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Je peux marcher très longtemps
en silence
passer de la lumière au vent
présente
absente
perdue au fond d’images
qui bougent à peine
Je redeviens heureuse
à chaque pas
.........................................
Martine Rouhart
Les mystères de la diplomatie
LE CHEVALIER D’ÉON
Du jeudi 25 avril 2019 au samedi 25 mai 2019 au théâtre du Parc à Bruxelles
Il ou elle ? Avec « Le Chevalier d’Eon » Thierry Debroux revisite l’une des énigmes les plus bizarres et les plus controversées du XVIIIème siècle. Charles-Geneviève-Louis-Auguste-André-Thimothée d’Éon de Beaumont, dit le Chevalier d’Éon fut successivement docteur en droit, avocat au Parlement de Paris, secrétaire de l’ambassade de France à Saint-Pétersbourg, capitaine des Dragons, agent secret, chevalier de Saint Louis et ministre plénipotentiaire à Londres. En même temps, il fut considéré comme l’une des plus belles femmes du XVIIIème siècle… Homme ou femme, celui qui fut l’une des plus fines lames de son temps a préservé l’ambiguïté jusqu’à son dernier souffle. Revisitant avec jubilation la comédie de cape et d’épée, Thierry Debroux nous entraîne dans la France et la Russie du XVIIIème siècle ». Saison 2005-2006 au théâtre le Méridien, théâtre d’émotions, hélas disparu depuis 2012.
Revoici notre chevalier, au Parc, en James Bond dégenré, affublé de jupons lors de ses missions d’espionnage, sous le nom de Lia de Beaumont. A la manière d’un phénix et dirigé avec virtuosité, par Daphné D’heur il reprend du métier, et quel métier! Celui de nous ravir et de nous promener à travers l’Europe du XVIIIe, Anne Guilleray, préposée à la création des costumes, faisant merveille. Les hauts maquillages sont signés Urteza Da Fonseca. Et le chevalier ? Quel est son vrai nom à la ville? Julien Besure. Tout juste trente ans et l’an dernier, Octave dans les fourberies de Scapin, sur les mêmes planches. Jim Hamwkins dans l’Île au trésor, en 2016. A part le surf, le ski et le snowboard, il est passé maître en escrime, sous la conduite de son fracassant maître d’armes…Jacques Capelle. Mais aussi bretteur vocal sidérant et attrape-coeurs aussi volatile qu’Arsène Lupin.
Son histoire campe une période de guerre mondiale très noire, pudiquement dénommée de guerre de sept ans (1756-1763) se déroulant simultanément sur plusieurs continents. Elle opposait deux blocs franchement ennemis, tous deux en route pour la conquête du monde : l’Angleterre et son empire colonial alliée à Frédéric II de Prusse contre la France et l’Autriche, leurs alliés et empires coloniaux. A qui la Russie tendrait-elle la main? L’empire britannique sort vainqueur, régnant sur toutes les mers du monde, la Prusse s’affirme au sein de l’espace germanique. La France perd définitivement la bataille de la culture française, versus la culture anglo-saxonne. Le texte met en relief les machinations politiques, les questions d’intérêt, la place congrue du cœur dans la sphère politique.
– La légende raconte que, déguisé en femme lors d’un bal, Le chevalier d’Eon aurait subjugué Louis XV. Recruté dans les services secrets du roi, il est envoyé comme espion à la cour de Russie. La mission qui lui est confiée est délicate puisqu’il il doit gagner la confiance de la tsarine Elisabeth afin de conclure un traité d’alliance pour rétablir les relations diplomatiques entre la France et la Russie, ce qu’il réussit avec brio sous les traits de Lia de Beaumont. –
Côté hommes, Daphné D’Heur ne manque pas de comédiens d’excellence. Les voilà tous rassemblés. avec un Maroine Amini superlatif dans le rôle de Lubin, le fidèle valet vif argent du chevalier qui mêne grand train, une histoire d’amour ancillaire avec sa Nanette (Laurie Degand) , époustouflante de vivacité et de répartie tant vocale que physique. Sir Douglass, en tenue écossaise, qui représente la perfide Albion, cache admirablement son jeu … ou pas, C’est Anthony Molina-Diaz, une autre grande pointure des planches du Parc. Didier Colfs se partage avec autant de bonheur entre le très envieux Duc de Nivernais et Le Prince russe Narychkine. L’autre vilain, c’est le Chancelier Bestouchev (Nicolas Janssens), un concentré d’arrivisme et de manipulation, flanqué de notre Fabian Finkels, campant des vice-chancelier Voronstov et Ministre Lebel presque Felliniens. Habiles jeux de masques et d’éventails meurtriers, les chassés-croisés se succèdent dans un rythme échevelé, à la manière du vaudeville haut de gamme, Georges Lini es-tu là ? Les scènes comiques et jubilatoires sont au rendez-vous. Le plateau tournant trilobé explose les portes qui claquent, et le décor très frugal se contente d’à peine quelques médaillons évocateurs. Tout est dans l’énergie bondissante des acrobaties amoureuses et politiques.
Côté femmes, des perles rares. Une comtesse de Rochefort exquise, une grande dame, intelligente de cœur et d’esprit, notre préférée? Elle incarne à la fois le badinage de Marivaux et la sagesse de la vie qui sait savoure ce qui lui est donné, et rit de bon cœur du reste, tout en délicatesse. « C’est le genre de femme qui ne passe pas inaperçue en public. Longiligne, port altier, chevelure noir jais encadrant un visage au teint d’albâtre, aux traits fins et réguliers, d’où se détachent deux immenses yeux incandescents. » écrivait à son propos Philip Tirard, en 2005. Ajoutons, des pommettes fabuleuses à faire craquer les amants… Toute jeune, elle a parcouru la planète avec des parents d’origine italienne, les Abruzzes. Remarquée par sa prof de français à Hong Kong, elle s’inscrit par amour du théâtre au Conservatoire de Mons au retour en Europe. Toujours pas trouvé ? Il s’agit de Laurence d’Amélio, autant jeune première que tragédienne.
Petra Urbanyi, princesse hongroise de caractère ? Oui pour le caractère, non pour la Hongrie. Elle joue Sophie-Charlotte de Mecklembourg, princesse de Saxe qui piétine de rage, féministe jusqu’au bout des cheveux, refuse qu’on la marie avec Georges III le roi d’Angleterre surnommé le roi fou, mais deviendra tout de même la grand-mère de la reine Victoria ! Un jeu surexcité d’ado rebelle et de jeune femme rêvant d’amour véritable, très marrie d’être convoitée plus comme objet politique que comme roseau pensant.
Et la palme, si palme il y a, revient à la tsarine Elisabeth Petrovna, admirablement présente et déclinée par Perrine Delers, un monument théâtral, une prestance éclatante, une allure incomparable. Elle a tout : la voix, les humeurs, le maintien, la noblesse, le prestige, l’autorité. On se souvient de son rôle de voisine écrasante dans le 1984 d’Orwell, la métamorphose en tsarine ne fait qu’amplifier son port royal et son ascendant dévorant.
Rien que des éloges donc, pour cette pièce où le rire est roi et le plaisir souverain, où roulent les tribulations, les ballets XVIIIe, les noms prestigieux, les supercheries politiques et les jeux du pouvoir intenses pendant que le monde entier se trouve rassasié de guerres incendiaires et dévastatrices. Sept jours, sept ans, le chiffre biblique de l’éternité jeté en pâture à la violence humaine.
Dominique-Hélène Lemaire Pour Arts et Lettres
Crédit photos : ZVONOCK
Réservations:
via le site ou par téléphone au 02 505 30 30 – du mardi au vendredi – ouvert de 12h à 19h.
3ème présentation de mes poèmes (lecture à voix haute)
avec Didier Limat à la harpe
Notre Dame
Qui est de Paris l'âme.
Etait à mes 20 ans, mon quotidien :
Vivre dans son doux ombrage,
Du soir au matin,
L'admirer de près et de loin,
Sous tous les angles et ramages,
Dans tous ses coins et recoins.
Mais surtout la redécouvrir sans fin,
Toujours autant émerveillée, de dos,
Comme spirituel grand vaisseau.
Inlassable, au Quartien Latin,
Age après age,
En fidèle pélerinage,
Aupès de Ma Dame, je revins
Et mon logis rue de La Harpe, voisin.
Mais dans combien de temps, combien ?
Reverrais-je sa splendeur
qui fait fondre et vibrer mon coeur,
Vaisseau de lumière
Au ciel reliant la terre.
Théâtre: Peut-on rire de l’indicible?
Mein Kampf (farce) à la Clarencière (Bruxelles)
Le contexte
Tout récemment, le New York Times a évoqué que le journal Tylko Polska (Only Poland) avait publié un article intitulé «Comment repérer un juif» au mois de janvier 2019.
En France, malgré la polémique, et la montée de l’antisémitisme, les éditions Fayard annonçaient en 2015 qu’elles publieraient une réédition du livre en 2016, du fait qu’il tombait officiellement dans le domaine public.
En mars dernier, le manifeste politique d’Adolf Hitler, « Mein Kampf », interdit dans de nombreux pays, a été mis en scène au Powszechny Theater à Varsovie. Le metteur en scène Jakub Skrzywanek voulait montrer que le langage utilisé par les hommes politiques et par tout le monde en Pologne, est pire que celui d’Hitler.
L’œuvre poétique de Georges Tabori « Mein Kampf (farce) » créé en anglais, à Vienne en 1987 est très rarement jouée et se voit exhumée cette année par un groupe théâtral liégeois, Les Anges Hantés . Jorge Lavelli a créé la version française en 1993. A ce propos, Agathe Alexis (Festival d’Avignon, Comédie de Béthune, Théâtre du Rond Point, tournées en France, Suisse et Belgique) nous donne son éclairage. Elle considère que c’est l’une des plus grandes tragi-comédies du vingtième siècle. « Lorsque j’ai lu la pièce pour la première fois, j’ai immédiatement pensé à cette phrase de Pouchkine : « Le rire, la pitié et la terreur sont les trois cordes de notre imagination que fait vibrer le sortilège dramatique ». Ce texte réunit, en effet, tous les « ingrédients » propres à susciter la magie d’un théâtre qui prend la réalité à bras le corps et secoue – émotionnellement et intellectuellement – le spectateur en l’entraînant sur des chemins à la fois scabreux et lumineux, sans pour autant le désenchanter, c’est-à-dire sans lui faire renoncer à sa propre humanité. « Mein Kampf (farce) » évoque pour moi les grands mystères du Moyen-Âge, avec ses figures : Dieu (le cuisinier Lobkowitz), la Mort (Madame Lamort), la Jeune Fille Vierge (Gretchen), le Méchant, odieux prédateur possédé par le mal absolu ou l’absolu du mal (Hitler) et le Vieil Homme (Shlomo Herzl), qui recherche la sagesse et veut écrire un livre qui s’appellerait « Mon combat » mais dont il n’a écrit que la dernière phrase : « Et ils vécurent éternellement heureux » – admirable image de l’indéracinable utopie qui habite le cœur de l’homme. » Oui inconditionnel à la vie. Quel être, déchu de toute humanité, pourrait écrire l’indicible ? Celui qui fait un pacte avec La Mort.
D’après Georges Tabori, jouée au théâtre de la Clarencière à Bruxelles, et en partance pour le festival d’Avignon 2019, voici l’œuvre interprétée par un quatuor de comédiens belges : Kim Langlois, Dominique Jacques, Guillaume Martin et Benoît Servotte.
Ils sont rompus à l’exercice, débordants d’énergie, menant un combat désespéré contre le mal personnifié, brandissant le rire et la dérision comme doigts d’honneur. C’est beau la mise en scène polyphonique, mais un regard extérieur aurait sans doute mis un peu d’ordre dans le panier. Le spectateur est un peu perdu dans l’articulation dérisoire de la pièce, une façon sans doute de le faire entrer dans la folie. L’homme, serviteur de Dieu, est le fleuron de la création : nézer habéria, l’exception parmi tous les êtres créés. Le dernier créé mais le premier responsable. Il est responsable de sa poule en cage, préfiguration de l’holocauste à venir ? Rira-t-on? Faut-il brûler au troisième degré ? Le respect de la vie chez l’homme et chez l’animal – le « tu ne tueras point » est inscrit sur le visage du prochain.
Mais Dieu a quitté les lieux, horrifié de ce qui va suivre? Fatigué de la lenteur d’écriture de son valet. Soit dit en passant, hasard ou non d’écriture, le personnage se nomme Herzl, un personnage réel, qui, motivé par l’affaire Dreyfus en France, fut le fondateur du mouvement sioniste au congrès de Bâle en 1897, il est l’auteur de Der Judenstaat – L’État des Juifs. Ce Schmolo se retrouve donc seul pour appliquer les commandements divins, offrir l’asile et essayer de sauver du mal, le méchant visiteur qui vient lui raconter ses rêves de peintre brisé, son attitude d’enfant gâté au moi surdimensionné, et la tentation absolue de la mort comme viatique du pouvoir.
La Mort, notre personnage préféré, apparaît sous les traits de l’excellente interprète Kim Langlois, fascinante, sans sa faux, menaçante comme une déesse hindoue, elle prend ses aises sur une monture vivante qui rappelle l’attirail du Ku Klux Klan. Oui pour la blondeur trompeuse, les faux-cils, la bouche noire, la voix puissante la diction parfaite et les intonations bien étudiées. Le rire macabre. « Und dass hat die Lorelei getan ! ». Le tout s’achève, après un horrible détour par la cuisinière, dans la plus pure tradition de l’humour juif. Sauvés! Rire comme larrons en foire, seule échappatoire. "Ça va ? Oui, répond-il, sauf quand je ris!"
Kim Langlois, Dominique Jacques,
Guillaume Martin et Benoît Servotte
Dominique-Hélène Lemaire, Arts et Lettres
Le spectacle de juin:
L’attente de l’amante absente nous emmène en d’autres lieux, à d’autres moments que ceux de l'Espagne à la puissance déclinante,
dans des pérégrinations et des anachronismes en harmonie avec l’inépuisable source de folies d' El Ingenioso Hidalgo don Quijote de la Mancha, dont l'auteur n’aurait certainement rien trouvé à redire à ce genre de procédé et se réjouirait, allez savoir, de voir ses protagonistes en rajouter dans leurs délires.
L’évasion dans le rêve, pour se dérober à la réalité et aux contingences de notre existence terrestre, tenter de lui donner un sens, n’empêche pas des situations grotesques, triviales ou vulgaires, où l'eschatologie chevauche la scatologie.
L'égarement n'a rien de tragique. On s'amuse au contraire au spectacle. La folie nous conduit au génie, puisque celui-ci n'est jamais très loin de celle-là, à une saine réflexion sur notre société et la vanité de nos courses vers le pouvoir et la gloire, qui n'ont pas plus de sens que ses extravagances...
Un joli nom, Dulcinée. Ce n’est pas banal... On en parle beaucoup, mais peut-on dire que vous l’avez vue. Quatre fois, apparemment.
Et peut-être s’en est-elle-même pas aperçue... elle nous la joue genre Arlésienne, votre Dulcinée. On l’espère, mais elle ne vient pas.
C’est bien long, tout ce temps dans l’attente de l’amante absente de Sa Seigneurie errante…..
Tout public : Les mercredi 19, jeudi 20 et vendredi 21 juin 2019 à 20h30
P.A.F. : 20 € - étudiant : 15 € -
Je choisis mon fauteuil et je réserve en 1 clic :
Mon Dieu, que c'est joli cette branche fleurie!
Dans le gris du matin elle suscite l'envie
Le doux printemps tout neuf est encore floconneux
Il se peaufine, prend son temps, veut faire des heureux!
Alors je pense à toi petit homme ordinaire
Qui d'un coup de magie éclaire l'univers!
Quand le bleu s'insinue au creux de nos rencontres
On peut bien l'oublier le tic-tac de nos montres...
J.G.
C'est l'horreur absolue, le cauchemar, la consternation, l'impensable...
La gorge se serre et l'on ne peut que pleurer avec les anges...
Rose mystique, Tour de David, Tour d'ivoire, Maison d'or, Arche d'alliance, Porte du ciel, Étoile du matin, Salut des infirmes, Refuge des pécheurs, Consolatrice des affligés...
Dans la joie et la douleur, priez pour nous !
A cinq jours du Vendredi Saint... "Tristis est anima mea usque ad mortem"...
Notre-Dame de Paris : "Mon beau navire ô ma mémoire !"...
Notre boussole sur le fleuve du temps... Notre boussole, notre mémoire et notre Histoire...
La mémoire de la France, l'âme de Paris et des Parisiens, de ceux qui croient au ciel, de ceux qui n'y croient pas...
Le cœur du cœur de Paris... "Paris, Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé mais Paris libéré !"...
Notre-Dame des victoires, Notre-Dame de la Paix...
Notre-Dame des amoureux, Notre-Dame des moineaux, Notre-Dame des pauvres, Notre-Dame des gavroches, Notre-Dame des anges...
L'âme de la douce France... Notre-Dame de Paris et de l'Europe... Notre-Dame de Paris et du monde ...
Toute la beauté dont les pauvres hommes sont capables de faire ou de contempler...
Toute la grandeur... Toute la noblesse... Toute la tendresse... Toute la délicatesse... Toute la poésie... Toute la lumière... Tout ce que l'on ne sait pas dire avec des mots...
Là, dans la pierre vivante et dans les roses ouvertes à la lumière... La prière de ceux qui ne savent pas prier...
Le meilleur dont les pauvres hommes sont capables...
Et grâce à elle, il leur sera beaucoup pardonné...
La flèche du désir de Dieu... La fine pointe de l'âme et du désir ardent, du désir désespéré, inextinguible, éperdu... malgré l'absurdité du monde, malgré l'iniquité du monde, malgré la violence du monde... Ce monde en feu jusqu'à la fin des temps...
La fine pointe du désir du Sens, de la Présence et de l'Amour... Là, dans les roses ouvertes à la lumière et dans les pierres vivantes...
Notre-Dame des moineaux et des lilas...
La nef au cœur de l'île...
L'oasis au cœur du désert...
La nef parmi les arbres en fleurs...
La flèche au cœur du silence...
Sur les quais de la Seine, à l'ombre de ses tours, de son sourire, sous ses gargouilles, les amoureux s'embrassaient...
L'horreur absolue, le cauchemar, la consternation, l'impensable... Notre-Dame de Paris en flammes ! La gorge se serre et l'on ne peut que pleurer avec les anges...
... Mais bénie soit celle qui donnait sa beauté à boire aux assoiffés et honneur à ceux qui éteignent les incendies !
Au bord de l'étang
Une galerie entre le Béguinage et la Place De Brouckère dans le centre de Bruxelles
Les chemins de l’art
A propos du nouvel Espace Art Gallery
L’Espace Art Gallery a le plaisir de vous faire part de son installation dans des nouveaux locaux en plein centre de Bruxelles.
La nouvelle galerie se situe depuis le mois de mai 2018 à deux pas de la Place De Brouckère et du Béguinage de Bruxelles. Ce nouvel espace de 250 m² est de style loft américain sur différents niveaux. Le lieu est ouvert sur de vastes espaces dégagés et lumineux.
Le quartier est en plein renouveau urbanistique et commercial dans le prolongement de la superbe Place Sainte Catherine, lieu renommé pour ses restaurants et ses attraits touristiques. Dans les environs se situent salle de ventes, centres d’art moderne ainsi que de prestigieux théâtres. La galerie sera donc ainsi située dans l’environnement de la célèbre Place De Brouckère et de ses belles terrasses comme celles du Métropole notamment.
Deux grands parkings (De Brouckère et Alhambra) se situent chacun à 150 mètres de la galerie. De nombreuses lignes de métro sont également présentes, entourées de centres commerciaux et lieux touristiques, hôtels et Palaces.
Nous vous y acceuillerons avec plaisir à notre nouvelle adresse au 83 rue de Laeken à 1000 Bruxelles
De temps en temps le papillon m'emporte loin d'ici
Vers une prairie aux mille senteurs
Il me dépose sur une marguerite
Je m'assoie sur son pistil et me laisse envoûter par son parfum
Je n'effeuille pas la marguerite
A travers la blancheur de chaque pétale
je lis l'invisible
Je cueille tous les mots qui s'y trouvent
Des mots légers vivants et colorés
Quand le papillon revient me chercher
Ma besace est pleine à craquer
Sous le vieux tilleul
Je vide mon sac
Les mots s'éparpillent sur la table
Comme une nappe aux couleurs printanières
Je les assemble tel un puzzle
Pour en faire le plus merveilleux des poèmes
Pour un dernier tango
tes yeux au fond des miens
On trouve le tempo
Et, je me sens ton bien...
Oui, vivre encore un peu
Chanter un monde beau
Se sentir langoureux
La douceur dans la peau...
Et un dernier tango
Où brûle notre espoir
Le rythme avec brio
S'imprime dans nos mémoires...
Même si n'est pas bien loin
La douleur du partir
Emporter, c'est le moins
Le cadeau d'un sourire!
Dans un dernier tango
Je t'offrirai d'la vie
Ce qu'elle a de plus beau :
Le goût fort de l'envie!
Crier, crier encore
La joie d'un matin clair
Et penser qu'on est fort
D'avoir osé se plaire!
Alors, dernier tango
Les yeux au fond des yeux
Pour danser à gogo
Dans un ciel toujours bleu...
J.G.
L’AUTOPORTRAIT PAR LE BIAIS DU SUJET : L’ŒUVRE D’ANIK BOTTICHIO
Du 01-08 au 30-09-18, l’ESPACE ART GALLERY (83 Rue de Laeken, 1000 Bruxelles) vous a présenté une exposition dédiée à l’artiste peintre française Madame ANIK BOTTICHIO, intitulée FILIGRANE.
La question que nous pose FILIGRANE se résume à ce qu’est, en définitive, un sujet. Sans nul doute, il s’agit ici de la FEMME. Une Femme déclinée en plusieurs fractions psychologiques, traduites dans une série de poses, conçues dans une intimité à chaque fois renouvelée, qui s’affirme dans plusieurs étapes de sa vie : de l’enfance en passant pas l’adolescence pour terminer à l’âge adulte. Ses étapes, ou pour mieux dire, ses états d’âme, se muent en une série d’interrogations exprimées dans une série d’attitudes, lesquelles prennent pour cible des personnages ayant marqué l’Histoire de l’art, tels que Frida Khalo.
Cette série d’interrogations, plastiquement soulignées par un chromatisme généralement sombre, nous présente un visage féminin campé de profil, à la blancheur immaculée.
NOUS (120 x 90 cm-acrylique sur toile).
Cette œuvre a quelque chose de sculptural, en ce sens que jaillissant de la robe tout de noir conçue et surplombée d’une coiffure dont la couleur brune épouse celle du vêtement, la blancheur carrément translucide du cou, issue d’une échancrure laissant deviner une partie du tronc aboutit sur un visage à la lucidité désarmante. L’œuvre est parsemée, sur la gauche (par rapport au visiteur) par un ensemble calligraphique en évanescence. Sur la droite de la composition, apparaît le visage furtif d’un homme à peine ébauché. Il fait office d’apparition. Sa position face à celui de la femme laisse penser à un rapport étroit, soit terminé, soit amorcé. L’idée du baiser, à venir ou passé, affleure l’imaginaire du visiteur. La conception de la composition est tout simplement magistrale : une zone rouge au centre de la toile, délimite deux cadres – un cadre extérieur et un cadre intérieur. La zone rouge se trouve en fait à l’intérieur, laquelle forme un deuxième cadre. Le visage de l’homme, à peine esquissé, se trouve à l’intérieur de ce cadre. Celui de la femme irradiant l’espace domine la zone extérieure. Tout en étant rapprochés, ils appartiennent à deux univers différents.
Le visage de la femme est souligné par un trait fortement prononcé pour bien en faire ressortir le volume.
UNE ROUTE ENFIN DEGAGEE (120 x 60 cm-collage et acrylique sur toile)
Ici encore le sujet se démultiplie en une seule image : la petite fille qui regarde le ballon s’envoler, la position de son corps traduisant l’attente de quelque chose. Le titre d’un journal sur ce qui peut être une palissade : « Rêvons ». Enfin, la couleur blafarde, évoquée par un blanc laiteux à outrance, traduisant par sa consistance, la symbolique de l’innocence.
Ayant pour sujet la profondeur du Moi dans tous ses abîmes, la symbolique tient dans l’œuvre de l’artiste une place capitale. Une de ces images symboliques est celle du carré. Plus exactement, le carré dans le carré. Il est semblable à un jeu de poupées russes, l’une emboîtée dans l’autre, jusqu’à atteindre le tréfonds (si tréfonds il y a!) de l’âme de l’artiste. Le carré dans sa valeur symbolique se retrouve constamment imprimé vers le bas des toiles. Soit il recouvre la forme de six petits cubes (à l’instar de NOUS, cité plus haut), associés à la signature (trois fois gravée verticalement) de l’artiste : le logo se trouvant dans chaque carré.
LES AUTRES (120 x 90 cm-acrylique sur toile)
évoque une fois encore un discours similaire. Un personnage féminin délimité par deux espaces, enjolivés par un subtil jeu de perspective à peine visible, lequel est placé à gauche de ¾ par rapport à celui de droite, conçu en plan. Celui-ci émerge de la zone rouge apparaissant déjà présente dans NOUS. Mais ici son rôle est plus puissant, en ce sens qu’étant enserré dans un demi carré de couleur blanc-cassé, délimitant l’espace vers la droite, le visage du personnage n’apparaît qu’à moitié. Ce qui donne le sentiment d’être en retrait par rapport à celui de gauche. Tous deux fixent le visiteur instaurant un dialogue intérieur. La femme de droite devient le double de celle de gauche. Elle la représente en tant que masque, assurant le rôle de la « Persona ». Remarquez la façon de mettre en valeur les visages : à l’instar de NOUS, un trait puissant en délimite les contours tandis que l’expression faciale émerge du chromatisme uniforme composant la coiffure ainsi que la robe : blanc pour le personnage de gauche, brun-foncé pour celui de droite. Bien que la dialectique ne soit pas la même, le visage scindé en son milieu du personnage de LES AUTRES répond en quelque sorte au visage de l’homme, à peine esquissé de UNE HISTOIRE SANS FIN (120 x 7O cm- collage et acrylique sur toile). Une calligraphie évanescente se superpose sur la toile.
UNE HISTOIRE SANS FIN contient également une zone rouge comprise dans un carré de laquelle émerge la femme dont l’expression traduit une certaine inquiétude (position de la main droite devant la bouche). Le bras, légèrement avancé pour atteindre la bouche, n’existe que comme un jeu de propulsion du corps en tant qu’émergence de l’Etre vers la réalité sensible.
Son visage jaillit, si l’on ose dire, du « fait divers », puisque en tenant compte du titre inscrit sur le panel, il participe comme tout un chacun d’une histoire. La coupure de presse lui concède le passage vers la réalité immédiate. Tourné vers sa gauche, son visage évite pudiquement celui du visiteur.
C’TE VAS ? (80 x 80 cm-acrylique sur toile)
demeure globalement sombre dans son chromatisme, à l’exception des quatre bagues, de la boucle d’oreille et des deux fermoirs fixant la chevelure : le turquoise, le bleu, le jaune et le rouge sont esquissés.
FRIDA (120 x 70 cm-acrylique sur toile)
par contre, laisse littéralement exploser la couleur, renouant avec la psychologie de Frida Kahlo. Particulièrement lorsque l’artiste fait pousser des plantes à l’intérieur de son corps.
UNE ROUTE ENFIN DEGAGEE (cité plus haut) met avant tout sa technique en relief. Elle se définit à la fois par le collage, l’acrylique et l’huile. Sa peinture est avant tout très diluée. Elle frotte énormément sur la toile avec toutes sortes de brosses pour rendre la forme la plus lisse possible. Comme elle dit d’emblée, sa technique s’applique à fuir la ligne car elle s’évertue à fuir l’académisme. Néanmoins, elle y revient car en le fuyant, elle ne reconnaît plus son travail. L’académisme devient dès lors un référent à son écriture picturale.
La Femme, comme vous l’aurez remarqué, est le véritable sujet de son œuvre. L’Homme est très peu présent. Sans doute n’est-il là que pour la mettre en exergue. Ce furent ses états d’âmes qui ont motivé sa production car il faut, aux dires de l’artiste, considérer son œuvre comme un ensemble d’autoportraits soulignant diverses étapes de sa vie. Cette mise en scène est précisée par un cadrage extrêmement rigoureux, lequel contient, délimite et structure la composition. Le titre de l’exposition, FILIGRANE, souligne la transparence ainsi que la profondeur qu’exige la prise de conscience exprimée par tout véritable autoportrait. Un élément ne manquera pas d’interpeller le visiteur, à savoir la présence d’une calligraphie qui refuse de se laisser lire, n’entraînant ainsi aucune interprétation. Les carrés sont (comme nous l’avons spécifié plus haut) sa signature en forme de logo.
ANIK BOTTICHIO a suivi une formation académique à Nancy et à Metz. Outre sa trajectoire artistique, elle pratique également l’art-thérapie en milieu hospitalier. Et lorsqu’on lui demande si l’art, en lui-même, n’est pas une forme de thérapie, elle répond par la négative, en affirmant qu’il faut un tiers pour être à l’écoute de la souffrance. Que le simple contact avec l’œuvre d’art n’apporte rien en matière de résilience. La création devient alors un exutoire permettant à l’artiste de redimensionner la souffrance vécue par l’intermédiaire du sujet.
Germain Bazin disait à très juste titre que le précurseur de l’autoportrait est Rembrandt car la suite de visages qu’il exposait de lui-même mettait sa conscience à nu, à la fois pour lui-même et pour le regardant en qui l’acte d’introspection rejaillit à l’intérieur de sa propre conscience. Faut-il, dès lors, s‘étonner de voir Frida Kahlo représentée? Elle personnifie à la fois la souffrance ainsi que l’émergence de la révolte face à l’inéluctable. Le refus de capituler face à sa condition de femme castée à la fois par le handicap physique ainsi que par les conventions d’une société mexicaine conservatrice peu enclin à accepter sa liberté assumée, exprimée par son homosexualité. Son corps à l’intérieur duquel naissent des fleurs est une évocation de sa volonté de renaissance. Thématique qu’elle utilisa bien souvent tout au long de sa trajectoire créatrice.
L’artiste n’en finit pas de nous interpeller au travers de ses visages féminins en attente de sortir enfin de leur ombre blanche et froide. Derrière le « sujet » il y a ANIK BOTTICHIO qui, par de-là la condition humaine, se fait l’étendard de l’universalité de la condition souffrante.
Acte courageux et diaphane qu’exprime la translucidité de chaque visage féminin à la souffrance interrogative.
Collection "Belles signatures" © 2019 Robert Paul
N.B. : Ce billet est publié à l'initiative exclusive de ROBERT PAUL, fondateur et administrateur général d'Arts et Lettres. Il ne peut être reproduit qu'avec son expresse autorisation, toujours accordée gratuitement. Mentionner le lien d'origine de l'article est expressément requis.
Robert Paul, éditeur responsable
A voir:
Focus sur les précieux billets d'Art de François Speranza
L'artiste Anik Bottichio et François L. Speranza : interview et prise de notes sur le déjà réputé carnet de notes Moleskine du critique d'art dans la tradition des avant-gardes artistiques et littéraires au cours des deux derniers siècles.
Photos de l'exposition de ANIK BOTTICHIO à l'ESPACE ART GALLERY
Notre-Dame qui sur terre,
vogue à fleur d’île
comme un vaisseau fantôme
amarres déployées,
Reste avec nous !
Mère de tous les clichés,
des petites mariées japonaises,
poupées enchiffonées
en robes de crème fouettée
Reste avec nous !
Mère de toutes les nations
enchatonnée au coeur de la cité,
bourdon veillant sur nos abeilles,
vieille dame poseuse et chiqueteuse,
Reste avec nous !
Notre-Dame devant l’objectif
des russes à échoppes,
des chinois enchifrenés
par des climatiseurs indiens,
Reste avec nous !
Notre-Dame qui sur terre
veille sur la foule azimutée,
panurgie bigarrée, ahurie,
chairs exposées en procession
Reste avec nous !
Notre-Dame qui abrite,
en son tendre beffroi
l'infinie tristesse
d’un monstre amoureux,
Reste avec nous
C'est le printemps
Lysandre papillonne dans les rues de la ville
Une porte ouverte qui invite à entrer
Elle n'hésite pas
Et le temps s'arrête
C'est le printemps
Lysandre papillonne de tableau en tableau
Ses yeux caressent des sculptures aux reliefs doux et arrondis
L'artiste lui parle
Elle l'écoute
Lysandre parle peu
Elle sourit
Elle accepte le verre qu'il lui propose
Elle l'écoute encore
Dans les silences elle entend ce qu'il n'ose pas lui demander
Lysandre cultive le mystère
Elle parle peu
Elle sourit
Elle s'en va
Le temps la reprend
C'est le printemps
Lysandre papillonne dans les rues de la ville
Avec à son cou un pendentif aux reliefs doux et arrondis
Qui brille au soleil
Quand l'art vient vous cueillir
Et que l'artiste de ses émotions
Vous fait frémir du plaisir
D'apprécier sa belle passion
Et qui de son pinceau
En couleurs émulsionnées
Nous offre en cadeau
Devant nos yeux émerveillés
Ce camaïeu au ténébreux tempo
© Laurence Delattre, 2019 - LouMiss
Tanya Shatseva, peintre russe qualifiée surréaliste
Dont j'ai réalisé un art-mix vidéo sur une musique "Hoenix-élévation"
https://www.youtube.com/watch?v=ViV_VsgVDSc&list=PLASg6wUYZVJjMPlIQtRK-PzlcujSlsmFe&index=14&t=0s
Rien d'autre qu'une brèche
Un petit moment de trêve
Où aller à la pêche
Récupérer ses rêves...
Et les couleurs fleurissent
Egayant le décor...
Et les blessures guérissent
L'envie de dire: encore...
Joli bouquet d'espoir
Dans la grisaille du jour
Arriver à y croire
Vaut bien ce p'tit détour!
J.G.
Gronde , siffle , grêle le ciel en furie sur la Mitre à Toulon
"Je sais des cieux crevant en éclairs , et les trombes , et les ressacs et les courants" disait le poète
Je sais ce jour que le ciel est parfois effrayant dans l'azur de mes horizons dit AA
Huile sur carton 40X70 esquisse
"UNE PORTE OUVERTE SUR L'EGYPTE D'HIER"
C'est sous ce titre, évocateur de l'extrême richesse de cet ouvrage, que
La revue "ARCHEOLOGIA" nous fait l'honneur d'un superbe article sur l'album photo "ETIENNE DRIOTON ET L'EGYPTE" édité par les Editions Safran Bruxelles. Nous en remercions vivement la rédaction.