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COULEURS DE MUSIQUE, MUSIQUE DES COULEURS : L’ART DE HOANG HUY TRUONG

Du 28-09 au 15-10-17, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) a proposé une exposition consacrée au peintre vietnamien, Monsieur HOANG HUY TRUONG intitulée SYMPHONIE DE COULEURS.

L’art de HOANG HUY TRUONG est un mariage de formes éclectiques, variant entre calligraphie et abstraction. L’art de cet artiste a pour effet de déclencher le « sentiment de la forme », en ce sens que la représentation de l’évoqué est suggéré par un travail, en apparence confus, qui se révèle en réalité, d’une précision mathématique saisissante. La spécificité de l’œuvre exposée réside dans le fait qu’elle est le résultat d’une sensibilité à la fois picturale et musicale. En effet, l’artiste est également un excellent pianiste classique.

Le mode d’expression de l’artiste est dominé par trois types d’écritures :

1)    une première écriture axée sur la couleur en fusion

2)    une seconde écriture centrée sur la calligraphie

3)    une troisième écriture que l’on peut considérer comme un ensemble intermédiaire associant fusion chromatique et calligraphie.

REPRESENTATION SOLAIRE (80 x 1OO cm- technique mixte sur papier 2017)

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est, à partir du noir, une variation chromatique sur le jaune et le vert. La note noire sert d’élément dynamique permettant l’harmonie des deux autres couleurs par la mise en exergue d’une sensibilité restituant l’âme de la matière par des tonalités créées, à certains moments, grâce au pastel. L’ensemble baignant dans une irrésistible légèreté. Ce qui a pour résultat de conférer à l’œuvre l’aspect d’une matérialité évanescente, laquelle est rendue par le travail minutieux apporté au papier, le matériau principal servant de base à l’artiste. Le résultat de ce travail consiste à provoquer le sentiment d’une explosion solaire arrêtée sur l’image. Cette explosion solaire a lieu à l’intérieur d’un cadre délimité par un trait noir puissant, séparant le phénomène chromatique de la fusion du reste de la composition. L’œuvre a été réalisée en deux étapes : l’artiste a commence à partir de l’intérieur pour ensuite aborder l’extérieur du cadre. Il a d’ailleurs débuté par le jaune avant d’aborder le noir dans le but de faire ressortir le jaune. Pour l’artiste, le noir et le jaune sont deux couleurs qu’il qualifie de « positives ».

Rappelons, en passant, que la couleur jaune a toujours intrigué tant les historiens de l’Art que les psychologues, en ce sens qu’elle engage le pathos d’une façon démentielle : pensez, notamment, à Turner et à  Van Gogh, pour ne citer qu’eux concernant l’interprétation de cette couleur.

DECLINAISONS CHROMATIQUES EN JAUNE ET NOIR (50 x 70 cm-technique mixte sur papier 2016)

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participe de la première écriture (citée plus haut) axée sur la couleur en fusion.

REVE DE LUNE (50 x 65 cm-technique mixte sur papier - 2017)

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associe deux écritures : une première constituée par une calligraphie ésotérique et une deuxième qui reprend le discours de la variation chromatique.

Tandis que TAPIS ORIENTAL EN ROUGE (73 x 60 cm-technique mixte sur papier 2017)

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axe son jeu sur une opposition entre le rouge et le noir que la technique de l’artiste rend fascinante. La composition est constituée de cinq plages s’enserrant à l’intérieur d’un cadre, elles-mêmes comprise à l’intérieur du tableau. L’intérieur même de ce cadre est également dominé par différents types d’oppositions :

1)    l’opposition chromatique rouge/noir

2)    l’opposition chromatique rouge/calligraphie hiéroglyphique de couleur blanche

3)    l’opposition entre chromatisme et symbolisme, en ce sens que sur chaque espace figure une « grecque » de couleur rouge en forme de spirale à l’intérieur d’une zone noire. Tandis qu’une « grecque » noire se trouve enserrée à l’intérieur d’une zone rouge. Outre l’opposition rouge/noire se profile, discrète, une autre opposition : celle de la « grecque » opposée à la spirale. La « grecque » est considérée par les historiens de l’Art comme l’image de la rationalité définissant la civilisation grecque (bien qu’un nombre considérable de « grecques » se retrouvent représentées dans divers arts dits « traditionnels » tels que les arts africains et précolombiens). En revanche, l’image de la spirale représente l’infini, c'est-à-dire l’opposé de la rationalité, communément exprimée.

 CECI N’EST PAS UN ESCALIER (65 x 70 cm-technique mixte sur papier - 2017) .

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Malgré le titre de nature « magrittienne », la philosophie de cette œuvre se base sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un escalier mais de l’image qui pourrait être celle d’un escalier en distorsion, associée à celle d’un autre élément faisant partie intégrante de la vie de l’artiste, et qui pourrait être celle du piano.

Car, comme nous l’avons spécifié plus haut, le peintre est également pianiste. Observons l’agencement des couleurs délicates, mariées à l’arrière-plan faisant ressortir le sujet.

FIGURINES AFRICAINES (80 x 1OO cm-technique mixte sur papier - 2017)

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représente une démarche du plus haut intérêt, puisqu’elle s’avère être la projection d’une culture sur une autre. En effet, le peintre d’origine et de culture asiatique aborde un système de pensée plastique où tout repose à la fois sur le volume et sur la courbe.

L’artiste ne reprend que ce qu’il considère être l’essentiel de son discours, à savoir la courbe. Mais il la reprend de façon fragmentée, évoluant, presque en lévitation dans l’espace. Il la réinterprète « à l’asiatique », c'est-à-dire en accordant la priorité à l’élément courbé, considéré comme un « vide », devant fusionner avec un « plein » (invisible). Cette œuvre est, en quelque sorte, un ensemble de courbes en lévitation, prophétisant la forme à venir.

BLEU ORIENTAL (50 x 65 cm-technique mixte sur papier - 2017) 

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est une variation sur le bleu (en dégradés) marié au blanc dans l’évanescence d’un paysage lacustre, alternant pleins et vides par la seule force du chromatisme. Outre le bleu, de légers traits noirs dynamisent, ca et là, la composition en jouant sur  la musique des contrastes. Ici encore, le « sentiment » de la forme est révélé par l’apport du trait appliqué dans la plus extrême finesse : les pleins existent mais ne sont qu’esquissés. Les vides, aériens, glissent sur le blanc constituant l’espace. Précisons que l’idéogramme, au centre de la toile, ne comporte aucune signification spécifique. Nous sommes ici face à une méditation. Une méditation constituée de pleins et de vides. Une œuvre abstraite comme l’est la musique. Nous savons que l’artiste est également pianiste. La musique, particulièrement le classique, est une méditation. Une méditation sonore  également constituée de pleins et de vides ainsi que de silences. La création devient, pour l’artiste, une symbiose où les sons se confondent avec les lumières laissées sur la toile par le pinceau. Et cette symbiose se poursuit dans la non différenciation entre l’oreille qui perçoit le son et les doigts qui dirigent le pinceau.

Sa peinture, même si elle s’inscrit dans un registre contemporain, respire le classique par sa finesse et sa légèreté. Sa profondeur aussi car son côté « méditatif » se rencontre, notamment, dans la musique d’un Bach ou d’un Schubert.

A titre exemplatif, l’artiste a aboli de son répertoire pianistique la musique contemporaine. Tandis qu’en matière de peinture, l’abstraction donc la matière « contemporaine » est abordée avec bonheur. Cela peut sembler paradoxal car d’aucuns pourraient imaginer le contraire : la figure humaine en tant que référant de la culture classique éclipserait l’abstraction, moderne et de surcroit, contemporaine. Mais il n’en est rien! L’artiste adopte l’abstrait à condition de le marier à sa culture originelle pour autant qu’il puisse l’adapter à sa propre conception de l’Art, à savoir de le soumettre aux impératifs de son imagination. Car, comme il aime à le répéter, paraphrasant Einstein : « l’imagination est plus importante que la connaissance ».

Dès lors, il peint « avec son cerveau et non avec la technique ». Celle-ci n’est qu’un support à la création de l’idée. Au plus l’oreille est à l’écoute, au plus s’améliore la musique. Il en va de même avec la peinture qui demeure tributaire de la capacité du peintre à regarder. D’ailleurs, l’artiste a une conception purement personnelle du mot « perspective ». Lorsqu’il l’a employé pour la première fois en indiquant une de ses toiles où aucune forme de « perspective » à proprement parler n’était visible, il nous a fallu un certain temps pour comprendre que ce mot ne se référait nullement à la théorie visuelle de la Renaissance mais bien à son idée tout à fait personnelle sur la façon d’aborder la toile. Suite au désir d’améliorer sa technique pianistique, l’artiste s’est posé la question de savoir « comment entendre », immédiatement suivie de « comment regarder », en ce qui concerne le peintre. Toutes proportions gardées, il s’agit là d’un processus presque kantien de penser la création. La seule différence concernant le but que visait Kant, ce n’était pas la création mais la connaissance. Le peintre se demande « comment regarder ? ». Le philosophe, dans sa « Critique de la Raison pure », se demande, non pas « comment connaître » mais bien « que puis-je connaître ? ». Evidemment, il y a de grandes différences dans les développements de ces questionnements. Néanmoins, « regarder » et « connaître », ne participent-ils pas de la même volonté cognitive ?

Dès lors, la tentation de vouloir effectuer, ne fût-ce qu’un timide rapprochement philosophique, ne peut qu’effleurer l’esprit. Musique et peinture dans un même prolongement sonore et gestuel…en réalité, cette dichotomie entre création musicale et picturale, cache un refus inconditionnel de l’académisme, en ce sens que si la partition du répertoire classique ne souffre d’aucune forme d’improvisation, la façon d’aborder l’espace pictural, permet toutes les variations possibles. La peinture est à la musique ce que le jazz est au classique : une possibilité d’enchaîner une infinie succession d’accords pour aboutir, non pas au refus mais bien à l’éclatement de la mélodie. A’ sa libération des carcans qui l’emprisonnent. A tel point, qu’en matière de peinture, il refuse de dessiner d’après la réalité, exprimant ainsi son refus de l’académisme. L’artiste peint en écoutant la musique. Et, chose intéressante (peut-être même révélatrice de ce que nous ignorons pour le moment), le classique n’est pas forcément le style qu’il écoute en peignant. Tous les styles musicaux existants l’accompagnent dans sa démarche créatrice.

Issu d’une famille de musiciens, HOANG HUY TRUONG, bien que largement autodidacte, a suivi des cours de peinture mais les a abandonnés rapidement car il estimait qu’ils bloquaient son esprit. Comme le montre FIGURINES AFRICAINES (cité plus haut), il s’est beaucoup intéressé aux autres cultures en les interprétant selon sa sensibilité propre. Néanmoins, il a débuté son périple cognitif à partir de l’Orient ancien et de la Grèce classique : TAPIS D’ORIENT (cité plus haut), comportant, notamment des « grecques » et des hiéroglyphes égyptiens, également réinterprétés à sa manière en les distordant à sa guise, est un autre exemple de sa volonté à se retrouver dans l’Autre. Il pratique tant la musique que la peinture depuis sa plus tendre enfance.

L’artiste utilise une technique mixte, composée, notamment, de fusain, de crayon carène, de pastel et bien entendu de papier qu’il froisse pour le faire bien ressortir, provoquant ainsi chez le visiteur l’image d’une sculpture picturale. En matière de musique, ses compositeurs préférés sont Bach, Chopin et Ravel. Tandis que Picasso et Van Gogh (que nous avons cité plus haut) sont, entre autres, ses peintres préférés.  

HOANG HUY TRUONG nous invite à écouter sa peinture musicale. Chaque trait, chaque vide suivi d’un plein, chaque explosion de couleur est une invitation à écouter la méditation qui couve en nous-mêmes et ne demande qu’à éclore, au tréfonds d’un silence.

François L. Speranza.

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Une publication
Arts
 
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Lettres

N.-B.: Ce billet est publié à l'initiative exclusive de Robert Paul, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement. Mentionner le lien d'origine de l'article est expressément requis.

Robert Paul, éditeur responsable

A voir:

Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza

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L'artiste et François Speranza: interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles

(Octobre 2017) photo Jerry Delfosse)

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 Biographie:

TRUONG Hoang Huy est né en 1987 au Vietnam dans une famille de musiciens et d'artistes. Son grand-père Tran Huu Quang était peintre, sculpteur, professeur et écrivain d’histoire. Son oncle Tran Vuong Thach est chef d’orchestre de la salle Philarmonique de l’opéra d’Ho Chi Minh-Vietnam. Un autre oncle, Tran Thanh Tung, est compositeur.
Huy Truong a commencé la peinture et le piano (avec sa mère Tran Anh Tu qui est professeur de piano) en même temps à l’âge de 4 ans. Il a gagné de nombreux prix pour ses peintures comme le concours National Vietnam " Net Ve Xanh ", " the 31 st International Children’s Art Exhibition 2001 – Bronze Awards " au Japon, …
A 5 ans, il a gagné le prix " Crystal " (catégorie pour plus jeunes) du concours Piano festival " Nu Duong Cam " à Ho Chi Minh ville. Il est entré à l’âge de 7 ans au conservatoire d’Ho Chi Minh dans la classe de Nguyen Thien Phuong Hanh (sous-directeur de la section au piano). A l’âge de 9 ans, il a participé à nouveau au concours Piano festival " Nu Duong Cam " et il a gagné le 2ième prix.
En 1997, il est choisi comme meilleur étudiant du conservatoire d’Ho Chi Minh pour participer au XXième Concours International Per Giovani où il obtient le 1er prix " Jeune Talent " en Italie.
Il est invité par la chaine de télévision Ho Chi Minh – Vietnam pour une interview sur sa jeunesse pianistique. Il a participé à beaucoup de concerts de piano au conservatoire d’Ho Chi Minh et plusieurs
ont été enregistrés par la chaine de télévision d’ Ho Chi Minh. L’Académie nationale d’Ho Chi Minh l’a invité pour accompagner au piano la chorale des enfants au Festival International de Shanghai – Chine. Le conservatoire d’Ho Chi Minh l’a choisi pour jouer dans un concert de bienvenu lors de la visite de John. F. Kerry.
Il a reçu le diplôme d’honneur comme étudiant excellant au conservatoire d’Ho Chi Minh de l’ex Président du Vietnam, Truong Tan Sang.
Il a reçu en 2005 un graduat d’excellence au Piano " jeune talent " avec Dang Hong Quang (directeur de la session au piano) au conservatoire d’Ho Chi Minh.
En 2005, il continue sa carrière en Europe. Il a réussi les deux examens d’entrée de piano au conservatoire d’Amsterdam, Pays-Bas, et au conservatoire Royal de Liège, Belgique.
Il a choisi d’étudier au conservatoire Royal de Liège où son oncle était chef d’orchestre et où il obtient un Master dans la classe de François Thiry, Hélène Fazius et Gabriel Teclu en 2010. Il est actuellement suivi au Conservatoire Royal de Bruxelles par le pianiste Mikhaïl Faerman (1er prix du Concours Reine Elisabeth en 1975) et Stephane Ginsburgh. Il a participé à de nombreux concerts et master classes avec les plus grands interprètes classiques pour affiner sa technique: Jacques Rouvier, Akiko Ebi, Françoise Thinat, Alan Weiss, Diane Andersen, Johan Schmidt, Joaquin Soriano, Ralf Nattkemper, Friedemann Rieger, Uta Weyand, André de Groote, Haruhi Hata, Jun Kanno, Daniel Blumenthal.
En 2014, l’ambassadeur du Vietnam Pham Sanh Chau à Bruxelles l’a invité pour participer au concert de piano avec 2 artistes vietnamiens, le violoniste Tang Thanh Nam et la pianiste Ly Giai Hoa, donné à l’occasion du 69ième anniversaire de la fête nationale du Vietnam au Bozar à Bruxelles.
En 2014 - 2015, il continue d’améliorer sa technique pianistique avec la pianiste française Brigitte Bouthinon-Dumas (conservatoire de Paris) qui est l’auteur de nombreux ouvrages pédagogiques de référence dont " Mémoire d’Empreintes ".
En 2016 : la période du concept Piano et peinture :
4 juin 2016 : Récital piano et vernissage à Eupen .Adresse: Gospertstrasse 56, 4700 Eupen – Belgique.
30 juillet 2016 : concert piano dans la Vieille Eglise St. Laurent Diekirch – Luxembourg.
21 Août 2016 : présentation de ses peintures avec les Choeurs et Orchestre de l’Opéra Royal de Wallonie dans l’Eglise Saint-Remacle à Verviers sous la direction musicale de Cyril Englebert et des chefs des choeurs : Pierre Iodice et Jean – Michel Allepaerts.
12 Octobre 2016 : Vernissage " Quand le piano peint " au Gallery Resto-Boutique à Bruxelles (quartier Louise). Adresse : 7 rue du Grand Cerf, 1000 Bruxelles.
5 novembre 2016 : Récital piano et exposition au Musée des Beaux –Arts de Verviers – Belgique.
En 2017 :
19 février 2017 : Piano master class pour les étudiants au conservatoire à Ho Chi Minh ville – Vietnam.
20 avril 2017 : Exposition " Primary Colors " avec 2 artistes : Boris Mestchersky et Anna Eva Radicetti à la galerie Peep Art .Adresse : rue des Minimes 33, quartier du Sablon -Bruxelles.
09 juin 2017 : Exposition d'ensemble " Association Koekelbergeoise Artistique " (AKA) sous l'égide de Monsieur Philippe Pivin, Député-Bourgmestre, et du collège échevinal de la Commune de Koekelberg. Une initiative de Madame Sylvie Andry, Echevine de la Culture française. Adresse : Maison Stepman, Boulevard Léopold II, 250 - 1081 Koekelberg.
27 septembre 2017 : Exposition à L’Espace Art Gallery .Adresse : 35 rue Lesbroussart – 1050 Bruxelles

Quand le piano peint (document à télécharger)

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Ancien Testament: Livre de Job

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C'est le premier des livres didactiques de l' Ancien Testament": il soulève le problème de la douleur infligée à un homme juste. Il comporte un prologue narratif en prose, indispensable à la compréhension du poème proprement dit; celui-ci consiste en un certain nombre de dialogues et de monologues, dans lesquels Job joue un rôle de premier plan; il se termine par un épilogue également en prose de style narratif, qui donne à l'histoire de ce juste une conclusion heureuse. "Il y avait dans le pays d'Uts un homme qui s'appelait Job. Et cet homme était intègre et droit; il craignait Dieu et se détournait du mal" (I, 1). Le Très Haut l'avait fait possesseur d'immenses richesses et père d'une nombreuse progéniture, et il jouissait d'une santé florissante et des plus grands honneurs. C'était donc l'homme le plus heureux de la terre et il servait le Seigneur dans la joie et la sérénité. L'adversaire du genre humain, qui s'était montré sous la forme d'un serpent dans le jardin d' Eden, jaloux de Job, voulut le discréditer devant le Très-Haut; aussi, lorsque l'Eternel demanda à Satan s'il avait vu Job, son serviteur fidèle, Satan répondit qu'il l'avait vu et avait constaté qu'il observait fort scrupuleusement les préceptes de l'Eternel; mais le faisait-il par amour de Dieu, ou bien plutôt par intérêt, à cause des bienfaits que Dieu avait fait pleuvoir sur lui? "Etends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu'il te maudit en face". (I, 11). Dieu décide, alors, de tenter Job et, à partir de ce moment, les malheurs se déversent sans interruption sur sa tête: ses fils meurent, ses richesses disparaissent, chaque nouveau jour apporte de nouveaux malheurs, tant et si bien que Job finit par s'exclamer, en se prosternant devant la volonté divine: "Je suis sorti nu du sein de ma mère, et nu je retournerai dans le sein de la terre. L'Eternel a donné, et l'Eternel a ôté; que le nom de l'Eternel soit béni!" (I, 21). L'adversaire ne se considérant pas encore vaincu, propose à Dieu de tenter une autre épreuve: si la pauvreté ne suffit pas, il faut y ajouter le tourment de la chair. Aussi, avec permission de Dieu, voilà que Job est frappé d'une maladie qui fait de son corps une plaie béante; il devient un objet de dégoût même pour sa femme, qui l'incite stupidement à maudire le Seigneur pour être délivré par la mort. Mais l'homme de Dieu resta ferme et "ne pêcha point par ses lèvres" (II, 10). Quatre amis de Job viennent alors à son chevet et le veillent sept jours et sept nuits sans lui adresser la parole, jusqu'à ce que le pauvre malade, torturé de douleur, ne retienne plus ses gémissements. Trois de ses amis entreprennent de lui prouver que la cause de ses tourments doit être recherchée dans ses péchés. Ces discours réitérés augmentent son amertume, Job riposte avec véhémence; mais le voici qui tombe épuisé, en proie à la douleur la plus profonde, sans en comprendre la raison. Il ne maudit pas Dieu certes, mais en a peur, le considérant comme un être inexorable. Ses amis continuent à l'attaquer, et lui à se défendre: nouvelle suites d'invectives, mais toujours le même impénétrable mystère. C'est alors que le quatrième interlocuteur, appelé Elihu, plus humain que les autres et qui avait gardé le silence jusqu'alors, propose cette explication: Dieu met les hommes à l' épreuve au moyen des douleurs et des peines; il ne faut donc pas s'insurger contre ces maux providentiels, comme le fait Job, -même s'il est innocent; il faut, au contraire, supplier Dieu, reconnaître Sa puissance, Sa miséricorde, Sa justice, et confesser notre ignorance. Mais voici que Dieu, tant de fois, invoqué et pris à témoin, intervient pour résoudre le débat et donner à chacun ce qui lui revient. Il se manifeste dans Sa puissance, maître suprême de la création: qu'il s'agisse du firmament infini, des astres ou de la fleur minuscule humide de rosée, tout obéit à Son signe; de l'insecte le plus imperceptible jusqu'au terrible Léviathan, il n'y a aucun être vivant qui puisse s'opposer à Sa volonté! L'homme n'est vraiment rien par rapport à lui: comment peut-il oser demander au Très-Haut raison de ses actions? L'Eternel reproche aux amis de Job leur façon de Le juger et laisse entendre qu'Il considère Job comme innocent. Ce dernier, à son tour, a compris quelle fut sa présomption et, en conséquence, se soumet totalement à la volonté de Dieu. La solution du problème apparaît alors comme particulièrement sublime et claire. Dieu ne commet aucune injustice en affligeant les hommes, car Il sait qu'en agissant ainsi, il permet à l'homme juste d'atteindre à une plus grande perfection. L'épreuve étant terminée, Job recouvre la santé: toutes ses richesses, et même davantage, lui sont rendues: et avec la prospérité, voici revenue la joie de se sentir aimé par ses anciens amis.

La langue du "Livre de Job" est l' hébreu le plus limpide, le plus précis, le plus classique que l'on puisse trouver dans la littérature de l' Ancien Testament. "Dans "Job", nous possédons un des chefs-d'oeuvre hébraïque, le suprême élan poétique d'un peuple", dit Reuss. La puissance du discours est telle qu'elle domine jusqu'à la structure même du langage. Les idées philosophiques les plus profondes, les déductions logiques les plus rigoureuses perdent ici toute aridité, pour former un ensemble de la plus haute poésie. Le thème des objurations des trois amis reste toujours le même, mais un souffle poétique le soutient, en lui permettant de se développer dans un "crescendo", jusqu'à la manifestation sublime et inattendue de l'Eternel, dont les paroles dépassent toutes les autres par la magnificence du style, la richesse des métaphores et de la couleur.

Le livre sacré entend apporter à l'humanité souffrante une explication du mystère de la douleur, bien qu'il ne semble pas que l'intention de l'auteur soit de faire oeuvre didactique. Ce livre possède d'autre part une puisssance dramatique indéniable. Les personnages, intervenant l'un après l'autre dans le récit, s'animent et discutent: il leur manque, à vrai dire, que l'action extérieure d'un poème proprement dramatique, mais cette action s'élabore puissamment dans l'âme même de Job: amertume, déception, découragement, conviction véhémente de sa propre innocence. L'existence réelle de Job semble ne pas pouvoir être mise en doute, le texte du livre, nous fournissant certaines données sur sa patrie, sa famille et sa position sociale. Les autres livres sacrés parlent de Job comme d'une personne qui a réellement existé (voir par exemple dans "Ezéchiel", XIV, 20). Le livre a été attribué le plus souvent, à Job lui-même; quelquefois à Bildad ou à Elihu. Mais la pureté et le caractère classique du style nous permettent de placer l'oeuvre dans la période d'or de la littérature hébraïque, qui s'étend de l'époque de Salomon (1000 av. JC.) jusque vers 700 av. JC.

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JUSTE ENVIE

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Ce besoin de sentir ta main effleurer la mienne
Comme un geste simple de la vie quotidienne
Besoin de ces mots de tendre douceur
Qui chaque jour bercent mon cœur
Envie de laisser mes doigts caresser ta peau
Sentir sur mon visage ton souffle au même tempo
Finir en chauds baisers sucrés et envoûtants
Laissant la vague ultime de ce désir troublant
Mener les émotions jusqu'à leur paroxysme
Délicatesse de l'instant, savouré tel un hymne
Le désir est intense, la ferveur fait violence
Je couvrirai ton corps, d'étincelles d'amour
Pour que les vibrations se fassent à l'unisson
Portant tel un supplice, l'inaltérable frisson
Nos peaux en corps à cœurs symboliquement
Unies en magie délicieuse étourdissant moment
Formant l'apothéose d'un lotus grandiose
Mirifique énergie de la parfaite symbiose
Inaltérable amour quand s'amorce l'osmose...

Laurence Delattre © LouMiss 25.04.17

Image du net signée Bris777

Texte protégé à découvrir sur blog ...http://loumissangelpoesie.blogspot.be/2017/04/juste-envie.html

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La porte des étoiles !

☆La porte des étoiles☆

              Je ne sais plus très bien,
            Comment tout commença!
             Juste un trou de serrure,
        Bien plus grand qu'un humain
              Plus je m'en approchais,
               Et plus le vent sifflait,
               Je fus comme aspiré
             Vers un brouillard épais.     

                Sur ce chemin ardu,
          Fais de briques argentées !
               Et ce trou de serrure,
               D'un blanc immaculé
        Dans un brouillard très dense
         Je ne voyais plus mes pieds,
             Et soudain je pris peur,
            Tout mon corps s'étirait.   

             Comme en dislocation,
         D'une quatrième dimension,
        Chaque atome de mon corps
         Cherchait son frère raccord,
                   Éclat d'éternité
             Milliards de particules
               Du big bang originel
              Je devenais l'univers

               Tout était démentiel,
                   J'étais éparpillé...
             Jusqu'à ce trou passé !
            Où je vois mes atomes,
                   Se reconstituer,
                À la vitesse lumière !
               Et le choc est violent,
            Du moins, je le ressens ! 

      Comme en accéléré...j'assiste
          Au big bang des origines !
            Gigantesque explosion
            Suivie d'une expansion
               Une nanoseconde,
 Où se bousculent quarks et hadrons
      Et aussitôt protons et neutrons
 Enchaînent les réactions nucléaires !

Dans ce chaos, de trois cent mille ans
      De rayonnement sur la matière...
   Se forment des milliards d'atomes
         Qui malaxent l'ère stellaire,
      En structures astronomiques !
Galaxies, étoiles, systèmes planétaires,
      Se forment devant mes yeux,
             Médusés et inquiets !

  Treize milliards d'années plus tard,
D'un éclair fulgurant et en apesanteur
            Je plane dans l'univers,
           La queue d'une comète !
            Viens me gratter la tête
         Mais quand j'ouvre les yeux !
        Je vois la queue de mon chat...
Venu me réveiller, réclamer son assiette.

José Delattre.                       15/02/2017.               

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administrateur partenariats

Un monogramme pour Zoé Valy

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J'avais promis, à une gentille personne, un monogramme. 

Le voici, car ses lettres m'inspiraient,

initiales dynamiques, pointées vers l'avant,

se mariant en entrelacs,

quelques coups de pinceau chinois

pour quelques couleurs,

quelques vers si chers à Zoé.

Qu'elle en fasse bon usage, que ses créations 

respirent la joie et que l'élan créateur ne la quitte jamais.

Amicalement,

Liliane 

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 La page de Zoé Valy c'est ici.

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Ancien Testament: Les Macchabées

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Ce livre désigne deux livres de l' Ancien Testament, que l'Eglise catholique considère comme canoniques, alors que le canon hébraïque et les théologiens protestants les estiment apocryphes. Deux autres livres qui y font suite, sont tenus pour apocryphes également par l'Eglise catholique. Les trois siècles qui s'étendent entre Néhémie et la naissance du Christ, nous les connaissons d'une manière fragmentaire, grâce aux deux livres des Macchabées, qui ne nous ont laissé que le souvenir des luttes, que soutinrent les Hébreux demeurés fidèles à leur foi, contre l' impiété. Si cette longue période n'est pas la plus florissante de l'histoire des fils de Jacob, elle est cependant glorieuse en ce que les meilleurs d'entre les Israélites donnèrent alors la preuve de leur dévouement absolu au service de Jahveh. Les prophètes disparus, le clergé se fait le champion de la religion et de la vérité; il revêt même le pouvoir suprême, en réussisssant à préserver le pays et la foi des visées agressives des princes grecs et des pernicieuses infiltrations de la culture hellénique. L' hellénisme alexandrin, cette espèce de syncrétisme tendant à un rapprochement de la révélation divine et de la philosophie grecque, s'introduisait alors en Palestine, pénétrait par les villes côtières de la Méditerranée, gagnait lentement les plateaux, visant surtout les villes, et se faisant d'autant plus facilement accepter que son aspect raffiné s'accompagnait de pressions politiques auxquelles on pouvait difficilement résister. Les Hébreux dispersés à Alexandrie, à Antioche, en Asie Mineure et dans les villes maritimes, avaient davantage subi cette influence pernicieuse et, par contre-coup, nuisirent à leurs frères restés dans la patrie, avec lesquels ils avaient conservé des relations. De tout ceci devaient nécessairement naître des divisions et des partis au sein de la communauté hébraïque. Certains restèrent étroitement fidèles à la tradition de leurs aïeux: d'autres, au contraire, cédèrent aux innovations étrangères. En politique, les premiers furent d'ardents nationalistes; les seconds soutinrent les Séleucides de Syrie ou les Ptolémées d'Egypte, selon les circonstances. A un moment donné, le parti des xénophiles menaça d'étouffer le parti des nationalistes et de faire triompher le paganisme sur les ruines de la religion hébraïque. C'est alors que Dieu suscita les Macchabées pour sauver la religion et la patrie.

Les livres des Macchabées nous relatent leur histoire. Antiochus IV Epiphane, qui s'était emparé du royaume de Syrie en 170 avant JC., après avoir vaincu Ptolémée, roi d' Egypte, marcha sur Jérusalem et la conquit. Une fois dans la ville, il massacra un grand nombre de Juifs, en fit déporter une bonne partie et les vendit comme esclaves; puis, chargé d'un butin enlevé au Temple, il retourna à Antioche. A la fin de l'année 167, il expédia à Jérusalem un contingent de guerriers sous les ordres d' Apollonius, pour saccager et profaner le Temple, brûler les livres sacrés et placer les idoles sur les autels du Seigneur; ils reçurent en outre l'ordre de martyriser ceux qui se refuseraient à les adorer. Dans le Temple entra "l' abomination et de la désolation" (Macc. I, 54). Le grand-prêtre Mathathias, secondé par ses cinq fils, réunit un groupe d' Hébreux, et parcourut le pays en combattant les émissaires d' Antiochus et ses frères apostats. Mathathias mourut en 166 et son fils Judas Macchabée le remplaça à la tête de l'armée. Avec un groupe de guerriers d'élite, il eut raison de l'armée syrienne. Judas mourut au combat en 160, et son frère Jonathan lui succéda. Ce dernier mourut huit ans plus tard, victime des ruses de ses ennemis. Son successeur, Simon, le fils aîné de Mathathias, fut assassiné par son gendre Ptolémée (125). Ainsi, ce premier livre embrasse la période d'histoire qui va des débuts du règne d' Epiphane à la mort du grand-prêtre Simon (40 années). Le second livre se compose de morceaux n'offrant pas de lien entre eux. Il commence par deux lettres écrites en 186 par des Juifs de Palestine à leurs frères d'Egypte (II Macc. I, 1-9 et I, 10 à II, 18). Au chapitre II, versets 22-23, l'auteur avertit qu'il a réduit à un seul livre ce que Jason de Cyrène avait rédigé en cinq livres. Ces deux livres présentent à peu de choses près les mêmes faits et se complètent l'un l'autre. Le livre I fut écrit en hébreu, ainsi qu'il ressort de nombreux hébraïsmes et des erreurs commises en le traduisant. On n'en possède plus le texte original, mais la version des Septante y supplée. C'est de celle-ci que dérivent la version syriaque et, plus anciennement, la version en latin insérée dans la "Vulgate", puisque saint Jérôme ne traduisit pas ce livre. Il fut écrit à l'époque de Jean Hyrcan Ier (135-106) ou peu après. On n'en connaît pas l'auteur. Le livre II fut primitivement écrit en grec; l'auteur en est également inconnu. L'époque approximative de sa composition peut être située, semble-t-il, vers 130-120 avant JC. Ces deux livres poursuivent un but religieux, mais pas exactement le même. Dans le premier, nous rencontrons des passages importants relatifs à l'attente du Messie, appelé le "Prophète", ou traitant de la confiance que nous devons avoir en Dieu, de l' obéissance à sa volonté, de l'amour pour les livres sacrés. Dans le second livre, il n'est question que de la Providence divine. Les martyrs reconnaissent qu'ils souffrent en punition de leurs péchés, mais Dieu leur accordera son pardon et changera sa colère en bonté. Les méchants, au contraire, recevront de très sévères châtiments. Les vérités sur le Jugement dernier, la punition du péché dans l'autre vie, la récompense des justes, l'existence du Purgatoire, y sont clairement exprimées, de même que l'efficacité de l'intervention des saints. Les deux auteurs n'écrivent donc pas seulement pour raconter, mais aussi pour édifier. Le troisième livre, entièrement apocryphe, raconte l'histoire de Ptolémée IV Philopator, qui, une fois la Palestine occupée après la bataille de Raphia (218 avant JC.), voulut pénétrer par la force dans le Temple de Jérusalem et fut frappé de paralysie par Dieu. Puis vient la narration des vengeances et des persécutions de Ptolémée et le miracle accompli par deux anges excitant contre leurs conducteurs les éléphants lâchés dans l'hippodrome pour écraser les Hébreux. Le quatrième livre est un traité de morale qui a pour sujet les exemples du martyre d' Eléazar et des sept frères, que l'on identifia plus tard avec les Macchabées eux-mêmes.

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administrateur théâtres

 « Qu’il eût été fade d’être heureux ! » Parlant du bonheur selon Marguerite Yourcenar, Jeand’Omerson  l’accueille en 1980 à l'Académie française avec ces mots :

...La conclusion aurait pu, tout aussi bien, être exprimée par Hadrien, par Zénon, par n’importe lequel, en vérité, de vos héroïnes ou de vos héros : « La seule horreur, c’est de ne pas servir. »

 

« Je m’appelle Marie : on m’appelle Madeleine » Son identité est dès le départ niée par les autres! Elle se sentira mise « à-part ». C’est un être « à-part » qui nous apprend à décliner le mot « aimer », son anagramme! Pas à pas on écoute les fracas de son coeur brisé. Pas à pas on la rejoint dans son désir d’élévation.  « Il ne m’a sauvée ni de la mort, ni des maux, ni du crime, car c’est par eux qu’on se sauve. Il m’a sauvée du bonheur. » 

 

 « Marie-Madeleine ou le Salut » est l’unique nouvelle de « Feux » qui ne repose pas sur un personnage issu de l’Antiquité classique mais sur un personnage biblique : Marie-Madeleine. Marguerite Yourcenar s’appuie sur  le mythe évoqué par Jacques de Voragine dans La Légende Dorée, selon laquelle Marie-Madeleine, habitante du village de Magdala sur la rive occidentale du lac de Tibériade,  était  appelée à devenir l’épouse de Jean. Ce récit de prose lyrique met en scène le désir brûlant que Marie-Madeleine éprouve pour Jean le jour de sa nuit de noces, sa déception lorsque Jean la quitte subitement avant l’aube pour rejoindre Jésus.  Le texte déploie la  passion ardente qui naît en elle,  à la rencontre du Christ. Le mariage n’avait pas été consommé, la jeune femme est considérée  comme une prostituée : « Les enfants du village découvrirent où j’étais ; on me jeta des pierres. » En traversant la douleur, elle dépasse le bonheur et accède à l’illumination.

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Extraordinaire... le texte en solo déchirant, et sa mise en mouvement! Fascinant!

Un spectacle où l’on palpe tout ce qu’on voit, et on touche ce qu’on entend.  Mis en scène  par  Monique Lenoble, le spectacle à la fois beau et bouleversant. Il se déroule comme une installation vivante qui se percherait mot à mot, sur un texte fabuleux. Marie-Madeleine, la jeune femme est sublime dans ses attentes, bouleversante dans ses déceptions, poignante dans son cheminement. Libre et assumée. Chacun de ses gestes est ciselé comme une cérémonie. Le décor est un antre de pierres nu,  magnifiquement exploité. On y retrouve le village, le banquet, la chambre nuptiale, l'arrestation de Jésus,  le pied de la Croix,  le  tombeau du Christ, la flamme de l’illumination après celle de la passion.

La musique – un faisceau d’harmonies et de vibrations comme le début d’un cantique, est un appel vers l’ouverture du cœur et vers l’élévation. Le texte se déploie en trois actes, soutenus par des jeux envoûtants de drapés très évocateurs. Il y a Marie, un peu espiègle et séductrice -  Marie-Madeleine, la courtisane - et enfin  Madeleine, l’amoureuse de Dieu.  Du tissu symbolique qui donne vie au feu de la passion. Chaque mouvement est empreint de noblesse, de délicatesse et d’authenticité.

La salle, hélas bien peu nombreuse se tait, interdite devant le mystère qui se joue.  La beauté inonde jusqu’aux murs  et plafond. On se trouve au cœur de la passion.  Le bouquet se compose d’érotisme brûlant. La symbolique chatoyante  de la chevelure et de l’offrande du corps font voyager du mystère féminin  à la spiritualité. L’intensité du regard de femme  guide les pas vers l’intelligence de cœur. Le texte finit parfois par se perdre dans un trop plein d’émotion murmurée, mais dans l’ensemble, la diction est  jeune, belle et rebelle, vierge de toute  affectation, tant elle vient du plus profond de l’être. Cette trinité de texte, de corps et d’art de la mise en scène se  savoure comme un vin rare et capiteux!  Enivrez-vous! Plus tard, rentré chez soi, on aimera se procurer le texte pour en revivre toute l'humanité. 

Si le feu brûlait ma maison, qu’emporterais-je ? J’aimerais emporter le feu...Jean Cocteau

http://www.theatrepoeme.be/programmation/marie-madeleine-ou-le-salut/

CYCLE MARGUERITE YOURCENAR
Création
Texte de Marguerite Yourcenar
Mise en scène et scénographie : Monique Lenoble
Avec Laetitia Chambon
Stylisme : Bouzouk
Vidéo : Marie Kasemierczak
À l'initiative de Michèle Goslar
Lumière et régie : l'équipe du Poème 2

Du 15 novembre au 3 décembre 2017
Les mercredi à 19h, les jeudi, vendredi et samedi à 20h et les dimanche à 16h

Réservations : reservation@theatrepoeme.be // 02 538 63 58

liens utiles: 

http://palimpsestes.fr/textes_philo/yourcenar/ormesson.html

https://perso.univ-lyon2.fr/~mollon/Feux/doc/PleinsFeux-MarieMadeleine.pdf

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L'énergie posthume

Songerie

Si mon silence perdurait,
Laissant surprises, sans nouvelles,
Des âmes me semblant fidèles,
Entraînerait-il des regrets?

Je sais que non, certainement.
Mes confidences poétiques
Me font paraître sympathique,
Sans créer un attachement.

Des amis demeurant absents,
Parfois éteints sans qu'on le sache.
D'eux, très vite, tout se détache.
Bienvenus sont les remplaçants.

Le poète qui disparaît,
S'il était existentialiste,
Semblait parfois irréaliste:
Du néant, il triompherait!

Or même sans l'avoir voulu,
Des êtres qui offraient leurs oeuvres
Nous ont apporté cette preuve; 
Ils continuent à être lus.

27 novembre 2017

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La Couleur des Emotions

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Dans ce monde
On rencontre...
Des êtres incroyables
A jamais inoubliables

Dans cette courte vie
On se fie, on se confie
On se lie et s’allie
En amitié approfondie

Et du jour au lendemain
Tout peut hélas basculer
Et le désespoir s’installer
En un grand vide, plus rien...

La première fois arrivée
C’est difficile à encaisser !
Mais une seconde expérience
Vous fait perdre toute confiance…

Suis-je donc un être de passage
Destiné à traverser vos pages ?
A laisser juste quelques traces
Ma bienveillance et mon image

Oui, j'y ai laissé des plumes
Et mon goût d'amertume
Mais la route se poursuit
Et mon cœur se reconstruit

L’amour tue l’amitié à tord
Mais qui a vraiment tort ?

Parfois en ressort plus fort
Un nouveau lien, si fragile
A chérir et nourrir, si gracile
Pour en faire une flamme intense

Voilà la couleur des sentiments
Quand pleurent les émotions
Seul, l'espoir peut donner raison
Une palette d'émois frissonnants

Laurence Delattre © LouMiss 05.09.16

Image du Net

Texte protégé à découvrir sur le blog https://loumissangelpoesie.blogspot.be/2017/02/la-couleur-des-emotions.html

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BULLE INSTANTANEE

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Dans mon univers
Dans ma bulle opalescente
Je m'évade en transfert
En léthargie fulminante.

Quand la douleur apparaît
J'ai besoin de m'effacer
Pour contenir et ne plus sentir
Ce terrible mal qui me fait faillir.

Dans ma bulle, alors j'oublie
Plus rien n'existe, je me replie
De ma plume douce et exacerbée
J'écris ma prose triste ou colorée.

Dans cette bulle ascensionnelle
Je m'isole pour l'essentiel
Et de mes cellules cruelles
Transpirent quelques vers spirituels.

Aux pouvoirs magiques décuplés
Instantanés venus me libérer
Ces pensées rebelles se font la belle
Quand de ces jours, je chancelle !

Laurence Delattre © LouMiss 20.01.17

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Texte protégé à découvrir sur le blog ...https://loumissangelpoesie.blogspot.be/2017/01/bulle-instantanee.html

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Le choix du laisser-aller


Certainement est beau un homme,
Les cheveux propres, bien peignés,
L'apparence claire, soignée.
La peau pelure d'une pomme.


Alors que sa vie est publique,
N'échappant pas à la critique,
Le laisser-aller est un choix.
Un visage rugueux déçoit.


En dépit de leur compétence,
Et de leurs propos éclairés,
Ceux qui paraissent négligés
Ne provoquent pas d'attirance.


Le charisme agit sur tout l'être
L'intelligence, l'éloquence,
Sont activées dans l'élégance.
En son absence, ne peut naître.


25 novembre 2017

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La source tarie...

Langue paralysée

Sans direction ni harmonie

Funeste réalité

Ô destinée affligeante

Ne me laisse pas là

Je veux m’enivrer de poésie

Ressuscite, ressuscite

Impétueux paysage

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La vie

La vie
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La vie est un cadeau
La vie commence comme ça
Un matin quand l’on vient ici bas
On ne sait jamais où l’on va tomber
Ni sur qui on va tomber
Mais la vie si elle peut devenir fardeau
Est aussi ce qu’il y a de plus beau
Et l’on gandit
Et les chagrins d’enfants s’oublient
Les amis de notre enfance
Puis de notre adolescence
Se gardent
Puis certains s’éloignent de nous
Ce n’est pas grave
C’est la vie
Nos choix,nos amours
Nos métiers,nos passions
Ne sont pas les mêmes
Nous sommes déçus
Mais la vie tournent des pages
Et nous fait devenir sages
Certains amis restent
D’Autres disparaissent
De nouveaux apparaissent
C’est la vie
Ce petit lien ténu
Cette tendresse à laquelle on s’habitue
Un enfant paraît
C’est la vie qui gagne
Sur les champs de batailles
Que sont nos vies
Et l’espoir de nos entrailles
Renaît et nous tenaille
Un enfant est né
Et l’on est à nouveau enchanté
Sur lui des fées se penchent
C’est l’amour qui a gagné...
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administrateur théâtres

L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes debout et texteC’est … Spectaculaire! Le jeune Georges Lini et son comparse Stéphane Fenocchi avaient bien juré de se faire un jour un Feydeau, mais  sorti des ornières des calèches du temps passé. Ni crinolines, ni chapeaux, ni salons précieux et leurs antichambres.   Voici une version vraiment funambule de ce vaudeville où le théâtre de corps balaye tous les accessoires, les ornements, les portes qui claquent et les lambris dorés. Le rideau se lève sur un toit en légère pente?  Le pont d’un navire? La tombe grise et nue  de l’écrivain ravi de voir ses personnages sortir de l’ombre? Un observatoire noyé par les vanités ? Une société contemporaine exsangue désarticulée par l’urgence de l’action ?  

C’est … Impressionnant!  Avec son architecture invraisemblable de jeu de dupes et  la mise en place de triples quiproquos, c’est comme qui dirait, une analyse entomologique  d’une crise qui s’enclenche dans une inexorable mécanique comme les  pratique le maitre de l’absurde, du paradoxe, du comique et des situations hallucinantes... Dynamique infernale d’autodestruction?  Pour ce faire,  les comédiens-acrobates chaussés de semelles antidérapantes  jouent haut et sans filets, carrément perchés sur les toits. Ils jaillissent comme de diables de leurs lucarnes aussitôt refermées avec fracas, l’air est-il si irrespirable ? Sont-ils des survivants?  Ils  s’accrochent comme ils peuvent dans leur monde en dérive, surnagent grâce au texte qui résiste, sans le moindre silence!  Les trappes s’ouvrent et se ferment comme autant de pièges, la pente devient de plus en plus vertigineuse. On  redoute la chute ?   C’est … Surprenant. C’est … Affolant. C’est … Angoissant ! Personne n’ose prononcer le mot qui  vient pourtant aux lèvres de tous : ... Fou ?  

Cette aventure de cordée impossible est servie par une distribution parfaite. A commencer par Marie-Paule Kumps  en belle-mère diabolique et   sa fille Yvonne délaissée par son jeune mari médecin,  une très élégante  Isabelle Defossé.  France Bastoen campe Suzanne Aubin, entendez - Suzanne au bain - une voluptueuse maîtresse de  Moulineaux, un Stéphane Fenocchi omniprésent.  Etienne, le maître des entrées et des sorties, c’est le sympathique Michel Gautier. Anatole Aubin l’autre mari-volage, c’est  le vertigineux Eric De Staercke, le champion des  glissades et entrechats sur les toits. Quelle divine souplesse!  Restent l’agent immobilier, un rôle taillé sur mesures pour Thierry Janssen et une inénarrable  gamine plus que  délurée,  cuvée 2000 : Louise Jacob.  Tous, plus pressés les uns que les autres, ils taillent le verbe et l’action sans le moindre répit dans un crescendo rythmique renversant.   Le spectateur  se sent   aspiré  par le  vertige  final. La dépense physique et émotionnelle de comédiens, hommes et femmes est totale. Quel modèle d’investissement et de don de soi ! Le public qui a ri aux éclats a été  profondément remué au passage, par cette  comète  d’ironie infernale si bien orchestrée qui fuse de toutes parts.    

C’est …  hallucinant.

Déjà vigoureusement applaudi, dans une forme différente et tout aussi explosive au théâtre des Martyrs en 2013, c’est un vaudeville à revoir on vous le jure !   

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Toute la distribution:

Auteur Georges Feydeau /Mise en scène Georges Lini

Avec France Bastoen (Suzanne), Isabelle Defossé (Yvonne), Eric De Staercke (Aubin), Stéphane Fenocchi (Moulineaux), Michel Gautier (Etienne / Madame d'Herblay), Louise Jacob (Rosa / Pomponnette), Thierry Janssen (Bassinet), Marie-Paule Kumps (Madame Aigreville)

Scénographie et costumes Thibaut De Coster, Charly Kleinermann /Vidéo et son Sébastien Fernandez /Lumières Jacques Magrofuoco  /Assistante à la mise en scène Nargis Benamor  /Régie générale, son, lumières Manu Maffei  / Régie plateau Jean-Philippe Hardy, Vincent Lamer  /Habilleuse Emmanuelle Froidebise  /Construction décor L'Entrepool (Vincent Rutten)  /Techniciens lumières Mathieu Bastyns, Damien Zuidhoek  / Technicien son Eric Degauquier  /Direction technique Jacques Magrofuoco  /Stagiaire assistanat Malika Temoura  /Stagiaire observation Elise Deschambre

 

http://www.atjv.be/Un-Tailleur-pour-dames

 

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L'avant, l'après


Pantoum

Continu, reste le silence.
Stagnent des nuages nacrés.
La lumineuse clarté crée
Un bien-être sans appétence.

Stagnent des nuages nacrés.
Aucune trace de brillance.
Un bien-être sans appétence.
Le silence fond les regrets.

Aucune trace de brillance.
L'énergie change de degré.
Le silence fond les regrets,
Apparaissent des souvenances.

L'énergie change de degré.
Elle demeure sans puissance.
Apparaissent des souvenances.
Ô ce qui fut! et puis l'après!

23 novembre 2017

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administrateur théâtres

                      Créé à Paris le 2 décembre 1840, « La Favorite » de Gaetano Donizetti s'installe à Liège dans sa version originale française!  Fernand (Celso Albelo), un jeune novice, fils spirituel du Grand-prêtre Balthasar (Ugo Guagliardo) , est  déchiré entre sa foi et son  coup de foudre pour une inconnue. Il abandonne son monastère  pour rejoindre les forces armées d’Alphonse  XI, roi de Castille (1311–1350) qui se prépare à partir en guerre contre l'envahisseur maure. Il ne se doute cependant pas un seul instant que la femme qu'il aime est la maîtresse "favorite" du roi. Nous sommes  dans l'Espagne du XIVe siècle, au temps des luttes de pouvoir entre l’Église et l’État et  leurs tumultes illustrés  par les  somptueuses pages lyriques de Donizettti, brillamment dirigées par Luciano Acocella. Alphonse a bien caressé l’intention de répudier sa femme pour faire de Léonor, sa  nouvelle  reine…comme le fera deux siècles plus tard le roi anglais Henry VIII (1491–1547) mais il craint l’excommunication.  Pour  récompenser Fernand  de sa  bravoure,  le roi (Mario Cassi)  le couvre d’honneurs et accède à son désir en lui  accordant la main de Léonor. Il conseille sarcastiquement à Leonor d’être fidèle au moins à Fernand. Ce n'est que le jour même de leur mariage que Fernand découvre avec  horreur la relation de Léonor avec le roi. Sa colère virile explose : S O N honneur est définitivement trahi ! Voyez-vous donc ! Humilié et ostracisé par ses compagnons d’armes, il repousse alors ses titres et ses trésors et retrouve ainsi l’estime de Don Gaspar (Matteo Roma)   et des Seigneurs. Il retourne au monastère, laissant ses vœux et sa nouvelle épouse sombrer dans le désespoir. On assiste aux rites de  son ordination. Mais la tragédie romantique est loin d’être achevée car Leonor, mourante vient s’expliquer avec lui. L’amour de Fernand renaît. Bouleversé,  il veut s’enfuir avec elle, mais elle lui demande de respecter ses vœux et s’éteint dans ses bras.    

                                                                         Stupéfaction, le rideau s’ouvre sur une sombre salle des coffres, où l’on véhicule des bocaux étranges sur une table roulante. Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley se déploie. Le rituel s’installe devant un triangle lumineux sur la pointe. Le glaive du pouvoir divin et de l’injustice? 2080 est bien pire que 1984 de Georges Orwell. La nature, « cette sève de l’être humain » a disparu. Les vestiges se retrouvent dans des bocaux gardés par le pouvoir suprême, un monastère-laboratoire. Dans ce monde d’éprouvettes, plus de pacte familial, ou social, plus de droit à la pensée ou au discernement. Les femmes aux longues chevelures voilées de blanc, toutes identiques, sont offertes à la contemplation. Futures porteuses de guerriers, elles sont cloîtrées sous globe dans la ruche …de plastique, en l’occurrence. Contrôlées, dépossédées de leur libre-arbitre elles font partie d’un monde fait de splendides paysages lumineux tous artificiels. Le seul arbre de l’œuvre, placé dans un cylindre, agrémente comme un saint-sacrement,  la chambre du roi. En 2080 ? La liberté est bien morte, et malgré son caractère trempé  le roi  plie le genou  devant l’autorité religieuse.  En forme de leçon de morale glaçante, un très beau ballet met en scène deux femmes-papillons qui, ayant conservé leurs couleurs, et malgré la beauté de leur art, meurent sous les regards assassins. Chorégraphie: Luisa BALDINETTI. Rosetta Cucchi est la metteuse en oeuvre de ce monde minéral désenchanté. Les costumes, - le ou la - plastique des  lumières et la  scénographie soulignée par des ronces tentaculaires fluorescentes quand on n’est pas dans le monastère-laboratoire, éclatent d’ironie. 

                                                                     Honneur aux femmes.  La  brûlante mezzo-soprano  Sonia Ganassi, incarne dans un portrait sincère de Léonor. Palpitante, humaine, elle s’insurge contre le sérail de ses sœurs qui toutes penchent la tête sous leurs voiles nacrés. Se fait-elle torche incandescente de désespoir au dernier acte, dans ses échanges déchirants avec Fernand ? Donnant beaucoup de tenue aux duos avec Fernand (Celso Albelo) , elle passe des couleurs sombres aux assauts verbaux désespérés et au délire de l’amour avec une incomparable virtuosité. Et son français est bien audible, ce qui est beaucoup moins le cas pour les interprètes masculins de cette production où il faut souvent se référer à la bande déroulante pour en comprendre la diction.   Sa compagne, Inès resplendit de fraîcheur, incarnant par la qualité de la voix, la fameuse sève humaine disparue de ce monde minéral. Une voix solaire, une diction parfaite, un rayonnement musical qui s’avère être un réel répit dans ce monde fossilisé malgré tous ses effets de lumières (Fabio Barettin/Sylvain Geerts ).

                                                        Les chœurs  aussi sont à l’honneur : de véritables rafales de pluie bénéfique bruissante où vibre une humanité chaleureuse restée indépendante de la volonté de la mise en scène.  Une production saisissante par sa modernité et surtout pour la superbe prise de rôle d’Ines (Cécile Latschenko), l’exquise compagne de Leonor qui devait en principe trouver Fernand pour  lui avouer la vérité sur elle. Interceptée par Don Gaspar (Matteo Roma)  elle a été arrêtée par ordre du Roi, pour avoir aidé Léonor dans sa trahison.

                                                            Quel monde… d’hommes!  

 

http://www.operaliege.be/fr/activites/la-favorite

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