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Vous vouliez vivre un grand frisson de scène ? Une véritable passion entre Chair et Ciel? Courez  applaudir Carmela Locantore qui interprète merveilleusement la voix  notre grande Christiane Singer hélas disparue,  dans son livre brûlant:

12272716299?profile=original« UNE PASSION », livré pour nous… sur la scène du Blocry, place de L’Hocaille à Louvain-La-Neuve.

 

« J’ai choisi de chuchoter dans un siècle qui fait tant de bruit ! » Héloïse boit aux deux coupes de la mémoire, celle des événements et celle des sensations et rappelle « Dieu n’a que nous pour faire ce qu’il y a faire ».

Héloïse est animée de l’amour cueilli dans les yeux de sa nourrice Louisette, au premier regard, à sa naissance. Très jeune, elle a subi le coup de foudre avec Abélard, cela lui a entr’ouvert le ciel et les plaisirs sensuels, son corps en transes vit l’amour absolu et charnel. « Je découvrais le monde dans sa clarté originelle ». Le ciel dévoilé, le temps d’instants de grâce. « Nous avions conflué en Dieu ». Au contraire, Fulbert, son oncle trouve que toutes les activités humaines entravent la communication avec Dieu. Punition: la voilà enfermée dans un couvent pour avoir répugné ostensiblement de se plier aux conventions sociales. Abélard lui,  n’a rien compris … ou en définitive ne l’aimait pas ou aimait plus sa chaire de théologie. Elle médite : « Seul Comprendre délivre ! » Elle éprouve du remords : « Mon corps, le piège immonde où Abélard est tombé ».

Au couvent, Héloïse raconte : « je suis morte sans la miséricorde de la vraie mort ». « Chaque jour est un jour de moins de mon tourment, voilà ce que dit mon soupir ! » Enterrée vivante. Elle se souvient : « Je ne savais que me donner, rendre plus profond mon réceptacle. » Quelle passion haletante et  inouïe !

Réflexions sur le rôle de la femme: on ne croit pas les femmes, pourtant, Héloïse cite leur rôle essentiel dans la Bible : « Quelques-uns des nôtres sont allés au tombeau et ont trouvé les choses TOUT COMME LES FEMMES AVAIENT DIT ; mais Lui, ils ne l'ont pas vu ! " (Luc 24:24)».

Et par l’écriture, l’âme s’est délivrée, abbaye du Paraclet, 1162   

12272716493?profile=originalLouvain-La-Neuve, Le Blocry, 2011: un spectacle qui coupe le souffle, on en oublie le décor parfaitement moyenâgeux,  il ne reste plus que l’incandescence de la  voix et des paroles.

 

http://www.atjv.be/fr/saison/detail/index.php?spectacleID=442  jusqu’au 12 février 2011

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administrateur théâtres

L'Etranger (théâtre du Grand Midi à Ixelles)

« L’Etranger » d’Albert Camus (1957)

En jargon moderne : UNE ŒUVRE QUI TUE! Ne fût-ce que par sa sublime mise-en-voix ou en-scène  au théâtre du Grand Midi à Ixelles. Nous avons assisté hier soir au premier spectacle public de Raffaelle Giuliani dirigé par le directeur du théâtre Bernard Damien. Une première inoubliable, déjà une apothéose tant le comédien était étincelant dans cet exercice difficile, de porter ce texte devant les amoureux d’Albert Camus.

 

Quelques mots d’explication. La lumière inhumaine, la brûlure insupportable du  soleil d’été, autant dire 

 rien qui ne lui appartienne, plombent  inexorablement les actes de Meursault.  Il énonce  ses derniers 

jours de vie « libre » avec le détachement d’une autobiographie toute factuelle. Apparemment tout lui

est   égal.  Exemples. L’âge de sa mère, il ne le connaît pas. « Elle était vieille ? Comme ça ! » Cela 

l’indiffère  que Raymond soit son copain ou non, que son patron lui offre un boulot sur Paris : « On ne 

 change pas de vie ! ». La vie n’a pas de prise sur lui et il n’a pas de prise sur la vie.   « On finit par 

 s’habituer à tout  », disait sa mère.   Le comédien joue de façon magistrale. Physiquement son corps ne 

 peut pas mentir. Tout dans ses attitudes est langage. Juvénile et blasé, innocent et coupable à la fois.  

 Ce corps qui module chaque mot, et chaque pesonnage c’est la grande trouvaille du duo Maitre–élève

Bernard/ Raffaele.  L comédien incarne chaque personnage avec fulgurance.

C’est un travail épuisant que d’essayer de  mettre  de l’ordre dans tous ces événements. Meursault est

gêné à tout moment par la lumière  incandescente du soleil : « Le soleil avait fait éclater le goudron. Les

pieds enfonçaient et y laissaient ouverte sa pulpe brillante ».  

  Puis sans doute par celle des projecteurs de l’interrogatoire, enfin par   cette culpabilité imposée, qui

s’est insinuée perfidement sous sa peau.  

Bien sûr, étranger à sa vie, il  a subi tous les événements. Etranger au monde qui l’entoure, étranger à Dieu, étranger à lui-même, détaché, voici tout un homme coincé entre deux plaques de microscope, coincé par un Destin absurde.

 Autre jargon : WRONG TIME, WRONG PLACE, c’est le début absurde d’un enchaînement de malheurs où il subira les événements pendant que l’arme est mise dans sa poche et que son doigt déclenche la gâchette.  Une suite musicale comme une danse macabre,  un procès où l’absurdité prend les apparences de la logique. Pourtant le vieux Thomas Pérez « n’a pas vu Meursault pleurer, mais ne l’a pas non plus vu ne pas pleurer ! » «  Tout est vrai, rien n’est vrai ! » « Précisez les motifs de votre acte : c’était à cause du soleil ! »

« On m’a seulement appris que j’étais coupable ! » La colère est  le détonateur qui lui fait découvrir enfin qui il est et qu’il existe et qu’il tient désespérément à ce monde sensible et réel qui le touche maintenant qu’il ne peut que contempler le ciel , de sa cellule. Dernier inventaire, il collectionne avidement ses quelques souvenirs avant d’être livré à la guillotine au nom du peuple français.  Dans le Talmud,  il est dit que chaque être humain est le héros d’un drame cosmique, qu’il le sache ou non.

 Raffaelle Giuliani 12272719280?profile=original

XL Théâtre - Théâtre du Grand Midi Rue Goffart, 7a 1050 Ixelles (Bruxelles) www.xltheatredugrandmidi.be

du 8 au 26 février 2011

 

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L'effet Glapion

12272715253?profile=originalC’est une "Parapsychocomédie" en deux actes et en prose de Jacques Audiberti (1899-1965), créée et publiée chez Gallimard en 1959.

 

A la fin d'un dimanche après-midi à Orléans, le docteur Blaise Agrichant et sa femme Monique célèbrent, en compagnie du capitaine de gendarmerie, l'anniversaire du jour où ils ont décidé de se marier et évoquent l'"effet Glapion". On se retrouve un an plus tôt, lors de la visite à Orléans de la princesse Augusta de Lamerlingue. Le capitaine, alors que Blaise est parti à la chasse, annonce à Monique - qui n'est encore que l'assistante du docteur - la présence en ville du fameux bandit toulonnais Gilly. Blaise, rhumatologue, vient d'acheter une nouvelle table d'élongation dont il est très fier. Une étrange cliente entre, portant un gros sac. C'est Gilly qui menace le docteur avec un pistolet. Monique réussit à le désarmer. Ils l'attachent sur la table d'élongation. Dans le sac, ils trouvent l'énorme somme qu'il a volée le matin même. Ils décident alors de soumettre Gilly à une expérience et de le faire "glapionner" sur son rêve d'être un homme du monde. Mais la machine se dérègle (Acte I).

 

Gilly a oublié pourquoi il était venu, mais sa métamorphose n'est pas complète. Blaise tente de le chasser avec sa mitraillette qui se révèle n'être qu'un jouet. Car Gilly, qui apparaît en uniforme de gala, est en réalité le baron Frombellbed de Lamerlingue. Il leur révèle que leur bonne Augusta n'est autre que la princesse qui a fui son pays, ne pouvant plus supporter d'entendre l'hymne national. Frombellbed, qui n'a cessé de l'espionner, vient la chercher car elle doit aujourd'hui signer un traité officiel. Augusta s'y refusant énergiquement, il décide de la remplacer par Monique qu'il revêt d'un costume d'apparat. Tous deux sortent. Blaise appelle la bonne Augusta, qui lui révèle que la princesse et Monique sont une seule et même personne, et que Frombellbed, amoureux depuis longtemps, vient de s'enfuir avec elle. On revient alors sur le moment où Blaise avait décidé d'épouser Monique, puis sur son retour de la chasse. La princesse Augusta souffrant d'un malaise, s'arrête chez Blaise et trépasse. Frombellbed veut une nouvelle fois emmener Monique avec lui pour remplacer la princesse. Le repas s'achève et l'on comprend que la conversation n'a cessé d'évoquer les événements de l'année précédente, réels ou imaginaires. (Acte II).

 

L'"effet Glapion", découverte pseudo-scientifique attribuée à l'hypothétique professeur Émile Glapion, "consiste dans l'usufruit d'une donnée concrète objective par la logique visionnaire subjective". C'est-à-dire qu'à partir d'un événement anodin (la visite d'une cliente en l'absence de Blaise), l'imagination tout à coup se déchaîne et "à partir de cette apparence [devine] tout un roman, énorme, instantané, délirant". La fréquence de cette irruption fracassante du virtuel dans notre vie quotidienne justifie qu'on ait associé le nom burlesque du professeur à cette immense découverte: "Tu glapionnes, je glapionne et tous, à longueur d'année, tous nous glapionnons."

 

A partir du triangle classique du vaudeville, Audiberti brode alors avec une éblouissante virtuosité. En effet, l'effet Glapion se déchaîne à la fois à travers l'obsession du capitaine de gendarmerie - séduire Monique qui s'y refuse - et dans le désir, antérieur d'un an, de la jeune femme, d'épouser Blaise. Si Monique et la bonne Augusta sont un seul et même personnage, il en va de même du capitaine qui se réincarne en cliente, puis en bandit Gilly et enfin en baron Frombellbed dans l'espoir de parvenir à ses fins. Le constant va-et-vient du présent au passé qui constitue la trame de la pièce (parfois signalé par quelques notes de musique, la sonnette ou la sonnerie du téléphone) se redouble donc de sauts incontrôlés du réel au virtuel. Et de même que la table d'électrothérapie se dérègle lorsque Gilly y est attaché, l'effet Glapion s'emballe vers la fin de la pièce. Le spectateur, assommé par des révélations successives et contradictoires touchant à l'identité des personnages, assiste à deux tentatives successives d'enlèvement de Monique par Frombellbed dont il ne comprend pas bien l'utilité, puisque la première avait semblé parfaitement réussie.

 

Que l'effet Glapion soit issu de la pensée surréaliste (la coexistence des possibles) ou de la parapsychologie (comme le rappelle la Préface d'Audiberti) importe peu. L'essentiel est le parti dramatique original que tire l'auteur de cette "matérialisation sur la scène du subconscient des personnages" (Jean-Yves Guérin). Le vaudeville y est transfiguré par la fantaisie la plus débridée en fête humoristique où s'enchaînent les péripéties les plus rocambolesques. La notion traditionnelle de personnage s'y dissout: "Que veut chacun? Se dépouiller de l'habitude d'être soi, donner sa chance à l'un des possibles inclus dans la panoplie du germe personnel." Le vaste dérèglement déréalisant que suscite l'effet Glapion se répercute non seulement dans le langage (lapsus, associations d'idées, emphase) mais également dans l'usage de techniques quasi cinématographiques (montage, fondu-enchaîné) ou trop ouvertement théâtrales (changements de costumes à vue, coups de théâtre à répétition). Les métamorphoses baroques se succèdent, jusqu'à ce qu'on ne sache vraiment plus où on en est du temps, du lieu et de l'action. Au passage l'effet Glapion a pu exercer son influence décapante: il se moque du style des journaux, des messages radiophoniques, de tous les types de discours parodiés en une emphase délirante. Dans les fantasmes de Monique (qui rêve par exemple d'avoir pour ancêtres des "pirates blonds") est particulièrement visée l'influence néfaste de ces hebdomadaires à l'eau de rose qu'elle lit pour tromper l'ennui d'"un bled où les grands films s'amènent vingt ans après".

 

C'est que le langage a une part décisive dans ce déchaînement imaginaire: des mauvais jeux de mots parfois grivois appréciés dans les pièces de boulevard (le "gaillard" d'avant ou d'arrière, "bague à part", etc.) à l'étrange idiome lamerlingois que baragouinent Frombellbed et Monique. Le choix d'un genre théâtral considéré comme mineur - dont il a aménagé les contraintes à sa convenance - a donné à Audiberti toute la liberté nécessaire pour exprimer que notre vie est faite "de la même étoffe que les songes". Il réaffirme ainsi pleinement sa conception baroque du theatrum mundi où "chaque tête interprète et modifie à sa façon la comédie générale que tous ensemble nous jouons sans en savoir le titre ni l'auteur".

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La confession catholique du Sieur de Sancy

12272718899?profile=originalIl s’agit d’un pamphlet de Théodore Agrippa d'Aubigné (1552-1630), publié dans le Recueil de diverses pièces servant à l'histoire d'Henri III à Cologne chez Pierre Marteau en 1660.

 

L'occasion en fut fournie à d'Aubigné par la conversion au catholicisme de Nicolas Harlay de Sancy, contrôleur général des finances, en 1597. Converti une première fois en 1572 après la Saint-Barthélemy, ce fidèle d'Henri de Navarre, redevenu huguenot, craignit de se voir préférer le futur Sully à la direction des finances, et crut bon de revenir au catholicisme. Le calcul se révéla vain, et Sancy incarna, aux yeux d'Agrippa d'Aubigné, le type même du courtisan intéressé et opportuniste.

 

La matière du livre, rédigé entre 1598 et 1600, n'est pas toujours originale: prosopopée bouffonne prétendant ironiquement démontrer la supériorité du catholicisme, elle doit beaucoup au Traité des reliques de Calvin et à l'Apologie pour Hérodote d'Henri Estienne.

 

La première partie s'ouvre sur l'affirmation de l'autorité absolue du pape: "Je vous prouveray que le Pape peut disposer du droict contre tout droict, faire de injustice justice, et que les choses faictes ne le soyent point." Le prétendu Sancy plaide ensuite pour la nécessité de l'intercession des saints, la valeur des reliques et même des miracles fabriqués de toutes pièces: "Il vaut mieux laisser les superstitions pour n'oster les devotions."

Dans la seconde partie, le nouveau converti stigmatise les huguenots ("Ils sont gens qui pour la gloire de Dieu foulent aux pieds toute gloire des Princes"), et reconnaît que seuls des motifs utilitaires ont guidé ses multiples conversions: "J'ay eu pour but, sans changer, le profit, l'honneur, l'aise et la seurté. Tant que le dessein d'estre Huguenot a esté conforme a ces quatre fins, je l'ay suivi sans changer." Le dernier chapitre rapporte un dialogue cynique entre Sancy et "Monsieur le Convertisseur", appellation plaisante du futur cardinal Du Perron, principal artisan de la conversion d'Henri IV. L'ouvrage se clôt sur un éloge de l'opportunisme religieux (Épilogue).

 

Il serait tentant de considérer, aujourd'hui, que cette Confession n'intéresse plus guère que les historiens, à titre de chronique foisonnante et scandaleuse des règnes d'Henri III et Henri IV. Le lecteur moderne peut, à bon droit, se sentir rebuté par un texte qui multiplie les allusions à la trame politico-religieuse de l'époque, et gêne ainsi la compréhension de plus d'une anecdote présentée comme savoureuse.

Reste néanmoins une indéniable vivacité polémique, annonciatrice des Provinciales autant que de l'antiphrase voltairienne. La seule personnalité du converti ôte évidemment toute valeur à la confession: doué d'une inquiétante labilité morale, prompt à se satisfaire des consolations les plus cyniques, Sancy manifeste en outre une totale inaptitude ou répugnance à l'exercice intellectuel. Un tel homme n'est qu'un fantoche qu'on plie aux exposés doctrinaux et aux conclusions les plus absurdes. Il avoue par exemple, en toute candeur, que le raisonnement par analogie permet d'éliminer les difficultés théologiques: le dogme de la transsubstantiation ne saurait faire aucun doute, puisque tout dans le monde obéit à cette même loi, les "putains des Princes étant transsubstantiées en femmes", les "femmes en putains", et les "maquereaux en Princes". Il suffit au personnage de puiser dans les réalités les plus triviales pour barder de certitude ses croyances toutes neuves.

 

Mais c'est dans le dernier chapitre qu'éclate une veulerie dont la barbarie est le corollaire à peine paradoxal. Admirable saynète dialoguée, qui oppose à "Monsieur le Convertisseur" un Sancy soudain pris de crainte superstitieuse: tous ses amis nouvellement convertis ne viennent-ils pas de mourir l'un après l'autre? Avec une componction digne de Tartuffe, le "Convertisseur" apaise cette inquiétude: "Ceux qui sont morts ont voulu laisser vivre leur conscience, et elle les a tuez. Il la faut donc tuer à bon escient [...] ou l'endormir par stupidité" (II, 9). Tout "regaillardi", Sancy lui raconte alors comment sa première conversion l'avait entraîné à massacrer joyeusement des huguenots, hommes, femmes et enfants confondus.

 

L'horreur de l'épilogue et son cynisme agressif ne doivent pas faire oublier la question essentielle posée par d'Aubigné: comment, en des temps troublés, ménager à la fois les droits de la conscience et les exigences du monde social et politique? La réponse machiavélique et hypocrite de Sancy peut naturellement se prévaloir de petites réussites tactiques, et d'une évaluation réaliste de l'infinie malléabilité de la nature humaine. Il reste que le personnage, en se privant de toute assise morale et spirituelle, s'est condamné à la fluctuation des humeurs les plus fantasques, à l'alternance invivable de la terreur et de la fausse sécurité. On n'écrase pas impunément la conscience: elle se venge en suscitant des fantômes.

 

Il faut opposer, à ce personnage peu recommandable, l'éthique de deux de ses contemporains: celle d'Agrippa d'Aubigné lui-même, qui délaissa la voie des honneurs quand le divorce entre la morale religieuse et l'action politique lui parut consommé - et celle d'un Montaigne soucieux d'équilibrer, dans une "librairie" à la fois réelle et symbolique, les prescriptions intérieures et l'appel du monde.

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HISTOIRE COURTE 2.

COULEURS DE VIE...

 

Sur le mur crème éclate la couleur d'un abstrait flamboyant. Tout contre, le bois sombre de la console valorise le blanc pur de la colombe de faïence.

La lumière ambiante est très douce, comme le regard qui fuit et s'enfonce dans son rêve...

 

Cette ruelle perdue aux abords du village où la panne de voiture l'avait fait s'arrêter, la chaleur de juillet et ce ciel si lourd qui annonçait l'orage et l'avait contrainte de frapper à cette grande porte vétuste pour chercher de l'aide...

Le torse nu dans l'ambrasure portait une trace de rouge qui la fit sursauter. Elle allait s'exclamer: Mon Dieu vous êtes blessé! Lorsque son regard découvrit... le jaune... le bleu... le blanc... et elle comprit dans un éclat de rire que le grand homme hirsute était occupé à peindre!

La grange à l'arrière était ouverte par une énorme vitre sur la campagne environnante où la lumière était superbe. Le ciel immédiat était certes complètement bouché mais à l'horizon le soleil triomphait et ses rayons obliques éclairaient l'atelier et le chevalet central, une grande toile irradiait ses rouges multiples comme un feu de joie!

 

Le trajet de la jeune femme s'est donc arrêté dans cette ruelle dont l'issue se perdait dans les champs...

A l'abri de l'orage, la conversation s'engagea et la chemise enfilée avait les mêmes couleurs d'arc-en-ciel que le ciel qui était d'une beauté si prenante à la fin de l'orage, que leurs mains comme aimantées, se joignirent pour la première fois.

 

Il y a 10 ans déjà, songeait-elle et 2 ans que par une autre nuit d'orage, le coeur de mon amour, épuisé par la maladie, s'est arrêté de battre.

 

Pourtant, en fixant la toile, mise en scène par ses soins dans le petit salon, elle ressent toujours un effet de joie qui transpire sur son âme pour la garder en vie et sa peine prend ses distances grâce à cette toile magique où éclate l'amour!

J.G.

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journal de bord, 10 février 2011

 Minuit ... passé de quelques minutes.

 

Une grève nationale est prévue à la poste, demain.

 

Retrouv'rai-je, dans quelques heures, mon PC et Internet, dans l'état où ils étaient, hier matin, avant que l'électricien ne passe ? Les lampes d'accompagnement retrouv'ront-elles leur sourire, dans la pièce principale ?

 

Objectiv'ment, je sais que oui. L'électricien passe vers 9 heures 30. Il me l'a encore confirmé, par GSM, y a quelques heures.

 

Dans les tripes, je suis plus confus. Je ne suis pas matérialiste, au point de ne jurer que par Internet. Mais ... l'idée, le sentiment d'être privé (même momentanément) de ... tout ce qui me donne accès à une partie du monde et de dépendre d'un autre (l'électricien ?) qui détient la clé ... oui, je me sens mal ... ai-je livré mon âme au diable ?

 

Et je ne dors pas.

 

"Elle t'a remis le bonjour", ai-je entendu, à un moment de la journée.

 

"Elle t'a remis le bonjour". La phrase trotte. La phrase s'enfouit sous mes pores, dans mon coeur. Elle me fait plaisir. Elle me réconforte. Elle me rassure ... quelque part.

 

Quand à "elle", qui me "remet le bonjour" ...

 

J'en déduis que la porte (chez elle) n'est pas (ou plus) fermée.

Je dirais même plus.

Si elle dit à une de ses amies (qui est aussi mon amie), en toute cordialité : "Remets-lui le bonjour" ...

Elle n'est pas dupe au point d'ignorer que l'autre amie me pass'ra la communication.

Elle sait aussi que je peux prendre l'initiative de la recontacter. Sans doute n'y est-elle pas indifférente. Sans doute le souhaite-t-elle. Sans doute le désire-t-elle. En cette période, du moins.

 

J'ai très fort envie de la revoir. Je connais trop bien la place qu'elle occupe dans mon histoire.

Et elle me connaît suffisamment pour supposer, deviner que ... j'ai très fort envie de la revoir.

Elle sait qu'elle m'a déjà fermé la porte ... vingt fois, cent fois, mille fois sur une échelle de ... vingt ans.

Elle sait (elle n'est pas bête, elle est fine) que si elle me rappelle directement, je pourrais figurer sur la liste des abonnés absents, que pourrais l'envoyer prom'ner, que je pourrais la traîner (même diplomatiqu'ment) dans la boue, dans la m..., et que je serais (encore) dans mon droit. Action-réaction, on se comprend.

 

Et je la connais, "elle", qui me "remet le bonjour".

 

J'ai quand même envie de la revoir, de savoir ce qu'elle devient. Je m'inquiète (encore) pour elle. J'angoisse (encore) pour elle.

 

Mais je connais le prix à payer si je l'appelle directement ou si je prends le risque de frapper à sa porte.

 

Tant qu'il me reste un souffle d'énergie pour m'orienter ailleurs, je garde mon cap.

 

Et je ne dors pas.

 

Le frigo s'active. La lampe de la cuisine fonctionne, elle. J'attends les premières lueurs de l'aurore. Du frascati, intact, partage sûr'ment, en haut du frigo, mon opinion au même moment. Paraît qu'un ministre français se trouve dans de sales draps, parce qu'il a logé, en Egypte, aux frais du président de la république locale. Plus d'oranges dans le panier en osier.

 

Neuf heures moins dix.

 

"Te remets pas trop en question !", m'a-t-on dit, dans mon dernier rêve.

 

Plus d'eau pétillante dans le frigo.

 

Et le ukélé résonne. Je me suis aperçu qu'on pouvait en jouer, tout en y attelant une lanière autour de la rosace (du ukélélé) et du cou.

 

Passé neuf heures.

 

"Les gens sont toujours faciles quand on sait les prendre", m'a dit, y a une paire d'années, mon frère.

 

Je l'ai souvent vérifiée, cette maxime. Avec tous les étonn'ments, toutes les satisfactions que ça engendre.

 

Maint'nant ...

Même avec la meilleure des volontés ...

Même avec l'esprit le plus positif ...

 

Il n'est pas possible, mathématiquement, de prendre la peine, le temps de "prendre en main" tous ceux que nous côtoyons, dans la même rue, dans le même bisto, dans la même bouch'rie, dans le même tram, tous les jours.

 

On n'a pas forcément envie de "prendre en main", "prendre avec soi" toutes les mains qui se tendent vers nous (même quand on a le temps).

 

Un soir, dans un resto (la s'maine dernière, je crois).

Je venais d'aller jouer au métro. J'étais content de m'asseoir quelque part, à une place où je trouvais un espace qui me conv'nait. Le futur repas allait canaliser un laps de temps bien défini pour un repos bien mérité. Et ... pour ne rien gâcher, je venais, encore une fois sur le vif, dans ce resto, de faire une chouette rencontre ... qui n'allait pas se limiter à un bonjour ni à un sourire de politesse.

Un monsieur (que j'ai déjà croisé dans les rues d'Etterbeek) arrive dans le coin, me reconnaît, me sourit, cherche une place et s'avance ... vers moi.

"Ca ne vous dérange pas que je m'asseye à côté de vous ?". Je lui réponds "oui" ; on est dans un lieu public, et ce monsieur est d'un abord courtois, souriant.

J'ai répondu "oui". Mais ... mon sang se glace. Rien qu'en apercevant ce monsieur. D'ailleurs, à chaque fois qu'il me croise, dans la rue, qu'il tente de me parler, je m'encours (c'est physique, c'est épidermique).

 

Et le monsieur commence, assis, dans le resto, à côté de moi, à me parler, à nouveau, le plus diplomatiqu'ment du monde, le plus social'ment du monde. "Tiens, y a un cabaret à Etterbeek ... vous n'y êtes jamais allé ?", amorce-t-il. Je sens que répondre "oui" ou "non", c'est déjà limite. Je sens un paquet de glu se répandre sur mes épaules (vais-je en ressortir, les membres atrophiés ?). Le gars essaie de poursuivre. Je reste bref dans mes réponses. Il finit, à la longue, par se retourner et plonger dans son assiette.

 

Je n'aime pas en arriver à ça.

 

Se respecter, quelle gageure !

 

Se respecter, quelle école !

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12272717893?profile=originalJérome Kelagopian


Les photographes Jérôme Kelagopian et Emmanuel Breton remontent le temps et rendent hommages à l'une des sociétés les plus remarquables que l'humanité connaisse à ce jour : les Cisterciens.

Mougins a partagé sa destinée avec l'abbaye de Lérins. Au XIème siècle, le territoire de Mougins fit l'objet d'un don à la congrégation religieuse qui vivait sous la règle de Saint Benoît. Quelque part Mougins était un don du ciel pour les moines, le village offrant une vue unique sur toute la baie. On pouvait ainsi prévenir toute intrusion belliqueuse. Protection par moments insuffisante, des massacres ayant eu lieu à diverses reprises sur l'ile. Cette histoire commune s'arrêta juste avant la Révolution. L'île Saint Honorat se consacra à nouveau au culte en 1869 avec l'arrivée des moines cisterciens venus de l'abbaye de Sénanque.

 

L'amour et le respect de la vie

A quelques encablures de la vie cannoise aux accents festifs et glamours, les moines cisterciens perpétuent une existence dont les fondements sont pluriséculaires. La plupart de leurs actes sont fondés sur la stricte observance de la règle bénédictine qui prône l'ascétisme et la tenue à l'égard du monde pour mieux se rapprocher de Dieu.

Parmi les préceptes édictés par les cisterciens, l'autarcie s'inscrit comme moyen de pouvoir s'éloigner du monde. Le travail de la vigne et la conception du vin fait ainsi partie de ces tâches dites séculières auxquelles se livrent les moines. La ferveur qui les anime est identique quelles que soient les circonstances, l'amour et le respect de la vie sont présents dans la force de leur regard

 

Le choix d'une profonde vérité

En se rendant sur les îles de Lérins, le photographe Jérôme Kelagopian a partagé le quotidien de ces personnes hors du commun. Au rythme des prières, de la méditation, et de l'étude, il a su retranscrire cette atmosphère de calme, de respect et de solennité que l'on ne retrouve plus dans notre monde qui a du mal à s'arrêter, ne serait-ce que pour une pose photographique.

Les clichés de Kelagopian permettent de prendre conscience d'un versant de l'humanité ayant fait le choix d'une profonde vérité, se détachant de toute parole autre que celle que leur dicte leur croyance. Ces photographies puisent ainsi leur force de la conviction naturelle qui anime cette communauté et offrent le contrepoint de beaucoup de dérives que l'on est communément habitué à observer avec le spectacle que nous offre la société

 

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Emmanuel Breton Ponigny

 

De merveilleux architectes

Les Cisterciens sont de merveilleux architectes, des bâtisseurs hors pairs. La quête de simplicité qui les anime trouve sa concrétisation dans leurs édifices religieux dont la pureté formelle nous plonge dans un recueillement immédiat lorsque l'on ouvre leurs portes. Emmanuel Breton s'est ainsi littéralement laissé absorber dans l'antre de l'abbaye de Pontigny fondée en 1114. Il s'agit là de l'un des fleurons bourguignons de l'art cistercien, érigé dans la terre d'émergence de ce mouvement religieux.

Le photographe a axé ses compositions sur ce qui fait la force de cette architecture avec ses lignes tendues imaginées pour produire la plus belle acoustique, laissant pénétrer une lumière savamment diffusée. Suivant les heures, la pierre se métamorphose, épouse des tonalités qui la rendent légère ou imposante et fait transparaître ce côté irréel propre à tout édifice religieux.

 

MUSÉE DE LA PHOTO ANDRÉ VILLERS Porte Sarrazine

06250 MOUGINS VILLAGE

INFORMATIONS : • Tél : 04 93 75 85 67

• Fax 04 93 90 15 15

• Email : museephoto@villedemougins.com

HORAIRES : • Du mardi au vendredi, de 10h à 12h30 et de 14h à 18h.

• Les week-end et jours fériés, de 11h à 18h.

PRIX D'ENTRÉE : Entrée libre

CONTACT PRESSE : Olivier Lécine

Email : museephoto@villedemougins.com

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Histoires de Livres: Le salon du livre d’artiste

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A BRUXELLES – 02 & 03 AVRIL 2011

 

Le Salon du Livre d’Artiste « Histoires de Livres » se déroulera dans les locaux de

l’ERG (Ecole de Recherche Graphique) à Bruxelles, le week-end des 02 & 03 avril 2011.

 

Créé en 2003 à l’initiative du collectif « En Creux », le Salon du Livre d’Artiste

« Histoires de Livres » en est à sa cinquième édition. Il se tient en effet tous les deux ans.

A l’origine de cette belle aventure, deux jeunes artistes graveurs : Gwënael Guégan et

Laurence Léonard.

 

Pour sa cinquième édition, « Histoires de Livres » prend un nouvel envol : nouvelle

équipe, nouvelle dynamique, objectifs renforcés.

Aux côtés de Laurence Léonard, cheville ouvrière des premières éditions, une nouvelle

équipe s’est mise en place, constituée d’autres artistes mais aussi de collectionneurs et de mécènes qui permettent de donner une nouvelle dimension à l’évènement.

Le salon « Histoires de livres » est intégré à une structure plus vaste, initiée par un

collectionneur, dédiée aux arts graphiques en général, « Graphies » (www.graphies.org en

construction).

 

A côté du salon proprement dit, de nombreuses activités et animations autour du

livre sont programmées, dont, notamment grâce à la participation d’acteurs artistiques et

culturels, différentes expositions décentralisées sur le thème du livre.

Les visiteurs du Salon du Livre d’Artiste « Histoires de Livres » sont multiples : grand

public en quête de découvertes, curieux de la création graphique, amateurs de microédition,  professionnels de l’édition et de la diffusion artistique, collectionneurs et artistes eux -mêmes.

 

« Histoires de Livres » est une manifestation gratuite pour les visiteurs offrant une

fenêtre originale sur le monde du livre. Sur deux jours, ce sont plusieurs milliers de

personnes qui découvrent toute la diversité et la richesse du monde de l’édition du livre

d’artiste.


Les exposants aussi ont des origines variées. Belges et étrangers, ils sont plusieurs

dizaines à présenter leur travail : éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, plasticiens mais aussi écrivains, conteurs et poètes ou tout simplement créateur p assionné et amoureux du  livre.

C’est une fenêtre sur la création contemporaine, sur la vie actuelle du livre d’artiste

qui est ainsi proposée. Vendre bien sûr, mais aussi expliquer, montrer, détailler le processus  de création, tels sont les objectifs affichés des exposants.

 

Informations et inscriptions :

« Histoires de Livres », le Salon du Livre d’Artiste

www.histoiresdelivres.be

graphies@skynet.be

(+32) 0476 77 53 60


 

Qu’est-ce qu’un livre d’artiste ?

 

Le livre d’artiste est un livre, voire dans certains cas un livre -objet, édité à peu d’exemplaires, créé de manière artisanale et très souvent diffusé hors des circuits classiques de d istribution.

Le livre d’artiste, plus que n’importe quel ouvrage, crée un lien d’intimité entre le créateur et le lecteur.

Le livre d’artiste peut être un « objet » abstrait ou figuratif, contenir du texte ou non, avoir un sens littéraire ou non.

Tout est permis dans la création de l’objet « livre ».

Le livre d’artiste est le résultat entre une pensée originale d’un créateur et son intervention

personnelle au niveau des formes, de la présentation, des possibilités d’impression ou de

reproduction, des choix des papiers ou des matières.

L’idée même du livre d’artiste recouvre des pratiques et des productions très variées.

La création d’un livre d’artiste répond à sept étapes :

 

1° Le thème : l’origine de la création du livre d’artiste peut être, pour l’arti ste créateur, un mot, une phrase, un proverbe, un conte, un texte humoristique, une note satirique, un

poème, une histoire, une matière, une image, une illustration, des couleurs, des surfaces, …

Il n’y a pas de limite dans la création.

2° La reliure : différents types de reliure existent : en escargot, en serpent, en accordéon,

reliure centrale, japonaise, papillon, flip book, reliure inventée, …

3° La technique : le livre d’artiste peut être construit par collage, à l’encre, à la gouache, à l’acrylique, par photocopie, dessin, tissu, pop up, pliages, par la formation de trous, …

4° La mise en page : elle peut être classique (par exemple image à droite et texte à gauche),  graphique (jeu entre l’image et le texte), peut répondre à un rythme propre au fi l des pages, …

5° La typographie : le créateur utilisera le cas échéant une typographie adaptée au sujet et

au style de son livre

6° La couverture : elle est l’élément qui doit donner envie de prendre le livre, l’objet, en

main, et de le découvrir. Elle peut être simple mais cependant forte pour séduire le lecteur,

le découvreur. Tous les artifices sont permis ici aussi.

7° Le colophon : traditionnellement situé en fin d’ouvrage, le colophon donne quelques

indications quant au créateur, au nombre d’exemplaires, à la date et au lieu de la réalisation  du livre. Le colophon peut aussi contenir une justification signée par l’auteur.

Préalablement à la création d’un livre d’artiste, l’auteur réalise une maquette, ou blanco, qui servira de fil conducteur pour la construction et l’élaboration du livre. 

 

Programme provisoire:


> Jeudi 31 mars 2011


18 heures


Activité partenaire : Cabinet Artistique « Libre Choix »

Rue Defacqz, 152 – 1060 Bruxelles

Vernissage d’exposition


> Vendredi 01 avril 2011


18 heures


Activité partenaire : Espace de Création « Le Caméléon Coquet »

Avenue A. Buyl, 12 – 1050 Bruxelles

« Carnets et correspondances »

Exposition de la Collection de Livres d’Artistes des Bibliothèques de Watermael -Boitsfort


> Samedi 02 avril 2011


De 10 heures à 18 heures


« Histoires de Livres », le Salon du Livre d’Artiste

Exposition-vente

Dans les locaux de l’ERG (Ecole de Recherche Graphiq ue)

Rue du Page, 87 – 1050 Bruxelles


De 10 heures à 18 heures


Activité partenaire

Au Cabinet Artistique « Libre Choix »

Rue Defacqz, 152 – 1060 Bruxelles

Exposition


De 10 heures à 18 heures


Activité partenaire

A l’Espace de Création « Le Caméléon Coquet »

Avenue A. Buyl, 12 – 1050 Bruxelles

« Carnets et correspondances »

Exposition de la Collection de Livres d’Artistes des Bibliothèques de Watermael -Boitsfort


18 heures


Dans les locaux de l’ERG (Ecole de Recherche Graphique)

Rue du Page, 87 – 1050 Bruxelles

Cocktail officiel (sur invitation)


A partir de 20 heures


Dans les locaux de l’ERG (Ecole de Recherche Graphique)

Rue du Page, 87 – 1050 Bruxelles

« Tournez les Pages à la rue du Page »

Soirée du livre - Repas, divertissements, animation musicale


> Dimanche 03 avril 2011


De 10 heures à 18 heures


« Histoires de Livres », le Salon du Livre d’Artiste

Exposition-vente

Dans les locaux de l’ERG (Ecole de Recherche Graphique)

Rue du Page, 87 – 1050 Bruxelles


De 10 heures à 18 heures


Activité partenaire

Au Cabinet Artistique « Libre Choix »

Rue Defacqz, 152 – 1060 Bruxelles

Exposition


De 10 heures à 18 heures


Activité partenaire

A l’Espace de Création « Le Caméléon Coquet »

Avenue A. Buyl, 12 – 1050 Bruxelles

« Carnets et correspondances »

Exposition de la Collection de Livres d’Artistes des Bibliothèques de Watermael -Boitsfort

Les Partenaires:

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Avant-goût

Quelle chance inouïe,

J’ai goûté au printemps.

Quel plaisir pour l’ouïe,

Tous ces oiseaux chantant.

 

La frêle pâquerette

A redressé la tête

Ouvrant sa collerette

Pour faire partie de la fête.

 

La mésange charbonnière

De sa voix métallique

Chante telle une première

En cherchant le moustique

 

Qui vient à peine de naître

Sous cette douce chaleur

Appréciée de tout être,

Source de vrai bonheur.

 

Deux jours de doux printemps

Et on se sent revivre.

Soleil en s’éveillant,

Bienvenue aux sourires

 

Qui éclairent les visages

Des badauds que je croise.

Le glacier du village

A garni son ardoise.

 

Quand on goûte au printemps

En plein milieu de l’hiver,

On redevient enfant

Et on oublie ce fier

 

Qui risque de nous rappeler

Qu’il est loin d’être fini.

Flocons et giboulées

Reviendront par ici.

 

J’ai goûté au printemps,

Saveur particulière

Pour les petits et les grands,

Saison que je préfère.

 

08/02/2011

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des robes se froissent dans ma tête

Une Ménine de plus  ou une Flo revisitée.

Mignonne ou mignon..?

 Ménine  s'apparente à mignonne...pourtant le visage qui nous regarde hésite entre masculin et féminin. 

Les Mignonnes d'honneur, celles qui accompagnent l'infante sur la peinture de Vélasquez.

 


 Bon, on va pas en ajouter sur cette peinture ultra-commentée.

Une Flo ménine 150x120 acry et marouflage sur toile

gegout©adagp

flo ménine

juste un clin d'oeil à la figure si classique qui s'épanouit en pyramide.

 Je repense aussi tout à coup à une peinture d'Ingres que je ne retrouve pas à l'instant, peut-être un amalgame entre les épaules de l'Odalisque et un condensé de toutes ces robes qui se froissent dans ma mémoire..

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journal de bord, mardi 8 février 2011

 

 

 Une galerie, encore vide, à deux pas de l'avenue Louise, se réveille sous le soleil. Un monsieur, avec une barbe et une casquette, est passé. Des lampes. Un aigle royal en or. Et ... à nouveau des pas.

 

Dix heures.

 

Ce soir, je participe, à Jodoigne-Souveraine, à une émission, dans une radio. Un pote (chanteur) m'y a invité.

 

J'ai pris, de bon matin, ma guitare (avec mon ukulélé, dans une caisse en carton, que j'ai relié à ma guitare avec trois élastiques).

 

Paraît que Ryanair, la compagnie d'aviation, aurait des techniques douteuses, comme ... proposer des prix modestes pour les vols, si les passagers acceptent de voyager debout. Ca, je l'ai entendu à la radio.

 

Pour arriver à Jodoigne-Souveraine, je tent'rai la marche. Les sentiers de GR (grande randonnée) n'attendent peut-être que ça.

 

Un auteur de livres (Alexandre ou Pascal Jardin) dénonç'rait, avec humour, dans son dernier ouvrage, son grand'père qui occupait, à Paris, une fonction au début de la guerre de 40 et qui ... n'était pas au courant des rafles de Juifs dans le vélodrome hélas historique.

 

Ce matin, dans l'tram, entre la Place Saint-Pierre et l'avenue Louise, c'était déjà le branle-bas silencieux. Dans l'allée centrale, entre toutes les banquettes où les gens vont s'asseoir, j'ai à peine eu (ou pris) le temps de m'arrêter, de repérer un siège, de retirer la guitare de mon épaule sans bousculer personne (ça prend même pas cinq secondes) qu'une ombre, derrière moi, a déjà tenté de me pousser, sans s'excuser, pour ... trouver une place le plus vite possible.

Je ne me suis pas laissé démonter. Quand je me suis assis, j'ai repéré la personne : une ado avec un grand bloc de dessin, qui rejoignait un copain, une ado qui parlait haut, qui parlait à toute vitesse, qui parlait sans respiration. Je me suis abstenu de rouspéter. Ca valait peut-être mieux. Cette fille est sûr'ment plus nerveuse que méchante ou impolie. Cette fille est sûr'ment gentille, généreuse ... dans un autre contexte.

 

Ce s'ra de la haute voltige, aujourd'hui. Mais je le sais. J'agis en personne responsable. L'émission "Bulles d'air", où je participe, ce soir, se déroule entre 19 et 22 heures. Vraiment, c'est du temps d'antenne !

 Et je suis tributaire, ensuite, d'un train qui me ramène à Bruxelles. En partant de Namur (c'est pas très loin de Jodoigne, quand on roule vite), le dernier train part à 22 heures 21. Un peu juste. Je peux, bien entendu, me rabattre sur Wavre ou Ottignies, situées encore plus près de Jodoigne, et d'où des trains partent encore vers 22 heures 30 (si pas plus tard). Et ... je dois me trouver dans mon flat, demain matin, dès 9 heures, car un électricien vient vérifier les ampoules de la pièce principale et de la cuisine, tombées en court-circuit à cause d'un faux contact dans le plafond.

 

Onze heures dix.

 

Le tram 94, qui passe en plein sur l'avenue Louise, m'emmène dans son fourgon. Direction : Place Marie-José. A l'arrêt où j'ai attendu, un arbre a été abattu.

 

Le ciel bleu a des incidences sur mon appareil photo. Je le vérifie pratiqu'ment chaque soir sur le "diaporama" de mon PC. Le bleu l'emporte largement sur la majorité des couleurs. Le bleu éclabousse, ternit la majorité des autres couleurs. Comme le noir et blanc, ça a son charme.

Je me pose juste la question : est-ce normal ?

Y a plus d'un an que je l'utilise (et que je l'use), mon appareil. Et les couleurs diverses, dans mon souv'nir, ressortaient beaucoup plus avant, même par temps de ciel bleu.

Un autre problème sur mon appareil : les trois secondes de noir, qui apparaissent brusquement sur l'écran, quand je l'allume, accompagné d'une partie d'image ... qui se manifeste comme une ligne diagonale, avant de déboucher sur une image complète.

Mmm. Faudra vérifier chez un marchand d'photos (ça fait quinze jours que je me le dis).

 

Une dame âgée m'a reconnu dans le tram.

 

Une grève à la poste, ai-je entendu. Une de plus. Et y en aura encore, c'est pas possible autrement. Cette fois, c'est dans les Ardennes que ça se passe. Du côté de Libramont. Libin, Vaux-sur-Sûre, villages locaux, villages émérites, ne seront pas desservis en journaux aujourd'hui.

 

Libramont, Libin, Maissin. En passant par Lesse, Redu. Terres historiques. Terres d'une partie de ma vie, de mon adolescence. J'y plant'rai le décor d'une future chanson. Un gars, vêtu d'une casquette, bûch'ron, parcour'ra, sous une pluie battante, dans une forêt, des rues sinueuses qui n'en finissent pas, autour des sapins (ou des gratte-ciels), à la merci des sangliers, des braconniers, des pommes de pin et des scies à rubans. Il ira rejoindre sa princesse ... qui l'aura rapp'lé au bout de deux ans d'absence (ou de non-réponse à ses appels). Il marchera sur des routes où des bagnoles le dépass'ront, où les champs de maïs abond'ront, où des vaches feront des pas de danse (alourdis) dans les prés. Il ira rejoindre sa princesse, esseulée, sans un sou, sur le point d'être maman. IL écout'ra son coeur, sans oublier d'être lucide. Il saura que sa princesse en aura app'lé d'autres avant lui ... sans résultat.

 

Et ... une dame m'a reconnu dans le tram. Et ... je suis descendu à la Place Marie-José. Avenue du Bois de la Cambre. Avenue d'Italie. Chaussée de Boitsfort. Schoolgat (avec ses constructions ... neuves et moches). Avenue des Merisiers. Je connais ces coins, ces rues. Je les ai arpentés tant de fois, en tant que facteur, quand j'effectuais des remplac'ments.

 

Une montée. Une passerelle. Des appart's. Un pont. Un jardin d'enfants. UN carr'four.

 

Et c'est ici que deux choix opèrent : le GR 126 et le GR 57... (à gauche). Je dois emprunter le second (dont j'ai oublié le dernier chiffre). Dans le guide, ils disaient : prendre la rue du Bien-Faire, ensuite on arrive sur une place. Ouais. Malheureus'ment, je n'ai pas, sur moi, le guide du GR 57... Je n'ai qu'à me fier aux balises sur le chemin et ... à mon bon sens. Et je m'avance. Un pan de rue. Un second pan de rue. Pas une seule balise le long de la rue du Bien-Faire. Comme par hasard. J'emprunte une rue perpendiculaire, qui monte ... sans résultat. Je reviens dans la rue du Bien Faire, je la (re)parcoure jusqu'au bout. On arrive à la Place Keym. Délivrance : enfin des balises ! Je suis. Des élèves d'une école (gardienne ou primaire) attendent devant un centre culturel et une galerie. Encore une balise. Le ukulélé danse dans sa caisse. Hugues, sois donc un peu plus résistant ! Et ... encore une balise.

 Et ... je me retrouve au point de départ, à nouveau au début de la rue du Bien-Faire, là où les chemins de GR se séparent (théoriquement). Je ne me dégonfle pas. Je tente le GR 126, en me disant que le véritable départ, la véritable séparation des GR's démarre un peu plus loin, dans cette direction-là. Je monte la rue. Peine perdue. Une lueur, encore : reprendre la rue du Bien-Faire, continuer sur la Place keym et se diriger vers Auderghem. Au pire : si je n'aperçois pas de balise, si je tourne à vide, je peux me rabattre, vers 14 heures, sur un train qui me mènera à Gembloux, où je peux trouver, toutes les deux heures, un bus pour ... Jodoigne-Souveraine. En attendant, les dés ne sont pas complètement jetés. Marchons encore un peu.

Auderghem, le Rouge Cloître, prévus sur le chemin que je dois prendre (je l'ai vu sur Internet), je les franchirai sans réfléchir, à vol d'oiseau.

Et Virginie, qui habite dans le coin, débouch'ra p'têt de son avenue, pour me glisser un p'tit coucou, avec une caricole qu'elle se sera procurée sur le marché de Boitsfort.

 

Place Keym. Rue du Loutrier. Je n'en crois pas mes yeux : une balise.

Je savoure ma victoire ... dans un bistrot, où le roi Albert (qui a laissé son nom à l'établissement) s'exprime sur des photos ou des tableaux.

Tiens ! Y avait longtemps que je n'avais plus entendu le groupe Niagara.

 

Midi trente.

 

Boitsfort. Auderghem. Communes champêtres. Des statues vertes en plein milieu d'une prairie qui descend. Des canards dans une mare. Un gars qui joue aux boules, sur des graviers, près des buildings.

 

Cette dominante bleue (ou bleuâtre), sur mon appareil photo, ça me chipote, quand même. J'aime les effets impromptus, d'accord. Je me démerde toujours, d'accord. Mais ... j'aime aussi les couleurs naturelles. J'aime aussi retrouver, sur mes photos, les couleurs des éléments, telles que je les ai perçues à l'oeil nu. En attendant, je compense avec le flash : les couleurs reviennent et rééquilibrent le tout, mais ce n'est pas naturel.

 

Avenue des Arums, avenue des Phllox. Les log'ments sociaux de Boitsfort/Auderghem, avec leurs boîtes aux lettres jaunes, ont leur charme.

 

 

Et le ukulélé danse toujours sur mes épaules, dans la caisse en carton reliée à ma guitare. J'entends même les cordes vibrer.

Un étui serait plus approprié. Une nouvelle housse de guitare aussi : la tirette d'une des poches a définitiv'ment rendu l'âme, les lanières ont déjà été rafistolées une ou deux fois, des trous se déclarent à gauche et à droite.

Demain, ou après-demain, si j'ai la forme, je file à Nivelles, dans un magasin de guitares spécialisé, où les housses se chiffrent juste, paraît-il, à 25 euros.

 

Je marche, je marche. De sentiers en sentiers. Et je n'ai pas pris ma bombe "Ventolin" avec moi. Tant pis ! Je ne risque rien, si je le décide. Ma respiration ne s'alourdira, ne s'amputera pas, quoiqu'en dise ma mère (ou son fantôme) ... si je le décide.

 

Et si ... en attendant de trouver un étui pour mon ukulélé, je m'arrêtais pour remettre, à l'intérieur de la caisse en carton, le plastique qui entoure l'instrument ... dans de bonnes dispositions ...

Et si ... en attendant de trouver l'étui qui convient, j'amortissais, dès demain, les chocs, dans la caisse en carton, en y plaçant une ou deux paires de chaussettes ...

 

Tendre Virginie, je suis passé devant ton appart'. On y pendait du linge. La tentation de faire le détour, jusque chez toi, était ... plus que présente.

 

Bientôt quinze heures.

 

Des étangs. Des rues. Des balises bien mises. Des gens qui passent. Un magasin d'fleurs prévues pour les enterr'ments.

 

Chaussée de La Hulpe. Faut passer le long d'un étang où, parfois, un jeune gars casse la croûte. Pratiqu'ment plus de balises. Et le temps avance. Il n'est ni trop tôt ni trop tard. Je rebrousse chemin.

 

Faut prendre un train, maint'nant, Hugues. La gare de Boitsfort n'est pas loin. Même un omnibus fera l'affaire. Tu arriveras toujours à temps à Ottignies ou à Gembloux.

La gare de Boitsfort est devenue un terrain vague. Pas moyen d'acheter un ticket. Même la roulotte, juste derrière, semble fermée à double tour.

 

"Tout doux va l'horloge, tic-tac ...", dit une chanson que j'ai apprise dans une chorale, quand j'avais six ans.

 

J'attends le train. Dans le calme. Dans un silence ... paniquant. Des nuages. Une dame qui regarde l'heure, de l'autre côté du quai. Une étudiante, pas loin de moi, qui ouvre son sac. Une dame reste, de profil, les bras croisés, devant la pancarte indiquant "Bosvoorde".

 

Quinze heures bien sonnés.

 

Genval. La Hulpe. Bientôt Rixensart. Ensuite : Ottignies. Le train connaît sa course. Et les travaux qui n'en finissent pas sur les voies qui défilent. J'arrive pas à m'y faire. Et ... des monticules de sable, par ci-par là. Des futurs tunnels. Pour un futur ... RER.

 

J'aim'rais filer aux toilettes. Mais je ne me risque pas. Je suis seul sur ma banquette. Je n'ose laisser ma guitare et mon ukulélé tout seuls.

 

Gare de Rixensart. Encore debout, elle (pour combien de temps ?). La gare de Profondsart, sur la suite du trajet, a subi le coup des bulldozers. Faut que ça avance ! Faut que ça rentabilise ! Une âme (humaine ou autres), ça dérange trop.

 

Un contrôleur arrive. ON était si près du but.

 

Quinze heures vingt.

 

Gare d'Ottignies. Faut changer de train, tout en restant sur la même voie. OK. Le prochain (train) arrive dans cinq minutes. Et c'est le coup d'barre. Tant de kilomètres franchis, tant d'images accumulées. Déjà. ET la journée est loin d'être finie. J'ai peur. J'ai le blues. Et si, maint'nant, j'avais oublié quelque chose de précieux dans le dernier train ! Et ... je commence à avoir faim.

 

Seize heures onze.

 

L'ancienne gare de Gembloux a été démolie. Une autre (plus moderne, plus carrée, plus bétonnée, plus affreuse) a pris place. La "Taverne des Voyageurs", un peu plus loin, est toujours là. La rue du Coquelet, juste à côté, ne s'est pas envolée, j'imagine.

 

J'ai eu le temps de me restaurer dans un fritkot du coin, où y a pas de lavabo pour se rincer et s'essuyer les mains pleines de graisse, où une série télé américaine (avec une femme flique ... très dure) passait sur un écran moyen et où la serveuse m'a dit "veuillez jeter vos papiers dans la poubelle", sans me dire au revoir quand je suis parti.

 

Le bus 25, que j'ai capturé, qui se dirige vers Jodoigne, s'arrête à deux pas de l'endroit où se trouve la radio où je me rends.

 

Un café ne serait pas de refus.

 

Quatre meutes d'élèves grimpent bruyamment (c'est le moins qu'on puisse dire) dans le bus, à quatre arrêts différents.

"Je vais lui apprendre la musique des chtis", dit l'un. Non, ils ne me jett'ront pas de pierre(s) au visage. Non, ils ne me tireront pas les ch'veux. Non, ils ne me piqu'ront pas ma guitare. "Tout ça pour un élastique !", crie l'un d'eux.

 

Et le ciel bleu perdure.

 

Le distributeur, à la gare de Gembloux, était hors circuit.

 

Et pendant que le bus roule, roule, roule, que les églises passent d'un village à l'autre, mes pensées, comme toujours, (dé)filent à une vitesse v'.

Autant j'ai peur, autant je stresse quand je vois tant d'inconnus débouler dans le même bus que moi, autant je suis triste quand l'un d'entre eux (que j'ai eu le temps de regarder, d'entendre, de trouver sympa) sonne pour descendre à l'arrêt qui suit et disparaît (pour toujours, en principe) de ma vie.

 

Une roue de gouvernail devant une ferme. Un cycliste qui passe.

 

Aurai-je assez de fric pour reprendre un train, tout à l'heure, après l'émission ?

 

Mon pote Miche (qui m'invite) m'a donné un coup de GSM. L'émission (au feeling) durera une heure.

 

Le groupe Indochine passe, en sourdine, dans le bus.

 

Un moulin à vent.

 

Dix-huit heures.

 

Il fait toujours clair.

 

Le bus a eu le temps de me déposer sur la grand'route, à l'arrêt situé plic ploc à côté de la rue des Tombelles, à Jodoigne-Souveraine, là où la radio se trouve. Je reconnais le coin. J'ai fait, en son temps, une émission, déjà, à Radio Centre Jodoigne. A la seule différence que, dans mon souv'nir, on tombait directement, au sommet du début de la rue, sur l'endroit. Image faussée, oui. Il faut encore marcher un peu, juste un peu, encore un peu, longer les arbres, les mottes de foin. Oui, l'antenne se distingue au loin.

 

J'arrive sur place. La porte est fermée à clé. Pas de sonnette. Je frappe. Personne ne vient. De fait, l'émission où je suis convié démarre à 19 heures. Je ne veux pas tourner en rond. Je décide d'aller me ballader, sans m'égarer.

Deux chiens aboient dans la cour d'une propriété voisine.

C'est pas vrai : une balise. Oui, je me retrouve sur un sentier de GR (grande randonnée). Explorons rien qu'un peu. Evidemment, on rentre à nouveau dans un bois. Je fais trois pas. Rien de plus. C'est trop risqué. Le soir va bientôt tomber.

 

Pas de bistro sur la grand'route. Avec les huit euros qui me restent, c'est peut-être mieux.

Une poubelle rouge. Un abribus presque désaffecté.

 

Allez, Miche ! Maint'nant, c'est moi qui te dit (et pense), en contemplant les flaques d'eau éclairées : "rapplique !"

 

Vingt-et-une heures.

 

Sautons les étapes.

 

L'émission de radio, sur Radio Centre Jodoigne, a eu lieu. La commenter dans les détails, c'est difficile. Je suis encore sur le coup. Et ... noter des impressions précises durant le moment où elle avait lieu, pendant que je répondais à l'interview, pendant que je chantais en direct, j'aurais (encore) du mal à y arriver.

 

Mon pote Miche (qui a beaucoup insisté, à raison, sur la notion de "partage" entre artistes) et moi, nous nous sommes bien entendus, bien compris. Comme toujours.

"Au feeling !", tel était le leitmotiv entre nous.

 

Evidemment, il fallait jongler, entre le moment où il me questionnait et celui où je répondais, avec le même micro ... qu'il fallait à chaque fois déplacer sur la table, en fonction de celui qui parlait.

Le second micro était réservé à André, l'autre présentateur.

Si je devais laisser parler mon "feeling" ...

C'étauit dur. Car ... à peine avais-je entendu une question de Miche, spontanément mon coeur battait et j'avais besoin de répondre instantanément.  Or, il fallait prendre le temps, le soin de déplacer, de prendre le micro, de parler au micro. C'était juste l'affaire d'une seconde. Oui oui. Mais cette seconde, où je devais m'abstenir, m'était douloureuse ... et ça pouvait m'être difficile de reprendre mon souffle et de répondre, ensuite, sereinement, aux questions.

 

Sur antenne ...

 

C'était pas toujours évident, pour moi, de chanter en direct et d'entendre, au même moment, les sonn'ries de téléphone qui n'en finissaient pas. Mais bon : ça f'sait partie du challenge. Et je l'ai assumé (et j'en suis fier).

 

Sur antenne ...

 

J'ai tenté une percée avec le ukulélé. Je me suis gouré dans plus d'un accord. Parfois, je délaissais l'instrument en chantant "a capella" ou en parlant.

Une part de moi me dit : Hugues, t'as les yeux plus grands que le ventre, quand attendras-tu d'être au point ?

Une autre part de moi me dit : Hugues, c'est déjà ça, ce que tu fais a déjà de la valeur.

 

Sur antenne ...

 

J'ai chanté "DOUCE", à la demande de Miche, qui a le coup d'coeur (j'en ai un pour sa chanson "LA BRANCHE DU CHARME"). Pourquoi pas ? Mon pote trouve ma chanson ... romantique. Y retrouve-t-il une parcelle de sa vie ?

 

Il n'est pas dit que nous ne participerons pas, le 2 avril prochain, à un spectacle, là-bas, dans la région.

 

Un charmant technicien (qui pourrait être mon gamin) a pris des photos charmantes et ressortissantes ... d'André, de Miche, d'André et de moi.

 

Vingt-et-une heures vingt.

 

Dans le train du retour ...

 

J'en connais un qui ne rentrera pas chez lui avant de s'être attardé dans un chouette resto, où il s'enfil'ra une chouette assiette chaude et où des gentilles serveuses lui feront honneur.

 

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Comme

Tranquille comme

un chemin ourlé de champs de blé,

et piqueté de coquelicots

Chaleureux comme

une maison blanchie à la chaux,

percée de fenêtres quadrillées,

qui paresse sous une couverture de lierre

Puissant comme

un ciel sombre, zébré d’éclairs,

l’haleine du vent gémissant

et des bourrasques fouettant les peupliers blancs

Doux comme

un ruisseau qui gazouille

des yeux qui se mouillent

Suave comme

un bois pailleté de violettes

Frais comme

un jardin farci de menthe et de pâquerettes

Vaporeux comme

un voile de brume

et la terre, en été, qui fume

Léger comme

le matin, la rosée, le rêve

Fluide comme

l’air, l’envol d’un oiseau, le jour qui se lève

Pur comme

la vérité, le cristal, l’émotion

Fragile comme

la vie, le cristal, l’émotion

Si mon amour pouvait être comme…

Mon amour n’a pourtant rien de tout ça

Ses vulnérabilités, sa saveur éphémère, ses accents inachevés

n’en font guère l’amour rêvé

Mais voilà…

Sans défaut, sans tracas,

l’amour n’est pas

et si mon amour t’aide à vivre, rêver, être

et renaître,

s’il t’aide seulement à aimer à ton tour,

alors, c’était vraiment de l’amour©

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Publication chez Fuga Libera: Henri Vieuxtemps
Complete Violin Concertos
Orchestre Philharmonique Royal de Liège, Patrick Davin

(FUG 575 - 3 CDs )

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Vineta Sareika, Hrachya Avanesyan, Nikita Boriso-Glebsky, Lorenzo Gatto, Yossif Ivanov, Jolente De Maeyer, Harriet Langley

 3 CD's pour le prix de 2

Voici un véritable événement discographique. L’intégrale des sept concertos pour violon de Vieuxtemps est une entreprise de taille. Trop pour un seul homme ? Peut-être. Mais pour Augustin Dumay, maître en résidence à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, elle était l’occasion de laisser un témoignage de vitalité de l’école franco-belge, dont il a recueilli la substance auprès de son maître Arthur Grumiaux. Sept jeunes virtuoses issus de son enseignement, et pour la plupart déjà couronnés par les grands concours internationaux, se sont attelé à l’ouvrage. En voici le résultat, impressionnant d’engagement et de maîtrise, capté dans la belle salle Philharmonique de Liège, avec son orchestre jouant Vieuxtemps « dans son jardin » sous la baguette experte de Patrick Davin. Cet séduisant coffret de trois CD est aussi l’occasion de retracer l’extraordinaire parcours de Vieuxtemps, souvent réduit à la virtuosité alors que toute sa vie a été marquée par la recherche d’expression et de contenu. C’est donc un hymne au violon, au bel canto, au panache, au romantisme, à la virtuosité transcendante et à la jeunesse qui constitue le quatrième volume à la collection « Chapelle Musicale Reine Elisabeth » chez Fuga Libera ; une belle suite aux premiers titres parus – Plamena Mangova (FUG517), Miloš Popović (FUG529), Trio Dali (FUG547) – qui ont enthousiasmé de nombreux auditeurs.

Extrait: 

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journal de bord, lundi 7 février 2011

 "Moi, il me faut des tonnes de calins !", me disait, au temps où j'étais son p'tit ami (et me dit encore, quand le hasard me remet sur sa route), une de mes potesses les plus précieuses.

 

"C'est fou, quand on t'entend, comme on a envie de te donner des câlins !", m'a dit, récemment, à la sortie d'une soirée, une jeune conteuse, très très talentueuse, qui était la dernière à croire en elle et qui a pourtant tout pour elle ... et qui aimait bien mes chansons et qui avait particulièr'ment flashé sur une phrase, inclue dans l'une d'entre elles.

 

"C'est fou, quand on t'entend, comme on a envie de te donner des câlins !"

 

J'ai entendu mon coeur battre à du cent, du deux cents à l'heure. Et le mot est faible !

 

Je me suis surpris à lui répondre, le plus maladroit'ment du monde, le plus sincèr'ment, le plus humoristiqu'ment : "Ne me le dis pas deux fois, je risque d'être en demande !"

 

Je n'ai pas osé lui dire : "S'il-te-plaît, donne-moi-z-en un, quand même !"

Je me suis abstenu de lui dire : "S'il-te-plaît, donne-z-en-moi-un, quand même !"

Je me suis surtout abstenu de passer moi-même à l'action, de faire le premier pas. J'en étais pourtant à deux doigts.

J'avais si peur ... d'être mal reçu, d'être rembarré (même poliment, même gentiment).

J'avais si peur ... de gâcher, de briser un moment, un élan.

J'avais si peur ... qu'elle me juge, qu'elle ne me remarque plus la fois d'après.

 

Comme si, pour préserver l'estime, l'élan chez quelqu'un d'autre, on se devait de rester lointain, distant, inaccessible, fantômatique.

Comme si on se condamnait à devenir, par notre faute, transparent, banal, quotidien, dès que l'autre, en appel au départ, était comblé dans ses attentes.

 

Y a trois heures d'ici ...

 

J'ai ouvert les bras à une personne du sexe opposé ... qui en était enchantée ... et qui s'est blottie dans les miens.

Ensuite ...

Je lui ai ouvert les bras ... encore une fois, deux fois. A chaque fois, elle s'est réfugiée dans les miens, avec le même enchantement.

 

A un moment donné, je me suis arrêté. Je me suis dit "Hugues, mets tes limites !". Je me suis mis en route. Avec un objectif ... pratique : payer mes vir'ments. Avec, surtout, la peur incommensurable de m'être mis, sans doute, une fois de plus, la tête dans l'seau en ouvrant mon coeur.

 

Mais bon ...

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journal de bord, dimanche 6 février 2011

journal de bord, dimanche 6 février 2011

 Assister à un concert (rock ou branché), dans le brouhaha, quand on est éclairé par des spots ou des fumigènes (même modestes), c'est de la haute voltige. Surtout quand il faut rester debout, au milieu (ou à l'intérieur) d'une foule, d'un public, d'ombres anonyme(s), surexcité(es). Surtout quand on s'est farci, au préalable, un quart d'heure pour trouver l'endroit où le concert a lieu, dix minutes pour attendre son tour avant de payer son ticket à la billett'rie. C'est le test de résistance, carrément.

 

Et quand on mesure 1 mètre 86, en plus ...

 

Et qu'on a un mal de chien à se trouver une place, un espace (même réduit), dans une espèce de grand hall, hyper peuplé, pour assister au concert.

 

Un premier morceau du groupe en vedette. Un second. Un troisième. Un quatrième.

 

Et au début du cinquième ...

 

"Monsieur, excusez-moi, mais à cause de vous, je ne vois rien"

 

Me balance, déjà, comme par hasard, une gamine de douze ans, juste derrière moi. Sur un ton arrogant.

 

Et pendant ce temps, d'autres gens, aussi grands que moi, me bouchent aussi la vue, limitent aussi mon accès (visuel) à la scène, bouchent aussi la vue des autres.

Et personne ne leur dit rien, à eux.

 

"Monsieur, excusez-moi, mais à cause de vous, je ne vois rien"

 

Ai-je entendu ... dans ma tête. Rien d'autre ne s'est passé. Juste des peurs, des angoisses, des phobies, que je connais par coeur et qui remontent à la surface.

 

Derrière moi, y a effectiv'ment une petite fille de douze ans qui ... me fixe, deux s'condes, en plein dans les yeux.

 

Petit à petit, je m'y fais, je me reprends, je me détends, je regarde les gens danser, s'embrasser, chanter, reprendre en choeur les refrains du groupe.

La guitare du chanteur (surtout quand il adapte la musique de "PORQUE TE VAS") me va droit au coeur.

Parfois, je capte un sourire dans l'assemblée. Je me surprends même à danser. Et mes muscles se relâchent. Je me surprends même à fredonner un des refrains.

 

Brusquement ...

 

Un petit doigt, venu de derrière, s'applique et pianote sur mon épaule.

Je me retourne.

 

"Monsieur, excusez-moi, mais vous gesticulez tell'ment que vous m'empêchez de suivre le spectacle"

 

Me dit un "charmant" père de famille, cheveux gris, cheveux proprets, lunettes bien montées, chemise bleue ouverte, sur un ton aimable et ... ferme.

 

Et pendant ce temps, des amoureux continuent de s'embrasser sous les néons.

Et pendant ce temps, des tas de gens dansent, chantent, lèvent les mains, sans que personne ne leur dise rien.

 

"Monsieur, excusez-moi, mais vous gesticulez tell'ment que vous m'empêchez de suivre le spectacle !"

 

Ai-je encore entendu, visualisé ... dans ma tête. Nulle part ailleurs.

 

Derrière moi, y a effectiv'ment, à côté de la p'tite fille de douze ans et d'une dame à côté d'elle (qui me sourit régulièr'ment), un monsieur, de taille moyenne, avec des lunettes, des cheveux gris et une chemise bleue ouverte.

 

Je ré-émerge.

Je sors mon appareil photo.

J'y capture, à l'occasion, la cravate d'un des musiciens du groupe, la petite guitare d'un autre musicien (originaire de Madagascar, je pense).

 

Un nouveau coup d'sang émerge.

 

"Monsieur, s'il-vous-plaît !"

 

Je me retourne et j'aperçois un agent de sécurité.

 

"Monsieur, on ne peut ni photographier ni filmer pendant les concerts !"

"Monsieur, excusez-moi, mais j'ai demandé à un de vos collègues ... oui, à un autre garde ... qui m'a dit ... qu'il n'y avait pas de problème". Je réponds en bafouillant.

"Monsieur, on ne peut ni photographier ni filmer pendant les concerts. Veuillez me donner votre appareil ! Il est confisqué"

 

J'obtempère. Je me retrouve sans appareil. Je me retrouve presque ... à poil.

 

Et pendant ce temps, d'autres gens, dans le public, sur scène, photographient, filment. Et personne ne leur dit rien.

 

"Monsieur, on ne peut ni photographier ni filmer pendant les concerts !"

Ai-je entendu ... dans ma tête.

J'ai, effectiv'ment, demandé à un gardien d'sécurité, avant le spectacle, si on pouvait photographier (ou filmer) les concerts. Et il m'a répondu, très gentiment, que ça ne causait pas de problème.

 

Et pendant ce temps ...

 

Le groupe qui passe en vedette (Suarez) a eu la bonne idée de reprendre et d'adapter, musical'ment, la "NON DEMANDE EN MARIAGE" de Brassens.

 

Brusquement, un nouvel éclair (encore un !).

 

"Dégage !", crie une voix (d'adulte).

 

Je retombe. Je re-sombre. Je reçois un nouveau coup de revolver.

 

"Dégage !"

 

On me l'a si souvent proclamée, celle-là !

 

"Dégage !"

 

Je me retourne. Je repère l'auteur de ce verbe ... assassin. Il s'agit, une fois d'plus, du monsieur, avec des lunettes, qui porte une chemise bleue ouverte et des cheveux gris.

Il se marre comme un petté.

Son "Dégage !" (c'est à peine flagrant) n'était que de la provocation ... gentille, amicale, humoristique à l'égard du groupe qui passe.

 

Et pendant ce temps ...

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