Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

journal de bord, mercredi 8 juin 2011

Je me suis fait voler, hier. En plein pendant ma tournée. Enfin : on m'a volé, quasi devant mon nez, un colis destiné à une cliente.

 

C'est la première fois que ça m'arrivait.

 

C'est arrivé en un éclair. Je n'ai pas eu le temps de réagir. Je n'ai même pas pu identifier le voleur. Il était déjà au bout de la rue (avec le colis). J'ai aperçu un dos, c'est tout.

 

Il se fait que ...

 

Chaque jour, indépendamment du courrier (normal), on doit porter, indépendamment des r'commandés, des colis particuliers qu'on appelle "paquets P". Ils ont un code barre, on doit les scanner. Certains nécessitent une signature et d'autres, même, un paiement.

 

Ce qui est fou, c'est que je m'arrange, dès le départ, quand je pars en tournée, pour prendre, dans mon caddy, outre le début du courrier ordinaire, tous les "paquets P" avec moi. En me basant sur le fait que ces colis sont des valeurs et que, dans le cas extrême où, déposés dans des "refeelbacks" de caddy (dans lesquels se trouvent la suite du courrier et qu'un chauffeur dépose à des endroits strétégiques), ils pourraient être volés. Oui, la démarche qui fait que je les prends tous avec moi, dès le départ, est une démarche de ... prudence, de ... sécurité.

 

Il se fait que ...

 

Bien souvent, la quantité du courrier normal et des "paquets P" additionnés est largement supérieure à celle que peut cont'nir le caddy dans sa totalité (même s'il y a, sur le même caddy, trois "refeelbacks" ou trois étages a priori très larges). Donc, je m'organise.

 

Dans le cas du fameux "paquet P", ici cité, qui m'a été volé ...

 

Eh bien, je l'avais placé et stabilisé (grâce à un élastique) autour de la poignée du caddy. Ca tenait la route.

 

Rue de la Croix, 1B.

 

Je m'arrête devant ... un snack, prévu sur le plan de ma tournée. Comme d'habitude (ou presque), plutôt que de mettre le courrier de l'endroit dans la boîte aux lettres, j'ai le réflexe d'entrer dans le commerce, de saluer les tenanciers. Je pratique encore souvent de la sorte et mes clients commerçants m'en sont reconnaissants. Voilà que la tenancière me propose un jus. Frais. Comme il fait chaud, je ne refuse pas. J'ai déjà plus d'une heure et d'mie de trotte. Enfin : y a pas de trop, aujourd'hui. Une halte (de même pas cinq minutes), ça ne bousille pas le timing. J'ai même le réflexe (eh oui) d'aller chercher le caddy, de le placer devant la porte du snack, afin de garder l'oeil dessus. Par mesure de sécurité.

 

Et voilà que, soudain ...

 

L'évén''ment arrive. Comme un éclair. Pas le temps de réagir. La tenancière du snack est plus que désolée. Son mari aussi.

 

Mais je décide de partir. Ca vaut mieux. J'en ai encore pour au moins deux heures de tournée.

 

Comme je n'ai pas le numéro du chef, j'appelle un collègue (qui est aussi délégué syndical). J'avance quand même. Je fais tout l'immeuble (de 35 boîtes) à côté. Puis, la maison suivante. Et encore la suivante. Je croise des gens qui me demandent si "ça va". Je réponds "oui". Je décide de ne rien laisser paraître. Un nouveau coup de fil. Mon collègue délégué syndical en a parlé à un chef (le principal n'est pas là). J'entends : "finis ta tournée, après tout tu n'y peux rien, tu iras faire une déclaration à la police après".

 

Je m'éxécute.

 

Rue de la Croix (en partie). Rue des Champs Elysées (en partie). Rue de la Croix (à nouveau). Ah ! Quand on est rôdé dans le métier, on connaît ses réflexes. Heureus'ment. Ca n'empêche pas que, progressiv'ment, je me relâche et l'état de choc se fait sentir.

 

Oui, je sais, on ne peut avoir main basse sur tout.

Oui, je sais, je me s'rais organisé autrement, j'aurais pu me faire voler aussi.

Oui, je sais, si j'évitais systématiqu'ment de laisser mon caddy sur la rue (par prudence), je perdrais du temps et de l'énergie, à force de le traîner dans les nombreux immeubles (où il faut encore grimper sur des marches d'escaliers) et ça créerait aussi des problèmes si, à cause de ça, je rentrais au bureau (la tournée finie) au delà des heures prévues (ça m'est si souvent arrivé).

 

Mais malgré tout, ça me travaille. Sans doute ... une ombre qui veut me punir. Non, je réfute cette réponse. C'est autre chose. C'est ... cet état de choc. Cette agressivité par derrière. Cette sauvag'rie. Cette barbarie. Comme si un avion, en temps de guerre, m'avait abattu, froid'ment, sur le trottoir. Brusquement, j'ai peur. Que ma vie soit menacée. Que les prémices de vingt ans (futurs) d'horreur m'étaient annoncés, imposés, infligés.

 

Surtout aussi ... la lourdeur de la situation vécue. Que je traîne pendant deux heures de tournée, deux heures de marche. Et le choix que je fais de n'en parler à personne. Tell'ment je crains les réactions des gens (sur la tournée) qui risquent de me répondre d'une manière que je ne supporte pas. Qui risquent de me balancer des lieux communs, des solutions à la noix de coco, des plaintes de façade qui ne solutionn'ront rien.

 

Bon, le reste de la tournée a été assuré.

 

Je suis rentré au boulot dans les temps.

 

Je suis allé faire ma déclaration au bureau de police, dans la rue voisine. Le policier qui a entendu ma déposition n'était pas très bien outillé pour avancer. Il avait besoin du code barre de l'envoi volé. J'ai pu lui fournir une preuve. J'avais encore le papier avec moi. Il l'a regardé. Mais, mais, mais ... sur le papier, il était écrit le nom de l'expéditeur, l'adresse (je l'ai oubliée) et le nom de la ville avec son numéro postal : CHarleroi 6099. Waouww. L'ordinateur du policier n'indiquait aucune commune (en Belgique) avec "6099". Heureus'ment que mes repères de voyageur ont pu opérer : je savais qu'un bureau moderne, récemment construit, dans la région de Charleroi, se situait du côté de Fleurus (on l'aperçoit quand on passe sur l'autoroute, dans le coin). Essayons. Eh bien, grâce à cette indication, le policier a pu localiser le nom de la rue (mentionné sur le papier). C'était bien à ... Fleurus (dont le numéro postal est le 6220).

 

Demain est un autre jour. Comme toujours.

 

 

 

Envoyez-moi un e-mail lorsque des commentaires sont laissés –

Vous devez être membre de Arts et Lettres pour ajouter des commentaires !

Join Arts et Lettres

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles