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GOURMANDISE...

Je suis gourmande...

Non seulement des mets étoilés

Mais encore, de bonnes vieilles potées!

Et puis aussi de ces caresses

Qui font de beaux matins tendresse...

De la pluie quand elle tombe drue

Surprenant mes épaules nues!

De la clarté d'un soir d'été

Qui fait bien-être...prolonger...

De ces parfums de coq au vin

Qui me donneront toujours faim!

De ces quelques mots murmurés

Qui se clôturent par un baiser!

 

Je suis gourmande...

Encore bien plus de tes lèvres

Qui apaisent si bien ma fièvre!

De ces promenades au bord de l'eau

Peu importe s'il ne fait pas beau!

Du temps passé près du prunier

Ecoutant les oiseaux chanter...

De la pléiade de mes envies

Aussi diverse qu'infinie!

De tous ces musées visités

Le coeur et les sens éveillés!

De l'odeur âcre du feu de bois

Et de ta tête tout contre moi...

 

Je suis gourmande...

De ces images prolifiques

De leur histoire souvent magique!

De ces discussions entre amis

Où peuvent diverger les avis...

Et de ce regard implorant

D'une belle histoire pour un enfant!

De ces fou-rires envahissants

Disant le bien-être présent!

De ces musiques qui font danser

Même de celles qui nous font pleurer...

De ce rosier si odorant

Qui flamboie au soleil couchant!

 

Je suis gourmande...

De ton sourire, rare et troublant

Me bouleversant si simplement...

De découvrir au petit matin

La mer qui clapote au lointain!

Du regard tendre de mon chien

De son pas au rythme du mien!

Et puis des vers de Cyrano

Disant l'amour comme un credo!

De ce quartier de mon enfance

Où je reviens les jours d'errance...

De ces instants de création

Qui mettent les sens en émotion...

 

Je suis gourmande...

Oh! De ce souvenir rétro

Ton coeur, tes mains et plus un mot!

J.G. 

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Puzzle ou Mosaique

12272738094?profile=originalAA Raconter une vie une maison  ou tout simplement une partie de la famille  est parfois très restrictif aussi .....

Derrière les rideaux de dentelle fanée , les cheminées en marbre rose qui ne servent plus, les portraits de grand oncle en uniforme  et d'autres guindés plein de leur importance comme le désirait le photographe des familles: regards vides et sévères .Les parquets craquent encore la nuit quand les mulots font la sarabande dans le grenier au milieu des cartons à chapeaux et vieilles malles en osiers  que dire ......

Pierre Assouline dans son dernier ouvrage "Vies de Job"  évoque cela

"reconstituer la figure éclatée d'une vie ...si le résultat est honnête mais non sans relief ce sera UN PUZZLE ,s'il est touché par la grâce UNE MOSAIQUE  dans un cas un travail d'artisan , l'autre l'oeuvre d'un artiste "

Voilà

AA

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Quand le monde nous ouvrira ses portes...

C'est une lumière qui jaillit du temps emportant avec elle l'ombre du désespoir

Clareté infinie étend son manteau d'éclat de vie dans notre mondre, notre univers

 

Il sera venu un temps où les oiseaux seront le reflet de nos pensées

sera venu un temps où nos coeurs seront liées comme le fleau des vagues

 

 

La terre sera le paradis tant espéré , nous reviendrons à nos valeurs d'antant

Indiens , yncas , et autres personnes qui respectaient notre terre mère...

 

Notre nature sera de toute beauté et les animaux vivront en liberté

nos âmes reflèteront le présent avec l'amour de toujours être.

 

Le calme reviendra de nos tempêtes, la paix sera l'offrande de nos ations

les guerres ne seront plus qu'un lointain souvenir , enfin respirer la vie...

 

Les planètes ne seront plus que des unités dans le cosmos

amis de notre chère terre le respect sera de mise...

 

Nous marcherons côte à côte , aidant les autres ceux qui sont encore dans le matériel

Nos pensées ne seront qu'un innépuisable flot de compréhension fâce aux alentours

 

Soyons à l'écoute de notre moi intérieur car viendra un jour où la vie délivrera nos peurs

calmera nos craintes et apaisera nos coeurs...croire en ce jour où tout sera fesable...

 

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Ce qui se trame dans le vide

A la galerie immobilère de Ferney-Voltaire, les trames grillagées de Christine Vinson, éloge du fil qui relie le vide au plein, la présence et l'ombre du presque rien. Sorte de réseau  graphiquo- lymphatique. Notre membrane ne tient qu'a ce fil ténu qui quadrille l'espace.

Christine Vinson fait un beau travail loin de la dentelle facile qui modèle nos silhouettes, nos corps sont lambeaux, squelettes sans tragédie, juste une évocation qui se dessine dans l'espace.

La présence des peintures  vibrantes de Stelio Scamanga ne gâchent rien..elles répondent par leur plein de couleurs aux vides immaculés

A voir cet été à la galerie immobilière au centre d'Aumard à Ferney-Voltaire

L'artiste Chrsitine Vinson à droite

Gegout©adagp2011

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administrateur théâtres

Les mercredi 8, jeudi 9, vendredi 10 juin 2011 à 20h30
Les mercredi 15, jeudi 16 et vendredi 17 juin 2011
à 20h30

 12272737885?profile=original 

La Dame au Violoncelle est un hymne à l’Amour et aux Passions.
En accord avec le violoncelle, la dame entretient un rapport charnel avec son instrument.
Sans pudeur, elle se dévoile et nous conte sa quête du bonheur. A la poursuite de ses rêves, elle affronte ses peurs, ses manques, ses difficultés. Elle nous raconte les chemins qu’elle emprunte, le pourquoi de ses choix dans une histoire de crime d’amour... Une vie réelle ou fantasmée? La frontière est floue.
Cette pièce nous intrigue, au point qu’on ne sait plus la définir. Comédie ou tragédie? Une certitude toutefois, elle parle à tous et ne laisse personne indifférent.

                         

 

Théâtre de la Clarencière  

20 rue du Belvédère - 1050 Bruxelles

Situation géographique

près de la Place Flagey et de l'Eglise Sainte-Croix, dans la petite rue parallèle arrière à l'ancien bâtiment de l'I.N.R. devenu aujourd'hui Radio Flagey.

Accès

bus 38/59/60/71/366 Trams : 81

Foyer et jardin

ouverts 30 minutes avant le spectacle, soit 20h00 ou 15h30

 

 

"On n’est sincère qu’avec ses rêves. Et la comédie commence quand les rêves s’achèvent."

 

 Il y a ce long moment appuyé et  suspendu au théâtre de la Clarencière, où l’on renaît  à chaque fois,  dans le noir absolu, avant que la pièce ne commence. C’est comme  une hésitation, un basculement.

 

Soudain sous le jet de lumière,  apparaît le dos nu de la  tunique noire que porte la  femme qui va s’offrir en spectacle, elle et son violoncelle dans un registre d’expressions et de gestuelle d’une variété inouïe. On pense d’emblée aux toiles de Picasso, à l’érotisme des instruments de musique, dont le violoncelle est sans doute le plus profond : « seul capable de mimer les cris rauques et les souffrances de l’homme. »   Peu à peu, elle, la silencieuse qui faisait semblant,  va libérer la parole, et entonner sur tous les tons une ode désespérée aux rêves personnels. Elle nous fera l’aveu  qu’avec son partenaire-objet,  enfin, elle existe. Qu’elle n’est plus une femme potiche que l’on sort comme une plante. Qu’elle est capable de mettre des mots sur ses fantasmes et qu’elle arrive à l’extase avec son puissant  compagnon de résonnance. Démonstration.  Au début elle ne donnait  que  la face cachée de son visage : ses cheveux blonds coiffés  en carré sage. Puis elle s’anima : « Je fais semblant, comme vous. Vous ne trouvez pas que tout est faux ? » et devint « elle ». « Elle est violoncelle. »

 

Dès l’entrée de jeu elle fera tout pour engluer de l’empreinte du faux, tout ce  qui couvre le vide intérieur, de soi et de l’autre. Elle refuse catégoriquement de n’être qu’un miroir du monde.

 

Elle accentue sur son  formidable numéro  d’agression lascive,  cette épure de  fausseté  qui marche si  bien pour d’aucuns, comblés rien qu’en  tombant dans le piège de la séduction factice. Quitte à irriter  d’autres, souverainement : les  adeptes de la spontanéité, de la  sincérité, de la générosité, de la relation à l’autre. Donc elle séduit mais elle irrite.

 

Le « faire semblant » est le fil conducteur de cette pièce, cela irrite et cela séduit. La comédienne veut jouer autrement le jeu de la vérité, et le rendre aussi vrai que la vraie vérité : faire semblant n’est pas du mensonge, ne rend pas coupable. On va la juger pour la disparition tragique de son mari. Le meilleur ami du mari  (qui a toujours  chanté faux), attend son faux-pas pour la démasquer.  Le juge se tait. “Je suis innocente! Innocente! Puisque je fais semblant. On  n’est pas coupable quand on fait semblant!”  Maudite d’avance,  elle est pourtant  très habile et se lance dans un plaidoyer  fort bien ficelé, déroutant par sa logique  féminine absurde. « Tout mot dit est souffrance et toute note est plainte.»  Ca y est, même les réfractaires aux manières de femme fatale, rentrent dans sa logique : «  Chaque homme, chaque femme cache un violoncelle. » plaide-t-elle, et  le cher disparu a voulu tuer  le sien de violoncelle… voilà des circonstances  bien atténuantes.  

 

http://www.laclarenciere.be/

 

 

 

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Le bébé à la plage

Le bébé à la plage

Presque la fin de l’été le Bébé a presque deux ans, un chapeau de toile jaune couvre ses boucles noires, il est assis tout au bord de l’eau, chaque vaguelette qui caresse ses pieds dodus, le fait rire, et si la vague se faufile jusqu'à ses parties intimes, le Bébé éclate de rire et tape ses petites mains

Ses parents sont assis à quelque distance de lui le surveille et l’admire. Le Bébé se met a quatre patte et va vers ses parents un grand sourire aux lèvres, gazouillant. Le Bébé veut leur raconter tellement de choses, partager avec eux tant d’expériences, son gazouillis est incompréhensible a ses parents. Il fait la moue et retourne àa ses vaguelettes qui le font rire

Le soleil se perd doucement a l’horizon il est l’heure de partir son père aide sa mère à se lever, elle a le ventre rond et gros… le Bébé les regarde sourit et tape ses mains. Sa mère le prend dans les bras et va s’assoire sur un banc Papa ramasse les sacs. Bébé pose sa tête sur le ventre de Maman et gazouille, gazouille, il sait que la dedans le petit être le comprend, alors il lui raconte toutes ses aventures......
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journal de bord, jeudi 9 juin 2011

Une observation (parmi tant d'autres, je suppose) ...

 

Avant-hier, quand je suis passé, après le boulot, au bureau de police, afin de déclarer le vol (en tournée) du fameux paquet sous mes yeux ...

 

J'étais assis sur un banc. Je v'nais de me présenter à l'accueil. J'attendais qu'un agent vienne me chercher pour la suite de l'histoire.

 

Je décompressais. Pour tuer le temps (ou ... pour tenter de le passer convenablement), je regardais autour de moi, les affiches préventives collées au mur (y en avaient).

 

A un moment donné ...

 

Je reconnais une "affiche préventive" contre les violences physiques ... que j'ai déjà vue, notamment, à la Gare Centrale, sur le quai, quand je prends le train direction Charleroi, le vendredi.

 

Y a une photo (en noir et blanc) tout au d'ssus. Qui nous montre, d'abord, à l'extrême-droite (de la photo), une femme, qui croise les bras, qui porte une chemise ouverte, et dont le regard est ... triste. A gauche (de la photo, toujours), un homme (plus flou), qui baisse la tête et pose ses bras sur un radiateur.

 

Ce que j'en déduis, en regardant cette photo ...

 

La personne battue, c'est la femme. C'est pas un hasard si la photo la met bien en évidence.

 Le bourreau, c'est l'homme. C'est pas un hasard si on le montre en arrière-plan. En flou. Difficile de dire si, lorsqu'il baisse la tête, c'est parce qu'il s'en veut d'avoir "battu sa femme" (ou violée, ou simplement ... giflée) ou s'il s'apprête froid'ment à r'commencer ses méfaits.

 

Toujours est-il que l'image est bien rendue. Très explicite. A mon sens.

 

Et cette information, évidemment, a tout à fait sa place dans un bureau de police.

 

Je me permettrai juste d'ajouter ...

 

Si je devais donner mon avis sur la photo ...

 

Je dirais : on peut même aller plus loin.

 

Je ne me content'rais pas, sur cette "affiche préventive", d'une photo. Mais de ... deux. A côté de celle qui existe déjà, j'en plac'rais une s'conde. Exactement la même que la première. Sauf que ... sur cette autre photo, je mettrais un homme (qui croise les bras, dont la ch'mise est ouverte) à l'extrême-droite et une femme (qui baisse la tête, pose ses mains sur le radiateur). Oui, j'inverserais les rôles aussi. Ca donn'rait encore une vue plus égalitaire de cette horreur que représente la violence physique.

 

Il n'y a pas que des femmes battues.

Les hommes battus, ça existe aussi, même si on en parle moins.

Le sexe faible ne se situe pas systématiqu'ment du même côté.

 

Sans oublier les violences morales (déclenchées par des hommes ou des femmes) qui déclenchent des violences physiques. Mais là, on entre dans un autre débat.

 

Ceci dit, j'approuve le principe clair des "affiches préventives". On n'avertit jamais assez.

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12272740853?profile=originalJiMR en aquarelle avec Arthénice, organisatrice de temps libre, vous proposent une journée découverte de l'aquarelle et particulièrement de la démarche créatrice d'un artiste aquarelliste. La journée se déroulera en deux temps : en matinée avec la visite de Namur pour la recherche d'un sujet à peindre sur le thème de l'espace urbain, de la curiosité architecturale ; l'après-midi avec la réalisation d'une aquarelle sur un sujet vu le matin. Vous pouvez en savoir plus sur le site d'Arthénice... http://www.arthenice.be/namur-fait-son-aquarelle

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MA PETITE FILLE AMBRE ELIZABETH

 

 

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A MA CHERE PETITE FILLE AMBRE ELIZABETH

 

MA CHERE PETITE PUCE EST NEE

DANS LA JOIE ET LE BONHEUR

TU NOUS AS TRANSPORTES

TES PARENTS PATRICIA ET JOHN

ONT ETE RAVIS ET MOI TA NANNY

EMERVEILLEE ET HEUREUSE JE T'AI PRIS TA PETITE

MAIN QUE TU AS SERRE ET UN COURANT EST

PASSE QUI M'A COMBLE ET TES GRANDS YEUX

EN MEME TEMPS ME DISAIENT JE T'AIME

MERCI MA CHERIE POUR CETTE JOIE IMMENSE

QUI A ENVAHIE MON COEUR

 

TA NANNY - FLORA

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A mon tendre et cher

Tu es mon bien aimé et mon âme-soeur
Le sourire qui renait après les pleurs,
Tu es le bonheur qui illumine mes jours,
Le seul à me donner un si tendre amour.

Quand tu es dans mes bras, si près de moi,
Je me rends compte combien je tiens a toi,
Mais aussi la chance que j'ai de t'avoir,
Que l'avenir avec toi m'offre de l'espoir.

Tu es l'unique à me prendre la main,
A m'emmener avec toi sur ce long chemin,
Tu es celui dont mon coeur a besoin,
Avec qui je souhaite vivre mes lendemains.
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12272739854?profile=original« A la recherche du temps perdu » est un roman de Marcel Proust (1871-1922), écrit entre 1908-1909 et 1922 et comprenant sept sections dont les trois dernières parurent après la mort de l'auteur. Les titres de ces sept volumes sont par ordre chronologique de publication: Du côté de chez Swann (à compte d'auteur chez Grasset en 1913, puis dans une version modifiée chez Gallimard en 1919), A l'ombre des jeunes filles en fleurs (Gallimard, 1918, prix Goncourt 1919), le Côté de Guermantes (en 2 tomes, Gallimard, 1920 et 1921), Sodome et Gomorrhe (en 2 tomes, Gallimard, 1921 et 1922), la Prisonnière (Gallimard, 1923), Albertine disparue (ou la Fugitive, Gallimard, 1925) et le Temps retrouvé (Gallimard, 1927).

 

Des conditions dans lesquelles furent publiées ces sept sections de l'oeuvre définitive, retenons essentiellement le souci manifesté très tôt par Proust que le roman formât une unité bien structurée et close, ainsi que les difficultés qu'il éprouva à concevoir les ruptures que supposait cette partition en sept volumes. Difficultés dues au fait que Proust souhaitait que chacun d'eux présentât une certaine autonomie. Ce qui frappe d'autre part c'est le considérable élargissement de la perspective entre la conception initiale du roman (soumise essentiellement à l'opposition temps perdu / temps retrouvé) et le résultat final. Dans l'intervalle se seront produits de multiples remaniements et de considérables ajouts qui auront eu pour conséquence d'enrichir toujours davantage cette immense fresque, sans que Proust abandonne jamais l'idée d'un achèvement de l'oeuvre, que la mort seule ne lui a pas permis de mener à terme.

 

Ce roman se présente sous la forme d'une autobiographie fictive où le narrateur évoque les différentes étapes, parfois analysées dans le plus grand détail, de ce que fut sa formation, envisagée essentiellement comme le chemin, entrecoupé de multiples voies de traverse, d'une vie qui l'a finalement mené à l'écriture sans qu'il prît vraiment conscience, dans les moments où il la vivait, de cet inéluctable destin. Celle-ci prend pourtant racine dans la plus tendre enfance, laquelle constitue le cadre du premier volume.

 

 

Du côté de chez Swann. Pour le narrateur, l'apprentissage commence par la découverte d'un monde clos et recelant déjà tous les germes de ses observations à venir: Combray. Une légère fêlure dans les rapports du jeune enfant avec sa mère (le traditionnel baiser du soir une fois refusé) devient la source d'une angoisse en quelque sorte matricielle. Tout est initiation dans cette première section: l'univers est divisé en deux côtés séparés présentant chacun une combinaison thématique propre. Du "côté de chez Swann" se situe le désir (pour Gilberte) et la prise de conscience de l'existence du mal, le "côté de Guermantes" révélant quant à lui toute la force de l'envie de prestige. L'enfant découvre la lecture (George Sand et Bergotte) et rêve sur les noms propres. Les impressions résurgentes de ce premier volume (c'est grâce à la saveur d'une madeleine trempée dans le thé que l'adulte les retrouve) sont déjà largement nourries des réflexions postérieures du narrateur et de l'écrivain lui-même. Ce premier tome comporte, seule partie du roman écrite à la troisième personne, la longue narration d'une passion vécue, bien avant la naissance du narrateur, par un voisin de Combray, Charles Swann. La rencontre d'Odette donnera à cette figure en vue du Faubourg Saint-Germain l'occasion d'expérimenter douloureusement les débordements d'une jalousie en laquelle se concentrera bientôt tout son amour. Il découvrira du même coup le milieu bourgeois du "clan" Verdurin et trouvera une consolation à entendre une "petite phrase" de la sonate de Vinteuil.

 

 

Dans A l'ombre des jeunes filles en fleurs, nous retrouvons le narrateur adolescent fréquentant chez les Swann. Odette, que Swann a fini par épouser et dont l'élégance raffinée fascine le jeune homme, offre la possibilité à celui-ci, en l'invitant dans son salon, de rencontrer l'écrivain Bergotte. Il découvre également, au théâtre, la Berma, comédienne de grand talent. Dans ces deux cas sa déception initiale fait place, après mutation, à une profonde admiration. Il éprouve pour Gilberte, la fille de Swann, son premier grand amour bientôt suivi du chagrin d'une rupture dont il prend l'initiative. Les "jeunes filles" du titre, c'est à Balbec (lieu de villégiature sur la côte normande) que le narrateur les remarque. Au Grand Hôtel il fait la connaissance de Mme de Villeparisis et de son neveu Robert de Saint-Loup. Le baron de Charlus, oncle du précédent, croise également dans les parages. Deux rencontres se révéleront particulièrement marquantes pour la suite du roman: celle du peintre Elstir, auquel le narrateur doit une certaine initiation esthétique, et celle d'Albertine qu'il différencie progressivement de l'essaim où elle se fondait tout d'abord.

 

 

La carrière mondaine du jeune homme prend son essor dans le Côté de Guermantes. Avant d'être admis dans ce saint des saints qu'est le salon de la duchesse de Guermantes, à laquelle Saint-Loup refuse de le présenter, il devra apprendre les règles du "monde" chez Mme de Villeparisis. Mais ce milieu, surtout caractérisé par son insignifiance, ne lui apporte qu'une déception chronique. Tout à ses préoccupations arrivistes, il est soudain confronté à la mort d'un être cher: sa grand-mère. La douleur qu'il éprouve, quoique réelle, n'est pas aussi intense qu'il l'aurait cru. Il revoit Albertine, qui lui accorde le baiser qu'elle lui refusait à Balbec.

 

 

Sodome et Gomorrhe s'ouvre sur une longue scène amoureuse entre Charlus et le giletier Jupien, suivie d'une dissertation sur l'homosexualité. Les anomalies de comportement du baron s'expliquent désormais. Lors d'une soirée chez la princesse de Guermantes, les conversations se concentrent sur l'affaire Dreyfus: il y est surtout question des remous et regroupements stratégiques que cet événement provoque dans les milieux mondains. Les rapports du narrateur avec Albertine deviennent de plus en plus étroits et, pendant un second séjour à Balbec en sa compagnie, il commence à la soupçonner d'être lesbienne. Il découvre le "clan" Verdurin que fréquentent également Charlus et son nouveau "protégé", le jeune musicien Morel.

 

 

La Prisonnière. Il s'apprête à rompre avec Albertine mais, subitement sûr de ses attirances gomorrhéennes, il décide de rentrer avec elle à Paris et parvient à la résoudre à la vie commune chez lui. Cette claustration à deux tourne cependant très vite au cauchemar: les pressions inquisitoriales du jeune homme, en proie à une succession de plus en plus effrénée de périodes d'apaisement et de torture ("les feux tournants de la jalousie"), se heurtent à la duplicité experte d'Albertine. Pendant une soirée chez les Verdurin il entend, profondément bouleversé, le septuor de Vinteuil. Il décide de rompre avec son amie, désespérant de pouvoir jamais la "posséder" vraiment.

 

 

Albertine disparue. Mais un matin au réveil, il apprend, "le souffle coupé", que celle-ci l'a quitté. Il reçoit peu à peu la nouvelle de sa mort. Commence pour lui un long travail de deuil où sa blessure, maintes fois ravivée par la confirmation qu'il acquiert des moeurs de la jeune femme, se cicatrise progressivement. Il voyage, se rend à Venise, et finit par considérer son histoire avec Albertine comme celle d'un autre.

 

Le Temps retrouvé. Bien des années plus tard, à Tansonville, lieu de son enfance, le narrateur découvre que les deux "côtés" de Guermantes et de chez Swann se rejoignent en fait, comme ont fini par se rejoindre dans le mariage Gilberte et Saint-Loup. La lecture du Journal des Goncourt et deux séjours qu'il fait à Paris pendant la guerre de 1914-1918 lui fournissent de quoi alimenter de longues et fécondes réflexions. Dans cette atmosphère de fin du monde chacun tient à se prononcer sur les hostilités. Les Verdurin répètent les communiqués de l'état-major, Charlus ne craint pas d'affirmer sa germanophilie et Saint-Loup s'engage héroïquement au combat, où il sera tué. Il sera donné au narrateur d'observer encore, dans cette sorte de Pompéi en sursis qu'est devenu Paris, le baron qui se fait fouetter, enchaîné, dans une chambre de l'hôtel de passe tenu par Jupien. Alors qu'il est invité à une matinée donnée par la princesse de Guermantes, trois événements anodins (il trébuche contre des pavés inégaux, entend un bruit de cuiller et se frotte à une serviette empesée) provoquent en lui, comme jadis la saveur de la madeleine, la même involontaire résurgence de souvenirs. Il découvre la supériorité de l'art sur la vie et considère qu'en celui-ci réside la seule possibilité de récupérer le temps perdu. Le "bal de têtes" auquel il assiste ensuite, galerie hallucinante des figures, maintenant décrépites, qu'il a connues jadis, lui apprend qu'il n'est plus temps désormais de différer davantage le passage à l'écriture: son livre sera comme une "cathédrale", comme les Mémoires de Saint-Simon ou les Mille et Une Nuits de son époque.

 

 

Aux yeux de qui a trop attendu de l'extérieur, la vie ne peut apparaître que décevante et arrive un moment où semblable désappointement fait éprouver à certains le besoin de la réviser, de la prendre en écharpe dans un geste qui sera à la fois d'exhibition, de protection, d'aide et de réparation. Ils peuvent trouver dans cette motivation inaugurale la voie qui mène à l'écriture. Et c'est un tel projet que forme Proust, une telle envie de démonstration qu'il a en tête lorsqu'il s'embarque vers 1908-1909 dans une aventure dont il ne sait pas trop, ou sait trop bien, où elle va le conduire. Désir de prouver que l'écriture recèle la puissance de collecter l'essentiel de ce qu'un être aura vécu pour l'assembler harmonieusement en un seul texte en mettant au point un dispositif qui comprendra deux temps essentiels: celui du déploiement et celui de la récapitulation. Déploiement de l'infinie variété des circonstances où la "jouissance directe" fut sans lendemain et récapitulation de cette expérience en gerbes dont chacune contiendra des occurrences de même famille, afin d'arriver à la racine des impressions pour les rendre définitivement tangibles et source d'une satisfaction plus profonde et plus durable.

 

On comprend dans ces conditions que la visée ne soit plus d'action, mais d'approfondissement, et que l'objectif ne soit plus situé à l'extérieur mais dans le monde interne des sensations restées obscures parce que trop rarement explorées, monde pour lequel la réalité visible forme cependant un détour nécessaire. La fonction de la littérature selon l'être proustien réside dans cette densification de la vie, rendue d'autant plus "digne d'être vécue", affirme le narrateur, "qu'elle me semblait pouvoir être éclaircie, elle qu'on vit dans les ténèbres, ramenée au vrai de ce qu'elle était, elle qu'on fausse sans cesse, en somme réalisée dans un livre". Ce livre, pour le futur entrepreneur d'une telle reconstruction, est évoqué à l'aide de diverses images: d'abord, logiquement architecturale, celle de la cathédrale, puis plus modestement artisanale, celle de la robe, et enfin, plus prosaïquement culinaire, celle du boeuf mode. Cela pour dire que cette oeuvre évoque le souci d'une certaine spiritualité (l'écriture comme une prière quotidienne), celui aussi de la parade, nécessaire transmutation esthétique, à vocation défensive, de la réalité humaine et celui enfin de la façon dont elle sera ingérée par le lecteur, qui doit être "nourri" tout en éprouvant du plaisir et qui constituera ici une préoccupation primordiale.

 

Car un tel roman ne pourra trouver son véritable accomplissement que s'il a su répondre pleinement à son objectif affiché d'être un legs. Ce désir de transmettre constitue la dimension essentielle dans laquelle doivent être lues ses innombrables références, littéraires, picturales et surtout musicales: fréquentation d'oeuvres dont le narrateur dit qu'elles lui ont donné "une valeur d'éternité, hélas! momentanément", et qu'il aurait voulu léguer celle-ci à ceux [qu'il aurait] pu enrichir de [son] trésor". Du sommeil (comme symbole paradoxal de l'engagement obtus dans le réel mais aussi de capacités qu'il est toujours possible de réactiver) à la somme (combinaison, suffisamment ordonnée pour être partagée, de ce qu'un être aura pu engranger de joie prise aux réalisations esthétiques d'autrui), voilà qui pourrait peut-être caractériser le long cheminement de ce roman. Pour cela, un véritable travail d'extraction se révèle nécessaire: "Je savais très bien que mon cerveau était un riche bassin minier, où il y avait une étendue immense et fort diverse de gisements précieux."

 

Parmi les minerais ramenés à la surface, la musique occupe une place prépondérante, parce que les traces essentielles de l'existence y sont en quelque sorte inscrites comme des fossiles, et qu'elle possède, véritable mémoire, la vertu d'en retracer l'histoire. Elle est le véhicule grâce auquel la profondeur peut être atteinte et donner ainsi tout leur sens aux événements d'une vie. C'est dans l'interrogation qu'elle fait entendre que le narrateur puise la ressource de comprendre, par exemple, que toutes ses amours précédentes n'auront été que de "minces et timides essais" avant sa grande passion pour Albertine, en laquelle se concentre ("comme une incision en pleine chair") tout ce qu'il est capable d'accomplir sur ce terrain. C'est par l'intermédiaire de la musique, véritable "retour à l'inanalysé", que peut nous être révélé "tout ce résidu que nous sommes obligés de garder pour nous-mêmes", et qui ne peut être communiqué à autrui que par un travail de transmutation artistique. Elle détient la ressource de donner toute sa puissance à l'"appel" que le narrateur aura entendu sous diverses formes dans son existence, chaque fois comme le signe qu'existe une possibilité de compensation à toutes ses souffrances. Grâce à elle, il découvre aussi que de semblables créations, qui recèlent comme "un corps à corps d'énergies", ne sont possibles que parce qu'elles font contraste avec le monde environnant, avec toute la fadeur et l'insignifiance des êtres dont la "vulgaire allégorie" constitue cependant un élément révélateur indispensable. Ce n'est que contenus dans une "gaine de vices" que la vertu, le talent, voire le génie peuvent se manifester. De ce point de vue tous les éléments, même les plus "impurs", d'un parcours, trouvent leur utilité, en ce qu'ils ont représenté d'indispensables étapes pour aboutir à l'oeuvre en laquelle il devient ainsi légitime qu'ils soient relatés, dès lors que cette oeuvre est un roman. Le travail de la signification se forge à partir du prosaïque, c'est en lui qu'elle puise la solidité de son enracinement. Et ce n'est pas un hasard si le narrateur a connu sa plus grande émotion esthétique au beau milieu du salon Verdurin, malgré sa médiocrité, les diverses manifestations de futilité de ceux qui le fréquentent, l'hystérie de la "Patronne", etc. Ce furent là les ingrédients nécessaires, les circonstances indispensables à cette joie sans nom qu'il éprouva, puisque c'est précisément grâce aux subtiles "conjugaisons" qu'elles permirent qu'il a pu entendre le septuor de Vinteuil.

 

D'une certaine façon, quel est le lecteur un peu conséquent de Proust qui ne finit pas par reconnaître le salon Verdurin ou autres lieux proustiens qu'il héberge peu ou prou en lui-même? "Chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument d'optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n'eût peut-être pas vu en soi-même." D'où l'insatisfaction de l'écrivain lorsque certains l'appellent "fouilleur de détails" après avoir lu ses premiers textes. Alors qu'il cherchait avant tout à élaborer les "grandes lois" (de la mondanité, de l'amour, de l'art) qui président à sa présence au monde en tant qu'être singulier, Proust n'en inaugure pas moins cette "esthétique du détail" qui s'épanouira au XXe siècle, c'est-à-dire cette technique d'écriture qui consiste à décrire les réalités les plus quotidiennes dans une langue d'une grande perfection formelle et qui tire toute sa valeur de décliner avec le plus de précisions possible les caractéristiques d'une perception unique. Celle-ci peut se donner à lire en particulier dans le vaste tissu de métaphores qui sera progressivement élaboré par l'écrivain pour approcher au plus près de ce qu'il observe, comme une sorte de nasse dans laquelle il enserre les éléments de l'expérience accumulée, en résistant à la facilité de l'image toute faite: "La vérité ne commencera qu'au moment où l'écrivain prendra deux objets différents, posera leur rapport [...], et les enfermera dans les anneaux nécessaires d'un beau style." La survenue et la sélection des images sont comme la signature de l'être. C'est la "différence qualitative" obtenue par la tension toujours maintenue au plus vif entre les pôles opposés d'une très longue série où s'attirent et se repoussent à la fois, pour se rejoindre parfois, l'objectif et le subjectif, le masculin et le féminin, le noble et l'ignoble, le rêve et le réel, les ténèbres et la lumière, l'angoisse et "l'espérance mystique", la mort spirituelle et la possibilité d'une renaissance.

 

L'écriture proustienne tire son énergie de ces oppositions énoncées sans manichéisme comme les données d'une expérience, comme un viatique offert à qui veut en "prendre de la graine": "Cette vie, les souvenirs de ses tristesses, de ses joies, formaient une réserve pareille à cet albumen qui est logé dans l'ovule des plantes et dans lequel celui-ci puise sa nourriture pour se transformer en graine..."Pour devenir écrivain, le narrateur aura dû surmonter la longue "procrastination" dans laquelle son engagement trop brûlant dans le monde, sa recherche avide de possessions, son refus crispé de préserver la part du mystère l'auront tenu enfermé. Il lui aura fallu accepter la résistance des êtres et des choses à toute tentative d'annexion, laquelle ne pourrait d'ailleurs qu'aboutir à une aliénation réciproque, comme le lui aura démontré sa vie commune avec Albertine qu'il aura lui-même contribué, par les exigences vampiriques dont il aura fait preuve avec elle, à transformer en "être de fuite". Son écriture, loin de s'en trouver stérilisée comme le furent ses tentatives d'intervention et d'intrusion dans la vie d'autrui, va pouvoir désormais s'alimenter de l'ouverture à toutes les formes enfin admises de l'altérité. Le texte proustien regorge de toutes les manifestations de ces débordements, de ces échappées, eu égard aux limites étroites du moi. L'oeuvre doit viser à en exprimer la richesse, la vertu fécondante. Les signes majeurs que constituèrent pour l'écrivain tous ces noms propres qui lui offrirent un accès à l'inouï, une rupture dans les habitudes (Guermantes, Gilberte, Albertine, Saint-Loup, Charlus, Balbec, Verdurin, etc.), lui auront permis d'élaborer sa palette, grâce aux changements de régime qu'ils auront instaurés dans sa vie. Son oeuvre ne sera donc que l'une des partitions possibles par lesquelles on peut interpréter le monde, et trouvera sa place parmi toutes celles qui furent ou seront extraites du "clavier incommensurable". Le lecteur sera ainsi à même de vérifier que "la vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature".

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journal de bord, mercredi 8 juin 2011

Je me suis fait voler, hier. En plein pendant ma tournée. Enfin : on m'a volé, quasi devant mon nez, un colis destiné à une cliente.

 

C'est la première fois que ça m'arrivait.

 

C'est arrivé en un éclair. Je n'ai pas eu le temps de réagir. Je n'ai même pas pu identifier le voleur. Il était déjà au bout de la rue (avec le colis). J'ai aperçu un dos, c'est tout.

 

Il se fait que ...

 

Chaque jour, indépendamment du courrier (normal), on doit porter, indépendamment des r'commandés, des colis particuliers qu'on appelle "paquets P". Ils ont un code barre, on doit les scanner. Certains nécessitent une signature et d'autres, même, un paiement.

 

Ce qui est fou, c'est que je m'arrange, dès le départ, quand je pars en tournée, pour prendre, dans mon caddy, outre le début du courrier ordinaire, tous les "paquets P" avec moi. En me basant sur le fait que ces colis sont des valeurs et que, dans le cas extrême où, déposés dans des "refeelbacks" de caddy (dans lesquels se trouvent la suite du courrier et qu'un chauffeur dépose à des endroits strétégiques), ils pourraient être volés. Oui, la démarche qui fait que je les prends tous avec moi, dès le départ, est une démarche de ... prudence, de ... sécurité.

 

Il se fait que ...

 

Bien souvent, la quantité du courrier normal et des "paquets P" additionnés est largement supérieure à celle que peut cont'nir le caddy dans sa totalité (même s'il y a, sur le même caddy, trois "refeelbacks" ou trois étages a priori très larges). Donc, je m'organise.

 

Dans le cas du fameux "paquet P", ici cité, qui m'a été volé ...

 

Eh bien, je l'avais placé et stabilisé (grâce à un élastique) autour de la poignée du caddy. Ca tenait la route.

 

Rue de la Croix, 1B.

 

Je m'arrête devant ... un snack, prévu sur le plan de ma tournée. Comme d'habitude (ou presque), plutôt que de mettre le courrier de l'endroit dans la boîte aux lettres, j'ai le réflexe d'entrer dans le commerce, de saluer les tenanciers. Je pratique encore souvent de la sorte et mes clients commerçants m'en sont reconnaissants. Voilà que la tenancière me propose un jus. Frais. Comme il fait chaud, je ne refuse pas. J'ai déjà plus d'une heure et d'mie de trotte. Enfin : y a pas de trop, aujourd'hui. Une halte (de même pas cinq minutes), ça ne bousille pas le timing. J'ai même le réflexe (eh oui) d'aller chercher le caddy, de le placer devant la porte du snack, afin de garder l'oeil dessus. Par mesure de sécurité.

 

Et voilà que, soudain ...

 

L'évén''ment arrive. Comme un éclair. Pas le temps de réagir. La tenancière du snack est plus que désolée. Son mari aussi.

 

Mais je décide de partir. Ca vaut mieux. J'en ai encore pour au moins deux heures de tournée.

 

Comme je n'ai pas le numéro du chef, j'appelle un collègue (qui est aussi délégué syndical). J'avance quand même. Je fais tout l'immeuble (de 35 boîtes) à côté. Puis, la maison suivante. Et encore la suivante. Je croise des gens qui me demandent si "ça va". Je réponds "oui". Je décide de ne rien laisser paraître. Un nouveau coup de fil. Mon collègue délégué syndical en a parlé à un chef (le principal n'est pas là). J'entends : "finis ta tournée, après tout tu n'y peux rien, tu iras faire une déclaration à la police après".

 

Je m'éxécute.

 

Rue de la Croix (en partie). Rue des Champs Elysées (en partie). Rue de la Croix (à nouveau). Ah ! Quand on est rôdé dans le métier, on connaît ses réflexes. Heureus'ment. Ca n'empêche pas que, progressiv'ment, je me relâche et l'état de choc se fait sentir.

 

Oui, je sais, on ne peut avoir main basse sur tout.

Oui, je sais, je me s'rais organisé autrement, j'aurais pu me faire voler aussi.

Oui, je sais, si j'évitais systématiqu'ment de laisser mon caddy sur la rue (par prudence), je perdrais du temps et de l'énergie, à force de le traîner dans les nombreux immeubles (où il faut encore grimper sur des marches d'escaliers) et ça créerait aussi des problèmes si, à cause de ça, je rentrais au bureau (la tournée finie) au delà des heures prévues (ça m'est si souvent arrivé).

 

Mais malgré tout, ça me travaille. Sans doute ... une ombre qui veut me punir. Non, je réfute cette réponse. C'est autre chose. C'est ... cet état de choc. Cette agressivité par derrière. Cette sauvag'rie. Cette barbarie. Comme si un avion, en temps de guerre, m'avait abattu, froid'ment, sur le trottoir. Brusquement, j'ai peur. Que ma vie soit menacée. Que les prémices de vingt ans (futurs) d'horreur m'étaient annoncés, imposés, infligés.

 

Surtout aussi ... la lourdeur de la situation vécue. Que je traîne pendant deux heures de tournée, deux heures de marche. Et le choix que je fais de n'en parler à personne. Tell'ment je crains les réactions des gens (sur la tournée) qui risquent de me répondre d'une manière que je ne supporte pas. Qui risquent de me balancer des lieux communs, des solutions à la noix de coco, des plaintes de façade qui ne solutionn'ront rien.

 

Bon, le reste de la tournée a été assuré.

 

Je suis rentré au boulot dans les temps.

 

Je suis allé faire ma déclaration au bureau de police, dans la rue voisine. Le policier qui a entendu ma déposition n'était pas très bien outillé pour avancer. Il avait besoin du code barre de l'envoi volé. J'ai pu lui fournir une preuve. J'avais encore le papier avec moi. Il l'a regardé. Mais, mais, mais ... sur le papier, il était écrit le nom de l'expéditeur, l'adresse (je l'ai oubliée) et le nom de la ville avec son numéro postal : CHarleroi 6099. Waouww. L'ordinateur du policier n'indiquait aucune commune (en Belgique) avec "6099". Heureus'ment que mes repères de voyageur ont pu opérer : je savais qu'un bureau moderne, récemment construit, dans la région de Charleroi, se situait du côté de Fleurus (on l'aperçoit quand on passe sur l'autoroute, dans le coin). Essayons. Eh bien, grâce à cette indication, le policier a pu localiser le nom de la rue (mentionné sur le papier). C'était bien à ... Fleurus (dont le numéro postal est le 6220).

 

Demain est un autre jour. Comme toujours.

 

 

 

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journal de bord, mardi 7 juin 2011

A New York, des femmes de chambre ont hué Dominique Strauss-Kahn. Elles avaient même fait le voyage en car. "Honte sur toi !", ont-elles lancé. J'aime pas beaucoup ça.

 

La candidature de François Fillon, aux législatives, en France, se précise.

 

Tests négatifs sur des graines germées. Bactéries tueuses. A voir.

 

En attendant ...

 

Le parfum des bouches de métro bruxellois reste paisible. Je l'ai vécu, hier, en y allant chanter, avec ma guitare. C'est la saison où des femmes recoupent leurs cheveux. Où des jeunes, par trois, se regroupent près des escalators. Où les agents qui contrôlent ne contrôlent pas trop. Où des princesses en rouge s'arrêtent devant moi, pour m'écouter chanter.

 

Quand je parle des chemins de Compostelle, que j'accomplis quand j'en ai l'occasion, la plupart de ceux (qui me répondent et manifestent un intérêt pour la chose), ne peuvent pas s'empêcher de me demander : "Tu es allé jusque là ?" ou "Quand comptes-tu arriver ?". J'ai parfois du mal à leur dire que je n'ai pas encore quitté la Belgique. Non pas parce que j'en ai honte. Mais ... parce que je me demande si mes interlocuteurs sont capables d'entendre que les chemins de Compostelle, c'est avant tout un trajet intérieur, que l'important n'est pas d'arriver à tout prix mais ... de se mettre en route. "Oui, mais le plus intéressant, c'est de partir du Puy de Dôme", m'a dit un gars. Je veux bien. Chacun ses repères.

 

Un très beau rêve, vécu y a deux ou trois jours, me revient.

 

J'étais dans un jardin. Dans la propriété de Pierre Perret, le chanteur. Oui. Il avait, sur lui, la chemise à carreaux et la casquette qu'on lui trouve sur la pochette de plus d'un de ses disques. Il m'accueillait gentiment chez lui. Comme un ami.

 

Ce qui est fou, c'est que ... quand j'ai quitté sa maison pour retrouver ma route, le paysage (sensé se trouver en France, à Nangis, où Perret habite) ressemblait comme deux gouttes d'eau à celui des chemins de Honnelles, à l'ouest de la Belgique, pas loin de Quiévrain, avec ses villages, ses meules de foin, ses ruisseaux, ses places plus qu'étroites ...

 

Je me suis même rapp'lé que la maison de Perret s'app'lait : "La Garde-Dieu".

 

 

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deux escargots s'aimaient

Sur le chemin qui mène quelque part, eux ne savent ou exactement et ils s'en foutent .. Par un une belle soirée orageuse  ils se rencontrent, parlent peu de la pluie qui pour une fois tombe, et du  beau temps qui devrait suivre.

Parlent peu, se rencontrent, la bave fera le reste, brave bave qui toute la nuit les relie.

Bave au matin..  chagrin !

Sur le chemin, l'escargot qui remonte  épuisé après une nuit d'amour ne sait pas le destin tragique de son partenaire écrasé par un 4x4 de marque Land rover. Il ne sait pas, lui qui est encore vivant cheminant sur les traces de pneus.. ne sait pas qu'il a survécu..

Moralité: Les escargots devraient eux aussi porter des gilets fluo

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Amourettes sylvestres de jadis.

 

Fillettes et soleil jouaient à cache-cache, à travers les branches,

Fleurs sauvages et sans soucis, vêtues pour visiter les dimanches.

L’une comptait des moutons dorés et roulait des R en avalanches,

Les autres, galopaient à travers boqueteaux, malgré leurs robes blanches.

 

Dans l’ombre tapis, les garçons éblouis rêvaient de sombres refuges,

Où ils pourraient, baisers colorés de cerises, cueillir en déluges.

Leurs culottes courtes trahissaient l’âge taquin qui joue et juge,

Les laiderons d’aujourd’hui, cygnes de demain, avec eux sur les luges.

 

Le temps était compté, pour débusquer les donzelles de leurs cachettes,

Les mamans allaient s’époumoner, pour rappeler bientôt leurs coquettes.

Gambades entre taillis, tenter l’approche par moultes galipettes,

Les garnements devaient agir, ou reprendre cerceau avec baguette.

 

Craquements secs, le bois dénonçait, des mouvements rapides et légers,

 Les filles arrivaient, rougies de purs plaisirs, ports de têtes altiers.

L’obstination du désir des tendrons, allait les cousines capturer,

Sitôt que le décompte, des jouvencelles, viendrait à se terminer.

 

La conjoncture retourne parfois, les pièges habiles les plus beaux.

Des gloussements joyeux cernaient les garçons embusqués, sous les baliveaux.

Etaient pris qui croyaient prendre, à ces jeux innocents de jeunes puceaux,

Dans le bois béni où l’amour fleurissait, pour les délicats tourtereaux.

 

De grands éclats de rires et vives galopades victorieuses,

Pour ravir un bécot aux damoiseaux de leur choix, visions radieuses,

La course fanfaronne couronnait avec aisance les joueuses,

Pour les filles, la journée finissait par des heures glorieuses.

 

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journal de bord, lundi 6 juin 2011 (2)

Des tronçonneuses de l'autre côté de ma salle de bains. Ah, ça, c'est la première fois que ça m'arrive, depuis huit ans (bientôt neuf) que j'habite dans ce flat, au troisième étage, rue Général Tombeur, 81. Oui, la dame qui habitait à côté, la grand'mère du p'tit Yannick, que j'ai régulièr'ment croisée, est décédée (y a presque ... un an). Faut repeindre le bazar. Y a des ouvriers. Il est un peu plus de seize heures. Ils doivent travailler. Ils sont dans leur droit.

 

Juste que ... j'ai peur, quand j'entends le bruit plus que sonore. Surtout que la salle de bains communique avec le mur où les gars travaillent. Imaginez la tronçonneuse qui dépasse l'autre côté du mur, pendant que je suis dans la baignoire.

Allez, Hugues, y a plus de peur que de mal !

 

Je suis allé voir les gars ... qui parlaient à peine français. Ils m'ont certifié ... qu'il y avait une double couche d'épaisseur dans les murs, qu'il n'y avait aucun danger.

 

D'ici trois quarts d'heure, je l'ai décidé, je file chanter au métro.

 

Eh bien, le lundi, au boulot, n'a pas trop mal démarré. Non que la situation extérieure était différente de celle de la s'maine dernière. Il fait toujours aussi chaud. Mais bon : à force de voir comment ça se passe, comment on réagit à la chaleur (c'est-à-dire, parfois ... très très mal), on s'organise en conséquence.

 

A trois heures du matin, j'ouvrais l'oeil. J'avais réussi à m'assoupir avant.

 

A 5 heures 30, je prenais le premier tram. Comme souvent. PLace Flagey, j'allais prendre mon café au bistro déjà ouvert. Josée, la patronne, avait encore son essuie sur la tête. Luc, son homme de main, promenait déjà le chien et ... le gamin de sa belle-fille. Et ... je terminais déjà mon café à six heures pile. Sans me presser, du reste. PLutôt que d'en reprendre (j'étais rassasié), je me suis déjà rendu sur les lieux du boulot. Une demi-heure plus tôt. Ca m'a permis de prendre de l'avance pour trier.

 

Voilà, voilà.

 

Sinon ...

 

Eh bien, à la rue de l'Ermitage, 76, est arrivé ce qui devait arriver. Madame Monique de T... (c'est un nom à consonance russe).

 

J'ai bien lu, sur votre porte d'entrée : "Suis là ce lundi". Manque de pot : je n'avais pas votre recommandé, aujourd'hui.

J'avais, effectiv'ment (malgré votre fureur, vendredi), refusé de vous le donner, cet engin que vous attendiez (avec ... impatience, on en convient). OUi, vous m'avez mal parlé (même si, fondamental'ment, vous n'aviez pas tort dans vos arguments). Et ... je ne me suis pas laissé faire. Vous m'avez parlé sur le ton de l'énervement. Du commandement.

Et ça, chère Madame, ça ne passe pas (ou ... ça ne passe plus).

 

ET vous m'aviez dit que, le lundi, vous n'étiez pas là. En connaissance de cause, j'avais fait représenter le recommandé pour ... mardi. Demain, théoriqu'ment, je l'aurai entre les mains. Je sonn'rai chez vous. Promis.

 

POur en revenir à l'histoire qui nous intéresse ...

 

Vous avez mis, sur une des quatre boîtes aux lettres situées à l'endroit où vous habitez : "pour le facteur : Monsieur Yazidi est parti"

 

Le message était clair, Madame Monique. Mais j'étais au courant. Depuis cinq ans que je dessers la rue de l'ERmitage, je sais que MOnsieur Yazidi est parti. Y a p'têt deux ans (ou plus, je ne sais plus). Il avait fait son chang'ment d'adresse, d'ailleurs. Mais voilà : comme vous le savez, je suis remplacé toutes les cinq semaines. Par mon collègue Karim. Et lui n'est pas au courant de tout ça. Il se dit p'têt, en toute logique, qu'il y a un locataire qui porte le nom de "Yazidi" et qui n'a pas mis son nom (c'est courant sur une tournée).

 

"Il ne sait pas lire ?", avez-vous demandé, sur le ton de l'énervement, de l'accusation (je croyais entendre d'anciens instit's de primaire).

 

Je vous ai posé (en gardant mon sang froid) la question suivante : "Après que vous ayiez mis ce papier en évidence sur la boîte aux lettres, mon collègue a-t-il continué de déposer le courrier adressé à Monsieur Yazidi dans la même boîte ?"

 

Vous m'avez certifié que "oui". Sur un ton sans appel. En faisant brandir votre canne. Je ne demande pas mieux que de vous croire, Madame. Ce que vous m'avez dit est plausible. Mais sans preuve formelle, je me vois mal accuser un collègue.

J'ai parlé de l'évén'ment à Karim, ce matin. Il m'a certifié qu'il faisait attention et qu'il ne passait pas à côté de ce genre d'indication. "Je sais lire", m'a-t-il dit en souriant. Oh oui, je pourrais en déduire que le collègue me ment et me roule dans la farine. Mais ça ne me ressemble pas, madame. Comme je vous le disais dans le paragraphe précédent

 

Vous avez commencé à me dire : "maint'nant, monsieur, ça suffit, donnez-moi mon recommandé !"

Je vous ai répondu : "madame, je n'ai pas l'habitude de me laisser commander !"

Vous m'avez dit : "monsieur, je n'ai pas le temps, y a ma viande qui cuit !"

Je ne me suis pas laissé fléchir.

 

Je me suis donné la peine de vous éclairer sur un détail supplémentaire. Gentiment, quand même. Mais en insistant ... trois fois. Je vous ai dit que votre nom, sur la quatrième boîte aux lettres (celle du bas) de chez vous, votre nom n'était pas spécial'ment lisible et que ça pouvait créer la confusion. Vous l'avez pris de haut et vous m'avez crié : "Mais enfin, Monsieur, depuis quarante-deux ans que j'habite ici, y a jamais eu d'erreur". Vous avez beaucoup de chance, Madame.

 

Bien sûr, j'ai commis un impair (que je ne commettrai plus) en refusant de vous donner votre recommandé. Je n'en étais pas sûr à cent pour cents. Les chefs, quand je suis rentré au bureau, m'ont éclairci sur le sujet. Je ne peux refuser de donner un recommandé (après avoir fait signer la personne, bien sûr) si la personne est devant moi. Bon, OK, c'est clair.

 

Sans rancune, Madame !

 

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LE VENT FOU .....

12272738499?profile=originalSur les toits de la vieille maison le Vent Fou a tout emporté

Le Vent Fou a déchiré les feuilles tendres et les petits fruits

Le Vent Fou a cassé les tuiles

Le Vent Fou a emporté le livre oublié

Le Vent Fou a dissipé les idées noires

Car le Ciel Bleu a chassé le Vent Fou

AA

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Sagesse indienne

Je ne suis pas intéressé par ce que tu fais pour vivre.

Je veux savoir ce qui brûle en toi et si tu oses rêver la réalisation de ce que tu portes dans le cœur.

Je ne suis pas intéressé par ton âge....

Je veux savoir si tu prends le risque de passer pour un fou au nom de l'Amour, de tes rêves et de l'aventure qu'est la vie. Je ne suis pas intéressé à savoir quelles planètes sont en carré avec la lune.

Je veux savoir si tu as touché le centre de ta propre tristesse, si tu as été ouvert aux trahisons de la vie ou si tu es devenu endurci et fermé par peur d'une peine prochaine.

Je veux savoir si tu peux t'asseoir avec la douleur, la mienne ou la tienne, sans bouger pour la cacher, l'amoindrir ou l'arrêter.

Je veux savoir si tu peux être dans la joie, la mienne ou la tienne, si tu peux danser avec ferveur et laisser l'extase te remplir complètement, jusqu'au bout de tes doigts et de tes orteils sans nous dire de faire attention, d'être réaliste et de ne pas oublier les limites de l'être humain.

Je ne suis pas intéressé à savoir si ce que tu me dis est vrai.Je veux savoir si tu es prêt à décevoir les autres pour rester vrai avec toi-même et si tu peux supporter d'être accusé de trahison et ne pas trahir ton âme.

Je veux savoir si tu peux être fidèle et donc digne de confiance.

Je veux savoir si tu peux voir la beauté même lorsque ce n'est pas tous les jours bien joli, et si tu peux sentir que la source de la vie réside en Sa présence.

Je veux savoir si tu peux vivre avec les échecs, les miens ou les tiens, et pourtant continuer à tenir debout au bord du lac en criant à la pleine lune argentée "oui".

Je ne suis pas intéressé à savoir où tu vis et combien tu gagnes.

Je veux savoir si tu peux te réveiller après une nuit de chagrin et de désespoir, de lassitude ou de douleur, et faire ce qui doit être fait pour les enfants.

Je ne suis pas intéressé de savoir qui tu es et comment tu es venu jusqu'ici.

Je veux savoir si tu peux te tenir au milieu du feu avec moi et ne pas te dérober.

Je ne suis pas intéressé à savoir ce que tu as appris, où tu l'as appris et qui te l'as enseigné.

Je veux savoir ce qui te nourrit de l'intérieur lorsque tout s'effondre autour de toi.

Je veux savoir si tu peux rester seul avec toi-même, et si tu jouis vraiment de ta propre compagnie dans ces moments de vide.

 

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dame en mauve 4

LA DAME EN MAUVE 4

Extraits Andrée colon

Ma Lointaine, ma Visible ; J’allais écrire Concrète…

J’ai remis le Pays du Sourire qui me convient tellement bien La voix de Du Ponteau me ravit.

Vendredi, je me suis rendu comme à l’accoutumée au « Comptoir » Place Vieille Halle aux Blés. J’aime ces endroits propices à mes trips intérieurs. Endroit, lieu, nuit où je me sens tellement chez moi. Je pénètre dans ma dimension, puis aimer et le montrer. Endroit, lieu, nuit où je me pense, me sens identique moi - même ;
Tous les vendredis, je me laisse ’étonner, charmer, l’intrigue m’attire et m’effraie juste un peu
Je sers très fort un briquet dans ma main (gauche). Briquet lance- flamme, briquet sans flamme, briquet à recharger, à garder.
Décidément, entre nous, mon Aimée il n’y aura jamais qu’une question de flamme. Rien que des brûlures. Rien que des plaies béantes. La souffrance est notre passion, notre combustion.
Je ravive les cendres et crois me souvenir. Briquet, cierge, pureté, re- naissance. Briquet fétiche
Qu’as-tu voulu me faire comprendre en échangeant nos briquets ?
"Toujours sourire, le cœur douloureux"
«C’est notre loi. Toujours sourire »
« Notre regard discret garde son secret » chante du Ponteau
Le petit chat est sur ma table de travail. Cette carte que tu m’as envoyée ; c’est tout toi. Ce chat de gouttière qui annonce « Pas de problème » C’est toi toutes papattes dehors . C’est toi, poils hérissés.
Moi, chaton, j’ai un problème.
Je relis ta lettre, la toute première et ce sera la dernière en deux ans. Tu commences par :
« J’écris beaucoup moins facilement que toi. L’écriture me demande toujours un effort tant il est vrai que je suis plutôt orale, que je préfère parler à mon interlocuteur face à face. «
Cherchez l’erreur, l’incongruité. Je ne me suis jamais aperçu d’une telle évidence. Tu préfères voir les gens? En un an, nous nous sommes vus deux fois. Nous nous sommes téléphoné des heures durant.
Je lis ta lettre :
« Quoi que tu en pense et dises, j’aime le livre de Marie-France Hirigoyen «
Je souris. Tu es superbe, admirable. Quelle suffisance, quelle délicatesse ! Je te reconnais ô ! Combien ma Grande, quand tu dis
« Quoi que tu dises, quoi que tu penses, j’affirme que…. » C’est fou comme tu ouvres le dialogue, comme tu écoutes l’autre ! Cette phrase hors champs, hors norme est un trait dominant de ton caractère.
Pourquoi m’avoir conseillé ce livre si, quoi que j’en pense, ton opinion est faite. Je souris ne m’émeus point de ta façon de faire disgracieuse, inopportune et très dans le ton « Hirigoyen »
Hirigoyen me fait peur ; il n’est pas question d’aimer ou pas. Aime-t-on un concept ? Une théorie ? Hirigoyen me fait peur Je ne veux et ne peux pas la croire ; cela signifierait que tu m’as fait souffrir sciemment, que tu t’es amusée de mes larmes et de mes attentes que tu entretenais savamment. Je ne puis m’imaginer que j’ai été l’objet d’un pari, d’un simple pari entre toi et Jeannine. Cependant, cette rumeur est tenace mais, je me bouche les oreilles. Tu n’as été qu’une plaisanterie, un amusement même pas ; une passade, m’affirment les âmes bien pensantes.
Ma Dame en Mauve, dites-moi que ce n’est pas vrai que vous n’avez pas guetté la zébrure de mes désirs que pour en mieux rire entre amies ? Une vague de tristesse comme une vague d’assaut déferle et ma colère gronde. Il n’est pire blessure que celle infligée à l’amour propre
Ma Dame en Mauve, ma Dame en Mauve
Je continue ta lettre
« J’ai relu ta dernière lettre ; un certain paragraphe m’a fait l’effet d’un curriculum vitæ pour un poste à pourvoir de psy. Ce que tu ne seras jamais pour moi.
Certes j’ai eu tort de céder à un moment de vanité, à l’agacement .C’est curieux, comme c’est bizarre oui, vraiment. Sans cesse, à qui veut l’entendre, dans n’importe quel groupe, dès le premier quart d’heure, tu mentionnes ta formation de psy

Je continue ta lettre
« Tu ne seras jamais mon thérapeute même si parfois ton écoute a pu faire illusion dans ce domaine « et te voilà lancer dans l’empathie, amour, transfert, contre- transfert, et patati et patata. »
Ai- je prétendu être psy ? Quand ai-je jamais prétendu être thérapeute, moi ? Certes sur moi a déferlé la vie privée de Jeannine, ton amour pour Jeannine, ta haine de Jeannine, ton problème de te faire entendre par Jeannine. Je n’avais rien demandé, pas recherché ces confidences moins encore ce genre de confidences Tu me parlais d’une Autre, de l’Autre avec un tel souci du détail
(A présent, je sais que cela faisait partie du jeu) mais comment aurais-je pu deviner que sur le tapi vert, au casino de ton ironie, roulaient les dés de mon amour.
Dame en mauve ; valet de pique Dame en mauve, carreau. Je coupe. Roi, dame, valet, il n’y a pas d’As. Et cependant la Bataille continue !
Une séance, chez un psy, tu dois le savoir, dure trois quarts d’heure et non pas trois heures durant (’J’ai regardé l’heure.) Pendant trois heures non-stop tu n’as parlé que de ton désir de liberté. Ne juge pas trop vite, ne me juge pas trop vite C’est peut être beaucoup me demander d’écouter parler de l’Autre sans broncher sans état d’âme.
Je continue ta lettre
« Ce long préambule pour te dire que j’ai parfois l’impression que tu te positionnes vis à vis de moi comme celui qui sait qui donne la bonne parole à l'autre même si tu t'en défends. » J’éclate de rire. Tu devrais écrire plus souvent je t’assure. « MEME SI TU
T' EN DEFENDS
Tu as raison c’est de l’Hirigoyen. Déjà tu m’empêches de te répondre . Ce que je dis
ou rien…. Pourquoi me parler pendant des heures ? Tu sors de ta séance de psy et tu éprouves le besoin de te confier à moi ? Que faire d’autre que d’écouter ?
Je continue ta lettre
« Moi seule sait ce qui est bon pour moi et cela mieux que tout autre. Moi seule suis responsable de ce qui m’arrive et suis non coupable «
« Dans tes lettres je lis : coupable de ne pas t'écouter, coupable de ne pas t’écrire, coupable de sentir ce que je sens. Bien sûr je dois reconnaître que tu m’as entendue dans ma pseudo vérité car, la vérité existe-t- elle ? mais aussi parfois au travers d’un prisme déformé par la perpétuelle oscillation entre narcissisme, idéalisation, hypertrophie du « moi » en quête d’une déesse
(cfr. La Dame en Mauve)
Comme tout cela est fort joliment rationalisé La Dame en Mauve tu ne l’as jamais lue. Tu ne pouvais lire la Dame en Mauve tant ce récit était vrai ; m'as-tu avoué un jour. Et à présent, la voici, ma belle Dame en Mauve le résultat ; je te cite « d’une hypertrophie du « moi » en quête d’une déesse… »
Quand ai- je jamais dit, ou écrit que tu étais coupable ? Je n’ai jamais pensé cela C’est Kafka qui a dit « L’homme dès qu’il vit est coupable » Par contre il est vrai que je pense que « Tu es incapable pour le moment de m’écouter ».
Au contraire de toi, j’éprouve le besoin de dire que j’aime, de le témoigner, de me l’entendre confirmer Je ne veux point avoir un cœur sec et dur comme un rocher de Cayenne Il y a bien longtemps que peu à peu je dé bouchonne les « tabous » et m enivre de vins capiteux dont le millésimé « Je t’aime » est toujours à l’honneur.

Il est minuit, je vais te quitter non sans relire « Ton portrait » que tu m’envoies et qui me laisse songeur.
Si quoi que je dise, quoi que je fasse etc.
Pourquoi m’envoyer dès lors ton portrait ? Pourquoi me téléphoner au plus vite pour savoir ce que j'en pense ?
Nous sommes humainement contradictoires

C’est un PB bien perplexe qui t’embrasse

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journal de bord, lundi 6 juin 2011

Les rapports humains sont des rapports d'énergie.

 

Ainsi, on peut constater que le même acte, le même comportement de deux personnes à notre égard n'a pas la même portée, de la part des deux personnes à notre égard.

 

Je me trouvais en Bretagne, y a plus de deix ans. Je chantais sur un marché, je m'en rappelle.

 

A un moment donné, j'ai vu passer, en cinq minutes d'intervalle, deux gars ... qui n'avaient qu'une jambe.

 

Le premier des deux m'avait fichu un choc pas possible, avec sa situation ... physique. Il est vrai qu'en chantant (surtout dans la rue), on regarde ce qui se passe, on est influencé par ce qui se passe, les gens autour de nous nous interpellent, nous donnent des sensations. M'imaginer, un jour, amputé, avait vach'ment du me remuer,; à ce moment-là. J'avais fait une fixation sur le handicap du bonhomme.

 

Le s'cond des deux gars (à une jambe), qui était passé cinquante minutes plus tard, sur le marché, était tell'ment souriant, tell'ment radieux, dégageait sur le visage une telle force, un tel respect, un tel amour des autres que je ret'nais, avant tout, son charisme, son aura.

 

La vie nous fait quand même de chouettes clins d'oeil.

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