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Roman Signer, Wasserstiefel, 1986 © Marek Rogowiec

À côté des grands rendez-vous classiques, c’est la question de « Comment le changement se traduit-il en

musique ? » qui a inspiré la programmation de cette saison 2017-2018. En cette année où se multiplient les

évènements commémoratifs (500 ans de la Réforme, 100 ans de la Révolution russe, les indépendances de nouveaux

États tels que la Finlande et l’Estonie après la Seconde Guerre mondiale, la contestation de mai 68), BOZAR puise

dans le répertoire de la musique classique, de la musique du monde et du jazz, à la recherche de ces infimes traces

d’un changement ou d’une révolution qui s’annonce.

- Petite révolution au Palais également : cette année 2017-2018 est celle de l’inauguration de l’orgue restauré. 

Ne dérogeant pas à ce qui est désormais une tradition, BOZAR poursuit sa série de « portraits », dialogues privilégiés

avec des interprètes présents tout au long de la saison. Le concept s’est toutefois élargi pour inclure des cycles dédiés

à la musique du monde et au jazz, et même à un pays, l’Estonie. Par ailleurs, le Palais des Beaux-Arts est un écrin tant

pour les étoiles montantes que pour les artistes renommés. Outre les portraits, BOZAR reçoit avec la même joie et

fidélité les plus grands interprètes et orchestres du monde, dont une série de stars incontournables.

SEPTEMBRE

09.09.2017 UNITED MUSIC OF BRUSSELS

Promenade musicale au cœur de Bruxelles

http://www.bozar.be/fr/activities/126745-united-music-of-brussels

Pour la seconde année consécutive, La Monnaie, le Belgian National Orchestra et BOZAR proposent ensemble ce

projet qui célèbre la musique dans l’espace urbain ! Promenade dans Bruxelles, à la découverte des artistes du

Belgian National Orchestra et de la Monnaie, répartis pour l’occasion en petits ensembles dans des lieux insolites.

Ce samedi, placé sous le signe de la convivialité et de la diversité,  va faire battre le cœur de Bruxelles…

 

15 > 22 SEPTEMBRE 2017 INORGURATION

http://www.bozar.be/fr/activities/124343-inorguration---bozar-organ-festival

Ça y est !L’orgue monumental qui domine la scène de la Grande Salle Henry Le Bœuf sort du sommeil dans lequel il était plongé depuis plus de 50 ans. BOZAR dispose désormais d’un instrument unique, alliant tradition et modernité, et pouvant être mis à profit dans une diversité de répertoires. Cette incroyable polyvalence, nous la mettons à l’essai, une semaine durant, lors de l’InORGuration. Que la fête de l’orgue commence !

  • 15.09.2017 -  Belgian National Orchestra & Olivier Latry

Un orgue restauré, un orchestre fraîchement métamorphosé, des solistes d’exception, une création mondiale de Benoît

Mernier et des monuments du répertoire symphonique : voici ce qui vous attend lors de notre concert d’ouverture de la

saison.

 

  • 17.09.2017  - Orchestre Symphonique et de Choeur de femmes de la Monnaie, La choraline, Chœur
  • dejeunes de la Monnaie

L’orgue et la voix se marient à merveille. Il est donc logique de les associer lors de ce concert grandiose mettant en

dialogue les Dickinson Songs pour chœur et orchestre de Benoît Mernier – présentées en création mondiale – et des

pièces phares pour orgue de Poulenc et Barber.

 

21 > 23.09: UFA Film Nights

http://www.bozar.be/fr/activities/126905-ufa-film-nights-2017

Pour la cinquième année consécutive, les UFA Film Nights proposent la projection de chefs d’œuvres du

cinéma muet accompagnés de musique live. Le 21.09 sera d’ailleurs l’occasion d‘entremêler deux évènements,

puisque dans le cadre de l’inauguration de l’orgue, le Brussels Philharmonic interprétera une œuvre de Karol

Beffa avec orgue sur le film Le Dernier des hommes de Murnau. Le 22.09 DJ Jeff Mills se chargera de mettre en

musique le film Paris qui dort  (René Clair, 1923) et le 23.09, Trio Grande + guests accompagnera la projection

de Our Hospitality de Buster Keaton.

26.09.2017 COLLEGIUM VOCALE GENT

http://www.bozar.be/fr/activities/124025-collegium-vocale-gent

Influencées  par l’héritage russe comme par la seconde École de Vienne, les œuvres de Schnittke sont toujours

très denses et son Concerto pour chœur n’échappe pas à la règle. Ce petit bijou d’intensité religieuse évoque

la musique de l’Église orthodoxe, basée sur le Livre de chants funèbres de l'écrivain arménien du Xe siècle

Grégoire de Narek.  Lux aeterna de Ligeti, chef-d’œuvre mystique du XXe siècle, est également porté par une

force métaphysique que Kubrick immortalisa dans son film 2001 : l’Odyssée de l’espace.


27.09.2017 : PHILHARMONIA ORCHESTRA 

http://www.bozar.be/fr/activities/123545-philharmonia-orchestra

Le chef d’orchestre et compositeur finlandais Esa Pekka Salonen sera à la tête du légendaire Philharmonia

Orchestra pour célébrer le centenaire de l’indépendance de son pays.  Au programme, bien sûr, Sibelius, l’âme

musical de la Finlande, avec notamment sa fascinante Septième Symphonie, en un mouvement. Mais aussi de

la musique contemporaine, si chère à Salonen, qui dirigera en première belge, le Concerto pour violon de

Daníel Bjarnason. En soliste, le prodigieux Pekka Kuusisto, issu d’une illustre famille de musiciens finlandais.


14.09 > 30.09.2017  BOZAR ELECTRONIC ARTS FESTIVAL

http://www.bozar.be/fr/activities/129186-bozar-electronic-arts-fest...

Le BOZAR Electronic Arts Festival investit le Palais des Beaux-Arts pour la sixième fois. Plusieurs jours durant, ce

festival pluridisciplinaire vous offre un aperçu le plus large possible des arts électroniques, à la croisée des

chemins entre art et technologie. La tête d’affiche du programme musical du festival n’est autre que le

compositeur minimaliste Jóhann Jóhannsson, déjà récompensé par un Golden Globe et nominé plusieurs fois

aux Oscars, auteur notamment des bandes originales d’Arrival et du nouveau Blade Runner. Durant le long

week-end musical (du 26 au 30.09), particulièrement éclectique, sera l’occasion de voir et entendre  l’artiste

australien aux multiples talents Ben Frost et en première belge l’hommage émouvant du compositeur

américain William Basinski à David Bowie. Le producteur et shoegazer Pantha du Prince donnera un concert

exclusif et la reine de l’avant-garde japonaise Phew nous reviendra avec un nouvel album, 20 ans après la

sortie du dernier. 

http://www.bozar.be/fr/homepages/73642-music

Et que nous réserve OCTOBRE ? On vous le dira ...bientôt! Passez un bel été! Les festivals ne manquent pas!

En particulier, le Festival Musiq3 du 30 juin au 2 juillet 2017! 

Le 7e festival Musiq3 s'intitule  « Touch » : une édition basée sur les instruments à touche et sur la variété des genres musicaux…

Get in touch! Et pour ce chiffre symbolique qu’est le chiffre 7 - Seven, go to Heaven! -, vous ne toucherez pas terre! Les équipes de ce

festival  proposent un menu très éclectique pour le bonheur des petits comme des grands. 

Les « touches »,… les pianos, les xylophones et tout instrument qui sonne sous la pression des doigts… feront de ce festival le plus rock

des festivals classiques...  On aura donc  l’occasion d’écouter accordéonsmarimbas (notamment au concert d’ouverture), 

bandonéonspercussions, et celestas.  Un cocktail varié de notes et de gammes  offrira un voyage aux quatre coins

du monde,faisant découvrir un monde musical d'instruments  peu connus. Enfin, ne ratez pas l'orgue de l’Abbaye de la Cambre qui vibrera

sous des résonances Pop en compagnie de la chanteuse An Pierlé.

Les points forts du Festival

Soixante concerts seront présentés dans les différentes salles du Festival. 

  • Le concert d’ouverture

Musiq3 désire ouvrir le Festival en grande pompe. C’est pourquoi, la chaîne a choisi la « Bach Touch » en prime time

du premier soir. Ce concert aura entre autres comme interprète Thomas Enhco, petit-fils de Jean-Claude Casadesus

 (le chef fondateur de l’Orchestre National de Lille, qu’il a dirigé jusqu’en 2016). Ce concert mettra non seulement Bach

à l’honneur mais également Mendelssohn, permettant le  voyage dans le temps - du 16ème au 19ème siècle - et à travers  le vaste

empire germanique. 

Beatrice Rana

  • Babar for kids

Babar le roi des éléphants en habit vert, créé en 1931 par Cécile et Jean de Brunhoff, est bien un des favoris des tout-petits depuis de

nombreuses générations.  Quatre millions d'exemplaires des albums vendus avant 1939.   Le monde des éléphants est un monde paisible et

rassurant. Emmenez les moins de  sept ans en compagnie de Céleste, l’épouse du roi  Babar et leurs adorables enfants, Pom, Flore, Alexandre

 et  Isabelle.  La ballade contée sera  mise en scène et en musique, avec talent par  la comédienne belge Zidani et  la douce et

charismatique  Eliane Reyes au clavier. 

 


D’autres activités pour les enfants seront également prévues. Il y aura le spectacle Jazz for Kids et de nombreux ateliers de découverte

des instruments organisés comme chaque année en partenariat avec l’ASBL ReMuA.

  • Les jeunes découvertes

Ce sont plus de 300 musiciens,en dessous de 30 ans qui seront mis  à l’honneur.   Thomas Enhco et Béatrice Rana,

mais bien d’autres tout aussi surprenants, comme Seong-Jin ChoBenjamin GrosvenorJustin TaylorJean

Rondeau ou encore Vassilena Serafimova. « Une palette internationale aux talents multiples », au palmarès déjà bien fourni.

Cette septième édition accueillera aussi les lauréats du concours Supernova, un concours qui déniche les jeunes prodiges belges

en musique de chambre, en collaboration avec la VRT, le Festival de Wallonie et le Festival van Vlaanderen.

  • West Side Story

Ce remake musical de la cultissime comédie musicale du début des années 1960 suffit pour attiser notre curiosité

d’aller voir ce qui se passera au lever de rideau. A l’époque, il s’agissait de présenter en chanson de variété la misère

des quartiers new-yorkais, en particulier pour les immigrés portoricains. Aujourd’hui, les musiciens et les arrangeurs

ont gardé cette trame en prenant les paris d’en faire un remix swing.

  • Le prix du Public au  Concours Reine Elisabeth 2017

Le concours Reine Elisabeth innovait  cette année puisque c’était la première édition consacrée au violoncelle. Le lauréat

ayant  remporté le Prix du Public, donnera son  concert au Studio Flagey. Ivan Karizna, né en 1992,  est originaire de

Biélorussie. vit en France depuis 8 ans, où il étudie au Conservatoire National. L'art, les livres et surtout la musique sont sa passion.

                         Ivan Karizna à étudié à Minsk, mais il n'y était pas très heureux, la Biélorussie est un pays isolé, il n'avait

aucun contact avec le monde musical européen, et pour lui, il est difficile d'être un artiste dans ce pays : il n'y a aucun

soutien ni du gouvernement, ni des gens en général. Il essaie d'y retourner le plus souvent possible pour y donner des

concerts, et faire passer un message, c'est sa responsabilité, sa mission en tant que musicien, transmettre le sens et la

beauté de la musique. Son instrument avec lequel il ne fait qu'un, est  essentiel pour lui. C'est un artiste remarquable par

la qualité de sa musicalité.

 

Portrait d’Ivan Karizna, Prix Musiq3 du Public au Concours Reine Elisabeth 2017

« Touch »,  permet enfin aux enfants, en particulier, de découvrir les instruments par le toucher, lors de  ces trois jours de

liesse musicale annuelle à la fin juin et au début juillet, qui marquent depuis sept ans, la clôture de la saison.

Toutes les informations sur  le site de Musiq3.

Et pour  aiguiser vos appétits musicaux:

http://lesfeuxdelaramperogersimons.skynetblogs.be/archive/2017/06/16/festival-musiq-3-flagey-premier-jour-8740369.html

http://lesfeuxdelaramperogersimons.skynetblogs.be/archive/2017/06/24/b-festival-musiq-3-rtbf-flagey-deuxieme-jour-8742693.html

http://lesfeuxdelaramperogersimons.skynetblogs.be/archive/2017/06/25/c-festival-musiq-3-rtbf-flagey-troisieme-jour-8742814.html

(source utilisée: Culture Remains)

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ILLUSION

12273228276?profile=originalPassage vers la lumière

un autre espace vers l'ailleurs

je ne sais pas si je franchirai l'arcade des illusions

Ce n'est pas un miroir

c'est un mirage

AA

installation Vladimir Skoda dans la cour de l'hôtel de Caumont Aix en Provence

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Et puis plus rien

L'âme lasse somnole quand dure le silence,
Si l'esprit ne s'arrête à aucune pensée.
Au cours des ans, se fit indolore l'absence.
Les regrets dilués parurent insensés.
L'âme lasse somnole quand dure le silence.

La rêverie émeut le solitaire âgé.
Parfois lui vient l'envie de partir en voyage,
Se sentant libéré, unique passager.
Ô la saveur du sel marin sur une plage!
La rêverie émeut le solitaire âgé.

Les premiers souvenirs, traces de l'existence,
Par bonheur, bien souvent, demeurent savoureux:
Fous rires, exaltation, bruyante exubérance,
La poésie, ouvrant un monde fabuleux.

Les premiers souvenirs, traces de l'existence!

Lors du vieillissement, on ne sent plus de liens.
Désirable souvent parait l'indifférence.
Resurgissent pourtant des émois, puis plus rien.
Personne ne comprend ce qu'est l'inexistence.

Lors du vieillissement, on ne sent plus de liens.

29 juin 2017

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12273230275?profile=originalAphrodite Niképhoros de la villa de Thésée,
Nea Paphos, marbre, 2e/3e s. av. J.-C.
(musée de Chypre, Nicosie)

 

      Et là sur cette plage d’Achni qui vit émerger Aphrodite, au Rocher du Grec, les Achéens s’en revinrent de Troie et débarquèrent. La boucle était bouclée.

Ou presque… Permettez encore que je file la métaphore tant la légende est belle.

 

12273229880?profile=originalAphrodite

(marbre du 1er siècle découvert à Soli, musée de Chypre, Nicosie)

Aphrodite la dorée, qui fait naitre l’amour

Et met en émoi la création entière.

Dorée comme un Titien, une certaine morgue aux lèvres.

Son galbe est parfait, mais ne lui dites pas qu’elle est la plus belle hellène, irascible, elle pourrait se méprendre et vous poursuivre de sa vindicte.

 

      A Chypre toujours, un jeune sculpteur pétri de talent, Pygmalion,  se prit à créer une statue qu’il voulut divine. Chaque jour il passait et repassait son ciseau jusqu’à atteindre la forme suprême de l’art, l’art vivant qui fait oublier le geste, qui fait oublier le reste. Tant et si bien qu’il s’éprit de sa création, d’un amour sans retour.

Aphrodite s’en émut. Et la statue ne demeura pas de marbre, ou d’ivoire, ni sans défense.

« De son sein il approche une amoureuse main…  Pygmalion sent des veines tressaillir… Alors, transporté d’allégresse, il rend grâces » à la déesse*1. 

Il appelle l’œuvre de chair Galatée, qu’il étreint aussitôt.  

N’y voyant pas offense,

« La vierge sent ses baisers et rougit, elle ouvre à la lumière un œil craintif, et voit à la fois le ciel et son amant. »

12273230896?profile=originalPygmalion et Galatée, 1819

Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson (1767-1824)

« Elle rougit parfois, parfois baisse la vue ;

Rougit, autant que peut rougir une statue. »,

La Fontaine

(musée du Louvre, Paris)

Là, la voyez-vous frémir ?

Mais je dois à la décence ne pas en dire plus.

Toutefois « quand la lune eut vu neuf fois son croissant se remplir, Paphos naquit », qui donna son nom à la cité qui chaque année célèbre Aphrodite.

      Cypris est d’ailleurs le nom souvent donné à Aphrodite par les Cypriotes.

A Chypre où, comme à Rhodes ou Cythère (Cythérée), elle comptait ses plus fervents adeptes.

Cypris voyant Cypris à Cnide s’écria

Hélas, hélas ! Où Praxitèle m’a-t-il vue nue ?

Epigramme de l’Anthologie grecque

       Consacrés à Aphrodite, les poissons rouges (le cyprin doré) étaient élevés en son honneur à Athènes. Quant aux disciples d’Hippocrate, drôles de carabins, ils ont donné à une sécrétion, manifestation du désir sexuel, le nom de cyprine. J’en rougis comme cuivre, mais tout de même, tout ce que l’on apprend sans jamais oser le demander*2 ! Comme aurait dit Freud, je prends sur moi, « Ҫa laisse sans bras ! » 

 

12273231298?profile=originalCyprin doré dans un bassin du musée archéologique de Rhodes

12273231901?profile=originalVénus en armes

Collection Borghèse

(marbre, IIe siècle, complétée au XVIe ; musée du Louvre, Paris)

 

      Ah, elle en fit tomber des chefs notre Aphrodite Niképhoros, « porteuse de victoires », la Vénus Victrix des Romains ! Car même si d’Arès (Mars) elle accoucha d’Harmonie, je crois que jusqu’à Vercingétorix on en paya le prix, que toujours, n’en déplaise à Brennus, Vénus commande aux choses de la chair que malignement elle mêle à l’esprit.

 12273232486?profile=originalVénus d’Arles

Découverte en 1651 à Arles, copie romaine d’après Praxitèle,

 restaurée par Girardon.

Elle tient la pomme de Pâris, tout en réfléchissant face à sa psyché.

L’entendez-vous fredonner cette lointaine mélopée :

« Au-delà des mers, là-bas sous le ciel clair… mon pays et Pâris

… pour eux toujours mon cœur est ravi… »

(musée du Louvre, Paris)

 

Jules César lui-même, par l’entremise de sa tante Julia, qui eût Anchise comme aïeul, se prétendit parent d’Aphrodite.

Aphrodite, en effet, d’Anchise, jeune et beau berger apparenté à la famille royale de Troie, enfanta Enée*3. Enée, fuyant Troie saccagée par les Grecs, revenu des Enfers, finit par s’installer dans le Latium, devenant l’ancêtre de Romulus et Remus, fondateurs de Rome. Enée, dont descendent les Julii, la gens Julia. C’est ainsi que se bâtissent les empires. Et qu’Aphrodite est au fondement de notre civilisation.

12273234057?profile=originalTous enfants d’Aphrodite !

La Mère de l’eau (Vandmoderen)

Kai Nielsen (1882-1924)

(Copenhague, glyptothèque Carlsberg)

 

Quelle lignée tout de même que celle de notre Vénus Genetrix !

Une mère figurée dans un drapé moulant et suggestif. Tentatrice, elle nous apostrophe.

M’imagine-t-on en nourrice ? au gynécée…

En effet on ne la voit guère au foyer, vaquant aux tâches ménagères, la marmaille sur les bras. Portant un enfant, c’est pourtant ainsi que se présente l’Aphrodite courotrophe.

Rare et sage image d’une déesse-mère, car ce n’était pas l’instinct maternel qui prédominait chez elle, trop mariolle pour s’encombrer d’une progéniture certes pléthorique. Famille nombreuse, famille heureuse, peut-être, mais seul son petit Eros préféré savait lui procurer toute la félicité.

Bien plus que deux amours, elle avait cependant deux vertus. Celle que l’on prêtait à Aphrodite Apostrophia de faire oublier les amours contrariés. De changer les cœurs et de vous purifier, un don d’Aphrodite Verticordia que l’on invoquait.

« Dis à ta déesse qui tu veux que sa force plie à ton amour. »,

Sappho (ca 630-580 av. J.-C.)

 

12273234270?profile=original Vénus Genitrix

Copie romaine d’après un bronze de Callimaque.

Callimaque était surnommé le catatexitechnos, le « trop minutieux ». 

 Mais comment lui reprocher, et ne pas frémir devant ce drapé « mouillé », être tenté par cette pomme à croquer ?

(marbre de Paros ; musée du Louvre, Paris)

 

Nous suivrons encore la versatile, les poètes ne me contrediront pas, la matière est fertile.

 12273234660?profile=originalAphrodite du type du Capitole

avec Eros monté sur un dauphin.

(copie romaine d’après Praxitèle ; marbre ; musée du Louvre, Paris)

 

Et nous accompagnerons encore, par parenthèses, sa parentèle.

 

12273235485?profile=original Eros (Cupidon)

« Celui qui est touché par l’Amour ne marche jamais dans l’ombre. »,

Platon (ca - 427/- 348)

Attention toutefois au fripon Cupidon car « son jeu est cruel.

Son cœur est méchant mais sa langue est de miel. 

Ne touche pas aux traîtres dons du plus beau des dieux immortels.

Son trait est petit, mais il atteint le ciel. »

(IIe s. ap. J.-C., marbre, musée du Louvre, Paris)

 

12273235071?profile=originalTorse d’Aphrodite du type de la Vénus d’Arles

(Ecole de Praxitèle ; musée archéologique de Rhodes)

 

A suivre…

En attendant, vous aimerez peut-être retrouver ici la première partie de ce billet :

 https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/a-paphos-l-effront-e-aphrodite-f-t-aphrodite-1-5?xg_source=activity

 

Michel Lansardière (texte et photos)

 

*1 Que le poète latin Ovide, à qui l’on doit ces citations, nomme bien sûr Vénus.

*2 Cyprine… En conchyliologie, c’est aussi le nom donné à un coquillage, du genre vénus évidemment ; en minéralogie à une variété cuprifère de vésuvianite (ou idocrase) utilisée comme pierre fine. Quant aux « cheveux de Vénus », ce sont des cristaux aciculaires de dioxyde de titane, une forme de rutile donc, que l’on trouve en inclusions dans le quartz. Cette dernière appellation est aussi donnée, en botanique, à la nigelle de Damas.Sabot de Vénus étant une petite orchidée poussant dans nos Alpes.

*3 Curieuse analogie, Enée, Æneas en latin, signifiant de cuivre (ou d’airain, bronze). Chypre tient également son nom du cuivre natif, cyprium, dont elle détenait de fabuleux gisements, que l’on trouve mentionnés dans des inscriptions mésopotamiennes du IIe millénaire évoquant le cuivre d’Alasia (aujourd’hui Enkomi, ou Tuzla pour les Turcs). Par contre, pas de marbre à Paphos comme sur le reste de l’île, il venait donc de Paros. Et Cypris est un autre nom d’Aphrodite, j’y reviendrai…

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APRES LA CANICULE...

La terre respire avec bonheur

Desséchée, craquelée, brûlée

Elle reprend enfin ses couleurs

Elle avale à grandes goulées...

La pluie transparente a coulé

Ses pleurs rafraîchissent la vitre

On regarde l'herbe pousser

Et les escargots faire le pitre!

Tant de gris qui succède au bleu

Quand belle nature s'adoucit

C'est un temps pour être amoureux

Tu me regardes... et je souris!

J.G.

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En silence elle se meurt...

12273227655?profile=original

Désubstancé, son toucher de mots lutte
Pour l'équilibre de ses stances au passage de la pensée.
De verbes sans nom aux accords disparus,
Elle étire les cris de ses trésors blancs
Aux portes des aveugles.

Tandis que sa plume imbue à la rosée
D'un breuvage glacé emperle les caractères,
L'esquisse de sa mise en abîme prend jour
Dans l'ombre de l'obscurité.

Habile, l'ardeur furieuse de sa main
Libère d'incontrôlables éclats de syllepses
Liant au vertige de la trame la racine frêle
D'une œuvre se nourrissant des larmes qui la borde.

Combien de lueurs vaines, attachées aux linéaments dialectiques de ses doigts
Se sont dressées en ondes infrangibles, qui, muées aux heures
Incandescentes de la volonté et du pouvoir de la matrice,
Ont madéfié les pages du dessein imperceptible des lexèmes e
t des morphèmes qui l'absorbent.

Alors qu'elle s'exile dans le mouvement de son idiosyncrasie,
Entendez-vous seulement gémir le poids de ses fers...
Entre les enchantements artificiels et demi-mots en prose
Subodorez-vous les maux de son cœur...
Enfin, trouverez-vous la clé de vos paupières avant que ne l'emporte le Grand faucheur.

Nom d'auteur Sonia Gallet


recueil © 2017

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La pluie JGobert

La pluie est au rendez-vous. Droite, froide, elle tombe délicatement et éclabousse le sol.

Rien de comparable à cette averse violente, qui d’un seul coup changea le sens de sa vie et la sépara de son compagnon. Emporté dans un tourbillon barbare, il lâcha sa main dans un cri de désespoir et disparu.  Accrochée à une branche, elle resta là des heures la mort à ses côtés.

Chaque pluie lui rappelle ce passage terrible de sa vie. Ce souvenir la hante et la côtoie. Elle redoute ce ciel déversant des litres d’eau.

La voiture emportée commença à tanguer et à se déporter comme une vieille barque sans fond. D’un geste fort, il ouvrit la portière et sortit. Elle fit de même, s’accrochant au capot. Il réussit à lui prendre la main un instant, la serrant pour la rassurer et lui dire qu’elle n’avait rien à craindre.  Son visage apeuré criait des mots forts et puissants. Et malgré cette eau qui se déversait sur eux, il lui sourit.

Ensuite, la voiture a disparu, enchevêtrée dans des arbres arrachés. Des flots d’une eau trouble s’installèrent et des tourbillons assassins les emportèrent.

De ce moment terrible, lui reste le goût terreux de cette eau sale dans la bouche. Quand l’angoisse revient la visiter, un besoin irraisonné de se rincer la bouche l’obsède.

Quand le ciel eut fini de déverser, de répandre cette eau tueuse et qu’au loin, elle vit arriver des secours, seule, détrempée, éperdue de douleur, elle hurla sa peur, déchirante, affolante.

D’un geste assuré, une autre main la souleva de cet endroit boueux et la colla contre lui.  Sur ses joues se dessinèrent des sillons de chagrin, de tourment qu’elle n’arrive pas à effacer.

Terrible souvenir d’un jour de pluie d’un été trop chaud.

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L'esprit et l'âme

L'énergie joue des tours, engendre des présages,
Crée des embûches étant évitables ou non.
Les personnes âgées, généralement sages,
Ne boudent l'évidence, écoutent la raison.
L'énergie joue des tours, engendre des présages.

Les jeunes, très souvent, pensent à leur futur,
Espèrent que leur vie deviendra savoureuse.
En doutent cependant, comment en être sûr?
Déjà la providence leur sembla hasardeuse.
Les jeunes, très souvent pensent à leur futur.

L'acharnement est nécessaire bien des fois.
Un animal, pris dans un piège, s'en délivre,
Ne se résout à renoncer, n'a pas ce choix.
Il fait des efforts inouïs, paraissant ivre.
L'acharnement est nécessaire bien des fois.

Je regarde le ciel, certes par pure grâce,
Ses rivières et lacs, dorés par le soleil.
Je m'installe en l'instant, mon âme s'y prélasse.
Écoutant ma pensée, je n'étais en éveil.
Je regarde le ciel, certes par pure grâce.

27 juin 2017

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Jadis JGobert

Jadis, un petit être m’est apparu. Sorti d’un conte de fée, il gambadait sur le rebord de ma fenêtre ouverte. Oh, je sais. Difficile à admettre, à accepter pour les esprits blasés, fatigués d’autres réalités, à la recherche constante du palpable, du matériel et qui n’acceptent plus les songes éveillés, les chimères émerveillées.

Il était là, devant moi, nullement effrayé, le regard vif et un petit sourire aux lèvres. Je compris vite que cette rencontre imprévue n’allait pas s’arrêter là. Il sauta sur le rebord intérieur de la fenêtre et je fis un pas en arrière. Sourire narquois, il me dévisagea et je sentis dans ce regard une pointe de bonté inconnue, une douceur cachée que je n’avais jamais ressentie auparavant.

Il descendit vite de ce rebord et fit le tour du propriétaire. Rien ne lui échappait et avec délicatesse, il se posa sur un livre ouvert. Il tourna les pages d’un ouvrage beaucoup trop grand pour lui. Il s’arrêta sur la photo d’un enfant et me dévisagea pour me faire comprendre quelque chose. Il continua à tourner les pages s’émerveillant sur certaines gravures. Merveilles, légendes de fées, chants de fleurs, vents des plaines, il passa en revue ce livre avec délice.

D’un autre bond, il vient jusqu’à moi, son regard noir plongé dans le mien. Un courant délicieux, un fluide intemporel me parcourut. L’impression de ne faire qu’un avec lui et il finit par partir dans un saut digne d’acrobates.

Ma journée était ainsi illuminée, radieuse d’un je ne sais quoi d’irréel, de fabuleux, de mythique.  Je ne tenais plus en place. Quand mes proches sont arrivés, excitée, mon récit ne fut pas accueilli avec plaisir. Trop de désapprobations dans les regards me forcèrent à me taire.  Tant pis, ce sera mon secret à moi seule.

Le livre entrouvert est toujours là, posé au même endroit et par beau temps, la fenêtre est entrebâillée, et je reste là parfois des heures à attendre celui qui ne vient pas.

Maman, ferme la fenêtre… Je t’en prie, tu vas prendre froid. Je m’exécute pour ne pas créer de tension. Mais dès que ma fille chérie a le dos tourné, j’ouvre vite cette fenêtre avec l’espoir furtif de l’improbable retour de l’hôte d’un autre monde que j’affectionne tant. Venant de l’univers parallèle où je me plonge les jours tristes de disette affective, de pénurie de tendresse. Un monde où je cherche le souvenir de ses beaux yeux noirs.

Un soir d’été, alors que doucement la lumière du jour s’éteint et qu’un petit vent frais se lève, j’entends un bruit, un son familier. Mon cœur s’arrête de battre.

Et si c’était lui. Et s’il était revenu. Je deviens subitement incontrôlable et je m’élance vers ce que j’ai entendu, perçu.

Le livre, depuis toutes ces années, est toujours à sa place et assis sur une page, mon doux songe est là. Dans un grand fracas, je prends mon pied dans le tapis, trébuche et maudissant cet endroit, je m’écrase par terre. Après avoir repris mes esprits, assisse par terre, mes larmes coulant de dépit, de colère, mais surtout de déception, de tristesse.

Comme dans un mauvais rêve, je faillis revoir ce petit être que mon imagination, ma fantaisie a enfanté des années auparavant.  Mais il avait disparu.

 

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En survie


L'écriture conserve, en des mots, des émois et pensées intimes.
Ils y demeurent congelés sans perte de leur énergie.
Quelquefois une muse en fit des poèmes aux riches rimes.
Par la lecture, sans délai, on leur rend le souffle de vie.
L'écriture conserve, en des mots, des émois et pensées intimes.

L'art épistolaire permet de s'exprimer avec talent.
Le pratiquaient des gens connus, respectueux des confidences.
Or quelques-unes de leur lettres sont accessibles à tout venant.
L'intimité n'est plus sacrée, elle subit bien des offenses.
L'art épistolaire permet de s'exprimer avec talent

.

Une amitié amoureuse eut des effets insoupçonnables.
La survivante est le témoin d'une romance qui prit fin.
Des nombreux écrits conservés se sent devenue responsable.
Les avait tendrement rangés, gardés à portée de la main.
Une amitié amoureuse eut des effets insoupçonnables.

Il existe certes une cause à son étrange indifférence.
Elle aime croire, en éprouvant un retour de son énergie,
Qu'elle avait cessé d'exister mais qu'une nouvelle naissance
L'a placée métamorphosée dans le grand jardin de la vie.
Il existe certes une cause à son étrange indifférence.

26 juin 2017

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COLLECTIONS

Emergeant d'un camaïeu violet- violine

Elle avance , telle une déesse lointaine

Et soudain s'affaisse dans ses multiples plis

Ephémère beauté

AA

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Je recherche une vie 
où je pourrais penser paisiblement
à la lueur de la chandelle. 
Toute lueur a son ange.
Ce qui est éteint ne peut plus mourir.
Le temps où toute chose était sacrée
n’est pas révolu.
Le temps où chaque geste était un sacrement nous parle encore dans l’encre des images peintes.
Il m’arrive de m’attarder au seuil de ces lueurs fugaces, de revivre dans les essences, tels le promeneur au coeur de son périple matinal.
Tant de voix m’habitent.
Le peintre des racines, le peintre des angelots, le peintre des choses inertes. 
Je vis dans les odeurs de résines, 
d’huiles, de vernis colorés. 
Je combat des ombres au fond de la fosse.
Le nom de mon ennemi est difficile à prononcer.
Les mots me manquent, les lignes se figent.
Enfermé dans mon atelier, je vis reclus, j’accomplis la mission qui me fut dévolue.
Soyez indulgents envers celui qui cherche,
par approximations, par divisions, 
par touches successives.
A force de se soustraire de l’inutile,
On finit par ne plus parler qu’au travers de songes qui s’effacent à chaque fois que la lueur se consume à la mèche de son propre corps.
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L'adieu

Accompagnent l'adieu des larmes de tristesse
Mais il est doux à l'âme de l'être qui s'en va
Quand il entend des mots débordant de tendresse.
Jusqu'à son dernier souffle, il ressent qu'ils sont là.
Accompagnent l'adieu des larmes de tristesse.

Il sait qu'il va mourir le parent que l'on veille.
Il a vécu longtemps, sur différents rivages,
En ayant contemplé les monts et les merveilles
Puis s'était préparé à l'ultime voyage.
Il sait qu'il va mourir le parent que l'on veille.

Des enfants qu'il chérit, il reçut de l'amour.
Ils sont dans la douleur en ce dernier adieu.
La fin d'une existence doit arriver un jour,
Même s'il est tardif, il parait odieux.
Des enfants qu'il chérit, il reçut de l'amour.

La providence fait que l'apaisement vient.
Il surprend quelques fois; d'autres chagrins perdurent.
Si l'on ne souffre plus, sans cesse on se souvient.
On pense à des instants de joies qui étaient pures.
La providence fait que l'apaisement vient

.

24 juin 2017

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DESIR

La  cavalcade de vos yeux de loup,

sur la chute de mon cou,

ruisselant de cheveux roux,

je soupçonne et désire, en un éclat de

rire pudique et tapageur.

De "nous" toute entière je suis faite,

dès lors que vos lèvres cavalières,

sur mes épaules frêles, y glissent,

dégringolent jusqu'à se perdre floues,

dans le jour tout défait !

La nuit, ample et belle, de ses yeux

étoilés, contemple tout cela,  nous

enveloppe, nous mêle !

NINA

         

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Muses et poètes


Les muses, par leur présence,
Favorisaient la transcendance,
Révélaient une poésie,
Souvent pleine de fantaisie.

Les poètes de grand talent,
Animés d'un heureux allant,
Accueillaient, de lieux mirifiques,
Des personnages idylliques.

Leur langage voluptueux
Entretenait le merveilleux.
Il était facile de croire
À leurs émouvantes histoires.

De nos jours, pour sortir de l'ombre
Hommes et femmes, en grand nombre,
Devenus poètes par choix,
Sûrs d'eux, font entendre leur voix.

Ont-ils aussi l'envie de plaire,
Si difficile à satisfaire?
La poésie, un art mineur,
Cause pourtant des coups de coeur.

23 juin 2017

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UN ETE AVEC SISLEY

12273226856?profile=originalLe ciel s'étend , l'air circule , blond et léger SISLEY est un peintre des , ciels vastes et tranquilles du rose au bleu tendre L'air palpite et l'eau s'irise en touches fébriles comme des instants fugitifs  SISLEY  est un paysagiste pur et simple  Matisse disait " que

Cézanne était  un moment de l'artiste Sisley un moment de la nature"

Ravissement ce dernier mardi à AIX en Provence Hôtel de Caumont

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À la grâce de la Providence!

Face à la nuit, peu souvent noire,
J'ai quelques fois la nostalgie
D'une sublime griserie
Que garde vive ma mémoire.

À moi-même souvent laissée,
Je contemplais l'immense espace
Où toujours à la même place,
Les étoiles m'éblouissaient.

Je n'aurais pu imaginer
Être privée de cette extase,
Que j'exprimais avec emphase.
Ô l'incertaine destinée!

Nous sont données et puis reprises
Des possibilités d'aimer.
On voit des portes se fermer.
Même en été souffle la bise.

23 juin 2017

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administrateur théâtres

La Chypre imaginaire de Shakespeare est une  riche possession vénitienne, bastion  entre l’Islam et la chrétienté orientale. Priorité à la structure et aux couleurs : les notables festoient sur  l’esplanade d’un palais vénitien dans un déluge de tenues d’apparat, dignes de tableaux renaissance de Véronèse : Les noces de Canna (1562)?    On ne peut qu’être remplis d’admiration pour ces costumes rutilants faits de  tissus et  soieries tellement  raffinés -“Stuff dreams are made of” -   et signés  par le fidèle  créateur de L’opéra Royal de Wallonie: Fernand Ruiz. Ceux-ci, tous différents, font  presque passer au second plan les colonnades antiques du palais où se déroule l’action après la  bataille de Lépante…

Cette histoire Shakespearienne encensée par Verdi avait été écrite en 1603-1604 après la publication d’un édit royal de 1601 ordonnant l'expulsion de tous les Noirs d'Angleterre. Otello, le général maure de l’armée Vénitienne est en extase devant  sa jeune  épouse Desdemona qu’il a épousée contre le consentement de ses parents. Cependant,  son conseiller de confiance, Iago, commence à laisser  entendre que Desdemona est infidèle. Il veut causer la perte d’Otello et le pousser au crime passionnel.  Qui des deux, Otello va-t-il croire : son perfide et envieux compagnon d’armes  ou son innocente  femme? Avec une exactitude presque mathématique, on assiste au développement  du sentiment de  jalousie, depuis sa naissance à peine perceptible jusqu’à son fatal paroxysme. Les chœurs toujours dirigés par Pierre Iodice sont somptueux et constituent un renouvellement ininterrompu de  tableaux vivants  de l’époque Elisabéthaine!

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Otello se confond impeccablement avec la ligne ascendante implacable de la jalousie, depuis la confiance extatique au premier acte, jusqu’à l’instant où naît le soupçon infusé avec machiavelisme par Iago, celui où commence la traque de la trahison imaginaire dans une  passion qui s’exaspère jusqu’à la folie bestiale. Et puis, devant le constat de son crime et l’innocence certaine de la victime, il se précipite dans l’abîme du désespoir et de l’inutile repentir. Le ténor   argentin José Cura, formé par Domingo Placido  explore sa partition avec vigueur brûlante et profusion de couleurs.  Son «Abbasso le spade!» clamé avec autorité contraste pleinement avec son duo  avec Desdemona, qui clôt le premier acte. Il diffuse parfaitement sa perception de  la volatilité du bonheur lorsqu’il dit vouloir mourir dans l’extase de l’étreinte de sa compagne.  «Già nella notte densa» déborde de tendresse. Les dieux seraient-t-ils jaloux de ce pur bonheur?

Otello

Jose Cura © Lorraine Wauters 

«  Credi in un Dio cruel che m’ha creato simile a sè ! » Je crois à un Dieu cruel qui m’a fait à son image ! Le sulfureux Iago (Pierre-Yves Pruvot), humilié de s’être vu refuser une promotion,  a engagé une machination infernale pour détruire celui qu’il s’est mis à haïr avec passion.  Il est  consumé par l’orgueil, la jalousie, l’envie et le désir de vengeance. Sa duplicité monstrueuse  fascinante  en fait une figure d’un charisme  infernal qui force  malgré tout l’admiration du public. Quelle prestation et quelle sonorité ! Le baryton Pierre-Yves Pruvot  endosse le costume de l’hypocrisie avec une conviction et un talent vocal et théâtral exceptionnel. Ses moindres inflexions changeantes tantôt caressantes, tantôt menaçantes donnent froid dans le dos tant la fourberie est toxique!

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Desdemona est remarquablement intense dans sa naïveté et son aveuglement amoureux, mais aussi d’une lucidité  surnaturelle  devant l’imminence de sa fin brutale. Cinzia Forte  qui s’est illustrée sur la scène de l’Opéra de Wallonie plusieurs fois, RigolettoLe Nozze di FigaroFidelio et La Bohème) possède une voix pleine de fraîcheur de délicatesse et de rondeur. Ses aigus soulignés par la finesse des violons et en suite  celle des  bois sont super légers !  Son désarroi devant les accusations injustes est  immensément touchant. « Atterré, je fixe ton terrible regard, en toi, parle une furie ! » « L’Eternel voit ma foi ! »L’orchestre est en délire et l’accompagne dans son sentiment d’injustice. Otello l’étouffe sur sa poitrine, elle fuit et les cordes soulignent son isolement. Plainte douloureuse, le soleil s’est éteint.  On retrouve la hantise de l’antiquité grecque.  Dans la fange amère et glacée, elle pleure son âme qui se meurt. Après son Ave Maria, « prega per noi ! » elle quitte le coussin sur lequel elle s’était agenouillée pour s’approcher du lit mortel. L’Amen est illuminé bordé de violons fins comme des cheveux d’ange  Son jeu  final d’oiseau pour le chat est pleinement attendrissant et semble penser :  « Tue-moi mais fais vite !» « As-tu prié » demande Otello ! «  Mon pacte est l’amour. » Tout est dit !

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S’il visait l’excellence  pour sa dernière représentation à L’Opéra de Liège,  Paolo Arrivabeni, dont  c’est la dernière saison, a atteint pleinement son but. Il  confirme sa très fine et profonde  connaissance de l’œuvre et son habileté pour traduire tous les sentiments. Il  parcourt la triple tragédie  dans les moindres détails, avec un sens aigu des variations d’atmosphères et un traitement époustouflant des orages annonciateurs de  tempêtes de sentiments dont les humains sont victimes. La pâte sonore luxuriante semble monter comme un immense soufflé de haine, de jalousie et de désarroi d’une rare  intensité. De la place où nous étions, nous avions une vue plongeante sur l’orchestre, de quoi pouvoir observer les moindres détails des interventions des instrumentistes. Joie musicale redoublée. Quatre notes de harpe disent la nuit qui descend, l’accompagnement du rire de Iago est fracassant et quand le doute pénètre Otello, les cordes en tremblent ! Le venin de la trahison imaginaire s’infuse dans les bois, la colère d’Otello bouillonne avec un orchestre en folie alors que genou à terre celui-ci fait un pacte avec le Diable! Les cuivres sont sanguinaires : « Comment vais-je la tuer » se demande Otello ! Et la munificence de la cour vénitienne déferle avec les chœurs qui saluent le vainqueur de Chypre. A la fin du 3e acte le chef a donné toute sa force et est épuisé par le paroxysme musical. A la fin du 4e acte, le dernier souffle de vie est expulsé par l’orchestre.    19224769_1732477563448290_253497608858692607_n.jpg

Le jeu de la suivante, Emilia n’est pas moins convainquant « Je suis ta femme, pas ton esclave ! » assène-t-elle à Iago. Alexise Yerna a été entendue sur la même scène dans Manon, Luisa Miller, Rigoletto, Ernani, Il Barbiere di Siviglia, Lucia di Lammermoor, La Traviata et Orphée aux enfers. Les deux femmes sont à la pointe de l’intimité, elles s’entraident avec la ferveur du désespoir.  Leur duo tendre souligné par les hautbois est un moment d’émotion intense et lumineuse. C’est elle qui expliquera avec détermination la félonie de son mari  à l’ambassadeur de Venise (notre cher Roger Joachim). Et Cassio, le jouet du destin, c’est  Gulio Pelligra (dans Nabucco en octobre dernier) qui l’habille d’une très belle humanité.

SAISON : 2016-2017

DIRECTION MUSICALE : Paolo Arrivabeni MISE EN SCÈNE : Stefano Mazzonis di Pralafera CHEF DES CHŒURS : Pierre Iodice ARTISTES : José CuraCinzia FortePierre-Yves PruvotGiulio PelligraAlexise YernaRoger JoakimPapuna TchuradzePatrick DelcourMarc Tissons

NOMBRE DE REPRÉSENTATIONS : 6DATES : Du vendredi, 16/06/2017 au jeudi, 29/06/2017  

http://www.operaliege.be/fr/activites/otello

Crédit photos: Lorraine Wauters

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AU BOUT DU TUNNEL...

Lorsque deux manques se rencontrent

Et que surgit une étincelle

C'est un miracle, comme dans un conte

Tout à coup la vie devient belle!

On redécouvre à la tendresse

Sa part de sensualité

Elle est combien douce l'ivresse

Il n'est plus question de péché!

On a mâché sa part de terne

On déguste enfin le soleil

La vie ne veut plus être en berne

Sa densité nous émerveille!

N'est jamais tard pour un bonheur

L'adolescence en toile de fond

On a su garder ses valeurs

Et c'est l'amour qui donne le ton...

J.G.

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Il s'agit d'un recueil de poèmes de Francis Jammes (1868-1938), publié en 1898. Le poète s'adresse à Dieu et lui confie les rêves les plus chers de son âme contemplative: il souffre, mais ne cesse d'aimer son créateur à travers les splendeurs de la nature. La vie des humbles, la vie de tous les jours est le sujet de son inspiration: elle cèle ses trésors au profane, mais les révèle à celui qui sait voir la vérité avec des yeux purs. Notre journée est une aventure qu'il faut considérer selon la foi divine: chaque geste s'insère dans la vie universelle et confère aux sentiments, aux aspirations, la certitude d'une réalité. Dieu seul peut nous donner la faculté de connaître la vie: dans la paix du monde, le plus sûr moyen d'y parvenir est la prière. Les voies du Seigneur sont parsemées de bienfaits: si l'homme sait approcher les choses de la création avec un coeur sincère, il en connaîtra les secrets. Il est deux miracles quotidiens dans l'existence du chrétien: l' aube, si douce dans sa splendeur, si tendre sous les premiers rayons de soleil, et le crépuscule où le bleu du ciel fait place à la clarté lunaire et au silence de la nuit. Les fleurs, les plantes, les lacs, les prés, les glycines, les glaïeuls et les lilas  exhaltent une douce mélancolie. Tout est miracle pour qui sait contempler les choses avec innocence: un simple animal ("J'aime l' âne..."), la pensée de la mort et le souvenir de la femme aimée ("Lorsque je serai mort..."), même la vue du logis et de ceux qui nous sont chers ("La maison serait pleine de roses..."). Le poète évoque la rencontre d'une pauvre malade qui attend vainement un miracle ("J'allai à Lourdes"); il pense à des mots d'amour entendus ("Que je t'aime"); il admire la vie subtile de la nature qui, par une loi unique, transforme sans cesse toute chose ("Une feuille morte tombe..."). Bien d'autres poèmes révèlent toute la douceur élégiaque de Jammes; on trouve même une petite comédie symbolique, en vers, sur "La naissance" et "La mort du poète", cet être qui possède le don de comprendre l'univers. Ce recueil découle d'un seul motif: l'amour de la nature. Il éternise les thèmes poétiques de Francis Jammes et le caractère agreste de sa muse.

N. B. à voir aussi: "

L'âne culotte où les promesses du ciel sont annoncées par les Dons de la Terre   I C I

un roman d'Henri Bosco...

 

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