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Fallait-il s'absenter ?

 

 

 

Je t'ai cherché derrière les arbres
sous mes pas
dans la terre
parmi les nuages
entre le ciel bleu et la pluie où tu me cherchais
le sol ici montre la mer invisible

On a changé d’année une fois de plus
la lampe ne s'est jamais éteinte
dans l'ombre et l'heure du repos
les voyages sont toujours les mêmes
juste dispersés dans le jardin
le temps est incertain et nous restons à l’orée

Je te retrouve au revers d'un dimanche
pair ou impair selon comme toujours
je ne sais quand l'heure dit qu'il n'est pas l'heure
quand le virage nous plie dans son ombre un autre jour
on dirait qu’elle travaille pour nous
comme les aiguilles de la montre

J'ai tes mots dans ma poche
les traces de tes mains que je retourne
tes appels cloués au fond du métal
jamais effacés
tes pas contre les miens
le souffle le long de la jambe

Expire que je te happe

On est là à dire nos poèmes
le long des routes toujours les mêmes
jusqu'à la fenêtre qui nous aspire
jusqu'au rideau que l'on tire
incertitude de deux mains se prenant le corps
demain que seront nos envies
certitudes je le sais
avalanches d’heures volées

Fallait-t-il s’absenter ?
 

B


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La terrasse de la Place de la Liberté


Malgré le gris du ciel et la pluie tiède

Les abeilles butinent les roses trémières

Pourpre profond et rose pâle les astres vivaces

Illuminent mon chemin d’été

Le chat s’étire au pied de l’érable

Je flâne frivole dans les rues de Bruxelles

Alors que mes orteils vernis de rouge sont mouillés

Demain revient le beau temps et le rayon d’or éclairera nos visages

Viens me rejoindre sur la terrasse de la Place de la Liberté

14/07/11

Nada

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La maîtresse du monde

La maîtresse du monde

Antonia Iliescu

            - Semeur, mets la semence dans la terre et n’aie pas honte de t’agenouiller devant elle. La semence est la maîtresse du monde et tu es son serviteur. La semence porte en elle les parents et les enfants, elle est à la fois part et entier et le mirage de la Création descend et sort perpétuellement de ses entrailles. Semeur, on t’a donné en garde la semence pour que tu la sèmes, pour que tu la cueilles, pour qu’ensuite tu la sèmes à nouveau, encore et encore. C’est grâce à ton labeur que l’Univers ne meurt pas. La semence est la résurrection gardée pour ces temps propices où le soleil va s’adoucir et la terre sera prête à se renouveler pour pouvoir l’accueillir. Chaque semence pour chaque goutte de pluie. Et que toutes donnent des fruits.

            - Semeur, ne te fais pas de soucis après avoir semé. La graine sait comment briser son écorce. Mais dis au petit de la semence de voir la lumière, de pousser pour devenir Semeur. Et s’il t’a entendu, né dans l’amour du soleil, le petit de la semence essayera de s’élever jusqu’à lui. En la tenant dans le creux de ta paume, avant de l’envoyer vers le ciel de la terre, toi, semeur,  parles-lui ainsi : maîtresse, tu ne répéteras point l’erreur d’Icare. C’est pour cette raison que tu te cultiveras toi-même, en essayant de te connaître le plus tôt possible, le mieux possible, pour que tes ailes ne fondent pas avant d’avoir appris à voler par la pensée. Pour arriver à dépasser tes limites il faut d’abord que tu les connaisses.

            - Semeur, dis à la semence, par la chanson ou par l’incantation, d’ignorer le gerzeau et de suivre son chemin. Quand elle sera là-bas, petite et seule dans la terre, sous une lumière péniblement filtrée à travers la fourrure de l’humus, dis lui de ne pas perdre l’espoir en regardant les chênes alentour. Dis lui que malgré sa taille si petite, telle que le vent l’emporte, elle est tellement grande, telle que le chêne y trouvera sa place. Dis lui ton histoire, car toi aussi tu fus un jour une petite semence chétive et effrayée. Mais tu as grandi, car tu ne t’es pas apitoyé sur ta peau vitrée de serpent que tu as dû lâcher sur le chemin, alors qu’elle ne pouvait plus te contenir.

            - Semeur, sois bon et compréhensible et patient. Nulle semence ne ressemble à une autre et chacune est responsable de son propre fruit. La conscience ne s’élève pas sous le fouet. N’oublies pas que le fruit tant attendu mûrit en son rythme. Inutile de le presser, car tu n’aimeras pas le raisin aigre. Mais en même temps, n’oublies pas que lorsque la grappe n’est qu’à moitié mûrie, le grain le plus petit est le plus doux.

            - Semeur, c’est le temps de la récolte. « C’est ce que tu as semé que tu cueilleras » dit le sage. Et pourtant… Tu n’as pas semé « du vent » mais tu as quelquefois recueilli « la tempête » et ce n’est pas de ta faute. Ca arrive parfois, car tu es toujours mis à l’épreuve. Plus les choses sont bien faites, d’une façon solide et durable, plus on te confiera des tâches de plus en plus lourdes, toujours plus lourdes. C’est ton échelle de valeurs que tu dois monter, une échelle au nombre infini de marches. Ne sois pas naïf et ne crois pas que si tu t’arrêtes pour te reposer, les marches ont fini d’être là. Elles ne finissent jamais, ni même après ta mort. Seuls ceux qui regardent au plus haut du ciel sont condamnés à une montée éternelle. Ils savent que c’est de là que vient tout le mystère que la semence porte en elle. Et la semence est une file infinie de portes ouvertes toujours vers la même chose, qui revient toujours en elle-même.

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(fragment du volume « Stropi de gând si muguri de constiintã »* - Antonia Iliescu, Ed. Pegasus Press, 2010)
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« Gouttes de pensée et bourgeons de conscience »

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Pourquoi cet état d'âme...

La souffrance est un quotidien pour certains

la solitude une prison sans soutien...

 

Affronter ses peurs c'est réveiller son inconscient

Délivrer cette partie en soi que l'on veut oublier..

 

 

la vie est un ressenti , un passage sans oubli.

 

 

Pourquoi?

 

Pourquoi tant de questions , d'incompréhension

quand mes larmes se noient par trop d'imagination.

 

Différence innaceptable pour mon coeur

pour ma force de combattre la douleur.

 

Vivre pour des raisons ou déraison

tableau noir sans couleurs...

 

Pourtant quand l'envie de se réaliser

de réaliser la chance d'exister

reprend sa place dans le chemin d'existence

l'estime de soi reprend de la valeur...

 

Comment est il encore possible

pourtant de s'accrocher

trouver un pilier pour se reposer.

 

Entre la tristesse et la joie ne se trouve qu'incohérence

je continue à espérer pour  survivre avec le sourire

je continue à espérer rêver comme dans mon enfance

laissant quelques traces par içi et par là avec comme seul accroche mes écrits et ma propre expérience.

 

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MATIN PLUVIEUX...

Une ondée fine et légère

Etait tombée durant la nuit

Il flottait une odeur de terre

Comme un doux frisson de pluie!

 

Une caresse venue du ciel

Avait apaisé le jardin

Une douceur existentielle

semblait flotter dans le matin...

 

Emergeant d'un lourd sommeil

Le regard un rien surpris

Cherchait en vain le soleil

Et se perdait dans le gris!

 

La déception était dans l'air

On voulait jouer à l'été

Mais il n'y avait rien à faire...

Alors, prendre un temps pour rêver?

 

Du pain grillé et du café

Oubliée la mélancolie

Le plaisir nous remonte au nez

Comme un petit grain de folie!

 

Et voilà qu'en haut de sa branche

L'oiseau s'est remis à chanter

Ce sera un beau dimanche

Et tant pis s'il est arrosé!

J.G.

 

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Ephémère

Ce qui tue ce ne sont pas les couleurs vives 

De l’été fait en hâte
C’est l’éphémère

Tout est vert et humide encore
Des nuages froids glissent dessus
Voilà ce qui tue

C’est l’orage, la pluie
La terre lavée offerte au silence
D’abord elle a un parfum puis prend un goût d’eau

L’eau me tue
L’eau sans peine s’évapore
Dans ma bouche j’attends le goût du sel

La moiteur est seconde peau
Palpable et odorante
Elle prend la couleur de la plage

J’apprends la paix allongée
Vénère la lumière sous les paupières closes
L’anonymat de la nuit

Je suis voilier confiant mon corps à l’infini
Alors que dimanche étale ses débris sur la table
Il accapare l'attention

De la chair, des os
Un trèfle à quatre feuilles
Ephémère

 

 

 

B

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Virages

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Mes journées sont bercées des souvenirs familiaux

laissés en chemin, mes manques me font écrire aussi et je déverse dans mes
écrits une part de moi, pudique j´efface un peu et imagine, comme je le dis
souvent, un mot déclenchant une tempête et mes doigts tissent sur le clavier.


Je ne suis pas poète

j'écris avec le muscle

et laisse le mot gonfler

l'impulsion



Je ne suis pas poète

je vis avec le sentiment

et laisse le doigt tracer

l'expression



J´ai couru après le temps si longtemps qu´il m´était
impossible d´écrire, j´ai besoin de musique comme chef d´orchestre, et cette
ambiance depuis cinq ans maintenant je me l´offre laissant derrière moi ce qui
me paraissait l´essentiel et qui ne l´est plus. J´existe enfin devenue
propriétaire de ma pensée. Qu´il est bon d´être au travers de soi-même dans cet
état second quand j´expulse ce mot tempête. Je ne remercierai jamais assez un
être cher qui m´a conduite sur cette route de l´écriture, le chemin est
difficile.



Je n´étais qu'une apparence

des mots de sang

remontés du puits

au poignet



J´étais l'iceberg bras émergés

enlacés

aux coudes



 
J´ai cassé mes chaînes, les yeux en voyage, seule ma peau face au clavier, je crie maintenant ce qui remue mon ventre au fil des heures et des évènements. Tout est vérité, de l´imaginaire en piment. « Virages» est un  recueil publié à compte d’auteur, ce titre n´est pas anodin, personne ne me jettera la pierre, nul ne saura faire la différence, mes racines ne sont plus. Je crée mon propre monde dans mes écrits et ma peinture aussi, je balbutie mais je grandis chaque jour un peu plus. Pour conclure je dirais :




Que laisses-tu derrière toi ?

Le silence


Que cherches-tu devant toi ?

Un mirage 



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Un mouton, un caillou sur ciel gris indigo

Un mouton, un caillou sur ciel gris indigo.. 

MAGNIFIQUE ASSEMBLAGE Là-HAUT SUR LES PLAGES DU NORD DE L'ÎLE..

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Ce qui fait un paysage était là, sans les traces de l'humanité errante. Les touristes sont discrets ici, roulent si doucement que derrière eux je m'endors au volant.. Voilà ou mène le principe de précaution appliqué avec tant de rigueur nordique.

 Je m'endors..

50 kmh, attention zone à 30..

je redouble de ronflements..

Je dors comme un caillou, ronfle comme une pierre.

Dessine moi  un rocher égaré sur la plage, un bloc erratique sorti droit des écroulements glaciaires.

Nord de l'île de Öland 

gegout© 

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Toi qui pâlis au nom de Vancouver

12272745694?profile=original"Toi qui pâlis au nom de Vancouver" est le recueil poétique le plus célèbre de Marcel Thiry (publié à Liège chez Georges Thone en 1924) - et titre du poème d'ouverture de ce recueil -, Toi qui pâlis au nom de Vancouver mêle à l'influence du symbolisme la révélation que produit chez le poète la découverte d'Apollinaire au tout début des années vingt. Au travers de cette brève plaquette marquée par la guerre et les voyages accomplis sous l'uniforme belge, s'esquissent la plupart des grands thèmes qu'il développera par la suite.

 

Engagé dans l'armée belge dès 1915, Marcel Thiry embarque, avec certains de ses camarades, à bord d'un cargo britannique à destination de la Russie. "Je sais encor l'arrière-saison boréale / Où parurent, parmi la pâleur idéale / Et l'haleine du port angélisant le ciel, / Le Nord, le gel, et les clochers d'or d'Archangel" ("Toi qui pâlis au nom de Vancouver").

Le retour se fait par San Francisco et New York, où Thiry erre sur Broadway, "soldat pérégrin / Sur le trottoir des villes inconnues". De ces voyages, ainsi que de l'Orient dont il rêve, il gardera longtemps le "mal Asie". Cependant, il pressent que l'ailleurs est mirage et il prêche déjà un bonheur fait de résignation et de sérénité: "Va, va, ne te fais pas une âme raffinée, / Contente-toi d'aimer les premiers réverbères, / Va, va, ne cherche pas de rime à ton bonheur!" ("Je ne saurai jamais si tu es belle").

 

S'il chante le "corps de ployante chair adolescente" d'une jeune fille dont il se souvient, il connaît déjà la fuite du temps et voit que "jour à jour les sorbiers s'empourprent vers l'automne". Enfin, de sa lecture d'Alcools, il a appris à faire place dans le poème au monde contemporain, à ses objets et aux modifications qu'ils induisent: "Toi qui pâlis au nom de Vancouver, / Tu n'as pourtant fait qu'un banal voyage; [...] / Tu t'embarquas à bord de maint steamer, / Nul sous-marin ne t'a voulu naufrage" ("Toi qui pâlis au nom de Vancouver").

 

Si de Verlaine - qu'il cite en évoquant Londres -, Marcel Thiry a gardé un goût prononcé pour le vers court et parfois impair, en même temps que pour le "brouillard délicat de [l']âme", et si certaines des tournures qu'il utilise puisent dans le maniérisme décadent, le poète n'hésite pas pour autant à tressaillir lorsque "l'odeur de Rotterdam monte de tous les fleuves", ni à se rappeler "le flirt bronzé du capitaine / Qui portait avec art une robe safran / Comme un drapeau de quarantaine" ("Toi qui pâlis [...]").

 

Le poète Bernard Delvaille, dans la Préface de son édition des oeuvres poétiques (1924-1975) de Thiry, publiée sous le titre général de Toi qui pâlis au nom de Vancouver, rappelle le mot de Novalis, selon lequel "la poésie est le réel absolu". Pour Marcel Thiry, de même, la poésie n'a aucun domaine à se refuser, à condition toutefois qu'elle exprime le possible du banal et du prosaïque, et qu'attentive à l'instant, elle parvienne à lutter contre le temps. C'est ainsi que dans ses ouvrages ultérieurs, Statue de la fatigue (1934), Ages (1950) ou Usine à penser des choses tristes (1957), il n'hésitera pas à évoquer les tramways et les wagons, les chambres d'hôtel "où flotte une odeur de benzine" et les néons sur les façades, la vitesse et le commerce, la Bourse et les conférences internationales; mais toujours il mettra en avant les pouvoirs de la poésie et le plaisir des mots.

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Juste pour mieux me connaître...

Je Précise que "Le Galopant" est disponible chez "edifree.fr et sur amazone.fr. 


ISBN : 9782812100499
15,00 € 7,50 € Le Galopant
Par Yvonne Oter
Genre : Roman


Résumé :
"Le Galopant", nom d'un manège de chevaux de bois en Belgique, présente une chronique de la vie du carrousel, au travers de sa propre mémoire, mais aussi par le biais des personnages qui gravitent autour de lui. Du rire aux larmes, du tragique au comique de certaines situations, de la nostalgie, du bonheur, des souvenirs, de la dérision, un peu de magie, même, tout concourt cependant à amener un sourire sur le visage de ceux qui ont connu le bonheur de faire un tour sur le Galopant.

Image de couverture : "Le Galopant", aquarelle de Marie-thérèse Clément, 2008

Biographie de l'auteur :

Née à Liège, en Belgique, je partage dorénavant ma vie entre mon pays d'origine et le Lot, mon pays "coup de coeur". Epouse, mère et grand-mère, je trouve toujours un peu de temps pour m'adonner à mon passe-temps de prédilection depuis toujours : l'écriture. "Le Galopant" est mon premier ouvrage long.


ISBN : 978281210049

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Je ne contemplais plus le ciel

  

Dans la douceur de l’air, à la nuit qui tombait,

Hier, sans nul émoi, je faisais une pause.

Je regardais les lys, passés du rouge au rose,

Les hortensias énormes sur leur tige courbée.

 

Je vis que mon jardin était abandonné.

Envahi par les herbes, il me parut sauvage.

Je l’avais délaissé, c’était certes dommage

Mais je sais maintenant, souvent, me pardonner.

 

Levant les yeux au ciel, soudain je découvris

Un décor somptueux, exaltant, féerique,

C’étaient, sur taffetas des formes oniriques,

Mouvantes, se fondant en tendres coloris.

 

Mon âme fut emplie d’une joie débordante.

L’indicible beauté me comblait tout à coup,

Or quand elle eut perdu lentement ses atouts

Je me sentis heureuse, à nouveau confiante.

 

12 juillet 2011

 

 

 

 

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Dans ma tête

Dans ma tête il y a des nuits 

Des sommeils qui tuent le silence

Dans ma tête il y a de la pluie aux carreaux
Du vent sous les paupières
Jusqu’à la vague qui noie les heures

Dans ma tête il y a des avions
Et des oiseaux dedans
Des voyages qui passent
Des déserts enlisés au fond des draps

Dans ma tête il y a la mer
Une prison entre elle et moi
Un fourreau qui protège du froid
Un bas de soie galbant l’insomnie
Dans une chaussure de verre

Dans ma tête il y a des trains
Le noir des tunnels à deux pas de la lampe
Le hurlement du métal contre la peau
Des plaies sorties de mes bras
Des précipices à hauteur d’homme

Dans ma tête il y a un cercle qui m’isole
La foudre dans l’immobilité d’un cierge éteint
Prisonnière de l'air
Elle vient chaque nuit noircir les murs

Dans ma tête je suis ailleurs
A la merci des vents contraires
Je suis en plein océan
Fluide dans mon propre poing
Enfermée

Dans ma tête il y a des mouches
Collées sur la bouche
Prise au piège
Dans mon ventre le corps s’agite

 



Dans ma tête il y a l'assassin de la nuit
des mains qui se portent sur le visage
la salive brille et nourrit les heures

 

B

 

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Barcelone, presque un an déjà !

 

Vous plairait-il de découvrir les impressions d'une candide, découvrant en 2010 Barcelone, ville tant désirée ?

 

J’ai donc finalement accompli le voyage à Barcelone dont je rêvais depuis des années, pour un séjour d’une huitaine. Ma fille Claude a réussi non sans peine à me décider. J’en reviens très fatiguée mais éblouie. La fatigue que j’ai ressentie à arpenter sans fin les rues m’a permis de mesurer à quel point je suis rouillée et combien il est important pour moi de surmonter cette lassitude, si je veux rester alerte et donc « jeune » encore un moment.

Commençons par une sorte de pense-bête qui me permettra, je l’espère, de raviver mes souvenirs, avant qu’ils ne s’effacent tout à fait.

Nous sommes arrivées dans l’après-midi du lundi 20 septembre par un temps gris mais doux. Nous avons pris un taxi pour nous rendre à notre auberge de jeunesse qui se trouve 101, avenue Paral-lel.  

Le quartier est assez central car il est proche de la Rambla, la grande avenue commerçante, avec un large terre-plein central  où se trouvent les étals de souvenirs et où défilent sans arrêt badauds et touristes.

Nous nous sommes promenés dans les rues avoisinantes et j’ai constaté que le linge que j’avais remarqué dès notre arrivée, exposé sur plusieurs balcons, était toujours là, alors qu’il s’était mis à pleuvoir légèrement. Sans doute les ménagères qui l’avaient ainsi déployé, le laissant tout éclairé par le bleu ou le vert des persiennes voisines, étaient au boulot, à courir les boutiques, parties je ne sais où, les bras encombrés de toute une marmaille, que sais-je ? Dans la ville que nous visitons, il n'y a pas que des touristes plongés dans une sorte de magie mais des gens qui vivent leur vie de tous les jours. Et qui se signalent à nous par une lampe allumée, une silhouette passant devant une fenêtre ouverte, un cri venant de nulle part lorsqu’ils sont chez eux, retranchés derrière la fragile barrière de la vie privée, auréolés d’un mystère plus profond encore que celui des passants, petites fourmis affairées sur un sentier de la guerre dont nous ignorons tout.

Nous avons arpenté le quartier qui est mouvementé et assez modeste, avec des petits bistrots sympathiques et bruyants, des marchands de fruits et des bazars où l’on trouve à peu près de tout pour pas cher. J’ai acheté un couteau pour peler mes fruits du matin dans un de ces bazars. Ces commerces sont souvent tenus par des Pakistanais ou des Chinois.  

Nous avons soupé dans un petit café aux chaises vert pomme. J’y ai dégusté mes premières tapas barcelonaises. Effet de la découverte ? C’est là qu’elles m’ont semblé les meilleures. Nous avons goûté à l’excellent jambon séché du pays, puis à des anchois au vinaigre, servis avec du pain frotté de tomate fraîche. Nous ne nous sommes pas attardées car, avec la soirée qui s’avançait, l'endroit devenait de plus en plus bruyant, dans la mesure où  chacun s’efforce de couvrir le bruit de la télévision, malédiction à laquelle on n’échappe pas dans ce genre d’établissement.

Et puisque nous sommes sur le chapitre de la bouffe, nous avons constaté que l’on peut manger pour 10 euros : entrée, plat principal, dessert et une boisson, dans des établissements très fréquentés à la fois par les touristes et les gens du crû, par exemple dans le quartier gothique. C’est parfois réussi, parfois moins si on a fait un mauvais choix. Je me souviens d’un saumon grillé tout à fait acceptable mais aussi de sardines fraîches que Claude a été seule à apprécier. L’établissement dans lequel nous les avons mangées était très agréable d’aspect, avec une sympathique ambiance de brasserie à l’espagnole mais il était bondé et le service nerveux, pour ne pas dire expéditif, m’a rappelé les usines à bouffe françaises, où les gens attendent debout derrière votre chaise que vous leur cédiez la place et où les serveurs volent de table en table, comme s’ils ambitionnaient de remporter un marathon.  

Un autre jour, nous avons mangé des aubergines, associées à des pignons de pin et à du fromage de chèvre. C’était délicieux mais très salé. C’était le dimanche qui a précédé notre retour et nous étions à une terrasse, après avoir visité l’église Santa Maria  del  mar.

J’ai rapidement renoncé à mon verre de rouge au repas de fin de matinée car cela me coupait les jambes et nous avons énormément marché, façon la plus rationnelle de découvrir les charmes variés d'une ville où la surprise,  l'émerveillement et parfois l'effroi vous attendent à chaque coin de rue.

Un soir, nous avons échoué dans un restaurant assez chicard, tapissé d’une impressionnante collection de bouteilles de vin. Les familles qui y étaient attablées s’y trouvaient manifestement pour s’offrir un menu de gala.

Nous nous sommes cantonnées à nos tapas mais cette fois j’ai été déçue car mon jambon serrano avait été frotté d'huile et c’était très écœurant.  En revanche il y avait là une grosse femme qui servait et faisait l’article dont je me suis régalée. Imaginez une face lunaire aux paupières peintes en bleu, aux cheveux plaqués à la garçonne, surmontant une sorte de barrique sanglée dans un tablier noir. Mais quelle rondeur, quelle alacrité, quelles mimiques alléchantes pour appâter les dîneurs, avec force sourires gourmands et gestes expressifs des petites mains courtaudes aux ongles peints en rouge.

J’ai eu droit, en place de mon modeste verre de rouge, à une excellente bouteille entamée dont la serveuse m’a fait comprendre que je pouvais en boire à discrétion. Pour en revenir à notre serveuse et sommelière, elle me fascinait et j’aurais aimé en savoir plus sur elle. Me changer en petite souris pour l’observer dans l’intimité de ses heures de repos. Mariée ou non, homo ou hétéro, enfants ou pas, satisfaite de sa vie ou désabusée ? Mon instinct d’écrivain fonctionnait à fond et j’imaginais la même sympathique et inquiétante personne en maquerelle. Qu’elle avait été peut-être un jour, après tout. 

Pas très loin de l’hôtel nous avons découvert dans une rue transversale un sympathique bar-restaurant, le Zodiaque, sans télévision (enfin !). La patronne, jeune et très maigre, était chamarrée de tatouages, sur les bras, le cou et le dos. Je lui ai trouvé un charmant sourire et cette fierté innée que je prête toujours aux Espagnols, Catalans ou non. La musique diffusée en sourdine ne m’a pas gênée, alors que Claude l’a trouvée un peu lancinante. Nous avons mangé un plat très frais mais fort relevé, avec des légumes et du poisson finement émincés. Description sommaire pour un plat choisi par Claude dont le nom en catalan ne lui disait rien mais elle avait compris qu’il comportait du saumon.

Nous sommes retournés là deux jours plus tard et nous avons dû attendre en grignotant de toutes petites olives vertes que la cuisine s’ouvre à vingt heures trente. Nous avons bien mangé cette fois-là aussi, mais qu’on me réduise en tapas, si je me souviens de ce que nous avions commandé. Claude me dit avoir mangé des langoustines. Quant à moi, peut-être un plat de pâtes ? Le repas du soir a toujours été un moment agréable,  après une journée bien remplie, car je pouvais enfin boire un petit coup (très petit), me détendre et parler avec abandon.

Mon vieux désir de découvrir Barcelone est né, je pense, d’un reportage où il était beaucoup question des réalisations fantastiques de Gaudi. Pourtant le premier quartier qui m’a enchantée, le lendemain de notre arrivée, fut le « barri gottic » que nous avons découvert sous une fine pluie tiède, l’après-midi, après avoir sillonné la ville le matin en bus touristique.

Ce bus touristique permet d’avoir une vue d’ensemble de la ville car, avec trois lignes distinctes que l’on peut quitter ou prendre à loisir, il sillonne des quartiers très divers : de la Rambla à la mer, de la Barcelone du XIXème, avec ses grandes places prestigieuses, ses monuments imposants ou gracieux aux éblouissants quartiers modernistes, dans lesquels Gaudi se taille la place du lion, sans oublier le charme d’une végétation méditerranéenne, pleine de couleurs et d’odeurs de résine qui font s’ouvrir tout grand nos yeux et notre odorat, façonnés par la mer du Nord et gorgés de cieux gris et de pluie froide.

A Barcelone la mer est vraiment bleue, bordée de plages de sable où  bronzent  les inévitables adeptes du farniente, réduits de loin à la taille  de poupées Barbie. On découvre, à proximité du port et de la marina, le musée de la marine. Tout le quartier semble rayonner autour de  Christophe Colomb, perché très haut au centre d’une place, et montrant  impérativement la direction de Gênes.

Je me suis éprise ailleurs d’un éphèbe, mi homme, mi ange car il a des ailes en dépit de son sexe. Il domine une fontaine,  porte une étoile sur la tête et, comme il trône au centre d’une place très fréquentée, je ne saurai jamais comment il se nomme ni quelle allégorie l’a jeté là, pour nourrir les rêves et/ou la concupiscence des pauvres mortels qui ne sont pas de marbre. Je l’ai revu plusieurs fois au passage, toujours ambigu et énigmatique. J'avoue avoir une faiblesse pour les corps,  toujours plus au moins dénudés, de ce genre de sculpture et pour leur érotisme discret ou affirmé. Je les préfère à tous les héros solennels, supposés bienfaiteurs de l’humanité, engoncés dans la chape de plomb de leur redingote, surchargée de décorations, tandis que leurs mérites,  frappés du ciseau de l’immortalité, s’effritent pourtant doucement dans la pierre où on les a gravés.

Tout le monde ambitionne de gagner l’étage du bus touristique où la vue est meilleure qu’en bas. Si on a la chance d’être aux premières loges du perchoir, juste derrière le pare-brise, c’est un régal. On découvre à gauche, à la volée, des façades aux balcons extraordinaires, dentelle de pierre ciselée au premier étage et s’envolant plus haut dans des voltes en fer forgé. Ou porter les yeux car les murs ocre ou jaune, les volets bleus ou verts, les céramiques tarabiscotées, les toits aux encorbellements exubérants nous appellent de concert ? A notre droite un réverbère tourmenté,  orné d’une chouette de fer forgé, flanquée d’un pigeon, en chair et en plume, nous sollicite à son tour. Plus prosaïquement on découvre sur le toit des abris bus  une forêt de fils bleus que des touristes désinvoltes ou exaspérés ont arraché de  leur audio-guide.

L’odeur fraîche des halles géantes gorgées de fruits, de légumes et de fleurs monte jusqu’à nous, bouffée sensuelle, alternant avec l’austérité des églises romanes et l’exubérance des gothiques. Ces  halles s’offrent parfois le luxe de réminiscences mauresques. Les arènes que j’ai découvertes du taxi qui nous amenait de l’aéroport, sont elles, franchement arabes.

Et, tout à coup, le choc hénaurme de la Sainte Famille, cette cathédrale que Gaudi a rêvée, avec le désir secret, peut-être, qu’elle ne soit jamais achevée, entre fantasme démesuré et élucubration architecturale sans rivale.

L’architecture contemporaine de Barcelone m’a moins frappée, à part quelques buildings aux structures apparentes qui tranchent sur de monotones constructions cubiques comme il en existe chez nous. J’ai eu un coup de cœur pour un centre de recherche médical, sorte de tour de Babel tronquée, recouverte d’une cotte de maille brun clair, faite de multiples persiennes.

Pour en revenir au quartier gothique, il comporte pas mal de vestiges romains dont certains ont été utilisés pour la construction de la cathédrale. On y découvre de délicieux patios, comme celui de la maison de l’Archidiacre avec ses voûtes, sa fontaine, ses azulejos et son palmier pluricentenaire qui s’élance jusqu’aux galeries de l’étage.

Les petites rues qui cernent ce quartier sont pleines de boutiques et de camelots. On fait la queue pour visiter la cathédrale dont nous ne verrons finalement que le cloître plein de charme car, lorsque nous avons voulu pénétrer dans l’édifice, une messe s’y déroulait et un cordon rouge en barrait l’entrée. Nous avons toutefois pu nous approcher du retable de Saint Joseph qui vient d’être restauré et brille de mille lumières et couleurs, comme une baraque foraine, souligné qu’il est d’une ceinture de lampions, innombrables cierges se consumant dans des verres de couleur.

Si nous n’avons pas visité la cathédrale, nous avons découvert plusieurs églises au hasard de nos déambulations : celle de Bethléem, de Notre-Dame du Pin, de Notre-Dame de Miséricorde et enfin, la cathédrale de Sainte Marie de la mer, construite par les marins, sur leurs propres deniers, pour faire pièce à l’arrogante cathédrale financée par la bourgeoisie.

Partout j’ai pu constater la ferveur des croyants. La lueur des cierges tremblote aux pieds de Sainte Rita (particulièrement honorée) de Sainte Agathe ou de Notre-Dame de Miséricorde.  Leur chaleur irradie jusqu’à nos visages. Chaque chapelle latérale nous offre des motifs d’émerveillement et de réflexion mais, malheureusement pour moi, Claude ne s’intéresse qu’à l’art roman et aux vierges noires, alors que je pourrais rester de longues minutes à détailler les angelots, les fruits, les fleurs, les voltes et virevoltes de l’exubérance baroque. Je ne suis jamais saturée de la symbolique religieuse de mon enfance que je m’essaie à déchiffrer à nouveau. Si les quatre évangélistes me sont familiers, d’autres représentations m’échappent et j’aimerais retrouver leur signification, comme un mot que j’aurais sur le bout de la langue sans parvenir à le prononcer.

J’ai découvert dans les églises parcourues bien des sujets d’étonnement. Comme cette Vierge en grand arroi, portant dans ses bras son tout jeune fils, tout aussi élégamment vêtu mais exhibant déjà une croix suffisamment grande pour qu’il puisse y étendre son petit corps, s’il le souhaitait.

Ailleurs je suis restée pétrifiée devant une piéta où la Vierge, très grande dame, exhibant dentelles, brocards, velours et colliers de perles, porte sur ses genoux le corps nu, sanglant et supplicié du Christ. Comme Barcelone fêtait à ce moment sa sainte patronne : « Notre-Dame de Miséricorde », à grands renforts de musique, de réjouissances populaires et de défilés de géants, j’ai supposé que cette madone avait été mise sur son trente et un, pour les trois jours au cours desquels elle aurait la vedette.

Ailleurs encore un christ en croix portait une sorte de jupette vert pomme. Ce qui m’a rappelé mon étonnement lorsque j’ai découvert, dans la section romane du musée des arts de Catalogne,  un christ en croix, vêtu d’une sorte de pyjama bigarré.

Le dernier jour de notre séjour à Barcelone – nous reprenions l’avion le lendemain dans l’après-midi – nous avons donc découvert l’impressionnante et sobre cathédrale de Sainte Marie de la Mer, pendant une grand’messe chantée, par une jeune soliste  à la voix très agréable. J’étais charmée de retrouver ainsi des impressions d’enfance. Avec, il est vrai, un petit cachet exotique car, chez nous, je n’ai jamais vu une dame agiter un éventail pour se rafraîchir pendant l’office.

Si mes souvenirs sont exacts, c’est le jeudi 23 septembre que nous sommes montées à pied depuis notre hôtel, pour découvrir la Fondation Miro, sur la colline de Montjuïc, dans un environnement de jardins méditerranéens qui prépare à la découverte de l’œuvre si lumineuse, si fraîche et si éthérée de Miro, l’amoureux des femmes et des étoiles. Nous sommes montées lentement, nous reposant à chaque palier coupant la longue volée d’escaliers qui y conduit. A chaque étape des fleurs aux couleurs éclatantes débordaient des vieux murs, pour nous saluer doucement de leurs grands bouquets ondoyants.

La découverte de l’univers de Miro est passionnante dans sa diversité. En voguant à la découverte de toiles ou de dessins aériens, subtils et allusifs, on reste cloué par l’enchantement. Que dire de la monumentale tapisserie « de la Fundatio » si gaie, si colorée, si fantaisiste dans laquelle figure un chat, autre idole de Miro, à la grande joie de l’humble adoratrice de Messire Chat que je suis ? J’en suis restée baba. C’est beau comme un rêve d’enfant. Son complice dans cette belle aventure textile est Josep Royo. Ils l’ont tentée dans les années 70 et c’est vraiment une réussite, très éloignée des canons habituels de l’art de la tapisserie.

J’ai aussi été fascinée par les bronzes inspirés d’objets de récupération. Assurer de cette manière l’éternité à un vieux panier à linge ou à une poubelle, c’est une prouesse !

Ce même jour, dans l’après-midi, nous sommes allées à pied au musée national d’Art de Catalogne dont le bâtiment prestigieux abrite des collections remarquables d’art roman, d’art gothique, d’art de la renaissance, du baroque, du XIXe et du XXe siècle jusqu’au années 40. Nous nous sommes cantonnées de commun accord à l’art roman. Cette section est vraiment passionnante. Elle comporte entre autres des fresques prélevées dans des églises romanes des Pyrénées. A chaque fois une maquette montre l’édifice dont la fresque est originaire et l’endroit où la peinture murale se trouvait précisément. On y découvre aussi de nombreuses peintures et sculptures sur bois – particulièrement des christs en majesté et des descentes de croix, de l’orfèvrerie et de la sculpture sur pierre travaillée comme de la dentelle.

J’ai identifié sur un chapiteau, Adam et Eve, bientôt chassés de l’Eden, chavirés de honte et voilant leur sexe, tandis que le Serpent s’enroule autour du célèbre pommier. Car, bien que le fruit défendu ne soit pas décrit dans la Bible, il a plu à l’imagination humaine de le « croquer » le plus souvent sous cette forme. Ce n’est pas le cas dans « L’agneau mystique » des frères Van Eyck où il ressemble plutôt à une grenade.

Un autre jour nous sommes allées à la découverte du Musée d’Art Contemporain dont – hasard pour nous – l’entrée était gratuite ce jour-là. Nous y avons découvert entre autres dans la collection permanente plusieurs œuvres de Broodthaers dont ses variations sur le poème de Baudelaire « La Beauté », chef-d’œuvre absolu que j’adore depuis l’adolescence.  J’avoue ne pas voir ce que les chipotages de notre ami Marcel y ajoutent. Le côté intello récupérateur de Broodthaers n’est pas ce qui me branche le plus chez lui. Je préfère de loin ses casseroles de moules, ses assemblages d’œufs, ses vitrines pleines d’anthracite bien brillant ou son os d’ancien belge.

Une vidéo passait et repassait le très court métrage intitulé « Une pipe ça tire » dans lequel mon cinéaste de mari était à la caméra. La pipe y apparaît nimbée de fumée, puis fumant par le fourneau et par l’embout.

Les exégètes de Marcel ignorent bien sûr quelle part Jean Harlez,  en caméraman, apportait dans ces réalisations faites dans un esprit ludique, à la bonne franquette, par deux copains qui s’entendaient comme larrons en foire. Passons ! Le pauvre Broodthaers qui avait un fameux sens de l’humour s’amuse peut-être dans l’au-delà de la façon dont les marchands récrivent aujourd’hui son histoire. Ils ne risquent rien car il n’est pas prêt  de descendre du piédestal où on l’a hissé pour les démentir.

A part ça, visite assez indigeste pour moi car j’ai horreur de déchiffrer les rébus de l’art  conceptuel qui se baptise volontiers de gauche, alors qu’il est avant tout chiant et élitiste. Bien sûr il m’arrive d’être séduite, par exemple par ce « dessin sans papier » qui n’est autre qu’un encadrement en fin fil métallique, de Gego.

Grâce à Google, j’en sais à présent beaucoup plus sur cette artiste juive, née à Hambourg en 1912. Elle s’appelait Gertrude Goldschmidt. Elle est morte en septembre 1994, à Caracas, dans sa patrie d’adoption car la montée du nazisme en Allemagne a fait fuir sa famille en 1935. Architecte et sculpteur, elle a enseigné l’architecture à Caracas. Elle est particulièrement connue pour ses « réticulaires », sortes de sculptures aériennes en métal dont la fragilité de la structure donne un « tremblé » et une vision différente au spectateur, selon l’endroit d’où il la regarde. C’est du moins ainsi que j’interprète le charabia que, sur Google, la traduction instantanée de l’anglais en français m’a donné en pâture à ce propos.

Pour ce qui est de Craissac dont j’ai admiré une œuvre, j’ai simplement pointé un Didier Craissac, dessinateur mais aussi Jacky Craissac, un percusionniste, créateur de ses propres instruments qui écrit également  des textes et fait de la photo.

Côté exposition temporaire, le Français Wolman était à l’honneur, ainsi que Bennett. J’ai aimé du premier une toile brûlée montrant son châssis, un kaléidoscope, plus loin, des dessins « enfantins » associés à de brèves phrases narratives. Du moins je crois que ces œuvres étaient de lui. J’ai aussi interrogé Google à propos de ces deux artistes dont le premier s’est illustré dans le mouvement lettriste. Le second vit à New York  et peint de curieux petits paysages si fidèles qu’ils font penser à de la photo, me dit-on. Les reproductions que j’en ai vues me laissent assez perplexe. En tout cas, ceci prouve bien qu’on peut difficilement entrer dans l’art conceptuel, si on ne connaît pas déjà quelque peu l’artiste qui est exposé.

Ce même jour, alors que nous étions assises à une terrasse et dégustions notre dessert,  détendues et bavardant, Claude s’est fait voler son sac à dos qu’elle avait posé à côté d’elle et non entre ses genoux, comme elle le fait habituellement. Toutes à notre nirvâna, nous n’avons rien vu ni l’une ni l’autre. Mais, tout à coup, Claude a remarqué un consommateur courant après son propre bagage et parvenant à le récupérer. C’est alors qu’elle a réalisé la disparition du sien.

Heureusement il ne s’y trouvait ni argent ni nos papiers mais un superbe foulard peint à la main, un grande écharpe de laine, une petite veste imperméable qui m’appartenait et le pull que Claude tricotait avec amour pour le petit dernier de sa belle-fille. Une laine superbe, regrette-t-elle, et aussi un type d’aiguilles qu’on ne trouve pas en Belgique. Cela nous a évidemment un peu douchées. Mais, après tout, nous nous trouvions dans une ville de quatre millions d’habitants, ce qui implique une légion de pickpockets, mendiants, traîne-savates, paumés, drogués et  miséreux qui tentent tant bien que mal de survivre. Le lendemain, dans l’ascenseur de l’auberge de jeunesse, alors que nous évoquions notre mésaventure, un francophone – peut-être un Suisse ou un Luxembourgeois – nous a dit que dans la foule qui se pressait lors des festivités de Notre-Dame de Miséricorde il s’était fait voler son portefeuille. Il se retrouvait donc sans papiers et, j’imagine, sans argent. Pour reprendre l’avion, il allait devoir exhiber une attestation de la police, laquelle lui avait assuré qu’il n’aurait pas d’ennuis puisqu’il appartenait à l’Espace Schengen.

J’avais d’ailleurs remarqué, lorsque nous nous trouvions à cette terrasse, près du Musée d’Art contemporain, que certains individus qui passaient et repassaient avaient l’allure assez déjetée de gens qui vivent ou plutôt survivent dans la rue et errent sans but, si ce n’est de récolter une petite pièce ou l’occasion de se remplumer quelque peu sur le dos des bourgeois et des touristes.

J’en viens maintenant à Gaudi et au mouvement moderniste barcelonais qui m’avait tant fait rêver. Là, je reste sur ma faim. Si nous avons bien consacré plusieurs heures à parcourir à pied les lieux recommandés par le guide Michelin où découvrir les façades de ces merveilles, nous n’avons pénétré que dans la cathédrale de la Sainte Famille, en nous limitant au rez-de-chaussée car il fallait faire une file d’une heure et demie pour accéder aux ascenseurs. L’édifice que nous avons découvert est loin d’être terminé. Il comporte peut-être autant d’espaces interdits envahis par les bétonnières que de vitraux. Il n’en est pas moins surprenant par ses vastes proportions, son ode à la lumière, à la couleur et à la verticalité.

Je me suis fort intéressée à une exposition dédiée au rôle que la nature, la faune et la flore  jouent dans l’inspiration de Gaudi. Pendant ce temps Claude rongeait son frein.

Nous avons eu ensuite la mauvaise idée de grimper à pied la colline sur laquelle s’étend le parc Guël, chef-d’œuvre de Gaudi. En dépit de plusieurs escalators, il faut se farcir moult montées en pente raide, avant d’y arriver. Après ce bel effort, Claude a été prise de vertiges. Elle a proposé de m’attendre pendant que je visiterais le parc mais l’escalier monumental qui en marque l’entrée m’a découragée. Je n’avais plus de jambes ! Nous avons pris un taxi qui passait, pour rentrer à l’Auberge et y prendre un repos bien mérité. Nous étions mortes de fatigue toutes les deux et Claude ne se sentait pas très bien.

Il est vrai qu’au cours de la matinée nous avions déjà pas mal marché et visité la cathédrale de Sainte Marie de la mer.

Pour ce qui est des bâtiments dus à gaudi et à ses confrères modernistes, il y en a tant et tant à découvrir au fil des rues, ce qui permet d’ailleurs de découvrir également des bâtiments de prestige du XIXe siècle, qu’on ne peut les épuiser en quelques heures. Je garde un très bon souvenir de nos déambulations mais je me dis qu’on ne peut comprendre Barcelone en si peu de temps !

Revoir Barcelone, rien que pour les principaux chefs-d’œuvre de Gaudi et pour le musée Picasso ? Ce ne serait pas une mauvaise idée mais cela demande réflexion, de la santé et du temps !

Claude a droit à toute ma reconnaissance pour m’avoir offert ce voyage mais j’ai constaté que parfois, là où j’aurais voulu flâner, par exemple sur la Rambla où s’exhibent de curieux artistes de rue, comme il en existe d’ailleurs à Bruxelles, nous n’étions pas sur la même longueur d’onde. Certains d’entre eux, maquillés et costumés avec art, se contraignent à une immobilité si pétrifiée qu’on a l’impression qu’ils ne clignent même pas des paupières. Mon côté badaud aurait bien voulu les observer un moment. Il y avait entre autres un cow-boy fort réussi et une sorte de monstre ou de vampire, celui-là très gesticulant, qui terrorisait les enfants. Claude déteste ce genre de choses et elle pressait le pas.  Je la suivais comme un toutou car je ne me voyais pas larguée dans une ville inconnue, même nantie de l’adresse de l’auberge et d’un plan.

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Une enfance liégeoise dans Pedigree de Simenon

12272744263?profile=originalPedigree est un roman de Georges Simenon  (Belgique, 1903-1989), publié à Paris aux Presses de la Cité en 1948.

 

En 1940, un médecin diagnostique par erreur une angine de poitrine et prédit à Simenon une fin prochaine. C'est dans ces circonstances dramatiques que l'auteur décide d'écrire pour son fils Marc le récit de sa jeunesse afin de lui léguer une mémoire. Ce devoir de filiation prend d'abord la forme d'un journal "sans prétention littéraire" commencé le 9 décembre 1940 et terminé le 18 janvier 1945: Je me souviens est publié en 1945. Sur le conseil d'André Gide, le texte est romancé, élargi, et devient Pedigree.

 

Première partie. Lorsque, le 12 février 1903, Élise Mamelin ressent les premières douleurs elle se dirige vers la boutique "l'Innovation" où elle fut vendeuse et où l'attend son amie Valérie. Le petit Roger naît à minuit dix, un vendredi 13. Son père, Désiré, date la naissance du 12. Si Élise est d'une nature inquiète, prompte à deviner le malheur, Désiré, employé dans une compagnie d'assurances, est un homme heureux. Tous les matins, du haut de son impressionnante stature, il s'élance à la rencontre d'une nouvelle journée, fait halte chez sa mère, où tous les fils mariés s'arrêtent quotidiennement saluer la mère Mamelin qui n'aime pas Élise, trop fragile. La vie du jeune couple est parfaitement réglée et l'insouciance de Désiré, qui se contente de ce qu'il a, contraste avec les angoisses permanentes d'Élise. De la rue Léopold, ils déménagent rue Pasteur, passent leurs dimanches après-midi chez un beau-frère ou une belle-soeur, se soumettent aux rituels imposés par la famille. Léopold, le frère aîné d'Élise, prend l'habitude de venir s'installer dans le fauteuil d'osier de la cuisine lorsque Désiré est absent. Élise noie dans des activités ménagères ritualisées ses rêves de confort, de sécurité.

 

Deuxième partie. Elle finit par obtenir de Désiré qu'ils louent une grande maison où Élise aura des étudiants-locataires. C'est la rue de la Loi, où bientôt, Mlle Pauline, Mlle Frida, M. Saft, M. Chechelowski s'installent, ne laissant à Désiré que l'espace minimal pour vivre. Roger, lui, a la rue, ses amis, ses jeux sous l'étroite surveillance de sa mère qui astique, cuisine, sert des repas à ses locataires, espionne et gagne à droite et à gauche quelques sous qu'elle dépose sur un livret d'épargne pour "quand elle sera veuve": une obsession qui ne la quitte pas. Roger entre à l'école des Frères juste en face. Lorsque la guerre de 1914 éclate, la maison de la rue de la Loi se vide de ses locataires. Les Allemands ont envahi la ville.

 

Troisième partie. Roger fréquente désormais le collège Saint-Louis; sa mère, en le destinant à la prêtrise, a obtenu le demi-tarif pour ses études. En août 1915, Roger connaît ses premiers émois amoureux avec Renée. Il décide de renoncer aux études classiques et affirme qu'il veut devenir officier: il fréquentera ainsi le collège Saint-Servais, tout près du collège de Renée. Il hait sa famille, le milieu mesquin et pauvre qui est le sien, la ville froide et grise dont il arpente les rues le dimanche après-midi en direction du Carré où les jeunes filles se pavanent avant de se laisser coincer dans l'ombre des maisons. La famille vit désormais rue des Maraîchers. Roger lit énormément et apporte à tante Cécile, immobilisée par la maladie, des romans sentimentaux avant de puiser dans la caisse les quelques sous qui lui permettent de se payer une paire de chaussures jaunes. Honteux de sa condition sociale, il se révolte, délaisse l'école et la maison, imite un jour le comportement des dandys, le lendemain se met en sabots pour se rapprocher de la vie des petits artisans. A force de mauvaises fréquentations, il se laisse entraîner dans des déviations qui confinent au désespoir jusqu'au moment où la crise cardiaque de son père le "libère" d'une existence où il ne se retrouve plus. 1918: c'est l'armistice. Roger a seize ans. Dégrisé, seul, il doit travailler, se conformer au rôle qu'on attend de lui. Quelque chose d'irréversible s'est opéré. Sa vie désormais est ailleurs.

 

Roman autobiographique et d'atmosphère liégoise, Pedigree peut être considéré comme un texte témoin où sont cristallisées les composantes des climats, ces fameuses "atmosphères" propres à l'oeuvre de Simenon. Mais ici pas d'intrigue, le fil conducteur du récit est celui de la chronique d'une famille liégeoise du début du siècle. Liège, c'est l'odeur du chocolat qui s'échappe de la maison Hosay, la cité industrielle où les enfants d'ouvriers portent des tabliers de couleur - marque de mauvais goût pour Élise qui a le sentiment d'appartenir à une classe de petits employés -, c'est un univers gris si implacable qu'il semble sans issue, ce sont les toits d'ardoise de l'école des Frères, l'alcoolisme qui pointe parmi les proches parents: tante Martha, oncle Léopold, tante Félicie.

 

Chez ces Rougon-Macquart de Belgique, les deux branches familiales - les Mamelin et les Peters - ne peuvent se rejoindre, et le roman met en contraste permanent les deux clans. Différences de sensibilités mais également positions sociales inverses créent une réelle tension dramatique. Installée depuis des générations dans le quartier populaire d'outre-Meuse, la famille Mamelin appartient à la petite bourgeoisie ascendante: "vieux Papa" était mineur, le père est chapelier et Désiré employé dans une compagnie d'assurances. Ce dernier, satisfait de ce modeste prestige, ne connaît pas l'ambition et perpétue les rites et coutumes du clan sans se laisser entamer par les événements. Les Peters proviennent, eux, d'une petite bourgeoisie plus aisée: le père était chef de digues dans le Limbourg, mais sa faillite laisse treize enfants dans la misère. Élise, la dernière, subit plus que les autres le contrecoup de cette déchéance. Ses soeurs ont épousé des commerçants aisés alors qu'elle se marie avec un petit employé. Solitaire, elle vit dans une peur maladive de cette pauvreté qu'elle a connue dans sa jeunesse et nourrit une volonté farouche de s'élever au-dessus du "strict nécessaire" que lui apporte Désiré.

 

Élise incarne l'archétype maternel qui se retrouve dans tous les portraits de mères chez Simenon: répudiant leur fils ou dirigeant tout de leur vie, elles sont tyranniques, habitées par l'angoisse, l'anxiété; le mal vient de leur faiblesse et l'égoïsme, les ruses, les abandons, les affections en procèdent. Mais Élise incarne aussi la lutte quotidienne pour la survie et une certaine forme de marginalité; si elle "sent" les choses, elle s'en défend par une morale rigide et contraignante. Fragile, modeste et fière, elle est dotée d'une volonté d'acier. C'est du discours de la mère, alors que l'enfant jouait dans ses jupes, que sont nées les images troubles, c'est aussi du contact avec la mère que naît la géographie liégeoise: les ruelles notamment, par lesquelles Élise "coupe court" et dans lesquelles, adolescent, Roger ira pourchasser des images fugitives de femmes qu'on déshabille dans l'ombre.

 

Le roman occulte ou transpose partiellement des événements de la biographie et l'accent doit être mis sur un curieux rétrécissement du cercle de famille dans Pedigree: Georges Simenon avait un frère cadet, Christian, pour qui il semble que la mère ait marqué une nette préférence. L'élimination littéraire de Christian dans la fiction autobiographique rejoint le thème du frère ou du faux frère dans l'ensemble de l'oeuvre.

 

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« Misérable ? Regards sur la pauvreté du XIIIe au XVIIIe siècles » jusqu'au 10 septembre 2011

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Quelles sont les origines de l’assistance publique ? De quelles aides bénéficiaient les pauvres au Moyen Âge ou à la Révolution française ? La pauvreté a-t-elle toujours été mal perçue ? Pour répondre à toutes ces questions et bien d’autres, les Archives générales du Royaume ont puisé dans leur riche patrimoine. 

A l’aide de documents authentiques (dénombrement des foyers, chirographes, obits, comptes, miniatures, etc.), l’exposition « Misérable ? Regards sur la pauvreté du XIIIe au XVIIIe siècles » explique au visiteur les difficultés à quantifier la pauvreté, la façon dont cette pauvreté est perçue au cours des siècles, les différents moyens d’assistance aux pauvres durant le Moyen Âge et l’Ancien Régime, les prémices de l’assistance publique, la répression de la mendicité et du vagabondage via le travail obligatoire, la détention ou les aumônes générales et les Monts-de-Piété.

Même s’il est difficile de quantifier le phénomène, la pauvreté a existé de tout temps. La perception de la pauvreté a cependant évolué au cours des siècles. Au Moyen Âge, les pauvres et les mendiants n’étaient pas mal perçus : le mendiant était considéré comme un intercesseur privilégié permettant au riche de gagner le paradis. La charité était principalement exercée par les instances ecclésiastiques. Au Bas Moyen Âge, des communautés laïques commencent à s’occuper de l’assistance aux pauvres, mais de manière extrêmement disparate. L’image traditionnelle du pauvre change complètement au XIVe siècle, suite aux famines catastrophiques et à la résurgence de la peste. Les pauvres sont de plus en plus assimilés à des criminels. Les mendiants et les vagabonds sont considérés comme des voyous, des fainéants, des hypocrites. Suite à cette évolution sociale, l’assistance aux pauvres est profondément remaniée. Le nouveau système se base sur trois principes, à savoir l’interdiction absolue de la mendicité, l’obligation du travail pour tous les pauvres valides (sans considération d’âge ou de sexe) et la centralisation des caisses des pauvres en une « bourse commune », afin de pouvoir trier et surveiller les « véritables » nécessiteux. Le principe selon lequel l’assistance aux pauvres faisait partie des missions des pouvoirs publics est définitivement adopté. Le dernier volet de l’exposition traite des Monts-de-Piété, établissements de prêts sur gages où les personnes n’ayant pas suffisamment de ressources y portaient, en tout dernier ressort, leurs humbles effets personnels.

L’exposition « Misérables ? Regards sur la pauvreté du XIIIe au XVIIIesiècles » se tient dans le hall d’entrée des Archives générales du Royaume jusqu’au samedi 10 septembre 2011. Elle est accessible gratuitement, du mardi au samedi (fermé le samedi, dimanche et lundi en juillet-août).

Des visites guidées sont organisées sur demande au 02 513 76 80 ou via communicat@arch.be (45€ par groupe et par heure).

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L'essentiel est dans l'ombre

 

 

C’est la nuit et les ombres sont à leur place habituelle
la rue et ses maisons
les cheminées éteintes
le vent chaud s’enroule autour des réverbères
détachés ils peignent le ciel
formes obliques auréolées de silence

Contre mon dos tu reposes toujours
lumière affaiblie d’une étoile consumée
j’ai tué ma muse il y a quelques heures
comme un grelot qui tintait dans mes bras
mais la mort oublie toujours quelque chose
flotte une odeur de sève

Partir amoureux quand les doigts se replient
alors que le temps n’a plus d’importance
la nuit écrit le long d’un mur blanc
plante ses griffes assoiffées de noir
il faut aimer lire les mots sales
et les indices semés
jusqu’au fond du lit où les fantômes se dressent

 

 B

 

 

 

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