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LES COULEURS HUMAINES DE MICAELA GIUSEPPONE

LES COULEURS HUMAINES DE MICAELA GIUSEPPONE

 

Du 19-12–12 au 13–01– 13, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) propose une exposition intitulée COLLECTIF D’ARTISTES DANS LE CADRE DU 25EME ANNIVERSAIRE D’ALZHEIMER Belgique A.S.B.L.

A cette occasion, l’EAG nous offre l’opportunité de découvrir les œuvres de Mademoiselle MICAELA GIUSEPPONE. Cette artiste autodidacte Italienne utilise la couleur dans toute sa symbolique. Cette symbolique est représentée par une farandole de couleurs vives, telles que le rouge, le bleu, le jaune ou le vert. Un chromatisme qui évoque l’amour, la passion (le rouge), la paix (le bleu), l’espoir (le vert), la chaleur humaine (le jaune). Le noir est très rarement présent.

Cette myriade de couleurs symbolise la volonté de répondre à la détresse généralisée de notre époque. Dans son œuvre, une couleur apparaît assez timidement bien qu’auréolée d’une atmosphère joyeuse, à savoir le blanc. Mais ce blanc n’est pas choisi au hasard. Cette couleur de l’innocence est celle de l’Homme, campé en silhouette, aérienne et légère. Cet Homme volant qui unit presque toujours les deux extrémités du tableau par une corde (quasi une ficelle), blanche elle aussi, comme l’on unit deux extrêmes d’une même entité (la Terre), est conçu de façon sommaire, dans des traits esquissés en aplat, rappelant agréablement certaines figures de Matisse dans sa dernière période. On le retrouve un peu partout, notamment concernant IL MIO CANTO LIBEROMON CHANT LIBRE 50 x 50 cm)(3)

 

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et dans LUCIDI BATTITIBATTEMENTS LUCIDES 50 cm de diamètre) (4),

 

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de façon ostentatoire ou discrète. Mais aussi perché sur les toits des gratte-ciels recouvrant la Planète (BILIMONDO - 28 x 75 cm) (1).

 

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MICAELA GIUSEPPONE exprime également dans ses œuvres sa passion pour la musique et plus spécialement pour la chanson italienne. CLAUDIO BAGLIONI ou MINA dont les textes sont empreints de messages revendicatifs ou tout simplement d’humanité, illustrent symboliquement chacun de ses tableaux, en ce sens qu’on les retrouve cachés derrière ses couleurs, son graphisme et ses messages. Le mystère esthétique que renferme le graphisme des partitions musicales, faite de glyphes, ésotériques pour le néophyte, la fascine par rapport au pouvoir de la langue qui constitue à elle seule, un message universel.

A titre d’exemple, IL MIO CANTO LIBERO (évoqué plus haut) est illustré d’extraits de la partition musicale d’une chanson de CLAUDIO BAGLIONI portant le même titre.

Tels les rayons d’un soleil partant et aboutissant à la main de l’Homme tenant également une corde à l’autre extrémité, ils sont ancrés au sein de l’humanité à l’intérieur de ce tableau circulaire aux dimensions d’un soleil d’espoir.

I NOVE EVENTILES NEUF EVENEMENTS (30 x 30 cm) (6)

 

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est une synthèse des principaux évènements qui ont structuré l’évolution de l’humanité, tels que le Théorème d’Einstein, l’avènement du cinéma ou la découverte de l’ADN. L’œuvre est parsemée de la présence de la figure humaine, que ce soit sur la pellicule du film commémorant le Cinéma ou à l’intérieur de l’écran cathodique. L’Homme est là. Constamment présent tel un leitmotiv qui nous ramène à l’écoute obsédante de notre conscience.

MICAELA GIUSEPPONE qui privilégie l’acrylique n’en est pas à sa première exposition. Elle a notamment exposé au SALON INTERNATIONAL D’ART DU MUSEE DU LOUVRE, à la GALERIE VITTORIA de la Via Margutta, à Rome ou au PLA DE PALAU, à Gérone, en Espagne.

Elle apparaît assez discrètement aux cimaises de l’ESPACE ART GALLERY et n’expose que six toiles de dimensions plutôt petites. Mais qu’à cela ne tienne ! Gageons que dans une future exposition, elle nous dévoilera l’éventail de son très grand talent.

François L. Speranza.

 

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MARC JALLARD : DU GROTESQUE A L’ESSENTIEL

MARC JALLARD : DU GROTESQUE A L’ESSENTIEL


Du 19-12-12 au 13-01-13, l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles), présente une exposition intitulée COLLECTIF D’ARTISTES DANS LE CADRE DU 25 EME ANNIVERSAIRE D’ALZHEIMER Belgique A.S.B.L.

Cette exposition porte à notre connaissance l’œuvre de Monsieur MARC JALLARD, caractérisée par une suite d’oppositions symboliques, essentielles pour comprendre la philosophie du travail ainsi que de la vision de l’humanité personnelle à l’artiste.

L’importance du regard dans son œuvre est capitale. Ce regard, l’artiste le conjugue surtout au féminin dans l’expression d’une « neutralité » ouvertement affichée.

Le personnage masculin, lui, marie souvent le traitement du visage au vêtement porté.

Observez l’homme du PORTRAIT AU NŒUD (54 x 65 cm) (3).

 

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Son visage est labouré de rides et de plis. Ces mêmes rides et plis se retrouvent, élaborés d’une façon différente, dans les plis du nœud qui orne son chef ainsi que dans les stries blanches scandées en lignes verticales, sur son veston noir.

Il en va de même pour LE MAGICIEN (81 x 100 cm) (5)

 

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dont le visage présente, dans l’ensemble, les mêmes traits que celui du portrait précédent. On retrouve le veston rayé mais aussi, sans doute pour adoucir l’atmosphère, l’opposition entre ces couleurs chaleureuses que sont le rouge et le jaune, pour mieux mettre en scène l’univers du cirque, cher à l’artiste mais pris également comme forme archétypale des rêves innocents enfermés dans l’humain.

Il y a aussi une autre opposition dans plusieurs de ses tableaux, à savoir celle du « beau » (du jeune) et du « laid » (ou considéré comme tel). Après analyse, nous pourrions dire qu’il y a abolition de ces deux principes. Ceci n’est peut-être pas dû à la seule retenue dont fait preuve l’artiste à exposer sa libido d’une façon que l’on pourrait qualifier de « vulgaire ».

Mais aussi et surtout à une interrogation profonde qu’il adresse à notre société : qu’est-ce que le « beau » ?

Qu’est-ce que le « laid » ? Tous les personnages masculins exposés sont-ils « laids » ? Sont-ils simplement « grotesques » ?

Force est de constater que si notre société s’est évertuée à créer, de tout temps, des canons (plus ou moins farfelus) de la « beauté », aucun canon n’existe concernant la « laideur ». Par contre, toute une symbolique s’est greffée sur cet aspect des choses, et ce, depuis l’Antiquité classique au cours de laquelle, les nouveaux nés, considérés comme « laids » (parce que difformes), étaient purement et simplement éliminés pour la bonne cohésion du groupe social. Au Moyen Age, cette même « laideur » a servi de réceptacle à la notion du « péché » : nombre de tableaux et de sculptures représentant le Malin portraituraient, en réalité des infirmes. Bien plus tard, au 20ème siècle, Bertold Brecht faisait de la « laideur » une forme théâtrale censée représenter les dysfonctionnements sociaux de toutes sortes. Aujourd’hui, au 21ème siècle, l’on s’aperçoit qu’elle peut carrément servir d’obstacle social.

MARC JALLARD laisse la question sur la « laideur » plus que jamais ouverte tout en l’adressant à l’intelligence et à la sensibilité du visiteur.

L’HOMME CHAT (55 x 65 cm) (1)

 

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dégage une atmosphère assez « surréaliste » dans l’attitude du personnage à ouvrir son univers. La page blanche interpelle le visiteur dans ce qu’elle a d’indicible.

Une nette opposition se précise entre le noir du manteau et du masque, laissant apparaître un regard perçant, opposé au blanc de la nappe et des pages du carnet. Le stylo noir posé sur la table à côté du carnet invite le visiteur à s’exprimer en lui-même.

A l’inverse, dans CHAMPAGNE (60 x 73 cm) (2)

 

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la jeune femme dont l’attitude évoque, peut-être, l’attente, exprime l’image de sa sexualité à la fois par le soutien-gorge laissant apparaître un sein volumineux ainsi que par le rouge vif de sa robe, le blanc de la nappe et le jaune ardent du champagne, en opposition avec son regard tout en neutralité, freinant toute volonté de concupiscence, que ce soit de la part de l’artiste comme du visiteur.

 

 

MARC JALLARD sait ce qu’est un « portrait ». Dans MARIAGE (1,60 x 1,60 cm) (8),

 

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le portrait individuel est pour ainsi dire, « démultiplié » par huit, puisque chacun des huit personnages figurant dans le tableau est un portrait à lui tout seul. Ce qui frappe dans cette œuvre, c’est principalement l’impassibilité des convives.

Le visage de la mariée a la froideur d’un masque presque mortuaire, contrastant avec le mouvement, en cascade, du drapé de sa robe blanche, formant un splendide parterre trônant entre les deux pots de fleurs.

Nous sommes à mi-chemin entre la Renaissance et les « portraits de famille » du 19ème siècle. La Renaissance s’exprime précisément par l’intensité du regard lequel interpelle expressément celui du visiteur. Ne perdons pas de vue que pendant la Renaissance, la plupart des personnages portraiturés de leur vivant, étaient en fait, les mécènes qui avaient permis à l’artiste de réaliser son tableau. Les comparses figurant dans le tableau étant résolument des bourgeois, le 19ème siècle, lui, se signale par le besoin carrément vital de la bourgeoisie de l’époque à se représenter socialement.

Une constante unit les tableaux exposés, à savoir l’arrière-plan duquel se détachent les personnages. Il s’agit d’un fond assez homogène, constitué de motifs floraux faisant penser à ceux que l’on trouve communément sur les papiers peints qui ornent les murs des maisons. La raison de leur présence est à chercher dans l’aversion de l’artiste pour les fonds unis, typiques de la Renaissance, lesquels ne diffusent aucune chaleur à l’ambiance.

MARC JALLARD, qui travaille essentiellement à l’huile, n’a pas fait les Beaux Arts mais a fréquenté l’Ecole Boulle. C’est à la Manufacture Nationale de la ville de Sèvres où il travaille en qualité de technicien d’art qu’il a trouvé sa vocation d’artiste. Néanmoins, depuis tout jeune, il a éprouvé le besoin de dessiner. Et il faut voir dans ce besoin le désir d’une reconnaissance sociale.

Il s’est très tôt intéressé à la bande dessinée et il a également travaillé en tant que technicien d’art pour Pierre Alechinsky.

 

Comme on l’aura constaté sans le moindre mal, il éprouve un grand penchant pour le grotesque, particulièrement lorsqu’il s’agit d’attaquer le monde de la libido. Ce sens exacerbé du grotesque lui sert de repoussoir à toute interprétation « vulgaire » du sujet, comme nous l’évoquions plus haut.

Il y a un double monde dans l’univers exposé de MARC JALLARD. Un monde dans lequel des hommes ricaneurs, sujets à des particularités physiques, sont « accouplés » à des « créatures de rêves » qui trouvent une forme de « chasteté » par le biais d’une sexualité ostensiblement affichée qui se délite par le sortilège du regard.

L’artiste travaille à partir de photos. Il crée de véritables personnages de « synthèse », en interpolant chacun des éléments constituant d’un personnage, à l’autre. D’où ce que l’on pourrait interpréter comme « un air de famille » concernant l’ensemble des tableaux présentés.

MARC JALLARD est le maître absolu d’un univers donquichottesque. Un univers qui, malgré les apparences, volontairement exposées, traduit une vision complexe de l’humanité car il s’agit ici d’une humanité dépouillée de tout carcan qui limiterait la portée de son élan vers le dépassement d’elle-même. L’artiste la couvre d’un masque pour que le visiteur enlève le sien.

François L. Speranza.

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Note additionnelle de Robert Paul:

L'artiste:

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L'atelier de l'artiste:

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La palette de l'artiste:

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JULIANE SCHACK : AU SEUIL DE L’EXPRESSIONNISME MYSTIQUE

 

Du 28-11 au 16-12-12, se tient à l’ESPACE ART GALLERY (Rue Lesbroussart, 35, 1050 Bruxelles) une exposition consacrée à l’œuvre de l’artiste Allemande, Madame JULIANE SCHACK, intitulée LUMIERE ET MOUVEMENT.  

Ce qui caractérise l’œuvre de cette artiste extrêmement cultivée à la fois de sa matière et de son temps, c’est la profonde dialectique qu’elle entretient avec le visible. Elle insiste, d’emblée, sur ce rapport en mettant l’accent sur la nécessité du vécu visuel, transfert de l’expérience émotionnelle, dans la réalité visible.

L’œuvre de cette artiste est centrée sur une interprétation relative aux possibilités qu’offre l’Expressionnisme aujourd’hui.

Expressionnisme et intériorité spirituelle se marient dans un foisonnement de détails qui donnent à l’œuvre un caractère extrêmement travaillé, sans pour autant la surcharger.

Chez JULIANE SCHACK, l’expressionnisme surgit non pas du traitement de la figure humaine mais bien de tout ce qui l’entoure. La représentation figurative est, en fait, réduite à sa plus simple expression. Elle acquiert les traits d’une silhouette frêle et lointaine, « couvée », si l’on peut dire, à l’intérieur d’une architecture exubérante dans ses formes.

MEDITATION(81 x 65 cm – 2010)

 

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nous offre la vision d’un personnage tout en intériorité dans sa pensée, presque sa prière. Cette intériorité se manifeste dans l’attitude du personnage en silhouette, replié sur lui-même, en position fœtale, à l’intérieur d’un « ventre » tout en énergies, en lumières et en mouvements. Son immobilité réflexive tranche avec le feu d’artifice qui l’entoure sans le perturber.

En cela, l’artiste pose une question essentielle, à savoir l’Expressionnisme est-il mystique ? Au contact d’un DIX ou d’un KOKOSCHKA, nous poserions-nous la même question ? Probablement pas. Parce que ce style, intrinsèquement lié par sa naissance, à deux des moments les plus douloureux de l’Histoire de l’Europe (et particulièrement de l’Allemagne), nous a trop habitués à une atmosphère de révolte, exprimée par une dilatation généralisée du volume apporté à la figure humaine ainsi que par une mise en scène obsédante de l’espace scénique, faisant office de protestation face à une situation humaine et sociale intolérable.

L’Expressionnisme a servi de repoussoir une première fois face à la menace pressentie de la Première Guerre Mondiale. Ensuite, taxé d’ « entartete kunst » (art dégénéré) par le régime nazi, il a vu maints artistes s’exiler à travers le monde vers des destins incertains.

Ne perdons pas de vue que sa naissance, au début du 20ème siècle s’est voulue une réaction viscérale contre l’Impressionnisme français, car il ne s’attardait qu’à la réalité physique du sujet, alors que le mouvement naissant se centrait sur ses états d’âme. L’Expressionnisme se voulait avant tout « politique » car son objet d’étude était l’Homme dans toutes ses composantes.

Pouvait-il, dès lors, aborder le courant « mystique » au sens où nous l’entendons communément ?

Néanmoins, l’Art évolue avec la société. JULIANE SCHACK, elle, nous donne à voir un Expressionnisme parcourant un voyage intérieur. Et cela se manifeste dans un rapport intime entre intériorité et technique. Car s’il est impossible d’atteindre l’œuvre « parfaite », du moins est-il possible de la faire vibrer par les cordes d’un dialogue intérieur. Elle demeure expressionniste, en ce sens que ses interrogations confinent avec le Symbolisme dans sa façon d’aborder l’activité méditative touchant presque à l’onirique. 

Ce dialogue intérieur, l’artiste le poursuit dans les arcanes les plus profondes de l’iconicité byzantine.

Ses ICONES (55 x 46 cm – 2003 groupe du haut et 2003 groupe du bas) offrent toujours la vision mystique de personnages en silhouettes où le visage n’est que pure cavité plastique, rehaussé d’un faisceau de lumière. Cet ensemble de six tableaux est divisé en deux parties : une première série à dominante rouge fauve (en haut) et une deuxième caractérisée par une palette aux couleurs tendres (en bas).

 

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Si l’œuvre assumant la dimension morale d’ « iconostase » (cloison parée d’icones séparant le sanctuaire – le divin – de la nef – l’humain) irradie l’ensemble de l’œuvre, la série aux couleurs tendres confère aux silhouettes un mélange de hiératisme et de douceur.

Assurément, THEOPHANE LE GREC et ANDREJ ROUBLEV ne sont pas loin. Néanmoins, l’Expressionnisme mystique de l’artiste entoure les silhouettes de lignes douces, à peine perceptibles, signifiant les plis des drapés, les arrachant ainsi à la pure et dure esthétique byzantine, laquelle en traçant des lignes abruptes, cinglantes, presque cubiques, pour signifier ces mêmes plis, durcit l’image de la figure humaine, dans sa perpétuelle recherche de gravité hiératique. Ces œuvres sont l’expression d’un voyage à Venise et du souvenir ressenti de la culture byzantine.

SIGNES (60 x 20 cm – 2004)

 

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forment un ensemble iconographique de six tableaux rectangulaires réunissant les différents symboles du monothéisme abrahamique (la croix chrétienne, la ménorah juive et le croissant de lune islamique).

Cette œuvre constitue un dialogue sur la spiritualité prise en tant qu’ensemble cognitif sur le Monde sans la moindre volonté de perspective morale.

JULIANE SCHACK est une immense artiste. Une artiste qui assure sa nécessité créatrice dans une perpétuelle recherche. Cela se perçoit au premier contact entre l’œuvre et le regard. Ce dernier étant, à la fois, l’origine et le réceptacle de celle-ci.

L’artiste est également pédagogue.

Sa vie est un itinéraire de rencontres artistiques qui l’ont, bien sûr, influencée mais desquelles elle a dû se distancier pour mieux se retrouver.

Sa rencontre avec OSKAR KOKOSCHKA fut déterminante. Elle fut son élève pendant un an à l’Académie de Salzburg, en 1960. Maître incontestable et incontesté de l’expressionnisme allemand mais qui, aux dires de l’artiste, ne cessait de réclamer de ses élèves une obéissance totale au point d’exiger d’eux une copie conforme à son  propre style. Cela, bien sûr, JULIANE SCHACK ne pouvait l’accepter.

Néanmoins, l’on ne sort pas indemne d’une rencontre avec une telle personnalité. Même indirectement, l’artiste en a sûrement été nourrie.

D’autres rencontres, telles que GIACOMO MANZU, EMILIO VEDOVA et JOHNNY FRIEDLAENDER dont elle avoue ressentir une véritable influence, ont beaucoup compté pour elle.

Native de Düsseldorf, l’artiste vit à Ramatuelle sur la Côté d’Azur. Lorsqu’on se penche sur son parcours l’on se rend compte du nombre impressionnant d’expositions dont elle a été l’objet.

JULIANE SCHACK qui affectionne particulièrement l’acrylique car elle sèche très vite, attaquant la toile en couches successives pour que chaque surface abordée ressorte vivante, n’hésite pas à travailler également avec ses doigts ainsi qu’avec des bouts de tissus. Bien que selon ses dires, elle se sent dans l’ensemble plus proche du Classicisme moderne français, elle poursuit l’odyssée de l’Expressionnisme en lui offrant la possibilité d’un autre voyage, parti de la peur et de la révolte, vers les profondeurs d’un questionnement humain éternellement renouvelé.

François L. Speranza.

© Copyright 20012

Arts 

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La battue

Ils dansent au petit matin, la vie que ce jour leur offre...

Délivrance offerte au destin et qu'en eux ils portent.

Sur le tapis immaculé, la débandade hivernale,

la valse des rescapés. Enfin s'éloigne l'infernal,

le clairon du meurtrier.

Que siffle la bise dans les buissons!

Caracolent fous les fanfarons!

Bravant l'arme pointée aux détours des chemins,

Ils fêtent, seuls survivants des plaisirs humains,

la battue des sangliers.

Joelle Diehl

10/01/2014

Avec tous nos remerciements.

Un partenariat

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Lettres

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administrateur partenariats

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"Coupe-feu flamboyant "

12272999054?profile=originalPhoto de Christian Michaux

Une aventure d'amitié suite à une belle rencontre au mois d'Août 2013...

Inspirée par les belles photos de Christian, amoureux des Fagnes et photographe amateur confirmé, je vous présente ici une des aquarelles inspirées de ses photos

 Je le remercie pour sa générosité.

Un partenariat 

Arts 12272797098?profile=originalLettres

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Les Lorrains à l'honneur du 1er mars au 9 mars

Trois membres d'Arts et Lettres exposent à Cormontreuil

Françoise Buisson, Christine Mathis et Claude Carretta.

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Les discours et la présence de Roland Palmaerts

Champion du monde de l'aquarelle

au

Guinness

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Françoise Buisson

Christine Mathis

12272998097?profile=original12272998483?profile=originalClaude Carretta

Ce fut un grand plaisir d'assister à cet événement

parfaitement mis au point par Claude Carretta.

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administrateur théâtres
Michael%20Borremans_Conman%20Part%20II_2002_website.jpg?width=295
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A l’âge relativement tardif de trente-trois ans, Michaël Borremans se met à peindre, et ce n’est qu’en 2000, à trente-sept ans, qu’il présente sa première exposition individuelle réunissant des tableaux et des dessins au S.M.A.K., à Gand. Suivent ensuite des expositions significatives à la galerie Zeno X à Anvers et l’année suivante, à la galerie David Zwirner à New York.  Borremans semble émerger immédiatement  en tant qu’artiste pleinement abouti sans aucune  gaucherie expérimentale ou débuts maladroits. Dès le début, ses séries d’œuvres évocatrices — tableaux, dessins, films — fascinent le spectateur qu’elles immergent dans des situations à la fois curieusement familière mais subtilement illogique procurant un certain vertige. Caractérisée par un sens ineffable de la dislocation son œuvre disparate inclut différents  médias et est unifiée par une syntaxe visuelle qui saisit les sujets de l’artiste dans des états interpelant le spectateur. L’œuvre parait explorer des conditions psychologiques complexes qui perturbent la simple logique. L’artiste déploie des signifiants qui se heurtent dans des espaces ambigus et crée une atmosphère troublante hors du temps, un espace où le temps semble avoir été annulé.  L’angoisse envahit ces œuvres énigmatiques comme par exemple cette piscine où des êtres lilliputiens s’ébattent tranquillement tandis qu’une image menaçante surplombe l’ensemble.  C’est l'image d'un homme sur le torse duquel  est écrit "People must be punished" et on voit quatre trous noirs  autour des deux mamelons.  De nombreuses personnalités du Dallas Museum of Art ont contribué  à la réalisation  de  l’exposition « As sweet as it gets » , une coproduction qui vient d’ouvrir au Palais des Beaux-Arts de  Bruxelles.


images?q=tbn:ANd9GcRjexDQJioricHokeX4mBjOshBCq_-1KjAal4UvoHGnZ8PfzIctuw  « As sweet as it gets » est  un titre  humoristique et ouvert, mais  recèle aussi des intentions  potentiellement sombres. L’expression « as sweet as it gets » véhicule  certes un sentiment de contentement absolu, de satiété, une sensation que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Parallèlement, cette phrase simple,  familière et intentionnellement vague, soulève des interrogations.  Souvent tout est dans la connotation et le sens provient de l’inflexion utilisée. Comme le prouve la façon de dire par exemple  « good for you  » qui peut exprimer, selon la tonalité employée, l’enthousiasme sincère ou un profond mépris. « As sweet as it gets » peut suggérer à la fois la vision d’un présent rayonnant ou l’acceptation résignée lorsque les choses ont touché le fond. Cette ambiguïté crispée constitue une métaphore  éclairante de l’œuvre de Michaël Borremans. Il effectue des symétries frappantes entre beauté stupéfiante et abjection dérangeante, humour et désespoir, force et fragilité, vie et mort. Tapie  dans l’ombre de son acception ensoleillée, l’expression «  as sweet as it gets » comporte un sous-entendu évident d’amertume qui vient jeter le doute sur l’apparente beauté plastique et le rendu très habile des textures et reliefs.


images?q=tbn:ANd9GcTKun8HIiGoWB2i5qQ2fs7eETqSb5WQZvZXi1eYHEEpau_nm2dd La question que Borremans pourrait alors poser est la suivante : Quant au monde où nous évoluons, est-il aussi  innocent qu’il y paraît et quelles perspectives nous offre-t-il ? La représentation du conflit entre deux réalités est bien le propos de cet artiste déroutant qui chérit les effets contradictoires en stimulant notre imaginaire de façon provocante. L’humour malicieux fait vite place à la critique cinglante.


Formé initialement à l’art de la gravure et au dessin, Borremans les a longtemps enseignés. A la fin des années 1990, il se mit à pratiquer une production artistique indépendante. Des œuvres réalisées méticuleusement à l’encre, vernis et gouache, ou crayon noir. Elles foisonnent de signes mystérieux et de symboles hallucinatoires, qu’il faudrait pouvoir scruter à la loupe, tantôt éclairants tantôt mystificateurs. On ressent derrière ces productions un besoin  très net de subversion. Les commentaires sociopolitiques humoristiques qui s’adressent à l’indifférence collective de notre société contemporaine rappellent parfois l’esprit roboratif d’un James Ensor. Borremans fait usage de différents niveaux de réalité en mélangeant à dessein les échelles, pour créer des assemblages impossibles ou des relations illogiques  comme dans  The Good Ingredients  et Le Sculpteur de Beurre.


images?q=tbn:ANd9GcTvst8Co0XX0sf460XggNftjTSc0__3MEGqDrskUPDf-iuzQpg0Og Ses protagonistes sont représentés en gros plan ou à distance, isolés sur fond d’architectures ambiguës, éclairés par une lumière pâle ou estompés par  des ombres  menaçantes. Cela fait aussi penser aux personnages solitaires et pensifs, plongés dans des états de semi-conscience de Thomas Beckett. Des figures solitaires ou en groupe semblent émerger de surfaces improbables ou être posées sur elles à la manière de figurines sur un échiquier flottant. The Apron,  Terror Watch, et Four Fairies. Toute une symbolique du mal-être, du malaise et de la difficulté de  la communication, comme dans le théâtre surréaliste. Les regards sont tournés vers l’intérieur, absents ou fuyants.   


images?q=tbn:ANd9GcRhWN3bWEH8YzaQk2wPhQecsFqXnXzrK3UCKey8Z0T8l92Ao198 Un thème récurrent dans l’œuvre de Borremans est la mélancolie et la  tristesse insondable qui peuvent se dégager des états physiques blessés ou délabrés ou de lieux abjects dans lesquels se retrouvent ses sujets. Ceux-ci sont souvent croqués dans des situations de soumission, d’altération, de manipulation, de complaisance forcée, victimes d’un pouvoir invisible et implicite. Ces sujets sont ou victimes de l’oppression institutionnelle ou de leur propre aveuglement. Le tout souvent accompagné de  titres ou commentaires caustiques et absurdes.  Le 1984 de George Orwell a laissé des traces certaines dans notre appréhension du monde et sûrement dans celle de cet artiste flamand que d’aucuns comparent à Luc Tuymans. 

Samedi 22.02 > Dimanche 03.08.2014

https://www.bozar.be/activity.php?id=13204

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Une île... un écueil ou une idylle.

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Orgue océanes frangés d'écume, Chantal Roussel (2013)

Devant la puissance et la poésie de cette peinture, véritable tableau symphonique, j'ai d'abord pensé à la "Grotte de Fingal" de Mendelssohn, à ces orgues basaltiques de l'île de Staffa constamment battus par la mer. Vision romantique traitée en nocturne, un noir basalte d'une force tellurique, éclat de lune, mystère sélénitique, et la mer, mouvante et éternelle.

12272983293?profile=original"Grotte de Fingal" par Claude Hugard de La Tour (1816-1885)

dans le grand escalier de l'école des Mines de Paris.

Et est apparue comme une évidence cette autre île...

http://youtu.be/ad3H9E0MNEo

 Île

Il est une île

Où on ne devrait jamais être

Entourée par la mer tentaculaire

Entre les vagues lasses et languissantes

Là où tout est libre

Je veux être là

Pour le reste de ma vie

Là, sur l'île

Le soleil brille éternellement

La lune renvoie la nuit noire

Je sais qu'elle attend

Je sais qu'il y a là un endroit pour moi

Je veux être là

Pour le reste de ma vie

Doux bruit du vent du large

Descendu de travers les arbres

Mais loin des larmes portées par la brise

Je vais suivre les gouttes de pluie

Car le soleil et les sourires m'attendent

Je veux être là

Pour le reste de ma vie

Traduction-adaptation Michel Lansardière, de :

"Island" (Relf/McCarty) par le groupe Renaissance, 1970 (Jim Relf, chant, guitare, harmonica ; Jim McCarty, percussions, chant ; John Hawken, piano, clavecin ; Louis Cennamo, basse ; Jane Relf, chant, percussions) :

There is an island

Where it should never be

Surrounded by suburban sea

And through the tired and hopeless waves

To where it's free

I want to be there

For the rest of my time

There is an island

The sun is always bright

The moon sends the darkness away in the night

I now that it's waiting

I know there's a place ready for me

I want to be there

For the rest of my time

Warm sounds of windsongs

Come down through the trees

But far away tears are borne on the breeze

I'll follow the raindrops

Cause sunshine and smiles are waiting for me

I want to be there

For the rest of my time


Un partenariat
Arts
 
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Lettres

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administrateur théâtres

1606895_10151903374689212_1488373188_n.jpg?width=960Le Grand Soir
de Jean-Louis Leclercq et Patrick Chaboud

Créé au Magic Land Théâtre en 2009, Le Grand Soir fait son come-back ! Il nous revient réactualisé, initiateur de nouvelles révoltes mais aussi fournissant de nouvelles solutions !

Si vous vous demandez toujours pourquoi laisser une planète propre à nos enfants quand on voit le bordel de leur chambre ?
Ou pourquoi la raquette de Fédérer a plus de valeur que celle des Inuits qui se les caillent aux pieds ?
Alors venez découvrir les réponses (et bien d’autres) qu’offrent Paul Klut, ex-humoriste révolté reconverti en conférencier politique, et son incroyable acolyte Maurice !

Un spectacle décalé, drôle, persifleur et sarcastique, avec Jean-Louis Leclercq et Stéphane Stubbé, jusqu'au 15 février aux Riches-Claires !
Infos et réservations : 02 548 25 80 * www.lesrichesclaires.be
http://vimeo.com/84202408

Mise en scène : Patrick Chaboud
Auteur : Jean-Louis Leclercq et Patrick Chaboud
Avec Jean-Louis Leclercq et Stéphane Stubbé

http://www.meletout.net/klark/klark-theatre/

images?q=tbn:ANd9GcRf3n2OBSt7Cd6W3mYu6OfIVbZfQAk3YUFNtDkFJQuhR_dbSk1q  Ranimer le Désir!

Bienvenue à la tribune de Jean-Louis Leclercq et Stéphane Stubbé, deux joyeux lurons, le maître et l’assistant ès rires, railleries et rodomontades révoltées additionnée de malicieuse générosité. Ensemble, ils composent une série de sketches jubilatoires comme ceux du Fameux Speaker’s Corner à Hydepark. Le décor n’est d’ailleurs pas beaucoup plus élaboré, une tribune suffit, le talent fait le reste, et la pertinence du persiflage. Paul Klut, ex-humoriste révolté est donc reconverti en conférencier politique et son génial acolyte Maurice! Le conférencier appelle aux armes, donne rendez-vous pour une manifestation, où, ironie du sort, ils seront tout juste deux, sauf peut-être avec vous s’ils vous ont convaincus. Un duo qui n’est pas sans rappeler les facéties du grand Don Quichotte et de Sancho Panza. "Nous devons arrêter de regarder passer le monde avec l’indifférence des vaches qui regardent passer un train… de viande de bœuf."

Les sujets de réflexion abondent : les ados, les riches et les pauvres, les téléphones portables, les notices de médicaments, les journées mondiales, les tics langagiers, les bureaux de poste, les afghans dans les caves, la composition impossible des bureaux de vote, les scandales de tout poil.

Mais en définitive nous avons juste besoin « d’avoir envie » et de dire zut à la peur qui fait peur,  pour un prêt à vivre dans la sobriété heureuse ! Une clé du bonheur dans un monde rêvé ? Les artistes pleins de fraîcheur et de bonhommie sont là pour faire rêver et nous rappeler notre nature profonde.

Un haut débit qui enchante, avec un très bel interlude chansonnier  "Un Barbier de Saint Gilles " hilarant - merci à la superbe voix de Stéphane Stubbé, le ténor. Le génie comique est au rendez-vous avec cette touche nostalgique et émouvante des amuseurs publics qui, tout en caressant l’irrévérence, ont des choses à nous dire. Et notre rire de faire généreusement écho à leur vérité, solidarité oblige!

Stéphane Stubbé? Vous vous souvenez? L'inénarrable Winston Churchill dans "No sport"?

http://lazzi.over-blog.com/pages/Stephane_Stubbe-2677442.html

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A TOI L'ARTISTE...

Laisse s'en aller ta révolte

Aussi s'écouler tes peurs...

Si l'art en toi virevolte

Efface le bruit, la fureur!

Ancré dans ton univers

Au chaud de ton impatience...

Fais gaffe aux effets pervers

Ne laisse pas s'enfuir tes chances!

Creuse au fond de ton cœur

Un antre de grâce et d'amour...

Il n'est pas de grand malheur

Qui résiste au départ des jours!

Il neige au creux du printemps

Et doux peut se faire l'hiver!

Laisse donc s'écouler du temps

Accroche ton art à la terre!

Toi, l'ami au cœur béant

imprègne ton âme de vie

Ne sera pas de néant

Qui résiste à tes envies!

J.G.

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Promenade au bord de la Hoegne

 

 

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Adyne Gohy

 

 

Forestière

 

Bruissement d'une rivière,

Au bord d'une clairière,

Miroir perlé,

Coeur de rosée...

 

La brume du matin

A déposé, cristallin,

La sérénité sous les pas

De deux promeneurs béats.

 

Devant tant de beauté réunie,

L'automne est magie.

Crissement des feuilles

Se tapit le chevreuil.

 

De longs souvenirs d'enfance

Me reviennent et balancent

Leurs feuilles en voltige

Sur quelques brins de nostalgie.

 

 Sandra Dulier 

Un partenariat
Arts
 
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Ce samedi 1er mars, sur la RTBF-La Première, je dialoguerai avec Jacques Lemaire à propos de mon livre " Le Dit d'Ariane" Paris, éd. Orizons. Il sera question des mythes antiques, de leur réécritures contemporaines, de l'amour et de la liberté, du deviens qui tu es nietzschéen, hier et aujourd'hui.

Où ? Quand ?,;;; Dans l'émission radiophonique La Pensée et les Hommes du 1/03/2014, RTBF-1, vers 19:05. ou sur podcast dans les jours qui suivent la diffusion de l'émission. Bonne écoute !  

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administrateur théâtres

play_349_closer-2707_-_copie.jpg?width=563             « Au théâtre, il n’y a rien à comprendre, mais tout à sentir.» Louis Jouvet

 

 « Closer » est une comédie incandescente, mêlant de façon surprenante sentiments, érotisme et humour mordant. Un chassé-croisé amoureux où le sexe, la séduction, la jalousie et le mensonge composent une carte du Tendre  fort amère. À l’instar du roman de Milan Kundera, « L’Insoutenable légèreté de l’être », cette pièce évoque à la fois le plaisir et la douleur d’aimer. Créée au National Theatre de Londres en 1997, puis à Broadway, la pièce  de Patrick Marber est rapidement devenue un succès international joué dans le monde entier. Elle obtint le Laurence Olivier Award, le Critic’s Circle Award, le Evening Standard Award et le Time Out Award. Suivra un film en 2004, dont Patrick Marber signera le scénario. Le théâtre Le Public accueille ce soir de 2014 la splendide production du POCHE GENÈVE sous l’intelligente direction de Françoise Courvoisier.

 

Dans un rythme très tranchant, fait d’éblouissements et de noirs profonds, le miroir de notre société a volé en éclats. Françoise Courvoisier signe une mise en scène élégante et clinique, construite en forme de staccatos en crescendo, comme une formidable partition musicale sans aucune fausse note, terminée par  le point d’orgue d’une danse macabre.   Douze débris de miroir et de temps différents  qu’il va falloir réassembler pour comprendre l’histoire complexe des chassés croisés de ce quatuor  de jeunes trentenaires-quarantenaires insupportables.  Ils ont tous un  esprit caustique et une  force de jeu très précise et expressive, époustouflante de vérité et de modernité. Square-dance d’un type particulier, les quatre personnages se poursuivent  dans une complexité d’émotions haute gamme. Si le langage fort branché est parfois très explicite, la charge émotionnelle inouïe qui siège derrière chaque phrase courte et vive du texte comme un galet brûlant, empêche la vulgarité.  On oscille entre  la subtilité des « Liaisons dangereuses », version moderne, et  celles du « Jeu de l’amour et du hasard » de Marivaux.

play_349_closer-2685_-_copie.jpg?width=150Dan, un écrivain raté, journaliste nécrologique, a sauvé d’un grave accident sur la chaussée, la jeune et séduisante Alice dont  il tombe amoureux dans la salle d’attente de l’hôpital où travaille Larry, le beau mâle. Quelques mois plus tard, une séance de photos avec la photographe d’art Anna (divorcée et dépressive) relance chez Dan une série d’irrésistibles vibrations sexuelles alors qu’il vit avec Alice et en a fait son héroïne de roman. Entre-temps, rejeté par Anna et se faisant passer pour une femme, Dan se lance dans une séance de chat amoureux torride sur internet  avec le beau docteur Larry, dermatologue et caïd sexuel, à qui il donne rendez-vous à « l’Aquarium » le lendemain. C’est Anna qui arrive au rendez-vous et, se remettant rapidement de la méprise, elle lui tombe dans les bras. Le square-dance infernal peut commencer.

 Patrick Marber semble être désenchanté par l’amour et ne croire qu’à la luxure et à  la volatilité de la relation. Il met  imperturbablement en scène la rencontre, la crise et l’inévitable rupture. Dans la pièce il confronte même deux scènes de ruptures  concomitantes! C’est admirablement joué et interprété par ce quadrille de comédiens totalement investis dans leurs rôles.  Une merveilleuse et très convaincante  PATRICIA MOLLET-MERCIER joue la jeune Alice, à la fois oiseau libre et creuset de souffrance et de charme  entre VINCENT BONILLO et JUAN ANTONIO CRESPILLO. Blackbird Fly! A la dernière semaine de répétitions, notre comédienne belge,  FRANCE BASTOEN a accepté de  remplacer au pied levé le rôle d’Anna. Un rôle qu’elle épouse avec une présence et  une sincérité extraordinaires. play_349_closer8523.jpg?width=260

 

« Honesty’s the best policy ? »  De trahisons, en  abandons, en  revirements, la vérité est  tour à tour une arme et une preuve d’amour, et le plus souvent, un besoin compulsif de demande ou d’octroi de pardon.

DAN.- Je l’aime.

LARRY.- Hé oh, moi aussi.

Ce n’est pas Anna que vous aimez, c’est vous.

DAN.- Vous vous trompez, je ne m’aime pas.

LARRY.- Mais si, et je vais vous dire quelque chose : c’est vous, les égoïstes, qui avez raison, vous êtes les plus forts et le monde est à vous.

Elle est revenue vers vous parce qu’elle ne peut pas supporter de vous voir souffrir, vous le savez. Et ne me parlez pas d’égoïsme, ce n’est pas Anna que vous voulez. Vous voulez votre revanche.

DAN.- Vous lui ferez du mal. Vous ne lui pardonnerez jamais.

LARRY.- Mais si je lui pardonnerai ; je lui ai déjà pardonné. Sans pardon, on est des sauvages.

 On est néanmoins dans des rapports de force, au lieu de ceux de l’amour. Larry-the-winner-takes-it-all a un penchant effréné d’exigence de vérité qu’il habille des traits de l’amour.Tandis que Dan, le loser, genre anti-héros de Woody Allen, frustré et pénible, a du mal à comprendre qu’il faut parfois pardonner sans vouloir fouiller dans des explications qui font mal. Les deux mâles, mus par un égoïsme également affirmé, veulent surtout garder le contrôle à tout moment, quels que soient leurs « sentiments ».

play_349_closer-7024_-_copie.jpg?width=250Le talent de chacun des partenaires pour attirer l'autre n’est dépassé que par leur besoin de posséder ceux qu'ils prétendent aimer. Dans la quête de l’autre il y a un net  penchant pour l’appropriation, … à cause du dépit de ne pas fort s’aimer soi-même, sans doute. Quelle comédie humaine !  Devant la jalousie et le  furieux besoin « d’avoir », la confiance joue les abonnés absents entre victimes ou bourreaux consentants. Portrait incisif d’une société basée sur le défi et le mensonge. "Love and sex are like politics: it's not what you say that matters, still less what you mean, but what you do."

CLOSER

http://www.lepoche.ch/upload/cms/dp_closer.pdf

CLOSER

de PATRICK MARBER. Adaptation Pierre Laville
Mise en scène: Françoise Courvoisier Avec: Vincent Bonillo, Juan Antonio Crespillo, Patricia Mollet-Mercier et France Bastoen.

DU 25/02/14 AU 05/04/14

http://www.theatrelepublic.be/play_details.php?play_id=349&type=1

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administrateur théâtres

12272995485?profile=originalLa fée Musique avait  sûrement touché le calendrier jeudi soir lors des “Flagey Piano Days” qui accueillaient  jeudi soir dans son magnifique Studio 4 un programme rutilant, triste et beau à mourir, interprété par  la crème de la crème des artistes.  

Paul Dukas, L' Apprenti sorcier
Edward Elgar, Concerto pour violoncelle en mi mineur, op. 85
Maurice Ravel, Concerto pour piano en sol majeur 
Maurice Ravel, Daphnis et Chloé

Par le Brussels Philharmonic, Michel Tabachnik, Steven Isserlis, Boris Giltburg

http://www.flagey.be/fr/program/14113/brussels-philharmonic-symfomania-workshop-kids-10-/michel-tabachnik-steven-isserlis-boris-giltburg

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 Quelques propos de Boris, le superbe et l’infiniment humble artiste devant la fée Musique :

 Avant le concert : «  Me voilà de retour dans la grande salle de Flagey (où les éliminatoires et les  demi-finales du Concours Reine Elisabeth ont eu lieu en mai dernier). Que de souvenirs!  Tout de suite deux choses  - la salle paraît toute petite à côté du souvenir que j’en garde et  il me  semble mille fois plus agréable  d’y jouer aujourd’hui! Conclusion : ne  jamais  baser ses impressions d'une salle sur les souvenirs d'une activité qui a nécessité une très, très haute tension psychologique!


Je vais y jouer dans le cadre des Journées Piano Flagey le Concerto en sol de Ravel avec le Philarmonic de Bruxelles et Michel Tabachnik. Nous avons eu notre première répétition aujourd'hui et je suis très impatient en attendant la répétition générale avant le concert de demain soir.   Le programme est superbe : L'Apprenti Sorcier de Dukas, et le concerto pour violoncelle  d'Elgar ( joué par Steven Isserlis, que j'ai eu le plaisir de rencontrer aujourd'hui et que je vais enfin entendre en direct demain), et Daphnis et Chloé pour terminer en beauté.»

                                                                                    +++        

Après le concert : « Quelle bonne surprise hier soir à Flagey ! L’accompagnement  et le jeu superbe du Brussels Philharmonic, une salle qui joue à guichets fermés, la musique de Ravel, un piano de rêve - tout s'est bien passé et ce fut une sacrée expérience. Je ne me suis plus senti aussi vivant depuis  longtemps ! Le Ravel était pour moi l'équivalent musical d'une boisson énergétique (ou  de dix, si vous voulez !) C'était bouillonnant et pétillant, effervescent même, tellement vivifiant ! Et puis, bien sûr, le deuxième mouvement, avec son interminablement triste, douce et  belle mélodie ! ...  Comme mon Ravel était dans la seconde moitié du concert,  je n’ai malheureusement pas pu  suivre la performance de Steven Isserlis du concerto d'Elgar, mais je l'ai écouté à la répétition générale - un récit très personnel, profondément touchant. Steven a une sorte de simplicité affectée dans son phrasé qui m'a touché très fortement, sans parler de ses sonorités ! Qu’est-ce que cela devait être le soir du concert! Inouï!  Nous avons fait une interview conjointe sur FM Brussel ( http://bit.ly/1f2dgaY ). Et aussi   une très belle interview sur TV Brussel ( http://bit.ly/1f2e0gt ). C’est  juste dommage qu’ils m’ont interviewé avant ma première répétition à Flagey, j’aurais montré beaucoup plus d’enthousiasme pour cette magnifique salle!  C’est ma deuxième merveilleuse rencontre avec Bruxelles. Demain, je pars au Japon, allant d'abord à Nagoya, pour interpréter le 2e concerto de Brahms que j’adore. Sous la direction de Martyn Brabbins avec le Nagoya Philarmonic.»

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Tout commence  donc avec la  musique inoubliable  de l’Apprenti-sorcier de Paul Dukas construite en crescendo fantastique avec le côté répétitif et obsessionnel du Boléro de Ravel. Un morceau d’orfèvrerie musicale sous la baguette inspirée de  qui brille de tous ses feux. C’est la fête des flûtes enchanteresses qui soulèvent les voiles du mystère, celle des cuivres et des percussions qui déchaînent le paroxysme organisé. Tabachnik confère une puissance inégalée au morceau d’à peine 11 minutes, fait fuser des sonorités de haute définition dans tous les registres, belles à couper le souffle malgré l’atmosphère apocalyptique. Les accents épiques de l’orchestre sont impressionnants et la finale suscite des applaudissements de fin de soirée alors que l’on n’en est seulement qu’aux débuts.  

12272996259?profile=originalLe Concerto pour violoncelle en mi mineur, op. 85  d’Edward Elgar clôture la première partie du concert. En T shirt noir - il  dit avoir oublié sa veste - Steven Isserlis s’excuse. Mais c’est une star d’envergure mondiale. Si la célèbre Jacqueline Du Pré  fut l’interprète privilégiée et la plus sensible de cette œuvre nostalgique et poignante, Steven Isserlis n’a rien à lui envier. Sa musicalité est intense, empreinte de ferveur et de dévotion  brûlante. On le suit avec émotion dans toutes ses fluctuations de tempo et de couleur de ton. Il transforme son violoncelle en harpe, lui inflige de violents pizzicati, produit des accélérations fulgurantes, débordantes de chagrin et tantôt des sonorités délicates de chants d’oiseaux.  Dans l’Adagio, il exprime toute la langueur du compositeur Edward Elgar et  son désir d’infini et de paix. L’orchestre joue à la façon d’un chœur antique, répétant les phrases du discours héroïque et le ponctuant de notes syncopées  et de son acquiescement symbolique, signe d’une profonde et mutuelle compréhension. On acclame Tabachnik et son imposant orchestre débordant presque sur les escaliers latéraux, et surtout, l’illustre artiste qu’est Steven Isserlis dont on adore la profondeur et la simplicité.

Puis voici notre autre orfèvre et alchimiste musical dont la passion ferait presque exploser le clavier. Boris Giltburg dans le Concerto pour piano en sol majeur de Maurice Ravel.  Il  manie les trilles affolants, les frémissements de harpe, passe de la présence ludique à la concentration méditative. Particulièrement dans sa cadence qui met les larmes aux yeux lorsqu’il diffuse l’élixir mystérieux de sa profonde communion avec la musique. Il sculpte le noyau profond de son être sur son Steinway et fait jaillir de généreuses  galaxies de notes à clarté  stellaire. Le public s’abandonne devant une telle magie et fixe avec passion un clavier effervescent  qu’il sculpte comme un corps vivant. Il incarne aussi le feu de Prométhée, la griffe du diable et de l’esprit malicieux. Il écoute et transfigure sur son clavier le génie accompagnateur d’un orchestre que l’on ne regarde plus, tant le pianiste fascine... C’est lui, le grand cœur  palpitant de l’être vivant que constitue cette musique fabuleuse de Ravel. De prodigieuses acclamations le saluent et il nous offre en bis, l’une des 2 valses pour Piano en Do majeur de Gershwin. Nous avons reçu ce soir de ce jeune artiste,  une rivière de diamants.  

Non moins étincelante, la dernière œuvre jouée sur le mode fantastique : Daphnis et Chloé de Maurice Ravel. Du ravissement sonore chuchoté des flûtes au tapis de scintillements à la surface de la mer - Egée sans doute - Tabachnik soulève les respirations marines. Et parfois une vague qui semble atteindre le ciel. Les flûtes et cors ont trouvé leur point d’union charnelle. L’orchestre célèbre la fête romantique avec un  premier violon très lyrique et deux harpes vibrant à l’identique. Mais l’orchestre entre dans un rythme infernal, joue  l’évanouissement des illusions, du bonheur ? C’est la mise à mort implacable et brutale par des percussions qui ont pris le pouvoir. Voici les grondements de tonnerre et une nouvelle fin du monde.  Des citations de Shéhérazade de Rimsky Korsakov semblent flotter dans les archets, c’est l’apparition d’êtres fantastiques ahurissants, tapis dans l’ombre ou fracassants ? Une œuvre peu bucolique et forte d’émotion qui renoue presque avec l’effroi  suscité par l’œuvre de Dukas du début du programme !  Qui, d’un bout à l’autre, a été un vrai feu d’artifice.

Samedi, toujours au Studio 4 rendez-vous avec:

Flagey Piano Days

Anna Vinnitskaya étonne par sa poésie et joue la carte d'une sensualité virtuose et puissante. Le feu qui l'anime s'associe à merveille avec le romantisme à fleur de peau des ballades de Chopin, contrebalancées par l'équilibre construit, plus sophistiqué des rapsodies brahmsiennes.

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Flagey Piano Days
En voilà deux qui aiment se retrouver ensemble sur scène, et une association qui marche, pour le plus grand plaisir du public. Entre Frank Braley et Gautier Capuçon, deux musiciens incontournables, c’est la rencontre de l’intériorité presque débordante du premier et de la fougue du second, dans un dialogue toujours souverain.
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Grain d'or –

D'après le tableau "Les Fleurs du Mal" de Liliane Magotte

 

Dans la vallée aux flancs,

Couverts de passiflores

Le maitre du champs blanc,

A semé un grain d'or.

 

Que germe ce grain,

Au centre de la toile

Qu'elle soit son écrin !

Comme le ciel aux étoiles.

 

Et explose en tous sens,

Sans autre turpitude

Que sa seule florescence,

Conjure la solitude.

 

Léger comme le vent ;

Le pinceau à l'épreuve,

Du "sang rouge et vivant

Dont la toile s'abreuve".

Alexandre Lansmans

Février 2014

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Québec

Au retour d’un voyage à Québec, je garde de cette ville la douceur de vivre. Le bonheur de se promener dans les rues donnant parfois l’impression d’être dans un autre siècle.  Le Vieux Québec ne m’a pas déçu. J’aime  y retourner et revisiter ces beaux quartiers sous un ciel limpide.

Dehors, au détour d’un monument,  sur un escalier, un joueur de violon comme beaucoup de grandes villes possèdent. Une musique divine sort de son instrument et un frisson me parcourt comme si j’étais tombée dans le sublime.

Ne voyant pas le musicien, je tourne la tête et qq marches plus haut, un homme joue, joue avec plaisir, frénésie. Sa musique est belle, magnifique.

Sur cet escalier en plein air, la musique se confond avec l’atmosphère que je respire  et je n’arrive plus à poursuivre mon chemin.  Ce musicien n’est pas de face, on dirait qu’il se cache. Je vois son épaule et son bras faisant vivre son archet.

La musique se fait de plus en plus languissante, lascive et je reconnais rapidement de beaux extraits de musique, le matin de Grieg,  la valse triste de Sibelius et d’autres encore.

Les passants ne s’arrêtent pas, trop pressés par le travail, ou de vivre leur vie à toute allure. Ils passent, montent, descendent cet escalier en pierre sans le voir. Certains tournent la tête.

La nuit tombe sur Québec et un froid sec nous enveloppe. La musique continue et l’archet joue, joue encore. Un rayon de lumière se pose sur l’instrument et seul celui-ci est maintenant visible. Dans la nuit de cette ville, sur ces marches, la beauté de la musique, le talent d’un musicien est au rendez-vous. 

Est-ce un endroit pour reconnaître l’aptitude d’un artiste, sa dextérité, sa beauté d’interprétation.  Dans ce contexte inattendu, peu de personnes s’arrêtent pour savourer le bonheur particulier que donne la musique. Les oreilles sont fermées et ne reconnaissent rien ou ne veulent pas entendre..

Si les hommes n’écoutent pas cette musique, à quoi d’autres sont-ils attentifs si ce n’est qu’à leur propre vie, soucis et autres. A coté de combien de choses exceptionnelles passent-ils inconsciemment sans regret, ni remord.  La vie est ainsi faite, nous mettons parfois trop d’intérêts sur des choses qui ne le valent pas et trop peu sur d’autres parfois essentielles.

Au bout d’un instant, je m’aperçois que je ne suis pas satisfaite d’entendre une telle musique sans voir la personne qui joue. Cette aubade, ce récital me parait alors  incomplet.  Et je n’ai toujours pas réussi à voir le visage de ce musicien d’exception.

 Dans la nuit tombée, lâchant le petit groupe d’amis,  mes jambes font qq pas et je me retrouve presque face à face avec ce musicien qui est toujours en retrait derrière son halo de lumière posé sur son instrument.

L’Ave Maria de Caccini me fait reculer.  Bouleversée, les yeux plein de larmes, je me sens mourir d’effroi, d’incompréhension.  Une telle musique venant de cet homme me parait soudain céleste et offerte pour rapiécer ce visage détruit, ravagé, dévasté, d’une laideur peu commune.  Mon esprit est pris de panique et toute la beauté que j’entends vient de disparaître en qq secondes. Je suis horrifiée  par ce que je vois.

Ce musicien sait sa disgrâce et connait les réactions des hommes. Pourtant chaque jour, il vient se poser sur cet escalier et sort son violon pour jouer, pour exister.

De l’archet de sa laideur sort la beauté, l’éclat de sa musique.  Son aspect repoussant s’efface et en qq secondes, il redevient l’homme qu’il est.

Les jours suivant, je suis allée m’assoir, pas très fière, à qq mètres de lui pour l’écouter jouer avant de rentrer en Europe.

 Je garde en moi cette vilaine réaction que je n’ai pas pu contrôler et qui me pèse encore à ce jour. J’ai toujours la blessure  de ce musicien au fond du cœur.

 

 

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Jane-Sylvie Van Den Bosch nous livrera une "Causerie sur le verre" en date du samedi 22 février 2014 (19H) à l'Espace Art Gallery, 35 rue Lesbroussart, Bruxelles.  (Entrée libre)

 

Elle nous entretiendra des sujets suivants:

  1. Histoire 

 

D’où vient le verre ?

La légende du feu sur la plage

La Perse, puis l’Italie

Les verriers de Murano (familles, compo, complots)

les Gentilshommes verriers (et la mort des forets)

Le verre de Bohême, les Anglais, les Belges

 

Résumé : Initialement, une matière inventée et travaillée par des praticiens, tel un art. La fascination qu’exerce celui-ci (comme la peinture ou la sculpture) est revendiqué comme il se doit par les puissants et les puissances à travers le monde, qui en se l’appropriant se parant de sa force, de sa beauté et de sa gloire.

 

 

  1. 2.      Le verre, qu’est-ce que c’est ?

 

Le sable à l’origine

Au-delà de 1000° cela coûte cher

Les fondants (soude, natron, fougère, chaux, plomb etc) : l’ère des alchimistes

De la non mixité des mélanges (cf peinture)

Les couleurs c’est de l’or !

La taille et les opérations à froid : on reparle d’argent

Les premières industries - l’ère des chimistes

 

Résumé : Une « compo » équivaut à une recette de cuisine. D’où les secrets, la notoriété, les légendes verrières… Léopold et le Val St Lambert (le verre coule, se dissout dans l’eau, les émaux et grisaille, l’atanaor )

 

 

  1. Le mouvement Studio Glass

 

Edigio Constantini – L’Italien visionnaire – la Fournaise des Anges et Peggy Gugenheim

Harvey Litleton – L’Américain a les moyens et l’école

Erwin Eish – L’Allemand à l’usine de cristal

Les Tchèques de Novy Bor et les premiers symposiums

Le verre Belge contemporain : l’Ika de Malines (Miloslava/Koen/Panin)

Louis Leloup et les joyeux lurons

 

 

  1. Le travail de Jane

 

D’abord le dessin, la peinture, le staff

La teinture masse dans les composites

La gravure d’overlay pour un tiers

La première fois que j’ai vu « la maison » de feu

Mon travail s’appuie sur un continuum espace-temps (on n’invente pas la roue)

Les difficultés liées à l’apprentissage (langue, psychomotricité, chaleur, poids)

Le retour de l’alchimie comme exemple

La graine, les mondes en gestation

Le travail vous transforme

La courbe qui donne vie

Et après… les Arkhoides ?

 

 

Questions – Réponses

Verre de l’amitié offert par le Réseau Arts et Lettres et l’Espace Art Gallery

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VOULOIR...

Vouloir s'offrir instant parfait...

Ou mieux encore moment saveur!

Quelques secondes de petits bonheurs

Renier enfin tout regret!

Vouloir transformer l'horizon

Regarder bleu derrière nuages

Aborder à d'autres rivages

Retrouver le goût des chansons!

Vouloir oublier tout passé

Et se fixer sur le présent...

De vivre prendre enfin le temps

Et conjuguer le verbe Aimer!

Vouloir garder au fond de nous

Comme un trésor si bien caché...

Quelques pépites d'éternité...

Pour embaumer un amour fou!

Vouloir aller, oui, jusqu'au bout

Dans un chemin de doux partage...

Et donner le cœur en otage

Pour être... un petit peu fier de nous!

J.G. 

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administrateur théâtres

Pianodays @ Flagey 19 > 23.02 2014

Flagey Piano Days 

FLAGEY PIANO DAYS 19 > 23.02

 

 Les Piano Days du mois des amoureux est le nouveau festival concocté par le  pôle musical  Flagey.  Les amateurs de musique classique seront comblés par  une concentration exceptionnelle de talentueux pianistes avec des musiciens de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth ( dont on fête cette année le 75ème anniversaire),  Boris Giltburg,  premier lauréat du Concours Reine Elisabeth 2013, Jean-Philippe Collard et pour le marathon du samedi, Jean-Frédéric Neuburger, Anna Vinnitskaya et Frank Braley. Le dimanche, ce sera au tour de Rémi Geniet, le jeune pianiste français, deuxième lauréat du Concours Reine Elisabeth 2013, de renouer avec le podium du Studio 4.

 

Les festivités se sont ouvertes hier soir dans une atmosphère chaleureuse offrant un programme exceptionnellement vivant, brillant et pétillant.

Frank Braley ouvrait ces  cinq jours de liesse musicale en dirigeant et en interprétant au piano une œuvre (inachevée) de Mozart qu’il a en même temps dirigée : Le Concerto pour piano et violon en ré majeur, KV. Anh. 56 (Mannheim,1778).Un festival de légèreté orphique. On perd un peu de la sonorité du piano qui est sans couvercle, tandis que Frank Braley dirige et joue, dos au public. Par contre, les envols gracieux de la  soliste violoniste en dialogue avec le clavier sont empreints d’énergie solaire. A la fin du premier mouvement, il y a cette note belle comme le premier perce-neige, qui annonce la lumineuse brillance du final. Le deuxième mouvement est serti par le toucher de plume du pianiste qui souligne les splendides legatos des violons. De cristallines, les notes du clavier deviennent farceuses. Cela scintille. Le troisième mouvement  vit la joie dansante des cuivres complices, soulignant la virtuosité aérienne des solistes. Un très beau ralenti,  bien amené avant le final. Elina Bushka,  l'exquise violoniste lituanienne de 23 ans, est vigoureusement applaudie et par le public, et par son chef d’orchestre. Depuis septembre 2011, elle étudie à la Chapelle Musicale Reine Élisabeth sous la direction d'Augustin Dumay.  Elle a su créer une atmosphère d’ivresse musicale avec un orchestre de Chambre de Wallonie très en forme. L’ORCW est le complice régulier du Concours Musical International Reine Elisabeth. 

Mais la révélation de la soirée nous est venue avec ce jeune pianiste, Julien Brocal.  Il a débuté l’apprentissage du piano dès l’âge de 5 ans et montait deux ans plus tard seulement, sur la scène de la salle Cortot à Paris. Formé l’Ecole Normale de Musique de Paris Alfred Cortot, il  a décroché le prestigieux diplôme de concertiste, à l’unanimité. A la Chapelle Musicale Reine Elisabeth il devient l’élève de Maria-Joao Pires, une grande dame qui lui ouvre les portes de l’imaginaire musical. Les sonorités qu’il tire de son instrument  dans le Concerto pour piano en do majeur n° 21, KV. 467 sont parfaites, fruitées et lumineuses, d’une intime sensibilité.  Le jeune musicien vit sa musique intensément, il est raffiné dans les nuances, son ravissement musical est très communicatif et l’orchestre à l’écoute est prêt à bondir à ses moindres suggestions. La matière qu’il offre est palpitante, depuis les tendres épanchements jusqu’aux bouillonnements de plaisir. Le corps orchestral l’écoute, subjugué, dans ses splendides cadences. Un moment passionnel le décolle du tabouret pour finir le premier mouvement, sage et mesuré. Frank Braley imprime douceur et majesté au deuxième mouvement: voici les souffles profonds des cuivres langoureux. Le monde est dans la main gauche de Frank, le pianiste se baigne dans la lumière orchestrale.  Le thème revient à l’unisson avec les cors avec l’intensité d’une prière ou d’une  insistante supplique. Le doux tangage des pizzicati berce l’ensemble. La croisière musicale s’achève dans un final royal. Le concerto a été pétillant d’un bout à l’autre et on  a pu en a savourer les moindres bulles.  

 

C’est toujours sans podium et  avec merveilleuse simplicité que Frank Braley dirigera la deuxième partie du concert : La Symphonie n° 5 en si bémol majeur, D. 485 de Franz Schubert. Vivacité et élégance sont au rendez-vous. Il traque l’énergie de toutes parts. Le premier mouvement s’achève sur deux beaux crescendos, pleins de panache. Le deuxième mouvement ressemble furieusement à du Mozart. Le chef d’orchestre porte l’orchestre avec souplesse. Des flûtes  fuse l'émotion rare, et on pénètre dans les méandres de l’intériorité avant la reprise  joyeuse du thème principal.  L’orchestre est tellement enthousiaste que le chef doit calmer les  pupitres. Une belle phrase emphatique  et puissante, très contrastée,  rappelle une certaine gravité dans tout ce bonheur  rêvé et  revient identique mais jamais la même, après chaque reprise du thème. Une musique qui scintille, qui respire et resplendit.  

 

frankbraley_-c-_king_records.jpg?width=240Mercredi 19.02 | 20:15

Orchestre Royal de Chambre de Wallonie

Frank Braley, direction, piano

Julien Brocal, piano

Elina Bushka, violon

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) Concerto pour piano en do majeur n° 21, KV. 467

Concerto pour piano et violon en ré majeur, KV. Anh. 56

Franz Schubert (1797-1828) Symphonie n° 5 en si bémol majeur, D. 485

 

Le programme complet de ces rendez-vous prestigieux se trouve ici :  

http://www.flagey.be/fr/programme/genre/musique/piano-days

Le site de Julien Brocal: http://www.julienbrocal.com

 A ce soir?  avec Boris Giltburg!

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