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De toutes les inventions destinées au progrès, l'homme a inventé le désarroi. Comme s'il avait en lui profondément enracinée la propension naturelle à la bougeotte ! Dès qu'il a l'âge de marcher il demande déjà à courir. Il n'a pas le temps de prendre tranquillement son petit-déjeuner car le bus n'attend pas. Forcément le lever est difficile car il n'a pas récupéré de la veille. Très tôt il a entre les mains un boîtier qui lui permet de consulter le monde et surtout de rater la marche de l'autocar qu'il ne voit plus tant son esprit est absorbé. Le voilà "pressé " devant tant d'évènements qu'il découvre dans son portable et qui font de lui un escargot coupable et désemparé. Il est invité à courir mais il ne pourra jamais être totalement satisfait car il est dans le siècle du désarroi organisé qui le pose en victime consentante et désabusée. Il voit des guerres, des famines, des crimes, des pauvres, des riches, de ruineuses foutaises, des femmes et des hommes nus sensés lui montrer l'amour, entend des chansons qui vont le marteler toute la journée avant de côtoyer, en aveugle,la société composée d'autres personnes comme lui. L'homme a inventé le désarroi. Il lui faudra des torrents de larmes pour noyer ce soi-disant progrès. Mais aura-t-il le temps de pleurer, les larmes n'étant réservées qu'à des frères lointains désireux, eux-aussi, de rater la marche qui les attire tant.
Pensée du jour, 30/09/2018
Dans le fond de mon jardin, de Liliane Magotte
Souffle léger, de Martine Rouhart
Au petit matin
à l'heure encore bleue
je m'en vais
écouter le ciel
un ou deux cris
qui zigzaguent
les larmes jaunes
des grands arbres
le souffle léger
du vide
les vies qui s'éveillent
se propagent
se répètent
de maison en maison
d'arbre en arbre
de fleur en fleur
Au petit matin
à l'heure encore bleue
je m'en vais
écouter le ciel
un ou deux cris
qui zigzaguent
les larmes jaunes
des grands arbres
le souffle léger
du vide
les vies qui s'éveillent
se propagent
se répètent
de maison en maison
d'arbre en arbre
de fleur en fleur
Martine Rouhart
Espace Art Gallery vous présente son sommaire :
1.4 Actuellement à EAG
Exposition de septembre :
Le vernissage
aura lieu le jeudi 04 octobre 2018 de 18h 30 à 21h 30
Lien de l’expo sur mon site page « Expositions » pour les noms et affiches :
Le VERNISSAGE a lieu le 04/10 de 18h 30 à 21h 30 et l’exposition du mercredi au samedi inclus de 11h 30 à 18h 30. Et sur rendez-vous le dimanche.
Le FINISSAGE les 27 & 28 octobre 2018 de 11h 30 à 18h 30.
2.4 Prochainement à EAG
Exposition d’octobre:
Le vernissage
aura lieu le vendredi 02 novembre 2018 de 18h 30 à 21h 30
Lien de l’expo sur mon site page « Expositions » pour les noms et affiches :
Le VERNISSAGE a lieu le 02/11 de 18h 30 à 21h 30 et l’exposition du mercredi au samedi inclus de 11h 30 à 18h 30. Et sur rendez-vous le dimanche.
Le FINISSAGE le 24 & 25 novembre 2018 de 11h 30 à 18h 30.
3.4 Informations diverses :
Adresse, photos, nouvelles, projets, liens, …
Espace Art Gallery rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles. Ouvert du mercredi au samedi de 11h 30 à 18h 30. Et le dimanche sur rendez-vous. GSM : 00 32 (0)497 577 120
Événements à venir :
Le vernissage d’octobre sera le jeudi 4 octobre de 18h 30 à 21h 30.
La quatorzième rencontre littéraire de Bruxelles est le mardi 23 octobre de 19h 00 à 21h 30. Les réservations sont à communiquer via le mail de la galerie : eag.gallery@gmail.com Nouvelle installation : micros, ampli et baffles.
Le vernissage de novembre sera exceptionnellement le vendredi 02 novembre de 18h 30 à 21h 30.
La quinzième rencontre littéraire sera le mardi 27 novembre de 19h à 21h 30.
La collection des œuvres disponibles à la vente en septembre, novembre et décembre.
Lire d’autres actualités sur la galerie sur mon site Internet
http://www.espaceartgallery.eu/
4.4 Bruxelles culture
Au plaisir de vous revoir nombreux dans mon nouvel espace d’exposition…
Si vous ne souhaitez plus recevoir mes informations, sachez que vous pouvez vous désinscrire à tout moment en envoyant un simple e-mail à eag.gallery@gmail.com
Jerry Delfosse
Galeriste
Créateur et propriétaire de l’Espace Art Gallery
& Les Éditions d’Art EAG
GSM: 00.32.497. 577.120
eag.gallery@gmail.com
http://www.espaceartgallery.eu/
https://www.facebook.com/www.espaceartgallery.eu/
Viens
dit le silence
abandonne-toi
au creux de mes bras
Viens
dit la lenteur
marche au rythme
de mes pas
Viens
dit l’oiseau
offre-toi
un peu de légèreté
ne prête pas attention
aux larmes
des nuages
Martine Rouhart
Ces chroniques des rencontres littéraires de Bruxelles sont consultables ici
https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blog/list?tag=chronique
Genre ...GOOGLE déjanté
Un monde qui grince, un monde qui pleure et qui rit. Spectacle de déraison et de dérision, iconoclaste et subversif, artistique en diable, le diable aux corps. Radiguet se retourne dans sa tombe ! Pourtant on est loin du Bal du comte d’Orgel !
Le spectacle est sur scène avec les cocardiers moqueurs et dans le public prêt au carnage : image de notre K.O. contemporain désordonné, mais en toute musicalité car les orchestrations et les voix sont magnifiques, même quand elles grincent à dessein, même quand elles se bloquent dans les impasses de la souricière ou qu’elles trébuchent, soudain rendues au néant, because...The show must go on !
"Parlez-vous franglais ?" de M. Etiemble date de 1964... "Astérix chez les Bretons" fut publié à 900 000 exemplaires en août 1966, voici aujourd’hui "Les Franglaises". On n’a pas fini de fêter le cinquantenaire des trente glorieuses ! Ils sont à Louvain-La-Neuve pour un 27 septembre en folie. L’occasion est trop belle pour stigmatiser la vacuité immense des plus beaux tubes planétaires qui ont fait les riches heures de la pop Music depuis plus d’un demi siècle ! Juste pour savoir ce que l'on, chante vraiment sous la douche...
On remonte les Golden sixties, on va jusqu’à l’Hotel California en passant par New York, New York et on vous livre le mode d’emploi. Emballé, c’est pesé. Avec son pesant d’anachronismes, autre ressort comique éprouvé par le temps, ses mimes et ses tribulations clownesques. Mais surtout, vivent les éclats de rires générés par la traduction littérale de Sky my husband, Ciel mon mari ! Et vas-y donc, à la va comme je te pousse, que ça rigole ! Comme avec les traductions made in GOOGLE ! Et la morale de l’histoire, c’est qu’on aime encore plus le multilinguisme! Vive Babel et les bonnes gens qui sont dedans!
Projos sur la vie d’artiste: on galère mais on s’amuse et le maître de cérémonies a bien du mal à gérer l’équipage toujours à deux doigts de la mutinerie! Il a sous la main des Spicegirls impertinentes et une brochette de crooners complètement sauvages pire que des wild cats. Seul son amour pour Philip le tient debout dans un spectacle où tout s’écroule y compris le décor, où tout explose, y compris le public, lui c’est de rire. Habillage : Claire Djemah, géniale!
Running time : "Depuis 2011, ils sillonnent les scènes françaises...". Le spectacle est porté par des comédiens amateurs finalement devenu professionnels grâce à ce spectacle ultra vivant et créatif. "Nous avions commencé à jouer dans la rue, pour atterrir à Bobino en passant par l’Olympia et bien d’autres salles." Et ils ont ramassé le Molière du Musical en 2015. Entendez : théâtre de comédie musicale!
Courez-y ! Ready, Steady, Run ! "NO ! I regret nothing !" Edith Piaf.
Dans la programmation de l'Atelier Théâtre Jean Vilar, Aula Magna Louvain-la-Neuve
- Accueil français
- 26 au 29 septembre 2018
- Aula Magna
- Durée : 1h40
Mise en scène Quentin Bouissou
Direction musicale Philippe Lenoble
Avec Saliha Bala, Benjamin Carboni, Yoni Dahan, Fabien Derrien, William Garreau, Stéphane Grioche, Marsu Lacroix, Philippe Lenoble, Roxane Terramorsi, Daphnée Papineau, Romain Piquet, Laurent Taieb
25 septembre 2018: une nouvelle fois, les Rencontres Littéraires de Bruxelles orchestrées par Robert Paul et animées par Gérard Adam tiennent leurs promesses, l'intérêt et la convivialité au rendez-vous des échanges, quelques confidences à la clé et Radio Air Libre sur le pont, micros et prise de son de précision pour l'enregistrement de ces Rencontres vitrine de l'édition belge. Rappelons au passage que Radio Air Libre est une radio associative d'expression et d'éducation permanente subsidiée par la Fédération Wallonie-Bruxelles, mettant en valeur nos Lettres. Bonheur.
Thématique de ce soir: "Des nouvelles de nos anciens profs", les auteurs conviés: Françoise Houdart, Michel Ducobu et Michel Voiturier. F.Houdart avec "Dieu le potier et quelques autres", un recueil de nouvelles aux tonalités variées. Nous voltigeons ici du sombre au clair, de la joie à la peine, de l'enfance au grand âge, souvenirs au menu, du fantastique on ne peut plus quotidien en filigranes, parfois même davantage. M.Ducobu avec "Un Belge au bout de la plage", également un recueil; y règne la profondeur, les destinées diversifiées: un professeur se donne la mort pour s'être ridiculisé devant ses élèves, une femme victime d'abus sexuel provoque des collisions, un piéton impénitent part en guerre contre l'incivisme des automobilistes,... M.Voiturier avec "L'Escaut de-ci, de l'eau", à nouveau un recueil de nouvelles sous différents tons, au fantastique diffus et le mystère à nos portes, dans des lieux avoisinant l'Escaut. Le présent malmené par l'économique, un passé qui resurgit dans un futur contraignant, sensibilité et émotions en chemin.
D'entrée de jeu, Gérard Adam, spirituel et le propos aisé, nous prévient que nous sommes en présence d'écrivains chevronnés à l'écriture maîtrisée et de haut vol. Pourquoi se sont-ils lancés dans l'écriture de nouvelles, genre littéraire véritable condensé notamment de psychologie trouvant son origine au Moyen-Âge et nous présentant des récits ou histoires relativement courtes? Françoise Houdart nous confie que pour elle c'est écrire autrement. C'est tel un éveil ou réveil, l'attention à maîtriser son sujet étant ici plus accrue que pour l'écriture d'un roman où parfois l'on disserte ou diverge, cela dépend bien sûr des auteurs, du cheminement de leurs pensées. Ses recueils, elle ne les écrit point en un seul jet. Michel Ducobu lui nous avoue que des raisons d'ordre pratique le guident, la genèse d'un roman nécessitant plus de temps, et notre auteur aime saisir au passage les événements de sa vie dignes d'être relatés ou susceptibles d'être à l'origine d'une histoire véritablement prenante. Michel Voiturier évoque lui aussi cette question du temps, également son envie à "ne pas raconter trop long"!
Tous profs - qui le sont ou l'ont été -, nos trois auteurs sont invités par notre animateur bien-aimé à s'exprimer sur leurs ouvrages, donc sur eux-mêmes, l'émotion - mot-clé de cette chronique - jamais loin. Droit, convivial, Michel Voiturier se caractérise par "le décalage" et sa qualité d'écriture, son recueil descendant l'Escaut au fil des nouvelles, un grain de sable en chemin enrayant soudain la mécanique, la sensualité point en reste avec son récit "Sens unique", une touche de fantastique - autre mot-clé de cette chronique - ponctuant son oeuvre, les extraits choisis en lecture nous dévoilant aussi un bel humour. Sourires et rires. Avec sensibilité, Françoise Houdart nous livre ses mots-clés à elle: vieillesse et mémoire, des gens et du terroir, passion en demi-teinte, une gamme d'émotions comparable aux nuances de l'arc-en-ciel, au passage également des souvenirs tels que l'évocation de son grand-père, le fantastique - encore lui - dans l' apparemment ordinaire présent. Subitement, un edelweiss nous est raconté... Souriant, Michel Ducobu nous parle de la vie suite d'accidents heureux et malheureux, des profs en scène dans son recueil mais qui se suicident, l'inattendu, les contingences, l'adaptation au coeur de son ouvrage, ses nouvelles la plupart philosophiques nous menant à prendre conscience qu'il faut toujours s'attendre à tout, la jubilation n'étant point absente avec son histoire de chiens entre autre. Attention et sourires.
Les lectures qui ont suivi? Contrastées etjoliment applaudies, la soirée se concluant par un drink chaleureux en rouge ou blanc. Au choix. Une réussite? Une fois de plus!
épisode 1 : Harmonie du soir - Charles Baudelaire
Charles BAUDELAIRE (1821-1867) Les Fleurs du Mal Harmonie du soir
Voici venir les temps où vibrant sur sa tige Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ; Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ; Valse mélancolique et langoureux vertige ! Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ; Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ; Valse mélancolique et langoureux vertige ! Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir. Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige, Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir ! Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ; Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige. Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir, Du passé lumineux recueille tout vestige ! Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige... Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir ! Lecture et analyse : Tina Noiret
A suivre
https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blog/list?tag=chronique
Un long-métrage "hybride" où la réalité de conférences, d'actions écologiques, se mêle avec la fiction qui se déroule devant nous...
Une forme nouvelle qui donne plus de présence au réel...
Voici la première bande-annonce qui porte plus sur la fiction :
M.S.
L'enfant bulle
Nerveux déambule
Il est né funambule
Et craint l'humain plus que le crépuscule
C'est un enfant de la lune
Ou dans la lune...
Les câlins il craint
Ce n'est pas pour autant qu'il est crétin
L'enfant dans sa bulle
Nous dérange
Son monde étrange
Nous fait peur
A tort
Il n'est pas retors
Il est diffférent et alors?
Moi j'aime les enfants bulles
Les enfants funambules
Pouvoir entrer dans leur monde est un challenge
Un long chemin de traverse
L'enfant bulle a grandit
Mais pas sa bulle
Il restera le même à l'infini
Un fameux défi...
N'avons nous pas tous nos bulles
Nos moments "autistiques"
Parfois cette bulle est tragique
Parfois comique
Parfois maginifique...
A tous les enfants "bulles"
"Le Symbolisme Perspectiviste". Composition, extraits des tableaux: "Jugement" - 'La Divine Référence est en sa Protection un Soutien mutuel', "Le Mage" - 'La Volonté Divine s'extériorise volontairement', "Tempérance" - 'La Porte à l'Observance Vitale est ouverte à l'individualité en sa Personnalisation', "Le Soleil" - 'La luminosité illumine les yeux de lumière', collection "Les Arcanes Majeurs du Tarot", réservée à des expositions culturelles, sans vente, depuis 1981.
Après notre brûlant été 2018, c’est une saison fantastique qui s’ouvre à Liège avec Il Trovatore de Verdi, et voilà un incendie qui se déclare! Alerta ! Alerta ! Du coup de foudre, au brasier des passions, aux tourments du bûcher, aux glaives incandescents sous l’enclume, à cette croix monumentale du Christ rongée aux quatre bouts par les flammes, au feu de camp des gitans, à l’incandescence des voix…
S'inspirant du roman gothique romantique de Gutiérrez, Verdi offre des rôles solistes superbement caractérisés qui sont interprétés avec fougue par un casting irréprochable. Voici une sublime installation de tragique sans jamais rien de statique, des voix off oniriques du choeur et de certains solistes, des chants rutilants et visionnaires... Verdi fait jaillir la musique enflammée des passions dont nous voyons l’embrasement se propager inexorablement comme un feu de forêt jusqu’à l’apocalypse finale et ses paroles de damnation. Les solistes, le choeur et son choriphée très proche du théâtre antique sont portés en parfait équilibre avec un orchestre où ils se partagent crépitements, jaillissements, sublimations, éclats, fureurs, explosions et contribuent à accentuer les cascades de pressentiments, les sanglots de douleur et d’amour, les tourments de la jalousie, de l’envie, et de la vengeance. Le châtiment pour tous. L’œil de la vengeance est immense comme celui de Caïn dans la tombe.
L’action se déroule dans la Saragosse du XVème siècle. Le comte de Luna est éconduit par la dame d’honneur de la princesse de Navarre, Leonora dont il est éperdument amoureux. Lenora, une divine Yolanda Auyanet a eu le coup de foudre pour le vaillant Manrico, mais aveuglée par l’amour, elle se trompe de galant... Azucena, la mère de Manrico, est une gitane obsédée par l’image de sa mère envoyée au bûcher pour sorcellerie et qui sur le chemin de son supplice lui a fait jurer de la venger. Manrico décide de fuir avec Leonora mais défie Luna qui veut le tuer et envoyer sa mère au bûcher elle aussi. Les voilà emprisonnés. Manrico en arrive à maudire Leonora dont il croit qu’elle s’est donnée au Comte pour le sauver. Mais celle-ci bien sûr a avalé du poison et ne sera jamais l’épouse de Luna. De rage, celui-ci ordonne l’exécution par les flammes de Manrico tandis qu’Azucena lui explique qu’il vient de tuer son propre frère puisque Maurico a été adopté suite à un malencontreux échange d’enfants sur le bûcher. L’opéra s’achève sur la vengeance d’Azucena qui a enfin vengé la mort de sa mère… Stefano Virioli signe la mise en scène, Franco Marri est aux lumières: scènes de genre embrasées et flaques de lumière dans les scènes intimes.
Cet opéra, un monument de séduction musicale, dirigé par Daniel Oren aura subjugué une salle, elle aussi enflammée. Comment ne pas être consumé de plaisir devant la beauté vocale périlleuse des différents interprètes, tous animés d’une gigantesque flamme intérieure, d’une force et d’une énergie impressionnantes. La complexité musicale de la partition, sa finesse et ses paroxysmes sont rendus à la perfection par l’illustre Daniel Oren, figure légendaire du monde musical régulièrement invité dans les lieux les plus prestigieux de notre planète. On est certes reconnaissant au directeur de L'Opéra de Liège Stefano Mazzonis di Pralafera d’avoir pu le convier sur la scène liégeoise. Scrupuleusement attentif aux possibilités vocales de chacun, il maintient une balance parfaite entre les chanteurs et l’orchestre, offre des litières de pizzicati quasi inaudibles pour accueillir les émotions les plus délicates lors des moments de grâce. Chaque phrasé et chaque nuance sont presque palpables. Quelle douceur infinie dans cette scène avec Violetta Urmana en Azucena, « mère » passionnée de Manrico-Il Tovatore et figure prophétique, qui, dévastée par la douleur, clouée au sol, presque morte, émet un chant en duo avec Leonora que l’on sent émerger de façon quasi imperceptible, sans que personne ne puisse dire quand cela a commencé.
L’œuvre, un monument d’imbroglio romantique et d’invraisemblances, prend le public au cœur de l’irrationnel et de l’émotionnel, là où siègent les pires pulsions humaines, un lieu sombre où prospèrent les superstitions, l’on met à mort les sorcières, où fleurit la rivalité, la haine, où règnent l’orgueil, la jalousie et la soif du pouvoir et finit par conduire inexorablement vers l’enfer.
O terque qua terque… voici l’inévitable triangle évoqué par le choix du décor qui évoque une sorte de pyramide monumentale au pied de laquelle coule le sang des sacrifices humains et rappelle la forme préférée des bûchers. Elle est constituée de deux volées d’escaliers sur lesquels fourmille la sombre dramaturgie espagnole et les gitans.
Le triangle évoque le personnage central, Il Trovatore, un légendaire Fabio Sartori qui est à la fois le rival amoureux du Comte de la Luna, son ennemi guerrier, et l’enfant volé qui s’avère être son frère perdu... Hélas, les retrouvailles sont sanglantes, et frappées par un destin aveugle et destructeur qui indique que la vengeance n’a pas de fin dans la lutte subconsciente entre frères…
Cette pyramide souligne bien sûr aussi le triangle infernal dans lequel évolue le mysticisme de l’amour indéfectible de l’ardente Leonora et son formidable trouvère, Fabio Sartori, un monstre de la scène, face à Mario Cassi dans le rôle du Comte de la Luna, qui nous offre une remarquable performance de la passion virile et dévorante. Tous trois jouent à fond l’intensité dramatique, jusqu’aux limites de l’insoutenable violence des sentiments.
La pyramide est aussi couronnée par trois pics d’actes manqués, qui stigmatise l’aveuglement des passions humaines et souligne une criante symbolique émotionnelle chez ces personnages. Leonora, dans la scène du balcon dans son duo plein de fraîcheur avec Inès (Julie Bailly) rêve à son idylle, mais se trompe fâcheusement d’amoureux! Ensuite, la sorcière se trompe d’enfant et jette le sien dans le brasier, et finalement, le frère finit par tuer par erreur, son propre frère. Et c’est la musique somptueuse de Verdi sculptée dans une infinité de clairs-obscurs qui soutient ces différents édifices de façon grandiose. C’est ainsi que le public, conquis par cette production fantastique entre mélodrame, onirisme et symbolisme, offrira de longues flambées d’ovations et d’applaudissements pour saluer le succès de ce spectacle monumental servi par des artistes flamboyants.
Streaming
SAMEDI 22 SEPT. 2018 à 20h30 sur Culturebox.
Dans mon vaisseau, Drakkar nacré, de tout les ports
Il ne m'est point nécessaire de gouvernail,
Les plages me sont d'infinis aéroports
D'où j'émerge ou me pose sans nul attirail.
Je n'ai nul besoin sous d'éternels cieux bleus
De laines chaudes, de chapeaux en ombrage,
Un simple voile sur mon corps nu vaporeux
Me dissimule au monde des yeux volages.
Il me suffit de m'élever profondément ;
Cette pose que vous voyez mains ouvertes
A cueillir l'éternité d'un fuyant moment
N'est qu'un mirage sur une plage déserte.
Je regarde la mer
marcher vers moi
comme je regarde
le temps passer
Je lui crie
d’attendre
de suspendre son pas
mais ma voix se brise
contre les vagues
Un peu de moi
est emporté
un peu de moi
renaît à marée basse
Martine Rouhart
Chers amis du brusseleir sous toutes ses formes !
Vous m'avez fait le grand plaisir de vous intéresser à mes travaux dialectologiques, soit en suivant mes conférences, soit en achetant un de mes livres.
Aujourd'hui, j'ai le privilège de pouvoir vous annoncer que mon essai "Schieven Architek !" a été honoré du Prix de Philologie 2018 de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Bien cordialement,
Jean-Jacques De Gheyndt
De : DASSARGUES Alix [mailto:Alix.DASSARGUES@cfwb.be] Objet : Prix de Philologie 2018
Cher Monsieur De Gheyndt,
J’ai l’honneur de vous annoncer que suite aux délibérations du jury et à l’approbation du Conseil, vous êtes lauréat du prix de Philologie 2018 […] pour couronner votre travail intitulé « Schieven Architek ! ». Le jury a apprécié votre travail de vulgarisation permettant d’apprendre beaucoup de choses sur les différents parlers bruxellois tout en adoptant un ton léger très agréable à lire.
Alix Dassargues
Service des Langues Régionales Endogènes
Service général des Lettres et du Livre
Administration de la Culture
Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles