Apostrophes
O mon âme !
Capitale de mes amours mort-nés,
Comme ces papillons éphémères
Condamnés à une nuit.
O mon cœur !
Réceptacle de mes douleurs,
Morne et gris
Comme un ciel de septembre,
Sombre et sans pluie.
O mon corps !
Affalé de langueur
À longueur de tes jours
De solitude et d’ennuis.
O mes yeux !
Puits épuisés de pleurs et de leurres
Qu’au fil des heures traversent
Des averses de chagrin infini.
O mes mains !
Adresse oubliée des caresses de tendresse,
Ridées par les traces de sagesses
Englouties au fond des sillons
Cultivés par le temps
Qui longtemps les creusait
Impitoyablement
Pour y piéger les baisers.
O mes doigts !
Témoins par vos dures
Empreintes osseuses
Serrant la plume du verbe amoureuse
Qui, sur les draps immaculés du blanc papier,
Pleurent toutes les larmes de l’encrier.
O ma bouche !
Désert de sourires envolés
Volés par tant de frustrations
Toi qui te bats et qui défends
L’ignare, la veuve et l’orphelin,
Sauras-tu défendre ton seul bien :
Moi ?
O moi !
Quand te retrouverai-je enfin ?
Khadija, Agadir, vendredi 9 novembre 2012.
Commentaires
Bonjour Khadija
Bravo pour ce très beau poème , cette musique triste et tonique à la fois
je te félicite ma chère amie
encore et encore , source intarissable de cette belle sève.
mes amitiés
Enfin, le temps de respirer un peu et revenir vers mes amis d'Arts et Lettres
Enfin, la joie de retrouver ton verbe inspiré !
Me revoilà Khadija !
Tendre affection
Une apostrophe qui interpelle.