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poésie (192)

L E S G E A N T S

 

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(Huile, C. Hardenne)

 

 

Aux grands arbres d'ici on enlève le droit

De devenir jamais les géants de la terre

Qui protégeaient jadis les destins délétères

Des humains qui vivaient comme nous à l'étroit

 

 

Massacrés dépeuplés à jamais tous les bois

La forêt pétrifiée en sinistre ossuaire

Géants silencieux grands arbres solitaires

Tous gisant à jamais sous l'ombre de la croix

 

 

Une lune de mort sur ce désastre passe

La clairière sans fin le désert sec de roc

J'y errerai au son des fers tranchant d'estoc

 

 

La terre n'est plus verte elle meurt se crevasse

Forêt de Broceliande où les dieux se sont tus

Leur sang souille le sol Le ciel s'y est pendu

 

("Poussière d'âme", éd. Chloé des Lys, 2009)

 

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LA BELLE ATTENTIVE

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Elle toujours elle partout elle sans cesse

Du plus amer des nuits de longue solitude

Du plus profond des jours de lente quiétude

Elle - L'âme du temps n'est plus longue paresse

 

 

Elle brasier de feu et clarté de tendresse

Elle - Les jours qui vont à l'envers d'habitude

Ont retrouvé leur sens profond leur rectitude

Par elle tourbillon de fleurs que l'aube presse

 

 

Et pensivement lente et belle de patience

Elle lime pour toi les barreaux de la cage

Où t'enferma l'enfer des intimes absences

 

 

Toujours elle sera dans tes villes hâtives

Que tu traverseras sans luxe et sans bagage

La calme silhouette et la belle attentive

 

 

("Poussière d'âme", éd. Chloé des Lys, 2009)

 

 

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N O C T U R N E

 

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La lune sur la plaine étendait ses longs voiles

A chaque onde qu'imprime une ornière au chemin

Se coulait l'ombre douce Un très léger venin

S'accroupissait dans les buissons et dans leurs moëlles

Faisait couler de lents poisons sans lendemains

En longs sourcils branlaient les aqueducs romains

Claire traînée de nacre au milieu des étoiles

 

 

Les rives s'affaissaient en lents coteaux très pâles

Un fleuve bien trop calme agonisait obscur

Une source apaisait ses lévriers d'azur

De grands saules pleuraient La nuit était fatale

Les branches des grands arbres écoutaient le ciel pur

En son silence épais En brefs claquements durs

Craquaient les griffes des profondeurs végétales

 

 

L'été venait mourir au seuil noir de l'automne

De hauts châteaux rêvaient sur leurs pics rocailleux

En stalagmites froids les donjons bisaïeux

Laissaient couler l'or blanc de leurs tuiles atones

Les feuilles lentement  allaient au fil des cieux

Moi noyé dans l'or blanc je plongeais mes deux yeux

Dans tes deux yeux de braise où le ciel s'abandonne

 

 

Qu'il faisait bon rêver tous les deux sur la mousse

Ma chair contre ta chair bercés par l'infini

Sous la voûte des branches enduites d'un vernis

De fils de lune blanche Ah! ta douce frimousse

L'été pouvait mourir tes yeux avaient uni

Cette nuit pour moi seul la chaleur des midis

L'or des épis et la fraîcheur des jeunes pousses

 

 

 

T'en souvient-il ô toi de ces étreintes lentes

Qui alors écrasaient nos corps blonds tout en feu

Sur un brasier d'amour? T'en souvient-il ce voeu

Que tu balbutias aux étoiles filantes

C'était ce temps où deux rimait avec heureux

Et comme pour bénir nos baisers d'amoureux

Vint se poser sur nous une feuille tremblante

 

 

L'aqueduc écroulé dans la vallée verte

Me parle encor de toi et quand siffle le vent

Je pense à l'or soyeux de tes cheveux mouvants

Hélas tu n'es plus là et les pentes désertes

Ont beau dire ton nom aux oiseaux du levant

Jamais je n'entendrai ta voix dorénavant

Tant que je chercherai encor ta découverte

 

 

(inédit)

 

 

 

 

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administrateur théâtres

Et voici la lauréate du prix première 2012:

Elle vient d'obtenir pour son  premier roman "Léna" le prix Première de la RTBF décerné ce premier mars à la foire du livre de Bruxelles.

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 Virginie Deloffre  est médecin à Paris... à mi temps, car elle écrit depuis un long moment et voici son premier roman.  Fascinée depuis l’enfance par la Russie, elle signe  un livre magnifique à l'écriture sensitive. La toile de fond est  toute l’épopée soviétique depuis les années 20 jusqu’à  l’effondrement de l’URSS à la fin des années 80.  Une débâcle spectaculaire qui ressemble à celle du fleuve Léna lorsqu’il sort de sa rêverie hivernale et cause des conséquences catastrophiques quand craquent tous les barrages de glace.

La Léna dont la romancière retrace le parcours est une enfant rêveuse, traumatisée par la mort de ses parents disparus dans un trou de glace en Sibérie, recueillie par un vieux couple sans enfant, Dimitri, un scientifique exilé en Sibérie et Varvara une bonne vieille paysanne pragmatique au franc parler, fière de son communisme. Hélas sa chaleur humaine peine fort à dégeler l'enfant mystérieuse et secrète.

Léna les quitte pour épouser Vassili, un ardent pilote de chasse de l’Armée rouge, et se retrouve seule dans un nouvel environnement urbain. A quel malheur doit-elle se préparer ?  Sa vie intérieure est marquée par  la rêverie et l’attente perpétuelle des retours de mission de Vassia. Son immobilité lui suffit pour capter la permanence.   Elle se complait dans l’inaction comme si bouger dans sa chrysalide allait tout faire basculer. A chaque départ et chaque retour de son mari elle écrit  de longues missives nostalgiques à son oncle et sa tante restés dans le Grand Nord et se souvient : "La terre et la mer se confondent, uniformément blanches et plates l'une et l'autre, sans ligne de fracture visible. L’œil porte si loin dans cette blancheur, qu'on croit percevoir la courbure de la terre à l'horizon. A ce point d'immensité l'espace devenait une stature, imprégnant chacun des êtres qui l'habitent, une irréductible liberté intérieure qui fait les hommes bien nés, les Hommes Véritables, ainsi que ces peuples, les Nénètses,  se désignent eux-mêmes."  Elle se sent comme les paysages de sa tribu d’origine: sans limites, à la fois changeants et immuables, aussi désertiques.

 La langue poétique dévoile peu à peu tous les replis de son âme vagabonde. Elle a aussi la distance pour décrire avec humour son nouvel environnement : "C'est la fameuse Laideur Soviétique, inimitable, minutieusement programmée par le plan, torchonnée cahin-caha dans l'ivrognerie générale, d'une tristesse inusable. Un mélange d'indifférence obstinée, de carrelages mal lavés, de façades monotones aux couleurs uniques -gris-bleu, gris-vert, gris-jaune-, témoins d'un probable oukase secret ordonnant le grisaillement égalitaire de toutes les résines destinées à la construction du socialisme avancé. Un genre de laideur qu'on ne trouve que chez nous, que l'Ouest n'égalera jamais, malgré les efforts qu'il déploie à la périphérie de ses villes. "  
 

Soudain, rien ne sera plus jamais le même. « Elle est tombée sur moi, la menace que je sentais rôder. »  Lorsque Vassia  est sélectionné pour faire partie de mission de la station Mir, Lena, fille de l’immuable perd ses repères: la routine de son attente des retours-surprise du mari qui faisait  tout son bonheur  tranquille et solitaire explose et fait  place aux incertitudes et au questionnement. Son monde solitaire est fracassé.
Elle est forcée au commerce avec autrui, confrontée par la réalité. Et de se demander ce que  vont donc chercher les hommes dans l'espace. Quelle est cette force qui les lance vers l'inaccessible?  Qu’ont-ils contemplé ces cosmonautes,  face à face avec l'univers? Pourquoi ceux qui en reviennent ont-ils tous le même vide au fond des yeux ?  « Je ne sais pas pourquoi les hommes veulent aller plus loin. Mais ils l'ont toujours fait, ils ont toujours marché droit devant eux. Ils se sont heurtés à des déserts, puis à des montagnes, et ils les ont franchis. Ils sont arrivés à la mer et cet obstacle leur a pris des siècles. Mais ils ont appris à construire des bateaux et ils sont partis sur la mer au milieu des tempêtes, droit devant vers l'inconnu. Vers l'inconnu terrifiant toujours. Chaque étape de leur progression était jonchée de cadavres et pourtant ils ont continué jusqu'à couvrir la surface de la terre, et maintenant la terre ne leur suffit plus. Ils sont ensorcelés par les lointains. C'est une force en eux, sans doute semblable à celle qui habite les oies sauvages au printemps. L'étendue les attire, elle les appelle. Et ils se mettent en marche. »

Le roman est construit avec  le soin d’une lente distillation de l’art de dire,  sans en dire trop, par petites touches successives, pour fabriquer des images inoubliables. Le plaisir de la lecture est total tant la langue soutient l’imaginaire, fait éclore l’émotion, et ouvre nos yeux sur la sensibilité de l’âme  russe. Elle insiste sur  le désir permanent  de conquête  de l’homme. Elle capte les différences ahurissantes entre l’homme et la femme dans les deux couples… qui malgré tout s’entendent.   Le personnage de Léna est tout émotion: fine, pudique et délectable. Tous les  personnages sont riches, la narration de l’histoire soviétique prend des allures de conte. Le lecteur de l’OUEST se sent transporté dans un monde inconnu et surprenant.  L’écriture fluide  et rythmée colle au roman, comme un vêtement mouillé car Léna au fur et à mesure fait fondre la glace qui l’étreint. Tout au long de l’histoire on assiste à une accélération dynamique de l’énergie  et à une authentique mise à flots du vaisseau de la vie. Celle de Léna.

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Le ravissement de l'éclosion.

 

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N E I G E

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Comme un semblant de poésie

Venue du pays des enfants

La neige se pose en rêvant

Et les lignes s'anesthésient

 

 

Je marche et le temps me fait trêve

Et le paysage s'endort

Ma tête est un vol d'oiseaux d'or

Je marche et je rêve je rêve

 

 

La neige luit comme le sable

D'un infini particulier

D'où partent pour se délier

Toutes les choses périssables

 

 

C'est le temps des défuntes roses

Voici un an - T'en souvient-il ? -

Le temps est bougrement subtil

Qui fait se brouiller toutes choses

 

               

 

 

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T R I O M P H A N T E

 

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Superbe et haut perchée

Sur ses talons pointus

De cuir et de vertu

Tout entière harnachée

 

 

Crinière panachée

Et - plutôt bien foutus -

Ses petits seins têtus

Sous la robe lâchée

 

 

Elle dandine leste

Les rondeurs de son cul

Qu'elle veut ambigu

 

 

Et impose d'un geste

A mon coeur sous ma veste

L'âcre loi des vaincus

 

 

("Poussière d'âme", éditions Chloé des Lys, 2009)

 

 

 

 

 

 

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D E B U T S

 

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Je voudrais – me crois-tu ? – enfin si c’est possible

Revenir en arrière au temps de ces amours

Les nôtres au début les pures les sensibles

Ma belle d’aujourd’hui d’hier et de toujours

 

 

Nos débuts coin de table et lumière du jour

Sur ton corps alangui et qui devient la cible

De mes yeux éblouis en quête d’indicible

Par le pinceau tracé en un subtil contour

 

 

La rue aux pavés gris le ciel en carillons

Parcourant de beffroi en clochers l’étendue

La ville aux toits d’ardoise et puis nous qui rions

 

 

Bohême simple - élans - nos âmes éperdues

De ce bonheur nouveau saupoudrant d’or nos yeux

Et ce sentiment vif d’être pareils aux dieux

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administrateur théâtres

12272774482?profile=original« J‘voudrais pas crever avant …d’avoir goûté la saveur de la mort ! »

 

Jérôme Savary nous a présenté hier soir à l’Aula Magna de Louvain-la-Neuve un spectacle de cabaret grand format, réussi, chaleureux, drôle, incisif,  divertissant et enlevé. Aussi un rendez-vous avec l’histoire récente.  Le master of ceremonies fait revivre le Club Saint-Germain-des-prés de la fin des années ’40 et rallume les étoiles comme le conseille si vivement Guillaume  Apollinaire. C’est le personnage touchant de BORIS VIAN qui brillera toute la soirée. Jeune pour l’éternité, il est mort à 39 ans en 1959, des suites d’une fragilité cardiaque bien connue depuis sa plus tendre enfance.

 

Boris, alias Bison Ravi,  est poète, ingénieur, chanteur, trompettiste, et archétype des années 50 et du Paris de la Rive gauche. Il nous offre un univers de jazz, de poésie, de provocations,  d’insolence irrévérencieuse. Avec son complice, Henri Salvador, il fait découvrir le rock’roll aux français… une musique pourtant vieille de 50 ans en Louisiane ! Boris Vian, c’est aussi un engagement politique contre la guerre. « L’uniforme est un avant-projet de cercueil » LA CHANSON DU DÉSERTEUR, chantée par une femme, nous a inondés d’émotion. LE TANGO DES BOUCHERS DE LA VILLETTE nous farcit de répulsion. LA JAVA DES BOMBES ATOMIQUES nous arrache des rires.

 

 

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 Jérôme Savary, ne fait pas seulement revivre le poète tendre et provocateur mais aussi le Che (passage le moins réussi), Elvis Presley (puisque lui aussi est mort dans la fleur de l’âge), Les Frères Jacques (ils s’appelaient tous Jacques) Jean-Paul Partre (comme dans l’Ecume des jours ) et l’auguste Simone de Beauvoir ( Il vaut mieux boire que Beauvoir) , Roland Topor. On se retrouve  33 rue Dauphine, au Tabou avec Magali, chanteuse sensuelle à la cuisse galbée qui nous chante avec brio  «  MOZART AVEC NOUS ». On a rendez-vous avec le coquelicot fané de Mouloudji et « SURABAYA JOHNNY … et moi qui t’aime tant » mené par Nina Savary la fille de Savary ! Bref, il fait revivre tout un monde de noctambules se déchaînant sur des airs de be-bop et un monde  d’empêcheurs de penser en rond.

 

Quand on est tout blasé,
Quand on a tout usé
Le vin, l'amour, les cartes
Quand on a perdu l'vice
Des bisques d'écrevisse
Des rillettes de la Sarthe
Quand la vue d'un strip-tease
Vous fait dire: "Qué Bêtise !
Vont-y trouver aut' chose"
Il reste encore un truc
Qui n'est jamais caduque
Pour voir la vie en rose

Une bonne paire de claques dans la gueule
Un bon coup d'savate dans les fesses
Un marron sur les mandibules
ça vous r'f'ra une deuxième jeunesse
Une bonne paire de claques dans la gueule
Un direct au creux d'l'estomac
Les orteils coincés sous une meules
Un coup d'pompe en plein tagada

 

 Nostalgie du sieur Jérôme, héros d’une époque révolue?  Il y a sur scène aussi, on l’oublie un peu trop,  ce merveilleux orchestre au charme cuivré qui fabrique une magie musicale délicate et envoûtante et ce clown attendrissant : Antonin Morel…12272775865?profile=original

                                                         

 

 

Boris Vian, une trompinette au paradis

De : Jérôme Savary

Avec Nina Savary, Jérôme Savary, Antonin Maurel, Marco Oranje, Sabine Leroc, Les Franciscains Hot Stompers
Direction musicale et piano : Philippe Rosengoltz
Deux soirées de réveillon dans une ambiance de folie créatrice ! 18h30 – 21h

Un spectacle présenté par Atelier Théâtre Actuel en accord avec La Compagnie Jérôme Savary.

Lieu : Aula Magna
Dates : du 28 au 31 décembre 2011
Durée : 1h40
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http://www.atjv.be/

 

 

 

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administrateur théâtres

 

12272774680?profile=originalMy name is Billie Holiday  de et avec Viktor Lazlo

 

« La tristesse est là, désormais inséparable de la chanteuse ; on entend à chaque pause de la voix, dans les plis de la mélodie, un à quoi bon ? lancinant, le pourquoi pas ? d’une inquiétude sourde ; on devine ses yeux fermés sur un pleur intérieur, sa tête un peu penchée de côté, comme tendue vers une autre voix mystérieuse, ses mains enserrant le micro, tremblant imperceptiblement. On entre dans sa mélancolie comme y entrent ses partenaires, respectueux de ce qu’ils sentent en elle de vulnérabilité et de douleur profonde, et lui faisant écho sobrement. Ce n’est pas encore la détresse ; une lassitude plutôt, la volupté du laisser-faire, une sorte de nostalgie envahissante contre laquelle on sait qu’on ne peut rien - que pleurer. Elle chante, car elle a ce don bouleversant, cette capacité à transformer les larmes en notes de musique et à égrener ses sanglots en arpèges. »

Les Chants de l’aube de Lady Day

Danièle Robert

 

Au Public en cette fin d’année 2011, un spectacle de fête et d’émotion, pour les yeux et les oreilles, célèbre une voix légendaire, celle de la  chanteuse américaine Billie Holiday. Malgré une vie traumatisante dès la prime enfance, l’absence du père (Clarence Holiday, 17 ans), la débrouille forcée de la mère (Sadie Fagan, 13ans), des violences répétées tout au long de sa vie et la déchéance dans laquelle elle sombre à cause de l’alcool et les drogues, elle sera une diva fascinante et une figure unique dans l’histoire du jazz. « Ma mère m’a aimée dès qu’elle senti un coup de pied dans son ventre alors qu’elle frottait par terre. » « Ma mère était mon grand amour, c’était mon mac ». A propos de Clarence : « Some day he will come along. I’ll do my best to make him stay ». Question universelle :  Pourquoi les enfants maltraités aiment-ils toujours leurs tortionnaires ? 1936, Billie  a 21 ans : «You go to my head   and you linger like a haunting refrain, And I find you spinning 'round in my brain Like the bubbles in a glass of champagne. » «Though I'm certain that this heart of mine Hasn't a ghost of a chance In this crazy romance You go to my head, you go to my head»

 

  Entourée par quatre musiciens de jazz très attachants et complices, Viktor Laszlo nous offre sa voix troublante, sa démarche de reine, ses postures sensuelles, son mystère pour conter, chanter et incarner la résilience de l’exceptionnelle chanteuse. « Comment est-ce possible d’arriver si loin et de se détruire autant ? ».  Viktor Laszlo use de tout son charme pour adapter les chansons de la diva noire et dialogue  même de temps en temps avec elle grâce à la fée vidéo. Parfois on peut les imaginer en duo, à moins que Viktor Laszlo, perchée sur un tabouret ne refasse en solo la bande son d’un document du siècle dernier. Comme Billie Holiday, sa voix est déchirée et déchirante, le rythme est fait de ce swing si particulier alternant avec une mélancolie profonde et très intime.

Le pianiste égrène des notes perlées, ce sont des perles de sang pour la chanson la plus poignante :  Strange Fruit en hommage aux noirs punis par pendaison. Difficile de retenir ses larmes.  You’ve changed, Don’t explain, Fine and mellow…. Love for sale, Summertime, Georgia … , ces chansons  nous plongent dans l’émotion et le vécu tragique  de l’artiste. Toutes les chansons sont aimablement  traduites en français dans le programme mais tout  le charme est dans la version originale qui remue le cœur et le corps tout entier. On est sous le charme de deux femmes qui se sont rejointes par la poésie et la musique pour traduire la colère, le désespoir et la folie de l’amour. Il n’y a pas de plus beau cadeau pour fêter la fin de 2011 et faire un retour inoubliable sur une des richesses du 20e siècle.

 

 

Southern trees bear a strange fruit
Blood on the leaves and blood at the root
Black body swinging in the Southern breeze
Strange fruit hanging from the poplar trees

Les arbres du Sud portent un étrange fruit,
Du sang sur les feuilles et du sang aux racines,
Un corps noir qui se balance dans la brise du Sud,
Étrange fruit suspendu aux peupliers.

Pastoral scene of the gallant South,
The bulging eyes and the twisted mouth,
Scent of magnolia sweet and fresh,
Then the sudden smell of burning flesh!

Scène pastorale du valeureux Sud,
Les yeux exorbités et la bouche tordue,
Parfum de magnolia doux et frais,
Puis l'odeur soudaine de chair brûlée !

Here is fruit for the crows to pluck,
For the rain to gather, for the wind to suck,
For the sun to rot, for the trees to drop,
Here is a strange and bitter crop.

C'est un fruit que les corbeaux cueillent, 
rassemblé par la pluie, aspiré par le vent,
Pourri par le soleil, laché par les arbres,
C'est là une étrange et amère récolte.
 
 
 
 

Spectacle musical

MY NAME IS BILLIE HOLIDAY

de et avec VIKTOR LAZLO
avec Viktor Lazlo (chant et narration), Michel Bisceglia (piano et direction musicale), Werner Lauscher (contrebasse), Marc Lehan (drums), Nicolas Kummert (saxophones)

DU 13/12/11 AU 07/01/12

Réveillon de Nouvel An au théâtre


Réveillon de Nouvel An au théâtre 

31 décembre 2011,

une soirée chaleureuse pour

les amoureux de théâtre !

 

Commencez votre soirée dans des bulles de champagne,

assistez ensuite, à 21h00, à une représentation de votre choix…

 

Georges Dandin in Afrika d’après Molière

Quand j’avais 5 ans je m’ai tué d’Howard Buten

My name is Billie Holiday  de et avec Viktor Lazlo

 

La place de spectacle et la coupe de champagne au Public pour 35€

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administrateur théâtres

Les Concerts Brodsky (au théâtre du Grand Varia)

Les Concerts Brodsky, texte de Joseph Brodsky, composition piano de Kris Deffoort, dramaturgie et jeu Dirk Roofthooft.

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  Le plateau du Grand Varia est désert à part un piano à queue quelque peu usé, surveillé par la modernité  d’un keyboard blanc immaculé et son monitoring informatique, hautement fidèle. Kris Deffoort, jazzman hautement timide échange une bise de connivence et nombre de verres d’eau avec le lecteur-comédien qui va nous transmettre son interprétation des poèmes de Brodsky.

 

L’eau, source de vie, source d’amour ? Souvenir d’enfant ? Alors qu’un officier accompagnant le retour de guerre de son père avisait  dans leur appartement de 16 Mètres carrés, une  carafe  remplie d’eau avec un clin d’œil interrogateur ou complice. L’enfant ne répondit pas, trop occupé par l’instant présent, l’instant inoubliable de l’avènement de la paix et du retour du père  avec ses trois énormes malles chinoises. Un instantané balayé par 45 ans de vie.

 

« If you were drowning, I’d come to the rescue...” Et voilà, qu’ici ce soir, avec son jazzman s’installe soudain l’accomplissement des gestes de la  connivence. Le voilà  enfin qui répond au clin d’œil  « de l’homme de pique », si longtemps après. Où est le sens ? Est-on toujours décalé ? Pas ce soir, le canevas musical  qui se greffe sur le souffle du comédien a tout de l’improvisation réussie: dans le bon rythme, dans la complicité totale, avec l’intensité de l’émotion voulue. C’est dire que dans les moments de colère et d’épouvante, le timide pianiste qui joue en fermant les yeux, se déchaînera : debout, battant le piano de ses poings fermés, du coude, comme s’il terrassait une bête féroce. Mais au moins la rencontre y est.  

 

Poète russe jusqu'au fond des os et de nationalité américaine suite à son douloureux exil en 1972, Joseph Brodsky est un enfant du renouveau dû au dégel des années après la mort de Staline. Si on se passait ses poèmes sous le manteau en URSS, il n'était pas vraiment connu en Occident. Après la publication de ses poèmes dans les années 1960, il est arrêté et condamné en 1964 à cinq ans de travaux forcés  pour « parasitisme social » et connut les hôpitaux psychiatriques. Emigré aux Etats-Unis, accueilli par W.H.Auden, Brodsky, (prix Nobel en 1987), il avait  l’habitude de déclamer ses poèmes en public. Transparaissait alors toute la nostalgie de la Russie et la tristesse de la séparation avec sa famille qu’il ne revit jamais.


 

Le  désir du comédien Dirk Roofthoot est d’incarner tour à tour le désespoir de l’exil, la puissance de la révolte, la puissance de la mort  qui attend  l’homme inéluctablement, la suprématie du temps qui nous réduit en poussière. «  La poussière est la chair du temps : la chair et le sang… » «  Choses et gens, hurle-t-il, nous entourent et nous déchirent l’œil. Mieux vaut vivre dans le noir. » Il décrit l’automne gluant, la boue, l’hiver, la décomposition, la nature morte. « Il y a des trous dans ma poitrine et le gel s’infiltre… » Contrairement au gens,  «  les choses ne recèlent ni bien ni mal ».

 

 Et l’amour trouve si difficilement l’harmonie et la conjoncture favorable.  « Ensemble nous vivrons sur le rivage derrière une haute digue...écoutant la mer déchaînée». «Notre enfant silencieux, Anna ou Andrei, pour garder l'alphabet russe, regardera sans rien comprendre un  papillon se débattant contre la lampe quand viendra pour lui le temps de repasser la digue dans l'autre sens ». «Etre éphémère, ta vie soyeuse pèse moins que le temps, tu miroites, poudre parmi les fleurs».  

 

Des mots anglais de la  très belle ballade du début,  composée par l’immigrant russe  nous apporte l’apaisement après la  longue colère orgasmique du poète. «Des mots qui ne peuvent être prononcés que par ta voix comme avant… celle de l’amie qui ne ment pas. » La mère ? L’amante ? L’épouse?

«If you were drowning, I’d come to the rescue,
wrap you in my blanket and pour hot tea.
If I were a sheriff, I’d arrest you
and keep you in the cell under lock and key.

If you were a bird, I‘d cut a record
and listen all night long to your high-pitched trill.
If I were a sergeant, you’d be my recruit,
and boy I can assure you you’d love the drill.

If you were Chinese, I’d learn the languages,
burn a lot of incense, wear funny clothes.
If you were a mirror, I’d storm the Ladies,
give you my red lipstick and puff your nose.

If you loved volcanoes, I’d be lava
relentlessly erupting from my hidden source.
And if you were my wife, I’d be your lover
because the church is firmly against divorce. »

LOVE SONG – Joseph Brodsky

 

 

http://www.varia.be/fr/les-spectacles/les-concerts-brodsky0/

Les 7, 8 et 9 décembre 2011 à 20h30

Un spectacle de LOD en coproduction avec le Grand Théâtre de Luxembourg, deSingel (Anvers) et le centre de recherches et de formation musicales de Wallonie (Liège).

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RESCAPE !

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J’ai enfin repris pied sur le continent Femme
Marin seul naufragé jouet des mers pantin
Ma langue ne savait que le sel qui affame
Et j’avais oublié la couleur des matins

Perdu dans les flots noirs sous les soleils de flamme
D’avoir été jeté du vaisseau levantin
Des voiles de la Mort lancé au froid des lames
Moi réprouvé bandit rebelle à tout mutin

Moi qui coulais au fond des abysses, caillou
Lancé par les hasards cruels de la vie brève
Je découvris la nuit étoilée, à genoux

Nuits coulées d’amour verts alluvions du rêve
Marin pâle noyé rejeté sur la grève
De ton corps fleuve blond aux sauvages remous

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administrateur théâtres

Un certain Plume au théâtre du grand Midi à Ixelles

 

Texte d’Henri MICHAUX   avec Raffaele GIULIANI – Amélie SEGERS – Marvin MARIANO – Sarah FIORIDO
Réalisateur Bernard DAMIEN


les 27 – 28 – 29 – 30 septembre et le 1er octobre à 20h30


Avec le(s) personnage(s) énigmatique(s) de PLUME, le clown n'est plus celui dont on rit, mais celui qui rit du rire ! Et ce rire n'est pas sourire, ou rire entendu, ou simple rigolade ironique : il est risée totale ! Le rire est l'adjuvant de cette démarche, son instrument premier, il ouvre les horizons intérieurs, contrecarre les figures sociales. Il est l'exact inverse de l'importance. Il remet les choses en place, ouvre la temporalité. Sa valeur est bien d'ouverture, d'éclosion heureuse...

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La scénographie de Monsieur Plume est un bijou simple et beau, mobile et en arrêt sur images. Les volumes, les objets, les couleurs, les lumières et les textures, tout est étudié comme pour composer des cartes postales à l’infini. Des tableaux qui nagent en plein ciel.

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 Et pourtant les ingrédients sont d’une banalité insensée. Quelques poubelles - avec couvercle - emboîtables, empilables, jetables et de couleurs vives nous mèneront sur les chemins de l’onirisme. Quatre chapeaux boule et un cinquième sur un invisible personnage, quatre nez rouges, quatre parapluies façon Magritte. Des tailleurs pour les deux femmes ravissantes et des complets vestons pour les deux hommes miroirs en guise d’habillement.

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La musique est tour à tour rock, foire, carrousel et peuple.

 

La poésie est dans la gestuelle, dans les mots, dans les yeux et à la bouche de ces quatre comédiens tombés dans la potion magique du verbe et du geste.

 Un théâtre d’émotion et d’abstraction. Surtout se laisser aller à l’humour bourré de surréalisme, l’imaginaire scandé par les cymbales des couvercles.

S’abstraire du monde réel, glisser dans le fantasme et le dessiner comme Prévert dessine la cage et l’oiseau.

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Oser se réfugier dans le sommeil et les songes. Oser imaginer une compagne écrasée par un train meurtrier, une marche  d’équilibriste au plafond, l’achat d’une côtelette invisible dans un restaurant. Oser faire un bouquet de  têtes coupées, faire la cour à une reine, se faire plumer tout en  rendant des services en nature à des femmes assoiffées de plaisir, tuer des voyageurs bulgares, frôler sans cesse l’idée de la mort et se retrouver sain et sauf.

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 C’est grotesque, surprenant, déroutant et sarcastique. Mais le fil rouge, c’est ce Monsieur Plume démultiplié, serviable, qui a toujours peur de froisser l’autre, en butte avec l’autorité froide de la police, ou de l’administration, ou de la justice. C’est un hapax de gentillesse dans le monde hostile qui nous entoure. «… Et il s’endormit »

 

http://www.xltheatredugrandmidi.be/index.php?pid=1

 

 

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Je te prendrai

 

 

A la tombée de ce jour si lourd


je te prendrai, avec passion


et ton soupir sera pour les sourds


comme une supplique sans sons.


L'attente interminable, sublilme attente


qui attise le désir à en mourir,


Oui, l'attente opère son oeuvre charmante.


Ce soir, en toi tu m'entendras jouir.

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administrateur théâtres

La fille dans le bocal à poisson rouge / Girl in the Goldfish Bowl

Et si on gardait le titre en anglais ?

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L’histoire : 1962, crise des missiles de Cuba, une pension de famille dans un petit port de pêche au Canada. Iris, 11 ans, bouddhiste et très imaginative, est fermement convaincue que son poisson rouge Alakermaisse, (c’est là qu’on le lui a acheté) récemment disparu, est revenu sous la forme de l’énigmatique M. Lawrence qui débarque dans la pension alors que la famille est en pleine crise de couple. Le poisson ainsi réincarné aura une mission : réparer les tensions entre Owen et Sylvia, les parents d’Iris, sous le regard narquois de Mlle. Rose, cette mauvaise fée-poison, lubrique, alcoolique et méchante qui travaille à la conserverie. Redonner à leurs parents  désunis le goût de vivre, c’est le  rêve de tous les enfants victimes de mésententes.  Voici la cueillette subtile  des derniers instants d’enfance et d’innocence de la petite Iris. 

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Tout touche: le texte  inédit est de Morris Panych, la  mise en scène de Georges Lini et l'interprétation de  France Bastoen, Marc De Roy, John Dobrynine, Nicolas Ossowski et Wendy Piette.

 

Histoire d’eau : l’eau c’est la vie, l’enfance heureuse. Le bocal est vide. Alakermaisse the goldfish est mort. Le décor est quelque peu lugubre pour une fillette de 11 ans. Des murs de papier peint à larges rayures vert/gris. Des meubles inconfortables. Une table roulante chargées d’alcools et une table à dessin chimérique appartenant au père. Lieu géométrique de ses rêves inaboutis et de sa désolation. Sa femme ne l’aime plus. Trop de parallèles qui ne se rejoignent jamais, des angles pas assez ronds. La petite fille au début esquisse des mouvements de nage joyeuse, avec palmes et tuba dans la family room. L’eau c’est la vie, l’enfance heureuse. Son seul compagnon, Alakermaisse the goldfish  est mort. Elle est prête à le faire se réincarner sous les traits de Lawrence, le mystérieux inconnu. Et quand fera-t-elle le pas, quand sautera-t-elle  hors de la prison-bocal ? En attendant, elle saute et bondit partout avec une joie de vivre communicative, qui pourrait ramasser les morceaux épars du couple si sa mère n’avait pas une incapacité chronique à être heureuse. Si le sort n’avait pas fait du père un rescapé de guerre sans emploi et sans avenir.

 

La magie de cette pièce réside dans  la transformation précoce de l’enfant à la jeune fille, qui se déroule  là juste sous nos yeux, comme mise en bocal. La mise en scène est pleine de  finesse, de poésie et de justesse. La palette des comédiens est convaincante, à part cette méchante fée antithèse du poisson. La jeune Iris est délicieuse de vivacité, d'humour et de jaillissement spontané. "Ma petite est comme l'eau, elle est comme l'eau vive..."dit la chanson.

 

La mort du personnage mystérieux aura ressoudé la famille un instant, mais la vie séparera ceux qui sont incapables d’amour réciproque. La vie est injuste et le bonheur pour un adulte, aux dires de la mère désillusionnée, sèche et froide, c’est se souvenir de l’enfance heureuse. « L’enfance est le moment où l’on est heureux. Et être adulte, c’est repenser à ces moments où l’on était heureux » Pauvre Iris, au nom de fleur aquatique et qui ne rêve que de bulles... devant son bocal vide.

 

http://www.theatredumeridien.be/

 

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Du  Mardi, 20 septembre  2011  Au Samedi, 15 octobre  2011

 

Extrait:

IRIS. -   J'habite dans un pays où il ne se passe jamais rien. Dans une ville où il ne se passe jamais rien. Dans une maison où il ne s'est jamais vraiment rien passé. Jusqu'à aujourd'hui. Octobre. Nous sommes à la veille de mon onzième anniversaire. Il y a du brouillard qui rampe dans la rue. Qui se cache dans les fossés. Qui regarde par les fenêtres. Je suis partie marcher au bord de l'eau. Tenant en équilibre sur ma tête le missel du dimanche, introduction de l'Évêque Sheen, je marche prudemment sur les rochers, posant gracieusement un pied devant l'autre. L'aisance est essentielle dans de telles circonstances. Je m'entraîne à être un des membres de la famille royale. Plus loin, il y a des feux et des pêcheurs d'éperlan qui jettent leurs filets, encore plus loin, les coques métalliques cognent contre l'appontement, mais ici, tout est calme. Je commence la cérémonie. La lune fait une brève apparition. Et je sais qu'il y a des crabes cachés sous les rochers, mais en dehors de ça, je suis seule. Là, sous l'arbousier, je prie pour sa petite âme. Quand on veut que son poisson rouge aille au paradis, on évite de le flanquer aux ouatères en tirant la chasse. C'est pourtant ce que ma mère a fait. Et pourquoi j'enterre ce bâtonnet de poisson pané en son honneur.
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Une bibliographie complète en six parties sur les poètes belges

Devoir de mémoire 1: Les poètes belges (A à C)

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/devoir-de-memoire-1-les-poetes

 

 

Devoir de mémoire 2: Les poètes belges (D à H)

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/devoir-de-memoire-2-les-poetes

 

Devoir de mémoire 3: Les poètes belges (I à L)

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/devoir-de-memoire-3-les-poetes

 

Devoir de mémoire 4: Les poètes belges (M à N )

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/devoir-de-memoire-4-les-poetes

 

Devoir de mémoire 5: Les poètes belges (O à R )

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/devoir-de-memoire-5-les-poetes

 

Devoir de mémoire 6: Les poètes belges (S à W )

https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/devoir-de-memoire-6-les-poetes

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administrateur théâtres

Immer Leiser (théâtre du Parc)

Peut-on survivre par l’orgueil au désastre ? Non, évidemment… (CRÉATION)

 

Immer Leiser

de  Frank PIEROBON


 par Monique Dorsel et Bambina Liberatore
 mise en scène : Bambina Liberatore et Frank Pierobon

 

Récemment au théâtre du Parc il y a eu cette très émouvante lecture-spectacle, une  pièce  écrite spécialement pour Monique Dorsel et Bambina Liberatore auxquelles elle est dédiée.
Le sujet  est une véritable amplification poétique d’un  lied emblématique :  le douloureux et magnifique Immer Leiser de Johannes Brahms, dont Élisabeth Wislowska avait fait sa signature et qu’elle ne peut plus désormais  chanter...

« Je me souviens de vous, de votre voix surtout.  Spasme. Les souvenirs reviennent. »  Nous découvrons  le pourquoi au fil d’une rencontre entre l’ancienne cantatrice et son élève : Anna Weiss. Lentement l’ancienne pédagogue va émerger de son désenchantement.  Elle finit par livrer bribes et fragments cachés au fond de sa mémoire. Fragments amoureux ?

Elisabeth, accusée d’être juive ("mais non, je suis résolument athée !") s’est lâchement défaite de son pianiste juif, espérant un rôle  de prestige dans Parsifal à  Bayreuth dans les années 30. Après le départ du pianiste, elle ne peut plus se repérer à son regard qui lui communiquait l’esprit. Las ! Elle a tout perdu et ne chantera plus jamais Immer leiser.

Elle  vit maintenant en Suisse, ayant perdu sa vérité, pour toujours. On ne peut survivre au désastre, par l’orgueil.

Dérisoires, les prouesses vocales, la technique, la maîtrise. L’important c’est de ne pas perdre son âme.  Il faut se tourner vers le Vrai, le Beau. Larguer tout ce qui vous enchaîne. Et pourtant  Etre Soi comme l’oiseau  innocent qui chante son bonheur  dans le présent, sans  notion du passé ou de l’avenir, est un rêve inaccessible.

Les propos des deux femmes sondent la musique, l’âme humaine, notre conscience profonde, entrelaçant leur vérité pour toucher le Vrai.  C’est émouvant, et beau.

 

« On est exposé par ce chant qui nous traverse et qui vient de si loin… »

« La totalité du corps s’investit, on ne chante bien que de façon prophétique »

« Il n’y a aucune place pour le mensonge, la tromperie… dans le chant des oiseaux ! » 

 « Il faut se rendre transparent à ce qui vient flamber l’âme »

« Renoncer à soi pour qu’advienne le chant le plus beau »

« Il faut chanter des choses vraies »

 

Définitions de l’amour ?

 

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administrateur théâtres

au nom du père! Seuls les non-dupes errent!


THEATRE DE POCHE - A l’occasion de la fête des pères … un scoop !


Le Théâtre de Poche, le Théâtre Royal de Namur et la Charge du Rhinocéros présenteront la

saison prochaine le spectacle : Les Pères.

Dans le cadre de ce spectacle nous avons créé un blog et une page facebook qui permet aux pères

de s’exprimer :


http://lesperes.over-blog.com/

et

http://www.facebook.com/profile.php?id=100002480734647&ref=ts

 


Il leur suffit de publier leurs histoires et anecdotes de pères (une trentaine de lignes maximum)

sur le blog, sur la page facebook ou de nous les faire parvenir via


info@chargedurhinoceros.be

Chaque soir, les comédiens liront anonymement sur scène l’un

de ces textes.

(Renseignements : 02/649.42.40.)

 

Un spectacle de témoignages:


Depuis que nous avons pris, il y a quelques mois, la

décision de créer Les Pères, nombre de ces derniers

nous parlent de leur relation avec leur(s) enfant(s),

nous les racontent à force d'anecdotes. Nous sentons

les pères dévorés par une véritable envie de

rencontrer d'autres pères, de prendre la parole et

d'être entendus... Nous comprenons : nous parlons

finalement peu de nos paternités, ni avec nos enfants,

ni avec nos conjoint(e)s, ni avec nos proches.

Pourtant, parfois, cela nous brûle les lèvres...

 


Julie Annen passe son enfance en France et

en Suisse, avant de s’installer à Bruxelles pour

suivre les cours de mise en scène à l’Insas. Elle se

lance ensuite dans la traduction et l’adaptation et

enfin dans l’écriture originale avec Ceux qui

Courent. (Créé à Lausanne en 2009, joué et primé

lors des rencontres de Huy 2010).

 


Pendant un an, Julie Annen a rencontré des pères du monde entier, de tous âges et de tous

milieux. Jeunes pères et pères tardifs, passionnés ou détachés, sévères, cools, amoureux, coeurs

de pierre ou d’artichaut, bavards ou silencieux, tous ont accepté de se livrer sans faux-semblants.

Des paroles drôles, émouvantes, parfois dures aussi mais d’authentiques voix d’hommes qui ont

vu leur vie changer de perspectives et sont soudain devenus pères. Ce spectacle de témoignages

pourrait bien être le pendant masculin de ces fameux

Monologues Du Vagin, créés au Poche en

2000 avec le succès que l’on sait.


 Texte et mise en scène de Julie Annen, assistée de Athéna Poullos _ Avec Achille Ridolfi, Daniel Marcelin

et Anton Tarradellas - Décor et costumes Anne Sollie, éclairages Xavier Lauwers


Texte Editions Lansman. Aide du Ministère de la Culture/Aide aux projets théâtraux et de WBI.

 

Dates : Du 8 au 26 novembre 2011 à 20h30 au Théâtre de Poche

Le  Théâtre de Poche parraine le Théâtre des Amazoulous (Groupe Taccems) à Kisangani en RDC.


 

transmis par Deashelle

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administrateur théâtres

12272731683?profile=original« LE CIRQUE INVISIBLE » AU THÉÂTRE SAINT-MICHEL  

Les portes sur le rêve s’ouvrent, nous allons rencontrer deux créateurs d’irréel.   À l'inverse du cirque traditionnel  où la prouesse acrobatique, le divertissement et les numéros spectaculaires crèvent l’affiche, ici la recherche d’une esthétique et la poésie se donnent la main pour présenter une vision artistique, vivante et continue d’un couple de   deux vedettes étoiles particulières : Victoria Chaplin et Jean-Baptiste Thierrée. Fille et  beau-fils de Charlie Chaplin.

Voici une œuvre en soi, pas un simple spectacle. Cette réinvention du cirque renoue délibérément avec le théâtre, l’illusion, le drame, la chorégraphie.  Le chapiteau a disparu, tout se passe sur un plateau, après un lever de rideau pour un spectacle frontal. Musique, lumières, costumes, danse,  mimes, paroles – plutôt  rares – (hop !), prestidigitation contribuent à l’illusion qui se veut féerique. Le pas vers le monde burlesque et drôle  d’Alice au pays des merveilles est vite franchi. On est de l’autre côté du miroir,  pour plonger dans le fantastique et le  surréalisme : les objets s’animent, les animaux se métamorphosent, les frontières disparaissent,  l’univers poétique  explose.

 

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 Les artistes cultivent le  non-sens qui réveille l’émotion de chacun. Et pourtant, si peu de mots ! Chaque fois, une nouvelle installation visuelle,  vivante et dynamique défie notre imagination, nos rêves et nos vaticinations.      Et à chaque fois que la secrète intention de l’artiste se fraie  un chemin dans notre imaginaire, c’est un sentiment de victoire qui nous inonde grâce à  la découverte émouvante  de l’autre. Comme dans la poésie de Raymond Devos.  On redécouvre aussi cet héritage commun de sentiments et de mythes  qui  nous lie entre humains,  quels que soit notre âge,  nos origines et notre parcours.

 

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 De leurs  fils de soie invisibles les artistes harponnent  un peu plus  notre cœur, et on le leur donne avec gratitude.  Les spectateurs, par leurs rires, alimentent  en continu ces artistes fabuleux et agiles qui  opèrent  sur le modèle d’emboîtement  des poupées russes, tout en construisant surprise et émerveillement  de plus en plus grands, à la façon d’un feu d’artifice. Les voilà devenus de vrais  créateurs d’irréel, à travers leur propre être de chair et d’os car ils ne jouent pas un personnage, ils sont des magiciens qui  appellent la magie et les métamorphoses sans fin. Le public est médusé par les innombrables tiroirs secrets soudains mis à découvert,  le foisonnement de formes et de couleurs, comme dans un immense kaléidoscope. Et ils ne sont que deux !

 

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 Ce qui  rend  aussi leur art  encore plus authentique, c’est l’autodérision, les ratés, une certaine humilité.  Ciselage méticuleux de chaque  proposition, soi n  extrême du détail, variété du cadre musical, changements de costumes magiques et  instantanés, tableaux vivants flirtant avec l’art plastique. On est ébahi par tant de  beauté,  par   l’inventivité  et l’humour de ces enchaînements à couper le souffle.  Car on est enchaîné et on ne quitte le spectacle qu’à regret, les yeux pleins de possibles. Et comme pour un concert, les artistes nous offrirons de multiples bis, chatoyants  d’émotion, devant une salle comble,  debout pour applaudir.

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Visiter leur site: http://www.karavane.pro/16/le-cirque-invisible/

http://www.karavane.pro/wp-content/uploads/le_cirque_invisible-dossier_fr.pdf  Extrait :

« Un origami vivant. Avec son corps de petite fille, Madame Chaplin se transforme en origami vivant, contorsionnant ses membres caoutchouc dans des numéros qui défient les lois de conservation de la masse.

Emmitouflée dans un costume triangulaire qui tourne comme un cerceau, elle se fait soudain engloutir par un vorace cœur d'artichaut. Plus tard, elle revient dans un vertugadin qu'elle transforme en cheval de velours. Tour à tour, femme-ombrelle, femme-oiseau, femme-orchestre ou femme-vélo, l'acrobate crée un bestiaire digne de Lewis Carroll. Comme un clin d'œil à son père en prise avec les machines dans Les Temps modernes, Victoria dompte les mécaniques les plus étranges, de l'horloge sur patte au paravent mobile.

Face à cette équilibriste silencieuse, Jean-Baptiste Thiérrée joue le clown illusionniste aux coups foireux, aux accessoires bricolés et aux costumes excentriques, en rayures de zèbre ou tapisserie ancienne. On sourit quand il allume une bougie, croque dedans, mâchouille et fait soudain apparaître une flamme rouge dans son ventre. On glousse quand il fait chanter toute une chorale de marionnettes accrochées à ses genoux et à ses fesses et on s'étonne de voir apparaître sa ménagerie d'oies et de lapins géants convoquée par magie.

Finalement, pour du cirque invisible, c'est plutôt remuant et coloré! De quoi donner des ailes pleines de plumes roses à notre imagination. Peu importe notre âge.

Laurent Ancion » LE SOIR 2008

 

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L' E X I L

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L’EXIL

 

 

 

 

Te voilà l’exilé de ces villes conquises

        Et tour à tour perdues

Esquisses d’entrechats perruques de marquises

        Tant de voix s’y sont tues

 

 

Tu ne sauras jamais ce que le soir déguise

        A ton âme éperdue

Cités – Festins de rois immenses qui aiguisent

        Ta faim jamais repue

 

 

Tu es seul dans la tour au sommet isolé

        Cette fois bien plus proche

Que tu ne fus jamais des célestes palais

 

 

        En vain tu t’y accroches

Toi le roi devenu mendiant triste et moche

        De ton rêve en-allé

 

 

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Fidélité

Fidélité consentie et conventionnelle
loin des jeux troubles de la
perversion,
aux seins des élégantes promises...
Tu fais ton nid.
Te souviens-tu jadis ?
De ceintures l’homme assurait ton respect !
Ignorant par ce fait, ce qu’appartenir veut dire…


Chaînes éternelles des épousailles,
ne sais-tu pas, que l’Amour lie plus fort encore
que tes règles, et les lois
crées par l’homme aux craintes de mauvais aloi ?

Offensant avec désinvolture, leur moitié idiote et alanguie,
rendant des hommages aux jupons qui passaient,
confortant ainsi avec fierté leur virilité,
pour eux, de toi, ils ne se souciaient !...

Aujourd’hui, fidélité tu me tiens et tu m’ennuies.
Tu m’enchaînes et tu me plies,
miséricorde des bonnes femmes et des bonnes âmes,
tu es un jour sans pain, et tu crèves la faim !
De loin tu m’épies,
sur le chemin des malandrins toujours tu cris au loup !

Je ne suis ni promise ni papillon, te subir n’est pas ma loi,
mais l’amour qui me transporte à tous les droits…



19/01/2006

Lunessences



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