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administrateur partenariats

12273109864?profile=originalCroquis dix secondes.

C'est une éducatrice, debout elle distribuait des papiers aux profs assis...

et s'est arrêtée un instant pour finir un gobelet de café, du pain béni !

12273110467?profile=original

Croquis une minute.

Une collègue très attentive, soucieuse de la réussite de son élève...

Et vous, quelle est votre expérience en la matière ?

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Une idée du bonheur.

Courir après le bonheur à chaque instant,

sous la pluie, à peine vêtue, la bouche ouverte,

toute baignée de l'ondée bleue, ensoleillée ;

Etre étendue sur l'herbe insulaire, chaude,

les bras en croix,  libre,

les yeux emplis de l'essentiel,

de ce tout enveloppant, caressant,

du ciel qui se promène lentement ;

Etre assise près de vous,

 dans une minute verte et chantante,

les lèvres étonnées,

mais démunies de mot, tellement c'est beau,

être simplement bien ;

un genre d'instant parfait et peut bavard !

Sur l'île douce,

boutonnée de roses farouches,

 et de sentiers marins,

y faire de la bicyclette, la traverser,

pétiller de bonheur, puis rire à tue-tête,

dévaler  bien vivante les sentes arborescentes,

les pinèdes argentées.

Toucher l'ourlet de la mer chaude

avec ses pieds nus,

de plaisir écarter les orteils,

 écarquiller les yeux,

puis crier jusqu'au ciel,

grand jumeau de la mer,

en cette minute suprême.

Oui, courir après le bonheur

 au moins de temps-en-temps, à défaut

de tout le temps !

NINA

 

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administrateur théâtres

12273107854?profile=originalAvec plus de cinquante pièces à son répertoire, Israël Horovitz est le dramaturge américain contemporain le plus joué en France. On peut rapprocher ce grand amateur de pièces courtes… d’écrivains tels que Beckett et Ionesco avec lesquels il entretenait des relations d’amitié. Il fut accueilli la première fois en France dans un appartement sous les toits de Paris mis à sa disposition par Nicole et Jean Anouilh. Joué régulièrement partout en France depuis de nombreuses années, il est peu connu en Belgique et Fabienne Govaerts, directrice du théâtre de la Clarencière à Bruxelles le connaissant personnellement, a reçu de lui carte blanche pour produire dans son théâtre à Bruxelles et au Festival d’Avignon 2015 quatre pièces courtes encore jamais produites sur scène.

12273108080?profile=original Cat Lady est une pièce courte intimiste et hors les murs. Elle évoque à la façon d’un conte fantastique la mort d'une vieille dame sauvage d’esprit, à la recherche de son chat. Le flot des mots de la vieille édentée centenaire - une copie conforme de la fée carabosse de notre imaginaire - intrigue, hypnotise nos yeux et accroche notre cœur. Horovitz nous apparaît préoccupé par l’énigme de la mort, de la solitude, des accidents, des relations maritales éphémères. Les chats et les femmes auraient-ils 9 vies ? Il y a aussi les bébés morts ou disparus, les compagnons domestiques échappés. Elle erre, pauvre et cassée, pliée en deux sur son déambulateur branlant, à travers ses vies multiples, entre humour cynique (zut, les chats ne seront pas contents…) et humanité. Marie Gaëlle Janssens Casteels, la comédienne qui l’incarne d’une façon hyper réaliste empêche le spectateur de détourner le regard ne fût-ce qu’une seconde : le maquillage est fascinant. La voix d'une grande puissance dramatique, mi-bénéfique, mi-maléfique, mi-femme, mi-chat suggère une plage hors du monde.

12273108270?profile=original La mise-en scène minimaliste de Bernard Lefrancq est le fruit d’un long travail avec l’auteur même, nous confie Fabienne Govaerts. L’approche délibérée en forme de rictus déconstructeur crée immédiatement un climat surréaliste qui cherche à vous faire perdre pied. Le choc théâtral entre les scènes secoue le spectateur, autant que les accents choisis dans la pièce intitulée l’Audition. Sauvage et brutal. Les rires et les chants sont sombres et la complainte à la guitare, chantée en anglais traduite simultanément par la délicieuse Laurence Briand remue coeurs et ventres. "A boiling rage uncontained".

12273108693?profile=original  On ne livrera bien sûr rien sur la pièce maîtresse, Le cadeau promotionnel, un joyau de tensions dramatiques, un travail d’orfèvre des deux comédiennes Laurence Briand et Marie Gaëlle Janssens Casteels, sous la direction inspirée de Bernard Lefrancq. Celui-ci nous a d'ailleurs avoué être tombé amoureux du théâtre  grâce à  la pièce d'Horovitz  Line, (Premier)  jouée quand il était enfant dans une salle de gym,  un lieu propice s'il en est!  Dans Le cadeau Promotionnel, une kyrielle de clefs possibles se présente: depuis le pur réalisme urbain jusqu’à la mise à nu des affects. Plein feu sur la réalité du racisme et  le rêve de maternité et ses colères. Vous serez menés entre thé et café,  de l’urbanité de la jeune parvenue noire au passé ravagé, à la sécheresse d’une bourgeoise blanche américaine, ballotés entre mensonges par omission et dossier d’assurance maladie, dérapage de la vie et construction de l’avenir. De toute façon, le public est bluffé pendant une bonne partie de la représentation et le choc affectif qui vous prendra totalement au dépourvu et n’en sera que plus intense! La capacité d’amour, brillant dans les yeux incandescents, sûrement, vous emportera… à la vie éternelle, comme dit Georges Brassens!

12273109656?profile=originalSaison 2015-2016:

Tout public : 
Les jeudi 24 et vendredi 25, samedi 26 septembre 2015 à 20h30
Les jeudi 1er, vendredi 2, samedi 3 octobre 2015 à 20h30
Les jeudi 8, vendredi 8 et samedi 10 octobre 2015 à 20h30

P.A.F. : 15 € 

Où : La Clarencière.  Rue du Belvédère, 20. 1050 Ixelles.

Réservation : 02-640.46.76

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Le silence JGobert

Adeline frissonne. Il est tard. La nuit est tombée. Le silence s’est installé dans les couloirs et dans cette salle où elle attend depuis un moment. Elle se surprend à écouter ce silence qui l’entoure, l’enveloppe.

Ce silence qui efface tout.  Elle sait que sa mère va partir, sans faire de bruit. Ce calme atténue son tumulte intérieur après toutes ces années de crainte, de vacarme, de révolte.

Sa mère a eu une vie compliquée et est tombée dans un long silence depuis des années. Adeline s'est habituée à cette situation et s'en accommode. Une vie différente commencée dans l’enfance, une existence ponctuée de tristesse, de chagrin, parfois d’espoir.

Petite, elle aimait le silence de l’obscurité. Fenêtre ouverte, elle écoutait les éphémères murmures de la nuit et le silence tombant de la voute céleste. Parfois le passage silencieux d’une pluie d’étoiles lui rendait le sourire.

Depuis ce coup de téléphone tonitruant, elle court comme une folle à travers la ville.  Arriver vers elle, une fois encore à temps. Etre là toujours pour lui tenir la main, ne pas parler, la rassurer par sa seule présence.  Mais ce soir, elle arrive pour la dernière fois. Adeline, anéantie, sait qu'elle va vivre un dernier silence.

Dans le clair-obscur de cette salle où elle doit patienter et attendre l’autorisation de rejoindre sa mère, le temps s’est arrêté. Les choses importantes de sa vie vont chavirer, changer. Un vide immense s’installe déjà dans une montagne de souvenirs, de pensées, de rires, de pleurs. Ses larmes coulent muettes.

La porte s’ouvre enfin sur un médecin qui sait. Son visage n’est pas fermé et ses yeux sont apaisants.  Adeline peut enfin entrer et s’assoir au bord de ce lit immaculé. Sa mère repose, apaisée, présente encore quelques minutes.  Son souffle s’amenuise.  Elle est immobile, l’ange consolateur à ses côtés.

Adeline a vécu maintes fois cette scène dans sa tête et dans son cœur, comme un film qui passe en boucle. La souffrance cachée d’Adeline ne lui pèse pas, elle l’accepte et veut la garder encore, encore.

 Adeline ne peut croire à cet instant qui arrive et qui sera définitif.  Cet ultime silence lui semble étrange, comme irréel. Il va les séparer l’une de l’autre de toutes ces années de vie. Chacune de son côté partira.

Adeline veut crier, hurler. Se libérer, se secouer soudainement de ce silence qui l’enferme depuis si longtemps. Sa mère, toujours présente, remue les lèvres dans des mots inaudibles. Un ultime souffle et Adeline s’effondre dans des sanglots inconsolables.  La vie de sa mère s’est arrêtée pour l’infini. Main dans la main, quelques instants encore, le silence récupère sa place laissant l’histoire s’éteindre doucement. Le silence a accompli l’inévitable, l’inéluctable.

Dans la salle voisine, une porte s’est ouverte. Le tic-tac d’une horloge se fait entendre. Le temps a repris sa course.

 

 

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Le mystère de l'existence

À l'ère de la violence,
Tombent arrachés les remparts
Souffle le vent de la démence.
Qui survit est de nulle part.

Peut bien mentir qui vient de loin
Or ment-on aussi à soi-même?
La mémoire agit en témoin,
D'une rigueur souvent extrême.

Des photos confirment ses dires
Mais aussi des écrits sauvés,
Que le hasard offre à relire.
Lors, éveillé, on croit rêver.

Persiste le goût d'exister,
Quand près de l'issue, on avance.
Ce que l'on fut et ce qu'on est
Devient, alors, sans importance.

23 juin 2015

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administrateur théâtres

12273106253?profile=originalLe Lille Piano(s) Festival organisé chaque année par l’Orchestre national de Lille nous gratifie régulièrement de bonheur musical nimbé de joie de vivre et d'esprit de renouveau. Une véritable cure de jouvence. Il était sous-titré  cette année «Pianochromie», allusion au désir de mettre en lumière les  correspondances musicales, sensorielles et poétiques qui relient les arts visuels, la littérature et la musique. Une vingtaine de concerts du 12 au 14 juin mobilisait un public nombreux,  aux quatre coins de la ville : au  Furet du Nord, à la Gare Saint-Sauveur, au Palais des Beaux-Arts, dans la maison natale de Charles de Gaulle, à la Villa départementale Marguerite Yourcenar et au Centre culturel de Lesquin. Mais le plus beau lieu - en dehors du Conservatoire bien sûr - c’est sans conteste le Nouveau Siècle, considéré comme l’une des belles acoustiques de France depuis sa rénovation. 

Le Nouveau Siècle, une véritable maison de la musique ouverte à tous les courants. « Les modèles peuvent changer, on poursuit notre mission de service public de la culture » insiste  François Bou, directeur-général de l’Orchestre National de Lille. « Un lieu de réappropriation de la musique par le public » selon les mots de son président, Laurent Bayle. La  nouvelle saison  2015-2016 de L’Orchestre National de Lille débutera par un concert, le 17 juillet prochain au stade Pierre-Mauroy qui peut abriter 12.000 spectateurs  avec un programme haut en couleurs et en émotions : Ravel (le Boléro), Orff (les Carmina Burana) avec deux cents chanteurs, sous la direction de son charismatique maestro Jean-Claude Casadesus.

C’est lui d’ailleurs qui ouvrait le festival, le vendredi 12 juin  à 20 heures, avec le soliste Kun Woo Paik* au piano. En début de programme, nous avons entendu  la Valse de l'opéra Faust de Gounod, pour piano seul. Entre Arcadie et forêt féroce, le désespoir romantique se mue en rage éclatante. Le tempo très rapide, échevelé peut-être, s’accompagne d’une puissance phonique au comble. L’image de la tourmente de notre monde? Jean-Claude Casadesus nous offrira alors  le Concerto pour piano n°3  de Beethoven. Une œuvre d’où émanent la joie, la pensée optimiste,  un appel aux sensibilités et aux élans du cœur. A l’intelligence de celui-ci. L’humilité et la  compassion parfois. L’allégresse en tout cas. Un enthousiasme à la madame de Staël, berceau de l’espoir. L’œuvre est dirigée avec précision et légèreté dans d’harmonieuses combinaisons de constructions. Le jeu du pianiste presque sauvage à certains moments, alterne avec des éclats d’innocente finesse. La finale sera grandiose, la colère liquide du pianiste a enflammé l’orchestre. Et le bis aura la  forme de berceuse cueillie dans son jardin secret : la romance sans paroles n°3 de Gabriel Fauré. Ovation, bien sûr !

Kun Woo Paik viendra en Belgique la saison prochaine.

 

 * "le plus français des pianistes coréens, le plus coréen des pianistes français" Kun Woo Paik est considéré comme l’un des plus importants pianistes de sa génération.

Né à Séoul, il a donné son premier concert à l’âge de 10 ans et étudié

à la Julliard School de New York avec Rosina Lhevine, puis à Londres avec Ilona

Kabos. Il a aussi suivi les cours de Guido Agosti et Wilhem Kempf en Italie.

Kun Woo Paik a remporté le Concours Naumburg et obtenu la médaille d’or

du Concours international de piano Busoni.

Sa carrière internationale débute, en fait, avec son premier concert à New York où il joue l’intégrale des œuvres pour piano de Maurice Ravel. En 1974, il fait ses débuts en Europe et, depuis, collabore avec les chefs prestigieux tels Lorin Maazel, Mariss Jansons, Sir Neuville Mariner, Wolfgang Sawallisch, John Nelson, Paavo Järvi etc… Il s’est produit en concert avec des orchestres comme le New York Philharmonic, le London Symphony, l’Orchestre de Paris, le B.B.C. Symphony, le Berlin Symphony, l’Orchestre national de Hongrie, le Philharmonique d’Oslo, de Rotterdam, le R. A. I. Italia, le Philharmonique de Varsovie, l’English Chamber Orchestra mais aussi l’Orchestre de Bretagne. Appelé régulièrement à jouer dans des festivals comme le Berlin Festwochen, Aix-en-Provence, la Roque d’Anthéron, Ravinia, Mostly Mozart, Colmar, Montreux, Dubrovnik, Aldeburh et le festival de Pâques à Moscou, il a été le premier artiste coréen à être invité officiellement en Chine par le gouvernement chinois (octobre 2000) ; il y est retourné en 2004 et 2006. En décembre 2004, à l’invitation de Penderecki et sous sa direction, il a joué à Madrid son nouveau Concerto pour piano. Son répertoire s’étend, en fait, de Bach à Busoni, Scriabine et Stockhausen. Le 8 août 2006, dans le cadre du Festival de la Roque d’Anthéron, il joue une œuvre rarement exécutée en raison des effectifs mobilisés et de sa longueur, le Concerto pour piano, orchestre et chœur d’hommes de Busoni, avec le chœur d’hommes et l’Orchestre symphonique de Bilbao, sous la direction de Juanjo Mena. Kun Woo Paik a réalisé de nombreux enregistrements incluant Scriabine, Liszt, l’intégrale des œuvres pour piano de Moussorgski et des concertos de Rachmaninov. Son interprétation de l’intégrale des concertos de Prokofiev a reçu un « Diapason d’Or de l’Année » en 1993 et le Grand Prix de la Nouvelle Académie du Disque Français. Artiste exclusif DECCA, il a enregistré, pour célébrer l’année Bach, des transcriptions par Busoni d’œuvres d’orgue de J.S. Bach, puis un album d’œuvres pour piano de Gabriel Fauré, récompensé par plusieurs prix en France. Il a enfin réalisé récemment une intégrale des œuvres pour piano et orchestre de Chopin avec le Philharmonique de Varsovie sous la direction d’Antoni Witt. En 2005, Kun Woo Paik a entrepris d’enregistrer l’intégrale des sonates pour piano de Beethoven (fin prévue en 2007). Kun-Woo Paik vit à Paris. Il est le directeur musical du Festival International de Musique de Dinard-Côte d’Emeraude. En juin 2007 Kun-Woo Paik a été choisi pour faire partie du jury du concours Tchaikovskyi à Moscou (département piano). C’est la reconnaissance internationale de son talent et de sa renommée. 12273106670?profile=originalhttp://www.lillepianosfestival.fr/juin_2015/vendredi/spectacle_01.php

 Evénement A VENIR:  Le vendredi 17 juillet 2015  au Stade Pierre Mauroy, Lille-Villeneuve d’Ascq (59), France

Orchestre National de Lille, Chœur régional Nord-Pas de Calais, Chœur Nicolas de Grigny ; Jean-Claude Casadesus, direction ; Yeree Suh, soprano ; Jakob Huppman, contre-ténor ; Ales Jenis, baryton

Paul Dukas : Fanfare pour précéder la Péri

Maurice Ravel : Le Boléro

Carl Orff : Carmina Burana

http://www.francemusique.fr/actu-musicale/l-orchestre-national-de-lille-jouera-dans-le-stade-pierre-mauroy-pour-le-lancement-de-sa-40e-saison-92187

http://www.stade-pierre-mauroy.com/meeting/29584/orchestre-national-de-lille/stade-pierre-mauroy/17-07-2015/21h00

http://www.francemusique.fr/actu-musicale/jean-claude-casadesus-prepare-son-depart-de-l-orchestre-national-de-lille-44879

 

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administrateur théâtres

12273103480?profile=original« Et à ce moment-là, il se produisit quelque chose d’extraordinaire… » pour les amoureux de la poésie anglaise et de Richard Strauss. C’était au Festival piano(s) de Lille, le samedi 13 juin, 14 heures. Poésie et musique, main dans la main. Galina Ermakova* au piano et Arnaud Agnel*, jeune comédien sensible et averti, dans le rôle du récitant. Ils jouent et interprètent le poème d’Alfred Tennyson, Enoch Arden, poète lauréat sous le règne de la reine Victoria.
 

12273103467?profile=original“Here on this beach a hundred years ago,
  Three children of three houses, Annie Lee,
  The prettiest little damsel in the port,
  And Philip Ray the miller's only son,
  And Enoch Arden, a rough sailor's lad
  Made orphan by a winter shipwreck, play'd
  Among the waste and lumber of the shore,
  Hard coils of cordage, swarthy fishing-nets,
  Anchors of rusty fluke, and boats updrawn,
  And built their castles of dissolving sand
  To watch them overflow'd, or following up
  And flying the white breaker, daily left
  The little footprint daily wash'd away.”


Enoch Arden, l’opus 38 de Richard Strauss, est un mélodrame pour narrateur et piano composé en 1897 sur le poème écrit par Tennyson en 1864 que  Glenn Gould fut le premier à enregistrer.

Richard Strauss use largement de leitmotivs correspondant à chacun des trois personnages de cette Odyssée inversée. Enoch Arden a quitté son village natal après 7 ans de bonheur familial. Il dit vouloir se sacrifier et sauver  femme et enfants de la misère, ayant tout perdu après un accident de travail. Marin naufragé, il ne reviendra que dix ans après, méconnaissable mais le cœur toujours débordant d’amour. Il va retrouver son épouse Annie remariée à leur ami d’enfance Philip. Mais son amour dépasse l’infini…
La connivence entre la fougueuse musicienne et le comédien s’est installée dès les premières vagues au pied des falaises anglaises. Le paysage sonore créé par la pianiste est d’une texture très riche. Les humeurs de mer, protagoniste central de l’œuvre sont d’une lecture fantastique : des côtes natales, berceau de l’histoire, aux tempêtes destructrices, aux palmiers de l’île où le naufragé se retrouve prisonnier tel Robinson, au retour stupéfiant…bravant tous les dangers, ayant presque perdu la raison. Quelle fresque musicale ondulante, rendue vivante par un jeu assuré et bien nuancé ! Les gammes orageuses coulent, la palette sonore se déploie tantôt fracassante, tantôt infiniment tendre. L’épopée développe, sous le doux regard du Créateur, les thèmes de l’attachement amoureux et filial qui s’insinuent dans tous les interstices de la conscience. Annie, la Pénélope anglaise se défend : « comment aimer deux fois ? » mais finira par épouser Phil, leur ami d’enfance,  qui, secrètement amoureux depuis toujours, a pris en charge les enfants. Enoch mourra dans l’abnégation totale. « Dis-lui que je bénis sa femme et ses enfants dont je suis le père. Mais il ne faut pas qu’elle voie mon visage mort, elle serait trop triste… » 

“Then the third night after this,
  While Enoch slumber'd motionless and pale,
  And Miriam watch'd and dozed at intervals,
  There came so loud a calling of the sea,
  That all the houses in the haven rang.
  He woke, he rose, he spread his arms abroad
  Crying with a loud voice 'a SAIL! a SAIL!
  I am saved'; and so fell back and spoke no more.”

Un silence chargé de respect et de drame tomba sur la salle, prisonnière de ses émotions, évadée overseas! La mer, soudain, se tait et l’oiseau referme ses ailes.

http://www.lillepianosfestival.fr/juin_2015/samedi/spectacle_04.php


*Galina Ermakova, est arrivée en France en 2012. Et s’est installée dans la métropole lilloise. Elle a obtenu le Master de piano du Conservatoire de Moscou. Elle a ensuite rejoint le Pôle Supérieur d’Enseignements Artistiques Nord – Pas de Calais en discipline d’accompagnement dans la classe de Ch. Simonet. Elle a développé une forte activité de concerts qui lui a notamment permis d’être primée lors du Concours International de Musique de Chambre à Kiev (en 2006). Pianiste éclectique, elle a également participé à de nombreux festivals internationaux de tango avec l’ensemble Victoria. Galina est actuellement accompagnatrice au CRD de Cambrai.

Originaire de Nîmes, Arnaud Agnel est un acteur de 27 ans issu de la nouvelle vague de comédiens français. Après un passage par le Conservatoire d’Art Dramatique à Lyon, il a suivi l’Ecole Professionnelle Supérieure d’Art Dramatique (EPSAD) à Lille, de 2009 à 2012. Aujourd’hui, il multiplie les rôles dans les courts-métrages pour son plaisir et le nôtre.

Glenn Gould http://pointculture.be/album/richard-strauss-enoch-arden_357094/

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Vivre

Va. Marche de l’avant. Clapote dans le monde.

Conjugue noir et blanc. Grise-toi à la ronde.

 

Ouvre tout grand tes bras. Donne de tout ton cœur.

N’épargne aucun effort à semer le bonheur.

 

Où que tu sois, apaise les peurs qui t’entourent.

Dispense la tendresse et la foi qui secourent.

 

Et quoique tu fasses, habille ton métier

Du parfum de ton âme, arrose l’amitié.

 

Ne crains rien. Va plus loin. Bouscule l’habitude.

Ignore les habits pétris de solitude.

 

Bien loin du protocole et de l’éducation,

Prends la main qu’on te tend, souris en ovation.

 

Aime. Aime encore. Aime même le temps qui fuit,

L’angoisse de vieillir. Seul le présent construit.

 

Et dans le brouhaha des tâches quotidiennes,

Où tu ne seras plus à force de donner,

Tu percevras le chant de musiques anciennes

Et le Sens Eternel de l’Amour couronné.

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administrateur théâtres

GAGNEZ 3 x 2 places pour assister en avant-première du Festival d'Avignon, le 23 juin prochain, au spectacle théâtral HOROVITZ X 3 du célèbre metteur en scène Israël Horovitz. Le spectacle aura lieu à LA CLARENCIERE à Bruxelles - Ixelles. Rue du Belvédère 20, 1050 Ixelles

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Envoyez-nous vite un e.mail à l'adresse dhlemaire@yahoo.com ! Bonne chance à tous...

Nous vous offrons 3 x 2 places pour assister au spectacle d'Israël Horovitz. Un spectacle qui allie l’humour et parfois l’étrange en même temps que l’intensité dramatique et l’émotion. A découvrir absolument pour les fans d'écriture contemporaine, Israël Horovitz étant le dramaturge américain vivant le plus joué en France. Profitez-en, les 3 premiers iront voir le spectacle gratuitement !

L'auteur

Israël Horovitz est né en 1939 dans le Massachusset. Auteur de plus de 50 pièces de théâtre traduites dans une vingtaine de langues et jouées sur toutes les scènes du monde. Il est également l’auteur de nombreux scénarios pour le cinéma. Depuis des années, Israël Horovitz entretient des rapports privilégiés avec la France dont il dit : « C’est en France que je finirai mes jours, j’en suis convaincu. Je me sens parmi les miens là-bas ».

La pièce

Ici, Israël Horovitz nous offre 4 pièces courtes et inédites : 
Un spectacle original et en création mondiale d’après les œuvres inédites d’Israël Horovitz intitulées : L’Amour à tempsl’AuditionCat Lady et Le cadeau promotionnel mais également des chansons et des poèmes personnels en langue originale et en français dont l'un traduit par son ami Samuel Beckett.
Un spectacle qui allie l’humour et parfois l’étrange en même temps que l'intensité dramatique et l’émotion.
Deux rôles multi facettes pour des comédiennes de talent dans un kaléidoscope d’œuvres courtes qui font découvrir toutes les facettes d'un auteur dramatique prolifique et intensément attachant.
A découvrir absolument pour les fans de l’’écriture contemporaine, Israël Horovitz étant le dramaturge américain vivant le plus joué en France.

Distribution : Laurence Briand, Marie Gaëlle Janssens Casteels, Bernard Lefrancq

Tout public : 
Les jeudi 24 et vendredi 25, samedi 26 septembre 2015 à 20h30
Les jeudi 1er, vendredi 2, samedi 3 octobre 2015 à 20h30
Les jeudi 8, vendredi 8 et samedi 10 octobre 2015 à 20h30

P.A.F. : 15 € 

Où : La Clarencière.  Rue du Belvédère, 20. 1050 Ixelles.

Réservation : 02-640.46.76

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Ma fille,

Une belle fleur des villes,

tenant un parapluie bleu,

sautillante et joyeuse,

foulait l'avenue des peupliers,

s'en allait vers Paris,

rejoindre son rosier clair,

enneigé dès avril,

sous un ciel pastel,

que l'hirondelle blanche,

dès qu'elle passe souveraine,

désencombre, ensoleille ;

se profile alors, se dessine,

ton ombre solennelle,

toute solaire.

Une belle fleur des villes,

tenant un parapluie bleu,

désinvolte et radieuse,

quittait la maison blanche,

aux immenses fenêtres,

caressée par les branches,

à deux pas de la mer,

où le soleil s'abreuve, se désaltère,

lorsque l'été est feu !

Ma fille est fleur,

sitôt que je la vois,

qu'elle franchit lumineuse,

mon jardin intérieur ;

pour elle des pensées bleues,

y fleurissent sans cesse !

NINA

 

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Villanelle sur un été

Te souviens-tu de cet été,

Au temps de notre adolescence?

L’espoir et la joie nous portaient.

 

Nous pensions avoir mérité

D’être des élus de la chance.

Te souviens-tu de cet été?

 

La vie d’alors nous enchantait.

Dans notre parfaite innocence,

L’espoir et la joie nous portaient

 

Le soleil, la mer, et c’étaient

Les projets de douces vacances.

Te souviens-tu de cet été?

 

Le port, l’imposante jetée,

Et ce paquebot en partance.

L’espoir et la joie nous portaient.

 

On ne put certes l’éviter,

Tu partis, sans moi, pour la France.

L’espoir et la joie nous portaient.

Te souviens-tu de cet été?

 

11 juin 2006

 

 

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Instants de repos

Songerie

Il arrive, au cours d'une pause,
Quand le corps paraît au repos,
Qu'une idée surgisse et s'impose.
On voudrait n'y penser pas trop.

Des images peuvent agir
Pour étayer une croyance,
Attachée à des souvenirs.
D'autres se créent dans l'ambiance.

Le peintre, toujours réceptif,
Choisit des couleurs, imagine.
Le poète, moins inventif,
Entend des mots et les combine.

Une oeuvre émeut par la beauté
Qu'avec brillance, elle révèle,
Également par la ferveur
Que l'artiste a laissée en elle.

Ne sont sûrement pas stériles
Les instants d'inactivité,
Où tout effort semblait futile.
Ils profitent à la santé.

22 juin 2015

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administrateur théâtres

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Une  merveille d'humour et de musicalité pour terminer la saison: Voici venir ...de l’imagination en toute chose! Jean-Guy Lecat, le scénographe qui accompagne le metteur en scène Stéfano Mazzonis une fois encore, nous  explique que faire une énième représentation de « L’elisir d’amore » de Gaetano Donizetti n’allait pas sans chercher à innover  complètement et aller à la rencontre de l’imaginaire populaire. Quelle nouvelle boîte à musique choisir ?  Allait-il placer l’histoire au fin fond de la Chine antique, dans une tour de Manhattan, dans le Paris Belle Epoque, à Waterloo morne plaine? Bingo ! L’idée fertile et audacieuse à la fois lui vient d’installer l’intrigue légère - la pochade à vrai dire - au pays des dollars, dans un village de la belle époque du Far West! L’occasion de redoubler d’humour et de rires. 

 Vous verrez : un  shérif en chapeau étoilé, le saloon aux portes battantes, la rampe où l’on attache le piaffant cheval Sunshine (de Nathalie Trillet) , le croquemort qui ne cesse de mesurer ses cercueils, des brigands armés jusqu’aux dents, des Daltons emmenés à la prison boulet au pied, des dames de la campagne en robe empire, en crinoline ou en coiffes de la petite maison de la prairie menées par une généreuse Julie Bailly, des  vivandières de petite vertu, accrochées aux basques d’une garnison de militaires en costume bleu de la guerre de sécession.  Une délégation du  Moulin Rouge envoyée en stage de l’autre côté de l’océan.   De quoi constituer un chœur  extrêmement vivant, dirigé, pour la dernière fois hélas, par Marcel Seminara. L’élixir était de parfaite et rare qualité, et nous en aurions bien repris quelques rasades…

Lors de sa création en 1832 « La Gazetta di Milano »  écrivit : « Le style en est brillant, le passage du bouffe au sérieux est effectué avec des gradations surprenantes et les émotions sont traitées avec une véritable passion musicale… L’orchestration y est toujours brillante et appropriée aux situations. Elle révèle la main d’un maître et accompagne une ligne vocale tantôt brillante, tantôt vivante, tantôt colorée. Airs, duos, trios, morceaux d’ensemble, tant au premier qu’au second acte, tout est beau, très beau et fut très applaudi. Dire quel morceau est le plus beau serait une tâche bien difficile ».

 

Belcore, le joli cœur aux pectoraux bien saillants est interprété par un Laurent Kubla au meilleur de sa forme de surprenant superman et de belcantiste…Effets d’épaulettes, bouquet de fleur volé offert lors d’une demande en mariage expresse à la riche et capricieuse belle du Sud Adina (la sulfureuse Maria Grazia Schiavo), qui se complaît ...dans la lecture de Tristan et Yseult (Rires). Elle ne cesse de repousser avec railleries  les avances du timide Nemorino,  homme de rien, jeune paysan naïf, qui délire d’amour véritable pour elle.  Une interprétation très émouvante et poétique de ce personnage nous est fournie par  Davide Giusti. C’est craquant d’authenticité,  tant le drame vécu balaie  d'un coup la bouffonnerie de l’opéra. Ses duos avec la dulcinée sont pleins de rebondissements, au propre et au figuré. Ceux-ci sont figurés sur scène d’ailleurs, puisqu’un authentique  maître chien (Elodie Vercel)  s’évertue à taquiner son  pauvre chien (Guizmo) envoyé chercher et rapporter un gant batailleur. Malgré tout, cette activité sur scène ne distrait  nullement de la musique, elle la fait vivre de façon étincelante, dans un écrin d’humour et de joyeuse galéjade.

 

 

Et maintenant, le clou du spectacle : Adrian Sampetrean,  l’inénarrable  charlatan Dulcamara en chapeau rouge, costume à franges et lunettes de soleil Michael Jackson,  qui  promet à l’amoureux éconduit une nouvelle chance au travers d’un prétendu philtre d’amour... Vous le verrez pénétrer dans le village de Wallon Valley dans son équipage rutilant conduit par deux chevaux harnachés comme bêtes de cirque. Le tout dans un nuage de poussière et de cupidité aveuglante. Le charlatan des charlatans - un escroc à faire frémir la faculté - d’une stature extraordinaire, se gargarise de verbe, de vocalises et d’autosatisfaction, berne  un  village entier,  et abuse sans sourciller de la crédulité du jeune Nemorino tout en usant d'une certaine sagesse bachique. Mais si philtre il y a, il se trouve dans la cassette d’un notaire… « Il n’est pas de destin contraire qui ne puisse évoluer » chantent les pizzicati à tue-tête sous la conduite vive,  enthousiaste et harmonieuse de Bruno  Camanella  qui n’a pas hésité à injecter l’un ou l’autre « Old Mc Donald had a farm » joué sur clavecin. « Oublie ma froideur, je te jure un amour éternel ! » jettera la précieuse Maria Grazia Schiavo  dans un dernier air où brillent recettes et amour !   

 

Mais c’est l’air grave et tendre  de Nemorino « Una furtiva lagrima » Acte II sc 7 ... brodé sur harpe et basson, qui restera sans doute gravé dans nos cœurs, malgré les fous-rires dûs à la mise en scène et à la brillante scénographie. Ce dernier spectacle de la saison de L’Opéra de Liège est à la fois un clin d’œil sur la très brillante saison passée et une ouverture à encore plus de découvertes savantes et drôles pour l’année prochaine.

http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/lelisir-damore

Saison : 2014-2015

Durée : 3h Langue : Italien  Direction musicale : Bruno Campanella  Mise en scène : Stefano Mazzonis di Pralafera  Chef des Chœurs : Marcel Seminara Artistes : Maria Grazia Schiavo, Davide Giusti, Adrian Sampetrean, Laurent Kubla, Julie Bailly

Nombre de représentations : 5

Dates : Du vendredi 19/06/2015 au samedi, 27/06/2015

http://www.opera-online.com/items/productions/lelisir-damore-opera-royal-de-wallonie-2015

Productions liées:

Dates de représentations 10 mars 2016 19:30:00

14 mars 2016 19:30:00

19 mars 2016 13:00:00

23 mars 2016 19:30:00

26 mars 2016 20:00:00

30 mars 2016 19:30:00

02 avril 2016 20:00:00

07 avril 2016 19:30:00

La distribution Aleksandra Kurzak Vittorio Grigolo Mario Chang Adam Plachetka Alessandro Corbelli Pietro Spagnoli Personnages de l'œuvre Adina Nemorino Nemorino Belcore Dulcamara Dulcamara -

See more at: http://www.opera-online.com/fr/items/productions/lelisir-damore-the-metropolitan-opera-2016-2016

 

 

 

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Ma vie d'auteure. Par Thierry-Marie Delaunois

1/ Bonjour, Virginie, et mes félicitations! Tu en es à huit publications avec un parcours en tant qu'auteure relativement atypique et plutôt éclectique: fascicule d'exposition, autobiographie, essais, roman,... Faut-il voir dans ce parcours une logique, un plan, une stratégie avec un but final déjà bien défini, ou fonctionnes-tu au feeling, au coup de cœur et en fonction de tes états d'âme?

1/ Merci à toi ! C’est vrai que je ne peux pas affirmer avoir travaillé suivant une certaine ligne conductrice. J’ai toujours fonctionné au coup de cœur. C’est toujours un matin, à l’aube, que je me réveille en me disant : « Tiens, si je mobilisais une semaine ou deux pour écrire mon premier jet ? ». Il ne faut qu’une bonne idée, de l’isolement et une passion presque charnelle pour ce que je vais entreprendre afin de  « m’y mettre », comme on dit.

2/ Aimes-tu ce sentier littéraire que tu as pris? Es-tu satisfaite de tes écrits?

2/ Je mentirais si je disais que je suis satisfaite de tout à 100%. Mais j’aime avoir pris ce chemin de traverse, cette route peu fréquentée, parfois agréable, parfois abrupte. Je ne me sens bien qu’en dehors des sentiers battus, que ce soit comme auteure ou comme être humain.

3/ En quelques mots, comment définirais-tu ton style, ta façon d'écrire?

3/ Instinctive pour tous mes livres. Mais j’ai une façon différente d’aborder chaque ouvrage. Je me sens changer, mûrir, à chacune de mes nouvelles parutions et j’aime alterner la légèreté et la gravité, suivant les saisons de mon cœur.

4/ "Battue!" est un ouvrage autobiographique fort, impitoyable, dans ton parcours d'auteure. Y a-t-il selon toi un avant et un après "Battue" ? Considères-tu cette œuvre comme étant un tournant dans ton cheminement?

4/ Oui, mais pas pour les raisons que l’on peut imaginer. J’ai écrit « Battue ! » avant mon mariage, et l’ai publié après mon veuvage. A la mort de mon mari, j’avais l’impression que je ne serais plus jamais capable d’écrire. Cette parution a été le premier pas vers une renaissance de mes mots. Quant à l’histoire de ce livre, elle est si ancienne que malgré son extrême violence et les séquelles physiques que cela m’a laissé à vie, je n’ai presque plus l’impression que je parle de moi. Même métaphorique, c’est le livre qui m’est le plus personnel, et qui me ressemble le plus.

5/ "Les sous-Teckels" et "Les recettes de tante Dédé" semblent de l'extérieur former un tout, l'un étant un peu le pendant de l'autre... Qu'en penses-tu?

5/ Il s’est écoulé pas moins de 4 ans entre l’écriture des deux, même si ces deux ouvrages sont parus la même année. Le premier est plus adulte, plus construit, c’est un cri de révolte contre tous les types de processus de normalisation, dont mes proches et moi avons tant souffert. Je l’ai argumenté grâce à  mes connaissances acquises par la lecture d’autres essais, et aussi par différents récits que j’ai entendus.  Je voulais pousser mon lectorat à la réflexion.

Quant à « Tante Dédé » n’est qu’une simple amusette, un petit livre d’humour noir que j’ai écrit dans le seul but de faire rire.

 

6/ Souvent dans une œuvre romanesque, l'auteur aime placer beaucoup de lui-même, le physique, le tempérament, des faits de vie, dans l'un de ses personnages, de préférence en une personne qui ne tient pas un rôle secondaire. Te sentirais-tu capable d'écrire un roman dans lequel il n'y aurait rien, pas un élément de ta personne?

6/ Malheureusement non. Je ne suis pas capable de narrer quelque chose que je n’ai pas ressenti au plus profond de moi-même.

7/ Il semblerait que ton dernier ouvrage "Le Spectateur" laisse prévoir, en fonction de la fin - je l'ai lu en entier -, une possibilité de suite mais je n'en suis pas certain... Tu envisages de reprendre le personnage d’Alexandra...ou pas?

7/ Alexandra risque de me survivre ! Mais je n’en dis pas plus !  (rires)

8/ As-tu des retours positifs concernant tes ouvrages? De bonnes critiques en tant qu'auteure?

 

8/ Mon Dieu, les louanges pleuvent sur « Le Spectateur » ! Mes autres livres plaisent à une majorité, sans faire une totale unanimité, sauf « les Fractales de l’Ame » qui n’a jamais rencontré son public. « Battue ! » connait aussi un joli petit succès. Mais les compliments, parfois énormes, que je reçois sur « Le Spectateur » me surprennent. Je ne m’attendais pas à cela, surtout que pour des raisons personnelles, j’ai accouché de ce livre dans une extrême douleur, dont je ne suis pas encore remise. Et je n’ai jamais été sûre de la qualité de ce livre car je l’ai écrit de nuit, en décembre 2014,  une époque où les insomnies me pourrissaient la vie. J’ai écrit tous les autres, même « Battue ! », dans plus de joie et de sérénité. Quant aux « Sous-Teckels », j’y ai été un peu fort, j’ai vraiment trop « secoué » le cocotier, mais ma motivation était due à une révolte latente qui durait depuis des années. Je crois que c’est à cause de ce que j’appelle « l’effet-choc » que la presse en a si peu parlé.


9/ N'envisagerais-tu pas la création d'un site web en tant qu'auteure, tes écrits étant devenus conséquents? Ta production augmente.

9/ Pas vraiment. J’ai une page « auteure » sur mes différents sites, pas mal d’informations circulent partout sur le net. Pour l’instant, tout cela est grandement suffisant.

10/ Te considères-tu comme une auteure heureuse ?

10/ Tout dépend de quel livre, de ce que je ressens personnellement pour chacun d’entre eux.

« Le Mâle Moderne », « La Femme Moderne, « Tante Dédé » sont l’expression de mon sarcasme dans la joie, « Battue ! » est mon cri de victoire, « Ideat » et « Les Fractales de l’Ame’ sont l’expression allégorique de certains de mes tourments, « Les Sous-Teckels » sont le produit de ma déception sur l’aspect grégaire de notre société et « Le Spectateur » est mon cri d’amour, celui qui rompt la gorge et brise le cœur. L’auteure est plus ou moins heureuse, mais l’être humain, pas trop….

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"J'ai pleuré sans fin pendant plusieurs jours. Puis j'ai passé deux semaines au lit, principalement à dormir. Je tentais de lire ou d'écrire un peu mais je me fatiguais ou m'énervais au bout d'un quart d'heure et je me remettais à cogiter les yeux mi-clos jusqu'à ce que le sommeil m'emporte à nouveau. (...) Si mes absences duraient plus de quatre ou cinq jours, je ne recevais plus aucun coup de fil, plus le moindre mail. En fait je pense que je suis la femme la plus solitaire d'Europe, que je n'existe qu'à travers ce que je fais et non par l'être humain que je suis..."  Bon sang mais comment la brillante mais non moins mystérieuse et ambiguë reporter Alexandra Mars en est-elle arrivée là? A exprimer de telles pensées sur sa propre personne? Face à Axel Ramaz son psychiatre, est-elle elle-même ou joue-t-elle un jeu ou un rôle qui pourrait à la longue se révéler nocif, voire dangereux? Et cette prise d'otages qu'elle a subie, qui s'est soldée par six morts, pourquoi semble-t-elle n'avoir eu que peu d'impact sur la jeune femme globe-trotter?

  Oeuvre d'une riche densité psychologique, à l'excellente facture tant sur le fond que sur la forme, "Le Spectateur", huitième publication de Virginie Vanos, est le premier roman de fiction d'une auteure de fascicules d'expo, d'ouvrages d'humour, d'une oeuvre autobiographique et d'un essai sociologique, également modèle, photographe reporter et vidéaste, en toute objectivité un coup de maître sur le plan du style et de la narration notamment, Virginie Vanos nous offrant un bien singulier face à face entre deux êtres présentant chacun des fragilités et sensibilités qui devraient en théorie les rapprocher...

  Ecrit à la première personne du singulier, "Le Spectateur" nous plonge au coeur des pensées d'Axel, jeune homme un peu snob mais foncièrement solitaire qui ne peut s'empêcher de se questionner sur les motivations profondes de la belle Alexandra. Et comment pourrait-il rester de marbre face à une telle femme? Entouré de trois bons amis, Terence, Orhan et Marek, Axel découvre bientôt la désapprobation du premier, l'inquiétude du deuxième et la compassion du dernier face à l'évolution de sa relation - mais peut-on réellement parler de relation? - avec sa patiente devenue au fil du temps cruelle et fatale obsession, non moins complexe. Le calme, sage et assuré Orhan, l'aîné du groupe, parviendra-t-il à le ramener à la raison?

  Virginie Vanos semble avoir jeté toute sa vitalité d'auteure dans son oeuvre, c'est à se demander si son héroïne ne lui ressemble pas telle une soeur jumelle mais sans, espérons-le, un certain degré d'autodestruction qui semble habiter son personnage car nous aimerions tous la revoir bien vite en écriture tant son style fluide et délié accroche, narration et dialogues se côtoyant pour le meilleur, même à merveille, des traits d'humour à la Vanos surgissant par-ci par-là, typiques de l'auteure. Songeons aux noms des personnages de la scène au château de Saint-Eustache, une sorte d'aboutissement pour Axel prenant la forme d'une pénible prise de conscience.

  La vie nous mène-t-elle toujours en bateau? Nos sentiments peuvent-ils à l'occasion nous perdre? Nos pensées n'existent-elles que pour nous conduire vers d'intolérables souffrances?

  Mais passons pour en revenir à l'énigmatique Alexandra à qui Axel a demandé en quoi il pourrait l'aider, à la réponse qu'elle lui a lancée: "Le docteur Orhan Köse ne jure que par vous. Il me soigne depuis un accident stupide survenu il y a quelques années, qui m'a pourtant laissé des séquelles permanentes et assez douloureuses. Je sais qu'on ne va pas chez un thérapeute comme on commande une pizza mais je souhaite tout d'abord calmer ses horribles périodes d'angoisse et d'abattement..."  Mais, au bout du compte, la belle n'est-elle pas là pour découvrir qui elle est réellement en dehors de ses écrits et de ses photos? Ne chercherait-elle pas à virer ses pensées nihilistes en trouvant le véritable sens de son existence? Alexandra, une âme en peine qui aimerait qu'on l'apprécie, la cajole, que l'on caresse son coeur, son âme, son esprit? Qu'on adhère à sa cause? Et si c'était en fait un souhait de l'auteure pour elle-même au travers de son personnage? Sans doute plus qu'un début de réponse dans "Le Spectateur", une fiction peut-être pas si fiction qu'on ne le penserait au départ... A vous de voir et de tomber en amour...ou pas, chers lecteurs et lectrices!

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Cinquième promenade- A Morey

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Cinquième promenade- A Morey

C’est l’été, ils sont beaux dans leurs légers vêtements.
Elle porte un corsage très ample, blanc avec des dessins
son décolleté en pointe laisse voir la naissance de ses seins
disons le sans honte, c’est un paysage des plus charment.

Et lui, il porte une chemisette très fine, bleue.
Haï ! Le profil, rentre ton ventre mon vieux
Mais non que diantre, l’on est comme l’on est,
c’est le privilège des ans et s’est mignonnet.

Ils sont à Morey dans la cour de l’ancien monastère.
L’Architecture doit être du 17ème, c’est austère.
La pauvre elle doit en avoir assez des monuments.
Le propriétaire les a rejoint l’air bon enfant.

Il leur explique qu’a l’époque des religieuses
Une partie des locaux servait d’école aux petits
Nous les imaginons jouant la mine radieuse.
La cloche sonne la récréation est finie.

Ils se mettent en rang en continuant de jouer.
Que se passe-t-il dans leur tête, qu’est-ce qui germe ?
Leur futur se prépare, pour quoi seront-ils doués ?
Voilà les derniers sont rentrés, la porte se ferme.

Le matin lorsqu’ils rentrent dans la classe
la maîtresse a déjà écrit sur le tableau
un texte moralisateur bien comme il faut,
sacré non, il faut éduquer la populace.

Nos bons petits doivent être studieux
ne pas pécher et craindre la justice de Dieu.
C’est important de leur donner une bonne éducation,
Se seront des agneaux sans trop d’imagination.

Ah, les instituteurs, ces curés de Jaurès
Il faut lutter contre les idées qu’ils professent.
Se sont des diables, des mécréants,
Il ne faut pas leur confier nos enfants.

Dès l’adolescence ils apprennent à revendiquer
Beaucoup à quinze ans ne savent pas compter,
Lire et écrire n’en parlons pas, c’est de l’abstrait,
Ça ne concerne pas le fils du notaire, il est parfait.

Vient, sortons de ce lieu quasi abandonné
Allez salut, au revoir, nous devons rentrer
La restauration entreprise par ces braves gens
durera très longtemps, ils sont vraiment méritant

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Epitaphe

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Quoique vous pensiez de lui ou lui de vous, il méritait d’être connu et vous n’avez probablement pas suffisamment abusé de lui ou lui, de vous !

 

Alain Baudry

 

Loin de moi l’idée d’une mort prochaine mais comme disait Victor Hugo « Déjà dans l’ombre du berceau, on aperçoit celle du tombeau ! » Alors, merci à ceux qui ont abusé de moi et merci de m’avait laissé abuser de vous !

 

 

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