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 Voici la pub sortie sur le magazine des beaux-arts du mois de juin. La liste des artistes exposants y figure.

 J'aime le choix fait par un photographe  Suisse Olivier Föllmi qui présente deux images qui sont proche de mon travail actuel. Le choix d'une certaine fragilité mise en avant. La fragilité du presque rien sur quoi s'appuyer..

 Peu de certitudes, juste un désir d'avancer les yeux ouverts sur le vide qui ne fait plus peur. 

Le vernissage est toujours prévu le samedi 4 juin à St Gervais.

pub BAM ponts 

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La vraie face du faux côté

LA VRAIE FACE DU FAUX CÔTÉ

 

Par André Chamberland, Artiste peintre

Et philosophe temporel

 

Nous sommes tous des visages à deux faces. Cela devient évident lorsqu’on se regarde dans un miroir. Mettez une tache rouge sur votre joue droite et une tache bleu sur votre joue gauche. Dans un miroir, le rouge est maintenant sur votre joue gauche et le bleu sur votre joue droite. Voici donc votre vraie face mais du faux côté.

 

Cela peut devenir déroutant. Certains, habitués de se voir dans le miroir tous les jours, peuvent tout simplement ne pas se reconnaître sur le portrait que l’artiste peintre a fait d’eux. Se pourrait-il que, s’il advenait de se rencontrer eux-mêmes sur la rue, ils ne se reconnaîtraient même pas ?

 

Supposez qu’un mur de votre chambre est recouvert en entier d’un miroir. Placez-vous à cinq (5) pieds environ. Regardez-vous bien. En regardant droit devant, vous reconnaissez-vous ? Plus encore, vous pensez regarder devant vous alors que vous regardez derrière vous. Il est bien de se regarder dans le miroir mais à passer son temps à se regarder dans le miroir, ne finit-on pas par perdre la réalité devant nous.

 

Faites maintenant quelques pas vers l’avant et avancez jusqu’au miroir. Alors que vous pensiez aller de l’avant vers un horizon nouveau, vous frappez un miroir. Rien ne sert de regarder vers l’arrière pour aller vers l’avant. Et à force de regarder vers l’arrière, on finit par frapper un mur et reculer plutôt que d’avancer. Mais attention : ne reculez pas pour vous éloigner du chien méchant qui vous suit dans le miroir. Ce serait une erreur. Vaut mieux aller de l’avant.

 

Supposez maintenant que le mur derrière vous est aussi en miroir. Continuez à regarder droit devant vous dans le premier miroir. Ces deux miroirs ne font que vous renvoyer des images vers l’arrière. À rebrasser ainsi son passé sans cesse, on ne vit plus dans le présent. On reste accroché à son passé de malheurs, de guerres, de déportations, de maladies, de souffrances, etc..

 

Imaginez ensuite que tous les murs, le plancher et le plafond sont tous en miroir. Toutes les images vers l’arrière vous bombardent comme une attaque multimédia à faire virer fou. Le côté droit de votre tête devient votre côté gauche et vice versa. Il en est de même pour vos bras et vos pieds. Pensez-vous encore avec votre cerveau droit ou gauche ? Êtes-vous encore droitier ou gaucher ?Ce tourbillon vous étourdit au point que vous ne savez plus ni qui vous êtes, ni ce que vous faites, ni où vous allez. Vous n’allez plus nulle part.

 

Puis imaginez que tous vos miroirs sont grossissants. Vous ne faites qu’amplifier vos malheurs et grossir vos petites imperfections. La déformation de la réalité crée un monstre invincible et terrifiant. Souvenez-vous, Jules Caesar a dit « L’ennemi était invincible et nous l’avons vaincu ». C’est qu’il ne passait pas tout son temps à se regarder dans un miroir; cet ennemi n’était pas vraiment invincible puisqu’il l’a vaincu.

 

Que feriez-vous et où pourriez-vous aller si votre pare-brise et vos vitres d’auto étaient des miroirs dans lesquels vous vous regarderiez de l’intérieur plutôt que des vitres transparentes ? Certains conduisent leur vie les yeux dans leurs rétroviseurs, regardant vers l’arrière et oubliant que c’est vers l’avant qu’ils se dirigent. Ils finissent par frapper quelque chose ou quelqu’un et se cogner le nez dans le … miroir.

 

Attention à tous ceux qui vous font miroiter leurs miroirs. Ne vous fiez pas à leurs yeux comme s’ils étaient le miroir de leur âme. Vous risqueriez de prendre le faux pour du vrai. Cassez tous vos miroirs, regardez vers l’avenir plutôt que vers le passé, et allez de l’avant. Et n’ayez crainte; ce n’est pas en cassant un miroir qu’on se mérite sept (7) ans de malheur mais bien en se regardant continuellement dans le miroir qu’on se prépare une vie infernale.

 

André Chamberland, Artiste peintre et portraitiste

Trois-Rivières (Québec), Canada

 andre.cham@sympatico.ca

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administrateur théâtres

12272731683?profile=original« LE CIRQUE INVISIBLE » AU THÉÂTRE SAINT-MICHEL  

Les portes sur le rêve s’ouvrent, nous allons rencontrer deux créateurs d’irréel.   À l'inverse du cirque traditionnel  où la prouesse acrobatique, le divertissement et les numéros spectaculaires crèvent l’affiche, ici la recherche d’une esthétique et la poésie se donnent la main pour présenter une vision artistique, vivante et continue d’un couple de   deux vedettes étoiles particulières : Victoria Chaplin et Jean-Baptiste Thierrée. Fille et  beau-fils de Charlie Chaplin.

Voici une œuvre en soi, pas un simple spectacle. Cette réinvention du cirque renoue délibérément avec le théâtre, l’illusion, le drame, la chorégraphie.  Le chapiteau a disparu, tout se passe sur un plateau, après un lever de rideau pour un spectacle frontal. Musique, lumières, costumes, danse,  mimes, paroles – plutôt  rares – (hop !), prestidigitation contribuent à l’illusion qui se veut féerique. Le pas vers le monde burlesque et drôle  d’Alice au pays des merveilles est vite franchi. On est de l’autre côté du miroir,  pour plonger dans le fantastique et le  surréalisme : les objets s’animent, les animaux se métamorphosent, les frontières disparaissent,  l’univers poétique  explose.

 

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 Les artistes cultivent le  non-sens qui réveille l’émotion de chacun. Et pourtant, si peu de mots ! Chaque fois, une nouvelle installation visuelle,  vivante et dynamique défie notre imagination, nos rêves et nos vaticinations.      Et à chaque fois que la secrète intention de l’artiste se fraie  un chemin dans notre imaginaire, c’est un sentiment de victoire qui nous inonde grâce à  la découverte émouvante  de l’autre. Comme dans la poésie de Raymond Devos.  On redécouvre aussi cet héritage commun de sentiments et de mythes  qui  nous lie entre humains,  quels que soit notre âge,  nos origines et notre parcours.

 

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 De leurs  fils de soie invisibles les artistes harponnent  un peu plus  notre cœur, et on le leur donne avec gratitude.  Les spectateurs, par leurs rires, alimentent  en continu ces artistes fabuleux et agiles qui  opèrent  sur le modèle d’emboîtement  des poupées russes, tout en construisant surprise et émerveillement  de plus en plus grands, à la façon d’un feu d’artifice. Les voilà devenus de vrais  créateurs d’irréel, à travers leur propre être de chair et d’os car ils ne jouent pas un personnage, ils sont des magiciens qui  appellent la magie et les métamorphoses sans fin. Le public est médusé par les innombrables tiroirs secrets soudains mis à découvert,  le foisonnement de formes et de couleurs, comme dans un immense kaléidoscope. Et ils ne sont que deux !

 

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 Ce qui  rend  aussi leur art  encore plus authentique, c’est l’autodérision, les ratés, une certaine humilité.  Ciselage méticuleux de chaque  proposition, soi n  extrême du détail, variété du cadre musical, changements de costumes magiques et  instantanés, tableaux vivants flirtant avec l’art plastique. On est ébahi par tant de  beauté,  par   l’inventivité  et l’humour de ces enchaînements à couper le souffle.  Car on est enchaîné et on ne quitte le spectacle qu’à regret, les yeux pleins de possibles. Et comme pour un concert, les artistes nous offrirons de multiples bis, chatoyants  d’émotion, devant une salle comble,  debout pour applaudir.

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Visiter leur site: http://www.karavane.pro/16/le-cirque-invisible/

http://www.karavane.pro/wp-content/uploads/le_cirque_invisible-dossier_fr.pdf  Extrait :

« Un origami vivant. Avec son corps de petite fille, Madame Chaplin se transforme en origami vivant, contorsionnant ses membres caoutchouc dans des numéros qui défient les lois de conservation de la masse.

Emmitouflée dans un costume triangulaire qui tourne comme un cerceau, elle se fait soudain engloutir par un vorace cœur d'artichaut. Plus tard, elle revient dans un vertugadin qu'elle transforme en cheval de velours. Tour à tour, femme-ombrelle, femme-oiseau, femme-orchestre ou femme-vélo, l'acrobate crée un bestiaire digne de Lewis Carroll. Comme un clin d'œil à son père en prise avec les machines dans Les Temps modernes, Victoria dompte les mécaniques les plus étranges, de l'horloge sur patte au paravent mobile.

Face à cette équilibriste silencieuse, Jean-Baptiste Thiérrée joue le clown illusionniste aux coups foireux, aux accessoires bricolés et aux costumes excentriques, en rayures de zèbre ou tapisserie ancienne. On sourit quand il allume une bougie, croque dedans, mâchouille et fait soudain apparaître une flamme rouge dans son ventre. On glousse quand il fait chanter toute une chorale de marionnettes accrochées à ses genoux et à ses fesses et on s'étonne de voir apparaître sa ménagerie d'oies et de lapins géants convoquée par magie.

Finalement, pour du cirque invisible, c'est plutôt remuant et coloré! De quoi donner des ailes pleines de plumes roses à notre imagination. Peu importe notre âge.

Laurent Ancion » LE SOIR 2008

 

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Nouveau message sur poète dans l'âme



NOUVELLE ? QUI ?



De : colon andrée festival de la poésie de JANE TONY





QUI?

Tiens une "nouvelle" La rumeur ne s'était point trompée, le bouche à oreille pas menti; point de bobard la "nouvelle" est là.

Assis sur un banc, à côté d'elle (C'est vous dire si je suis certain de la "nouvelle" ) je retarde le moment de la bien regarder, freine mon envie d'en connaître plus, éconduis mon impatience.
-Vous ne la connaissez donc pas ? Me demanda mon voisin avec quelque étonnement . Surpris par la question je répondis avec humeur
-Pardieu, mon ami! Évidemment que non. S'il en était autrement ce ne serait plus une "nouvelle" pour moi.
- Mais, que faites-vous ,dès lors , des "nouvelles connaissances" ?
-Des "nouvelles connaissances" ? Que me racontez-vous comme fable à dormir debout ? Sans répondre, il s'en retourna et me laissa perplexe à côté de la "nouvelle" désireuse, très certainement, rester incognito . Qui est-ce ? Que nous rapporte-t-telle comme récit ?
Mille questions , mille suppositions me harcèlent, labourent ma curiosité tandis qu'elle est là comme offerte aux regards
Ce doit être une "nouvelle" de fraîche date, me dis-je. Une "nouvelle" récente, captivante tel un rébus, troublante comme une énigme, pure et limpide comme eau de source. Je ferme les yeux, la sens vibrer. Elle m'assiège, m'habite tout entier, me laisse l'esprit sens -dessus -dessous et je demeure sur ce banc fouetté de désirs les plus fous, les plus fiévreux Une seule chose m'obsède. La connaître de A à Z comme on dit. La connaître mot à mot, par coeur, de mémoire ; la posséder tel un abécédaire
Mon amour, ne bougez pas, ne dites rien, peuplez mes longs couloirs de rêves uniquement drapée du voile de l'interdit dont sont toujours vêtues les "nouvelles " l'idée même de l'inconnu nous effraie, La représentation même vénielle d'un Autre de l'Autre nous met sur la défensive. L'étrangère, la "nouvelle" ; la différente sont des termes "boucliers" "qui nous rassurent. Nous ne pouvons aller vers la" nouvelle" que protégés mais aussi.... Instant sublime que celui de l'attente ! Je prolonge mon désir, attise mon espoir de d'une rencontre, m'exhorte à la patience et souffre avec raffinement J'aime à ressentir et le doute et l'absence. Comme elle est différente de moi cette Autre ! Elle est là c'est l'essentiel. Elle reste à portée de main, à portée de voix . Yeux mi-clos, je me conte ses aventures et j'expie mon bonheur
O ma belle, ma Lointaine, mon Inaccessible, ma Dévotion, J'attends ta Révélation et m'abandonne à ton récit. Discrètement mes yeux t'effleure, j'étudie la trame de ton visage, remarque sa blancheur de feuillet , apprécie ton profil de page. Je lis en toi comme en un livre ouvert.
Un regard circulaire m'assure que nous sommes seuls elle et moi sur ce banc et, je la vole...(C'est dans les livres que se recueillent les "nouvelles") c'est pourquoi je te consulte, je te relis avide de sens, je te parcours en long en large en tous sens; Devine entre les lignes, comprends à demi-mots. Je te dévore des yeux
O ma "nouvelle" livre-toi.
Ta pensée palpite dans le blanc cassé d'une page cornée. La "nouvelle" rétive, se rétracte. Il me faut tendre les bras pour la voir nettement. Secrète, timide il me faut la relire, l'interroger plus avant ; l'apprivoiser pas à pas, prendre mon temps contourner la pensée , le désir, les émois du narrateur et, remonter jusqu'à l'auteur
La "nouvelle" se laisse aller peu à peu tandis que je m'en pénètre, une voix me demande :
-Connaissez-vous la dernière ? Vous a-ton parlé de la dernière "nouvelle" ? et d'ajouter Il faut la voir pour le croire C'est "une nouvelle" qui fera du bruit J'en réponds.
Ma voisine me regarde en riant "Toutes dents au vent" dirait Maupassant.
Sans me laisser le temps de répondre , elle reprend
-Lisez-vous ce magazine littéraire ? Elle me tend une revue. Non mais, lisez donc pour voir ! en bas . Je suivis le trajet de son index boudiné et lus
"LA DAME EN MAUVE" L'auteur nous réserve une bonne "nouvelle" comme on aimerait en écrire tous les jours.









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Monographie Thierry Béraud

Thierry Béraud,

 

Thierry Béraud s’inscrit dans la grande tradition du papier estampé.

Sa démarche est soutenue par une technique mixte alliant l’estampage du graphisme comme empreinte rehaussé d’huile, d’enduit bitumeux et de jus de peinture.


 Posant la question des différents niveaux de lecture que l'on peut percevoir dans une image, superficiellement décorative mais aussi profondément en lien avec notre destinée humaine, il réinvestit le code traditionnel de l’image sous forme de Vanité ou d’Annonciation contemporaine.

 Sa problématique du rapport entre le Temps et notre "temps de passage à l’échelle humaine"  s’enrichit de plusieurs dimensions: historique, esthétique, formelle et théorique.

 

Il se réfère au 2em groupe de vanité d’Ingvar Bergström sur le caractère transitoire et l’inanité des occupations humaines,  tout en reprenant les thèmes des représentations de personnages vivants de l’époque Baroque peint par Hans Holbein le Jeune et des personnes évoquant le temps qui passe comme chez Hans Baldung Green* pour que nous n’oublions pas l’aspect éphémère de la vie :

L’antique Mémento Mori.

 

Dans l'ensemble de son travail,Thierry Béraud  exprime l'expérience universelle de la vie, symbolisée par une suspension dans le temps, théâtralisée en un lieu entre air et eau, haut et bas, ombre et lumière où la chute et la dérive introduisent les mouvements allégoriques qui expriment notre condition humaine**.

 

Développant sa préoccupation actuelle du peu d’intérêt que l'homme porte à son milieu naturel, il enrichit l’iconographie de ses premiers travaux sur les vanités en inscrivant cette distanciation entre la grandeur et la chute du mythe qui fait le tragique de l'homme où l’animal incarne la victime et le témoin.

Pour cela, ses oeuvres invitent à un regard personnel et intime.

 

                                                                           Monographie, Passage à l’art, collectif, 2010

 

(*) Réf : H. Hang, l’art en Alsace, Paris, Arthaud, 1962 p123

(**) V.Robert, Musée d’Orbec, 2008

 

http://thierryberaud.blogspot.com

 

 

 

 

 

Au fond de chaque chose, un poisson nage.

Poisson de peur que tu n’en sortes nu,

Je te jetterai mon manteau d’images.

 

Lanza del Vasto.

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LIVRE D'ENFANT

 

Le prince endormi dans mon livre d'enfant,

S'éveille parfois.

Il ne m'est pas étranger

Et sa voix m'est restée familière.

Il m'emmène vers le jardin d'images

Ses gestes sont doux

Ses paroles ont la musique des rondes,

Et la couleur des comptines.

Quand il me quitte sur la pointe des pieds,

Il laisse derrière lui l'ombre de ceux partis là-haut.

Il me reste à cueillir des souvenirs

Aussi nombreux que les grains de sable

Du petit bout de plage où je construisais des châteaux.

 

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Bonjour à toutes et tous ... le jour J est enfin arrivé ;-)
Je souhaite que cette vidéo ( qui existe grâce a votre sympathique
collaboration ) aura l' heur de vous plaire .
Mon mari et moi , avons en tout cas fait un maximum pour qu'elle soit
une réussite , lui avec son orchestration et moi en tâchant de mettre en
valeur vos oeuvres respectives .
Nous avons pris beaucoup de plaisir à la créer ... j'espère que vous aurez
le même plaisir à l'écouter et la regarder .
 
L'enregistrement de ma voix a été mise en boite ce matin et la vidéo sera
en ligne ici et sur Youtube ; elle vous appartient aussi  bien évidemment
et vous êtes libres de la mettre sur vos sites ou blogs personnels .
 
Encore un tout grand merci à vous et à tout bientôt .
Amicalement ,
Danielle
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j'informe tous membres de la parution du n°46 de la revue Comme en poésie. Uniquement sur abonnement (12 euros) au 2149 av du tour du lac 40150 Hossegor

SOMMAIRE

Page 1 : Éditorial

Pages 2-3 : MAMAMI MACEDO

Pages 4 : FOURGOUS

Page 5 : SUQUET

Pages 6/7 : GOSZTOLA

Pages 8  : MAIGRE

Pages 9-11 : COUVÉ

Page 12 : CHATY

Pages 13 : NICOLAS

Page 14-15 : RIET

Pages 16 : MILLOT

Pages 17 : CACHAU

Pages 18-19 : MOTAVA

Page 20-21: OBER

Page 22 : DOMANGE

Pages 23 : SIMONOMIS

Pages 24– 26 : KAD

Pages 27: BERNARD

Page 28 : KIKO

Page 29 : BRUNET

Pages 30-31 : WERSTINK
Pages 32-33 : LE LEPVRIER

Page 34 : CHAPTAL

Page 35 : CHOLET

Page 36-37 : NICOLAS

Pages 38-39 : DUBEAU

Pages 41-43 : TORLINI

Pages 44  : GUILLERME

Page 45 : JACQUET

Pages 46-47: DEAUVILLE

Page 48-49  : PANABIÈRE

Pages 50 : SIMON

Page 51 : MIRONER

Page 52 : ALLIX

Page 53 : TOMASINI

Page 54 : LESIEUR

Page 55 : POT-AU-FEU

Page 56-57 : CARTES LÉGENDÉES

Page 58 : ALBARÈDE

Pages 58-63: CHRONIQUES COUPS DE CŒURS CRITIQUES

Page 64 : Comment je fabrique Comme en poésie

 

sI VOUS AIMEZ LA POESI , n'hésitez pas à vous abonner à envoyer des poèmes à faire vivre une petite revue qui ne demande qu'à grandir (64 pages actuellement)

 

 

 

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La croisade des Maux.

 

 

La campagne sur la terre des maux,

S’est déroulée avec victoire,

Emportée par la fureur, chevaux

Au vent céleste  d’un étrange soir,

 S’étaient enhardis ruisselants, naseaux

Dégouttant leur sueur et sans prévoir

D’autre choix que le triomphe, rondeau

De la mort triste, sans vague espoir,

Qui déboule en trombe, occis aux

Aurores les amazones noires

Du clan ennemi écumé, eaux

Du torrent, hurleur des cris de gloire

Des vainqueurs fous, ivres de sang, bourreaux

Que pouvaient hélas, les esprits prévoir

Avant d’être engloutis morts, tombeau

Du succès, comme issue, déchoir

Sortilège emportant par Bateau

Les souffles fantômes pour recevoir

Les vies exhumées de ce monde, sceaux

Rompus d’un hymen, ô vif désespoir

Déchaîné, passion de haine, poteau

Du supplice, scission de l’histoire

Ne restaient plus que des bulles, rideau !

 

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Le génie d'Aragon

12272735268?profile=originalL'oeuvre d'Aragon est l'objet d'un malentendu que son auteur semble favoriser à plaisir. Lui-même a très tôt relevé, comme un trait constitutif de sa personnalité, qu'on ne saurait l'estimer entièrement : « A chaque instant je me trahis, je me démens, je me contredis. Je ne suis pas celui en qui je placerai ma confiance » (« Révélations sensationnelles », in Littérature 13). On peut articuler cette contradiction intime à la notion par laquelle il a tenté de résumer son esthétique : le mentir-vrai , qui joue dans les deux sens ; car la passion de la communication sincère en direction du plus grand nombre se double toujours en lui d'une inverse et irrépressible disposition à la complication, au déguisement ou au théâtre , comme l'indique le dernier titre de son oeuvre romanesque. Cette « double postulation simultanée », pour citer Baudelaire dont son dandysme le rapproche, a de quoi fasciner autant qu'irriter ; l'ampleur démesurée de son oeuvre - plus de quatre-vingts volumes en soixante années - ne peut se comparer qu'à celle de Hugo, par rapport auquel il fit à la fois mieux (si l'on attend de l'écrivain la critique des pouvoirs propres de son écriture), et moins bien (si on l'évalue selon la force de son message ou selon sa capacité prophétique). De tous les enseignements d'Aragon, on retiendra en effet qu'il inculque d'abord à son lecteur la diversité de la personne humaine ou, d'un titre majeur, son mouvement perpétuel . A chaque nouvelle étape de son existence passionnée, ses adversaires, qui furent nombreux, eurent beau jeu de lui opposer ses propres textes : lui-même a répondu qu'on ne saurait le comprendre sans dater avec précision chacun de ses écrits. Comme s'il avait voulu par là renvoyer les contradictions fécondes de son oeuvre et de sa personne à celles, plus larges, d'un monde ou d'un siècle avec lequel, selon Blanche, ou l'Oubli , le romancier fait l'amour .

Un merveilleux printemps
Né le 3 octobre 1897 à Paris d'un père qui refusa de le reconnaître et d'une mère qui se fit jusqu'en 1917 passer pour sa soeur, le jeune garçon vécut dès son enfance un roman familial passablement compliqué, qu'évoqueront les grands romans du Monde réel (Les Voyageurs de l'impériale notamment). Étudiant en médecine malgré lui, il traversa l'épreuve de la première guerre (1917-1918) comme médecin auxiliaire, et dadaïste : sa rencontre avec André Breton au Val-de-Grâce orienta sa révolte, et l'amitié qui les lia aussitôt décida pour quatorze années de sa production littéraire. La « littérature » (et la revue qu'il fonde en 1919 sous ce titre ambigu avec André Breton et Philippe Soupault) peut-elle résumer les passions qui l'animent alors ? Il s'agissait avant tout, à l'époque du dadaïsme et du surréalisme naissant, de « mettre le pied sur la gorge de son propre chant » et, pour reprendre l'envoi qui figurera en couverture de La Révolution surréaliste du 1er décembre 1924 (la formule est d'Aragon), d'« aboutir à une nouvelle déclaration des droits de l'homme ». Les textes de cette période illustrent les diverses tentations de ce jeune homme aux dons insolents, tiraillé entre les désirs de briller et de décevoir (comme on le voit faire tour à tour dans les poèmes de son premier recueil, Feu de joie , 1919). L'idée de la récupération littéraire l'exaspère, mais il dit sa colère en des oeuvres qui, d'emblée, le classent au niveau des plus grands : Anicet ou le Panorama, roman (1921), chronique ironique d'un apprentissage, autocritique aussi, prophétique, de la révolte du groupe conspirateur et de l'opposition artiste dont le héros, transparent à l'auteur, mesure les contradictions et les pièges (« Je vais, moi, m'efforcer d'arriver ») ; Les Aventures de Télémaque (1922), surprenante ré-écriture de Fénelon, et tentative pour doubler de l'intérieur et sur son propre terrain la négation dadaïste, rebaptisée « système Dd », au nom de sentiments imprescriptibles (« Si vous savez ce que c'est que l'amour, ne tenez pas compte de ce qui va suivre ») ; Le Libertinage (1924), un recueil d'une diversité mimétique où, empruntant les voix de ses dédicataires, il cherche sa voie à travers les étapes d'une « course intellectuelle » qu'il ne sait qualifier encore que de « mouvement flou » ; Le Paysan de Paris surtout (1924-1926), chef-d'oeuvre de l'affirmation surréaliste, développée et comme appliquée dans sa morale, dans sa métaphysique et dans sa poétique ; qualifié par son ami Drieu la Rochelle de Sturm und Drang du XXe siècle, ce Paysan est au carrefour de tentations parmi lesquelles il est aisé, rétrospectivement, de déceler le travail d'une esthétique « réaliste ».
Aragon ne se contente pas d'éblouir le groupe par ces proses d'une élégance souveraine ; il l'enrichit aussi par sa chaleur dans l'amitié, par son brio dans la prospection noctambule du merveilleux parisien comme par ses aptitudes particulières à l'invective et au scandale. Il s'efforce surtout, à partir de 1925 (guerre du Maroc et débat avec les communistes de la revue Clarté ), d'orienter le surréalisme en direction d'une révolution effective. L'année 1927 est celle de son adhésion au P.C., d'un vagabondage à travers l'Europe où l'entraîne sa liaison orageuse avec Nancy Cunard, de la destruction d'un gros roman et de la rédaction de Traité du style , étourdissant morceau de bravoure dont la verve dissimule une discussion serrée sur les acquisitions et sur les perspectives d'un surréalisme désormais menacé de se répéter. On remarque dans les textes de cette période, et notamment dans le flamboyant Con d'Irène , échappé à l'autodafé de 1927, l'approfondissement et la radicalisation des préoccupations critiques : l'auteur tente de s'y expliquer à lui-même les mécanismes de la création littéraire, explorée dans ses arcanes psychologiques ou linguistiques autant que questionnée dans sa valeur d'usage et dans son issue, marchande ou révolutionnaire. Une tentative de suicide à Venise suivie de la rencontre avec Elsa Triolet à l'automne de 1928, la parution d'un recueil de vers grinçants, La Grande Gaîté , en 1929, la découverte décisive en 1930 de l'U.R.S.S., où il doit au congrès de Kharkov contresigner un texte qui fera à Paris figure d'apostasie..., jalonnent les étapes d'une rupture avec le surréalisme qui devint effective en avril 1932.

Le cycle du « Monde réel »
Il voit le jour avec Les Cloches de Bâle (1933). Ce roman inaugure une analyse critique de la France bourgeoise de 1890 à 1940, ainsi qu'une remontée aux années de l'enfance : on admire que pour éclairer celle-ci, comme il l'admet dans ses préfaces, Aragon ait éprouvé le besoin de reconstituer dans le détail de ses rouages un monde de cette ampleur. Car si le surréalisme est désormais critiqué comme stade idéaliste, voire solipsiste, de l'écriture, l'auteur ne le quitte au profit du « réel » qu'afin de mieux s'expliquer les destinées individuelles et les mécanismes de classe de la pensée. L'enchaînement dans le même roman de l'histoire de Diane, de Catherine et de Clara ne figure-t-il pas, par la voie des femmes et sans didactisme excessif, les trois époques que lui-même a successivement traversées : la fascination pour le grand ou le demi-monde, la révolte anarchiste, l'engagement responsable enfin, qui sait rallier l'organisation et les buts de la classe ouvrière ? Le tarissement de son écriture poétique est compensé dans cette période par une production romanesque régulière (Les Beaux Quartiers , prix Renaudot 1936, Les Voyageurs de l'impériale , qu'il boucle à la veille de la déclaration de guerre), et une activité intense de journaliste : à L'Humanité où il débute par les chiens écrasés, à la revue Commune - « Pour qui écrivez-vous ? » -, puis au quotidien Ce soir dont il assume la direction avec J.-R. Bloch à partir de 1937. La démobilisation marque pour lui le début de la Résistance, qu'il mènera en zone sud en constituant un réseau d'intellectuels ; en diffusant aussi les poèmes qui, sur des mètres traditionnels repris d'une tradition remontant aux troubadours, exaltent l'amour d'Elsa et la France opprimée (Le Crève-Coeur , Les Yeux d'Elsa , Brocéliande , Le Musée Grévin , La Diane française... ). Cette pratique, théorisée comme contrebande , ne se limite pas dans son oeuvre à cette période particulièrement faste pour son génie, qui coïncide alors pleinement avec l'attente de la « foule malheureuse » (pour citer l'envoi de Blanche, ou l'Oubli , en inversion du happy few stendhalien). Parallèlement, il trouve le temps de rédiger la longue rêverie sentimentale d'Aurélien , l'un des sommets romanesques de cette oeuvre, et, probablement, de notre langue, même si sa parution n'est pas bien accueillie en 1945 par les camarades de combat d'Aragon : tout ce qui fait aujourd'hui l'ambiguïté et la richesse de ce roman - la méditation sur le piège amoureux, les dérives morales et les diversions esthétiques du jeune bourgeois « errant dans Césarée », la reconstitution des années folles, condamnées sans doute mais du même coup nostalgiquement ressuscitées, l'écart entre l'imaginaire, les mots, les sentiments et leur réalisation, leur incarnation effective... - ne rencontrait pas les espoirs nés de la Libération. L'immédiat après-guerre ne lui est pas favorable ; quel rôle exact joua-t-il dans l'épuration, au niveau du Comité national des écrivains ? Touchant cette période, certaines plaies demeurent encore vives, comme les polémiques qu'attisera la publication des Communistes (à partir de 1949), dernier roman du Monde réel , qu'il estimera nécessaire de rédiger de nouveau entièrement, au cours des années soixante. La mort de Staline (1953), le rapport Khrouchtchev et Budapest en 1956, « année terrible », précipiteront bien des désillusions dont l'écho se lit dans l'admirable Roman inachevé (1956), un recueil de poèmes scrupuleusement autobiographiques où la part accordée au « merveilleux printemps » du surréalisme redevient significativement majeure.

L'envers du temps
S'ouvre alors dans son oeuvre une troisième période, à la faveur d'un roman-charnière d'une folle démesure, La Semaine sainte (1958), auquel la critique fit un triomphe quasi unanime alors qu'elle avait boudé le cycle du Monde réel , dont il découle cependant. (La débâcle des troupes fidèles à Louis XVIII en direction des Flandres n'évoque-t-elle pas la drôle de guerre si minutieusement reconstituée déjà dans Les Communistes ? ) Toutes les ressources de l'érudition et du style y concourent au récit d'une boueuse chevauchée : ce déroutant sujet ne laisse pas d'évoquer la situation personnelle de l'auteur et le drame qui l'oppose à sa fidélité politique, à l'heure où l'avenir se ferme. Cette absence d'avenir (l'auteur vient d'avoir soixante ans) fait aussi la trame, ou le drame, du Fou d'Elsa (1963), l'un des plus longs poèmes de notre littérature, d'une érudition (arabisante) aussi vertigineuse que La Semaine sainte ; Grenade assiégée en 1492 y reflète bien plus que la guerre d'Algérie. Simultanément Aragon a laissé paraître Elsa , Les Poètes , Le Voyage de Hollande , rassemblé la documentation d'une Histoire de l'U.R.S.S. en trois volumes... tout en dirigeant Les Lettres françaises. Cette précipitation d'une extraordinaire fécondité fraye dans l'écriture, en effet, le retour d'une certaine « folie » : ce sera le dernier mot de La Mise à mort (1965), « roman du réalisme » ou de l'affrontement d'un chant de femme, d'un miroir à trois faces et de deux narrateurs persécutés autant que persécuteurs. Le métalangage recouvre désormais la fiction ; l'écriture s'affouille, vertigineusement ; le malheur, le délire d'aimer s'exaspèrent dans les citations d'Othello. En politique aussi, Aragon vérifie qu'il n'y a pas d'amour heureux. Blanche, ou l'Oubli (1967) approfondit cette crise, où un narrateur-linguiste s'acharne à reconstituer à travers le puzzle des mots, de quelques romans et de son passé les circonstances du départ de sa femme qui, de fait, anticipe de trois ans sur la mort d'Elsa (juin 1970).
On pouvait craindre d'Aragon qu'il ne survive pas à celle-ci. Par une brusque volte-face, on le vit au contraire s'amouracher publiquement de quelques jeunes gens, reprendre ses errances dans Paris et publier encore deux de ses plus grands livres : Henri Matisse, roman où le « défi » reçu de cette peinture lui permet d'éclairer sa propre écriture, et Théâtre/roman où la danse de mort des mots fracasse toute « représentation » possible. Parallèlement, Aragon prit soin d'enrichir la republication de son Oeuvre poétique (à partir de 1974) de précieuses mises au point, comme il l'avait fait du vivant d'Elsa pour la moitié de leurs Oeuvres romanesques croisées . Tant il est vrai que la dimension critique ou métalinguistique n'est jamais absente de ses textes, dont l'un des enjeux est de savoir « comment une littérature se crée », et comment son auteur s'y retrouve, ou s'y fuit.

L'énigme Aragon
Car il y a une énigme Aragon (« Moi le Sphinx d'au delà / les Thèbes futures »). Lui-même l'indique au seuil de son Oeuvre poétique : « Que parole en grec est le radical d'énigme [...]. Et c'est l'injustice, la merveilleuse injustice d'autrui que je demande aujourd'hui. La parole, en réponse à l'énigme par moi à moi-même posée. »
La première énigme concerne son engagement politique (servons-nous de ce mot commode, même s'il le récuse), qui le poussa à défendre, à couvrir l'inexcusable, c'est-à-dire le stalinisme, quand il semblait mieux placé que quiconque pour en connaître et en dénoncer les ravages - ne serait-ce que par la position d'Elsa, soeur de Lili Brik. A cet égard, la part apologétique de son oeuvre ne se relit pas sans malaise, comme sont gênants ses silences ou ses digressions, sa trop grande habileté dans l'esquive. Mais il convient toujours de dater les écrits : cette oeuvre est d'un militant, qui prit sa part de coups et de responsabilités. Son drame et ses erreurs furent ceux de l'écrivain quand il décide d'épouser une cause, et de servir quoi qu'il en coûte (le cas n'est pas si fréquent).
L'autre énigme est de son amour : pourquoi l'avoir à ce point proclamé ? Contre quelle obscure inquiétude lui fallait-il ainsi se rassurer ? Aragon est de ces hommes qui, pour simplement exister, doivent adhérer passionnément : à une femme, à un parti, à une famille .
La troisième touche à son originalité, que ses adversaires contestent : son génie consista à porter à la perfection certaines trouvailles précédentes (l'écriture automatique, le romantisme exaspéré de Maldoror, la poésie des troubadours, l'errance nervalienne ou le réalisme socialiste...), plutôt qu'à innover radicalement. La notion de collage ou de « croisement » n'occupe-t-elle pas une place de choix dans cette création souvent très proche de la critique ? Avec Aragon, c'est une immense époque de la littérature qui se clôt, dans son apothéose et sa recollection. Dans son mouvement , où réside le paradoxal invariant de cette oeuvre.
Aussi passionne-t-elle, car c'est là sa modernité, tous ceux qu'intéresse le passage réversible de l'idée à l'image, du sens aux sons, aux rythmes, au chant ; de l'Histoire aux histoires ; de la critique à la fiction ; du dit à l'« arrière-texte » ; de l'individu à la société ; de l'homme à la femme ; du visage à ses masques, et de la vérité au mensonge, au mentir-vrai ; des « Anciens » aux « Modernes » ; de la parole à l'écriture ; de la biographie à la bibliothèque des poèmes, des essais, des romans..., pour finir sur un mot qui résume pour lui la vie quand elle se parle . Cette pensée d'une merveilleuse souplesse intellectuelle pourrait bien inquiéter quelques sciences prétendument constituées (histoire, psychanalyse, linguistique, critique littéraire...). Mais, quels que soient le raffinement et l'exigence extrêmes de la majorité de ses textes, Aragon sut aussi toucher largement la foule, la unhappy crowd , par l'évidence mystérieuse de son chant. En ce bel canto réside l'énigme ultime de son génie.

Lire: Le Fou d'Elsa, testament spirituel d'Aragon

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administrateur théâtres

« La peur des coups et autres plaisirs conjugaux »

    Du 19 au 28 mai au théâtre de la Clarencière

 

« Il faut voir en ces pages...

- comment dirais-je au juste ? -

... une sorte de suite d'orchestre

écrite "musique légère", un

prétexte à faire évoluer

conformément à la logique de

leur petite psychologie et autour

de petites historiettes ayant de

tout petits commencements, de

tout petits milieux et de toutes

petites fins, de tout petits

personnages reflétant de leur

mieux la philosophie où je

m'efforce de prendre gaiement

les choses, car je pense avec

Daudet que la mort des êtres

aimés est la seule chose de la

vie qui vaille la peine qu'on en

pleure. » Courteline

 

On n’a qu’une envie c’est de découvrir le texte original de Courteline après cette mise en scène humoristique et fraîche qui mélange sans vergogne  l’ancien et le contemporain, les costumes  d’époque  et les sacs de courses Marcolini, Paris et Bruxelles. Les rires fusent tout au long du spectacle dans cette petite cave voûtée  logée dans une maison de maitre, le théâtre littéraire de la Clarencière. Tous les soirs les comédiens s’amusent car depuis que le spectacle a commencé, l’alchimie différente de chaque soirée met en lumière des aspects différents du texte.

 

 N’empêche, ces comédiens fougueux et spirituels  se livrent à des scènes de ménage au goût intemporel, à se demander si Adam et Eve, déjà… au paradis ne se livraient pas aux mêmes duels verbaux.   En tout cas, depuis Courteline jusqu’à nos jours, le duel, source intarissable de paroles, perdure et a sans doute encore de beaux jours, mariage rénové et couples modernes ou non ! La condition de la femme a changé me direz-vous, et cela change tout ? Pour sûr,  mais les moteurs responsables de la dispute domestique sont toujours les mêmes. Vexations, frustrations, agacements d’hiver et d’été …. mettent immanquablement le feu aux poudres souvent avec des scénarios précis et immuables, comme on en trouve au théâtre, mais gravés dans notre subconscient. Les fabriquer dynamise le couple, les surmonter témoigne de la solidité du couple. Inverser les rôles les rend encore plus tenaces. "Tu me la fais tous les dimanches..."... messages 'tu' excécrés!

 

 On adore la langue ciselée, balancée et musicale de Courteline, on sourit au vent qui écrit sur les murs de Facebook, on tressaille aux magnifiques jeux de corps et de visages que l’on voit sous la loupe dans ce petit théâtre si intime. On se croirait dans un atelier de photographie d’art. On embrasse ce couple miroir avec empathie, car il est attachant et nous rappelle des choses vécues ou presque. Parole de Tristan : « la femme ne voit que ce que l’on ne fait pas.» Parole d’Aurélie : « La femme amplifie tout ce qu’on lui donne : donnez-lui un spermatozoïde, elle en fait un bébé; donnez-lui une maison, elle en fait un foyer; donnez-lui un sourire, elle en fait de l’amour »

 

Ah je suis un monsieur qui a peur des coups ?

ELLE (agacée)? - Et quand je mentirais ? Quand il me l'aurait faite la cour, ce brin de cour autorisé d'homme du monde à honnête femme ? Le grand malheur ! La belle affaire !

LUI. - Pardon...

ELLE. - D'ailleurs, quoi ? Je te l'ai présenté. Il fallait te plaindre à lui-même, au lieu de te lancer comme tu l'as fait dans un déploiement ridicule de courbettes et de salamalecs. Et « Mon capitaine » par-ci, et « Mon capitaine » par là, et « Enchanté, mon capitaine, de faire votre connaissance ». Ma parole, c'était écœurant de te voir ainsi faire des grâces et arrondir la bouche en derrière de poule avec une figure d'assassin. Tu étais vert comme un sous-bois.

LUI. - Je...

ELLE. - Seulement voilà... ce n'est pas la bravoure qui t'étouffe...

LUI. - Je...

ELLE. - Alors tu n'as pas osé...

LUI. - Je...

ELLE. - Comme le soir où nous étions sur l'esplanade des Invalides à voir tirer le feu d'artifice, et où tu affectais de compter les fusées et de crier : « Sept !... Huit !... Neuf !... Dix !... Onze !... » pendant que je te disais tout bas : « Il y a derrière moi un homme qui essaie de passer sa main par la fente de mon jupon. Fais-le donc finir. Il m'ennuie. »

LUI. - Je ne sais pas ce que tu me chantes avec ton histoire d'esplanade ; mais pour en revenir à ce monsieur, si je ne lui ai pas dit ma façon de penser, c'est que j'ai cédé à des considérations d'un ordre spécial : l'horreur des scandales publics, le sentiment de ma dignité...

ELLE. - … La peur bien naturelle des coups, et cætera, et cætera.

 

 musique: "I am not that innocent!"

Avec Tristan Moreau et Aurélie Martinez 

Théâtre Littéraire de la Clarencière Tél. : 02-640.46.76 http://www.laclarenciere.be.        rue du Belvédère 20       1050 Ixelles

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Une exposition historique qui eut lieu du 22 mars 2011 au 3 juillet 2011
À l’occasion du centenaire de la création des Éditions Gallimard, la BnF invite à parcourir un siècle d’histoire intellectuelle à travers l’itinéraire d’une des plus prestigieuses – mais aussi des plus secrètes – maisons d’édition françaises.
Gide, Claudel, Aragon, Breton, Malraux, Joyce, Faulkner, Saint-Exupéry, Michaux, Sartre, Queneau, Ionesco, Pinter, Camus, Yourcenar, Duras, Kerouac, Modiano, Le Clézio, Kundera, Tournier... on pourrait écrire sans effort une histoire de la littérature et des idées au XXe siècle à la lecture du seul catalogue des Éditions Gallimard. Derrière la célèbre couverture blanche aux filets rouge et noir siglée NRF se cache la richesse d’un catalogue aux multiples facettes, de la Série noire à la Pléiade, du livre pour enfant aux collections de sciences humaines. Tout lecteur peut y trouver son bien, avant même d’entrer dans le secret des choix, raisons et pratiques qui sont le propre de la « fabrique éditoriale ». L’exposition s’appuie sur les archives largement inédites de l’éditeur et sur les trésors de la BnF et d’autres bibliothèques, à travers un choix exceptionnel de manuscrits, éditions originales, correspondances et photographies.
Grâce à un partenariat avec l’Institut National de l’Audiovisuel, d’importantes ressources sonores et audiovisuelles éclairent la chronique professionnelle et culturelle d’un siècle mouvementé durant lequel, dans le secret des murs comme à la lumière des rayonnages, une certaine conception de la profession d’éditeur s’est affirmée.

 



Gallimard, 1911-2011 : un siècle d'édition par BNF
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Lancé par Bruno Racine et Laure Adler, Le Cercle littéraire de la BnF est une émission littéraire diffusée uniquement sur internet et qui a pour mission de promouvoir de façon originale la littérature francophone contemporaine.

Chaque mois, des écrivains sont invités à parler en profondeur de leur travail et de leur projet d’écriture, pendant 50 minutes.

A la fin de chaque émission, le Magazine littéraire, partenaire de l’émission, donne son « coup de cœur » du mois.

L'émissionission sur le premier centenaire de la maison Gallimard, par le Cercle littéraire de la BNF (Bibliothèque nationale française:

 

 


Le Cercle littéraire de la BnF – Entretien du 2... par BNF
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FIGURES DE PROUE

12272734665?profile=originalMusée de la Marine Toulon

Un petit texte en poursuivant l'idée et le regard souvent émerveillé sur les grands voiliers d'un autre temps

Pour conjurer les forces obscures des océans ,ignorer les chants mélodieux des sirènes , les marins autrefois ornaient l'étrave des navires d'une déesse pour les protéger .C'était HERA qui dans la mythologie Grecque dominait l'olympe et le ciel .Puis au XVIII ème siècle sous l'impulsion de Colbert la Marine Royale se transforme en allégorie flottante du Roi Soleil par des décors prestigieux signés Le Brun , Girardon ,Puget que l'on retrouve encore intacts dans certains musées

Mais petit à petit les bâtiments s'affublent de figures grotesques et un peu folles

La magie s'envole et les bateaux sont désormais dépourvus de statues protectrices

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journal de bord, samedi 21 mai 2011

Dur dur de rester à un endroit, certains soirs, à un moment donné, à un certain endroit. Tout aussi dur dur de décider de quitter cet endroit, au moment où on sent que c'est dur de rester. Question de moment. Question de contexte. Question d'état d'âme.

 

Savoir qu'il est minuit passé, qu'il n'y aura bientôt plus de métro et qu'on n'est pas sûr de trouver quelqu'un pour nous reconduire à domicile. Attention ! Je ne vis pas à la solde des gens. Faut garder le respect. J'exprime juste à quel point, certains soirs, c'est difficile de décider de s'en aller, parce qu'on sait, parce qu'on sent que c'est le moment.

 

A part ça ...

 

Je suis très heureux d'être passé aux Zapéro-Contes, dans le Centre Ville, pour le rendez-vous mensuel. A la Fleur en Papier Doré. Là où les chanteurs peuvent aussi s'exprimer.

 

Ce n'est pas l'ensemble de la soirée qui m'a été difficile. C'est ... la fin. Quand la fatigue triomphe. Quand les dés sont jetés. Qu'on dépasse la ligne rouge.

 

"Toi, t'as le trac ?"

 

M'a demandé une conteuse.

 

Oui, Mary. Avant de chanter, je bous, je fulmine comme c'est pas possible. Bien sûr, je ne le montre pas. Bien sûr, je passe pas mon temps à solliciter mon entourage avec des "Je vais me planter", des "J'ai pas répété assez", des "Je ne sais pas si mon morceau est au point" (bref : les classiques) ...

 

Mon trac, je le vis, je le gère autrement.

 

Exemple ...

 

Hier, je savais que je démarr'rais le début de la s'conde partie. Comme à chaque fois que je participe aux Zapéro Contes. Je me demandais si, cette fois, on me permettrait encore de chanter (eh oui, cette pensée "saugrenue" me passe par la tête, par le ventre, par le coeur). J'étais incapable d'écouter les deux derniers conteurs de la première, tantb l'impatience (liée au fait ... que j'allais bientôt passer se manifestait dans mes entrailles).

 

Ceci dit ...

 

J'ai écouté les quatre premiers conteurs de la première partie jusqu'au bout. Bel Gazou, dans sa robe rouge, était fidèle à elle-même. Julie (Dufils) et Mona (qui accompagnait Julie à l'accordéon) entraînaient l'assistance avec les cinq conditions requises pour qu'une femme trouve le bon parti, parmi les hommes qui s'ouvraient à elle. Bernadette (Alloin), avec cette nonnette aux yeux de vicieuse, ne m'a pas fait rire (contrair'ment à l'assistance), tant le conte me paraissait si ... véridique.

 

Par la suite ...

 

Il était question, à gauche ou à droite, de polenta, d'Adam et Cécile (plutôt que d'Eve), d'eau plate qui remplaçait l'eau ferrigineuse (chère à Bourvil). Quant aux deux bossus (l'un plein d'amour et l'autre ... aigri), je demanderai à Babette, la prochaine fois que je la crois'rai, si elle peut me fournir leurs coordonnées.

 

Pour la première fois ...

 

J'ai chanté en public ... en m'accompagnant de l'accordéon diatonique. J'en suis fier.

J'ai capté plein de regards souriants dans la salle.

 

Voilà pour l'essentiel. Voilà ce qui me traverse la tête au moment où j'écris.

 

Neuf heures trente-sept. Mon PC me l'indique.

 

D'ici un peu plus d'une heure, je prends le train. Direction : Dinant. Pour le début de la suite des ch'mins de Saint-Jacques. Je m'arrêterai à Anseremme. Ce s'ra plus pratique, compte tenu de l'endroit d'où je compte démarrer le périple, aujourd'hui. Passer sous un pont, notamment.

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administrateur théâtres

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LA CONFUSION DES SENTIMENTS de Stefan Zweig

 
Mise en scène: Michel Kacenelenbogen / Avec Muriel Jacobs, Nicolas d'Oultremont et Pierre Santini

DU 17/05/11 AU 25/06/11

Comédie dramatique

 

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La double vie : celle du vieux professeur divisé par deux, entre la réalité et l’œuvre monumentale de Shakespeare qu’il possède comme une deuxième peau et  enseigne avec ivresse et passion. Il est encore divisé par deux entre les convenances de la société et ses désirs autres. Les éclairages changent. Un savant tissage de doubles bandelettes élastiques verticales à travers laquelle les acteurs apparaissent et s’évanouissent au gré des réalités qu’ils vivent, marque ces plongeons d’un monde à l’autre.  Mise en abîme  et dualité encore: le réel, noir et blanc, donne la main à de chatoyants extraits de sonnets de Shakespeare, de Hamlet, d’Othello. Interprétations pleine de ferveur, chaque mot est égrené comme une pierre précieuse.

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 Roland, le jeune étudiant impétueux initialement épris des joies du libertinage et de la paresse estudiantine à Berlin est envoyé par son père dans une petite ville de province où il fait la rencontre éblouie de ce professeur de littérature anglaise, un monument d’enthousiasme, partant, de passion. Le voilà qui plonge éperdument et avec délectation dans l’océan romantique du grand dramaturge anglais, à en perdre le sommeil. En parallèle, cette jeune âme sensible perçoit un  lourd secret qui ronge le couple du professeur. Epris, il veut démêler le fil de ce nœud de sentiments fort complexes qui étrangle le couple.  Disparitions soudaines du professeur. Incompréhension, souffrances. Fatalisme de sa femme,  qui semble lire dans les pensées de chacun et semble aussi lire l’avenir.   Passionnée de  nage, elle plonge des heures durant dans les lacs purs… elle aurait rêvé d’avoir un enfant. Elle entraîne le jeune étudiant dans une escapade nature.  Les livres craignent l’eau ! Elle prend les airs tragiques de Charlotte Rampling. L’ironie et le sarcasme régissent les rares échanges du couple. Admiration sans bornes, inquiétude, souffrance, jalousie, trahison jaillissent  inéluctablement des extraits de Shakespeare qui surgissent  comme autant de spectres annonciateurs de drame. Roland est aussi duel.  Le spectateur est ballotté entre les différentes réalités dans un rythme de plus en plus accéléré, la tension grandit jusqu’au paroxysme des sentiments. Le drame d’une vie est là et  une phrase très belle donne le dénouement.

 

Les trois comédiens sont très émouvants tant leurs rôles respectifs leur collent à la peau. Le violoncelle, sorte de voix off, commente chaque action comme un chœur antique… le public sent que les atmosphères se chargent progressivement de vibrations troublantes, qu’un orage passionnel est sur le point d’éclater.  La mise à nu des sentiments se fait de plus en plus intense, sans concessions. De très belles voix, du très beau théâtre: chaque acteur a donné toute sa vérité et sa substance au jeu. 

 

 


VIVRE PAR PASSIONS

 


Ouvre-toi, monde souterrain des passions !

Et vous, ombres rêvées, et pourtant ressenties,

Venez coller vos lèvres brûlantes aux miennes,

Boire à mon sang le sang, et le soufle à ma bouche !

Montez de vos ténèbres crépusculaires,

Et n’ayez nulle honte de l’ombre que dessine autour de vous la peine!

 

L’amoureux de l’amour veut vivre aussi ses maux,

Ce qui fait votre trouble m’attache aussi à vous.

Seule la passion qui trouve son abîme

Sait embrasser ton être jusqu’au fond ;

Seul qui se perd entier est donné à lui-même.

Alors, prends feu ! Seulement si tu t’enflammes,

Tu connaîtras le monde au plus profond de toi !

Car au lieu seul où agit le secret, commence aussi la vie.


 


Stefan Zweig


 

 

 

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