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CRI

Ce matin,

Plus tôt que la rosée,

J’ai quitté cet océan

Blanchi par l’insomnie

Pour fuir à la nage

Ces nouveaux et gris rivages

Tous de douleur meublés.

Je suis sortie, aveuglée,

Vêtue des lambeaux cirés

D’un silence opaque

Et d’un voile me pesant

Sur les yeux des idées.

Mon âme, traînant

Ses cheveux blancs,

Se déchirait

Entre l’éloge du vieux passé

Et les loques du gueux présent

Dépassé par le train du temps.

Les nuages se défilant

Se surpassaient,

Gris et grincheux,

Lunchant mes matins attendus .

Nulle éclaircie, nulle averse promise,

Nulle floraison, nulle brise,

Juste un ouragan tel un dragon

Soufflant un feu

Jamais clément

Emportant le mucre et le sec,

Menaçant de pandémie

De ses serres et de son bec.

Quand viendra l’accalmie ?

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http://vivrevouivre.over-blog.com/article-mani-ou-manes-prophete-perse-du-manicheisme-au-iiieme-siecle-qui-fut-martyrise-mais-aussi-condam-74023703.html

 

L’Hymne Cathare en occitan

Chant du silence faisant chanter l'écho

au- dessus de Montségur -

Un refrain - Chant de pures voyelles qui invoquent et résonnent des étoiles du Zodiac

«  A !     Ê !    I !   O !    OU ! »

« Quand le bouvier (étoile du bouvier) revient du laboure

Il plante son aiguillade,

Trouve sa femme tout près du feu

Toute inconsolable (l'église cathare qui se meurt) ...

Si tu es malade, dis- le moi, je te ferai une soupe …  »

 

Deux niveaux de lecture

  • L’ordinaire du sens propre
  • et le caché du symbole figuré

- surtout après 2 siècles et plus de persécutions -.

C'est l'église chrétienne Cathare qui se meurt, l'église mystique de la parole de St Jean,
Celle qui en révolte contre l’église pervertie de Rome eut l’outrecuidance
d’avoir la vision du Christ uniquement existant sous son aspect cosmique.

Hommage à MANI

 

Mani, ou Manès, prophète de la paix,

  de la non-violence et de l'Unité

   né en Perse au IIIème siècle, mort martyr,

et dont l'Enseignement a été défiguré

par les calomnies des religions établies :
 

 

 

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   L'offrande du livre (scène du Béma),

miniature manichéenne.

© Illustration communiquée par François Favre.

 

 

Les Jardins de lumière conte la vie de Mani : « Lorsqu'on emploie les mots "manichéen" ou "manichéisme", on songe rarement à Mani, peintre, médecin et philosophe oriental du IIIe siècle, que les Chinois nommaient "le Bouddha de lumière" et les Égyptiens "l'apôtre de Jésus". Bien loin des jugements tranchés et sans appel auxquels on l'associe, sa philosophie tolérante et humaniste visa à concilier les religions de son temps. Elle lui valut les persécutions, le supplice, la haine. Mille ans après, l'accusation de manichéisme conduisait encore les Albigeois au bûcher... Nul mieux que l'auteur de Léon l'Africain, de Samarcande et du Rocher de Tanios, né dans un Liban déchiré par les fanatismes, ne pouvait raconter l'aventure de cette existence. »

(Amin Maalouf, Les Jardins de Lumière, éditions J.-C. Lattès, 1991.)

 

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  Portrait supposé de Mani suivi de ses disciples,

miniature manichéenne.

© Illustration communiquée par François Favre.

 

***

 

François Favre est l'auteur de

 

"Mani, Christ d'Orient,

  Bouddha d'Occident"

 

 

Couverture Mani 640x480 copie 3 

 aux éditions du Septenaire.

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http://mani.blogspirit.com/

 

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 Mani enseignant un prince perse,  

miniature persane.

© Illustration communiquée par François Favre.

    

***

 

Amin Maalouf conte dans son roman

  Les jardins de lumière 

la vie de Mani : 

 

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Il conclut :

    

« De ses livres, objets d’art et de ferveur, de sa foi généreuse, de sa quête passionnée, de son message d’harmonie entre les hommes, la nature et la divinité, il ne reste rien. De sa religion de beauté, de sa subtile religion du clair-obscur, nous n’avons gardé que ces mots, “manichéen”, “manichéisme”, devenus dans nos bouches des insultes. Car tous les inquisiteurs de Rome et de Perse se sont ligués pour défigurer Mani, pour l’éteindre. En quoi était-il si dangereux qu’il ait fallu le pourchasser jusque dans notre mémoire ?

 

“Je suis venu du pays de Babel, disait-il, pour faire retentir un cri à travers le monde.”

 

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 Martyre de Mani,

miniature persane.

© Illustration communiquée par François Favre.

 

 

 

Pendant mille ans, son cri fut entendu. En Egypte, on l’appelait “l’apôtre de Jésus” ; en Chine, on le surnommait “le Bouddha de Lumière” ; son espoir fleurissait au bord des trois océans. Mais bientôt ce fut la haine, ce fut l’acharnement. Les princes de ce monde le maudirent, pour eux il devint “le démon menteur”, “le récipient gorgé de mal” et, dans leur humour rageur, “le maniaque” ; sa voix, “un perfide enchantement” ; son message, “l’ignoble superstition”, “la pestilentielle hérésie”. Puis les bûchers firent leur œuvre, consumant dans un même feu ténébreux ses écrits, ses icônes, les plus parfaits de ses disciples, et ces femmes altières qui refusaient de cracher sur son nom. »

 

Amin Maalouf, Les Jardins de Lumière, éditions J.-C. Lattès, 1991, p.338.

 

  Les bogomiles de Bulgarie, de Serbie et de Bosnie qui influencèrent les Balkans au Xème siècle furent aussi éradiqués par l’Inquisition de l’Eglise catholique romaine au point que l’on ne connaît presque rien de leur enseignement en dehors des dénonciations pour hérésie. Les cathares en France virent leurs 800 églises disparaître sous le coup des croisades et de l’Inquisition au XIIème siècle par cette même Eglise.

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Envie de célébrer

 

On est souvent surpris en constatant, qu'en vain,

On voudrait ranimer un sentiment intense;

On se souvient d'un lieu, c'est parfois un chemin,

On sait avoir vécu ce qu'apporte la chance.

Les coups de coeur, bien sûr, ne se revivent pas.

Ont duré un instant et disparu sans trace.

Or la vie continue, énergique, qui bat.

Et parfois une grâce envahit tout l'espace.

Le vieillissement fait que l'on n'a plus le goût

D'accueillir, avec foi, la rieuse espérance.

Quand surgit un projet, il ne tient pas debout;

On se dit sagement: plus rien n'a d'importance.

Mais, si pour s'occuper, on redevient semeur,

Chaque graine enfoncée donnera une plante.

On se prépare ainsi plein de petits bonheurs.

En ce nouvel été, ma récolte m'enchante.

19/7/2013

 

 

 

 

 

 

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« Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé.»

 Antoine de Saint Éxupéry

 

Permettez-moi de formuler un vœu pieux :

Puisse les humains cesser de se dévorer entre-eux non pas comme des loups, ce ne serait pas faire honneur au genre noble des Caninés, mais à la manière qui est propre à notre engeance d’êtres gratuitement cruels, fréquemment inhumains !

 

À l’heure d’Internet et des nouvelles technologies dont on ne saurait se passer àprésent que nous connaissons ces trouvailles admirables, il ne faut s’étonner,hélas, de rien : pensez donc, rien ne saurait nous arrêter, puisque l’on hésite même plus à signifier à son amoureux (euse) que l'on a décidé de le(la) quitter, par simple texto !

Il en va de paire à l’égal de nos « Amies les bêtes » chères à Colette,qui, du sans blason ou nanties de titres nobiliaires, su ô combien les respecter pour mieux les « apprivoiser » et les chérir à jamais !

 

Ainsi,toutes les créatures vivantes sont donc rendues à être considérées en tant qu'"objet usuel" et lorsque l'on a fini de les utiliser, qu’elles ont achevé de jouer auprès de nous un rôle de « séduction », passé le temps palpitant de la découverte, des premiers émois, à la moindre tracasserie,dérangement (prétexte d’allergie ou d’une naissance d’un bipède concernant les « quatrepattes » constamment donné en argument…) hop, on les jette, on s'en débarrasse, sans autre forme de procès !

 

Oublieux et ingrats nous sommes et nous resterons, du moins pour la majorité des « deux pattes » afin de pasticher la Faunesse de Saint Sauveur en Puisaye !Car là où certains prennent un malin plaisir à exercer quelques exécrables supplices d’innocentes victimes vulnérables, dans l’impossibilité de s’armer contre la main ennemie, d’aucuns mettent un soin extrême à tenter de réparer les dégâts causés par ces tyrans dépourvus de vergogne !

 

Que soient profondément remerciés ces valeureux reconnus ou anonymes, œuvrant heure après heure pour une cause qui leur tient à cœur, et gageons, que seul l’Amour,sentiment qui, indéniablement nous élève, aura raison un jour prochain, de toute cette pléthore de vilenies indigne de l’esprit et de l’âme de nos « Frères humains !!!  

 

"S'il te plait…apprivoise-moi" dit le Renard du Petit Prince.

- Je veux bien, répondit le petit prince,mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.

- On ne connaît que les choses que l’on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître.Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi !

- Que faut-il faire? dit le petit prince.

- Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près...

Le lendemain revint le petit prince.

-Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur ! Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le cœur... Il faut des rites.

-Qu'est-ce qu'un rite ? dit le petit prince.

-C'est aussi quelque chose de trop oublié, dit le renard. C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures. Il y a un rite, par exemple, chez mes chasseurs. Ils dansent le jeudi avec les filles du village. Alors le jeudi est jour merveilleux ! Je vais me promener jusqu'à la vigne. Si les chasseurs dansaient n'importe quand, les jours se ressembleraient tous, et je n'aurais point de vacances.

Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l'heure du départ fut proche:

-Ah! dit le renard... Je pleurerai.

-C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tuas voulu que je t'apprivoise...

-Bien sûr, dit le renard.

-Mais tu vas pleurer ! dit le petit prince.

-Bien sûr, dit le renard.

-Alors tu n'y gagnes rien !

-J'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.

Puis il ajouta:

-Va revoir les roses. Tu comprendras que la tienne est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d'un secret.

Le petit prince s'en fut revoir les roses:

-Vous n'êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n'êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisé et vous n'avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était mon renard. Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille autres. Mais j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.

Et les roses étaient bien gênées.

-Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée. Puisque c'est elle que j'ai mise sous globe. Puisque c'est elle que j'ai abritée par le paravent. Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons).Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. Puisque c'est ma rose.

Et il revint vers le renard:

-Adieu, dit-il...

-Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.

-L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.

-C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.

-C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose... fit le petit prince, afin de se souvenir.

- Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...

- Je suis responsable de ma rose...répéta le petit prince, afin de se souvenir.

Le Petit Prince - Antoine de Saint-Exupéry

Fin du chapitre XXI

NRF Gallimard 1940

Mosaïque d'un artiste non identifié ...

Mosaïque d'un artiste non identifié ...

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C’était une belle fin de semaine de début de printemps, chaude et ensoleillée. La ligne TGV Mulhouse-Paris via Strasbourg n’était pas encore opérationnelle. Ainsi, c’est dans un train Corail, pour un périple de plus de 5 heures 30 (3h00 à présent en TGV…), que je m’apprêtais à monter en ce vendredi soir. J’avais emporté, en partant, "l’Amant" de Marguerite Duras. Petit roman qui est l’un de mes favoris, que j’ai déjà lu et relu, facile à glisser dans un bagage à main, léger à transporter, vite bouquiné, idéal pour un voyage en train, à lire d’une traite. Parvenue à Paris, je l’avais terminé et je me sentais portée par l’histoire et ce, d’autant plus "in the mood for love" que j’allais rejoindre mon amoureux…

Le dimanche après-midi, un peu chagrine et mélancolique, il me fallait refaire le voyage dans l’autre sens, pour rentrer chez moi.

Gare de l’Est, j’allai fureter dans l’une des librairies pour trouver quelque-chose d’aisé à lire et tombai sur une revue littéraire parlant de… Marguerite Duras. Je l’achetai et grimpai dans le train. J’avais mon billet mais pas de place attitrée. La voiture était composée de compartiments. Ce n’était pas un "wagon à bestiaux" où l’on doit supporter les éternuements du cent-quatorzième voyageur à l’autre bout de la voiture ou les sonneries du téléphone de la personne située à la place 63 au dixième rang devant vous… C’était une voiture avec des compartiments de 6 places, avec la possibilité d’une atmosphère un peu feutrée, d’un entre-soi pour d’improbables échanges ou rencontres. Dans le premier compartiment, était installée une famille, nombreuse et bruyante… Le second était complet… Le troisième comptait déjà 4 personnes… Le quatrième… rideaux tirés ; cela augurait un voyage paisible en compagnie de gens ayant envie de tranquillité… Je frappai et demandai, un peu trop rapidement pour avoir le temps de sonder les voyageurs, si je pouvais m’installer… trois jeunes (adolescents de 16 à 18 ans) qui me faisaient face, répondirent par l’affirmative. Et je pris place dans ce compartiment.

Le train ne tarda pas à s’ébranler. Je lisais. Mes trois compagnons de voyage avaient repéré des jeunes filles, installées un peu plus loin. Je lisais… Ils faisaient d’incessants  allers-retours, riant, parlant fort, s’asseyant, se relevant, repartant, revenant… je lisais… L’article m’intéressait… je lisais. La vie de Marguerite s’égrenait sous mes yeux… au fur et à mesure du temps passant et de ma lecture.

Les garçons finirent par se poser et somnolaient par intermittence. Il faisait une chaleur terrible en ce début de printemps. J’avais emporté de l’eau, quelques biscuits et une pomme ; je les partageai avec mes compagnons de voyage tout en poursuivant la lecture de ma revue… jusqu’à la fin du dossier "Marguerite Duras".

Tout d’un coup, l’un d’entre eux me demanda ce que je lisais ? Une seconde pour réfléchir… et je fis un rapide résumé de la vie de Marguerite, relatant sa jeunesse en Indochine et son œuvre… ses engagements politiques, son parcours intellectuel, les controverses à son encontre…  Puis, me vint l’idée de leur proposer la lecture de "l’Amant", mais en éludant les passages concernant les frères ou la mère de la protagoniste du roman. Je décidais de ne m’en tenir qu’à l’histoire entre elle et le Chinois.

Ainsi, je commençai ma lecture. Je lus et lus encore, m’interrompant de temps à autre pour demander aux garçons s’ils souhaitaient que je continue. Comme dans l’urgence et dans un souffle, ils répondaient "oui, oui" et je poursuivais. Calmes, attentifs, concentrés… ils écoutaient, plongés dans le récit.

Récit qui n’est pas simple… ni simpliste… (surtout lu à voix haute par une femme, pour un auditoire masculin et adolescent) avec des passages troublants, intenses, éloquents… en particuliers quand sont relatées les expériences sexuelles et amoureuses de la jeune fille, alors qu’elle n’était encore qu’une très jeune adolescente. Mais je lisais… et eux suivaient… Cela a duré ; plusieurs heures… Le temps me paraissait suspendu, accroché au fil du roman qui se déroulait de page en page.

Ni les arrêts nombreux, dans toutes les gares du parcours, ni les accélérations du train, ni le chaos des rails… n’interrompirent ma lecture de l’histoire. Rien ne perturba non plus l’attention des garçons. Une atmosphère feutrée et intense, douce et dense, ouatée et exaltée, retenue et brutale, réservée et farouche, secrète et véhémente, sensible et poignante… tout à la fois, avait peu à peu emplit notre compartiment. Nous étions portés par le récit et par ce passage d’une histoire personnelle et commune que nous étions en train "d’écrire".

Je lus jusqu’à Belfort, jusqu’au point final du roman. Jusqu’à Belfort parce que le voyage des garçons s’arrêtait. Ils ramassèrent leurs affaires en vitesse et descendirent du wagon pour rejoindre le quai et, du couloir du train où je me trouvais pour les accompagner jusqu’au bout, par la fenêtre ouverte (on pouvait encore ouvrir les fenêtres des trains),  ils me remercièrent et me demandèrent mon numéro de portable. Pendant plusieurs mois, je reçu des sms de ces garçons qui prenaient de mes nouvelles et m’en donnaient…

Cette expérience fut l’une des plus extraordinaires de ma vie, par sa simplicité, son intensité, sa densité émotionnelle. Et je crois que jamais, je n’ai eu d’auditoire d’une telle qualité. Perceptifs, attentifs, concentrés… réunis par Marguerite Duras et son "Amant", cette page de ma vie me laisse un souvenir ému et d’une exceptionnelle richesse, humaine… dirais-je, dans ce qu’il y a d’Humain dans le partage et de la lecture et les livres.

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LA BERGERE DU SILENCE


J’adore la profondeur et l’ampleur du silence !
Quand il me ceint l’ouïe d’une aura de mystère,
Le vide devient musique et avale les misères
Des heures sans parfums et des fades ambiances.

Je voudrais embrasser les déserts aériens,
Rejoindre les nuages cotonneux et légers,
Voler au ciel bleu ses hauteurs et sa paix
Et m’en faire une paire d’ailes de blanc vélin.

Epouser du silence la transe et les rythmiques,
N’entendre que le chant des vents dans les vallées,
Percevoir de la brise les venues et allers
Sur les flans séduisants de montagnes mystiques.

J’aimerais bien devenir la bergère du silence,
En saisir la jouissance dans ses moments magiques
D’absence d’assonances phoniques ou symphoniques
Cherchant l’harmonie loin des tumultueuses nuisances.

Mon troupeau serait fait de brassées de mutisme,
De belles touffes tressées de lumière et de calme
Que la tranquillité éloigne du vacarme
Des bêlements sonores ignares des aphorismes.

Ma flûte traversière mieux que celle de Pan
Fera vibrer le vent traversier, et ma lyre
Composera des chants avec les fins murmures
Du zéphyr alisé célébrant les amants.

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De l'importance des choses

 

 

 

Quand on demande à des personnes ce qui a le plus d'importance, le plus souvent, elles répondent: c'est la santé.

Quand on vit en santé, on oublie qu'elle est un privilège. On s'en rend compte durant une convalescence.

Exister au quotidien fait éprouver des joies et des désagréments inattendus. On n'est jamais prêt pour le pire mais on s'efforce de devenir plus endurant et courageux.

À chacun son mode de vie, ses réactions, ses préférences, diverses habitudes, aussi.

Les actions d'un proche nous font rire, parfois. Or lui, de son côté peut nous trouver naïf, irréaliste ou vaniteux.

Nous accordons aux grandes choses une importance qui dépend de notre entendement et aux petites un intérêt qui tient à notre sensibilité.

La rencontre inopinée d'un oiseau qui trottine ne produit pas le même effet sur le poète qui le contemple et s'attendrit et sur le passant, préoccupé.Il l'ignore complètement.

L'adulte pense qu'il agit librement et pourtant! Ses choix dépendent de sa nature mais aussi de son conditionnement. L'instruction ne fait pas de miracles.

L'aberration, due au lavage des cerveaux, se répand et s'amplifie, en causant des atrocités.

Devrait-on se sentir coupable de ne pas s'affliger du sort de ceux qui gisent mutilés, victimes de la barbarie? Il existe des justes, au pouvoir limité, qui ne restent pas inactifs.

Le monde bien ordinaire occulte la laideur afin de vivre en paix.

Nombreux, qui ont reçu la grâce, connaissent des sources de joies qui s'offrent gratuitement. Les comblent de félicité, l'unique fleur d'un hybiscus, le rire d'un enfant arrosé, la confiance d'une outarde, l'équilibre d'un écureuil sur un fil téléphonique, tout ce qui séduit comme les dessins éphémères que sont les ombres dans la rue.

Un haïkiste trouve important de capter des éclats de vie.

18/07/2013

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HUMAIN...

Comme ce regard sachant être doux et léger

Et qui nous effleure dans la chaleur de l'été.

Comme ce message qui plane suspendu à nos lèvres

Et qui hésite pourtant à dévoiler sa fièvre!

Comme cet adolescent qui chante en se levant

Et pense que le monde lui appartient vraiment.

Comme cette mer si calme que le mistral réveille

Apportant à nos yeux l'étincelle des merveilles....

Comme cette inspiration surgie on ne sait d'où

Qui d'un mot écouté, y puise tout son soul.

Comme cette mer de larmes que la pluie accompagne

Quand les deuils acceptés la douleur nous empoigne.

Comme cette hargne enfin qui nous saisit parfois

Quand l'incompréhension nous fait sortir du bois...

Comme le plaine dévastée au lendemain d'orage

Dont le parfum subtil à toute guerre surnage!

Comme une femme enfant qui cherche le bonheur

Et ne sait pas encore bien écouter son cœur.

Comme ce vieillard perdu, qui aimerait partir

Mais que la peur retient, et ne cesse de souffrir.

Comme cette impatience, plombée au fond de nous

Et qui arrivera à nous mettre à genoux!

Comme cette nuit si longue et qui parait trop courte

Quand au petit matin on s'endort sur ses doutes...

Comme le soir qui espère une lune enfin pleine

Et décompte les jours en égrenant sa peine.

Comme trois petits mots cherchés au-dedans d'une vie

Et qui enfin trouvés, comblent toutes les envies...

Humain!

J.G.

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administrateur partenariats

 

  Ave Corsica

 

  Entres toutes, je te salue, ô Cyrnéenne,

  Synthèse de lumière et de parfum total,

  D'italique douceur, de charme oriental,

  D'orgueil latin mèlé de fatalisme hellène.

 

  Vierge brune aussi prompte à l'amour qu'à la haine,

  Toi de qui, même en rêve et loin du ciel natal,

  J'entends toujours la voix de bronze ou de cristal

  Et crois étreindre encor la chair éburnéenne.

 

  Je te salue ... et te bénis comme aux matins

  Où j'étais ce chasseur, ô ma Corse, ou ce pâtre

  Qui, plus heureux qu' Antoine aux pieds de Cléopâtre,

 

  Peut savourer parmi nos myrtes et nos thyms

  Au chant clair des torrents près desquels tu es née,

  Ta beauté qu'enfanta la Méditerranée.

 

  Pascal Bonetti, L'Or des naufrages, FIRMIN DIDOT EDITEUR, 1969

 

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Le Golfe de Roccapina

 

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Les Calanches de Piana

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Propos sur deux vérités

 

 

On ne souscrit pas aussitôt à la double affirmation de Frédéric Amiel, qui a dit :

« L'homme n’est que ce qu’il devient, vérité profonde, l’homme ne devient que ce qu’il est, vérité plus profonde encore ».

Depuis le jour de sa naissance, l’être humain se transforme, sans s'en rendre compte, un peu chaque nuit. Il existe en devenir. L’image que lui renvoie son miroir ne lui montre que son apparence physique.

Si l'on en croit, La Fontaine, nombreux se trouvent satisfaits d'eux-mêmes, en se comparant à d'autres. Ils estiment que la somme des vices est égale.

Se bien connaître n'est pas chose facile. Pour désirer devenir différent, il faut se sentir affligé de défauts que l'on méprise, ou de tendances qui créent des besoins et des habitudes indésirables. Or les impulsions demeurent imprévisibles.

Un être insatisfait de sa manière d'agir peut essayer de contrôler sa nature. Quand il croit avoir réussi, il lui arrive de s'entendre dire: chassez le naturel, il revient au galop!

L'amour, parfois, peut sembler faire des miracles mais les efforts sur soi-même afin de plaire sont contraignants et souvent peu durables.

Quand il a fait le choix de vivre de son mieux, l'homme a le sentiment de devenir plus sage.

11 février 2012

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Un souffle à peine osé

 Mon corps te cherche dans ses nuits obscures

et du bout des doigts,

j'effleure les courbes de ton ombre

de mots éperdus de tendresse.

Mes lignes échouent dans les sillons de ma toile

où le souffle de ta bouche

dénude mes phrases au ciel de nos promesses.

I hunger for you

L’encre de ma plume fusionne au temps s’écoulant

et je frissonne sous le voile

de la lune me révélant sa beauté.

La fièvre qui me consume fait chavirer ma raison sur l'horizon de mes désirs inavoués.

Sous l’aurore qui se dessine, la magie s’évapore et mes gestes se perdent au vide que tu viens de laisser.

I long for you.

Texte issu du recueil " Songes d'un soir " 2012

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Baudet entre coeur et raison

Si l'esprit humain se découvre dans la résistance qu'offre le réel aux aspirations de l'investigateur, il faut admettre avec toute une séquence de réflexions systématisées par le langage et repérables dans l'Histoire que cet esprit - cette capacité, cette aptitude - se fonde sur le vécu, que l'on peut appeler la sensibilité (die Sinnlichkeit, chez Kant) ou l'émotion. Et c'est la capacité langagière - qui se constate comme un fait - qui transmute cette émotion naïve et spontanée en un discours (le logos des Grecs), et donc ce que la tradition philosophique appelle la raison est une émotion promue à l'état de sentiment exprimable. On pense avec des mots, c'est vrai, encore faut-il que ces mots se rattachent à des significations existentielles préexistantes à la démarche locutrice. On n'exprime que ce que l'on souhaite exprimer (la raison comme fruit du besoin et du désir). La radicalité de la recherche philosophique peut-elle dépasser la dualité ainsi mise à jour de l'Être, découverte déjà par Parménide, magistralement théorisée par Aristote, et plusieurs fois retrouvée - le moi et le non-moi chez Descartes, le phénomène et le noumène chez Kant, la thèse et l'antithèse chez Hegel, la volonté et la représentation chez Schopenhauer, et en somme déjà l'âme et le corps chez les peuples primitifs ? Parce qu'il est impossible de penser en dehors de la dualité, peut-on déduire que rien ne peut exister sans dualité ? Problème éternel : ce que je découvre dans ma conscience existe-t-il dans les choses ? Il faut une scission dans l'Être pour que l'Être devienne Devenir (Hegel). Et si la raison n'est rien d'autre que le sentiment devenu exprimable, cela nous indique que la raison ne s'oppose pas au coeur, mais le contient par sa nature même. Le coeur a des raisons que la raison connaît fort bien ! L'épistémologie est ainsi, depuis Kant, une "esthétique transcendantale", et l'exploration de l'Être est une poésie autant qu'une science.


http://jeanbaudet.over-blog.com/article-baudet-entre-coeur-et-raison-119092056.html

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Voir en plein écran

 

 

 

Ont déjà exposé à la B-Gallery à Bruxelles:

2005
Patrick van Roy ►►► Marina Bautier ►►► Bernard Coets
Gilcozar ►►► Maria Fernanda Guzman ►►► Valérie
Berteau ►►► Catherine Amathéü ►►► Olivier Gillain
►►► Philippe Bielecki ►►► Pascale Barret
2006
Ann Van Gompel ►►► Isabelle Francis ►►► Patrice
Broquier ►►► Céline Cléron ►►► Léopoldine Roux ►►►
Liesbeth Marit ►►► Jean-Baptiste Bernadet ►►► Ridha
Ben Hmouda ►►► Ricardo Agnello ►►► Laurent d’Ursel
►►► Annelies Slabbynck 200 7
Messieurs Delmotte ►►► Oana Cosug ►►► Justin Morin
►►► Frédéric Penelle ►►► Manon Tricoire ►►► David
de Tscharner ►►► Louis Thellier ►►► Nicolas Grimaud
2008
Chloé Houyoux Pilar ►►► Katarina Kudelova ►►►
Élodie Antoine ►►► Yann Pocreau ►►► Milena Cerovina
►►► Rémy Russotto ►►► Delphine Pouillé ►►► Tom
Woestenborghs ►►► Patricia Baraka, Vincen Beekman,
Hélène Gulizzi ►►► Loup Michiels
2009
Aurore Dal Mas ►►► Maggy Cluzeau ►►► Samuel
Coisne ►►► Chantal Vey ►►► Charles Paulicevich ►►►
Christophe Delhaye ►►► Eléonore Gaillet & Marie Rosen
►►► Sylvie Pichrist
2010
Sandrine Morgante ►►► Marie-Laure Delaby ►►► Sandra
Biwer ►►► Hélène A. Amouzou ►►► Sarah Van Marcke
►►► Philip Henderickx ►►► Elise Eeraerts ►►► Monica
Gallab
2011
Pauline Cornu ►►► Marco Di Carlo ►►► Elisabeth Sri
Unggul Ida Mulyani ►►► Gert De Clercq ►►► Frédéric
Rolland ►►► Thomas Bernardet ►►► Maxim Frank - Sven
Laurent ►►► Stéphanie Roland
2012
Steven Tevels ►►► Hallveig Ágústsdóttir ►►► Béatrice
Lortet & Jérémy Naklé ►►► Eline Van Riet ►►► Jonas
Vansteenkiste ►►► Rachel Labastie ►►► Annabelle
Guetatra ►►► Joris Perdieus
2013
Katherine Longly ►►► Marion Fabien ►►► Remco Roes
►►► Willem Sarah ►►► Georgia Kokot ►►► Philip
Janssens ►►► Rokko Myoshi ►►► Amélie de Brouwer

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Conservées comme des bijoux

 

Conservées comme des bijoux,

Dans leur écrin, toutes tes lettres.

J'en possède vraiment beaucoup,

Emplies de charmes à renaître.

Je pensais qu'aux jours à venir,

Où tu ne pourrais plus m'écrire,

Je cueillerais nos souvenirs,

Prendrais plaisir à te relire.

Quand le temps des faveurs prit fin,

Je fus plongée dans la souffrance,

Ne supportant pas ton absence.

Je m'accoutume à ton silence.

Je m'étonne présentement

De ne pouvoir trouver la cause

D'un persistant empêchement:

Ouvrir tes lettres, je n'ose.

Chez moi tu es en bonne place,

Un portait te garde vivant;

Je te retrouve quand je passe

Et te parle aussi très souvent.

15 juillet 20013

 

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Poésie au Crépuscule 14ème. Béatrice Libert

 

Au plein coeur de l’été, c’est Béatrice Libert qui vient nous apporter,

avec son sourire et sa joie de vivre, la découverte de ses poèmes.

Un partage heureux puisque Gabriel Ringlet nous dit :

« Une chose est sûre en tous cas, il faut y entrer dans ce jardin-poème, si

fragile et si fraternel, s’y promener, peut-être s’y perdre, mais avec la certitude que demain est tiède d¹être déjà aimé ».

 

 

 

Poésie au Crépuscule 14ème.

Un moment privilégié pour se retirer du brouhaha du monde.

L’asbl Théâtre des Chemins/des Mots pour dire

vous propose de retrouver nos poètes, si nombreux en Belgique

et tellement absents de notre vie quotidienne.

1er août 2013 à 18 h

 Béatrice Libert12272922493?profile=original

 

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Béatrice Libert nous ouvrira les pages de l’un ou l’autre de ses nombreux

recueils de poésie ainsi que son dernier livre :

"Ecrire comme on part", avant-dire de Gabriel Ringlet.

 

Née à Amay, Béatrice Libert, écrivaine et comédienne, vit à Liège. Elle a

signé des poèmes, essais, récits, nouvelles, roman, livres d¹artistes, textes pour la jeunesse et le théâtre. Première publication en 1979.

Elle dirige, en outre, deux collections aux éditions Couleur Livres:

L’Horizon délivré (arts et pédagogie) et Carré d¹as (jeunesse, poésie illustrée).

Elle a fondé le Festival artistique annuel « Cointe-Montmartre » qui se déroule à la Pentecôte.

Formée aux arts de la parole, elle donne des lectures publiques de ses textes, accompagnée de la harpiste liégeoise Angélique Giorgio. Elle pratique les arts plastiques et anime des ateliers d’écriture.

 

Biobibliographie complète sur son site

www.beatrice-libert.be <http://www.beatrice-libert.be>;

 

 

Une organisation du Théâtre des Chemins/des Mots pour dire asbl

LIEU : Imagin’Air Art Café

 

Place Fernand Cocq, 6

1050 Bruxelles

PAF : 2.50 E - Affiliés 2013 à l’asbl : gratuité

 

 

 

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Une merveilleuse journée

 

Haïkus

Icebergs figés

au-dessus du Saint-Laurent

Féerie céleste.

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Des arbres géants,

d'innombrables bancs et tables,

un immense parc.

---

Marchent et observent

dans l'ombre et dans la lumière

d'actives mouettes.

---

Vite reposées.

dépliant leurs belles ailes

s'élèvent en fléche.

---

Battements rapides

Et descente en vol plané

Ô grisant spectacle!

---

Une visiteuse

mise en appétit sans doute

près de nous attend.

---

14 juillet 2013

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La publication de ces billets d'art est due à l'initiative exclusive du Réseau Arts et Lettres

N.-B: Cette publication est également installée sur mon smartphone privé et  elle sert à faire découvrir en live l'excellence des travaux de François Speranza qui a déjà commenté plus de 30 expositions de peintres pour le réseau

Robert Paul

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