Dans ma tête il y a des nuits
Des sommeils qui tuent le silence
Dans ma tête il y a de la pluie aux carreaux
Du vent sous les paupières
Jusqu’à la vague qui noie les heures
Dans ma tête il y a des avions
Et des oiseaux dedans
Des voyages qui passent
Des déserts enlisés au fond des draps
Dans ma tête il y a la mer
Une prison entre elle et moi
Un fourreau qui protège du froid
Un bas de soie galbant l’insomnie
Dans une chaussure de verre
Dans ma tête il y a des trains
Le noir des tunnels à deux pas de la lampe
Le hurlement du métal contre la peau
Des plaies sorties de mes bras
Des précipices à hauteur d’homme
Dans ma tête il y a un cercle qui m’isole
La foudre dans l’immobilité d’un cierge éteint
Prisonnière de l'air
Elle vient chaque nuit noircir les murs
Dans ma tête je suis ailleurs
A la merci des vents contraires
Je suis en plein océan
Fluide dans mon propre poing
Enfermée
Dans ma tête il y a des mouches
Collées sur la bouche
Prise au piège
Dans mon ventre le corps s’agite
Dans ma tête il y a l'assassin de la nuit
des mains qui se portent sur le visage
la salive brille et nourrit les heures
B
Commentaires