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Un lama ne fait pas le printemps (partie 2).

Etienne, le comptable, devant son pupitre, habillé en Monsieur Loyal, animait la fête foraine, qui battait son plein dans la cour des miracles de nos rêves fous, sur le parvis de laquelle venait tournoyer des otaries, montées sur échasses, leurs truffes humant le doux parfum des embruns salés de leur enfance. Des clowns nains, ventrus sautaient d'un perchoir haut placé dans la gueule d'un fourmilion aux dents pointus, qui poussait des ricanements de hyène heureuse. Blanche-Neige et sa bande en maraude, courait de stand en stand, s'offrant comme guides aux touristes d'une nuit désoeuvrés, mais riches d'espérances. Les frères loups-garous Los Lobos voltigeaient dans les airs sans filet, se rattrapant à la dernière seconde, dans un tonnerre d'applaudissements mêlés d'appréhension, les spectateurs tendus, le souffle coupé par tant de témérité, par ce défi permanent à la mort. Au loin un point apparut, qui grossit jusqu'à ressembler à une mouche noire vrombissante, qui perdait de l'altitude, remontait, redégringolait, se maintenant à flot avec le plus grand mal. L'aérogyre, car telle était la nature de l'intrus in connu, et par là-même fascinant, qui chancelait, tournoyait, mouette ivre de nectar aigre-doux, puisé au coeur des lotus-champignons d'Arcadia, piquait vers nous comme une libellule aux ailes diaphanes. Nous dûmes nous baisser pour ne pas être heurtés au passage par l'appareil, dont le pilote avait perdu le contrôle. Les nains paniqués couraient dans tous les sens, se bousculant, se percutant avec fracas, leurs membres encastrés l'un dans l'autre, se dépêtrant avec maladresse. Ceux d'entre eux qui n'avaient pas réussi à se départager restaient interpénétrés, frères siamois malhabiles, leurs jambes étrangères se donnaient des crocs-en-jambe et l'on eut pu penser à les voir se chamailler qu'ils auraient pu en venir aux mains, mais laquelle est à qui ? Dans le doute, ils s'en allaient clopin-clopant, chacun boudant dans son coin. L'insecte instable ayant causé tout ce charivari s'écrasa dans le foin d'une grange, où un trio de vieillards à barbe tentaient d'enregistrer un album de musique country agrémenté de youloulés tyroliens. L'homme qui s'extirpa de l'habitacle de l'appareil, entendit un gémissement étouffé, provenant de deux des vieux, qui concentrés sur leurs répétitions, un casque sur les oreilles, n'avaient pas entendu le projectile fou leur venir dessus, et qui maintenant gisaient, sous la carcasse, exhalant un dernier râle, leur chant du cygne, en quelque sorte.
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