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dame en mauve 4

LA DAME EN MAUVE 4

Extraits Andrée colon

Ma Lointaine, ma Visible ; J’allais écrire Concrète…

J’ai remis le Pays du Sourire qui me convient tellement bien La voix de Du Ponteau me ravit.

Vendredi, je me suis rendu comme à l’accoutumée au « Comptoir » Place Vieille Halle aux Blés. J’aime ces endroits propices à mes trips intérieurs. Endroit, lieu, nuit où je me sens tellement chez moi. Je pénètre dans ma dimension, puis aimer et le montrer. Endroit, lieu, nuit où je me pense, me sens identique moi - même ;
Tous les vendredis, je me laisse ’étonner, charmer, l’intrigue m’attire et m’effraie juste un peu
Je sers très fort un briquet dans ma main (gauche). Briquet lance- flamme, briquet sans flamme, briquet à recharger, à garder.
Décidément, entre nous, mon Aimée il n’y aura jamais qu’une question de flamme. Rien que des brûlures. Rien que des plaies béantes. La souffrance est notre passion, notre combustion.
Je ravive les cendres et crois me souvenir. Briquet, cierge, pureté, re- naissance. Briquet fétiche
Qu’as-tu voulu me faire comprendre en échangeant nos briquets ?
"Toujours sourire, le cœur douloureux"
«C’est notre loi. Toujours sourire »
« Notre regard discret garde son secret » chante du Ponteau
Le petit chat est sur ma table de travail. Cette carte que tu m’as envoyée ; c’est tout toi. Ce chat de gouttière qui annonce « Pas de problème » C’est toi toutes papattes dehors . C’est toi, poils hérissés.
Moi, chaton, j’ai un problème.
Je relis ta lettre, la toute première et ce sera la dernière en deux ans. Tu commences par :
« J’écris beaucoup moins facilement que toi. L’écriture me demande toujours un effort tant il est vrai que je suis plutôt orale, que je préfère parler à mon interlocuteur face à face. «
Cherchez l’erreur, l’incongruité. Je ne me suis jamais aperçu d’une telle évidence. Tu préfères voir les gens? En un an, nous nous sommes vus deux fois. Nous nous sommes téléphoné des heures durant.
Je lis ta lettre :
« Quoi que tu en pense et dises, j’aime le livre de Marie-France Hirigoyen «
Je souris. Tu es superbe, admirable. Quelle suffisance, quelle délicatesse ! Je te reconnais ô ! Combien ma Grande, quand tu dis
« Quoi que tu dises, quoi que tu penses, j’affirme que…. » C’est fou comme tu ouvres le dialogue, comme tu écoutes l’autre ! Cette phrase hors champs, hors norme est un trait dominant de ton caractère.
Pourquoi m’avoir conseillé ce livre si, quoi que j’en pense, ton opinion est faite. Je souris ne m’émeus point de ta façon de faire disgracieuse, inopportune et très dans le ton « Hirigoyen »
Hirigoyen me fait peur ; il n’est pas question d’aimer ou pas. Aime-t-on un concept ? Une théorie ? Hirigoyen me fait peur Je ne veux et ne peux pas la croire ; cela signifierait que tu m’as fait souffrir sciemment, que tu t’es amusée de mes larmes et de mes attentes que tu entretenais savamment. Je ne puis m’imaginer que j’ai été l’objet d’un pari, d’un simple pari entre toi et Jeannine. Cependant, cette rumeur est tenace mais, je me bouche les oreilles. Tu n’as été qu’une plaisanterie, un amusement même pas ; une passade, m’affirment les âmes bien pensantes.
Ma Dame en Mauve, dites-moi que ce n’est pas vrai que vous n’avez pas guetté la zébrure de mes désirs que pour en mieux rire entre amies ? Une vague de tristesse comme une vague d’assaut déferle et ma colère gronde. Il n’est pire blessure que celle infligée à l’amour propre
Ma Dame en Mauve, ma Dame en Mauve
Je continue ta lettre
« J’ai relu ta dernière lettre ; un certain paragraphe m’a fait l’effet d’un curriculum vitæ pour un poste à pourvoir de psy. Ce que tu ne seras jamais pour moi.
Certes j’ai eu tort de céder à un moment de vanité, à l’agacement .C’est curieux, comme c’est bizarre oui, vraiment. Sans cesse, à qui veut l’entendre, dans n’importe quel groupe, dès le premier quart d’heure, tu mentionnes ta formation de psy

Je continue ta lettre
« Tu ne seras jamais mon thérapeute même si parfois ton écoute a pu faire illusion dans ce domaine « et te voilà lancer dans l’empathie, amour, transfert, contre- transfert, et patati et patata. »
Ai- je prétendu être psy ? Quand ai-je jamais prétendu être thérapeute, moi ? Certes sur moi a déferlé la vie privée de Jeannine, ton amour pour Jeannine, ta haine de Jeannine, ton problème de te faire entendre par Jeannine. Je n’avais rien demandé, pas recherché ces confidences moins encore ce genre de confidences Tu me parlais d’une Autre, de l’Autre avec un tel souci du détail
(A présent, je sais que cela faisait partie du jeu) mais comment aurais-je pu deviner que sur le tapi vert, au casino de ton ironie, roulaient les dés de mon amour.
Dame en mauve ; valet de pique Dame en mauve, carreau. Je coupe. Roi, dame, valet, il n’y a pas d’As. Et cependant la Bataille continue !
Une séance, chez un psy, tu dois le savoir, dure trois quarts d’heure et non pas trois heures durant (’J’ai regardé l’heure.) Pendant trois heures non-stop tu n’as parlé que de ton désir de liberté. Ne juge pas trop vite, ne me juge pas trop vite C’est peut être beaucoup me demander d’écouter parler de l’Autre sans broncher sans état d’âme.
Je continue ta lettre
« Ce long préambule pour te dire que j’ai parfois l’impression que tu te positionnes vis à vis de moi comme celui qui sait qui donne la bonne parole à l'autre même si tu t'en défends. » J’éclate de rire. Tu devrais écrire plus souvent je t’assure. « MEME SI TU
T' EN DEFENDS
Tu as raison c’est de l’Hirigoyen. Déjà tu m’empêches de te répondre . Ce que je dis
ou rien…. Pourquoi me parler pendant des heures ? Tu sors de ta séance de psy et tu éprouves le besoin de te confier à moi ? Que faire d’autre que d’écouter ?
Je continue ta lettre
« Moi seule sait ce qui est bon pour moi et cela mieux que tout autre. Moi seule suis responsable de ce qui m’arrive et suis non coupable «
« Dans tes lettres je lis : coupable de ne pas t'écouter, coupable de ne pas t’écrire, coupable de sentir ce que je sens. Bien sûr je dois reconnaître que tu m’as entendue dans ma pseudo vérité car, la vérité existe-t- elle ? mais aussi parfois au travers d’un prisme déformé par la perpétuelle oscillation entre narcissisme, idéalisation, hypertrophie du « moi » en quête d’une déesse
(cfr. La Dame en Mauve)
Comme tout cela est fort joliment rationalisé La Dame en Mauve tu ne l’as jamais lue. Tu ne pouvais lire la Dame en Mauve tant ce récit était vrai ; m'as-tu avoué un jour. Et à présent, la voici, ma belle Dame en Mauve le résultat ; je te cite « d’une hypertrophie du « moi » en quête d’une déesse… »
Quand ai- je jamais dit, ou écrit que tu étais coupable ? Je n’ai jamais pensé cela C’est Kafka qui a dit « L’homme dès qu’il vit est coupable » Par contre il est vrai que je pense que « Tu es incapable pour le moment de m’écouter ».
Au contraire de toi, j’éprouve le besoin de dire que j’aime, de le témoigner, de me l’entendre confirmer Je ne veux point avoir un cœur sec et dur comme un rocher de Cayenne Il y a bien longtemps que peu à peu je dé bouchonne les « tabous » et m enivre de vins capiteux dont le millésimé « Je t’aime » est toujours à l’honneur.

Il est minuit, je vais te quitter non sans relire « Ton portrait » que tu m’envoies et qui me laisse songeur.
Si quoi que je dise, quoi que je fasse etc.
Pourquoi m’envoyer dès lors ton portrait ? Pourquoi me téléphoner au plus vite pour savoir ce que j'en pense ?
Nous sommes humainement contradictoires

C’est un PB bien perplexe qui t’embrasse

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