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« Petite musique pour cent interprètes

ou

Comment devenir poète »

Isabelle Bielecki, auteur de ce recueil de poésie, apporte sa réponse à cette question :

le « stichou » !

Ce nom, une création originale, s’inspire de deux mots, l’un de l’Est et l’autre de l’Ouest. Le premier mot, « stichok », est russe et signifie « petit poème », le second, « chou », est français et est un synonyme de mignon. A lui seul, « le stichou » fait ainsi le lien entre les cultures qui ont marqué le vécu et l’écriture d’Isabelle Bielecki, d’origine russo-polonaise mais éduquée dans la langue française, en Belgique.

Mais à ce triple bagage culturel, il faut ajouter une expérience de vingt-sept années dans une entreprise japonaise. Une longue immersion dans le monde nippon avec ses rites, ses contraintes et son art. Si le « haïku » est un genre poétique qui a depuis longtemps franchi les frontières, Isabelle Bielecki n’en ignore ni les contraintes ni son appartenance à une spécificité toute nippone.

C’est ainsi que lui est venue l’idée de créer le « stichou » ! Un court poème en phase avec la culture européenne. Si dans sa forme il est court puisqu’il se compose de cinq lignes, sa nouveauté réside dans la combinaison entre le fond et la forme : les deux premières lignes décrivent une activité des plus simples de la vie quotidienne, la troisième ligne fait transition, tandis que les deux dernières lignes projettent le « stichou » dans un monde onirique fait de poésie, d’humour et de philosophie.

Vous êtes surpris ? Curieux ? Intrigué ? Venez le découvrir par vous-même !

En effet, le Réseau Arts et lettres invite l'auteur à présenter ses créations poétiques lors d'une séance qui se déroulera le 18 décembre à 18 heures à l'Espace Art Gallery à Ixelles. Réservez cette date dans vos agendas.

Ses admirables "Stichous" sont illustrés par Suzanne Arhex et seront présentés par Catherine Angelini, la préfacière de « Petite musique pour cent interprètes ou Comment devenir poète »

Isabelle Bielecki

Biographie

 

Poète, romancière et dramaturge, Isabelle Bielecki est née en Allemagne de père russe et de mère polonaise. Sa famille s’installe en Belgique sous le statut de réfugiés de l’O.N.U. et reçoit la nationalité belge en 1963. Isabelle fera toutes ses études à Bruxelles, couronnées par une licence en traduction. Elle fait carrière dans une entreprise japonaise.

De nombreux poèmes sur le déracinement et la mémoire paraissent dans les Elytres du Hanneton, Oasis, Litteratour et Le Non-Dit. En 2003 elle publie un premier recueil de poésie sur la nostalgie, rêves sous le vent, traduit en néerlandais par H. Bastin.

Il est suivi en 2008 par le recueil: plumes d’Icare, un récit en 69 poèmes sur la passion amoureuse. En 2010 sortent deux recueils : Le Labyrinthe de Papier qui traite de la mémoire et surtout du témoignage qu’est l’écriture ainsi que Petite musique pour cent interprètes ou comment devenir poète qui crée un genre nouveau avec le « stichou » court texte poétique, humoristique ou philosophique, destiné à ouvrir le quotidien à la poésie.

En théâtre, sa pièce la grange fut jouée à l’U.L.B. par la jeune troupe universitaire et interprétée au théâtre de la Place des Martyrs. Cette pièce appartient à une trilogie consacrée au déracinement avec promenade sur l’eau et l’oubli est de vermeil, qui ont fait l’objet de lectures publiques à la Bellone à Bruxelles. De même valse nue consacrée à Camille Claudel et rose des sables à Rimbaud, et à leurs liens avec la passion, la folie et la création.

Son premier roman les Mots de Russie, paru chez E.M.E. en 2005, et couronné en 2007 par le prix littéraire des «Amis des Bibliothèques de la Ville de Bruxelles», nous livre une page sur le destin des déracinés de l’Est après la Deuxième Guerre mondiale.

Fragments d'Eros rassemble six auteurs de nouvelles érotiques, dont Isabelle Bielecki avec l'amour à marée basse et l'oeuf à la coque.

Isabelle Bielecki collabore au festival international de poésie « la lyre émigrée » et participe au spectacle littéraire itinérant "naître à l'Est écrire à l'Ouest". De même, elle présente régulièrement des auteurs belges dans le cadre du Grenier Jane Tony dont elle est la secrétaire générale.

Puis-je vous inviter à vous essayer au Stichou sur cette page?

Espace art gallery: 35 rue Lesbroussart à Ixelles (à deux pas de la Place Flagey)

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La drague

La drague

Est une machine

Qui sert à nettoyer

Le fond d’une rivière.


La drague cure,

Enlève les crasses,

Épure la vase,

Rend le fond propre et net.


La drague

Est un dispositif

Employé pour détruire

Les mines sous-marines.


La drague protège,

Détruit le danger,

Épure l’océan,

Rend le fond plus sûr.


La drague

Est un filet

Qui est utilisé

Pour les parties de pêches.


La drague attrape

Des poissons bien frais.

Pour nourrir les hommes,

Elle épure les eaux.


La drague

Est une méthode

Qui est utilisée

Pour tenter l’aventure.


La drague use de ses charmes,

Séduit une personne,

L’embobine au mieux,

Joue les mots de l’amour.


La drague sur Internet

Est chose intempestive.

Tous les coups sont permis

Avec des mots d’amour.


Il serait nécessaire

De réapprendre à l'humain

Ce que le mot « Aimer »

Veut dire assurément.


Nul besoin de vouloir me curer,

Mon cœur est grand et propre.

Nul besoin de vouloir me détruire,

Je suis moi et je le reste.


Nul besoin de vouloir me pêcher,

Je ne suis pas un poisson.

Nul besoin de vouloir m’embobiner,

Je vois clair dans ce jeu.

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Mes deux petits vieux

Je les ai rencontrés

Lors de l’enterrement

D’une de mes chères tantes,

Leur cousine Bertha.


Ils venaient pour fleurir

Une vieille petite tombe

Oubliée de beaucoup

Dans ce vaste cimetière.


Sépulture étonnante

Où s’affiche une date,

Celle de ma naissance

Et mort de ma grand-mère.


Mais Betsy et Victor

Étaient bien étonnés

De me voir attentive

À cette tombe oubliée.


Qui êtes-vous donc

Chère jeune dame ?

Se sont-ils empressés

D’ensuite me demander.


La petite fille de Gustave

Et la fille de Louis

Dont je porte le nom,

Leur ai-je répondu


Ne sachant qui étaient

Ces charmants petits vieux.

Dont les doux yeux brillaient

De belles larmes de joie,


Si émus de retrouver

Au pied de cette tombe,

Cette petite fille sage

Qu’ils avaient bien connue.


Un merveilleux cadeau

Que nous offrait la vie,

Ce sombre jour de peine

Se transformant en joie.


Ils m’ont de suite invitée

À venir chez eux

Et je m’y suis rendue

Réalisant leur vœu.


Depuis deux ans déjà,

Ils m’offrent en partage

L’amour considérable

Qui les rend tellement beaux.


Victor la regarde

De ses doux yeux profonds.

Ma Betsy le taquine

Son beau sourire aux lèvres.


Savoureux est mon plaisir

Quand je cueille la sève

Qui coule des doux yeux

De mes deux petits vieux.

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Au détour de ma route



Au détour de ma route


Il y avait toi


Tes appels dans la nuit,


Tes envies de voler


Tes besoins de tout dire


Et moi pour t'écouter



Au détour de ma route


Je t'ai tendu la main


J'ai joué de mes mots


Essuyé tes chagrins



J'ai voulu te montrer le côté du miroir


Celui qui ne brille pas


Ou si peu


Te donner le meilleur


De moi,


De toi.



Le meilleur est ennemi parfois


Ou le devient souvent


Si tu fermes les yeux


Te bouches les oreilles


Tu ne m'entendras plus


Mais toi?


Du côté du miroir


Là où je ne suis pas


Tu restes seul


Ou pas



Mais pareil à hier


A demain


Au détour de ma route


Il y aura toi


Et moi pour t'écouter


Un autre jour


Peut-être



Nadine-Lia Lejeune

08.2010

"Le prochain"



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Balades

Balade au cœur de l’aube

Munis de bonnes jumelles

Pour pouvoir observer

Toutes ces petites merveilles

Qui volent dans le ciel

Berçant notre réveil.


Balade dans la brume

En se donnant la main

En guise de balise,

Ne pas se perdre en chemin

Mais mieux se protéger

De cet épais brouillard.


Balade sous la pluie

Sautant dans toutes les flaques,

Marchant dans la gadoue,

S’éclaboussant des gouttes

Tombant du ciel pour nous

Qui sommes deux grands fous.


Balade sous le soleil

Se réfugiant sous l’ombre

Des arbres majestueux,

Humant tous les parfumes

Que la nature dégage

Grâce à la forte chaleur.


Balade au gré du vent

Lutant contre son souffle

Qui joue dans nos cheveux

Et emporte au passage

Tout ce que les badauds

Oublient sans s’en soucier.


Balade dans la neige

Blottis au creux de nos bras

Pour réchauffer nos cœurs

Laissant nos traces de pas

Dans cette nature si belle

Signe de grande pureté.


Balade au bord de mer

Marchant les pieds dans l’eau,

Monter haut dans les dunes

Pour scruter l’horizon

Chercher les grands paquebots

Et rêver d’évasion.


Balade dans la montagne

Le long d’un petit ruisseau

Qui descend de sa source.

Au fil de ses cascades,

L’eau vive nous invitant

À purifier nos corps.


Balade au crépuscule

Observant les étoiles.

Dans cette douceur extrême

S’asseoir sur un petit banc

Serrés l’un contre l’autre

Savourer le firmament.


Balade au clair de lune

Pour conter des merveilles.

Les miroitements d’étoiles

Brillant dans nos cheveux,

Scintillant dans les yeux

De deux êtres en partage.

18/11/2010

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Max Elskamp - Le poète d'Anvers et d'Ecaussinnes




A ma mère



Ô Claire, Suzanne, Adolphine,
Ma Mère, qui m'étiez divine,

Comme les Maries, et qu'enfant,
J'adorais dès le matin blanc

Qui se levait là, près de l'eau,
Dans l'embrun gris monté des flots,

Du fleuve qui chantait matines
À voix de cloches dans la bruine ;

Ô ma Mère, avec vos yeux bleus,
Que je regardais comme cieux,

Penchés sur moi tout de tendresse,
Et vos mains elles, de caresses,

Lorsqu'en vos bras vous me portiez
Et si douce me souriiez,

Pour me donner comme allégresse
Du jour venu qui se levait,

Et puis après qui me baigniez
Nu, mais alors un peu revêche,

Dans un bassin blanc et d'eau fraîche,
Aux aubes d'hiver ou d'été.

Ô ma Mère qui m'étiez douce
Comme votre robe de soie,

Et qui me semblait telle mousse
Lorsque je la touchais des doigts,

Ma Mère, avec aux mains vos bagues
Que je croyais des cerceaux d'or,

Lors en mes rêves d'enfant, vagues,
Mais dont il me souvient encor ;

Ô ma Mère aussi qui chantiez,
Parfois lorsqu'à tort j'avais peine,



Des complaintes qui les faisaient
De mes chagrins choses sereines,

Et qui d'amour me les donniez
Alors que pour rien, je pleurais.

Ô ma Mère, dans mon enfance,
J'étais en vous, et vous en moi,

Et vous étiez dans ma croyance,
Comme les Saintes que l'on voit,

Peintes dans les livres de foi
Que je feuilletais sans science,

M'arrêtant aux anges en ailes
À l'Agneau du Verbe couché,

Et à des paradis vermeils
Où les âmes montaient dorées.

Et vous m'étiez la Sainte-Claire,
Et dont on m'avait lu le nom,

Qui portait comme de lumière
Un nimbe peint autour du front.


Mais temps qui va et jours qui passent,
Alors, ma Mère, j'ai grandi,

Et vous m'avez été l'amie
Aux heures où j'avais l'âme lasse,

Ainsi que parfois dans la vie
Il en est d'avoir trop rêvé

Et sur la voie qu'on a suivie
De s'être ainsi souvent trompé.

Et vous m'avez lors consolé
Des mauvais jours dont j'étais l'hôte,

Et m'avez aussi pardonné
Parfois encore aussi mes fautes,

Ma Mère, qui lisiez en moi,
Ce que je pensais sans le dire,

Et saviez ma peine ou ma joie
Et me l'avériez d'un sourire.

Claire, Suzanne, Adolphine,
Ô ma Mère, des Écaussinnes,

À présent si loin qui dormez,
Vous souvient-il des jours d'été,

Là-bas en Août, quand nous allions,
Pour les visiter nos parents

Dans leur château de Belle-Tête,
Bâti en pierres de chez vous,

Et qui alors nous faisaient fête
À vous, leur fille, ainsi qu'à nous,

En cette douce Wallonie
D'étés clairs là-bas, en Hainaut,

Où nous entendions d'harmonie,
Comme une voix venue d'en-haut,

Le bruit des ciseaux sur les pierres
Et qui chantaient sous les marteaux,

Comme cloches sonnant dans l'air
Ou mer au loin montant ses eaux,

Tandis que comme des éclairs
Passaient les trains sous les ormeaux.

Ô ma Mère des Écaussinnes,
C'est votre sang qui parle en moi,

Et mon âme qui se confine
En Vous, et d'amour, et de foi,

Car vous m'étiez comme Marie,
Bien que je ne sois pas Jésus,

Et lorsque vous êtes partie,
J'ai su que j'avais tout perdu.





Ce poème, plein de vérité et de réalité, retrace différents épisodes de la vie du poète.

Moments vécus, passés avec sa mère, riches en émotions.



A Ecaussinnes, Elskamp allait passer ses vacances d’été " Août " chez ses grands-parents maternels qui vivaient dans un château " château de Belle-Tête" (le château Cousin) devenu plus tard un orphelinat,

le "Gai Logis".

Son grand-père y était maître carrier " Le bruit des ciseaux sur les pierres ".

Près du château, il y avait une ligne de chemin de fer " passaient les trains "…..


On le sait, Ecaussinnes est aussi la patrie de JULOS et D'HENRY LEJEUNE.

Henry qui a fait découvrir Elskamp à Juloset surtout cette merveille d'amour : "A ma mère",le premier à avoir été mis en musique par JULOS

Voir aussi extrait du Julosland


http://julos.les-forums.com/topic/974/quand-julos-a-la-folie-en-tete/


Le 6 mai 1967, Henry LEJEUNE, JULOS et Louise Hélène-France, l'épouse de JULOS organisent à Ecaussinnes, un hommage à Max ELSKAMP.

Une plaque originale en céramique, à l'effigie du poète, réalisée par Henry LEJEUNE est scelléedans un bloc de "petit granit", pierre du pays d'Ecaussinnes.

Elle est toujours visible mais dans un très mauvais état, à l'entrée de l'ancien château Cousin, propriété de la mère d'Elskamp à cette époque et devenue depuis un orphelinat.


L'hommage était à la hauteur de l'importance du poète dans la littérature belge.

Des allocutions de :


Gérard NOEL

http://www.mons.be/default.aspx?GUID={EA2491AA-8373-11DA-972C-0002A58CB319}&LNG=FRA


Marie-Paule GODENNE (Présidente du Centre de Recherche et d´Expérimentation en Pédagogique Artistique).


Pierre BOURGEOIS

http://www.servicedulivre.be/fiches/b/bourgeoispierre.htm


Paul NEUHUYS

http://www.servicedulivre.be/fiches/n/neuhuys.htm


Bernard DELVAILLE

Anthologie de la poésie française et œuvres complètes de Max Elskampaux éditions Pierre SEGHERS.


Et en présence de Marie GUEVERS

http://www.arllfb.be/composition/membres/gevers.html



Bercée par le même chant des pierres de mon village, leur odeur toute
particulière, par la folie créatrice d'Henry LEJEUNE et par la poésie de JULOS, je me dois de rendre
à mon tour hommage à ELSKAMP en restaurant son image dans le cœur des
écaussinnois.

Nadine Lia LEJEUNE
18.11.2010







Plaque originale en céramique à l'effigie du poète, réalisée par Henry LEJEUNE
(voir page d'Henry LEJEUNE sur arts et lettres)








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La marche-arrière

Une manœuvre délicate

Pour les humains qui éprouvent

Des difficultés à sortir

Leur véhicule d’une place étroite.


Une manœuvre plus facile

Pour tous ceux qui se servent

De ces trois rétroviseurs

Qui réfléchissent l’espace.


Une manœuvre que j’évite

Au sein de ma propre vie

Car sur le chemin destiné,

Il vaut mieux bien avancer.


Faire une marche-arrière

C’est simplement aller chercher

Les paquets bien ficelés

Qu’un jour j’avais déposés.

Vouloir les récupérer,

C’est espérer me rassurer,

Conserver le connu

Et renier l’inconnu.


Vouloir m’en encombrer,

C’est désirer me freiner,

De peur, encore une fois

De faire un très mauvais choix.


Vouloir les épauler,

C’est trouver de bonnes excuses

Pour ne plus bien avancer

Et ne risquer pas l’aventure.


Je ne veux plus m’alourdir

Des poids qui ont brisé mes ailes

Me laissant seule épuisée

Au sein d’un monde déjanté.


Le miroir me reflète

Un tout autre paysage,

Celui où se termine ma quête

Du trésor appelé bonheur.


Je me sens toute légère,

Libellule ou papillon

Voltigeant au gré du vent

Savourant cette liberté.


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à toi l'ami

Ce soir la lune est là.

Elle brille intensément

Bien entourée d’étoiles

Qui scintillent de joie.


En parfaite harmonie,

Elles comblent le firmament

Et éclairent mon moi

De rayons surprenants.


La lune me sourit.

Elle m’apporte ce soir

Le sourire d’un ami

Qui partage mes passions.


Il a dit aux étoiles

De déverser sur moi

Leurs plus belles poussières,

De l’or sur mes cheveux


Qui scintillent maintenant

Accueillant ce cadeau

Que j’accepte de tout cœur

Pour mon plus grand bonheur.


Merci à toi l’ami

Qui pense à moi là-bas.

Le ciel nous réunit

Par son sourire de lune.


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Il m’est agréable de vous signaler la toute récente parution de son dernier ouvrage, intitulé « Curieuses histoires des dames de la science – Les pionnières de la recherche », édité joliment grâce aux bons soins de l’éditeur Jourdan (Paris, Bruxelles).

Le titre me paraît fort explicite, mais permettez-moi cependant de préciser qu’il s’agit de l’étude de la vie et de l’œuvre de 45 dames et demoiselles qui ont apporté une contribution brillante et, pour certaines, décisive à l’avancement du savoir scientifique.

Jean baudet s'est efforcé d’exposer leurs principaux résultats dans un langage accessible à un vaste public, sans toutefois sombrer, dans les à-peu-près de la vulgarisation.


Ce livre fait suite à « Curieuses histoires de la science – Quand les chercheurs se trompent », livre paru chez le même éditeur, qui rappelle quelques grands mensonges, erreurs ou illusions de l’histoire du travail scientifique, l’exposé des faits étant accompagné de quelques commentaires épistémologiques.


Les éditions Jourdan ont aussi fait paraître son étude critique (parfois légèrement corrosive) de la vie intellectuelle en Belgique, qui se présente en deux volumes, l’un consacré au savoir vérifiable

(« Histoire des sciences et de l’industrie en Belgique ») et l’autre aux imaginations de la littérature et aux hypothèses et conjectures de la philosophie et des sciences humaines (« A quoi pensent les Belges »).

Ces quatre ouvrages sont disponibles en librairie, de même que ses travaux parus chez d’autres éditeurs, dont la liste figure sur les pages électroniques www.vuibert.fr et www.editions-harmattan.fr.

Notez que Jean Baudet nous a fait le plaisir d'accepter l'invitation du Réseau Arts et lettres pour nous offrir une de ses célèbres conférences sur la Science et la philosophie au début de l'année prochaine. Nous vous tiendrons informés.

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Un lama ne fait pas le printemps (partie 3).

Le survivant regarda hébété ses compagnons de la chanson tombés bravement, et s'éloigna en pleurnichant, et les témoins écoeurés de cette scène se souviennent encore de l'avoir entendu marmonner dans son dentier déchaussé :

- " Bouh hou bouh, qu'est-ce que je vais devenir maintenant, snif, je ne peux pas être un trio à moi tout seul, c'est pas crédible, bouh hou ouh, de quoi j'ai l'air moi, hein,...".

Il s'en alla, ainsi, pitoyable et détesté de tous les badauds, qui le huaient à qui mieux mieux. Rapidement l'esprit mercantile sauva la situation, car un stand de lancer de tomates pourries, de fromages de Herve coulants, mortels et recouverts de taches verdâtres et de choux-fleurs bleus odoriférants fut installé et les enfants, trop heureux contre quelques sous de pouvoir se défouler sur une victime désarmée, démunie, qui ne soit pas l'un de leurs parents, s'en donnaient à coeur joie. Les projectiles pleuvaient autour de lui, le heurtaient, l'éclaboussant de leurs miasmes pestilentiels, puis las de lutter contre l'hostilité d'une foule déchaînée, scandant des encouragements à leurs garnements, il se laissa mitrailler, transpercer de part en part. Mais les gens n'étaient pas contents, ils prétendaient qu'il gâchait le plaisir de leurs enfants, que ce n'était pas de jeu, qu'il devait bouger, certains hurlaient "remboursé", d'autres grognaient qu'il fallait le prendre et le lyncher. L'ancêtre pathétique, terrassé, anéanti n'en demandait pas tant, restant assis sur une caisse recouverte d'un tissu vert olive, attendant sa sentence, sans bouger. Finalement, il fut décidé de le malmener un peu, que les mioches pourraient lui donner quelques coups de pieds, pour la forme, les parents, éventuellement une baffe ou deux, mais qu'on le laisserait s'en aller, sous les quolibets et les hués. Ce qui fut fait, dans l'hilarité générale, et aux dernières nouvelles, on l'aurait aperçu dans le sud du pays, mendiant sa pitance, chantonnant des comptines d'un autre temps, se parlant à lui-même, se répondant avec une voix contre-faite, comme s'il avait absorbé ses frères en lui, s'enfuyant terrorisé, les mains sur la tête, à la moindre main dressé ou geste suspect, chassant les enfants loin de lui, à coups de bâton ou de balai, se mettant la population locale à dos, toujours en fuite.
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Un lama ne fait pas le printemps (partie 2).

Etienne, le comptable, devant son pupitre, habillé en Monsieur Loyal, animait la fête foraine, qui battait son plein dans la cour des miracles de nos rêves fous, sur le parvis de laquelle venait tournoyer des otaries, montées sur échasses, leurs truffes humant le doux parfum des embruns salés de leur enfance. Des clowns nains, ventrus sautaient d'un perchoir haut placé dans la gueule d'un fourmilion aux dents pointus, qui poussait des ricanements de hyène heureuse. Blanche-Neige et sa bande en maraude, courait de stand en stand, s'offrant comme guides aux touristes d'une nuit désoeuvrés, mais riches d'espérances. Les frères loups-garous Los Lobos voltigeaient dans les airs sans filet, se rattrapant à la dernière seconde, dans un tonnerre d'applaudissements mêlés d'appréhension, les spectateurs tendus, le souffle coupé par tant de témérité, par ce défi permanent à la mort. Au loin un point apparut, qui grossit jusqu'à ressembler à une mouche noire vrombissante, qui perdait de l'altitude, remontait, redégringolait, se maintenant à flot avec le plus grand mal. L'aérogyre, car telle était la nature de l'intrus in connu, et par là-même fascinant, qui chancelait, tournoyait, mouette ivre de nectar aigre-doux, puisé au coeur des lotus-champignons d'Arcadia, piquait vers nous comme une libellule aux ailes diaphanes. Nous dûmes nous baisser pour ne pas être heurtés au passage par l'appareil, dont le pilote avait perdu le contrôle. Les nains paniqués couraient dans tous les sens, se bousculant, se percutant avec fracas, leurs membres encastrés l'un dans l'autre, se dépêtrant avec maladresse. Ceux d'entre eux qui n'avaient pas réussi à se départager restaient interpénétrés, frères siamois malhabiles, leurs jambes étrangères se donnaient des crocs-en-jambe et l'on eut pu penser à les voir se chamailler qu'ils auraient pu en venir aux mains, mais laquelle est à qui ? Dans le doute, ils s'en allaient clopin-clopant, chacun boudant dans son coin. L'insecte instable ayant causé tout ce charivari s'écrasa dans le foin d'une grange, où un trio de vieillards à barbe tentaient d'enregistrer un album de musique country agrémenté de youloulés tyroliens. L'homme qui s'extirpa de l'habitacle de l'appareil, entendit un gémissement étouffé, provenant de deux des vieux, qui concentrés sur leurs répétitions, un casque sur les oreilles, n'avaient pas entendu le projectile fou leur venir dessus, et qui maintenant gisaient, sous la carcasse, exhalant un dernier râle, leur chant du cygne, en quelque sorte.
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Un lama ne fait pas le printemps (partie 1).

Les patients du docteur s'énervaient, gesticulaient, vociféraient à qui mieux mieux, formant une chorale dont le chant harmonieux résonnait, se répandait, joyeux petit nuage rose échappé de leurs bouches, qui montait le long de l'escalier en colimaçon. Fatima, la femme de ménage, l'attendait de pied ferme, armée de pied ferme, armée de pied en cape, l'aspirateur en bandoulière, prête à croiser le fer. Le nuage poltron essayait bien de passer en douce, mais rien à faire, d'un geste assuré du pouce droit elle enclenchait son engin redoutable, qui ronronnait tout content, affamé dans son coin de placard, ouvrant en grand sa bouche vorace, vers laquelle convergeaient les lambeaux filamenteux, barbe à papa géante gobée par une petite enfant souriante, maculée de sucre. Dans sa salle d'attente, Raziye avait fort à faire elle aussi, pressée de toutes parts pour recevoir un café, un autre sucre ou un hamac douillet, avec vue sur le parc d'attractions. Ses mains fouettaient l'air, plus rapides que des fusées, semblant se dédoubler, semblable aux statues de Civa. Quand elle n'en pouvait plus, elle faisait signe à sa collègue Déborah de venir la rejoindre, et elles fusionnaient en un être mythique, l'Accueillante Ultime, une femme à deux têtes et des centaines de bras, une forme de mille-pattes humain dressé sur ses pattes arrière. Dans chaque main, qui une tasse qui un agitateur pour son café ou un bic pour noter un rendez-vous. Une homme d'une trentaine d'années révassait devant la fenêtre, où un poisson-lune passait nonchalamment de tout son flegme pacifique, étalant impudiquement ses nageoires membraneuses, telles les voiles coquins d'une superbe odalisque, ondulant du ventre pour rejoindre les coraux venimeux du large. Les patients s'entassaient, se déformaient, s'emboîtant comme les pièces d'un gigantesque puzzle de chair. L'un d'eux, trop nerveux que pour rester assis, arpentait les murs, marchant la tête en bas dans un déni absolu de la gravité, suivi de près par une petite tornade blanche qui n'était autre qu'un hérisson survolté, ayant perdu le contrôle de ses patins à roulettes. Dans la cour, où le poisson-lune vagabond continuait de glander, porté par sa vessie natatoire, Philippe le secrétaire, sautait en scaphandre au milieu des anémones tentaculaires rouges et jaunes. Il prononçait des paroles incompréhensibles, noyées dans un torrent de bulles pour éloigner les requins-marteaux, qui le prenant pour un clou, tentaient de lui donner des coups de tête.
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Le manteau de Gogol

Dans ce récit de Nicolaï Vassiliévitch Gogol (1809-1852), publié en 1842, Dostoïevski voyait la source de toute la littérature russe moderne. Sa donnée d'ailleurs ne laisse pas d'être essentiellement dans la manière de Gogol: réaliste et fantastique. Elle s'appuie sur un simple fait-divers: Akaky Akakiévitch, un petit fonctionnaire, arrive, après maintes privations, à s'acheter un manteau tout neuf. Un beau jour, on le lui vole. Il en tombe malade et il meurt de consomption. Comme dans le "Revizor" et dans "Les âmes mortes", tout l'intérêt réside ici dans la profondeur de l'analyse. Dès l'instant où le héros s'aperçoit que son vieux manteau est déchiré, le porte chez le tailleur et s'entend dire que l'étoffe est usée jusqu'à la corde, tout s'ordonne avec une aisance admirable. Les sacrifices inouïs que le héros s'impose pour payer le fameux manteau: suppression le soir de tout luminaire, renonciation à certains repas, et bien d'autres choses encore,-tout cela exclut la moindre coquetterie. La vérité, c'est que le manteau en question symbolise en quelque sorte l' idéal. Quand le héros arrive à le réaliser, il lui semble que son front s'adorne d'un halo de lumière. Hélas, ce bonheur dure l'espace d'un éclair: au sortir du souper que ses camarades lui ont offert pour fêter cet "événement", on lui subtilise son manteau. Tout le réalisme du récit se trouve brisé net par un épilogue fantastique et tout à fait déconcertant: l'apparition du fantôme d'Akaky Akakiévitch à son supérieur hiérarchique, le "gros bonnet" qui l'avait terrorisé pendant des années et qui le voit contraint maintenant de lui abandonner son propre manteau. Il est vrai que le lecteur est déjà préparé à ce coup de théâtre fantastique par d'autres éléments burlesques. Il se peut d'ailleurs que cet épilogue ait une raison d'être: il permet à l'auteur de faire le jeu de la morale: l'apparition du fantôme d'Akaki Akakiévitch provoque une amélioration dans l'attitude du supérieur envers les autres employés. Si l'influence du "Manteau" fut décisive sur la littérature russe immédiatement postérieure, ce fut essentiellement par le côté réaliste du récit et de la psychologie; ce n'est que beaucoup plus tard qu'on mesura la signification profondément humaine des éléments burlesques introduits par l'auteur dans la plupart de ses récits.

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L'aveu

Elle attendait de vous

Des élans de tendresse,

Des petits bisous dans le cou,

De très douces caresses.


Pas du sexe à gogo,

Ni d’idées saugrenues

De vidéos pornos

Pour cette belle ingénue.


Elle espérait de vous

Beaucoup de romantisme,

Du parfum, des bijoux

Traduisant son mutisme.


Pas de sexe à tout prix

Dans n’importe quel endroit,

Vous croyant tout permis,

Vous n’étiez pas de bois.


Elle souhaitait de vous

Beaucoup de compassion.

Elle aurait fait de vous

Preuve de grande passion.


Votre sexe au garde à vous

L’a fait se refermer

Provoquant du dégoût,

Elle se sentait blessée.


Elle provoquait en vous

Des sensations si fortes

Dressant votre petit bout

En franchissant la porte.


Votre raison d’exister

N’était que votre sexe,

Baiser au lieu d’aimer

Situation complexe.


Elle croyait en vous

Vous imaginant autre.

Miroir, ce n’était pas vous.

Elle voyait quelqu’un d’autre.


Vous en avez conclu

Qu’elle était femme frigide.

Ça ne vous a pas plu.

Vous vous êtes pris un bide.


Elle espérait de vous

Que vous comprendriez

Qu’elle attendait l’amour

Et non ce chevalier


Qui saute sur sa monture

Dès qu’il en a envie

Etreignant sa roulure

En guise de survie.


Elle voyait en vous

L’homme tendre de ses rêves,

Le compagnon tout doux

Qui partagerait sa sève.


Aujourd’hui elle attend

Cet homme si charmant

Dont elle rêvait enfant,

Plus de sexe en avant.


Pour elle l’acte d’amour

Était l’apothéose

D’un couple fou d’amour

Qui voit la vie en rose.


Fait-elle preuve d’utopie

En maintenant son idée ?

Est-ce signe de folie

D’espérer être aimée ?

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La lune

J’ai demandé à la lune

Si les larmes que je versais

Étaient signe de faiblesse.


Et la lune m’a répondu

Que ces larmes déversées

Étaient averses du cœur.


Des fines pluies de bonheur

Avec des sourires en cœur

Ou d’un chagrin cicatrisé


Revenant à la pensée.

Des fortes pluies de tristesse

Liées aux grandes déceptions


Dont la vie ne nous épargne

En traçant notre chemin.

Des orages ravageurs,


D’injustices trop fragrantes,

D’un ras-le-bol de souffrir

À force d’être incomprise.


J’ai demandé à la lune

Si toutes ces pluies cesseraient

Craignant les inondations.


Et la lune m’a répondu

Qu’elles m’étaient nécessaires

Pour nettoyer devant ma porte,


Épurer les alentours,

Expulser toute l’ivraie,

Le vase doit se vider,


L’amour a besoin de place.

Déverse donc toutes les larmes

Qui évacuent tes chagrins,


Guérissent les grandes blessures,

Te permettent des lendemains

Qui seront remplis d’amour,


De joie et de grand partage

Car elles forment une mer

Où les grands cœurs fusionnent.


J’ai demandé à la lune

Où se trouvait cette mer.

Afin d'aller m’y baigner.


Et la lune m’a répondu

Qu’elle était sous les rayons,

Qui éclairaient tout mon être.

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Haïkus d'automne


Au cœur de la nuit

Les rues luisent sous la pluie

Le dernier tram est passé

………….

Brume d’automne

Un mendiant dort sur le trottoir

Aboiement du chien

……………….

Il pleut crachin

Étang couvert de feuilles mortes

Une grenouille sursaute

……………………..

Ciel gris et brisé

Les noisetiers sont dénudés

Les feuilles séchées crissent sous mes pas

…………………………..

Le soir sur la Grand - Place

Un chanteur de rue et son accordéon

Les passants s’arrêtent

Nada

17/11/10

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administrateur théâtres

Soudain, l'été dernier (théâtre le Public)

SOUDAIN, L'ÉTÉ DERNIER au théâtre Le PUBLIC

de Tennessee Wiliams


Mise en scène: Michel Kacenelenbogen / Avec Marie Bach, Serge Demoulin, Jo Deseure, Janine Godinas, Gaetan Lejeune, Magali Pinglaut et Valentine Syfer

DU 10/11/10 AU 31/12/10

C’est une maison à la Nouvelle Orléans, un jardin d’Eden particulier. Le rideau se lève sur une splendide verrière envahie de toutes parts par de gigantesques plantes tropicales. La maîtresse des lieux fait allusion à des plantes carnivores du début des âges, se délectant de drosophiles achetées à prix d’or. Et l’histoire dévorante commence. Elle oppose une mère castratrice, Violet Venable et une jeune femme, Catharina, qui ont chacune une version différente de la mort de Sebastian 40 ans, le fils unique de Violet, poète et homosexuel notoire. Violet est la seule qui peut le faire vivre, qui l’aide à accoucher de ses œuvres. Le combat des vérités s’engage. Violet rêve de faire lobotomiser la jeune femme qu’elle tient en son pouvoir, pour taire à jamais l’horrible fin de son fils. Un autre thème se déploie : l’appât de l’or qui peut lever tous les scrupules d’honnêteté, tant de la part du docteur Sugar, pris à partie, que de la part de Georges, frère de Catharina, et de leur mère, fort inquiets de leur subsistance, eux qui vivent aux crochets de la toute puissante Violet.

Mère et fils, au cours de leurs innombrables voyages luxueux ont contemplé l’île des Galápagos où des milliers de tortues à peine nées sont menacées par d’immenses oiseaux prédateurs lorsqu’elles veulent rejoindre la mer! La nature est cruelle. Sebastian a vu Dieu qui regarde, impassible.

Sebastian a l’âme d’un prédateur, il utilise les charmes et l’argent de sa mère, pour attirer sous sa dent les jeunes gens qu’il convoite, de par le monde. Mais quand, victime d’une attaque, la vieillesse atteint sa mère, Sébastien part en voyage avec sa cousine Catharina qu’il sauve de la sauvagerie de la société. Elle été brisée et elle devient sa chose, son appât pour lui procurer sa ration de jeunes hommes et de jeunes garçons. Cette vérité doit être étouffée: Violet est pathétique dans son combat désespéré pour la protection de son fils. Mais l’exposition de la vérité, par la jeune Catharina, prise jusque là pour folle est d’une sincérité renversante. Son long monologue est bouleversant : émotion pure et désintéressée, un hymne à la vérité, une négation de la haine, une innocence mythique. Elle a tout fait pour empêcher cette mort effroyable, elle n’en n’est pas la cause, juste le témoin éploré d’une mort choisie. Il n’a rien écrit cet été-là. Le lieu du ‘sacrifice’ porte bien son nom : Cabeza de Lobos, le cap des loups.

Le rendu de la sauvagerie humaine laisse sans voix, il atteint tous les personnages, sauf la bonne de Violet, asservie et renfrognée, murée dans le silence. La violence du prédateur qui est à son tour consommé, est d’une violence inouïe pour une scène de théâtre... La comédienne JANINE GODINAS a une présence et une prestance extraordinaire. MAGALI PINGLAUT a été enfermée dans la folie, un peu à la manière de Camille Claudel, et son jeu est d’une émotion et d’une intensité rares. Ces deux immenses confessions poétiques et passionnées s’inscrivent dans des jeux de scène très subtils. Le thème de la prédation et de l’étouffement omniprésents est suffocant, un peu à la Hitchcock. SERGE DEMOULIN parcourt tout le chemin entre le médecin mondain et le médecin humain : il dit peu mais sa sensibilité et son écoute progressive le transforment, jusqu’à ce qu’éclate sa dernière phrase, enflée de doute. Un spectacle peu indiqué pour des jeunes sans doute, mais éclatant de talent.

http://www.lepublic.be/play_details.php?play_id=259&type=1

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Les étoiles

Les étoiles

L’étoile des neiges

Est un édelweiss,

Fleur des montagnes

Des cœurs amoureux.


L’étoile du théâtre,

Petit rat d’opéra,

Au rythme de la musique,

Sautille gracieusement.


L’étoile de la scène,

Artiste en paillettes

Que l’on applaudit

Ou que l’on jalouse.


L’étoile du chérif,

Ornement métallique

Qui rappelle à l’ordre

Et chasse la débauche.


L’étoile de l’hôtel

A son importance

Quand elle est bien sûr

Entourée de quatre autres.


L’étoile de mer

Échouée par les vagues

Reste sur le sable

Et sèche au soleil.


L’étoile du sapin,

Garniture scintillante

Que l’on sortira

Quand Noël sera.


L’étoile du berger

Est le point de repère

Qui guide les pas

Au milieu de la nuit.


L’étoile filante

Est celle que l’on cherche

Dans le firmament

Pour faire son vœu.


L’étoile qui brille

Dans ta belle pupille

Est celle que je vois

Quand je t’aperçois.


C’est cette étoile-là

Que j’aimerais suivre

Pour me fondre en elle

Briller avec toi.


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L'erreur

L’erreur


Est-elle une marginale

Cette fille aux yeux doux

Ou la femme fatale

Dont vous deviendrez fou ?


Fou d’amour d’un seul coup

Touché par Cupidon

Qui se moque de vous

Avec sa flèche bidon.


L’effet miroir sera.

Vous la verrez comme vous

Et elle s’en défendra.

Vous en deviendrez fou.


Fou de colère d’un seul coup

La touchant de vos mots

Blessants à tous les coups.

Elle n’est pas un robot.


Des larmes jailliront

De ce cœur pur blessé.

Des yeux, elles sortiront,

Ne cesseront de couler.


Fou d’orgueil d’un seul coup,

Vous vous transformerez

En odieux loup garou

Qui cherche à l’achever.


En voulant à cette muse,

Reine de vos fantasmes

Qui connaît la bonne ruse

Pour survivre aux sarcasmes.


Fou de rage d’un seul coup,

Elle deviendra banale.

Cette pauvre fille aux yeux doux

N’est qu’une marginale.


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Le voleur

Le voleur



Pas plus haute que trois pommes,


J’étais fière de marcher en avant.


Nous ne nous rendions pas à Rome,


Chez une vieille tante seulement.



Tenant la valise dans une main,


De l’autre, elle tirait ma petite sœur.


Nous poursuivions ce long chemin


Que nous connaissions par cœur.



Mon père assis sur sa machine


Parcourait seul les kilomètres.


Ma mère en faisait toute une tartine


Que j’avalais mètre après mètre.



Arrivée face à la rue à traverser,


Fière de prendre seule l’initiative,


À droite, à gauche puis à droite, bien regarder


Pour me rendre sur l’autre rive.



C’est alors qu’il est arrivé


À fond de balle sur son vélo,


Tournant vite, sans même regarder


Il allait gagner le gros lot.



Une collision inévitable


Entre une enfant et un cycliste !


Ce n’était pas bien raisonnable


De changer subitement de piste.



Tous les deux, nous sommes tombés


Sur cette chaussée asphaltée.


Les policiers sont arrivés


Heureux de le récupérer.



J’avais arrêté un voleur.


Une grosse bosse sur le front,


Je n’avais même pas eu peur


Avant de recevoir l’affront.



Sortant de la bouche de ma mère


En colère face à ma tenue


Qu’allait-elle dire à mon cher père


Face à ma nouvelle déconvenue ?



C’est ainsi que je suis arrivée


Crasseuse chez la vieille tante


Et, en plus, bien défigurée.


Aujourd’hui, ce souvenir la hante.



Mon père riait de mon exploit


Car à cinq ans, j’avais osé


Aider ces deux hommes de loi.


Le voleur était enfermé !


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