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journal de bord, samedi 5 février 2011

Quelque part, dans une cantine, sur les lieux de mon boulot ...

 

A côté des chocolats, des tasses de café ...

 

Un lecteur CD, doublé d'un poste de radio, veille, trône sur une espèce de buffet en acier.

Du côté droit de l'appareil ...

Une petite cuillère est solid'ment plantée.

Ca attire mon regard, bien sûr.

Je pose la question au cuisinier de service.

"C'est pour remplacer l'antenne", me précise-t-il.

 

Un autre instantané, quelques heures plus tard ...

 

Ca se passe sur les lieux de ma tournée.

 

Une gamine de six ans accourt dans mes bras.

Ca tombe bien. Il est déjà ... presque 17 heures. Eh oui ! Et la distribution du courrier est (encore) loin d'être terminée.

Et la gamine regarde mon caddy, sous le regard bienveillant de sa maman.

Et la gamine saisit la poignée de mon caddy, tente de faire bouger le caddy, sous le regard bienveillant de sa maman (qui lui recommande, quand même, de faire attention).

Et la gamine regarde à l'intérieur du caddy, touche un gros paquet (on dirait une grosse bûche) destiné à une cliente ... qui habite l'immeuble devant lequel je me suis arrêté ... pour distribuer du courrier.

 

Comme quoi !

 

Je laisse à la gamine le soin, la responsabilité de tirer, hors du caddy, le gros paquet ... assez lourd pour elle, soyons réalistes.

Et ...

La gamine attend, fièr'ment, devant la porte d'entrée, qu'on descende.

Et quand la cliente se pointe ...

La gamine, sans broncher, lui tend, avec une fièr'té pas possible, le paquet (ou la grosse buche).

Ensuite ...

La cliente (une dame au rouge à lèvres pas possible) remercie son facteur d'être aussi bien accompagné.

 

Les contes de fée, c'est pas rien que dans les livres !

 

Encore un autre instantané, quelques heures plus tard ...

 

Ca se passe à Mons, au soir.

Après un spectacle.

Dans les coulisses.

Quand les spectateurs vont boire leur verre.

 

Un comédien de la troupe me dit : "Mais moi, je ne suis pas un professionnel !"

 

En effet ...

Si on compulse le dépliant de la comédie musicale, qui a été jouée ...

Il est bien dit que ...

Des comédiens du Centre des Arts Scéniques du coin donnaient la réplique à des demandeurs d'emploi (ou des sans emploi) de Mons ou des environs.

Et on se doute que ...

Un comédien professionnel a plus de technique, plus de planches, plus de facilités (a priori).

 

Quant à moi, qui était spectateur ...

 

Je n'ai pas vu, perçu de différence dans l'unité du spectacle présenté.

La metteuse en scène avait eu la bonne idée de faire intervenir tous les acteurs, individuell'ment, chacun leur tour, au fil de la comédie musicale. Ainsi, ressortaient les particularités de chacun (ils jouaient tous avec leur fraîcheur, leur coeur, leur sincérité ... et je les aurais bien rejoints).

La metteuse en scène, était (et reste) habituée à bosser avec des gens pas spécial'ment formés à la scène (ça, je l'ai lu) et issus de communautés vulnérables, dans le but de susciter des chang'ments dans (ou entre) les individus.

La metteuse en scène, sur un siège à l'avant-plan, dirigeait, comme un chef d'orchestre, les opérations durant le spectacle. Elle indiquait, au fur et à mesure, aux comédiens, le moment où ils devaient intervenir. Rien n'était donc figé. Une part d'improvisation était requise pour les comédiens, sur le vif.

Bravo.

Et on se doute que ... comme le spectacle était prévu pour trois jours, le spectateur le plus régulier, le plus assidu assistait (ou assistera) à trois comédies musicales différentes.

 

J'aimais ... l'Africaine (la mama) qui répondait par "oui" ou "non"

J'aimais ... les gars au casque jaune qui s'en allaient travailler avec le sourire.

J'aimais ... la fille au cheveux courts, habillée de noir, qui était déprimée.

J'aimais ... le monsieur avec le chapeau du canotier qui chantait "Le travail, c'est la santé"

J'aimais ... l'espèce de drapeau soviétique (avec sa faucille et son marteau) reconverti en beige.

J'aimais ... Sébastien, avec sa perruque, quand il parlait d'attaché-case, que le public se bidonnait.

J'aimais ... la casquette d'un certain Virgile. J'aimais ... deux comédiennes, avec des longs ch'veux (que je confondais).

J'aimais ...

 

"Mais moi, je suis professionnel !", disait, encore, en coulisses, un des comédiens, comme pour s'excuser, quand je le félicitais de sa prestation ... qui m'avait beaucoup touchée.

 

Encore un autre instantané, encore quelques heures plus tard ...

 

Pas plus tard que cette nuit, dans mon dernier rêve.

 

Je parcoure, vers cinq heures du matin, un couloir (d'école ? d'hôpital ? d'appartement ?). Karine est dans le coin, je le sais, je le sens. Et ... je vois des portes, des portes, des portes ... fermées. Il fait obscur. Karine se trouve derrière une de ces portes. Et ... je n'ose frapper (ou toquer) nulle part.

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Tous les "hiers"…

Chercher des mots derrière les mots pour faire vibrer toute la dérive. Une chance de voir tous les sens… ceux qui chantent encore le chant d’une vie… d’une simple victoire… d’un grand retard celui qui accable tous les espoirs…

 

Oh ! Les mots ces êtres si fragiles, mais qui ont la force de tous les lions, de toutes les tornades, et de toutes les mers…le "de-vaguement" est toujours une guerre…tandis que le repli faits penser aux dégâts… de tous les airs et de tous les "hiers"…

 

Les matins sombres changent de visage pour rendre l’amour à son vrai âge…celui des petites fleurs…celui des grandes douleurs…une fois de plus pour garder figée toute une vie et tout un rêve…

 

Que faut-il dire encore pour que les choses entrent dans l’ordre..?! Un ordre qui jaillit de ces profondeurs, là où l’instant perd son équilibre, là où les mots quittent leurs nids, et là où l’oubli fait naître  tout un espoir…

 

Ah ! L’espoir ce grand mystère..! Seul avec ses pas change les couleurs… du sombre au vrai clair, et du froid à la vraie chaleur… !

 

L’être cherche refuge dans tous les mots… et dans tous les lieux… pour donner l’envie à toute une vie… à toutes les choses… celles qui gardent encore la vraie couleur… la vraie valeur..!

 

Ah ! Les mots… qui cherchent refuge, derrière les flaires… et derrière les reflets… des miroirs des yeux…et même ceux de toutes les âmes..!

 

A. Sbibi  

Le 05-02-2011

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Meilleurs voeux

Mille branches

sont les portées de nuées d' oiseaux

et de feuilles bruissantes

rythmant une musique de lumière

en reflets cristallins et organiques à la fois .

Que la Nature est envoûtante !

Meilleurs voeux pour une année 2011

tissée d' apothéoses esthétiques ...

Oxiane

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Banc public

Banc public

 

Je suis un petit banc public,

Vestige de ce parc grandiose.

J’accueille tout le grand public

Qui a envie de faire une pause.

 

La vieille dame aux cheveux gris

Est mon amie la plus fidèle.

Elle jette des morceaux de pain gris

À tous ces gros pigeons qu’elle aime.

 

À midi-trente, c’est l’heure du gars,

Un beau jeune homme bien de sa personne.

Silencieux, il reste là.

Il attend que la cloche sonne

 

Pour s’en retourner au travail,

D’un pas rapide et décidé,

Ses deux mains sous son chaud chandail

Par sa chère maman, tricoté.

 

Son amie, je ne la vois plus.

Elle était pourtant femme charmante.

Sa compagnie, il n’en veut plus

Car la peur d’aimer le tourmente.

 

Les gosses qui viennent le mercredi

Me sautent dessus sans ménagement.

Leur insouciance à ce qu’on dit

Leur permet d’aller de l’avant.

 

Le soir, ce sont les amoureux

Qui se bécotent au clair de lune.

Sous les étoiles, ils sont heureux,

Rêvent de voyages et de lagunes.

 

Mais l’air du temps vient de changer.

Les gros pigeons n’ont plus de pain.

La vieille cloche n’a plus sonné.

Autour de moi, tout est malsain.

 

Certains me donnent des coups de pied.

D’autres m’offrent leurs détritus.

Ceux qui s’amusent à m’abîmer,

J’aimerais qu’ils sachent que je n’en peux plus

 

De sentir la pointe du couteau

 Qui martyrise mes vieilles planches.

Ces tatouages sur ma peau

Me font honte quand vient le dimanche.

 

La jeune fille aux cheveux longs,

Le bourgeois lisant son journal,

Le musicien au diapason

M’évitent tous et ça fait mal.

 

Moi, le petit banc aux secrets,

J’ai vraiment l’air d’un moins que rien.

Mon cœur est rempli de regrets.

Je suis arrosé par les chiens.

 

Je suis un petit banc public

Gravé, Sali et tout cassé,

Moi qui m’offrais au grand public,

Vestige d’un passé oublié.

 

01/02/2011

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12272718469?profile=original«Pensées diverses écrites à un docteur de la Sorbonne » est un essai philosophique de Pierre Bayle (1647-1706), dont le titre complet est: Pensées diverses écrites à un docteur de Sorbonne, à l'occasion de la comète qui parut au mois de décembre 1680, publié à Rotterdam chez Reinier Leers en 1682.

 

Une comète apparut au-dessus de Paris en décembre 1680. Il semble bien, malgré le progrès des Lumières, depuis le Monde de Descartes et De la recherche de la vérité de Malebranche, que "les faibles et le peuple", selon les mots du Mercure galant, tremblèrent devant ce phénomène. Cette gazette, docile aux suggestions de Colbert et de La Reynie, le lieutenant de police, s'engagea dans la lutte contre la superstition; Donneau de Visé, qui dirigeait le Mercure, et Fontenelle, qui y collaborait régulièrement, composèrent une petite comédie pour ridiculiser ces terreurs insensées. Le 27 mai 1681, Bayle, qui enseignait alors à l'académie de Sedan, envoya à Donneau de Visé la Lettre sur les comètes (selon le premier titre), mais il ne put obtenir, malgré cet appui, la permission d'imprimer, et l'ouvrage parut l'année suivante (sous le titre ci-dessus) à Rotterdam.

 

Les Pensées diverses comprennent deux cent soixante-trois chapitres et vont un peu, selon l'habitude de Bayle (héritée de Montaigne et des humanistes de la Renaissance) "à sauts et à gambades". On peut toutefois distinguer quelques grandes séquences. Une fois critiqués les témoignages des poètes et des historiens (chap. 4-5), il est démontré que les comètes n'apportent à la terre aucun mal (9-15), et sont peut-être même bénéfiques (16); que l'astrologie est ridicule (17-23); qu'on n'a pas remarqué plus de malheurs après le passage des comètes (24-44); que la conviction générale des peuples ne prouve rien (45-49), ainsi qu'en témoigne l'absurde superstition des Anciens envers les éclipses (50-54); que croire aux présages des comètes revient à supposer que Dieu aurait fait des miracles pour conforter l'idolâtrie (55-58); que ces peurs doivent être simplement regardées comme une vieille superstition païenne introduite dans le christianisme par respect de l'Antiquité ou par politique (59-101). L'auteur réplique ensuite à trois objections: Dieu aurait formé les comètes pour faire connaître la Providence et éviter l'athéisme (objection: 102; réponses: 103-202); les comètes auraient été envoyées par Dieu (miraculeusement ou non) pour convertir les païens (objection: 203; réponses: 204-227); les comètes peuvent naturellement susciter des malheurs (objections: 228; réponses: 229-261). L'ouvrage s'achève par une Conclusion (262) et un Abrégé (263).

 

Le livre est présenté comme une lettre à un docteur en Sorbonne et l'auteur y "parle en catholique". Ces deux impostures sont évidemment liées, et elles signifient dans quel contexte Bayle a voulu se situer. Adressant cette "lettre" à Donneau de Visé, imitant, ainsi qu'il l'avoue, le style du Mercure galant, il tente une percée dans le milieu parisien. Il pratique le persiflage érudit qui régnait autour de Donneau de Visé et de Fontenelle. Il explique que les fables sont des impostures, et que seuls les ignares et les faibles s'en laissent impressionner. Ce persiflage se nourrit de tous les thèmes de la morale mondaine des années 1675-1680. Les passions règnent dans l'humanité, et les principes, pour être hautement proclamés, n'en sont pas moins inefficaces. Jansénisme? Faut-il penser aux Essais de Nicole et à son jansénisme "centriste"? Ou simple développement de l'épicurisme plus ou moins libertin, qui séduisait la jeune génération?

 

Éliminant les fables, le philosophe tend donc à éliminer les miracles et à instaurer dans la nature un légalisme inflexible, indispensable à la science moderne, qu'il ne paraît toutefois pas bien connaître. C'est un souvenir de Malebranche; c'est aussi bien un écho du calvinisme, qui se voulait émancipé des superstitions papistes, et les huguenots ne se scandalisèrent nullement de l'ouvrage ni de ses thèses. La morale et la religion, nous démontre Bayle, sont sans effet dans le monde, et les hommes, quoi qu'ils disent, agissent comme ils veulent et comme ils croient utile ou agréable. Cela n'est pas forcément un mal, et, ainsi que le diront Mandeville, Bentham et les plus authentiques philosophes des Lumières, la prospérité générale s'édifie sur les vices des particuliers. Faut-il en induire que Bayle nous convie à l'athéisme? Pas forcément. Il écrit en catholique pour des Parisiens du grand monde, alors qu'il est un pauvre professeur huguenot de l'académie de Sedan. Il affirme, après bien d'autres, que les principes et la foi sont inefficaces, mais aussi que les passions font aller le monde, et bien. Passions qui peuvent être voulues par Dieu. Autrement dit, comme l'affirme le jeune Fontenelle des Nouveaux Dialogues des morts, ce que la nature (ou, si l'on veut, la Providence) n'aurait pas obtenu de notre raison, elle l'obtient de notre folie.

 

La conclusion, c'est un grand éloignement du papisme, qui, malgré Malebranche et les siens, charrie trop de fables, et qui suppose une certaine conciliation de notre foi et de notre action, avec ce Dieu qui passe par notre esprit (et par l'Église codifiée et codifiante) pour modeler l'Histoire et y faire régner la Providence. Bayle souhaite au contraire une totale rupture entre l'univers de la théorie - ce qu'on appellera la "raison pure", et qui n'est, au fond, qu'égarement - et l'univers concret, "pratique", où s'incarnent les desseins de Dieu. Avant le Rousseau du "Vicaire savoyard"  et avant Kant, il nous fait comprendre que Dieu réside dans le réel et le sentiment, jamais dans l'argumentation ni la doctrine. Il n'est ni athée, ni sceptique, ni essentiellement calviniste. Il est le philosophe du concret, de la discontinuité, où réside le divin incarné. La raison ne lui semble au fond qu'un intermédiaire, trouble et peut-être perfide, entre le réel et Dieu.

 

Les hommes du XIXe, parfois du XXe siècle, s'y sont trompés: Bayle ne songeait pas à encourager l'athéisme, ni même l'indifférence religieuse. A l'intérieur de l'univers calviniste (qui s'y prêtait infiniment mieux que l'univers catholique) il promouvait une nouvelle conception de la réalité: elle n'était plus abordée à travers le prisme des doctrines - qui finalement ressemblaient toutes plus ou moins à des fables. Il fallait l'atteindre dans sa fraîcheur, et la méthode expérimentale était plus pertinente que les systèmes. Comme Gassendi, Mersenne, Galilée un demi-siècle plus tôt, Bayle, au lieu de se passionner pour un combat antireligieux dans lequel les générations futures l'ont abusivement cantonné, se faisait simplement l'interprète d'un renouvellement épistémologique, qu'exigeaient les sciences évidemment, mais aussi la littérature et les arts.

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FRANCE...Ma douce...

France, ma douce, ma belle, ma tumultueuse!

Fière et rebelle, soumise mais jamais prise...

Je ne sais pas quand, ni comment et si cela tient à la première bouffée d'air respirée? Logiquement, je ne crois pas...

Mais d'où vient alors ce sentiment qui me colle à la peau? Est-ce le fait de naître sur un territoire ou bien d'y revenir et de s'en imprégner? Est-ce partie de soi, est-ce dans les chromosomes? Pourquoi?

La terre est grande et belle, je n'en connais que peu ou beaucoup... C'est toujours une question de point de vue et de moyens, mais aussi toujours je compare! Alors pourquoi ne pas comparer à son pays, celui de ses ancêtres, de ses origines? Mais nos origines sont-elles celle que l'on croit? Ou bien se forge-t-on ses origines en se fondant à ce qu'on aime! Tout n'est-il pas une question d'amour?

On peut être subjugué par le Grand Canyon, être amoureuse de New-York, mais l'amour avec un grand A, c'est Paris la superbe, avec ses avenues larges et majestueuses, sans rien de pompier, tout en finesse, en esprit, en modernisme cartésien, en classicisme spirituel!

Paris un soir de printemps au bord de la Seine, c'est aussi beau que l'Arno un soir lourd de l'été de Florence, mais c'est plus léger... L'est-ce plus? Certainement non! Mais c'est Mon Paris, celui où la chance nichée dans le malheur d'une guerre m'a fait naître! Celui que j'aurais choisi entre tous! La ville où l'esprit et l'amour se rejoignent...

On n'est pas raisonnable quand on aime. Il faut excuser ce vocabulaire sans doute excessif.

Quittons Paris alors, et flânons à travers douce France...

De Bretagne en Provence, d'Honfleur à Chamonix! Avec un détour pour Chartres et sa dentelle, pour le cloître à Moissac, pour la sobriété de Reims et l'humilité parfaite des abbayes cisterciennes! Retrouver l'espace d'une heure la foi de son enfance dans la pureté froide et étoilée d'une nuit de Noël en Provence éthérée par le chant pur des petites soeurs de l'abbaye du Thoronet...

Et puisque nous sommes en Provence, restons-y.

Quoi de plus doux que ces coteaux où le vin murit au soleil? Quoi de plus âpre que cette terre rouge et rocailleuse? Quoi de plus accablant que ce lourd soleil, cette chaleur écrasante ponctuée par le cri des cigales? Quoi de plus délicieux que ce ciel si pur, cette végétation généreuse? Quoi de plus sauvage que ce Mistral réveillé qui glace et nettoie? Quoi de plus chantant que cet accent qui traverse les temps et ravi l'oreille de la nordique que je ne veux plus être?

Chaque coin cache ses merveilles pour retenir plus longtemps, l'amoureux impatient parti à ta découverte!

Oh France, pays de mon enfance, de mes premiers regards conscients, toujours émerveillés...

J.G.

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Mes rouges sont des rouages

      Mes rouges sont des rouages, rouages contre la passivité, contre le ciel bas, contre le temps qui passe trop vite, contre une évidente impuissance face à ce mot qui revient trop souvent..

"C'est la vie"

 Je continue à peindre, je sais que cela a du sens, en tous cas , l'acte de peindre fait partie des choses humaines qui prennent du sens.

 Descendre dans la rue a aussi du sens..

Bref, descendre dans la rue ou monter dans l'atelier..?

flo ébauche

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 2 états de Flo fond rouge

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journal de bord, vendredi 4 février 2011

 Y a des gens (et j'en connais) qui, lorsqu'ils doivent passer par un distributeur (ou un terminal), prennent carrément une grosse somme dans leur porte-monnaie. Après tout, pourquoi pas ? Ca leur évite justement d'être obligés de repasser à un terminal et de perdre du temps. Comme ils ont un certain sens de la gestion, ils s'organisent, mental'ment, pour répartir, durant cinq ou six jours, leurs dépenses en fonction de leurs besoins, de leurs élans.

 

Quant à moi ...

 

Je serais du genre à passer, à repasser, un nombre record de fois, dans des terminaux, quitte à prendre, à chaque fois, une somme très limitée. Et à me démerder, selon l'endroit où je me trouve, avec l'argent que j'ai en poche, à ce moment-là. Ca fait partie de mes repères, de mes sécurités mentales. Et je m'y retrouve. L'idée de prendre trop d'argent, au même moment, me donne l'impression de foutre mon fric à la poubelle, de dépenser inutil'ment, de me saquer, de m'arracher trop brutal'ment une dent.

 

Tout est dans la tête, on est d'accord.



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contact

Bonsoir à Tous,

Désolée d'avoir si peux de temps, de n'avoir pris de temps, pour parler de mes activités récentes et mettre quelques photos en ligne.

 

Promis cela fait partie de mes objectifs des tout prochains jours.

En tout cas bravo pour tout ce qui est fait sur ce site et tout ce qui est fait pour la culture de façon générale

Aurélie Pfaadt

dit "LadyPoppies" et oui, je peins des pavots et des coquelicots

www.aurelie-pfaadt.com pour ceux qui veulent déjà en attendant aller voir mon site 

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administrateur théâtres

La Cerisaie (Théâtre des Martyrs)

Le Théâtre en Liberté présente au théâtre des Martyrs le dernier chef-d’œuvre de Tchekhov, classique de l’âme russe, dans une nouvelle adaptation française de Jacques De Decker  et une prodigieuse mise en scène de Daniel Scahaise:

 

                                                 « LA CERISAIE »

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La dacha est endormie... Un personnage se repose les pieds en l’air posés sur un pupitre d’écolier dans une chambre d’enfants. Beau plan incliné vers l’avenir, drapé de blanc.  Lioubov  Andréevna (Hélène Theunissen) a passé  cinq ans de  Paris à Menton en compagnie d’un cuistre ; on l’attend, il est deux heures du matin. Elle arrive avec toute sa suite et trouve que  tout le monde a tristement vieilli !  Tantôt elle évoque avec délectation ses souvenirs d’enfance : « O mon enfance ! O ma pureté ! C’est dans cette chambre que je dormais, d’ici que je regardais le jardin, le bonheur se réveillait avec moi tous les matins, et le jardin était alors exactement pareil, rien n’a changé… » Tantôt elle éclate en sanglots pour la perte de son enfant de sept ans noyé dans la rivière. Léonid son frère (Bernard Marbaix), épris de billard et de beaux billets prononce l’éloge de l’armoire centenaire. Lioubov, tellement insouciante et  hors du temps, est envoûtée par la magnifique propriété mais refuse catégoriquement de prendre les mesures financières proposées par son formidable intendant Lopakhine (Jean-Henri Compère) : aucun sens des réalités.

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          Notre Europe de l’an 2010 ? Ou … notre minuscule Belgique ?

 

 Cela a un goût de décadence, d’inexorable effritement, d’illusions perdues, d’argent impossible à garder, de désirs avortés.    Tout file entre les doigts frivoles de Lioubov, jusqu’au dernier rouble. Bien que ruinée, elle commande une dernière fois des violons qu’elle ne pourra pas payer et donne une dernière fête où tout le monde danse, chante et se soûle de gloire passée. Elégance du désespoir. Chapeaux et  habits sont somptueusement blancs et sophistiqués, la blancheur précoce des cerisiers annonce la fin imminente.  Voilà La  Cerisaie perdue, vendue au plus offrant : ce petit-fils de paysan qui étouffe du bonheur et de fierté d’avoir saisi les biens de ses anciens maîtres. C’est le déchirement et départ de la famille au grand complet après un dernier  hommage à la beauté vouée à la disparition. Il y a ce duo très émouvant de mère et fille (Julie Lenain), l’une crispée par la douleur, l’autre illuminée par le désir et l’espoir de renouveau, la beauté de la jeunesse,  son amour pour l’ancien précepteur du petit Gricha, l’étudiant errant, Trofimov! Idéaliste surréaliste, il  se croit « au-dessus de l’amour ! » …et ressemble curieusement à Tchékov !

 

 « Toute la Russie est notre Cerisaie. La terre est vaste et belle, il y a beaucoup d'endroits splendides. Imaginez, Ania : votre grand-père, votre arrière-grand-père, tous vos ancêtres possédaient des esclaves, ils possédaient des âmes vivantes, et ne sentez-vous pas dans chaque fruit de votre cerisaie, dans chaque feuille, dans chaque tronc, des créatures humaines qui vous regardent, n'entendez-vous donc pas leurs voix ?... Posséder des âmes vivantes - mais cela vous a dégénérés, vous tous, vivants ou morts, si bien que votre mère, vous, votre oncle, vous ne voyez même plus que vous vivez sur des dettes, sur le compte des autres, le compte de ces gens que vous laissez à peine entrer dans votre vestibule... Nous sommes en retard d'au moins deux siècles, nous n'avons rien de rien, pas de rapport défini avec notre passé, nous ne faisons que philosopher, nous plaindre de l'ennui ou boire de la vodka. C'est tellement clair, pour commencer à vivre dans le présent, il faut d'abord racheter notre passé, en finir avec lui, et l'on ne peut le racheter qu'au prix de la souffrance, au prix d'un labeur inouï et sans relâche. Comprenez cela, Ania. »

Et si c’était vrai - après tout, qu'y aurait-il là,qu'il faille prendre au tragique ?...L’enfance qui ne revient jamais ?  La mort muette sous les feuilles mortes, dans l'armoire funéraire, du fidèle majordome  Firs?   Serviteur à la précision horlogique pourtant lui aussi victime du temps, il est  interprété de façon savoureuse par Jaoued Deggouj.12272717669?profile=original

 Le cycle des saisons s’achève…  C’est l’émotion et la nostalgie qui nous prennent à la gorge et brident les nombreux applaudissements.

 

LA CERISAIE – Anton Tchekhov Théâtre en Liberté
Au Théâtre de la Place des Martyrs - Grande salle
Du 27/01 au 05/03/2011 - Dimanches : 06 et 20/02

 

http://www.theatredesmartyrs.be/saison.html

 

 

 

 

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journal de bord, jeudi 3 février 2011

 

 La semaine dernière ...

 

Rue des Champs Elysées, 18 A.

 

Quelque part, sur ma tournée de facteur ...

 

J'ouvre la porte d'entrée d'un immeuble (grâce au trousseau de clés dont je dispose). Histoire de réapprovisionner mon caddy, avec la suite du courrier (prévu) pour la tournée.

 

Dans le couloir ...

 

Une dame, habitant au rez-de-chaussée de l'immeuble, exprime ses plaintes à un agent de police.

 

Le motif  : chaque jour, sur le coup d'midi/une heure, des ados (arabes), élèves d'un athénée situé dans la rue voisine, se plantent sur l'escalier donnant accès à la porte d'entrée de l'immeuble ... ou sur les appuis de fenêtre, ou se mettent carrément debout devant la porte d'entrée. Ils fument (leur joint, sans doute), cassent la croûte, parlent fort ...

 

Paraît que, récemment, l'un d'entre eux a pénétré dans le hall d'entrée.

 

Et ... les gens ne se sentent plus chez eux. Et ... les gens se sentent agressés, brimés, violés dans leur "chez eux", dans leur intimité.

 

Par mesure de sécurité, ils ont même installé, sur des appuis de fenêtre, des barres de fer en or, avec des piquets pointus.

 

Ca se comprend. Ca tient la route.

 

"C'est pas qu'on soit raciste ...", argumente, à un moment donné, la dame du rez de chaussée de l'immeuble (originaire, elle aussi, d'un pays étranger).

 

"Y a tell'ment d'espaces, ici, dans la commune, où ils pourraient aller", ajoute-t-elle.

 

Moi-même ...

 

Quand j'arrive, à cet endroit, avec mon caddy, en ayant déjà deux heures de marche dans les pattes ...

Quand j'arrive, à cet endroit, avec mon caddy, et que j'aperçois tous ces jeunes (arabes) dans leur conciliabule, j'ai un réflexe d'auto-défense, de peur, de méfiance, j'en ai certains jours le souffle éventré. Oui oui. Peur d'être attaqué, peur d'être dévisagé, peur de perdre la face, peur d'être décoiffé, peur ... tout court.

 

Et pourtant ...

 

Quand je prends la distance, le recul nécessaires ...

Quand je regarde bien, quand j'observe bien ...

Quand je fais le bilan, depuis cinq ans que j'accomplis la même trajet, la même tournée, et que je rencontre, à ce même endroit, les mêmes jeunes (arabes) ... ou le même type de jeunes (arabes) ...

 

Je constate ...

Je remarque ...

 

Que jamais aucun de ces jeunes ne m'a attaqué (ni verbal'ment, ni physiqu'ment).

Que jamais aucun de ces jeunes ne m'a manqué de respect, jusqu'à présent.

Que l'un ou l'autre me dit volontiers "bonjour".

Que l'un ou l'autre me demande volontiers : "comment ça va, facteur ?"

Que l'un(e) ou l'autre me tend volontiers une tartine, un bâton d'chocolat ou un biscuit.

 

Rue des Champs Elysées, 18A, au même endroit ...

 

Y a déjà quelques mois ...

 

La dame du rez-de-chaussée de l'immeuble s'était déjà plainte, à la police, de ces mêmes jeunes (arabes), pour les mêmes raisons.

 

Elle avait même ajouté : "La dame du cinquième s'en rappelle ... elle a eu sa voiture fracassée ..."

 

Et quand l'agent de police était reparti ...

 

Je m'étais autorisé, risqué, en toute gentillesse, à poser, à la dame du rez-de-chaussée de l'immeuble, la question suivante : "Etes-vous sûre que ce sont ces jeunes-là, ici devant vous, qui ont fracturé la voiture ?"

 

Et elle m'avait répondu, sur le ton de l'évidence, sur le ton de l'énervement, presque en haussant les épaules : "On suppose que c'est eux !"

 

Je n'avais pas insisté.

 

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Poème "Je voudrais rentrer chez moi"

 

 

 Je voudrais rentrer chez moi

 

Sur le plateau dévasté

de ma mémoire

j'erre

dans le bivouac de mes pensées.

 

Oui, je voudrais rentrer chez moi.

 

Retrouver l'ancienne maison

d'avant cette guerre d'errance

retrouver l'ancienne maison

l'odeur du pain de mon enfance

les pas de mes parents

clochettes d'Espérance

dans l'air frais

des matins.

 

Oui, je voudrais rentrer chez moi.

 

Mes mains sont devenues

guenilles

à force de quémander

la Paix, la Paix,la PAIX ....

 

Lointaine forteresse

gardée par des soldats.

 

Aux lampes d'Aladin

les épées tourbillonnent

missiles d'aujourd'hui

sur des rampes

d'argile

elles pointent vers nous

mort et profanation.

 

Dévastation du vent

aux plaintes des déserts

yeux rouges de la nuit

dragons lanceurs de flammes

vers le Peuple sans nom

des oubliés du Temps.

 

Je marche dans l'errance

depuis des millénaires

Oui, je voudrais rentrer chez moi

Chez moi, chez moi ....

 

Y attendre la mort

y attendre l'AMOUR

l'entrée dans

 

LA LUMIERE

 

E.L. Quivron-Delmeira

(poème paru dans la Revue du Grenier Jane Tony)

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« Le spleen de Paris » est un recueil de poèmes en prose de Charles Baudelaire (1821-1867), publié dans le tome IV des Oeuvres complètes à Paris chez Michel Lévy frères en 1869. De nombreux poèmes avaient, à partir de 1855, paru dans diverses revues, notamment dans la Presse en août et septembre 1862. Au fil des publications de ses poèmes en prose, Baudelaire a hésité entre plusieurs titres: Poèmes nocturnes, la Lueur et la Fumée, le Promeneur solitaire, le Rôdeur parisien. C'est sous le titre de Petits Poèmes en prose que paraissent les vingt pièces publiées dans la Presse en 1862. Ce titre est toutefois trop peu attesté pour que l'on puisse le considérer comme reflétant l'intention définitive du poète: Baudelaire, durant les dernières années de sa vie, utilisait en effet l'expression le Spleen de Paris pour désigner son recueil, et la plupart des éditeurs ont conservé ce dernier titre.

 

Dans le Spleen de Paris, Baudelaire expérimente un genre nouveau, inauguré peu auparavant par Aloysius Bertrand: "C'est en feuilletant pour la vingtième fois au moins, le fameux Gaspard de la nuit, d'Aloysius Bertrand [...] que l'idée m'est venue de tenter quelque chose d'analogue, et d'appliquer à la description de la vie moderne, ou plutôt d'une vie moderne et plus abstraite, le procédé qu'il avait appliqué à la peinture de la vie ancienne, si étrangement pittoresque" ("A Arsène Houssaye", dédicace du recueil). Les poèmes en prose de Baudelaire, différents dans leur inspiration et leur facture de ceux de son devancier, imposent le genre, lequel deviendra particulièrement florissant dans les dernières décennies du XIXe siècle et au début du siècle suivant.

 

Le Spleen de Paris contient cinquante textes que Baudelaire n'a pas eu la volonté ou le temps de rassembler et d'organiser en diverses parties. Ses notes contiennent des projets de regroupements mais la dédicace "A Arsène Houssaye" fait de la libre ordonnance des poèmes un principe esthétique: "Mon cher ami, je vous envoie un petit ouvrage dont on ne pourrait pas dire, sans injustice, qu'il n'a ni queue ni tête, puisque tout, au contraire, y est à la fois tête et queue, alternativement et réciproquement. [...] Enlevez une vertèbre, et les deux morceaux de cette tortueuse fantaisie se rejoindront sans peine. Hachez-la en nombreux fragments, et vous verrez que chacun peut exister à part." Discontinuité, liberté et diversité caractérisent le recueil. Le ton et l'atmosphère sont variés, depuis l'agressivité: "la Femme sauvage et la Petite Maîtresse", "Assommons les pauvres!", et le sarcasme: "Un plaisant", "le Chien et le Flacon", "le Galant tireur ", jusqu'au pathétique: "les Veuves", "le Vieux Saltimbanque"; ces différents aspects peuvent d'ailleurs cohabiter dans un même poème comme "les Yeux des pauvres". La plupart des pièces sont narratives, et certaines s'apparentent même à des contes: "Une mort héroïque", "la Corde", ou à des fables sataniques: "les Tentations, ou Éros, Plutus et la Gloire", "le Joueur généreux", alors que d'autres, qui se terminent parfois par une moralité: "la Fausse Monnaie", tiennent plutôt de l'exemplum médiéval: "les Dons des fées", "les Vocations". Les thèmes sont eux aussi variés mais quelques-uns dominent: le destin et le pouvoir du poète dans "le Confiteor de l'artiste", "la Chambre double", "le Fou et la Vénus", "les Foules", "Enivrez-vous", "les Fenêtres"; les exclus, tous ces êtres déshérités ou bizarres qui éveillent la compassion dans "le Désespoir de la vieille", "les Veuves", "le Vieux Saltimbanque", "le Gâteau", "Mademoiselle Bistouri"; le désir d'évasion dans "l'Étranger", "l'Invitation au voyage", "les Projets", "Déjà", "Any where out of the world"; la femme enfin, à la fois mystérieuse et dérisoire, fascinante et haïe dans "la Femme sauvage et la Petite-Maîtresse", "Un hémisphère dans une chevelure", "la Belle Dorothée", "le Galant tireur".

 

Ce recueil en prose s'inscrit dans la continuité de l'oeuvre en vers: "En somme, c'est encore les Fleurs du mal, mais avec beaucoup plus de liberté, et de détail et de raillerie", écrivait Baudelaire à J. Troublat le 19 février 1866. Certaines pièces du Spleen de Paris peuvent même apparaître comme des doublets de poèmes des Fleurs du mal (l'exemple le plus frappant est celui de "l'Invitation au voyage", dans les deux ouvrages). L'expression "le Spleen de Paris" souligne cette filiation puisque le terme "spleen" sert de titre à la première section des Fleurs du mal, elle-même intitulée "Spleen et Idéal". L'ennui, l'angoisse, le sens aigu et douloureux du néant de toute chose, demeurent au centre de l'expérience baudelairienne. L'idéal est ailleurs, rêvé, entrevu, toujours inaccessible à l'homme prisonnier de la réalité mesquine et décevante. Perceptible pour le poète en quelques instants privilégiés, il fait de l'univers un spectacle réversible dont "la Chambre double" offre l'image symbolique. Dans ce poème en effet, la même chambre est d'abord décrite comme un lieu merveilleux - "chambre véritablement spirituelle", "chambre paradisiaque" - avant d'être rendue à sa dimension réelle de sordide "séjour de l'éternel ennui". La contemplation de la nature n'échappe pas à cette fatale réversibilité: "Grand délice que celui de noyer son regard dans l'immensité du ciel et de la mer! [...] / Et maintenant la profondeur du ciel me consterne; sa limpidité m'exaspère. L'insensibilité de la mer, l'immuabilité du spectacle, me révoltent... Ah! faut-il éternellement souffrir, ou fuir éternellement le beau?" ("le Confiteor de l'artiste"). Ce pouvoir visionnaire mêlé à une extrême lucidité fonde l'intolérable frustration du poète et sa misanthropie souvent cruelle, le choix du mal n'étant que l'envers d'un désespoir. Ainsi, alors que dans maints poèmes du Spleen de Paris le poète fraternise avec les déshérités, il fait preuve, dans "le Mauvais Vitrier", d'"une haine aussi soudaine que despotique" à l'égard d'un "pauvre homme": il détruit méchamment la marchandise d'un vitrier ambulant parce que celui-ci ne possède que des "verres de couleur", c'est-à-dire des "vitres qui [font] voir la vie en beau".

 

Le titre le Spleen de Paris met en outre l'accent sur la dimension urbaine de l'entreprise poétique, explicitée dès la Dédicace: "C'est surtout de la fréquentation des villes énormes, c'est du croisement de leurs innombrables rapports que naît cet idéal obsédant" (celui de la "prose poétique"). Paris ne constitue pas toutefois le décor de tous les poèmes du recueil: "le Gâteau" a par exemple pour cadre les Pyrénées, "le Joujou du pauvre", la campagne, et "la Belle Dorothée", les îles Mascareignes. En réalité, le monde urbain est moins affaire de décor que de regard. Dans une étude sur Constantin Guys intitulée le Peintre de la vie moderne (1863), Baudelaire lie la notion de modernité au phénomène de la grande ville. La sensibilité du poète moderne, sa saisie du monde, son spleen sont pour ainsi dire formés par l'expérience urbaine.

 

Cette dernière enseigne les injustices et la misère dont le poète se fait le porte-parole: "Je chante les chiens calamiteux [...] les pauvres chiens, les chiens crottés, ceux-là que chacun écarte, comme pestiférés et pouilleux, excepté le pauvre dont ils sont les associés, et le poète qui les regarde d'un oeil fraternel" ("les Bons Chiens"). Le poète moderne dit la marge et l'exclusion. La ville, sorte de concentré de toute l'humanité, est un révélateur privilégié; mais la misère et les barrières sociales sont partout: aussi bien à la campagne, comme en témoigne "le Joujou du pauvre", avec cette grille symbolique qui sépare l'enfant riche et l'enfant pauvre, "un de ces marmots-parias".

 

La ville est aussi une école de solitude et de vanité. L'égoïsme, l'illusion, l'apparence, la fatuité y gouvernent les rapports humains, d'où le ton railleur et cynique de nombreux textes. La poésie permet à peine d'échapper à cet engrenage pervers: "Ames de ceux que j'ai aimés, âmes de ceux que j'ai chantés, fortifiez-moi, soutenez-moi, éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptrices du monde; et vous, Seigneur mon Dieu! accordez-moi la grâce de produire quelques beaux vers qui me prouvent à moi-même que je ne suis pas le dernier des hommes, que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise!" ("A une heure du matin").

 

Infernal, le monde urbain est également fascinant dans la mesure où y règnent le hasard et la diversité. Il offre au poète, disponible, vigilant, qui "jouit de cet incomparable privilège, qu'il peut à sa guise être lui-même et autrui", une inépuisable matière: "Le promeneur solitaire et pensif tire une singulière ivresse de cette universelle communion. [...] Il adopte comme siennes toutes les professions, toutes les joies et toutes les misères que la circonstance lui présente" ("les Foules"). Le choix du poème en prose répond à la volonté de trouver une écriture adéquate à l'intériorisation de ce fourmillement qui caractérise la métropole: "Quel est celui de nous qui n'a pas, dans ses jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience?" (Dédicace). Plus libre et immédiate que le vers, la prose se prête mieux à l'évocation du monde moderne: "J'invoque la muse familière, la citadine, la vivante" ("les Bons Chiens"); un monde multiple, changeant, voire hétéroclite. Genre aux lois peu rigoureuses et contraignantes, le poème en prose offre à l'écriture une spontanéité en accord avec cette posture de "promeneur" ou de "rôdeur" qu'adopte le poète du Spleen de Paris.

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journal de bord, mercredi 2 février 2011

 Une tranche de pain a trouvé son coussin dans une rue.

 

Un trou, aussi circulaire que possible, a pris racine, assez géométriqu'ment (faut-il l'avouer) à l'intérieur de cette tranche de pain. Oui, la circonférence est réussie.

 

Un oiseau (châtain), planté à son tour, au milieu de la rue, devant la tranche de pain, est-il l'auteur de cette oeuvre d'art ?

 

Soudain, brusquement, une coccinelle se pointe.

 

Deux espèces vivantes prennent, alors, leur envol.

 

L'ombre de Paris se fait un peu sentir. Même si l'Arc de Triomphe répond aux abonnés absents, tout en haut de la montée (de la rue).

 

"Passera-t-on avec ma pension ?", se dit sûr'ment, dans une rue voisine, une dame, du haut de son cinquième étage ... sans répondre forcément, quand on sonne chez elle.

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journal de bord, mardi 1er février 2011

 

 Les Alfa Roméo(s) rouges sont attachantes, paraît-il.

 

La Saint-Valentin approche. Je suis comblé, cette année.

 

Justine Henin fait-elle ses adieux définitifs aux courts de tennis ?

 

Des singes, quelque part sur la planète, se nourrissent comme des hommes. C'est beau à voir.

 

Tiens ! Deux ou trois, de mes chansons, peuvent déjà tenir la route, si je les interprète, sur scène, en m'accompagnant du ukulélé.

 

Il fait encore très froid, le matin, quand un voyageur en transit avec ses mains dans les poches et deux Polonaises en anorak attendent le tram ... ou le bateau.

 

Moins 6, précise-t-on, du côté de Dinant.

 

Tiens ! Deux ou trois, de mes chansons (peut-être une quatrième), peuvent déjà, peuvent sûr'ment tenir la route, si je les interprète, au métro, pour les potes, sur scène, en m'accompagnant du ukulélé. Le tout est de placer le morceau au bon moment.

 

En attendant ...

 

La consommation de poisson menace l'équilibre marin ... on a mis l'feu, récemment, dans un cinéma, à Mons ... ça pette en Egypte ... des apprentis cinéastes refont le monde autour d'un comptoir ...

 

Au boulot, y avait pas moins de 3 "toutes boîtes", 3 "sans adresse", 3 publicités. L'une défendait les futurs intérêts de "bpost", l'autre (avec un "I love you" en première page) défendait les intérêts de "Di" et la troisième était l'hebdomadaire

"Aldi", qu'on distribue en principe le lundi. Et allons-y. En faisant un tour dans l'bureau, je me suis aperçu que pas mal de collègues avaient déjà reçu leur "Aldi", hier. Tiens, tiens, bizarre. Quand un chef est venu autour de mon emplacement, et qu'il a constaté les "Aldi" sur le côté, il m'a dit : "Si tu ne les a pas reçus, tu dois le signaler". J'ai répondu : "comment pouvais-je savoir que c'était anormal ? avec toute la quantité de boulot que nous avons, c'est pas possible de regarder en détail autour de soi ce que tous les collègues reçoivent exactement comme pub ... en plus, comme il y a eu grève vendredi, que beaucoup de courrier arrive en r'tard, ça m'a paru logique que ça n'arrive qu'aujourd'hui". Je n'ai pas obtenu de réponse à mon explication. Le (ou la) chef a juste enchaîné, en répétant (deux ou trois fois) : "Si tu n'as pas reçu tes publicités, tu dois le signaler".

 

Bien bien.

 

Avec le froid qu'on se paie ...

 

Après le boulot, si j'en ai le courage, j'irai chanter au métro ce soir.

Après le boulot, si je n'ai pas l'courage, pas l'énergie, je resterai à la maison, j'essaierai le piano, le ukulélé.

J'ai des petites idées.

 

Oui, je pourrais déjà, avec mes multiples instruments (guitare, ukulélé, piano, harmonica, bande-son ...), avec lesquels je me débrouille, concevoir un spectacle.

 

Tiens ! L'harmonica et le piano se marient bien aussi.

 

Et ...

 

Si je tiens compte, en pratique, que deux parties d'un spectacle complet tiennent, chacune, la route autour de huit ou neuf morceaux, qu'il ne faut même pas en faire plus (ni surtout en faire trop ... afin que le public suive et ne s'essouffle pas trop vite), je dois déjà opérer des choix.

 

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Puces sous stratus

La "journée" enfin si elle mérite se mot fut nocturne.. Un journée nocturne en fait .. 

Toutes lumières dedans pour tromper l'obscur.. sans y parvenir.. Ciel bas, sans espoir de sortir de cette poisseuse noirceur..

 La peinture, seule issue en attendant mieux.

 

flo sous stratus46x38

2x 46x38 acry et marouflage sur toile 1er Février  2011

 Le retour du rouge vermillon qui rugit mon impuissance prend toute la place.

 Deux têtes sortent du néant rouge en avant.

 Diptyque improbable, soleil blessé.. 

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Au Poème 2

Une création autour du peintre René Magritte.
Il s’agit d’un Magritte inattendu raconté par son épouse, Georgette.
Tous les éléments sont réunis pour faire autour de Magritte, cet artiste mondialement célèbre, un spectacle vraiment original.
Par ailleurs, le long week-end de la Saint-Valentin (12, 13 février), la Maison Vranken s’associe aux activités du théâtre et offre aux spectateurs amoureux de l’art, des textes et des artistes, une coupe de champagne !

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Photo : Georgette et René Magritte, le 28 juin 1922 © Apic/Getty Images

 

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