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journal de bord, lundi 6 juin 2011 (2)

Des tronçonneuses de l'autre côté de ma salle de bains. Ah, ça, c'est la première fois que ça m'arrive, depuis huit ans (bientôt neuf) que j'habite dans ce flat, au troisième étage, rue Général Tombeur, 81. Oui, la dame qui habitait à côté, la grand'mère du p'tit Yannick, que j'ai régulièr'ment croisée, est décédée (y a presque ... un an). Faut repeindre le bazar. Y a des ouvriers. Il est un peu plus de seize heures. Ils doivent travailler. Ils sont dans leur droit.

 

Juste que ... j'ai peur, quand j'entends le bruit plus que sonore. Surtout que la salle de bains communique avec le mur où les gars travaillent. Imaginez la tronçonneuse qui dépasse l'autre côté du mur, pendant que je suis dans la baignoire.

Allez, Hugues, y a plus de peur que de mal !

 

Je suis allé voir les gars ... qui parlaient à peine français. Ils m'ont certifié ... qu'il y avait une double couche d'épaisseur dans les murs, qu'il n'y avait aucun danger.

 

D'ici trois quarts d'heure, je l'ai décidé, je file chanter au métro.

 

Eh bien, le lundi, au boulot, n'a pas trop mal démarré. Non que la situation extérieure était différente de celle de la s'maine dernière. Il fait toujours aussi chaud. Mais bon : à force de voir comment ça se passe, comment on réagit à la chaleur (c'est-à-dire, parfois ... très très mal), on s'organise en conséquence.

 

A trois heures du matin, j'ouvrais l'oeil. J'avais réussi à m'assoupir avant.

 

A 5 heures 30, je prenais le premier tram. Comme souvent. PLace Flagey, j'allais prendre mon café au bistro déjà ouvert. Josée, la patronne, avait encore son essuie sur la tête. Luc, son homme de main, promenait déjà le chien et ... le gamin de sa belle-fille. Et ... je terminais déjà mon café à six heures pile. Sans me presser, du reste. PLutôt que d'en reprendre (j'étais rassasié), je me suis déjà rendu sur les lieux du boulot. Une demi-heure plus tôt. Ca m'a permis de prendre de l'avance pour trier.

 

Voilà, voilà.

 

Sinon ...

 

Eh bien, à la rue de l'Ermitage, 76, est arrivé ce qui devait arriver. Madame Monique de T... (c'est un nom à consonance russe).

 

J'ai bien lu, sur votre porte d'entrée : "Suis là ce lundi". Manque de pot : je n'avais pas votre recommandé, aujourd'hui.

J'avais, effectiv'ment (malgré votre fureur, vendredi), refusé de vous le donner, cet engin que vous attendiez (avec ... impatience, on en convient). OUi, vous m'avez mal parlé (même si, fondamental'ment, vous n'aviez pas tort dans vos arguments). Et ... je ne me suis pas laissé faire. Vous m'avez parlé sur le ton de l'énervement. Du commandement.

Et ça, chère Madame, ça ne passe pas (ou ... ça ne passe plus).

 

ET vous m'aviez dit que, le lundi, vous n'étiez pas là. En connaissance de cause, j'avais fait représenter le recommandé pour ... mardi. Demain, théoriqu'ment, je l'aurai entre les mains. Je sonn'rai chez vous. Promis.

 

POur en revenir à l'histoire qui nous intéresse ...

 

Vous avez mis, sur une des quatre boîtes aux lettres situées à l'endroit où vous habitez : "pour le facteur : Monsieur Yazidi est parti"

 

Le message était clair, Madame Monique. Mais j'étais au courant. Depuis cinq ans que je dessers la rue de l'ERmitage, je sais que MOnsieur Yazidi est parti. Y a p'têt deux ans (ou plus, je ne sais plus). Il avait fait son chang'ment d'adresse, d'ailleurs. Mais voilà : comme vous le savez, je suis remplacé toutes les cinq semaines. Par mon collègue Karim. Et lui n'est pas au courant de tout ça. Il se dit p'têt, en toute logique, qu'il y a un locataire qui porte le nom de "Yazidi" et qui n'a pas mis son nom (c'est courant sur une tournée).

 

"Il ne sait pas lire ?", avez-vous demandé, sur le ton de l'énervement, de l'accusation (je croyais entendre d'anciens instit's de primaire).

 

Je vous ai posé (en gardant mon sang froid) la question suivante : "Après que vous ayiez mis ce papier en évidence sur la boîte aux lettres, mon collègue a-t-il continué de déposer le courrier adressé à Monsieur Yazidi dans la même boîte ?"

 

Vous m'avez certifié que "oui". Sur un ton sans appel. En faisant brandir votre canne. Je ne demande pas mieux que de vous croire, Madame. Ce que vous m'avez dit est plausible. Mais sans preuve formelle, je me vois mal accuser un collègue.

J'ai parlé de l'évén'ment à Karim, ce matin. Il m'a certifié qu'il faisait attention et qu'il ne passait pas à côté de ce genre d'indication. "Je sais lire", m'a-t-il dit en souriant. Oh oui, je pourrais en déduire que le collègue me ment et me roule dans la farine. Mais ça ne me ressemble pas, madame. Comme je vous le disais dans le paragraphe précédent

 

Vous avez commencé à me dire : "maint'nant, monsieur, ça suffit, donnez-moi mon recommandé !"

Je vous ai répondu : "madame, je n'ai pas l'habitude de me laisser commander !"

Vous m'avez dit : "monsieur, je n'ai pas le temps, y a ma viande qui cuit !"

Je ne me suis pas laissé fléchir.

 

Je me suis donné la peine de vous éclairer sur un détail supplémentaire. Gentiment, quand même. Mais en insistant ... trois fois. Je vous ai dit que votre nom, sur la quatrième boîte aux lettres (celle du bas) de chez vous, votre nom n'était pas spécial'ment lisible et que ça pouvait créer la confusion. Vous l'avez pris de haut et vous m'avez crié : "Mais enfin, Monsieur, depuis quarante-deux ans que j'habite ici, y a jamais eu d'erreur". Vous avez beaucoup de chance, Madame.

 

Bien sûr, j'ai commis un impair (que je ne commettrai plus) en refusant de vous donner votre recommandé. Je n'en étais pas sûr à cent pour cents. Les chefs, quand je suis rentré au bureau, m'ont éclairci sur le sujet. Je ne peux refuser de donner un recommandé (après avoir fait signer la personne, bien sûr) si la personne est devant moi. Bon, OK, c'est clair.

 

Sans rancune, Madame !

 

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