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Histoires de Livres: Le salon du livre d’artiste

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A BRUXELLES – 02 & 03 AVRIL 2011

 

Le Salon du Livre d’Artiste « Histoires de Livres » se déroulera dans les locaux de

l’ERG (Ecole de Recherche Graphique) à Bruxelles, le week-end des 02 & 03 avril 2011.

 

Créé en 2003 à l’initiative du collectif « En Creux », le Salon du Livre d’Artiste

« Histoires de Livres » en est à sa cinquième édition. Il se tient en effet tous les deux ans.

A l’origine de cette belle aventure, deux jeunes artistes graveurs : Gwënael Guégan et

Laurence Léonard.

 

Pour sa cinquième édition, « Histoires de Livres » prend un nouvel envol : nouvelle

équipe, nouvelle dynamique, objectifs renforcés.

Aux côtés de Laurence Léonard, cheville ouvrière des premières éditions, une nouvelle

équipe s’est mise en place, constituée d’autres artistes mais aussi de collectionneurs et de mécènes qui permettent de donner une nouvelle dimension à l’évènement.

Le salon « Histoires de livres » est intégré à une structure plus vaste, initiée par un

collectionneur, dédiée aux arts graphiques en général, « Graphies » (www.graphies.org en

construction).

 

A côté du salon proprement dit, de nombreuses activités et animations autour du

livre sont programmées, dont, notamment grâce à la participation d’acteurs artistiques et

culturels, différentes expositions décentralisées sur le thème du livre.

Les visiteurs du Salon du Livre d’Artiste « Histoires de Livres » sont multiples : grand

public en quête de découvertes, curieux de la création graphique, amateurs de microédition,  professionnels de l’édition et de la diffusion artistique, collectionneurs et artistes eux -mêmes.

 

« Histoires de Livres » est une manifestation gratuite pour les visiteurs offrant une

fenêtre originale sur le monde du livre. Sur deux jours, ce sont plusieurs milliers de

personnes qui découvrent toute la diversité et la richesse du monde de l’édition du livre

d’artiste.


Les exposants aussi ont des origines variées. Belges et étrangers, ils sont plusieurs

dizaines à présenter leur travail : éditeurs, graveurs, illustrateurs, relieurs, plasticiens mais aussi écrivains, conteurs et poètes ou tout simplement créateur p assionné et amoureux du  livre.

C’est une fenêtre sur la création contemporaine, sur la vie actuelle du livre d’artiste

qui est ainsi proposée. Vendre bien sûr, mais aussi expliquer, montrer, détailler le processus  de création, tels sont les objectifs affichés des exposants.

 

Informations et inscriptions :

« Histoires de Livres », le Salon du Livre d’Artiste

www.histoiresdelivres.be

graphies@skynet.be

(+32) 0476 77 53 60


 

Qu’est-ce qu’un livre d’artiste ?

 

Le livre d’artiste est un livre, voire dans certains cas un livre -objet, édité à peu d’exemplaires, créé de manière artisanale et très souvent diffusé hors des circuits classiques de d istribution.

Le livre d’artiste, plus que n’importe quel ouvrage, crée un lien d’intimité entre le créateur et le lecteur.

Le livre d’artiste peut être un « objet » abstrait ou figuratif, contenir du texte ou non, avoir un sens littéraire ou non.

Tout est permis dans la création de l’objet « livre ».

Le livre d’artiste est le résultat entre une pensée originale d’un créateur et son intervention

personnelle au niveau des formes, de la présentation, des possibilités d’impression ou de

reproduction, des choix des papiers ou des matières.

L’idée même du livre d’artiste recouvre des pratiques et des productions très variées.

La création d’un livre d’artiste répond à sept étapes :

 

1° Le thème : l’origine de la création du livre d’artiste peut être, pour l’arti ste créateur, un mot, une phrase, un proverbe, un conte, un texte humoristique, une note satirique, un

poème, une histoire, une matière, une image, une illustration, des couleurs, des surfaces, …

Il n’y a pas de limite dans la création.

2° La reliure : différents types de reliure existent : en escargot, en serpent, en accordéon,

reliure centrale, japonaise, papillon, flip book, reliure inventée, …

3° La technique : le livre d’artiste peut être construit par collage, à l’encre, à la gouache, à l’acrylique, par photocopie, dessin, tissu, pop up, pliages, par la formation de trous, …

4° La mise en page : elle peut être classique (par exemple image à droite et texte à gauche),  graphique (jeu entre l’image et le texte), peut répondre à un rythme propre au fi l des pages, …

5° La typographie : le créateur utilisera le cas échéant une typographie adaptée au sujet et

au style de son livre

6° La couverture : elle est l’élément qui doit donner envie de prendre le livre, l’objet, en

main, et de le découvrir. Elle peut être simple mais cependant forte pour séduire le lecteur,

le découvreur. Tous les artifices sont permis ici aussi.

7° Le colophon : traditionnellement situé en fin d’ouvrage, le colophon donne quelques

indications quant au créateur, au nombre d’exemplaires, à la date et au lieu de la réalisation  du livre. Le colophon peut aussi contenir une justification signée par l’auteur.

Préalablement à la création d’un livre d’artiste, l’auteur réalise une maquette, ou blanco, qui servira de fil conducteur pour la construction et l’élaboration du livre. 

 

Programme provisoire:


> Jeudi 31 mars 2011


18 heures


Activité partenaire : Cabinet Artistique « Libre Choix »

Rue Defacqz, 152 – 1060 Bruxelles

Vernissage d’exposition


> Vendredi 01 avril 2011


18 heures


Activité partenaire : Espace de Création « Le Caméléon Coquet »

Avenue A. Buyl, 12 – 1050 Bruxelles

« Carnets et correspondances »

Exposition de la Collection de Livres d’Artistes des Bibliothèques de Watermael -Boitsfort


> Samedi 02 avril 2011


De 10 heures à 18 heures


« Histoires de Livres », le Salon du Livre d’Artiste

Exposition-vente

Dans les locaux de l’ERG (Ecole de Recherche Graphiq ue)

Rue du Page, 87 – 1050 Bruxelles


De 10 heures à 18 heures


Activité partenaire

Au Cabinet Artistique « Libre Choix »

Rue Defacqz, 152 – 1060 Bruxelles

Exposition


De 10 heures à 18 heures


Activité partenaire

A l’Espace de Création « Le Caméléon Coquet »

Avenue A. Buyl, 12 – 1050 Bruxelles

« Carnets et correspondances »

Exposition de la Collection de Livres d’Artistes des Bibliothèques de Watermael -Boitsfort


18 heures


Dans les locaux de l’ERG (Ecole de Recherche Graphique)

Rue du Page, 87 – 1050 Bruxelles

Cocktail officiel (sur invitation)


A partir de 20 heures


Dans les locaux de l’ERG (Ecole de Recherche Graphique)

Rue du Page, 87 – 1050 Bruxelles

« Tournez les Pages à la rue du Page »

Soirée du livre - Repas, divertissements, animation musicale


> Dimanche 03 avril 2011


De 10 heures à 18 heures


« Histoires de Livres », le Salon du Livre d’Artiste

Exposition-vente

Dans les locaux de l’ERG (Ecole de Recherche Graphique)

Rue du Page, 87 – 1050 Bruxelles


De 10 heures à 18 heures


Activité partenaire

Au Cabinet Artistique « Libre Choix »

Rue Defacqz, 152 – 1060 Bruxelles

Exposition


De 10 heures à 18 heures


Activité partenaire

A l’Espace de Création « Le Caméléon Coquet »

Avenue A. Buyl, 12 – 1050 Bruxelles

« Carnets et correspondances »

Exposition de la Collection de Livres d’Artistes des Bibliothèques de Watermael -Boitsfort

Les Partenaires:

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12272711890?profile=originalIl s’agit d’u roman de l'abbé Jean-Jacques Barthélemy (1716-1795), publié 1788.

 

L'abbé Jean-Jacques Barthélemy était fort savant. Numismate, historien, linguiste, connaissant à peu près tout ce qui se pouvait connaître en son temps sur le monde antique, il travailla durant trente ans au Voyage du jeune Anacharsis, qui recueillit un énorme succès, et connut maintes rééditions et traductions.

 

L'ouvrage est précédé d'une longue "Introduction au voyage de la Grèce", où toute l'histoire grecque, depuis l'"état sauvage et les colonies orientales" jusqu'à la prise d'Athènes, est retracée. Le jeune Scythe Anacharsis quitte son pays (chap. 1). Il traverse Byzance, Lesbos, l'Eubée, Thèbes, où il voit Épaminondas et Philippe de Macédoine (2-5). Il gagne Athènes (6-7), puis Corinthe (9). Athènes est longuement décrite: sa constitution, ses fêtes, l'éducation qu'y reçoivent les enfants (11-26). Puis c'est la Thessalie (35), l'Épire (36), l'Élide et la Messénie (38-40), la Laconie et Sparte (42-51), la légendaire Arcadie (52), l'Argolide (53). On revient à Athènes (55-59 et 65-67). On évoque les affaires de Sicile (60), les mystères d'Éleusis (68), le théâtre grec (69-71), Rhodes, Samos, Délos (73-79). Tout s'achève à Chéronée: la Grèce est vaincue, puis Alexandre succède à Philippe; Anacharsis regagne sa Scythie natale (82).

 

Ce Voyage témoigne d'une extraordinaire érudition. A preuve toutes les notes accumulées à chaque page, qui indiquent les sources de chacun des détails de la narration, et les longues tables chronologiques, qui suivent et justifient l'ouvrage. Barthélemy a voulu tout dire sur le monde grec de 363 à 337 avant JC. Comme plus tard les auteurs du Tour de France de deux enfants, il a oeuvré pour que ces connaissances fussent présentées de façon riante, englobées et entraînées dans une fiction comparable à un roman. La composition est d'ailleurs assez subtile, les passages didactiques ("la Bibliothèque d'un Athénien") étant divisés en plusieurs morceaux isolés les uns des autres. L'auteur a choisi un Scythe, pareil aux Siamois de Dufresny, aux Persans de Montesquieu, à tous ces Hurons qui découvraient la France dans les contes des Philosophes. Il a tenté de conduire à une philosophie, proche de celle de Rousseau. Les Arcadiens sont purs et valeureux; Anacharsis, à la fin, est écoeuré de voir la liberté grecque expirer sous les coups des rois de Macédoine: "Je revins en Scythie, affirme-t-il, dépouillé des préjugés qui m'en avaient rendu le séjour odieux [...]. Dans ma jeunesse, je cherchai le bonheur chez les nations éclairées; dans un âge plus avancé, j'ai trouvé le repos chez un peuple qui ne connaît que les biens de la nature."

 

Avec toute cette science, avec ces habiletés et ces ambitions, Barthélemy nous a donné une oeuvre un peu languissante. Son héros n'a guère de consistance; il ne connaît aucune aventure personnelle; il va d'un lieu à l'autre, comme un touriste qui aurait son guide à la main. Le style est euphonique, bien cadencé, mais il manque de couleur et de concret; on accumule les adjectifs stéréotypés: les poètes sont "excellents", les villes "opulentes", et "riches" les moissons. Nous sommes bien loin, malgré les apparences, de la magie et de la profondeur du Télémaque. Il n'en reste pas moins que ce livre a beaucoup fait pour le "retour à l'antique" au temps de Louis XVI et de la Révolution, et a donné à une ou deux générations une image nouvelle de la Grèce, bien différente de celles que Ronsard, Racine ou Fénelon avaient proposées.

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Prix et subventions de la Classe des Arts : inscriptions en 2011

 

En 2011, à la Classe des Arts, se clôtureront les inscriptions pour dix prix et deux subventions.

Se clôtureront le 31 mars 2011 les inscriptions pour :

- le Prix Jules Raeymaekers (Peinture et arts apparentés ; 10e période triennale : 01/04/2008-31/03/2011).

Se clôtureront le 30 avril 2011 les inscriptions pour :

- le Prix Emma du Cayla-Martin (Peinture ; 10e période biennale : 01/05/2009-30/04/2011) ;

Se clôtureront le 31 mai 2011 les inscriptions pour :

- le Prix Marcel Hastir (Portrait sculpté ; 4e période biennale : 01/06/2009-31/05/2011) ;

- le Prix Égide Rombaux (Sculpture, première sélection ; 20e période biennale : 19/01/2010-18/01/2013) ;

- le Prix Paul Bonduelle (Architecture, première sélection ; 16e période triennale : 01/01/2009-31/12/2011).

Se clôtureront le 31 août 2011 les inscriptions pour :

- la bouse de la Fondation Vanhove-Vonnêche (Restauration architecturale ; 3e période annuelle : 01/01/2011-31/08/2011).

Se clôtureront le 30 septembre 2011 les inscriptions pour :

- le Prix Jos Albert (Œuvre de tendance figurative ; 29e période annuelle : 01-10-2010-30-09-2011).

Se clôtureront le 31 décembre 2011 les inscriptions pour :

- le Prix Paul Artôt (Peinture ; 26e période biennale : 01/01/2010-31/12/2011) ;

- le Prix Arthur De Greef (Musique ; 11e période biennale : 01/01/2010-31/12/2011) ;

- le Prix Marcel Hastir (Musique ; 7e période biennale : 01/01/2010-31/12/2011) ;

- le Prix Baron Horta (Architecture ; 9e période quinquennale : 01/01/2007-31/12/2011) ;

- la subvention du Fonds Arthur Merghelynck (Histoire de l'art en Belgique ; 12e période annuelle : 01/01/2011-31/12/2011).

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FRANCE...Ma douce...

France, ma douce, ma belle, ma tumultueuse!

Fière et rebelle, soumise mais jamais prise...

Je ne sais pas quand, ni comment et si cela tient à la première bouffée d'air respirée? Logiquement, je ne crois pas...

Mais d'où vient alors ce sentiment qui me colle à la peau? Est-ce le fait de naître sur un territoire ou bien d'y revenir et de s'en imprégner? Est-ce partie de soi, est-ce dans les chromosomes? Pourquoi?

La terre est grande et belle, je n'en connais que peu ou beaucoup... C'est toujours une question de point de vue et de moyens, mais aussi toujours je compare! Alors pourquoi ne pas comparer à son pays, celui de ses ancêtres, de ses origines? Mais nos origines sont-elles celle que l'on croit? Ou bien se forge-t-on ses origines en se fondant à ce qu'on aime! Tout n'est-il pas une question d'amour?

On peut être subjugué par le Grand Canyon, être amoureuse de New-York, mais l'amour avec un grand A, c'est Paris la superbe, avec ses avenues larges et majestueuses, sans rien de pompier, tout en finesse, en esprit, en modernisme cartésien, en classicisme spirituel!

Paris un soir de printemps au bord de la Seine, c'est aussi beau que l'Arno un soir lourd de l'été de Florence, mais c'est plus léger... L'est-ce plus? Certainement non! Mais c'est Mon Paris, celui où la chance nichée dans le malheur d'une guerre m'a fait naître! Celui que j'aurais choisi entre tous! La ville où l'esprit et l'amour se rejoignent...

On n'est pas raisonnable quand on aime. Il faut excuser ce vocabulaire sans doute excessif.

Quittons Paris alors, et flânons à travers douce France...

De Bretagne en Provence, d'Honfleur à Chamonix! Avec un détour pour Chartres et sa dentelle, pour le cloître à Moissac, pour la sobriété de Reims et l'humilité parfaite des abbayes cisterciennes! Retrouver l'espace d'une heure la foi de son enfance dans la pureté froide et étoilée d'une nuit de Noël en Provence éthérée par le chant pur des petites soeurs de l'abbaye du Thoronet...

Et puisque nous sommes en Provence, restons-y.

Quoi de plus doux que ces coteaux où le vin murit au soleil? Quoi de plus âpre que cette terre rouge et rocailleuse? Quoi de plus accablant que ce lourd soleil, cette chaleur écrasante ponctuée par le cri des cigales? Quoi de plus délicieux que ce ciel si pur, cette végétation généreuse? Quoi de plus sauvage que ce Mistral réveillé qui glace et nettoie? Quoi de plus chantant que cet accent qui traverse les temps et ravi l'oreille de la nordique que je ne veux plus être?

Chaque coin cache ses merveilles pour retenir plus longtemps, l'amoureux impatient parti à ta découverte!

Oh France, pays de mon enfance, de mes premiers regards conscients, toujours émerveillés...

J.G.

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administrateur théâtres

La Cerisaie (Théâtre des Martyrs)

Le Théâtre en Liberté présente au théâtre des Martyrs le dernier chef-d’œuvre de Tchekhov, classique de l’âme russe, dans une nouvelle adaptation française de Jacques De Decker  et une prodigieuse mise en scène de Daniel Scahaise:

 

                                                 « LA CERISAIE »

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La dacha est endormie... Un personnage se repose les pieds en l’air posés sur un pupitre d’écolier dans une chambre d’enfants. Beau plan incliné vers l’avenir, drapé de blanc.  Lioubov  Andréevna (Hélène Theunissen) a passé  cinq ans de  Paris à Menton en compagnie d’un cuistre ; on l’attend, il est deux heures du matin. Elle arrive avec toute sa suite et trouve que  tout le monde a tristement vieilli !  Tantôt elle évoque avec délectation ses souvenirs d’enfance : « O mon enfance ! O ma pureté ! C’est dans cette chambre que je dormais, d’ici que je regardais le jardin, le bonheur se réveillait avec moi tous les matins, et le jardin était alors exactement pareil, rien n’a changé… » Tantôt elle éclate en sanglots pour la perte de son enfant de sept ans noyé dans la rivière. Léonid son frère (Bernard Marbaix), épris de billard et de beaux billets prononce l’éloge de l’armoire centenaire. Lioubov, tellement insouciante et  hors du temps, est envoûtée par la magnifique propriété mais refuse catégoriquement de prendre les mesures financières proposées par son formidable intendant Lopakhine (Jean-Henri Compère) : aucun sens des réalités.

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          Notre Europe de l’an 2010 ? Ou … notre minuscule Belgique ?

 

 Cela a un goût de décadence, d’inexorable effritement, d’illusions perdues, d’argent impossible à garder, de désirs avortés.    Tout file entre les doigts frivoles de Lioubov, jusqu’au dernier rouble. Bien que ruinée, elle commande une dernière fois des violons qu’elle ne pourra pas payer et donne une dernière fête où tout le monde danse, chante et se soûle de gloire passée. Elégance du désespoir. Chapeaux et  habits sont somptueusement blancs et sophistiqués, la blancheur précoce des cerisiers annonce la fin imminente.  Voilà La  Cerisaie perdue, vendue au plus offrant : ce petit-fils de paysan qui étouffe du bonheur et de fierté d’avoir saisi les biens de ses anciens maîtres. C’est le déchirement et départ de la famille au grand complet après un dernier  hommage à la beauté vouée à la disparition. Il y a ce duo très émouvant de mère et fille (Julie Lenain), l’une crispée par la douleur, l’autre illuminée par le désir et l’espoir de renouveau, la beauté de la jeunesse,  son amour pour l’ancien précepteur du petit Gricha, l’étudiant errant, Trofimov! Idéaliste surréaliste, il  se croit « au-dessus de l’amour ! » …et ressemble curieusement à Tchékov !

 

 « Toute la Russie est notre Cerisaie. La terre est vaste et belle, il y a beaucoup d'endroits splendides. Imaginez, Ania : votre grand-père, votre arrière-grand-père, tous vos ancêtres possédaient des esclaves, ils possédaient des âmes vivantes, et ne sentez-vous pas dans chaque fruit de votre cerisaie, dans chaque feuille, dans chaque tronc, des créatures humaines qui vous regardent, n'entendez-vous donc pas leurs voix ?... Posséder des âmes vivantes - mais cela vous a dégénérés, vous tous, vivants ou morts, si bien que votre mère, vous, votre oncle, vous ne voyez même plus que vous vivez sur des dettes, sur le compte des autres, le compte de ces gens que vous laissez à peine entrer dans votre vestibule... Nous sommes en retard d'au moins deux siècles, nous n'avons rien de rien, pas de rapport défini avec notre passé, nous ne faisons que philosopher, nous plaindre de l'ennui ou boire de la vodka. C'est tellement clair, pour commencer à vivre dans le présent, il faut d'abord racheter notre passé, en finir avec lui, et l'on ne peut le racheter qu'au prix de la souffrance, au prix d'un labeur inouï et sans relâche. Comprenez cela, Ania. »

Et si c’était vrai - après tout, qu'y aurait-il là,qu'il faille prendre au tragique ?...L’enfance qui ne revient jamais ?  La mort muette sous les feuilles mortes, dans l'armoire funéraire, du fidèle majordome  Firs?   Serviteur à la précision horlogique pourtant lui aussi victime du temps, il est  interprété de façon savoureuse par Jaoued Deggouj.12272717669?profile=original

 Le cycle des saisons s’achève…  C’est l’émotion et la nostalgie qui nous prennent à la gorge et brident les nombreux applaudissements.

 

LA CERISAIE – Anton Tchekhov Théâtre en Liberté
Au Théâtre de la Place des Martyrs - Grande salle
Du 27/01 au 05/03/2011 - Dimanches : 06 et 20/02

 

http://www.theatredesmartyrs.be/saison.html

 

 

 

 

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Exposition Floreffe- Récapitulatif !!

Voici pour plus de facilités un résumé de toutes les informations pour l’expo de Floreffe.
Photos de la salle , en fin de Blogue deux vues de Floreffe
Date : les 15-16 et 17 avril 2011.
Nous demandons une participation de 35€ par artiste pour couvrir les frais d'expositions, vernissage, affiches et cartes d’invitation.
Le paiement est à effectuer sur le compte n° 143-0797271-32
En format IBAN : BE90 1430 7972 7132
Bic = GEBABEBB
Banque Fintro, rue du Centre 32 à 5090 Ciney
Intitulé du compte :
Claudine Boignet- regard pastel - 12 rue des Libérateurs à 5100 Jambes

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Liste des participants à ce jour : avec astérisques = membre du réseau Arts et lettres.

*Sylviane Joséphine Tirez
* Eve Oziol

* Margareth Lenoir
* Anne Roncalli
* Guy Penninckx
* Mohamed Saoud
* André Jongen
* Daniel Vigneron
* Claude Hardenne
* Martine Hougardy
*Yvette Douchie
Ryckewaert Franz n’a pas internet
* Martine Salendre--- France
* Delvaeye
* Josette Boignet
Fabienne Bertrand
Véronique Radelet
Gaby Boulier---- France
Janick Poncin --- France
Marie-Laure Dubois
*Jeanine Alexandre
* Claudine Boignet

Il y a encore 4 inscriptions en attente. J’espère n’avoir oublié personne !
Date ultime des inscriptions : 31 janvier 2011
Réunion d’information : Abbaye de Floreffe, salle du Moulin- le 12 mars à 14h

Liens :

L’abbaye de Floreffe : http://www.abbaye-de-floreffe.be/

Coordonnées personnelles : Claudine Boignet 12 rue des Libérateurs 5100 Jambes.
 0032.495.494843.081.325269 de l’étranger 003281.305269
Mail : claudine.boignet@skynet.be
Site www.claudineboignet.be
Autre mail : le.regard.pastel.blik@gmail.com.

Le montage est prévu à partir du jeudi à 13h, et le vendredi dès 10h jusque 18h.
Le vernissage aura lieu le vendredi 15/4/2011 vers 19h30 (à confirmer), le démontage le dimanche soir et le lundi !
Accrochage : Les salles disposent de cimaises, il suffira de prévoir, des chaines et des crochets pour l’installation. Il sera prévu des enveloppes suspendues pour y déposer ses cartes de visites d’artistes + coordonnées complètes.
Nous exposerons 5 pastels par artiste.
Vous voudrez bien m’envoyer pour fin janvier 2011, cinq lignes de biographie + photo d’identité . par mail !!!!!
Nous demandons des œuvres originales, pas de reproductions.
Nous ferons parvenir à chacun des invitations et des affiches en format mail
Les formats papiers seront distribués le 12 mars 2011 à la réunion.
Voici, ci-après déjà une ébauche d’affiche à envoyer par mail à tous vos contacts, ou à d’autres artistes en les invitant à venir exposer ! (faire un copier-coller). A placer aussi sur votre site, galerie…votre page Facebook etc ! Plus l’info sera diffusée, plus nous aurons de visiteurs !
Je reste à votre disposition pour tous renseignements complémentaires.
Bon travail à vous tous amitiés – Claudine

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Belge, Georges Rodenbach est l'un des membres les plus originaux d'un
mouvement symboliste qui a su garder son autonomie par rapport à l'école
française. Venu à Paris en 1876, il reste cependant le poète de Bruges où il
est né. Dans les recueils de vers Jeunesse blanche (1886), Le Règne du
silence (1891), Les Voies encloses (1896) apparaît la nostalgie de sa
province. Absente, elle devient le reflet du monde : les béguinages et les
canaux de la Venise du Nord vont servir de relais entre un symbolisme étayé
sur des sensations visuelles et une rêverie qui reste au contact de la
réalité. On découvre là le secret d'une poétique des correspondances que
Rodenbach a poussée plus loin que la plupart des symbolistes : à partir d'un
objet, d'un paysage (ici Bruges), le poète peut évoquer ses impressions
sensibles, en général impressions visuelles et auditives mêlées, et ainsi se
pose l'existence d'un sujet, le je du poète. Dans ce système d'oscillations,
dans ce jeu des correspondances, le monde intérieur et la réalité vont se
fondre en une sorte de rêverie mystique où l'on ne saura plus distinguer
l'émoi du poète et celui de l'objet. Alors qu'en général ce procédé restait
discret, sa mise en évidence et son exploitation systématique, ainsi que la
rigueur de la prosodie de Rodenbach, contribuent parfois à rendre ses vers un
peu affectés. Cependant, l'évocation de la Flandre mystérieuse, des petits
bourgs endormis du Nord reste encore très séduisante aujourd'hui. Le
fantastique qui se dégage de toute la poésie de Rodenbach serait peut-être
plus original, si précisément le recours incessant à des procédés de technique
poétique ne le rattachait pas toujours à la vie intérieure du poète. Mais il
s'agit là de la question de la sincérité que pose toute la poésie symboliste.
Rodenbach écrivit encore quelques romans, Bruges la Morte (1892), Le
Carillonneur (1895), sur les mêmes thèmes, en demi-teintes, du silence et de
l'obscurité.
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Témoignages d'écrivains sur la langue française

Témoignages d'écrivains sur la langue française
EUROPE

Stéphane Hessel (Berlin, 1917)
Né allemand, acquiert la nationalité française en 1937. S’engage dans les Forces françaises libres. Devient diplomate et haut représentant de la France.
« De cette France revendiquée j’adopte les institutions et les multiples aspects de l’héritage culturel et historique : non seulement la Révolution de 1789 et la Déclaration des droits de l’homme, mais encore la valorisation sans cesse renouvelée de l’intelligence et de la tolérance, de la lucidité et du respect de l’autre : Montaigne, Pascal, Voltaire, Georges Sand ; la conquête des libertés modernes : Hugo, Baudelaire, Rimbaud, Apollinaire ; la profonde clarté d’une langue analytique, articulée, précise. »
(« Danse avec le siècle », par Stéphane Hessel, Seuil, 1997, p. 39)

Rainer Maria Rilke (Prague, 1875-1926)
Poète autrichien de langue allemande. secrétaire de Rodin.
« Oui, j’aime écrire en français, quoique je ne sois jamais arrivé à écrire cette langue (qui plus que toute autre oblige à la perfection, puisqu’elle la permet) sans incorrections et même sans d’insidieuses fautes… Je me rappelle qu’une des premières raisons de me passer une poésie française fut l’absence de tout équivalent à ce délicieux mot : Verger. »
(Florilège de la langue française », par Xavier Deniau, Evreux, Editions Richelieu-Senghor, 1988, p. 102)
« Quelle joie que de pouvoir confier à une langue aussi consciente et sûre d’elle-même, une sensation vécue, et de faire en sorte qu’elle introduise en quelque manière dans le domaine d’une humanité générale… Elle académise, si j’ose m’exprimer de la sorte, la contribution frappée à sa marque et déversée en elle, et lui donne ainsi l’aspect d’une noble chose comprise. »
(Extrait de « Vergers », Gallimard, 1926)

John Brown (Angleterre)
Poète anglais et critique éminent. Auteur en français d’une remarquable histoire des lettres américaines.
« Je sais qu’au début, émerveillé, je maniais le français avec l’insouciance et l’audace d’un alpiniste débutant, qui se balance sur les abîmes sans penser aux dangers. Tout était permis : Je me trouvais dans un nouveau pays où je ne connaissais personne, où personne ne me connaissait. Les contraintes de ma langue natale disparaissaient. Je pouvais sauter, danser, marcher sur la tête, je ne craignais ni le ridicule ni l’extravagant. J’étais l’enfant qui tambourine sur un antique clavecin, le barbare qui pille joyeusement les temples millénaires. »
(Revue internationale de culture française, op. cit.)

Julia Kristeva (Bulgarie)
Professeur à Paris VII. Epouse de Philippe Sollers. Auteur de « Etrangers à nous-mêmes » (Folio, 1988).
« Ecrire en français, ce fut me libérer. Geste matricide. Quitter l’enfer : cette langue est devenue mon seul territoire. Désormais, je ne rêve plus qu’en français. »
(André Brincourt, op. cit., p. 231)

Michel del Castillo (Madrid, 1933)
A fui l’Espagne franquiste, en 1953, pour Paris. Romancier célèbre et chrétien engagé.
« C’est vrai que j’ai eu beaucoup de mal avec l’Espagne, mais maintenant cela va beaucoup mieux. Je suis en fait assez content de ma position, être un écrivain français d’origine espagnole me permet d’avoir une certaine distance vis-à-vis des deux pays. »
(Entrevue, dans Vers l’Avenir, Namur, 18 août 1997)

Jorge Semprun (Madrid, 1913)
Emigré à Paris, en 1936. Déporté à Buchenwald. Ministre en Espagne après Franco.
« Nous avions la passion que peuvent avoir des étrangers pour la langue française quand celle-ci devient une conquête spirituelle. Pour sa possible concision chatoyante, pour sa sécheresse illuminée… L’ espagnol est une langue très belle, mais qui peut devenir folle et grandiloquente, si on lui lâche la bride. Cioran parlait du français comme d’une langue de discipline. Je le crois, le français m’aide à maîtriser mon espagnol. »

Jan Baetens
Critique et poète flamand
« En choisissant librement le français, je cherche aussi à maintenir vivante la tradition de liberté du français, langue et culture des lumières dont il est nécessaire de rappeler l’héritage. J’écris en français pour me libérer de mes particularités trop partisanes, de tout ce qui me limite, des préjugés, des idées trop vite faites, des certitudes trop commodes à porter. »
(Carte blanche, extraits. Le Carnet et les Instants, novembre 1998- - janvier 1999)

Marie Gevers (Edegem, 1883-1975)
Romancière flamande intimiste de grand renom.
« J’ai reçu le français comme instrument familier et bien aimé. Je n’ai pas choisi cette langue. Je me trouve au point de jonction des deux cultures. Et ces deux routes se joignent dans mon cœur. »
(Marie Gevers et la nature, par Cynthia Skenazi, Palais des Académies, 1983, p. 81).

Emile Verhaeren (Saint Amand, 1856-1916)
Etudes au Collège jésuite de Gand (en français) avec Georges Rodenbach. Figure dominante de la littérature belge de langue française. Chantre de la Flandre.
« La plus solide gloire de la langue française, c’est d’être le meilleur outil de la pensée humaine ; c’est d’avoir été donnée au monde pour le perfectionnement de son sentiment et de son intelligence ; c’est en un mot, d’être faite pour tous avant d’appartenir à quelqu’un. Ah ! Si un jour il se pouvait faire que toute la force et tout le cœur et toute l’idée et toute la vie des Européens unis s’exprimassent en elle avec leur infinie variété d’origine et de race… »
(Revue internationale de culture française, op. cit.)

Vassilis Alexakis Grèce) 1944
Partage sa vie entre Athènes et Paris. Prix Médicis 1995 pour « La langue maternelle ».
« Nous sommes les enfants d’une langue. C’est une identité que je revendique. J’écris pour convaincre les mots de m’adopter. »
(« La langue maternelle », Fayard, 1995)

Jean Moreas (né Papadiamantapoulos, Athènes, 1856-1910
Amoureux de la France. Prince de l’école symboliste.
« Mon père voulut m’envoyer étudier en Allemagne. Je me révoltai. Je voulais voir la France. Deux fois je me sauvai de mon foyer et pus enfin gagner Paris. Le destin m’a montré la route –mon étoile me guidait- pour que je devienne le plus grand des poètes français. »
(Revue internationale de culture française, op. cit.)

Samuel Beckett (Dublin, 1906-1990)
Ecrivain de langue anglaise qui s’est imposé par son théâtre en langue française. Prix Nobel de Littérature.
« Son bilinguisme anglais-français lui permet d’assurer à sa pensée une équivalence d’expression dans chacune des langues qui lui sont également familières… Le langage ne compte pas d’abord en tant que porteur d’idées, ce sont les mots, quoique imparfaits, chacun d’eux pris séparément et en même temps dans ses rapports avec les autres, qui isolent l’idée pour la mettre en valeur, soit prononcée, soit suggérée, soit très sous-jacente. »
(Louis Perche dans « Beckett », Le Centurion, 1969, p. 118-119)

Carlo Coccioli (Livourne, 1920)
Emule de Bernanos, auteur du roman « Le Ciel et la Terre ».
« Disons que je sens en italien et que je parle en français. »
(dans « La Voix au cœur multiple », op. cit., p. 25)

Emmanuel Lévinas (Kaunas, Lituanie, 1905-1995)
Philosophe d’origine juive. A élaboré en français sa phénoménologie.
« J’ai souvent pensé que l’on fait la guerre pour défendre le français, c’est dans cette langue que je sens les sucs du sol. »
Le Monde, 19 janvier 1996)

Oscar Vladislas de Lubicz-Miloz (Czereïa, Biélorussie, 1877- Fontainebleau, 1939)
Prince balte, grand poète français. Auteur d’un chef-d’œuvre : Miguel Manara.
« Honneur à la France, pays de cristal, patrie de la pure raison. »
(dams « Milosz, par Armand Godoy, Fribourg, 1944, p. 207)

Marel Halter (Varsovie)
D’origine juive. Rescapé des camps d’extermination.
« C’est en France, plus tard, dans cette France réelle que j’ai découverte à l’âge de quatorze ans, que j’ai appris la liberté en même temps que le français. C’est pourquoi, bien que parlant plusieurs langues, je ne peux écrire, pleurer, rire ou rêver qu’en français. Seule langue dans laquelle je n’ai connu aucune oppression. »
(« Contacts », Paris, janvier 1996-décembre 1997)

Emil Michel Cioran (Raschinari-Sibiu, Roumanie, 1911-1995).
En France depuis 1937. Devenu chef de file de la pensée française.
« La langue française m’a apaisé comme une camisole de force clame un fou. Elle a agi à la façon d’une discipline imposée du dehors, ayant finalement sur moi un effet positif. En me contraignant, et en m’interdisant d’exagérer à tout bout de champ, elle m’a sauvé. Le fait de me soumettre à une telle discipline linguistique a tempéré mon délire. Il est vrai que cette langue ne s’accordait pas à ma nature, mais, sur le plan psychologique, elle m’a aidé. Le français est devenu par la suite une langue thérapeutique. Je fus en fait moi-même très surpris de pouvoir écrire correctement en français, je ne me croyais vraiment pas capable de m’imposer une telle rigueur. Quelqu’un a dit du français que c’est une langue honnête : pas moyen de tricher en français. L’escroquerie intellectuelle y est quasi impraticable. »
(« Itinéraires d’une vie », par Gabriel Lûceanu.)

Eugène Ionesco (Slatina, Roumanie, 1912-1994)
Membre de l’Académie française. Consécration mondiale au théâtre avec « La Leçon » et « La Cantatrice chauve ».
« Si je suis citoyen français, c’est que j’ai fait un choix, qu’une patrie avait la priorité. J’ai choisi le pays de la liberté. »

Romain Gary (Moscou, 1914-1980)
D’un père émigré en Pologne. Volontaire de la France libre. Amoureux de De Gaulle. Diplomate français. Deux fois Prix Goncourt avec « Les Racines du ciel » et « La Vie devant soi ». S’est suicidé.
« Je plonge mes racines littéraires dans mon métissage… La France libre est la seule communauté humaine à laquelle j’ai appartenu à part entière. »
(Dans André Brincourt, op. cit. p. 190-191)

Andreï Makine (Novgorod, 1957)
Venu de Russie aux lettres françaises. Pris Goncourt 1995 pour « Le Testament français ».
« Le français de Charlotte avait gardé une extraordinaire vigueur, dense et pure, cette transparence d’ambre qu’acquiert le vin en vieillissant. Cette langue avait survécu à des tempêtes de neige sibériennes, à la brûlure des sables dans le désert de l’Asie, et elle résonne toujours au bord de cette rivière. »
(« Le Testament français », Mercure de France)

Henry Troyat (né Lev Tarassov, Moscou, 1911)
Venu à Paris en 1920. Couvert de prix. Membre de l’Académie française (1959). Beaucoup de romans et de biographies, inspirées par la Russie.
« Je vivais la moitié du jour à Paris et la moitié du jour à Moscou. J’étais partagé entre le passé et le présent, sollicité, tour à tour, par des fantômes surannés et par des visages vrais et actuels, par une première patrie, lointaine, inaccessible, fuyante, et par une seconde patrie, qui bourdonnait autour de moi, me tirait à elle, m’emportait dans un tourbillon. Pendant longtemps, j’avançai, tant bien que mal, un pied sur les nuages russes et l’autre sur la terre ferme française. Puis, l’équilibre se fit, insensiblement, entre ces deux séductions rivales. Je devins Français, tout en conservant une tendresse particulière pour la contrée de rêve dont m’entretenaient mes parents. »
(« Revue internationale de culture française », op. cit.)

Milan Kundera (Brno, 1929)
Ecrivain français de langue tchèque. Exilé en France. A fini par écrire directement en français (par exemple « Les testaments des trahis »).
« C’était l’occupation russe, la période la plus dure de ma vie. Jamais je n’oublierai que seuls les Français me soutenaient alors. Claude Gallimard venait voir régulièrement son écrivain pragois qui ne voulait plus écrire. Dans ma boîte, pendant des années, je ne trouvais que des lettres d’amis français. C’est grâce à leur pression affectueuse et opiniâtre que je me suis enfin décidé à émigrer. En France, j’ai éprouvé l’inoubliable sensation de renaître. Après une pause de six ans, je suis revenu, timidement, à la littérature. Ma femme, alors, me répétait : La France, c’est ton deuxième pays natal. »

Elie Wiesel (Signhet, Transylvanie, 1928)
Rescapé des camps d’extermination. Parle et écrit quatre langues : yiddish, hébreu, français, anglais. A choisi le français pour langue littéraire parce que c’est la langue qui l’a réconcilié avec le monde et c’est en français qu’il a lu ses deux maîtres : Kafka et Dostoïevski.
« C’est le français qui m’a choisi. »
(Dans « Auteurs contemporains », n° 6, Bruxelles, Didier-Hatier, p., 50


AFRIQUE NOIRE ANTILLES OCEAN INDIEN

Paulin Joachim (Cotonou, Bénin, 1931)
Etudes de journalisme. Directeur de « Bingo ».
« Je me suis enraciné loin dans la langue française pour pouvoir en explorer les profondeurs… et je peux affirmer aujourd’hui que je lui dois tout ce que je suis. »
(« Florilège de la langue française », par Xavier Deniau, Evreux, Ed. Richelieu Senghor, 1998)

Sony Labou Tansi (Kimwanza, 1947-1995)
Né de père zaïrois, un des écrivains les plus créateurs de l’Afrique noire, notamment au théâtre. Mort du sida.
« On me reproche d’écrire en français, langue de l’acculturation. Une chose me fait sourire : les reproches me sont faits en français et je les comprends mieux comme cela. Cela ne veut, certes, pas dire que je balance la langue kongo par dessus bord pour épouser la belle prisonnière de Malherbe. Le monde actuel est essentiellement fait de métissage. Comment pourrait-il en être autrement ? Je suis Kongo, je parle kongo, j’écris en français. Ma kongolité ne peut pas s’exprimer en dehors de cette cruelle réalité. »

Léopold Sédar Senghor (Joal, 1906)
Père de la négritude, premier président du Sénégal indépendant. Membre de l’Académie française. Un des plus grands poètes français.
« Le français, ce sont les grandes orgues qui se prêtent à tous les timbres, à tous les effets, des douceurs les plus suaves aux fulgurances de l’orage. Il est, tour à tour et en même temps, flûte, hautbois, trompette, tam-tam et même canon. Et puis le français nous a fait don de ses mots abstraits –si rares dans nos langues maternelles- où les larmes se font pierres précieuses. Chez nous, les mots du français rayonnent de mille feux comme des diamants. Des fusées qui éclairent notre nuit. »

René Depestre (Jacmel, Haïti, 1926).
Exilé. Séjour à Cuba. Haut fonctionnaire à l’Unesco.
« De temps en temps il est bon et juste
de conduire à la rivière
la langue française
et de lui frotter le corps
avec des herbes parfumées qui poussent en amont
de mes vertiges d’ancien nègre marron.
Laissez-moi apporter les petites lampes
créoles des mots qui brûlent en aval
des fêtes et des jeux vaudou de mon enfance :
les mots qui savent coudre les blessures
au ventre de la langue française,
les mots qui ont la logique du rossignol
et qui font des bonds de dauphins
au plus haut de mon raz de marée,
les mots qui savent grimper
à la folle et douce saison de la femme,
mes mots de joie et d’enseignement :
tous les mots en moi qui se battent
pour un avenir heureux,
Oui, je chante la langue française
qui défait joyeusement sa jupe,
ses cheveux et son aventure
sous mes mains amoureuses de potier. »
« Bref éloge de la langue française », Haïti, 1980)

Léon Laleau (Port-au-Prince, 1892-1979)
Sa « Musique nègre » date de 1931.
« Ce cœur obsédant, qui ne correspond
Pas à mon langage ou à mes costumes,
Et sur lequel mordent comme un crampon,
Des sentiments d’emprunt et des coutumes
D’Europe, sentez-vous cette souffrance
Et ce désespoir à nul autre égal
D’apprivoiser, avec des mots de France,
Ce cœur qui m’est venu du Sénégal. »
(Dans « Francité », par Joseph Boly, Bruxelles Fondation Plisnier, 1984, p. 36)

Jean Métellus (Jacmel, 1937)
Eloigné de son pays. Neurologue à Paris.
« Je tiens à la francophonie non pas pour une quelconque raison esthétique mais parce que tout le passé d’Haïti a été exprimé dans cette langue. »
(Dans « Florilège », op. cit., p. 127)

Raphaël Confiant (Lorrain, Martinique, 1951)
Appartient à la nouvelle génération des Antillais décolonisateurs de la langue française, avec Patrick Chamoiseau (Prix Goncourt pour « Texaco »). Co-auteur de « Eloge de la créolité ».
« Je suis français. Césaire est français. Mais nous ne sommes pas que français. Je ne peux pas écrire comme un Hexagonal. Je ne crois pas que les canadiens Gaston Miron ou Antoine Maillet soient seulement français, et ce qui est intéressant dans leurs livres, ce n’est pas la Francité mais la Canadianité. »
(Dans André Brincourt, op. cit., p. 60)

Edouard Glissant (Bezaudin, Martinique, 1928)
Ecrivain mondialement consacré depuis longtemps. Prix Renaudot pour « La Lézarde » (Seuil, 1958)
« Je crois que la francophonie peut être un lieu de lutte pour l’explosion de toutes les langues, et c’est seulement à ce prix, selon moi, qu’elle aura mérité d’être. »
(Dans « Florilège », op. cit., p. 128)

Jean-Joseph Rabearivelo (Tananarive, 1901-1937)
Poète maudit et déchiré. Auteur des « Calepins bleus ». S’est suicidé en pensant à Baudelaire.
« J’embrasse l’album familial. J’envoie un baiser aux livres de Baudelaire que j’ai dans l’autre chambre –Je vais boire- C’est bu- Mary (sa femme). Enfants. A vous tous mes pensées les dernières –J’avale un peu de sucre –Je suffoque. Je vais m’étendre…
(Dans « La Voix au cœur multiple », op. cit. p. 106)

Jacques Rabemananjara (Maroantsera, 1913)
A grandi à Tananarive. Ecrivain majeur des lettres françaises.
« La langue française est un objet d’amour pour nous… Nous avons été tellement séduits par la langue française que c’est à travers cette langue française que nous avons réclamé notre indépendance… Débarrassée de toute connotation impérialiste et dominatrice, la langue française a été choisie par nous-mêmes pour être un instrument idéal, le véhicule qui nous permet de communiquer aisément avec des millions d’êtres humains et de lancer, de par le monde, notre propre message. »
(Dans « Florilège », op. cit., p. 104 et 127)

Raymond Chasle (Brisée-Verdière, Ile Maurice, 1930-1996)
Etudes à Londres. Diplomate de haut niveau. Métis et poète à la manière de Mallarmé et d’Apollinaire.
« La langue française m’a permis de résoudre mes tensions intérieures, de transcender mes écartèlements. Langue de toutes les succulences et de toutes les résonances, elle est, pour moi, le support privilégié de la mémoire, de la connaissance et du combat. »
(Dans « Florilège », op. cit., p. 104)


MONDE ARABE

Jean Amruche (Kabylie, 1906-1962)
Poète et essayiste. Se voulait être un pont entre les communautés algérienne et française.
« Ses rigueurs (du français) satisfont un besoin essentiel de mon esprit. Sa souple, sévère, tendre et quasi insensible mélodie, touche, éclaire, émeut mon âme jusqu’au fond. »
(Le Figaro littéraire, 13 avril 1963)

Mohamed Dib (Tlemcen, 1920)
Romancier et poète. regard lucide sur le monde et les siens.
« (Le français), c’est le véhicule idéal d’une pensée qui cherche, à travers les réalités locales, à rejoindre les préoccupations universelles de notre époque. »
(« Florilège de la langue française », par Xavier Deniau, Evreux, Ed. Richelieu-Senghor, 1988)

Tahar Djaout (Algérie, 1954-1993)
Prix Méditerranée 1991. Assassiné à Alger, le 2 juin 1993.
« L’écrivain n’use-t-il pas inévitablement d’une langue différente, d’une langue de l’étrangeté… empruntant les détours d’une langue non natale, aller plus loin dans l’exil et, partant, dans l’aventure. »
(« La Quinzaine littéraire », Paris, 15 mars 1985)

Assiaz Djebar (Cherchel, 1936)
Romancière et cinéaste.
« Il y a un pont à établir… du français conceptuel à l’arabe luxuriant, il y a quelque écho commun, mais si fragile, si secret… une fluidité, une coulée qui est à la fois française et arabe. »
(Dans « La Voix au cœur multiple », op. cit., p. 54) + Anth. Nathan (p. 376-7)

Malek Haddad (Constantine, 1927-1978)
Poète et romancier. déchiré de ne pouvoir écrire en arabe.
« Je suis en exil dans la langue française. Mais des exils peuvent ne pas être inutiles et je remercie sincèrement cette langue de m’avoir permis de servir ou d’essayer de servir mon pays bien aimé. »
(Dans « Florilège », op. cit., p. 126)

Mouloud Mammeri (Kabylie, 1917-1989)
De sa langue maternelle berbère au roman français. Auteur de « La Colline oubliée » (1952). Mort accidentelle.
« Le français n’est pas ma langue maternelle. J’ai eu bien du mal à apprendre l’imparfait du subjonctif antérieur. Or si je veux m’exprimer, je ne peux le faire que dans cette langue. On peut être nationaliste algérien et écrivain français. Je crois, d’ailleurs, qu’avec l’indépendance, la langue française prendra un nouvel essor. Elle ne sera plus l’instrument d’une coercition, la marque d’une domination. Elle sera le canal de la culture moderne. Pour moi, je n’envisage pas d’écrire jamais dans une autre langue. »
(Le Figaro littéraire », 31 décembre 1955 et « Témoignage chrétien », 24 janvier 1958)
« La langue française est pour moi un incomparable instrument de libération, de communion ensuite avec le reste du monde. Je considère qu’elle nous traduit infiniment plus qu’elle nous trahit. »
(« France Information », n° 122, Paris, 1984)

Khalida Messaoudi
Pour elle, comme pour beaucoup d’autres, la résistance au terrorisme islamique en terre d’Algérie se fait d’abord en langue française.
« Bien sûr, j’avais déjà étudié Nedjma (de Kateb Yacine) sans le comprendre vraiment. J’ai écouté cet homme (Guenzet) parler dans un français exceptionnel et nous lancer : « Le français, c’est un butin de guerre . » Pour la première fois, je me suis mise à réfléchir en français, mais plus comme à la langue donnant accès aux textes de littérature ou de philosophie. Je m’interrogeais sur son statut en Algérie. Je me suis rendu compte que Kateb –comme Mouloud Mammeri ou Mohamed Dib et d’autres- l’avait utilisé, lui, comme arme de combat contre le système colonial, comme arme de conceptualisation. Dès lors je ne trouvais plus seulement naturel de parler français, je me disais : « C’est génial, je suis en train de me l’approprier comme un instrument. Jamais je ne laisserai tomber ça. » Vois-tu, c’est cette Algérie-là pour laquelle je me bats, une Algérie où il est possible d’être en même temps berbérophone, francophone et arabophone, de défendre le meilleur des trois cultures. Le message de Guenzt se trouvait dans cette vérité, et ma mémoire l’a enregistré pour toujours. »
(« Une Algérienne debout », Flammarion, 1995, coll. J’ai lu, p. 81-82)

Kateb Yacien (Constantine, 1929-1989)
D’une renommée internationale avec « Nedjma » (1956) au théâtre en langue arabe.
« La plupart de mes souvenirs, sensations, rêveries, monologues intérieurs, se rapportent à mon pays. Il est naturel que je les ressente sous leur forme première dans ma langue maternelle. Mais je ne puis les élaborer, les exprimer qu’en français. Au fond, la chose est simple : mon pays, mon peuple sont l’immense réserve où je vais tout naturellement m’abreuver. Par ailleurs, l’étude et la pratique passionnées de la langue française ont déterminé mon destin d’écrivain. Il serait vain de reculer devant une telle contradiction car elle est précieuse. Elle consacre l’un de ces mariages entre peuples et civilisations qui n’en sont qu’à leurs premiers fruits, les plus amers. Les greffes douloureuses sont autant de promesses. Pourvu que le verger commun s’étende, s’approfondisse, et que les herbes folles franchissent, implacables, les clôtures de fer. »
(« Revue internationale de culture française », op. cit.)

Tahar Ben Jelloun (Fès, 1944)
Immense écrivain international. Poète, romancier et essayiste. Pris Goncourt (« La Nuit sacrée »). Chroniqueur au « Monde ».
« Qu’importe l’encre, la couleur des mots, le regard des mots ; et si ces mots sont de France, ils viennent de toutes les langues françaises que nous écrivons ici et ailleurs. »

Héli Béji (Tunisie, 1948)
« Une langue n’est jamais neutre, fut-elle de naissance ; elle n’est qu’une traduction étrange de l’intensité de la réalité. »
« La Quinzaine littéraire, Paris, 16 mars 1985)

Abdelwahab Meddeb (Tunisie, 1946)
« Faire pénétrer dans la langue française une respiration sémitique spécifique… décentrer la langue française, lui insuffler un expir arabe, de quoi lu donner des accents inouïs, inattendus, imprévus. »

Albert Memmi (Tunis, 1920)
Vit à Paris. Psycho-sociologue et romancier. (« La statue de sel », 1953).
« J’essayais de prononcer une langue qui n’était pas la mienne, qui, peut-être, ne la sera jamais complètement, et pourtant m’est indispensable à la conquête de toutes mes dimensions. »
(Dans « La Voix au cœur multiple », op. cit., p. 78)
Abdelaziz Kacem (Bennane, Tunisie, 1933)
Agrégé d’université, critique, écrivain bilingue.
« J’ai expliqué que l’arabe et le français étaient pour moi l’endroit et l’envers d’une même étoffe, que l’une des deux langues était ma mère et l’autre ma nourrice, ce qui fit de moi pour Villon un frère de lai. »

Hector Klat (Alexandrie, 1888-1977)
Un des précurseurs, avec Charles Corm, dans l’expression littéraire libanaise.
« Mots français mots du clair parler de doulce France ;
Mots que je n’appris tard que pour vous aimer mieux.
Tels des amis choisis au sortir de l’enfance ;
Mots qui m'êtes entrés jusqu’au cœur par les yeux. »
(« Le Cèdre et les lys », 1934, couronné par l’Académie française)

Georges Schéhadé (Beyrouth, 1910-1989)
Une des grandes voix des lettres françaises en poésie et au théâtre.
« Tout petit, j’avais le goût des mots, j’étais en dixième, je crois, quand j’ai entendu pour la première fois le mot « azur », j’ai trouvé ça « extraordinaire »… « azur »… je l’ai emporté avec moi dans mon cartable. »
(Entrevue dans « Le Monde », par Claude Sarraute, 26 novembre 1967)

Salah Stétié (Beyrouth, 1929)
Grand prix de la francophonie 1995.
« Miracle de ceux-là qui viennent au français avec leur arabité ou leur négritude, leur asiatisme ou leur insularité, leur expérience autre de l’Histoire et du monde, leurs autres mythologies, avec leurs dieux ou leur Dieu, salés par les océans qui ne sont pas les mers frileuses d’ici, mers d’Europe bordant le plus grand pourtour de l’Hexagone. Ils savent ceux-là que le français, langue des Français, n’est pas, n’est plus le trésor des seuls Français. »
(Dans André Brincourt, op. cit., p. 103)

Vénus Koury-Ghata (Beyrouth, 1937)
Inspiration poétique et expérience de femme.
« Le français est pour moi un compagnon fidèle, clef des fantasmes, gardien contre les dérapages et la solitude dans un pays qui n’est pas le mien. L’Arabe, c’est l’autre, drapé de mystère. Il emprunte ma plume… Il revient quand bon lui semble, entre les lignes, au détour des pages. Ses passages sont fugaces. »
(Dans André Brincourt, op. cit., p. 104)

Amin Maalouf (Beyrouth, 1949)
Une des voix qui montent en France et recueillent tous les suffrages. Auteur des « Identités meurtries » (Paris, Grasset, 1998)
« Le fait d’être chrétien et d’avoir pour langue maternelle l’arabe, qui est la langue sacrée de l’Islam, est l’un des paradoxes fondamentaux qui ont forgé mon identité… Je bois son eau et son vin, mes mains caressent chaque jour ses vieilles pierres, jamais plus la France (où il vit depuis l’âge de 27 ans) ne sera pour moi une terre étrangère. »

Andrée Chédid. (Le Caire, 1920)
Vit en France par choix. Y brille par sa poésie. Formée en partie à l’Université américaine. Premier poème en anglais.
« Par choix, par amour de cette cité (Paris). Sa pulsation, sa liberté, sa beauté m’ont marquée très jeune d’une manière indélébile. »
(Dans « Questions de français vivant », n° 4, Bruxelles, 1984)

Albert Cossery (Le Caire, 1913)
Vit à Paris depuis 1945. N’a jamais demandé la nationalité française. Décrit une Egypte marginale.
« Je n’ai pas besoin de vivre en Egypte ni d’écrire en arabe. L’Egypte est en moi, c’est ma mémoire. »
(Dans André Brincourt, op. cit., p. 16)

Georges Dumani (Egypte, 1882)
Fondateur de l’hebdomadaire « Goha ».
« C’est qu’ici et là on aime la fine clarté, l’intelligence compréhensive, l’ordonnance rythmée de la pensée et du style, l’enchâssement harmonieux des mots dans le tissu des phrases : c’est qu’ici et là –quelle que soit la diversité du génie et de la race- on a le goût de la vérité, le sens de l’ironie et le culte de la tendresse. »
(Dans « L’Egypte, passion française », par Robert Solé, Seuil, 1997, p. 234)

Edmond Jabès (Le Caire, 1912-1991)
Grande notoriété dans la littérature française contemporaine. Quitte l’Egypte à l’arrivée de Nasser, en 1957.
« Mon attachement à la France date de mon enfance et je ne pouvais m’imaginer habitant ailleurs. »
(Dans « Questions de français vivant », op. cit.)

Elian J. Fibert (Jaffa, 1899-1977)
A chanté les animaux et son pays, Israël. Grand Prix Princeton pour l’ensemble de son œuvre.
« Voici des Musulmans, des Arméniens, des Juifs, des Syriens et bien d’autres. Familles d’esprit aux contrastes et aux oppositions innombrables, mais qui se sont pliés à une même règle et ont accepté une discipline semblable, celle de la langue et de la culture françaises. Peut-être, cette langue et cette culture, touchent-elles en moi ce que nous avons en commun, nous autres riverains de la Méditerranée, je veux dire le goût pour les idées pures, pour la raison. »
(« Revue internationale de culture française », op. cit.)

Naïm Kattant (Bagdad, 1928)
Né dans la communauté juive de Bagdad. Emigré au Québec, en 1954. Chef de service des lettres et de l’édition des Arts du Canada.
« Si, à vingt-cinq ans, j’ai choisi Montréal comme nouvelle patrie, c’est qu’on y parle français. Aussi, à travers les civilisations, j’adopte une langue et un pays autres que les miens et je garde mon nom. Je ne subis pas mon destin et ma mémoire, je les accepte et je signe mon nom. »
« Le Repos et l’Oubli », essai, Québec, Méridiens Klincksieck, 1987, p. 121 et 196)

André Chouraqui (Aïn Temouchent, Algérie, 1917)
Résistant en France. Maire adjoint à Jérusalem. Traducteur de la Bible et du Coran en français, « une lecture décloisonnée, non confessionnelle » qui, grâce aux « libertés que permet l’éclatement actuel de la langue française, abolit les frontières et lance un pont entre des religions et des confessions fondées sur les réalités essentielles ».
« Ma langue maternelle, avant l’hébreu, était l’arabe. Nous ne parlions que cette langue, qui fut celle de nos plus grands théologiens, dans notre maison, comme dans les rues animées par nos jeux. »
Dans « Le Journal d’un mutant » par Joseph Boly, CEC, Bruxelles, 1987, p. 89)


AMERIQUE – ASIE

Julien Green (Paris, 1900)
Ecrivain américain de langue française. Un monument de notre littérature.
« Ma vraie personnalité ne peut guère s’exprimer qu’en français ; l’autre est une personnalité d’emprunt et comme imposée par la langue anglaise (et pourtant sincère, c’est le bizarre de la chose). Cette personnalité d’emprunt, je ne puis la faire passer en français que fort ma-laisément : elle ne semble pas tout à fait vraie. »
(« Journal » (1943-1945), Plon, 1949, p. 160, 16 sept. 1944)

Hector Biancotti (1930)
Argentin d’origine italienne. Venu en France, à Paris (1963) pour être écrivain français. Membre de l’Académie française. Chroniqueur au « Monde ». Premier roman en français « Sans la miséricorde du Christ » (Gallimard, 1985).
« J’entends les nuances du français, c’est une langue plate, très uniforme au point de vue de l’accent, mais il a la richesse des diphtongues et des différents « e » aigu, accent grave, et cette mystérieuse richesse qui est le « e » muet. Il faut que la phrase soit bien balancée. Pas toutes. On apprend, en écrivant beaucoup de pages, qu’il ne faut pas tomber dans la mélopée. Il faut casser le rythme. Vous avez cédé pendant vingt lignes à la phrase longue et à la mélopée, alors il faut tout à coup faire des phrases courtes. Certains appellent ça la technique. C’est comparable à la musique. »
« Le Magazine littéraire », septembre 1995)

Adolfo Costa du Rels (Corse, 1891)
Romancier et auteur dramaturge bolivien. Ecrivain bilingue.
« Je t’ai donné une culture française afin de perpétuer dans notre famille une tradition qui est une sorte de patrie mentale. Je vous passe le message de mon père. » (à son fils).
(« Revue internationale de culture française », op. cit.)

Armand Godoy (La Havane, 1880-1964)
A changé de langue à quarante ans pour devenir poète français dans la langue de Baudelaire.
« Depuis que je t’ai découvert
Ton livre jamais ne me quitte
Il vit en moi, toujours ouvert,
Comme un missel de cénobite. »
(« Stèle pour Charles Baudelaire »)

Ventura Garcia Calderon (Paris, 1887-1959)
Né péruvien, à Paris. Fut ministre du Pérou. Ecrivit dans les deux langues en cultivant un grand amour pour la France.
« Me suis-je trompé avec tant de spectateurs universels en venant ici à vingt ans, orphelin ingénu, comme le pauvre Gaspard de Verlaine, prendre place dans ce que l’ancêtre Calderon appelait « le grand théâtre du monde » ? Tout le problème de la culture française et des origines de son génie se posait naturellement à moi. pendant que des soldats nocturnes dévalisaient la France, je faisais, sans pouvoir dormir, l’inventaire de son génie. »
(« Cette France que nous aimons », Paris, Editions H. Lefèbvre, 1942)

Nguyeng tien Lang (Nord, 1909-1976)
Prisonnier du Viêt-Minh (1945-1951). « Les Chemins de la révolte » (1953).
« C’est dans nos fibres les plus profondes que cette empreinte de la France nous a marqués pour toujours, et pourtant nous restons encore et toujours nous-mêmes ; ou, pour ainsi parler, ni tout à fait nous-mêmes, ni tout à fait français ! C’est cela qu’on appelle la synthèse ! Si c’est cela, c’est bien doux à certaines minutes, mais c’est très souvent déchirant. »
(Dans « La Voix au cœur multiple », op. cit., p. 149)

Vo Long-Tê (Sud, 1927)
Ecrit en vietnamien et en français. Baptisé catholique en 1952. Interné en 1975-1977. Au Canada depuis 1991. Traducteur de Paul Claudel. Admirateur de Rimbaud et du poète lépreux Han-Mac-Tu. A servi la poésie française qui lui a permis de rester lui-même dans l’épreuve.
« Reverrai-je bientôt ma lointaine patrie ?
Elle est toujours en moi durant toute ma vie,
Attachée à jamais à la vietnamité. »
(« L’Univers sans barreau », 1991)

A ces auteurs qui se sont exprimés, il conviendrait d’ajouter tous les autres, innombrables, et de plus en plus nombreux, ces dernières années.
Laissons de côté les écrivains d’Afrique noire, des Antilles et de l’Océan Indien ainsi que ceux du Monde arabe et de l’ancienne Indochine, ils sont légion. Nous ne pouvons que renvoyer aux anthologies et histoires littéraires.
Certains pays non francophones et non colonisés par la France entretiennent une littérature presque continue en langue française. C’est le cas de :

Flandre : Charles de Coster, Michel de Ghelderode, Georges Eechoud, Max Elskamp, Franz Hellens, Werner Lambersy, Maurice Maeterlinck, Françoise Mallet-Joris, Félicien Marceau, Camille Melloy, Jean Ray, Charles Van Lerberghe, Liliane Wouters, Pau Willems .

Roumanie : Constantin Amarui, Princesse Bibesco, Adolphe Cantacuzène, Comtesse Anna de Noailles, Petru Dimitriu, Mircea Eliade, Benjamin Fondane, Virgil Gheorghiu, Luca Gherasim, Isidore Isou, Panaït Istrati, Tristan Tzara, Hélène Vacaresco, Horia Vintila, Ilarie Voronca.

Russie : Arthur Adamov, Victor Alexandrov, Nelle Bielski, Alain Bosquet, Hélène Carrère d’Encausse, Christian Dédeyan, Georges Govy, Joseph Kessel, Zoé Oldenbourg, Nathalie Sarraute, Boris Schriber, Elsa Triolet, Vladimir Volkoff, Vladimir Weidké.

Grèce : Alfred Cohen, André Kedros, Gisèle Prassinos, C.P. Rodocanouchi, Georges Spyridaki, Nikos Zazantzaki.

Italie : Louis Calaferte, Gabriele d’Annunzio, Lanza Del Vasto, Geneviève Genari.

Espagne : Arrabal, Salvador de Madiaraga, Luis de Villalonga, Picasso.

Egypte : Amouar Abdel Marek, Albert Adès, Faouzia Assad, Georges Cattauï, Georges Henein, Albert
Josipovicci, Joyce Mansour, Filippo Marinetti, Out El-Kouloub, Robert Solé, Gaston Zananiri.
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La poésie ,dans tous ses états

Etat de la poésie en Francophonie

 

 

 

 

Aujourd’hui en France plus de 100 000 personnes écrivent des poèmes , en rajoutant les pays  Francophones et les autres pays lisant le Français , nous sommes  500 000 individus à griffonner de la poésie  , 50 000 ayant publié au moins un recueil . Dans ce lot de poèmes, combien sont-ils poètes ? Il ne suffit pas d’aligner des mots les uns après les autres, il faut leur donner un sens, une âme  vibratoire, un schéma technique pour poser sur le grand miroir de la vie, des mots d’espoir ou de souffrance.

 

Qui n’a pas écrit au moins un poème dans sa vie ?

 

L’adolescent qui couche sur le papier ses angoisses, ses premiers pas vers l’amour. La personne plus âgée qui écrit pour ses enfants, petits enfants …

 

Mal aimée du public

 

 

La lecture de la poésie demande une attention, une réflexion, une recherche qui sont absentes dans un roman à l’eau de rose, qui se boit d’une seule traite.

 

 

La poésie structurelle ou de laboratoire

 

Les trois quart des poètes qui publient en recueil sont incapables de donner une définition de leurs textes  ou alors ils balbutient une réponse comme : émerveillement, la lumière, narrateur …

 

Conseils à un débutant

 

Proposer  des textes aux revues de poésie, en choisissant, ne pas expédier à l’aveuglette, consulter celles qui prennent les nouveaux auteurs. La publication régulière permet de lire les poètes d’aujourd’hui, les courants d’affinités. En lisant les revues vous obtiendrez des adresses utiles, des conseils. Au bout de quelques années, vous pourrez peut être publier un recueil (en évitant de tomber dans le compte d’auteur abusif)

 

L’édition en poésie

 

 

Il existe deux types d’éditeurs :

-          éditeur à compte d’éditeur, un vrai éditeur qui prend des risques, l’auteur n’a rien à payer et il touche des droits d’auteur

-          éditeur à compte d’auteur, l’auteur,  doit débourser (parfois une somme d’argent incroyable) il y a de nombreux éditeurs dans ce domaine, certains honnêtes, et de véritables voyous. Bien faire attention, demander conseils …

 

L’édition à compte d’auteur

 

L’édition à compte d’auteur est florissante, chaque semaine, un nouvel éditeur arrive sur le marché ? Quand vous voyez une annonce «  nous sommes à la recherche de nouveaux auteurs «  méfiez-vous ? Il ne faut pas tomber dans le piège, qui en général est bien préparé. Pour plus de renseignements sur le sujet contactez : l’oie plate BP 17 94404 Vitry cedex, qui vous donnera de nombreux renseignements : sur les revues de poésie, les éditeurs de poésie, une sélection de revues et d’éditeurs.

 

 

L’éditeur de poésie

 

 

L’éditeur  bien installé comme : Gallimard, Grasset, Seuil, édite des auteurs confirmés, qui sont parfois aussi des romanciers de la maison. Quasiment pas de place chez eux pour un poète débutant.

Le petit éditeur ou la micro-édition publient des débutants, font un travail sérieux, vous donne des conseils en cas de refus.

 

 

Le problème de la poésie

 

La diffusion en librairie

 

 

La poésie n’est pas morte

 

Vu le nombre de personnes qui écrivent , plus la société avance dans la richesse ( pour un petit nombre ) l’injustice , atteinte à la démocratie , la misère dans le monde , nombreux sont les poèmes écrits .

 

En conclusion

 

Il suffirait  que chaque poète achète (en plus du public) un recueil  par an et tout pourrait changer le comportement des éditeurs, ils publieraient de nombreux recueils  et les diffuseurs  feraient leur travail.

 

Ne pas oublier de publier sur internet ,qui offre de nombreux sites  de poésies.

 

 

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Le Collège de Belgique invite le Collège de France

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LogoCollegeFrancemailing9328.jpgLogoinscriptionsCB8311.jpgLogoinscriptionsAcademiefondblanc8310.jpg 

À l'occasion d'une session exceptionnelle, le Collège Belgique reçoit un invité de marque, le prestigieux Collège de

France, son parrain. Pendant huit heures, réparties en trois thèmes durant l'année, des professeurs viendront

partager leurs connaissances au Palais des Académies. Et, à Bruxelles comme à Paris, ces cours sont ouverts

à tous, sans inscription préalable. Voici le programme du mois de février...

Organisé par l'Académie royale de Belgique et l'Université libre de Bruxelles, en partenariat avec les universités de la Communauté française de Belgique.

 

 
Les formes du visible
Philippe Descola, Chaire "Anthropologie de la nature"
Première leçon          09 février
Deuxième leçon        10 février
Évolution du climat et de l'océan
Édouard Bard, Chaire "Évolution du climat et de l'océan"
Leçon inaugurale (décembre 2010)
 
Première leçon            16 février
Deuxième leçon          17 février
 

Toutes les leçons sont en accès gratuit et commencent à 17 heures.


       ADRESSE

Palais des Académies
Rue Ducale 1, 1000 Bruxelles

 

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administrateur théâtres

Le Masque du dragon ( au théâtre des Martyrs)

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 Deux couleurs de peau. L’une : caramel doré, l’autre : un

 mystérieux brun violacé ; coiffures en turbans assortis, mais

 ô combien différentes! 

 

 Deux âges différents, l’une jeune, l’autre : une  bonne

 dizaine d’années au-dessus, et elle vient de débarquer.

 

 Deux ethnies opposées qui se sont livrées à des massacres

 sans merci. 

 

 Et les voilà, catapultées  ensemble quelque part en Occident,

 avec le projet utopique de faire la guerre à la guerre, par

 la magie du verbe. C’est la seule chose qu’elles savent

 faire. 

 Réfugiées dans un pays où il pleut du gris, elles vont

 exploiter leur métier  de conteuses chatoyantes,  chacune

 avec son bagage, lourd pour la nouvelle arrivante, léger pour

 l’autre. 

 

 Chacune étale ses trésors, à gauche et à droite de la scène. 

 Chacune fascine totalement, si bien qu'on en oublie l'autre!

   

 

 Elles vont surtout devoir s’entendre, travailler  ensemble

 alors que tout les sépare. Dans leur jeu, elles seront femme

 ou homme, ou femme déguisée en homme... 

 

 La dernière arrivée, sursautant devant l'existence

 d'un  micro, comme si on lui volait son âme,  découvre que

 chez nous ... 

 il y a l’internet, la télévision, des cinémas, des acteurs

 qui, sans conter,  incarnent des rôles où ils ne sont plus

 « eux » sur nos scènes. Comment peuvent-ils bien faire?

 Elle pense qu'un  public si gâté par le virtuel doit

 être inaccessible et ne sera pas intéressé.

 C'est elle qui veut arrêter maintenant. Sa

 rivale lui saute à la gorge et lui répète sauvagement ses

 propres paroles du début: "Dis-moi,

 qu'est-ce que tu auras fait pour arrêter la guerre? "

 

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 Elles se disputeront sans vergogne, jusqu’à ce que les deux

 versions diamétralement opposées  de la même histoire

 ancestrale finissent par correspondre.

 Car même les histoires s’affrontent: d’une part, il y a une

 histoire du fâmeux masque du dragon, basée sur le rêve, le

 mythe, la métaphore, de  l’autre, une  histoire fichée dans

 la réalité de la  misère journalière  pleinement vécue.

 

 

 Conter, dire, verbaliser, c'est la seule chance contre la

 guerre. Sur ce point elles sont d'accord.

 Elles ont toutes deux secrètement juré que le masque du

 dragon serait donné à la femme, quoique l’homme en dise. Ce

 talisman va les rendre invincibles, arrêter enfin la guerre,

 et le massacre absurde et cruel des enfants. 

 

 C’est une sagesse profonde et une force monumentale qui les

 feront dépasser leur  inconfort de réfugiées,leur

 méconnaissance des moeurs occidentales, leurs affrontements

 mutuels, basés  sur  la haine ancestrale des Tribus des

 collines contre celle  des Tribus des lacs, auxquelles

 chacune  d'elles appartiennent.  Le ciel contre la

 fange. 

 

 Toutes deux sont attachantes et criantes de vérité.

 Découvrir et porter le   masque du dragon, c’est être capable

 de se calibrer sur   l'autre et se  métamorphoser magiquement

 en tout être ou créature terrestre différente, cependant

 que  l'on reste  entièrement « soi » !

 

 Toutes deux ont raison dans leurs approches de l’histoire,

 toutes deux finiront par s’entendre, se répondre, se fondre

 sans se confondre…

 ...en une impressionnante figure mythique,ni femme,ni

 homme, centrée au  milieu  du plateau, apaisée, réconciliée.

 

 Circulant dans cette pièce étrange, il y a des choses, des

 vibrations  mystérieuses et émouvantes, du mouvement,  des

 gestes de magie,

 du  symbolique,  du chant, de l'argile que  l'on pétrit à la

 rencontre de l'âme,  de la  voix et du corps qui font battre

 nos cœurs un peu plus vite,  un  peu plus juste.

 

Du 12 au 23.01.11

Le Masque du dragon                                       au théâtre des Martyrs

De Philippe Blasband, mise en scène Hélène Theunissen, avec Babetida Sadjo et Awa Sene Sarr.

Cie Mekeskidi asbl à l’Atelier du Théâtre des Martyrs en coproduction avec le Théâtre en Liberté.

 

pl. des Martyrs 22 - 1000 Bruxelles
Tél : 02-223.32.08
Email : theatre.martyrs@busmail.net
Site web : http://www.theatredesmartyrs.be

 

Et du 15 au 24 février 2011

Théâtre Blocry
Ferme de Blocry
Place de l'Hocaille
1348  Louvain-la-Neuve     http://www.atjv.be/fr/saison/detail/index.php?spectacleID=443

 

 

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Expo : LA CONSCIENCE DU PAYSAGE. Phase 1 : LE NUCLEAIRE
Cécile Massart
04.02 > 27.03.2011

Vernissage 3 février 2011 à 18h30

CIVA hors les murs - Espace Architecture La Cambre Horta, ULB
19bis Place Flagey - 1050 Bruxelles
info@civa.be


Organisée par le CIVA en collaboration avec la Faculté d'Architecture La Cambre Horta, ULB.

Le questionnement de Cécile Massart, artiste plasticienne, sonde notre conscience. «Comment transmettre quelque chose qui nous dépasse et qui pourtant dépend de nos choix ?» Ce quelque chose est le résultat d’un siècle de production nucléaire. Cet aspect, guère édifiant, de notre patrimoine nucléaire, doit être assumé et transmis aux générations suivantes. Quelle politique  adopter pour l’avenir ? Cette question, essentielle, passionne Cécile Massart depuis plus de dix ans.

Notre siècle s’apprête à stocker les résidus du nucléaire. A l’avenir, ces résidus permettront d’identifier notre culture, nos modes de vie. Ils donneront aux générations futures des clés de lecture. Ils constituent en quelque sorte les «archives du futur».

La réflexion artistique de Cécile Massart interpelle. Quel patrimoine voulons-nous transmettre?
Quelle conscience peut-on avoir des dangers que notre production actuelle représente pour l’avenir ? Par son travail protéiforme, Cécile Massart touche, éveille et suscite la curiosité.  L’énergie pour emblème, notre siècle patauge quant au sort à réserver à cette volumineuse déchetterie. Ces sites, jusqu’ici couverts d’opprobre, pourraient à l’avenir être les lieux d’une réappropriation citoyenne grâce à l’expression artistique.

Grâce à l’image, l’artiste montre ces énormes ouvrages où gisent les déchets radioactifs. Ces sites ne doivent pas être camouflés ou recouverts sans être marqués pour les générations suivantes. L’œuvre réflexive de l’artiste se fait le porte-voix d’un « Non » universel au camouflage des sites.

Elle obtient les autorisations pour photographier ces sites à travers le monde.  Qu’ils soient nichés dans de vastes montagnes ou retirés dans des zones désertes, ils inspirent et stupéfient l’artiste. Prolifique, elle expose en divers endroits du monde et tente, par son regard, de sensibiliser chacun de nous. Elle invite les organismes de gestion des déchets à réfléchir aux moyens de signaler les sites. Ainsi, notre génération transmettra aux suivantes un héritage assumé. Par la photo, la gravure, la sérigraphie, les installations vidéo et l’étude de marqueur ou «archisculptures», elle offre des pistes de réflexion et pose un regard engagé sur les sites de déchets radioactifs. L’idée de réinvestir ces terres d’accueil est lancée. Un appel à la responsabilisation mais, surtout, naît ici un nouvel espace collectif pour la création contemporaine.

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Lancement du 19e appel à projets du Fonds francophone des inforoutes    
Date limite : 4 mars 2011

Les soumissions de projets pour le Fonds francophone des inforoutes dont la mission est de favoriser l’appropriation et l’usage des technologies dans les pays du Sud et d’Europe centrale et orientale peuvent être déposées jusqu’au 4 mars 2011.

Ayant pour objet la production multilatérale de contenus et/ou d’applications numériques francophones, les projets soumis au Fonds des inforoutes doivent impérativement s’inscrire dans l’un des domaines suivants : • promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique ; • promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme ; • appuyer l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche ; • développer la coopération au service du développement durable et de la solidarité.

Conformément à la Déclaration du Sommet de Québec et à sa résolution sur la promotion de la langue française, le Fonds francophone des inforoutes accordera une place importante aux projets qui favorisent l’accessibilité et la visibilité des ressources numériques valorisant la langue française et son rayonnement.

Les projets portés par ou au bénéfice des femmes et/ou des jeunes sont encouragés et recevront une attention particulière.

Le choix des projets qui recevront une subvention à l’issue de ce 19e appel interviendra au cours de la deuxième semaine du mois de juillet 2011.

Pour améliorer la présence du français dans l’univers numérique et répondre aux besoins des pays en développement, l’Organisation internationale de la Francophonie soutient la production de contenus et d’applications numériques au moyen du Fonds francophone des inforoutes. Ce Fonds a pour mission de promouvoir les TIC dans les pays du Sud et d’Europe centrale et orientale en finançant, à la suite d’appels à projets, des initiatives multilatérales de production de contenus et applications francophones s’inscrivant dans les grandes orientations de la Francophonie.

Le Fonds francophone des inforoutes a financé 214 projets sur les 1773 reçus depuis 1998 avec une moyenne de subvention des projets d’environ 80 000 euros.

Documents à télécharger

  • Guide du proposant 2010/2011 - 19e appel à projets (format pdf, 400 Ko) : ce document présente les informations relatives à la mission et aux objectifs du Fonds des inforoutes ainsi que les conditions d’éligibilité et de sélection du 19e appel à projets
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administrateur théâtres

KIKI VAN BEETHOVEN (théâtre le Public)

12272709459?profile=originalKIKI VAN BEETHOVEN12272709662?profile=original

d'Eric-Emmanuel Schmitt
Mise en scène: Daniela Bisconti / Avec Nicole Valberg

 

DU 13/01/11 AU 30/04/11  avec relâches

 

 

                                                                                         « Bach, la musique écrite par Dieu, Mozart la musique que Dieu écoute et Beethoven la musique d'un homme pour les Hommes »

 

Démasquons le  géant du business littéraire et penchons-nous sur le masque de Ludwig…

 

Christine (dite Kiki) est une sexagénaire solitaire mais rayonnante qui tient à distance ses poignantes émotions, bien enterrées, une fois pour toutes. Mais aussi  hélas, la musique…. Elle vit en surfaces avec  trois autres vieilles souches, Rachel, Candide, Zoé, façon "adolescence retrouvée", mais dans la résidence aseptisée des Lilas.

 

Un hasard lui a fait acheter un masque du compositeur célèbre. Les quatre mamies vont réveiller leurs émois endormis, en retrouvant leur capacité d’écouter cette musique retrouvée, à partir du masque rédempteur. « Beethoven, c’est la célébration de la joie. Il a eu une vie pourrie, sourd à 27 ans, coupé de la vie sociale, de ses amis, de son amour, auquel il n’a pas voulu imposer son infirmité mais il a laissé un extraordinaire Hymne à la joie… Jubiler de ce qui est, même si c’est peu, plutôt que regretter ce qu’on n’a pas. » Hymne à l’optimisme et à la force de l’individu.

 

Seule en scène, Nicole Valberg , très belle comédienne,  interprète Kiki van Beethoven. L’interprétation du texte est encore un peu jeune, un peu hésitante parfois mais elle suscite certainement de l' empathie pour la narratrice. Et  la saison de ce spectacle, attachant quand même, ne fait que débuter. Il est vrai que les juxtapositions de scènes lassent un peu au début….L’entrée dramatique trouve sa source dans la visite du camp d’Auschwitz par les quatre dames en voyage rétro-scolaire. De grâce,  il faudrait supprimer l’appellation ‘camping’ du registre de vocabulaire dans cet épisode, c’est immensément choquant et déplacé. Mais dès ce moment, le reste du texte se met à vibrer…dans les grandes cordes. Le thème de la mère abusive, celui de l’homme–enfant qui se suicide, celui de la belle fille détestée qui devient fille prodigue, sont sans doute des ficelles sentimentales un peu grosses, dès qu’on prend quelque recul.

 

Belle mise en scène du thème « nos parents nous grondent, et … ce sont nos enfants !» Belle boutade : « La beauté c’est intolérable » dit Eric-Emmanuel Schmitt. « Parce qu'il y a une sagesse de la beauté et qu'on ne veut pas l'entendre. La musique peut nous montrer la beauté de la tristesse, du désarroi, la beauté du deuil, la beauté de l'abandon. Et cette beauté nous force à accepter des dimensions de l'existence dont nous voudrions nous protéger. » Intolérable, parce qu’elle mesure notre nullité ou notre médiocrité. 12272709289?profile=original

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http://www.lepublic.be/play_details.php?play_id=261&type=1

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administrateur théâtres

                      12272712878?profile=originalA la Samaritaine, pépinière ou volière ?      

              Tibidi : chants polyphoniques et percussions corporelles  

                                                         

Ventres plats, dans leurs pantalons à pont et à grands boutons rouges, une rose

piquée dans la coiffure, ce trio féminin est un trio divin de voix justes,  légères et

 célestes. Muriel, Ariane, Julie… on dirait des étudiantes ou des merlettes ravies

par le printemps, prêtes à  s’égosiller à cœur joie !  Impertinentes, délurées, les

yeux scintillants comme dans un enterrement de vie de jeune fille, elles entament

 leur récital en alignant avec impertinence, le générique … de l’inspecteur

Gagdet !  «  Eh là qui va là Inspecteur Gadget Eh la ça va pas Ouh ouh Oh la je suis là Inspecteur Gadget  C'est moi que voilà Inspecteur Gadget Ça va être la joie Ouh ouh Au nom de la loi Moi je vous arrête Je vous arrête là »

 

Elles ne s’arrêtent pas là : la magie des postures, des mimiques, des scansions, 

  des jeux de mots, des sonorités verbales et non verbales, l’intonation, le

comique à jets continus transforment la salle de la Samaritaine en un clin d’œil.

Lieu de fête de la musique et de la poésie.  Une baguette magique s’est glissée

dans un gousset du pantalon de Muriel et il participe à tout instant aux ébats

vocaux des demoiselles qui s’amusent. C’est le diapason. Brillant et à deux

pattes. C’est leur seul gadget avec les verres d’eau glacée servis sur une table de

cocktail. Le bonheur se diffuse, l’écoute tendre alterne avec le rire dévastateur.

Les facéties verbales de Boby Lapointe dans « tic tac ta katy t’as quitté» font

rugir un public conquis. « Ces petits riens » de Serge Gainsbourg , ce « Jazz et la

 Java » de Nougaro arrachent des larmes. Quisas,  quisas… La mala Educacion…

  C’est du rythme, des effluves nostalgiques, du temps qui passe mais qui reste.

« Girl » des Beatles est pastiché à mort ! Tageba, Tageba…  Voilà le prélude

BWV 999 de Bach  qui suspend  tous les souffles dans la salle… Seules et divines

les filles modulent, hululent, enchantent.  Contraste tragico-comique voici en

 grande fanfare, en hommage à Ricet Barrier :  

«  Nous somm's 300 millions, massés derrièr' la porte
Trop serrés pour remuer, trop tendus pour penser
Un' seule idé' en têt', la port', la port', la porte
Quand elle s'ouvrira, ce sera la rué'
La vrai' course à la mort, la tueri' sans passion
Un seul gagnera, tous les autres mourront
Même pas numérotés, seul un instinct nous guid'
On nous a baptisés …. »
(Chut !) .

 La salle délire. Ce sera le clou de cette véritable fête musicale et poétique… 

 Hommage à Johan Vekemans, docteur de son état qui aura fait gronder le

piano, pire qu’une panthère rose, pour ce seul morceau inoubliable. La suite sera

 de la même veine, drôle à mourir, esthétique, humoresque, généreuse, pleine de

 talent. Ce sont des voix d’anges que l’on écoute, des fossettes que l’on contemple,

 des couleurs de la vie qui se réveillent. Elles incarnent  une joie de vivre qui 

donne envie de tuer  la morosité à coups de tonnerres d’applaudissements,

d’éclats de rire.  Le rire: ce merveilleux cadeau fait à  l’homme.

 

“ Music for a while shall all your cares beguile…”  Henry Purcell

 

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                           Vous pourrez les revoir :

Tibidi  Le vendredi 29 avril 2011  À l'ancienne église  Place de l'Eglise 15
1082 Berchem-Ste-Agathe http://www.lefourquet.be/  02/469.26.75

 

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Programme de la saison à LA SAMARITAINEhttp://www.lasamaritaine.be/saison2009-2010/index.html

 

                                                             Pierre Castor et Le Tiny Forest Orchestra

   Du mercredi 19 au samedi 22 janvier 2011 à 20h30
Le nouveau solo de Lorette Goosse "Vous vous trompez"

                                               Du mardi 25 janvier au samedi 5 février 2011 à 20h30
 

 

 

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Le grand Meaulnes (1913) est un livre de maturité pour la correction du style, la progression du mystère, la rigueur extrême de la composition: rien ici, n'est superflu; mais aussi, livre plein des rêves de la jeunesse, de son désir impatient du bonheur absolu, de son besoin inlassable de mystique et d' irréalité.

 

Dans l'univers le plus mobile, le plus calme, un petit village, une petite école du pays de Sologne, le rêve vient s'insérer tout à coup dans le quotidien. Augustin Meaulnes, le héros, est à la fois l'instrument et le possédé du merveilleux: son arrivée dans la petite école, son intimité avec le narrateur, brisent autour de celui-ci le cercle des accoutumances: "Quelqu'un, écrit le narrateur, est venu qui m'a enlevé à tous ces plaisirs d'enfant paisible. Quelqu'un a soufflé la bougie qui éclairait pour moi le doux visage maternel... Quelqu'un a éteint la lampe autour de laquelle nous étions une famille heureuse, à la nuit, lorsque mon père avait accroché les volets de bois aux portes vitrées. Et celui-là, ce fut Augustin Meaulnes..." Mais le "grand Meaulnes", jeune paysan du Cher, est lui-même le prisonnier d'un monde mystérieux: c'est sans le vouloir, une nuit, au hasard d'un accident de route, qu'il a goûté à l'enivrante saveur du Pays perdu. Egaré dans le coin le plus désolé de la Sologne un soir d'escapade, il pénètre dans un château mi-réel, mi-féerique, royaume d' enfants, de forains, de comédiens, d'étranges paysannes en costumes de fête... Augustin Meaulnes, émerveillé, apprend qu'on va célébrer les noces du jeune châtelain et d'une mystérieuse jeune fille de Bourges, que personne n'a vue. Mais la jeune fiancée n'arrive pas. Elle ne viendra pas. Frantz de Galais, le fiancé, est désespéré. La noce s'achève avant de commencer. Il faut rentrer au village et à l'école: mais le grand Meaulnes est ravi par la vision d'une jeune dame magnifique, entrevue dans un salon, et qu'il a suivie dans une promenade en barque. Avant de la quitter, il lui dit son nom, et elle, le sien: elle est Yvonne de Galais, la soeur de Frantz. Meaulnes retourne dans son village, mais il est désormais l'être d'un autre monde, qui apporte "autre chose", la fraîcheur, l'indéfinissable. Ses anciens camarades le sentent bien, qui s'éloignent maintenant de lui, excepté le narrateur, son confident de classe, qui brûle de l'accompagner un soir dans le château des rêves. Meaulnes ne vit que pour revoir la jeune fille; mais au retour comme à l'aller de son voyage, il s'est perdu et ne sait plus trouver la route. Un jour, arrive à l'école un nouvel élève, bohémien étrange qui tente de ravir à Meaulnes le plan qu'il a commencé de dresser, d'après ses souvenirs, de la région mystérieuse. Mais le bohémien, ôtant plus tard le bandeau qui lui couvrait le front, se fait reconnaître pour le jeune Frantz de Galais: avant de disparaître, il confie à Meaulnes que sa soeur est à Paris, lui donne une adresse et lui fait jurer, ainsi qu'à son compagnon, de se tenir prêts à le secourir s'il les appelle un jour. Meaulnes part pour Paris, mais il n'envoie au narrateur que des lettres désespérées. Son ancien compagnon, au hasard d'une promenade, retrouve le chemin du mystérieux château et cette demoiselle de Galais que Meaulnes alla un jour chercher à Paris. La jeune fille s'émeut au nom de Meaulnes. Les adolescents se marient. Mais, le soir des noces, on entend un cri que seuls connaissent Meaulnes et le narrateur: c'est Frantz qui revient dire son désespoir et demander à Meaulnes de chercher avec lui à travers le monde la fiancée perdue jadis. Le lendemain, le grand Meaulnes a disparu et Yvonne, sa femme meurt quelques mois après. Plus tard, le narrateur, devenu instituteur, découvre parmi de vieux cahiers d'élèves le journal intime du grand Meaulnes arrivé à Paris, cherchant en vain Yvonne, celui-ci a rencontré la fiancée de Frantz. Ils se sont aimés et la jeune fille, comme signe de tendresse, lui a donné la dernière lettre qu'elle possédait du jeune noble. Meaulnes s'aperçoit avec horreur que son amour est impossible, et il rejette Valentine. Comment aurait-il pu, après cette aventure, consentir au bonheur alors qu'il avait entendu l'appel de Frantz? Il devra d'abord réunir les deux fiancés. Quand il aura réussi et qu'il rentrera au pays, sa femme sera morte et il s'en ira, Dieu sait où? avec la petite fille qu'elle lui a laissé.

 

L'intrigue, assez compliquée, surtout vers la fin du livre, a un sens tout symbolique: c'est l'art particulier d'Alain Fournier que de savoir ainsi unir la richesse et la précision des détails à la féerie de l'atmosphère. On ne doit pas chercher ici une analyse de caractère: il s'agit moins d'ailleurs d'un roman que d'un long poème qui veut faire partager au lecteur un certain état d'âme. Le symbole est assez transparent: il existe un point de félicité qui, une fois atteint, ne le sera plus jamais. Le grand Meaulnes est poursuivi par le rêve d'un bonheur qui le rend désormais inapte à tous les autres. L'absolu de son désir fait de lui un séparé, incapable de trouver la paix et le consentement dans un être fini. Tout le livre est ainsi dans le continuel contraste entre cette rêverie infinie, dont les deux personnages principaux sont prisonniers, et l' affection, la simplicité, le réalisme avec lesquels Alain Fournier peint les circonstances physiques et psychologiques autour d'eux. Les jeunes gens, les êtres ardents et déchirés d'un impossible désir, ne se lasseront jamais sans doute de lire et d'aimer "Le grand Meaulnes". L'influence que ce roman a exercée sur la littérature française contemporaine est considérable et nombreuses sont les oeuvres, dont l'inquiète et douloureuse aventure de la jeunesse forme la trame même du récit, qui ont emprunté au Grand Meulnes cette atmosphère de rêve ou s'en sont souvenues.

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Un beau lieu culturel à Bruxelles: L'Hôtel Hannon

L’année 2003 fut l'année du centenaire de l’Hôtel Hannon, très bel hôtel de maître Art Nouveau, situé avenue de la Jonction à Bruxelles. Il fut effectivement construit en 1903-1904 par l’architecte Jules Brunfaut à la demande de son ami Edouard Hannon ingénieur auprès de la société Solvay et photographe.

Au sein de cette magnifique demeure, le peintre rouennais Paul-Albert Baudouin réalisa les importantes fresques de la cage d’escalier et du fumoir; les vitraux sont dus à Raphaël Evaldre, le mobilier et la décoration, aujourd’hui dispersés, portent la griffe du célèbre verrier et ébéniste Emile Gallé et de Louis Majorelle.

L’Hôtel Hannon, classé en 1976 par les Monuments et Sites, fut acquis par la Commune de Saint-Gilles et bénéficia d’une importante rénovation de 1984 à 1988.
Les lieux furent alors mis à la disposition de l’Espace Photographique Contretype, association qui s’occupe de sa gestion culturelle et qui y a déjà présenté une centaine d’expositions dans le domaine de la photographie contemporaine

 

C O N T R E T Y P E

Association fondée en 1978 par Jean-Louis Godefroid, Contretype se présente comme un espace d’exposition,
de production et de diffusion centré sur la photographie créative, sans considération de pratiques ou de genres particuliers.

Depuis vingt-cinq ans, Contretype œuvre à l’accueil à Bruxelles de productions européennes et extra européennes
et, en instaurant des relations de travail avec ses partenaires, diffuse la production d’artistes belges à l’étranger.

Les principales activités de Contretype sont les suivantes:

- expositions à l’Hôtel Hannon ou hors les murs,
- création de missions photographiques,
- résidences d’artistes,
- publication d’une revue bimestrielle,
- édition de livres photographiques et de porte-folios,
- organisation de conférences à propos de la photographie.

 

Au pratique:

Siège social et lieu d'exposition de l'Espace Photographique Contretype:

Adresse:
1, avenue de la Jonction - 1060 Bruxelles
Tél.: 00 32 (0)2 538 42 20
Fax.: 00 32 (0)2 538 99 19
E-mail: contretype@skynet.be

Trams : n° 81 (Janson), 97 (Janson),
92 (Ma Campagne)

Bus :
n° 54 (Ma Campagne)

L’Espace Photographique Contretype est accessible au public:

- Du mercredi au vendredi, de 11 à 18 heures
- Samedi et dimanche, de 13 à 18 heures
- Fermé lundi, mardi et jours fériées

 




 

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Façade de l'Hôtel Hannon
Architecte Jules Brunfaut
Photographie de Paul Louis


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Intérieur de l'Hôtel Hannon
Fresque de P.A. Baudouin
Photographie de Paul Louis

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Edouard HANNON
Autoportrait
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administrateur théâtres

LES CAPRICES DE MARIANNE (théâtre Royal du Parc)

     Du 13 janvier au 12 février 2011

         au théâtre Royal du Parc    

     LES CAPRICES DE MARIANNE

       FANTASIO

       Deux comédies romantiques d’ Alfred de Musset 

       Mise en scène : Jean-Claude Idée

 Avec : Jean-François Brion, Yves Claessens, Lisa Debauche, Jean-Claude Frison, Gauthier Jansen, Michel Poncelet, Laurent Renard, Dominique Rongvaux, Manuela Servais, Vincent Vanderbeeken, Elisabeth Wautier.

 

Mise en bouche :

 

Les caprices de Marianne se déroulent à Naples. Marianne, jeune femme orgueilleuse, a épousé Claudio, un juge austère et misanthrope. Coelio, jeune homme sensible et sentimental s’éprend d’elle. Trop timide pour l’aborder, il sollicite les services d’Octave, son ami d’enfance, libertin notoire. La dualité de Musset libertin (Octave) et romantique (Coelio) s’exprime ici clairement pour la première fois.

 

Fantasio est un jeune noceur débauché, désargenté, tour à tour cynique et mélancolique. Poursuivi par ses créanciers, il reprend – pour échapper à la prison – la fonction du bouffon du roi de Bavière, qui vient de mourir. On prépare les noces de la princesse, sa fille avec le belliqueux prince de Mantoue. Une étrange relation s’installe entre ces deux jeunes gens que tout sépare.

 

Dans l’assiette :

 

Le pur bonheur de l’art du spectacle. Un  rideau de velours se lève… Bigre ! Il manque les trois coups… Cela ne se fait plus ! Mais le décor est auguste. Deux ensembles de colonnes en rotonde et marches amovibles se métamorphosent en palais, maison, rue, tonnelle, jardin, prison…. avec la grâce de gondoliers vénitiens à l’œuvre. L’imaginaire fait le reste : l’église, cette place, ces petits orangers verts, cette cascade fraiche… La vie légère, les tavernes, les balcons, les jalousies d’où l’on observe… L’atmosphère de carnaval, brillante et cruelle.  Ce décor virevoltant est néanmoins complètement moderne par son dépouillement. Les costumes sont dignes de Watteau, matelas de soieries indiennes et, dans Fantasio, un piano à queue et son pianiste  sur un plateau qui virevolte tout autant.

 

Dégustation :

 

Les visages radieux  de la jeunesse : Lisa DEBAUCHE, Elisabeth WAUTIER, Gauthier JANSEN, Dominique RONGVAUX et les autres…  Ceux, décomposés de la vieillesse , de l’avarice des sentiments, de la bêtise et de la médiocrité. Le corps entier de Coelio, au bord de l’inanition tant la sincérité de  son amour le fait souffrir. Les mines compassées de la belle Marianne, une poupée de bénitier tant qu’elle ne s’est pas jetée dans une sainte colère où elle révèle  enfin son irrésistible charme. Elle est alors sublime.

 

Un bouffon craquant d’intelligence, et de facéties, de bons mots, d’espièglerie et de calembours et le ridicule du pouvoir et de la guerre. Tout de même aussi, la tendresse d’un père et l’obéissance de sa fille, pétrie de devoir juste. Avant tout elle veut arrêter la guerre et s’offre généreusement  à cette  noble poursuite.

 

Des moments de vertige : « moi, cela me fait frémir : c'est l'histoire du siècle entier. L'éternité est une grande aire, d'où tous les siècles, comme de jeunes aiglons, se sont envolés tour à tour pour traverser le ciel et disparaître ; le nôtre est arrivé à son tour au bord du nid ; mais on lui a coupé les ailes, et il attend la mort en regardant l'espace dans lequel il ne peut s'élancer. » Fantasio, Acte 1 scène 2

  

La pièce montée :

 

Des nuages de langue française, classique, harmonieuse,  balancée,  belle, sensible, bien dite, un ravissement pour l’oreille. Et la musique….

 De la musique napolitaine plein les yeux, à cause des tambourins et guitares que l’on imagine, et cet inénarrable pianiste sur son plateau tournant,  qui chevauche aussi bien Chopin et Beethoven que Mendelssohn ou la panthère rose. Le tout baigné d’humour pétillant dans l’atmosphère féerique des plus belles comédies de Shakespeare. Clin d’œil élisabéthain.

Nul ne peut résister à un bouquet parfumé de tels talents, prêt à ravir toutes les papilles de l’âme. Le  vin fin (Lachrima Christi)  et le champagne de l’esprit coulent à flots et avec délices.

 

Point de mignardises: une soirée royale! 

                            

                                      http://www.theatreduparc.be/spectacle/spectacle_2010_2011_003

 

                    

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administrateur théâtres

Hamelin ( théâtre du Rideau) à Wolubilis

« Hamelin » de Juan Mayorga  12/15   18/20 janvier  2011  à Wolubilis par le théâtre du RIDEAU

Derrière la ville brillante avec ses halls de sports lumineux, ses splendides bureaux,  son architecture osée et dispendieuse, il y a la violence de la misère et ses non-dits criants. Il y a les odeurs d’urine d’enfants d’une famille nombreuse vivant chichement dans un 40 mètres carrés. Lisa, la mère de six enfants est digne; René, le père, est sans boulot. En robe verte, signe de mauvais présage sur scène, elle note scrupuleusement certains versements dans un cahier à carreaux. Elle est à nouveau enceinte.  Un notable, Pablo Rivas, s’intéresse au sort des malheureux. Montero, un juge, en mal de carrière importante, va investiguer. Un réseau de pédophilie démantelé ? Les journalistes vont se ruer. Les travailleurs sociaux vont intervenir … ou sévir avec leur docte jargon qui tue! Le juge va interdire.  Les familles vont souffrir. Les enfants vont ne rien dire. Le monde délire. Les points de vues ambigus se croisent. Le coupable présumé … sera menotté.12272710865?profile=original Le public est pris d’emblée pour un parterre de journalistes et devra jouer le jeu ou s’en aller. « Mais ceci n’est pas une conférence de presse » clame le juge à plusieurs reprises ! La langue enferme. Situation surréaliste. Nouvelle forme d’expression dramatique, cette pièce, « pure auberge espagnole » de l’auteur JUAN MAYORGA, déroute, interroge, fouille nos consciences et ne conclut rien. Les spectateurs sont sommés d’apporter eux-mêmes les costumes, les décors, les lumières.  …Au bénéfice du MOT qui semble être le véritable  personnage de la pièce, les sept acteurs ne formant qu’un chœur qui se dissout,  se sépare  et se rassemble sous la baguette de l’annonceur. 12272711264?profile=originalLe mot, le verbe n’arrivent pas à cerner la vérité.  Le juge veut faire parler mais les paroles arrachées ne sont pas des preuves. Il se heurte à la surdité et au refus de dire. Comment d’ailleurs dire l’innommable ? Le juge d’ailleurs  n’arrive pas plus à parler, ni à sa femme, ni à son fils Charles, 10 ans… qui fuit toute communication. « Parler à un enfant est la chose la plus difficile au monde ».  12272711255?profile=originalCorps et graphies : le mot écrit devient le mot parlé. Les didascalies se dessinent sur les murs et sont chuchotées par l’annonceur. Serait-ce lui, ce sire d’ Hamelin qui entraîne les spectateurs dans son imaginaire, dans une aventure qui met en scène le doute et l’incertitude.  Coryphée, conteur public, rat-conteur… Il est le maitre du jeu, des tableaux, des silences. Distributeur de lieux et de parole, il s’infiltre dans toutes les relations… Il est le metteur en scène d’une parabole poignante sur  la force du langage et  son échec. Mimétisme voulu ? Même les dictions des acteurs dérapent  constamment et on a de la peine à les entendre… dans leurs pérégrinations entre la scène et le public. Un défaut quand même.Les âmes pures dessinent des chevaux fabuleux. Un chant en italien a fusé, Charles (ou Benjamin),  sont seuls à comprendre ce qu’ils disent. …Une mère et des larmes ? 12272711293?profile=original

Une production du RIDEAU 02 761 60 30  www.wolubilis.be

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A la rencontre de la littérature belge francophone


Le Centre Wallonie-Bruxelles à Paris


propose


À  l a  r e n c o n t r e  d e  l a  l i t t é r a t u r e
b e l g e  f r a n c o p h o n e


SAMEDI 22 JANVIER 2011


Film - Brunch - Rencontre - Lecture - Spectacle


En prélude à 11h : « Jean-Pierre Verheggen, un cas rare »


Documentaire de Marianne Sluszny et Guy Lejeune.


Production: R.T.B.F. - En Toutes Lettres – (1996)


Jean-Pierre Verheggen nous emmène en Italie dans un voyage littéraire à destination de Carrare. On
y croise Rimbaud, Nietzsche, Stendhal, Shelley ou encore Byron. L’auteur évoque l’écriture et son
travail sur la langue.


12 h : Brunch littéraire


Lecture-rencontre et signatures


Voyage nocturne et haletant dans le monde clos et moite du tango parisien Caroline De Mulder,
Ego Tango, Ed. Champ Vallon (Prix Rossel 2010)
Destins croisés d’amour et d’amitié menacés par la maladie Ariane Lefort, On va pas se quitter
comme cela, Ed. Seuil
Personnage de fiction projeté par la poésie au pays de la guerre Gwenaëlle Stubbe, Ma tante Sido-
nie, Ed. POL
Visite guidée dans l’atelier de fabrication d’un grand poète Jean-Pierre Verheggen, J’aime beau-
coup ma poésie, Ed. Lansman


15h : « Soyez belge envers les animaux ! »


Spectacle littéraire


Par la compagnie PMVV Le grain de Sable
Avec : Philippe Müller et Vincent Vernillat - Décor sonore et images : Christian Léonard
Choix des textes et mise en scène : Monique Dorsel
« Le spectacle se compose d'un patchwork de différents textes d'auteurs belges qui renvoie une
image tantôt tendre, tantôt grinçante de ce que l'on nomme la belgitude ». Monique Dorsel
Textes de Berenboom, Bourgoignie, Bucquoy, Chavée, Destrée, Detrez, Dotremont,
Dypreau, Emond, Goffette, Izoard, Mariën, Miguel, Norge, Neuhuys, Scutenaire, Sojcher,
van Istendaele, Verheggen, Willems.


Spectacle créé dans sa version originale à Trouville en 2010 lors des 9è Rencontre d’été - Théâtre et lecture.
Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Réservation souhaitée au 01 53 01 96 96 ou lettres@cwb.fr.


Centre Wallonie-Bruxelles


46, rue Quincampoix
75004 Paris
M°: Rambuteau/ Châtelet-les-Halles


Contacts presse
Pierre Vanderstappen, attaché littéraire
01 53 01 96 94
Assisté d’Antonio Gendebien
01 53 01 87 92
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