Coup de Blues for Bouffémont
Arc-en-ciel de sentiments
Vague d'écume mêlée de gris
Forces insoumises, déchaînements
L'aménagement du dérisoire aigrit
Las, évacuer le sordide secourt
Difficulté de composer, trahir ou se renier
Mon tendre espoir, dernier recours
Faire coïncider le vécu et le rêvé
Passer la quarantaine sans rester à quai
Simplement être et ne rien posséder
Se perdre et se retrouver
Un homme, cet intestin alambiqué
Château de cartes bâti sur du stable
Petit miracle, grain de folie raisonnable
Et l'amour que l'on croyait mort meurt
Mais même mort dort et ressuscite.
Michel Lansardière
Quand la nostalgie vous étreint...
Bud Powell, pianiste et compositeur de jazz américain, né à New York en 1924. Sa vie est émaillée de traits de génie et de drames personnels, avec de nombreux séjours dans des hôpitaux psychiatriques (le 21 janvier 1945, en compagnie de Thelonius Monk, il fut roué de coups par des policiers. L'alcool et la drogue n'arrangeront rien). Il s'installe à Paris en 1959. En 1963, il contracte la tuberculose, ce qui lui vaudra un séjour au sanatorium de Bouffémont en Seine-et-Oise (Val d'Oise). Il meurt à New York en 1966, rongé par la maladie, l'alcool et la malnutrition.
Une de ses dernières compositions (1964) fut ce Blues for Bouffemont. C'est dans ce petit coin de France où je suis né, mes amours mortes se rappellent à mon souvenir. Coup de Blues.