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Ténébreuse Rebecca sous le ciel bruxellois

Spectacles

On se souviendra de Rebecca à Bruxellons! 2025

Été 2025Rebeccaroman bouleversant de Daphné du Maurier (1938), s’incarne dans la cour du château du Karreveld en un thriller musical psychologique flamboyant… daté de 1925cela fait juste juste 100 ans… Comme pour un envoûtement!

La Belle Époque en version cauchemar ?  Véritable coup de maître, cette création mondiale en français, est la pièce de résistance du 27e Festival Bruxellons!. Elle est portée par un collectif de 21 artistes hors du commun.

Rebecca, c’est l’histoire centenaire d’un fantôme. Et comme tous les bons fantômes, elle ne se montre jamais — mais hante chaque espace, de Monte-Carlo à Manderley, lieu mythique des Cornouailles.

Comme un opéra. La partition puissamment évocatrice de Sylvester Levay et le livret de Michael Kunze, adaptés avec finesse en français par Stéphane Laporte, s’unissent dans une narration à la fois élégante et glaçante. De la fine gastronomie pour les gourmands de musique et de suspense.

Coup de foudre. Une jeune femme sans nom, au propre comme au figuré — cheveux courts et soulier léger, dame de compagnie de son état — séduit par son innocence et épouse Maxim de Winter, veuf énigmatique de Manderley. Mais la défunte Rebecca, mystérieuse première épouse au pouvoir despotique, semble bien décidée à ne pas quitter les lieux — ni les cœurs. Surtout celui de sa gouvernante, figée dans la haine du changement. Mrs Danvers.

L’orchestrationmagistrale – mais où sont-ils donc ? Protégés de la pluie? – est dirigée par Laure Campion et fait vibrer le décor. Comme le souffle puissant de la mer qui bat les récifs du domaine maudit.

L’esprit du large…Une mise en scène portée avec grandeur par Marina Pangos et Jack Cooper qui dessinent avec passion un récit visuel et dramatique d’une intensité rare. Les changements de décor et de scènes s’enchaînent, tels des feux d’artifice. On passe de surprise en surprise à travers une série de tableaux que l’on rêve de photographier. Il y a ce ballet perpétuel de  dizaines de personnages en mode chantant. Ils dansent, virevoltent, flamboient et chantent tout à la fois en jonglant avec leurs accessoires. Avec une insatiable énergie et une précision millimétrée. De la beauté scénique en mouvement qui résonne avec la puissance d’un chœur d’opéra. Et quels costumes ! À chaque instant, de la magie. Merci Jack ! Ils sont signés Béatrice Guilleaume.

Le décor de Sylvianne Besson évoque bien sûr les falaises romantiques, lieux de vertige et de destin, sur lesquelles s’adossent les portes de l’enfer-Manderley : pilastres rouge sang, lambris aux airs mauresques, perspectives brisées… De part et d’autre, deux grandes volées d’escaliers : rêve ou cauchemar ? Elles semblent tour à tour surgir ou disparaître tant l’action au centre de la scène capte le regard ! Et surtout, tout en haut de l’ouvrage, il y a cet immense portrait, lacéré, celui de Rebecca, suspendu comme une malédiction au-dessus du grand escalier. Quel couteau a osé le crime ?

Les jeux de lumière de Laurent Kaye dissèquent l’action comme un entomologiste, toujours en phase avec cette chorégraphie obsessionnelle et sublime de Kylian Campbell. Sommes-nous au centre d’un cerveau torturé ? D’un envoûtement? L’action est un labyrinthe… Y aura-t-il une issue ? Une métamorphose ?

Un univers de personnages fantastiques. Jeremy Petit donne à l’âme tourmentée de Maxim de Winter des contours de vase brisé. Sa douleur, retenue mais très palpable, esquisse une humanité blessée, dans la plus pure tradition romantique. Sa voix est sculptée par le rôle. Et pourtant, l’or pour recoller ces profondes fissures est là, à portée de voix, à deux pas…

Cheveux courts et plats, Laura Tardino, en tenues fluides pastel, incarne l’héroïne sans prénom avec une justesse  émouvante : de l’effacement initial à la lumière reconquise. Un « je » fragile, qui apprend à se conjuguer dans les abandons, les silences, et les révélations. Mais c’est l’illustre plante vénéneuse qui fascine : Liesbeth Roose, en Mrs Danvers. Toute vêtue de noir d’Espagne, la sombre duègne s’empare de la scène comme une ombre maléfique. À chacune de ses apparitions, le temps se fige, les dos se courbent. La voix étrange et pleine distille la peur, la menace, l’obsession.  Magnétique, son solo « Rebecca » est un cri glacé d’adoration morbide. Suspense entre beauté et terreur.

Au sein du casting affûté, on trouve encore une série de rôles admirablement ciselés.

 Extravagante,Marie-Aline Thomassinen comédienne de boulevard, fait de Mrs Van Hopper une caricature grandiose, burlesque et jubilatoire. Quel bonheur, l’exagération épique !

Nathan Desnyder incarne Jack Favell pourtant interdit de séjour au château. Manipulateur en diable, jusqu’à l’absurde – avec son costume de soirée orange final. Un hasard ? Escroc flamboyant et décomplexé ? Miroir des péchés capitaux ? Make Mandalay great again ! Cynique, il ne souffre d’aucune honte.

  Enfin, un peu de bon sens, avec Damien Locqueneux et Raphaëlle Arnaud. Ils forment le duo apaisant de Béatrice et Frank dans ce fabuleux tumulte. Du même ordre, ces deux pépites de l’art des planches – à la justesse de ton remarquable- qui complètent à souhait cette superbe comédie humaine: Mathias Fleurackers (Ben) et Laurent Kiefer (le colonel Julyan). Ainsi, le bonheur est dans la salle. Pardon, sous le ciel estival de Molenbeek.

Cette version Bruxellons! très illustrative de l’esprit du roman, est aussi renversante que les flammes d’ Autant en emporte le vent. Mais de surcroît, la métaphore scénique célèbre les identités effacées, les amours figées, les maisonnées hantées par les non-dits, les traumatismes savamment enfouis Et quand la scène s’embrase – littéralement – on comprend que Rebecca a en fait le dernier mot… un mot désespéré et rageur de vraie sorcière.

La porte de l’enfer s’ouvre enfin. Vers la mer. Vers les libres horizons. Ensemble ? Allez, On embarque ?

Dominique-Hélène Lemaire, Deashelle pour le réseau Arts et lettres

vu le 22 juillet 2025

Rebecca Mise en scène de Jack Cooper et Marina Pangos
Direction musicale de Laure Campion – Chorégraphies de Kylian Campbell
Une Coproduction de Bulles Production, de Cooper Production et du Théâtre Le Public
Avec l’autorisation de Vereinigte Bühnen Wien
25 représentations  A partir du 11 juillet 2025 

Avec Bruxellons!

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They did it! A la Comédie de Bruxelles

En tournée.... 

                        Titulaire du prestigieux Prix Maeterlinck de la Critique, Daniel Hanssens, sacré roi de l’humour, a tout fait  : cinéma, enseignement, comédies musicales. Qu’il soit comédien, metteur en scène, réalisateur… ce qui lui importe depuis quarante ans, c’est le public. Et dernièrement, du 12 au 17 mars 2024 au Centre culturel d’Auderghem avec sa création de "Ladies Night", il a fait un vrai tabac devant public joyeux et  sans complexe, ravi de jouer  le jeu par un accueil délirant.

                        Cette pièce qui se termine par un effeuillage intégral pourrait sembler un brin racoleuse, mais non! Qu’il pleuve ou qu’il vente, Daniel Hanssens sait prendre des risques et doit avoir une bonne étoile. On sent qu'il a comme impératif la flamme de la création, surtout si ça sert l’humain, l'humour et la bienveillance.  Ainsi,  cette pièce montée avec brio est une vraie partie de plaisir.   Voilà une  adaptation belge très réussie  de l’une des meilleures comédies britanniques des années 1990 “The Full Monty” ( traduire “ Le grand Jeu”) de Terrence McNally et David Yazbek, film inspiré  lui-même, de la pièce de théatre LADIES NIGHT écrite en 1987 par Anthony McCarten et Stephen Sinclair.

                       Le pitch: les usines ont fermé et des hommes désemparés et au chômage se retrouvent au café du coin. L’homme contre la machine, vous connaissez? Humiliés et  confrontés au manque d’argent, ils broient du noir. Le hasard leur fait soudain un monumental clin d’œil et voilà l’un d’eux prend les devants et veut convaincre les copains de monter un spectacle de strip-tease masculin pour gagner de l’argent et se refaire une dignité. Le feront-ils ou pas? That’s the question ! Valse hésitation, réticences, peur du regard des autres… estime de soi à zéro, on n’en aura jamais fini avec la misère et l’exploitation des petites gens :  le tenancier du bistrot, un black, un meneur, un rondouillard, un timide, une grande gueule, et un rocker. Mais ils  finiront par sortir le grand jeu, et se prouver qu'ils existent malgré leur détresse sociale, familiale et morale.  Sept hommes ... et une femme! 

                       Tous les genres de comique y passent, le public rit de bon cœur devant les situations les plus scabreuses, le vocabulaire et les postures osées.  Côté public, on se livre avec délices à une vraie conjuration du rire. Daniel Hanssens  rappelle que la nudité n’est pas le propos. «Ce sont avant tout des paumés qui veulent s’en sortir. Ils sont à bout, ne savent plus payer leurs traites, craignent que leur femme les quitte. Se mettre à nu sera pour eux comme une nouvelle naissance, une manière de se refaire une place dans la société. A l’heure où le taux de chômage ne cesse de grimper, cette pièce est terriblement actuelle. »

                        Après  une semaine de succès ininterrompu au Centre Culturel d'Audergem, si vous ne les avez pas vus,  foncez  les voir au Centre Culturel d'Uccle ! 

 

Dominique-Hélène Lemaire , Deashelle pour Arts et Lettres

 

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Mise en scène de  Daniel Hanssens, Assistant à la mise en scène Victor Scheffer

Avec;  Philippe Résimont, Eric de Staercke, Michel Hinderyckx, Pierre Pigeolet, Frédérik Haugness, Georges Lini, Bruce Ellison et Rosalia Cuevas

Décor Francesco Déleo

 Aux Lumières: Laurent Kaye

 Une Production de  la Comédie de Bruxelles qui fête ses 20 ans

 

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             Vous avez bien vu: deux spectacles le même jour! Et une tournée jusque fin 2020! 

Emotions, au Centre Culturel d’Auderghem,  une généreuse  ouverture  de saison !

A l’endroit, le collège et ses misères, à l’envers, l’héroïque mousquetaire qui parle en taisant ses sentiments, se déclare en écrivant, se bat contre moulins à vent, cueille  des étoiles, élégant, courtois et  libre, tutoyant  la lune comme nul ne sait le faire. Un tissu de bonheur.

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Merveilleux  spectacle de rentrée pour tous ces jeunes qui passent la grande porte de  l’adolescence. Nouveaux dans la nouvelle école,  le collège ou le lycée, se reconnaîtront-ils dans Colin, Maxence, Adélaïde, Benoît  et les autres ? Tous nés après 2000…les voilà obligés de se découvrir,  devant une prof de français charismatique, fou de  théâtre  et qui leur sert du Cyrano sur un plateau qu’ils se  devront de conquérir. Le goût du sublime, le rêve de l’amour, la langue riche et raffinée, sont autant de mets qu’ils vont dévorer à belles dents sous la houlette bienveillante  du prof, un authentique passeur de culture, version française du grand Keating. La mort de la société des poètes disparus  en moins.   Pourtant  le jeune Colin a la mort de son père sur l’estomac, il a perdu tous ses moyens, rentre les épaules, redoute qu’on lui parle, veut se faire invisible et communique de façon à peine audible, redoublant la moindre syllabe. Va-t-il  réussir à renaître, se transformer, s’envoler enfin ?

Mais la  magie du texte de Cyrano veille. Les adolescents sont éblouis et se jettent corps et âme dans le feu des planches. Même Colin, statufié par la peur de l’autre, finit par se dégeler. Surprise: on comprend que Colin, dans le secret de sa chambre,  retrouve ses moyens grâce à sa guitare et chante  l’amour en pensant à son père disparu. Foin des logopèdes et autres psy, le sentiment d’amour ne demande   donc bien sûr qu’à s’envoler… Le prof génial l’a  bien compris, et fait éclore la personnalité blessée du jeune Colin, ravi de s’envoler, puisqu’il adore les papillons et la plus jolie fille du collège. « …Quels mots me direz-vous ? »

Fascinante magie de Nicolas. L’incipit  en voix off  intrigue : « Une histoire, c’est des personnages, et croire à une histoire, c’est faire une pause de soi et laisser la place à l’autre personnage…» Toute une philosophie. A chaque jeu d’épaule, de regard, ou de posture,  le comédien au port de danseur fait surgir des fragments de personnages qui ont le temps de lâcher leurs répliques dans un flux d’énergie virevoltante. Durée : 1 h 15. Mines, mimiques, bruitages, humour, compassion se disputent avec un verbe qui déferle de toutes parts, comme l’émotion. Comment fait-il ? Le décor est inutile : le noir complet,  une chaise d’école et un projecteur, cela suffit. Il a la comédie dans la peau!

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Nicolas Devort, auteur et comédien virtuose, en est à son 780e spectacle depuis le off d’ Avignon qui  l’encensa pendant 7 ans consécutifs! Il est seul  en scène devant un parterre bruyant de jeunes super excités de se retrouver, parfois pour la première fois,  au théâtre. On leur parle, ils trépignent. On joue, ils chuchotent, on termine, ils en voudraient encore, tant le talent de Nicolas les a séduits. Ils se précipiteront pour acheter son livre, un viatique pour certains? Ce prodigieux défilé tableaux de leurs congénères  et des adultes qui gardent leur porte fermée est si habilement troussé, qu’il a emporté leur adhésion inconditionnelle. Et puis, le charme personnel, avouons-le!

Dominique-Hélène Lemaire, Arts et Lettres

Dans la peau de Cyrano, de et par Nicolas Devort. Lumières : Jim Gavroy et Philippe Sourdive Le jeudi 26 septembre 2019 à 20h30 Au Centre Culturel d’Auderghem

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Un an sépare le petit Marcel né en 1871 du petit Paul né 1872 ! Proust et Léautaud ? Un même amour absolu pour la mère, mais la comparaison s’arrête là ! Firmin Léautaud, son père (1834-1903), est issu d’une famille de paysans des Alpes-de-Haute-Provence et s’est installé très jeune à Paris suivant des cours de comédie pour entrer à la Comédie-Française et faire une carrière de souffleur. Firmin a été en ménage avec Fanny Forestier, la sœur aînée de Jeanne qui met au monde le petit Paul. Elle reprend son métier de chanteuse d’opéra tout de suite après la naissance de Paul et partira dans des tournées. L’enfant est mis en nourrice jusqu’à l’âge de 2 ans…Tout se joue avant deux ans ? Ensuite, une vieille bonne, Marie Pezé s’occupe de l’enfant pendant une dizaine d’années. Il a l’occasion d’entrevoir sa mère une petite dizaine de fois avant qu’elle n’aille s’installer à Genève, épousant en 1895 un médecin avec qui elle aura deux enfants. Elle ne retrouvera son fils que vingt ans plus tard, à l’occasion de la mort de sa sœur Fanny, à Calais, en 1901. S’ensuit une correspondance émouvante entre la mère et le fils (publiée par le Mercure de France en 1956, Lettres à ma mère) qui dure 6 mois, puis les lettres de Paul restent mystérieusement sans réponse, jusqu’à l’annonce de la mort de la mère. Histoire cruelle et vraie !

« Une mère absente est aussi dangereuse qu’une mère trop présente. Elle laisse dans le cœur de son petit un vide, que rien ne pourra combler. Elle lui ôte la mémoire, tu vois ? Il ne se souvient que d’elle ! »

Les lettres sont la matière de cette production théâtrale éblouissante de vérité de sentiments, de chassés croisés d’amour et de désamour, d’attentes insensées de reproches de pardons et de tendres consolations, le tout machiavéliquement ourlé des deux côtés d’intentions moins nobles, à ce qu’il semble. Serait-on devant de sordides intérêts, captations d’argent ou d’héritages ? Par le jeu d’ombres et de lumière, la dualité des sentiments s’installe, le poison infuse et le rêve de la pureté de sentiments s’estompe progressivement de part et d’autres, même si à chaque instant, on ne cesse de tomber sous le charme de l’un et de l’autre.
Brodé sur un savant travail sur la mémoire affective des protagonistes, s’installe progressivement le doute sur les intentions réelles de chacun. Est-on au cœur d’un roman réaliste comme dans Le père Goriot ?

Terriblement humain. Chaque lettre est un torrent verbal presque sans pause, un geyser d’affects admirablement interprétés par les deux comédiens dans une recherche perpétuelle de qualité de ton. Nicolas Poels et Florence Hebbelynck disent chaque lettre, comme une confession verbale où les mots prisonniers du temps déferleraient vers la liberté absolue. Le jeu silencieux des corps fait le reste. On ressent au plus profond, l’assaut désespéré de l’espace sentimental de la mère, jeune et coquette qui se refuse à ce fils exalté devenu homme qui se damnerait pour obtenir quelques bribes d’amour, à l’instar d’un tout petit enfant. Plus si affinités ! Tous deux sont pris dans la toile d’un rêve qui les dépasse. Tous deux sont pris dans des événements cruels dont ils sont les victimes. Tous deux saisis de désirs égoïstes, dominateurs et excessifs. On finit par envisager que Mère et fils sont finalement génétiquement identiques dans leur besoin de manipulation. C’est d’ailleurs ainsi que l’un et l’autre ont réussi à survivre. C’est ainsi également que le rêve se froisse et que le miroir étincelant se brouille et s’obscurcit. Les deux comédiens jouent leur vie sur le fil, avec sensibilité et maîtrise extrême, tout-à-fait conscient de l’éclat de leur propre jeu et du jeu de l’autre.

Et le jeu des acteurs fait tout, car la simple lecture des textes, s’avère … poussiéreuse ? Tandis que la mise en scène ? Géniale ! Signée Bruno Emsens. Les deux acteurs ont donc mis au point un ballet sans faille, sans cesse renouvelé et inventé. C’est tout juste si on n’imaginerait pas ces lettres chantées, comme à l’opéra, tant l’intensité des sentiments et des couleurs est omniprésente. Le jeu corporel est captivant, les regards et les gestes charmeurs ou ravageurs, palpitants. Body language speaks millions… Les deux protagonistes, rient, pleurent, mordent, et se câlinent comme des chats sauvages. Ils sont beaux, magnifiques d’énergie et bouleversants de vérité au milieu du champ maléfique, représenté par les secrets bien gardés de la grand-mère (Céline Péret) , où peu à peu on est contraint de défricher leurs mensonges.

Et cela se passe au BOSON 

C’est l’histoire d’un homme qui ne s’est pas conformé,
D’un homme jeune et authentique.
C’est l’histoire d’un homme qui aime les femmes libres,
vraiment libres.
C’est l’histoire d’un homme abandonné par sa mère à
8 jours
Et qui la retrouve après 20 ans d’absence.
C’est l’histoire de l’amour hors du commun de cet homme
pour cette femme inconnue,
Et de sa rupture définitive.
Une histoire de liens donc,
Ceux qui relient et ceux qui entravent,
Ceux qui tissent un amour véritable,
Entremêlant attachement indestructible et liberté absolue...

http://www.leboson.be/fr/

Nous ouvrons les portes et le bar à 19h30, le spectacle commence à 20h15.

Chaussée de Boondael, 361
1050 Bruxelles - Belgique
 

Tél: +32 (0)471.32.86.87 | Contactez-nous


AMOUR(S)

Avec Florence Hebbelynck, Céline Peret et Nicolas Poels


27 février > 17 mars

D’après les "Lettres à ma mère" de Paul Léautaud
(Ed. Mercure de France)  – avec Florence Hebbelynck etNicolas Poels


Adaptation et mise en scène /  Bruno Emsens
Avec:  Florence Hebbelynck, Céline Peret et Nicolas Poels
Scénographie  / Vincent Bresmal
Chorégraphie  / Camille Raséra
Création lumières /  Gaëtan van den Berg
Création sonore  / Thomas Raa
Costumes /  Elise Abraham, en collaboration avec le costumier Maghet
Coiffure / Thierry Pommerell
Maquillage /  Marie Messian
Régie / Showup!

Crédit photos © Alice Piemme

Une production de la Compagnie des Bosons! 

Reservations@leboson.be

0471 32 86 87

LE METTEUR EN SCÈNE
Après un début de carrière au C.E.R.N. (Genève) comme chercheur en
physique des particules, Bruno Emsens revient en
Belgique où il travaille comme journaliste scientifique
au Vif/L’Express et comme critique cinéma pour le
magazine Première. Entre 1993 et 2008, il réalise
des courts-métrages souvent primés : Le Concert,
Ombres et lumières... En 1996, il crée la société
Blue In Green Productions qui se consacre au
développement et à la production de ses projets de
fiction: La bague, Pantone 549 et de documentaires
de création : Dernière nuit au Travers, Chercheurs entre rêve et réalité, Les
ateliers d’Orphée.
En parallèle à l’univers cinématographique, il ouvre la Brussels Playhouse
dans le quartier universitaire de l’ULB. Ce lieu est dédié aux acteurs et
au jeu. Il y organise des laboratoires, des trainings et des masterclasses.
Il s’associe avec l’acteur et metteur en scène américain Larry Silverberg
et fonde le True Acting Institute Europe, antenne européenne de l’institut
américain dédié à l’approche Meisner du jeu. En 2012, il fonde le Théâtre
des Bosons (devenu entre-temps «le boson») et met en scène sa première
création : Trahisons de Harold Pinter. Il monte ensuite L’aide-mémoire de
Jean-Claude Carrière avec Michel Scotto di Carlo et Florence Hebbelynck
(nommée Meilleure Comédienne aux Prix de la Critique 2014) ; Pour un
oui ou pour un non de Nathalie Sarraute, avec Benoît Verhaert et Patrice
Mincke ; L’homme du hasard de Yasmina Reza, avec Jo Deseure et Christian
Crahay ; Trois Ruptures de Rémi de Vos, avec Catherine Salée (Nominée
aux Prix de la Critique 2016 dans la catégorie Meilleure Comédienne) et
Benoît Van Dorslaer ; et enfin Les Dactylos et Le Tigre de Murray Schisgal
en octobre 2016, avec Julie Duroisin et Nicolas Luçon.
Amour(s) est sa première adaptation à partir d’un texte non-théâtral.

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Jeux de cadres. Papas Disney ? Pères absents ? Parents violents ? Mères en burnout ? Ogres et Ogresses… de toute catégorie ? Enfants ingrats ? L’enfant, ce désir affolant, ce risque absolu ou cet intrus ? Maintenant qu'il est là, qu'est-ce qu'on fait?  La réflexion porte  sur le rapport dans le couple ou ses coulisses, et sur le rapport à l’enfant Elle réunit  quatre personnages de la banalité moderne interprétés avec brio par Sébastien Fayard, Morena Prats, Thibaut Nève, Céline Peret, Laurence Warin, Octave Delaunoy et Sacha Pirlet (en alternance) et n’a heureusement rien d’austère !

 Le  carré improvisé de récits de vie balbutie et cherche à comprendre différents malaises nés entre parents et enfants.  La peur, la colère, l'anxiété, la culpabilité, le désespoir sont les émotions auxquelles ils rêvent d’échapper. Miracle de l’altérité, les personnages transformeront ces émotions mises à nu en puissants leviers de changement…quand chacun aura retrouvé la liberté nécessaire à la sortie du cadre.  

D’ailleurs, c’est une trouvaille géniale,  tout au cours de la pièce, un cadre muni de portes et fenêtres symbolise et rythme les différents points de vue…  Références faites  à « Lorsque l’enfant paraît » de Françoise Dolto, laisser parler les émotions, c’est la voie royale de la connaissance de soi. Les ressentis des quatre comédiens mobilisent  toutes les facettes de leur talent, le public suit l’aventure avec suspense et délectation.

Chacun finit par exprimer le non-dit qui bloque sa  joie de vivre. Savoir-faire de la mise-en scène : la galerie de  comportements vue du quatrième mur prête beaucoup plus à rire, qu’à pleurer… quoique !  Et le rire est une sacré thérapie, quel que soit le côté du mur !  Jessica gazon a épinglé le  docte et agressif, la déprimée,  celle qui se la joue et surjoue, l’indifférent et lisse qui a consenti à venir pour faire plaisir… Chacun à tour de jeu de rôle fait des retrouvailles avec ses désirs… même parmi eux, ceux qu’ils ne souhaiteraient ne  pas avoir, et chacun  renoue avec  des valeurs qui constituent l’identité retrouvée!

 La belle écriture commune de Dame Gazon & Sieur Neve, est alliée une mise en scène inventive et cohérente : en scène aussi les techniques des groupes de paroles animés par une merveilleuse coach,Morena Prats, belle comme une cavalière de forêts mystérieuses de l’intime, droite comme un I , l’accent canadien en prime,  pour faire rêver de la meilleure pédagogie au monde, et dont on  admire, l’adresse et l’efficacité ! Les alouettes du jeu de miroirs partent donc satisfaites et le public gardera longtemps le profond sourire que le spectacle leur a donné.

Théâtre de la Vie 
Rue Traversière 45 
B 1210 Bruxelles

RÉSERVER

Les représentations ont lieu du 10 au 21 octobre à 20h00

Rencontre après-spectacle avec l’équipe de création le 20 octobre.

 

TEASER ICI

 

http://www.theatredelavie.be/spectacle.asp?id={58EDE595-9974-4525-A02D-380FD0DE101D}  

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12273213069?profile=originalDans la course au bonheur, Silvia, la fille d’un gentilhomme et Dorante, de même naissance, seront-ils finalement faits l’un pour l’autre en ce qui concerne la qualité de leurs sentiments ? C’est la seule chose dont veut s’assurer la belle Sylvia : que de nobles sentiments mutuels soient équitablement partagés. Angoisse qui ne cesse, à vrai dire de traverser les siècles, jusqu’à nos jours, dans une habile mise en scène de Stéphanie Moriau, fine organisatrice du carnaval des sentiments.

Double observation. Afin d’étudier le prétendant à loisirs, la jeune fille a décidé de prendre la place de Lisette, sa servante, et celle-ci, ravie de la récréation, jouera le rôle de la maîtresse. Mais, Dorante a eu la même idée : il s’est travesti en Bourguignon tandis que son valet, Arlequin, ravi lui aussi d’avoir l’occasion de malmener son maître, jouera sublimement au « Monsieur ». Le choix de Julien Besure ne pouvait pas faire mieux dans ce rôle de bouffon vaniteux, parfait malotru, sot et trivial, dont le jeu de jambes et de postures est éblouissant. Les habits et les manières, certes, peuvent contrefaire, mais la langue ne peut trahir. Du côté des nantis, c’est la qualité de la langue courtoise, vive et raffinée, qui révèle malgré les déguisements, la délicatesse et la sincérité des sentiments. Marivaux, l’esthète ! Serge Daems à la machine à coudre de costumes de rêve ! Et un rêve d’interprétation, tant pour la qualité de la diction que pour la qualité des intonations et la vérité de jeu, incarné par Caroline Lambert. On se souvient avec ravissement de l’espiègle servante espagnole de « Comme s’il en pleuvait », joué dans le même théâtre par la même exquise comédienne, qui a fait le cours Florent et ne déparerait pas à La Comédie Française ! Lumières et régie : l’impeccable Sébastien Couchard.

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Mais, si le délicieux Dorante (Jules Churin, qui lui résisterait ?) a eu le coup de foudre et meurt d’amour pour une prétendue femme de chambre nommée « Lisette », la joueuse et vindicative Silvia ne laissera tomber son masque de domestique que lorsque Dorante, ayant eu l’imprudence (?) et la franchise de lui avouer son identité, ira jusqu’à la demander en mariage malgré son statut de domestique et après avoir même dû essuyer …les affres de la jalousie ! C’est ici, que Marivaux pousse à l’extrême le marivaudage, c’est-à-dire, non vraiment ce que l’on entend par badinerie, mais le plaider le faux pour savoir le vrai ! Car voici que Mario, le frère de Sylvia, lui aussi pousse le jeu en déclarant tout à coup qu’il est amoureux de « Lisette » et prétend être son amant ! Un Abel Tesh de haut vol et de haute stature ! Quelles tempêtes sentimentales, quels quiproquos, quelles manipulations… c’est la société entière qui est dépecée sous le scalpel de Marivaux, l’anatomiste !

 

Ce qui apparaît sous les traits débonnaires et rieurs de Michel de Warzée, c’est une nouvelle sorte de père qui met le bonheur de sa fille au-dessus des conventions sociales et de l’appât de gains matériels. Mais ce père garde toutes les commandes car lui et son fils sont les seuls à connaître les dessous des déguisements croisés, et à jouir de la comédie dont ils sont les maîtres. Voilà Sylvia, qui pensait être passée maître à bord, en proie à un jeu qu’elle ne dirige plus, pas plus qu’elle ne semble capable de contrôler la nature de ses sentiments. Elle enrage lucidement de se savoir aux mains d’un destin qu’elle ne contrôle plus… Sort fatidique et éternel des femmes, en général ? Marivaux, féministe ?

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Du côté des serviteurs qui jouent aux maîtres, l’imposture est de taille et très douloureuse. Comment ? Se laisser aimer d’un seigneur ? Est-ce pensable ? Lisette, dite « Sylvia » ne répond bientôt plus de rien, car elle fait confiance à son trouble et ses émotions ! Elle supplie Orgon d’arrêter le « jeu ». Elle n’en peut plus ! Dans ce rôle qui lui va comme un gant, Stéphanie Moriau est palpitante d’émotion et de satire. Accepter les avances d’une Dame ? Impensable pour le très leste Arlequin, dit « Dorante » ! Shocking ! Dans son jeu de salon aux allures de carnaval, Marivaux se gausse ouvertement des barrières sociales ! Ah, le visionnaire ! 

 

"Le Jeu de l'Amour et du Hasard"

22-26 Février et 7 au 26 Mars 2017

Comédie ClaudeVolter - Bruxelles

avenue des Frères Legrain, 98

1150 Woluwe-Saint-Pierre

http://www.comedievolter.be 


secretariat@comedievolter.be 


02-762.09.63

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administrateur théâtres

 Envie de rire ? En piste, trois petites gueules bien sympathiques Bertrand FOURNEL (Jean), Suzanne ELYSÉE (Juliette), Grégory COMETTI (Quentin).   Le vaudeville frénétique en forme de spirale met en scène Jean et Quentin, deux homos banalisés (et assez pathétiques…) et  Juliette une  lesbienne fougueuse et  vivifiante, à l’esprit libre et  totalement craquante.  L’envie folle  d’avoir un bébé  dévore ces messieurs depuis  bientôt trois ans et  ils sont prêts à commander à une mère porteuse trouvée sur  Internet, un rejeton, sans imaginer une seconde qu’ils pourraient se retrouver avec une rejetonne !

Cherchez l’arnaque, il y en a une au moins! Tout a l’emprunte du faux dans ce futur jeu du papa et de la maman…à trois. Les identités se dévoilent peu à peu malgré les savants maquillages.  Chacun voit trembler  les façades inventées de son château de cartes. On plonge alternativement  dans  l’hyper-réalisme et dans  le surréalisme total ! Cause évidente de rires.

 Donc, Quentin, le jeune mignon à chemise bariolée qui présente la météo sur Energie Douce,   cohabite avec  Jean, un policier profiler mal dans sa peau et mal à l’aise dans toutes les situations…  Dur dur, même de servir le thé sans  le renverser sur le tapis rouge! Rapidement hors-jeu,  irascible, et coincé à mort, il avoue assez marri  «  Ce soir, ça va pas la faire… »! Palabres sur qui sera celui qui «  devra mettre la graine dans la machine ! » Bonjour le sexisme !  La  gamine sexy en diable est d’une patience d’ange. Pourtant c’est elle qui mène  le jeu de pigeons ! Le texte est criblé de clichés, et crache  des déluges de vrai et de faux. On frôle le délire de la famille Adams !

Le décor est d’une banalité confondante,  voulue sans doute. Le sac et la blouse de Juliette sont assortis aux tons violacés des murs. Une vague fenêtre, quelques portes grises prêtes à claquer, un divan profond deux fauteuils un tapis rouge vif assorti aux couchers de soleil et palmiers chromos de salle d’attente  sur les murs en constituent l’essentiel. Le jeu physique plus que verbal des mecs fait rire … comme dans les comics. Un leitmotiv rampant : « c’est pas moi, c’est lui » traque le manque d’envergure et la lâcheté des deux mecs mais la  fille  sauve le tout, et le bébé avec!

Et toujours envie d'aller  au théâtre au Centre Culturel d'Auderghem qui programme de succulents spectacles parisiens! 

Footnote... Il faut savoir s'inventer des rêves!  

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http://www.ccauderghem.be/saison-2015-2016/paris-theatre.html

Une pièce de Fabrice BLIND, Michel DELGADO, Nelly MARRE, Carole FONFRIA
Avec Bertrand FOURNEL (Jean), Suzanne ELYSÉE (Juliette), Grégory COMETTI (Quentin)

Centre Culturel D'Auderghem

Boulevard du Souverain 183, 1160 Bruxelles

Le guichet est ouvert le lundi, mardi, jeudi et vendredi de 11h à 15h , le mercredi de 13h à 17h et le samedi de 10h à 14h.
Réservation par téléphone : lundi, mercredi, jeudi et vendredi de 11h à 17h, le mardi de 11h à 15h et le samedi de 10h à 14h.

02 660 03 03

 

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Mes Récits historiques de l'Orléanais,

Val de Loire, Beauce, Sologne

publiés aux Editions du Jeu de l'Oie

ont eu les honneurs de la radio

 RCF Loiret Orléans.

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sound

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Ils ont été soumis, en juillet dernier, à la question de

Sophie Deschamps

que je remercie beaucoup.

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deschamp sophie

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En voici l'intégralité en suivant ce lien :

[audio mp3="https://librebonimenteur.files.wordpress.com/2016/08/balade-rc3a9cits-de-lorlc3a9anais.mp3"][/audio]

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© Jean-Louis Riguet 23 août 2016

Sociétaire de la Société des Gens de Lettres  et membre de la Maison de l’Ecrivain et de la Littérature

Liens :

http://librebonimenteur.wordpress.com/

https://sites.google.com/site/sitejeanlouisriguetauteur/home

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