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Les dix commandements

Quand les moeurs évoluent, les lois pénales changent.
Lors, des comportements qui étaient réprimés,
Largement répandus, sont permis désormais.
Des hommes, on n'attend pas la pureté des anges.

À chacun ses plaisirs afin de vivre heureux.
Pour certains, l'important est de les satisfaire,
Même en sachant qu'ils vont certainement déplaire
Ou causer du malheur à des gens auprès d'eux.

Sans n'avoir jamais lu Les dix commandements,
Ceux qui ont le souci de vivre avec décence,
Ne causent pas de torts, non par obéissance,
Mais ayant pour le bien de l'attendrissement.

Or surviennent un jour les effets qu'ont les choix.
Des êtres malfaisants qui avaient la vie belle
Voient soudain se dresser des gens qui se rebellent
Dénoncent leurs méfaits et les montrent du doigt.

20 octobre 2017

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ADIEU...

Tu es partie l'amie

A la fin de l'été

Tu as laissé la vie

Lentement s'écouler...

Au bout de ton courage

De la souffrance sans fin

Tu as tourné le page...

De la douceur, enfin!

Dans nos cœurs la détresse

Au seuil du plus jamais

Un voile de tristesse

En nos âmes désormais.

Au-delà des nuages

Dans l'infini très bleu

Qui n'est que pâle image

De couleur de tes yeux

Tu flotteras longtemps

A fleur de nos mémoires

Nous garderons vivant

Le parfum de l'histoire.

Dans nos cœurs la détresse

Au seuil du plus jamais

Un voile de tristesse

En nos âmes désormais.

Adieu...

J.G.

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administrateur théâtres

Un grand amour

Intérieur bourgeois  et sans éclat.  Un fauteuil presque Voltaire, une petite table de chevet ronde qui a perdu sa vitre, et dessus un verre à liqueur et une bouteille de spiritueux d’origine allemande.  Les motifs de la  tapisserie, faite de lourds feuillages de  jungle, se prolongent au sol. Au centre, l’oeil du monde: un immense miroir doré se penche vers les spectateurs et dans lequel ils se voient. C’est sans doute cela,  le plus important.  L’adresse du spectacle sera multiple : la comédienne à elle-même, la femme de l’histoire à sa conscience assassinée, cette même femme aux générations d’après, cette femme-comédienne et son double au public présent et à chacun en particulier. La salle est comble.

 C'était la première ce soir! La mise en scène de Jean-Claude Berutti est un chef d’œuvre. Splendide interprétation de Jeanine Godinas, qui creuse de façon poignante et imperturbable le fond des ténèbres, braque une lumière sans la moindre indulgence sur cette femme de... qui ne réussit pas à être femme à …part entière! Femme debout, qui aurait osé braver son mari et demander des comptes à la banalité du mal. Elle est au contraire, régulièrement abusée par les mensonges lénifiants du mari SS, commandant en chef des horreurs des camps d'extermination de Treblinka.

 Jeanine Godinas épouse donc  le destin de cette Madame Stangl pour en extirper l'horreur confondante. Elle balaye sans concessions et avec immense justesse les différentes étapes de la vie de cette femme de grand criminel de guerre qui prit délibérément - plutôt que viscéralement -  la passion amoureuse pour son époux, comme écran pour ne pas regarder la réalité en face! Fracassée par les doutes, elle se laisse néanmoins bercer d'illusions, malgré les preuves évidentes qu'elle récolte au fur et à mesure autour d'elle. On lui ment, elle se ment à elle-même et se trahit. Le grand amour qu’elle croit étreindre est voilé, fêlé par l’abominable vérité.  On est happé par la force des confidences, l'analyse minutieuse de la complexité des sentiments, la réalité des terribles vérités, et le charme charismatique de la belle personne et de la grande dame qui se trouve être comédienne! Une comédienne qui ne ment pas et que l’on regarde en vrai. Le je et son double. Une voix de chair et de femme, d’amour et de résignation lorsque le questionnement se meurt.   

« L’amour avait tenu la vérité, comme en suspens ! » Theresa Stangl réalise qu’il n’y a pas de cloison entre le travail aux « constructions dans le camp d’extermination  et les mises à mort. Et elle réalise que son grand amour lui a servi de cloison entre l’horreur du mal et son confort de mère de trois enfants. Tellement humain et tellement lâche à la fois ! Elle saisit fébrilement toute occasion de disculper celui qu’elle aime, même si au fond de son corps, la honte l’envahit, car le corps sait. Ses pensées s’enlisent dans le magma des mensonges.

Grâce à un passeport du Vatican, un des  monstres responsables du génocide retrouvera sa famille en Syrie, puis s’installera au Brésil. Une terre où l’on ne parle pas de Sobibor ou de Treblinka. La femme se souviendra avec fierté de sa belle maison, des terrasses du confort… Et ne posera plus de questions.

Nicole Malinconi, l’auteur du  récit, insiste : « Pourquoi n’a-t-elle pas menacé de quitter son mari s’il ne quittait pas Treblinka ? « … si vous l’aviez acculé ? » Theresa se souvient des juvéniles rafales de questions qu’elle ne pouvait s’empêcher de formuler et  que son mari, possédé par Treblinka,  rejetait,  tantôt avec violence, tantôt avec douceur menteuse. Mais elle ne lui a jamais tenu tête ! Le confronter, aurait tué son «amour», …son seul viatique, son unique lumière.  Un amour voilé, fêlé, frelaté, obscurantiste auquel manquait le courage, et qui, dissimulant l’innommable, n'est même plus de l'amour.  « La vérité est une chose trop terrible pour que l’on puisse vivre avec elle». Et le reste… est questions. On n'en n'a pas fini! 

Lire plus: 

https://www.babelio.com/livres/Sereny-Au-fond-des-tenebres/438136

https://www.babelio.com/livres/Malinconi-Un-grand-amour/707474

http://docsapp.cccommunication.biz/users/134175/docs/un_grand_amour_dossier_diff_040517.pdf

http://www.rideaudebruxelles.be/les-tournees/3-programmation/682-un-grand-amour

https://vimeo.com/239447762

https://www.facebook.com/demandezleprogramme.be/posts/1612827142098015

https://artsrtlettres.ning.com/events/un-grand-amour-1?rsvpConfirm=1

Résultat de recherche d'images pour "un grand amour godinas photos"

du  26 octobre 2017 (à 20:15) au 19 novembre 2017 
Emplacement : Rideau de Bruxelles @ Théâtre des Martyrs
Rue : Place des Martyrs, 22
Ville : 1000 Bruxelles
Site Web ou carte : http://www.rideaudebruxelles.…
Numéro de téléphone : 02 737 16 01

Organisé par : Théâtre le Rideau de Bruxelles

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Deux pierres !

                                                                   
                                                                        Le génie qui a frotté deux pierres l'une contre l'autre, qui les avait choisies parmi tant d'autres, qui avait imaginé en voyant des étincelles qu'il fallait les projeter sur de la paille bien sèche pour obtenir le feu est un soldat inconnu. Ou, sont-ils plusieurs, allez savoir ?  Pour simplifier on dit que c'est l'homme mais c'est peut-être la femme.En ces temps reculés où les femmes restaient " à la maison ", c'est probable ! Bref, il n'y a pas d'archives qui remontent si loin. Toujours est-il qu'à partir de ce moment nos ancêtres ont pu faire bouillir l'eau et cuire la viande. La viande, on se demande comment ils pouvaient l'attraper. Avec des arcs et des flèches grossières sans doute. De petits lapins, des oiseaux...


                                                                      Mais quand la lumineuse idée, une nouvelle fois, a frappé le génie d'un soldat inconnu de couler du métal grâce au feu et de perfectionner les engins de mort, ce fut une avancée spectaculaire de la connaissance humaine. Couler du métal et ceci grâce à deux cailloux frappés l'un contre l'autre ! Couler l'acier et l'or ainsi devenus deux prétextes à préserver le bonheur de l'humanité : l'un à verser le feu par les canons et les bombes, attisant ainsi la peur et la colère, l'autre à les répandre dans les pupilles dilatées de la convoitise ! Mais où dort cet autre soldat inconnu pour qu'on puisse l'honorer ?

                                                                       Grâce à ces génies, nous projetons maintenant de nous installer sur d'autres planètes afin d'y fondre des métaux précieux. Le premier qui y parviendra sera de nouveau le plus riche et donc le plus fort. C'est la suite logique depuis les deux pierres. Au passage , ces deux pierres viennent aussi d'un feu gigantesque. Et comme rien n'arrête le feu- surtout quand il est nucléaire- prions afin qu'un soldat inconnu ne veuille , lui aussi, marquer de sa pierre cette " chaude " histoire  tant redoutée par les peuples d'avenir n'aspirant au fond qu'à la tranquillité de vivre.  

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Tant à Dire

12273255855?profile=originalQue dire encore…
Le monde est contaminé
Plus rien ne va, tant de soucis
Le système est pourri
L’humanité connaît pourtant la vérité !

Que dire de plus…
La pollution, la déforestation, les mutations
Les maladies, les expériences génétiques
Les guerres et attentats prolifiques
Le réchauffement de la planète
Le gaspillage et l’extinction des espèces...

Que dire de ça…
Nous sommes tous responsables
De ces misérables désastres
Nous y avons contribué
A cette lamentable calamité !

Mais que dire…
Et si on inversait les pôles
Si on changeait notre fusil d’épaule
Si enfin chacune de nos âmes
En tant qu’humain
Avait un flash-back
Et la responsabilité de son destin

Toutes pensées positives réunies
Réussies ne seraient pas pure folie
Inversant le sens rotatif de la terre
Réglerait définitivement nos misères

Si nos cerveaux dont certaines parties
Inconnues émettaient une telle intensité
Fournissant une immense énergie
Capable de libérer un champ magnétique
Qui suffirait à protéger notre planète magnifique

Plus de pensées négatives
Plus de bêtises humaines
Une vie enfin sereine
Et une humanité créative...

Mais tout cela n’est qu'illusion
Le fruit de mon imagination ...
Un moyen de se donner bonne conscience
Un pur moment d’égarement, inconscience ?

Mon esprit en divagation
Et pourtant n’y a t-il pas une part de raison
Dans ce nébuleux questionnement ?
Il y aurait tant de choses à dire encore …

Laurence D. © LouMiss 04.06.16

Image Google - harmonia.messidor.over-blog.com

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Etre de Lumière

12273252484?profile=originalDouceur d'une nuit d'été,
De son ciel étoilé,
Ses couleurs pourpre et mauve,
Se mélangent et explosent,
En parure scintillante,
Époustouflante !
Laissant paraître,
Une forme, un être...
Transperçant cette lumière,
Comme familière,
Le visage d'un ange de lueur,
Qui sur ma nuit, veille de sa hauteur.

Laurence D. © Lou Miss 28.04.16

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Stagnation

Pantoum

Avec un ciel d'un blanc uni,
L'espace est sans magnificence.
Ne le trouble pas le silence.
Se répand un maussade ennui.

L'espace est sans magnificence.
Aucune grâce ne surgit.
Se répand un maussade ennui.
Ô que paraisse la brillance!

Aucune grâce ne surgit.
Tout demeure sans différence.
Ô que paraisse la brillance!
Rien n'exalte l'âme et l'esprit.

Tout demeure sans différence.
Le blanc n'a nullement bleui.
Rien n'exalte l'âme et l'esprit.
L'instant stagne, sans souvenance.

26 octobre 2017

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Délicieux instants


Dans la rareté du moment,
Empli d'une exquise tendresse,
Je fus pénétrée d'allégresse.
Avait lieu un enchantement.

Fascinent par leur fantaisie
Les arbres métamorphosés.
Les tons y sont juxtaposés,
Passe un courant de poésie.

Le raz gazon illimité
Est recouvert de débris jaunes.
Le soleil dore cette zone,
D'une charmante étrangeté.

Revenue chez moi, suis songeuse,
Émue par la réalité.
Allégée me sentais joyeuse.
Je pense à la précarité.

25 octobre 2017

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Délicatesse

Avec délicatesse
Je tourne autour de toi
Et t’enlace de mes bras
Comme un ruban de soie
Avec délicatesse
Je respire ton parfum
Aux arômes cacao, embruns
Qui m’enivre comme le vin
Avec délicatesse
Je plonge mes yeux verts
Dans ton regard d’enfer
Mon plus bel univers
Avec délicatesse
Sur tes lèvres sensuelles
Je pose ce gout de miel
D’un baiser démentiel
Avec délicatesse
Je te mordille l’oreille
Et de tes doigts brûlants
Tu dégrafes ma dentelle
Avec délicatesse
Je déboutonne ta chemise
Si la chose est permise
Mais tu me canalises
Avec délicatesse
Caresse ta douce poitrine
Et sous mes doigts feutrines
Ton cœur envahi tambourine
Avec délicatesse
Nos corps glissent lentement
Vers ce délicieux tourment
De braise et fous sentiments
Enfin, de cet irrépressible désir
La délicatesse s'enflamme pour le plaisir
Au terme de cette infini douceur
Explose enfin cette immense chaleur
Arrive l’extase langoureuse
De cette étreinte amoureuse
Mais pas de séduction sans délicatesse
Car les préliminaires sont pure finesse

Laurence D. © LouMiss 25.03.16

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Douceur de femme.

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Comme une évidence, plaisir des yeux, plaisir des sens,
     Elle s'impose à la vue tant elle est douce et belle,
  Ses cheveux vers l'arrière en chignon s'amoncellent !
Soulignant et la grâce du cou ; des épaules, l'élégance.

      Son port altier de Femme, le buste avantageux...
    Que deux mèches rebelles en viennent à souligner,
      Jusqu'aux traits du visage d'une divine beauté !
 La pose fait rêver, car coquine, elle a baissé les yeux.     

   Elle a baissé les yeux sur ce qu'elle a de plus beau,
   Son balcon de princesse aux deux globes envieux !
  Ce faisant, c'est mon coeur qui éclate en morceaux,
 Ô douceur de Femme, ton parfum doit être capiteux.

      Ne pars pas je t'en prie, je veux encore un peu,
 Plus près de mon visage, que tu viennes me charmer !
     Voir au fond de tes yeux, la couleur du ciel bleu...
  Et que je m'en imprègne pour que j'en puisse rêver.     

           Rêver de ta beauté et de ton charme fou,
       De la boucle d'oreille qui souligne plus encore !
    La grâce de la Femme dont mon coeur est jaloux,
    Ô douceur de Femme, te dire "je t'aime", encore.   

José Delattre.                                                02/03/2017.         

    

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Après l’orage

Le ciel est si bas que les gouttelettes en tremblent encore !

Le spectre de l'aube naissante broie mon distant sommeil

Et dans ce blême horizon que n’éclaire nul soleil

La pluie se tait

Vient les temps du destin

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Heures creuses JGobert

Les jours passent. Les heures creuses, vides, insensiblement, douloureusement, t’effacent de ma mémoire. Les souvenirs s’estompent, disparaissent de mon cœur, de ma vie. C’est affreux, mais ils doivent partir, trop de blessures, de tristesse dans mon existence. A ce jour, j’ai l’impression étrange d’avoir évolué dans un autre monde et de n’avoir pas réellement vécu cette histoire.

Le vieux film en noir et blanc, désuet que je repasse en boucle me rattache toujours  à mon  passé. Ce film qui tourne sans fin finit par me miner, me saper.  Supprimer pour toujours cette souffrance de l’absence, de l’incompréhension, cette impuissance sur le temps qui n’a plus tellement d’importance et qui pourtant me laisse continuellement insatisfaite.

Passer mille fois à d’autres choses, d’autres envies, d’autres plaisirs et m’apercevoir à chaque fois qu' elles n’ont de saveur que le nom. Prendre un nouveau départ d’espoir chaque jour et le voir se perdre dans des songes, dans des rêves impossibles. Oublier ces mots qui me faisaient frémir, ces étonnantes promesses si souvent répétées, cette tendresse infinie, cette protection solennelle.

Réclamer l’oubli. Le laisser enfin envahir le présent, le saturer et raturer le passé.  Délaisser cette lutte singulière que peu de gens comprennent et enfin découvrir un repos digne. Effacer cette blessure de l’âme et stopper cette litanie funeste.

Arrêter d’errer dans l’absence, le manque. Ouvrir la boite à Pandore, libérer ce mal qui m’accable et cette histoire sans fin.

 

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Cages

Enfant
je capturais
dans mon filet
les plumets de pissenlit
le vent
les étoiles
et aujourd’hui
sais-tu
ce dont je rêve?
je rêve d’ouvrir
toutes les cages
l’une après l’autre

(Martine Rouhart)

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L'Encre de mes Mots

Dans mon livre de vie
J’ai écrit mes peines
Mes joies, mes rancœurs
Que je sois sereine
Ou quand j’ai peur
Dans ce livre de chevet
Ma plume y a glissé
Tout ce que je pensais
De ma jeune enfance
A mon adolescence
Mes premières amours
Mes baisers velours
Mes éclats de rire
Mes larmes et soupirs
Dans ce livre d’harmonie
J’y livre bien des soucis
Mes problèmes de santé
Pénibles et insolubles
Toutes ces difficultés
Qui font que je titube
Et à chaque chapitre
Mes plaies s’ouvrent et se referment
L’encre s’écoule aux flots des maux
Évacuant douleurs et sanglots
C’est un grimoire libérateur
Qui de ma plume sèche mes pleurs
Personne ne sait ce qui se cache
Derrière cette encre qui tache
Personne ne peut comprendre
Les jours et les nuits scaphandres

Cendres de lune
Incrustées sur ma plume
Pour un nouvel écrit
De cris à mépris ou maudits
Quel sera ce combat aujourd’hui ?
Ma page t’attend, encre de sang…

Laurence D. © LouMiss 24.05.17

Texte protégé à découvrir sur blog https://loumissangelpoesie.blogspot.be/2017/05/lencre-de-mes-mots.html

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administrateur théâtres

« Norma » est à l’affiche à L’opéra de Liège. Tous deux, Vincenzo Bellini et John Keats, le poète romantique anglais,  sont morts  très  jeunes, et c’est comme si leur âme flottait encore sur le temps suspendu qu’ils ont su reproduire dans leurs compositions, qui, musicale, et  qui poétique. Ou peut-être les deux ?  “A thing of beauty is a Joy for ever !”

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A entendre ce magnifique opéra de Bellini interprété de façon aussi sublime le jour de la première à Liège, on ne pouvait que se laisser  porter sur les chemins de la beauté musicale et en être atteint en plein cœur. En effet il semble que la musique  de Bellini,  transposée avec autant d’authenticité par Massimo Zanetti à  la direction d’orchestre et par Pierre Iodice à celle des chœurs, a  fait renaître toute l’énergie du  compositeur, lui  conférant  un souffle d’éternité. Mais sans les interprètes, un magnifique casting de six solistes talentueux,  point de forêt mystérieuse, point de rochers bleus veinés d’or, point d’autel, de  sacrifices druidiques, point de brasier justicier, ni de mythe, ni de lune apaisante et élégiaque, ou de faucille d'or en forme de croissant ! L’accent n’est pas mis sur la confrontation de valeurs religieuses, ni  les choix politiques ou la liberté des peuples, c’est  ici l’affrontement intime des passions humaines qui fascine.  

La tragédie se déroule en Gaule transalpine lors de l’occupation romaine. Norma, La prêtresse d’Irminsul, le pilier du ciel, est écartelée entre son devoir sacerdotal, son statut d’épouse répudiée, et ses devoirs de mère clandestine. L’amour divin, l’amour humain et l’amour maternel se vouent une bataille sanglante.  La mise en scène prend l’envergure fantastique  d’une cosmogonie, elle est  signée Davide Garattini Raimondi. Deux puissances en présence: le divin et et le temporel qui s'affrontent.  La montagne  « barbare » d'une part et creusé dans son flanc, un immense bas-relief ouvragé  inspiré d’un sarcophage romain (IIIe siècle ap.JC) : le Sarcofago Grande Ludovisi de Rome, qui témoigne des batailles entre  Romains et  Barbares.  

 Rendons donc hommage à la distribution, vivante, homogène, généreuse dont l’engagement dramatique est prodigieux mais sans emphase. Patrizia Ciofi (Norma)*Gregory Kunde (Pollione)Josè Maria Lo Monaco (Adalgisa),  Andrea Concetti (Oroveso)Zeno Popescu (Flavio), Réjane Soldano (Clotilde) font vibrer puissamment la forêttragique  des sentiments. On est devant une  source inépuisable d’émotions d’une fluidité continue, évitant les effets spectaculaires et  serrant au plus près la recherche de  vérité essentielle. Appréhendant quelque peu la virtuosité acrobatique de l’œuvre, que l'on se plait à dire meurtrière pour les  solistes qui s'essaient au rôle titre, nous nous sommes juste trouvés dans  le champ de la séduction et face à un équilibre absolu des voix, des décors et des costumes intemporels étincelants (Giada Masi). A de nombreux endroits, la volupté de l’écoute arrête le temps qui ne passe pas! Dans la fosse, les musiciens expriment  l’empathie pour notre condition humaine et développent fidèlement  la tension dramatique sous la main expressive et fougueuse du chef d’orchestre qui geste tout cela! Car rien n’est figé.  En parallèle,  la chorégraphie soigneuse de  multiples ballets dansés (guerriers romains, prêtresses, druides), confère  au décor, de vivantes palpitations, déchirantes d’humanité. Le silence  des corps en mouvement est d’une grande éloquence pour dénoncer la torture des sentiments et les violences avérées qui peuplent l’histoire des hommes! … Sous la direction de Barbara Palumbo. Aux lumières : Paolo Vitale.   

Néanmoins, ce que l’on retient surtout de cette représentation foisonnante et  subtile, ce sont les prestations exceptionnelles de Patrizia Ciofi, dans le rôle-titre mythique  immortalisé autrefois par Maria Callas, Leyla Gencer, Joan Sutherland, Montserrat Caballé…

Norma, immense prêtresse vénérée et femme secrètement amoureuse, déchirée par la traîtrise de celui qu’elle aime, se montre divine en vestale, jeune femme planante, aérienne, souple, envahie d’amour dans sa bouleversante intimité!  Elle se montre délicieusement complice  avec sa  jeune consœur spirituelle, Aldagisa. On surprend des affectueux élans vers ses enfants, mais elle reste torturée par le besoin de vengeance, puis de rédemption. Elle se hérisse d’attaques, passe par la douceur et la virtuosité, se fait puissance et agilité. La longueur de souffle semble inépuisable, le défi vocal de la partition semble toujours gagné avec de belles lignes pures de vocalises et surtout, le rôle est habité comme jamais!

L’auditoire ne peut se retenir d’applaudir et d’acclamer fougueusement l'émouvant duo féminin  « Sì, fino all'ore estreme!... » de Norma et Aldagisa (Josè Maria Lo Monaco) la jeune prêtresse dont s’est épris le présomptueux romain. Confondant de superbe et de suffisance, la voix chaude du ténor extraverti Gregory Kunde clame: « Je suis protégé par un puissant pouvoir - celui de l’amour qui enflamme tout mon être - je jure d’abattre cet autel d’infamie! ». Le timbre délicat d’Adalgisa  respire la séduction et la tendresse pure et innocente et on éprouve ce « bonheur irradiant » dont Stendhal parle à l’écoute de Rossini et de Cimarosa.

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 Quant à  la diction impeccable et la  voix cuivrée et solaire du ténor  qui joue de bonne grâce la lourdeur de l’envahisseur romain, elles sont remarquablement adaptées à l’œuvre bellinienne. Mystère de la musique? Duos et trios finiront par effacer les contours de l'imposant décor, pour ne garder que le temps suspendu!   

 

*Silvia Dalla Benetta (Norma 04/11/17)

 

Du jeudi, 19/10/2017 au samedi, 04/11/2017

 

http://www.operaliege.be/fr/activites/norma

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cover-rigide.png?width=140Écrit par Jacob Fletcher : Imaginez, si vous pourrez, l’expérience qui suit: disons que vous avez trouvé un livre. Ceci a l’air incroyable. La couverture est formidable, vous êtes intéressé(e) par l’intrigue détaillée en arrière du livre, et vous savez déjà que vous l’adorerez. Ensuite, vous ouvrez le livre… et vous trouvez que tous vos rêves se sont brisés: le livre est bien pire qu’il le paraît.

Tant pis. Toutefois, pouvez-vous conserver cette expérience dans votre esprit? OK: vous l’avez en tête. Maintenant, oubliez ça, toute cette affaire désagréable. Rappelez-vous de toutes les expériences que vous avez eues avec de mauvais livres — votre excitation avant que vous les ayez lus, qui ne finissait que par la déception; votre malheur qui grandissait plus vous lisiez; ensuite, ayant fini de le lire, votre colère envers vous-même pour avoir perdu votre temps — et oubliez-les.

Oubliez-les, tout de suite, car Francophonîquement vôtre — le livre dont nous parlons aujourd’hui — vous fera oublier toutes les terribles expériences que vous avez eues avec la littérature.

Pourquoi? La raison est simple. Francophonîquement vôtre, anthologie de poèmes écrit par le créateur congolais Jean Pierre Makosso, n’est pas seulement bien écrite: c’est également un ouvrage excellent, très évocateur, au point que vous ne pourrez arrêter de le lire. Ses nombreux poèmes racontent à la fois sa biographie et les subtilités de la langue française avec une grâce et une habileté incroyables. Que Makosso vante la beauté de la langue française ou qu’il nous encourage à aider et à soutenir les moins fortunés, il n’y aucun doute qu’il a beaucoup de talent. Il emploie des images de la nature et de la famille avec beaucoup d’habileté, nous plongeant de plus en plus profondément dans ses propres mondes : sa croissance au Congo, les intersections entre les personnes et la Terre, et les relations entre les gens et les œuvres d’art, parmi d’autres. Un pas à la fois — presque comme s’il voulait nous guider avec un seul secret à la fois, afin d’accroître notre curiosité — Makosso y ajoute des fragments d’histoire, des morceaux de réflexion.

D’abord, Makosso a appris l’art de raconter des histoires de sa mère, M M’M’kayi, et il emploie ce moyen de son mieux possible : il utilise la musique et le langage de la francophonie pour raconter son histoire de vie. De son enfance à son adolescence, en passant par son temps passé en tant que jeune homme, toutes les bases sont couvertes ici — et toutes décrites avec de belles images et des combinaisons très évocatrices de mots et de phrases. Il utilise la rivière Kouilou-Niari, une rivière importantissime dans son pays d’origine, la République du Congo, pour illustrer le flux de sa vie de sa naissance jusqu’à aujourd’hui.

Tout au long des poèmes, Makosso emploie les mots pour nous montrer à quel point la vie peut être belle, splendide, étonnante, merveilleuse. Il y a d’innombrables choses à apprécier et à découvrir ici sur Terre, et c’est ce genre de poésie qui fait en sorte que notre admiration pour notre propre univers résonne au plus profond de nous. Makosso construit et récrée des scénarios émotionnels et métaphoriques qui lui sont proches et personnels: son appréciation pour les auteurs et les créateurs qui l’ont précédé, l’importance de se défendre dans un monde qui ne vous comprend pas, et la joie de vivre dans un monde rempli d’art, de vie et de couleur.

Il y a quelque chose de merveilleux dans la langue française, qu’elle serve de lingua francapour des nations aussi éloignées que la Belgique, le Vietnam et Haïti; pour éduquer les enfants du Québec et de la Nouvelle-Angleterre lors de leurs premiers voyages dans le bilinguisme; ou simplement comme nouveau moyen de communication. Notamment, le français est une langue florissante, omniprésente et courageuse. Tous ces aspects de la langue française sont également abordés dans l’anthologie: Makosso détaille des paysages saisissants tirés du cœur de l’Afrique francophone, discute de la vérité que l’on peut trouver dans le langage, et exprime son appréciation pour les écrivains et les créateurs francophones du monde.

Un survol de la vie de l’auteur

22384306_1691190677572119_2556568741238604658_o.jpg?w=227&h=303&width=175Jean Pierre Makosso Muän Mâ M’kayi est né à Pointe-Noire, en République du Congo. Fait intéressant: il n’est pas seulement un poète. Il est aussi romancier, conteur, metteur en scène et acteur de théâtre. À l’origine, il avait reçu une éducation pour être enseignement, mais il était d’avis que travailler dans l’industrie était plus difficile qu’il ne s’attendait, et se concentrait plutôt sur la danse et la narration. Dans les années 1990, il travaillait pour Punta Negra, créant des ateliers et des spectacles basés sur la culture africaine. Et aujourd’hui, il participe à des spectacles de contes et de danse partout sur le continent africain, dans tout le Canada, en Suisse et en France. Il vit actuellement dans la province canadienne de la Colombie-Britannique; il travaille pendant la journée en tant qu’écrivain et monteur de pièces de théâtre destinées aux spectacles dans les écoles secondaires et les universités du Canada.

Il a également fondé Makosso Village. C’est une entreprise culturelle, dont le travail consiste à donner des ateliers dédiés aux arts (écriture, conte, théâtre, lecture scénique) partout au Canada.

Francophonîquement vôtre: Un livre que tout le monde devrait lire

Bref, Francophonîquement vôtre est une charmante et rafraîchissante anthologie de beaux poèmes du poète très artistique (et très accompli) Jean Pierre Makosso. Il emploie une imagerie et un phraséologie vives et évocatrices pour raconter l’histoire de la vie de son auteur, mais — plus que cela — il emploie ces mêmes mécanismes habiles pour nous expliquer à quel point la vie est spectaculaire, si nous prenons le temps d’apprécier sa pure beauté, et applique ce même sentiment d’admiration au monde en entier.

Si vous aimez vous émerveiller avec les secrets de l’univers — ou si vous désirez simplement, en général, profiter de la poésie francophone de grande qualité — vous devriez lire cette anthologie Vous pourrez en apprendre beaucoup, et ces leçons émerveillées resteront dans votre esprit lors des années à venir. Car une chose est vraie à propos de Jean Pierre Makosso: il sait comment sait manier le mot écrit pour vous faire ressentir de purs sentiments d’émerveillement, de joie et de félicité.

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J'existe!

Immobile dans le silence,
Mon regard posé sur les toits,
Je ressens un paisible émoi.
J'existe, en prends conscience.

J'aime à paresser au soleil
Or ce jour manque de brillance.
Je résiste à la somnolence
Désire rester en éveil.

L'espace change constamment
L'énergie n'est jamais la même.
Elle devient parfois extrême,
Peut créer un enchantement.

Les feuilles des arbres s'agitent.
Le ciel demeure sans beauté,
Pourtant n'en suis pas attristée.

Une tranquille joie m'habite.

24 octobre 2017

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Une joie rafaîchissante

Songerie

Quand je viens d'écrire un poème,
Dont mon fils me paraît ému,
Que vraisemblablement, il aime,
Me sens joyeuse et parfois plus.

L'inspiration semble une grâce.
Elle se manifeste en art,
Merveilleusement efficace.
Or ne dépend pas du hasard.

Tout art implique un savoir faire,
Un exigeant apprentissage,
Souvent décourageant, austère.
Être doué, quel avantage!

La poésie, art du langage,
N'est accessible qu'à certains.
Parmi tous ceux qui s'y engagent,
Nombreux se fourvoient en chemin.

21 octobre 2017

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