoire,

L'ami, qui longtemps fut fidèle?

Vous ne donnez plus de nouvelles,

Paraissez sourd. Que dois-je croire?

Vous gardiez mes poèmes lus,

M'écriviez de doux commentaires.

Lors vous étiez certes sincère.

J'essaie de ne vous aimer plus.

8/11/2012

 

Lire la suite...
administrateur théâtres

MONSIEUR Y PERD LA TETE au théâtre le Public

12272732654?profile=originalComi-tragédie musicale surréaliste

MONSIEUR Y PERD LA TETE

d'YVAN TJOLLE et STÉPHANE ORLANDO
Avec : Yvan Tjolle (jeu et chant), Benoit Bosschaert (guitare, glockenspiel, accordéon et ukulélé) et Sébastien Taminiau (violon et contrebasse).

DU 06/11/12 AU 31/12/12

C’est l’histoire d’un homme qui perd la tête, puis qui la retrouve… Mais ce n’est pas tout à fait la même ! Comi-Tragédie Musicale Surréaliste pour un acteur-chanteur et deux musiciens multi-instrumentistes, Métaphore burlesque et initiatique, « Monsieur Y » nous prend par la main et nous invite à un voyage fantastique. Dans son univers rêvé, il nous raconte une étrange journée, peuplée de personnages décalés, entre Tim Burton et Magritte, de l’homme sans tête à l’énigmatique chapeau boule, en passant par une noyée fascinante ou un homme à quatre bras. Illusions, mystères, présence ou fiction, rires et émotions façonnent les reflets d’une aventure intérieure où se joue de façon follement poétique une recherche de sens et d’amour…

Monsieur Y a perdu la tête ?  Y le pronom ou Y le prénom ?  Tout commence par là. Ou Ici, si vous voulez ! Un concert-spectacle fantastique et  déroutant ! Passez devant et suivez-moi!  C’est  sûrement sur  votre route. Une route en forme de Y , prenez-la ! Cela ressemble à un homme  debout sur la scène d’un  cabaret qui serait  soudain saturé  de poésie. Les mots jouent à se saisir, à se prendre les uns pour les autres,  à rivaliser de sens cachés, à suggérer l’invisible. A prononcer l’un, on tombe sur un autre ! Rencontres taquines !  Et les deux anges gardiens, musiciens de leur état, sont des complices rêvés pour la  chorégraphie onirique d’Yvan Tjolle.

Magie théâtrale et humour aidant, c’est un immense  sourire et une voix qui valsent avec des  instruments de musique qui sortent du noir pour vous surprendre dans votre maison Ikéa.  C’est de l’amour fusionnel  descendu sur des planches qui valse avec la mort. L’amor ? Tout  en découle. Coulé dans l’humour et la soif de  tendresse.   C’est prenant, c’est clair-obscur et noir-lumineux. On en ressort, l’esprit et le corps rincés à neuf. Un baptême d’amour pour foule sentimentale, son  eau miraculeuse a  jailli de toutes parts. Personne n’est exempt du regain de vie ! Ne cherchez plus,  vous y êtes, dans la maison invisible !

Les spectateurs applaudissent à tout rompre, l’artiste continue de bis en bis,  complices !

Lire la suite...

Derniers poèmes d'amour d'Eluard

12272841696?profile=original"Derniers poèmes d' amour" est in recueil poétique de Paul Éluard, pseudonyme d'Eugène Paul Grindel (1895-1952), publié à Paris au Club des libraires de France en 1962. Cet ensemble regroupe les principales plaquettes de poésie amoureuse publiées par Éluard après Poésie ininterrompue: le Dur Désir de durer, paru en 1946 avec un frontispice de Chagall chez Pierre Bordas; Le temps déborde, publié en 1947 sous le pseudonyme de Didier Desroches aux Cahiers d'Art de Zervos, avec des photographies de Dora Maar et de Man Ray, et réuni au recueil précédent chez Seghers en 1960; Corps mémorable, dont l'originale sous le pseudonyme de Brun est parue chez Seghers en 1947; le Phénix, publié en 1951 chez Guy Lévis-Mano avec des dessins de Valentine Hugo.

 

En 1946, lassé de la célébrité, Éluard adopte un nouveau pseudonyme, Didier Desroches, mais sa «manière» ne change pas pour autant. Quoique rassemblé par les éditeurs de manière posthume, ce recueil est homogène par l'unité chronologique de composition, puisque les trois premières sections, dédiées à Nusch, datent des années 1946-1947. «Le Phénix», hymne à Dominique, la dernière compagne d'Éluard rencontrée à Mexico en 1949, se rattache à l'ensemble par sa thématique amoureuse, formant un ultime canzoniere. L'ordre suivi n'est pas seulement chronologique: au chant d'amour du «Dur Désir de durer» succède la tragédie du «Temps déborde», traversée du «désert pourri désert livide» après la mort de Nusch, qu'il s'agit de faire revivre par la mémoire dans «Corps mémorable», avant de renaître à l'amour grâce à Dominique dans «le Phénix». Le recueil ainsi conçu retrace donc un itinéraire dialectique - bien que la logique n'en soit pas interne comme dans Poésie ininterrompue - où la mort est vaincue par l'amour.

 

Le recueil se construit donc autour de l'admirable «Le temps déborde», composé après la mort de Nusch, brutalement emportée le 28 novembre 1946, alors qu'Éluard se soignait à Montana, dans le Valais. Ainsi que l'observe le critique Georges Poulet, l'événement singulier, anecdotique fait irruption dans la lyrique amoureuse d'Éluard, qui jusque-là affranchissait l'amour des lieux et des circonstances pour le vouer à l'intemporel et à l'universel. «Le temps déborde» rejoint ainsi au plan personnel la «poésie de circonstance» collective de Cours naturel et d'Au rendez-vous allemand. Cet événement inacceptable, impensable même, qui faillit plonger Éluard dans la folie, est au coeur du poème, qui tente d'approcher l'indicible:

 

 

Vingt-huit novembre mil neuf cent quarante-six

Nous ne vieillirons pas ensemble.

Voici le jour

En trop: le temps déborde

Mon amour si léger prend le poids d'un supplice.

 

 

Unique dans l'oeuvre d'Éluard, la précision chronologique, faisant écho au «21 du mois de juin 1906», date de la naissance de Nusch évoquée dans Poésie et Vérité 1942, témoigne de l'irruption du «réel» annoncée par Poésie ininterrompue _ de la finitude dans un univers jusque-là optimiste. Le dernier vers, dont le vocabulaire perpétue la tradition pétrarquiste de l'Amour, la poésie, n'est cette fois, ni métaphorique ni hyperbolique. Le sens littéral marque le triomphe de la «dure réalité» sur l'image: à la mort figurée - «mourir de ne pas mourir» - succède la mort effective.

 

Le topos de la précarité de l'amour se trouve ainsi renouvelé par les circonstances. Par sa méditation douloureuse sur le temps - qui joue un rôle sans cesse grandissant depuis les Yeux fertiles - Éluard retrouve la grande tradition de l'élégie, dont la tristesse n'a d'égal que la simplicité de ton. Mais contrairement aux plus beaux poèmes de Chénier, de Lamartine, de Hugo, le temps poétique n'est pas celui de la mélancolie, nostalgique du passé révolu, mais plutôt de l'«excès», du «jour en trop» qui barre l'avenir, anéantit le présent et, même, invalide le passé: «Le temps me file entre les doigts / La terre tourne en mes orbites», «mon passé se dissout», «Et l'avenir mon seul espoir c'est le tombeau.» D'où l'admirable formulation du décalage: «La vie soudain horriblement / N'est plus à la mesure du temps.»

 

L'excès du temps arrêtant le cours d'une poésie qui se voulait «ininterrompue», comme l'amour qualifié de «poème vivant», ouvre le royaume des ombres. Éluard, ici encore, reprend les motifs de la poésie élégiaque pour les intégrer à son univers imaginaire, dominé par la lumière et par le regard, dont l'échange est la vie même. La mort de Nusch plonge donc le poète, «ombre dans le noir», dans les ténèbres et la cécité:

 

 

Mes yeux soudain horriblement

Ne voient pas plus loin que moi

Je fais des gestes dans le vide

Je suis comme un aveugle-né

De son unique nuit témoin

 

("les Limites du malheur")

 

 

La violence des images s'écarte alors toutefois de la douceur élégiaque, comme l'atteste la fascination pour le cadavre en décomposition  de l'aimée mais aussi du poète. Éluard se souvient de la poétique baroque de J.-B. Chassignet («Mortel pense quel est dessous la couverture...») ou de Jean de Sponde («Mais si faut-il mourir...»), abondamment cités dans la Première Anthologie vivante de la poésie du passé:

 

 

Doux avenir, cet oeil crevé c'est moi,

Ce ventre ouvert et ces nerfs en lambeaux

C'est moi, sujet des vers et des corbeaux,

Fils du néant comme on est fils de roi

 

("Un vivant parle pour les morts")

 

 

Après avoir tenté de dire non pas tant la mort de Nusch que le retentissement de celle-ci sur la conscience poétique, la poésie est vouée à la mémoire. C'est le propos de «Corps mémorable», qui tente de ressusciter la splendeur du corps disparu que les éléments ont assimilé. L'union cosmique présente dans tous les recueils reçoit ici une signification nouvelle, littérale: «Elle ne vit que par sa forme / Elle a la forme d'un rocher / Elle a la forme de la mer / Elle a les muscles du rameur / Tous les rivages la modèlent» ("Mais elle").

 

Quant à la dernière section, consacrée à la célébration de l'amour rené de ses cendres - «le Phénix», selon une image fréquente chez Maurice Scève (voir Délie) - grâce à Dominique, elle énonce une dialectique, toute baroque, métaphorisée par le feu. La mort de Nusch y est en effet surmontée par l'amour: «Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille» ("Je t'aime"). Ce nouvel amour par lequel le monde recommence transcende aussi la mort du poète vieillissant, dans son «dernier combat pour ne pas mourir» ("le Phénix"): «L'éternité s'est dépliée» ("Dominique aujourd'hui présente").

Lire la suite...

Nouveaux haïkus d'automne

 

Chagrin automnal

Le vent emporte avec lui

Tant de bleus au cœur

 

Ah si nous avions

Encore le cœur à l'ouvrage !

~ Notre chat s'étire

 

Petit jour d'automne,

La souris grise se cache

~ Un chat dans la brume

 

Matin froid d'automne

La rengaine est moins joyeuse

Que durant l'été

 

Des enfants construisent

Des châteaux battus par l'eau

~Mes pieds sont glacés

 

Partie perdue

Le doudou et les copains

Consolent de tout

 

Lire la suite...
RSS
M'envoyer un mail lorsqu'il y a de nouveaux éléments –

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles