Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

L'invention du désarroi

De toutes les inventions destinées au progrès, l'homme a inventé le désarroi. Comme s'il avait en lui profondément enracinée la propension naturelle à la bougeotte ! Dès qu'il a l'âge de marcher il demande déjà à courir. Il n'a pas le temps de prendre tranquillement son petit-déjeuner car le bus n'attend pas. Forcément le lever est difficile car il n'a pas récupéré de la veille. Très tôt il a entre les mains un boîtier qui lui permet de consulter le monde et surtout de rater la marche de l'autocar qu'il ne voit plus tant son esprit est absorbé. Le voilà "pressé " devant tant d'évènements qu'il découvre dans son portable et qui font de lui un escargot coupable et désemparé. Il est invité à courir mais il ne pourra jamais être totalement satisfait car il est dans le siècle du désarroi organisé qui le pose en victime consentante et désabusée. Il voit des guerres, des famines, des crimes, des pauvres, des riches, de ruineuses foutaises, des femmes et des hommes nus sensés lui montrer l'amour, entend des chansons qui vont le marteler toute la journée avant de côtoyer, en aveugle,la société composée d'autres personnes comme lui. L'homme a inventé le désarroi. Il lui faudra des torrents de larmes pour noyer ce soi-disant progrès. Mais aura-t-il le temps de pleurer, les larmes n'étant réservées qu'à des frères lointains désireux, eux-aussi, de rater la marche qui les attire tant.

Pensée du jour, 30/09/2018 

Envoyez-moi un e-mail lorsque des commentaires sont laissés –

Vous devez être membre de Arts et Lettres pour ajouter des commentaires !

Join Arts et Lettres

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles